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05 UNIVERSITÉ CADI AYYAD

Ecole Nationale des Sciences Appliquées


04 - Marrakech –

Filière : génie industriel et logistique


03

02
ENTREPRENARIAT ET ANALYSE
01 FINANCIÈRE DES PROJETS
Partie II: Analyse financière de Projet

Professeur: Abdellah TAJER

Année Universitaire
2022-2023
Plan général

1. Initiation à la comptabilité générale

2. Analyse financière de Projet

3. Modalités du choix de financement


Plan général de la partie II

Chapitre I: L’amortissement des investissements

Chapitre II: Nature et typologie des investissements

Chapitre III: Modalité du choix de financement


Définition et généralités:

✓ Certaines immobilisations se déprécient de manière continue, certaine et


irréversible avec le temps: (usure; obsolescence).

✓ Les amortissements constatent cette perte de valeur.


CH1.
Les ✓ L’amortissement est donc la répartition de la valeur d’un actif sur sa
amortissements
durée probable d’utilisation. Il correspond à la perte de la valeur jugée
irréversible en raison du temps, de l’usure, des changements de
technologie (obsolescence), ou de toute autre cause.
❑ Le rôle de l’amortissement

✓ D’étaler le coût d’une immobilisation sur plusieurs exercices;


✓ De prélever sur le résultat, des ressources dans le but de financer le renouvellement de
l’investissement (donc un élément de l’autofinancement);
✓ De faire profiter à l’entreprise des économies d’impôts: l’amortissement est constaté dans
les charges;

❑ Les immobilisations non amortissables


✓ Certaines immobilisations ne se déprécient pas avec le temps; elles ont donc non
amortissables:
✓ Fond de commerce;
✓ Terrain;
✓ Immobilisations financières. 5
❑ L’amortissement linéaire ou constant

✓ Selon le procédé d’amortissement constant, le montant de la dépréciation annuelle reste


constant pendant toute la vie de l’immobilisation en entreprise.

➢ Terminologie et calcul de l’amortissement


✓ La valeur d’entrée, le coût d’acquisition ou la valeur d’origine: VO = VE

▪ Coût d’acquisition = prix d’achat


+ charges liées au prix d’achat
+ charges accessoires d’achat (transport, frais de transit, frais de réception…)
+ charges d’installation
✓ La durée probable: N
✓ Le taux d’amortissement: t = 100 / N
✓ Annuité d’amortissement: a = VE / N ou a = VE * t
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✓ La valeur nette d’amortissement: VNA = VO- cumul d’amortissement
➢ Exemple:
▪ L’entreprise « NIGOS PRO » acquit le 02/01/2018 une machine « BF12 » aux prix TTC
de 120 000 Dh (TVA 20%). Frais de transport 8000 (HT), frais d’installation 12000 (HT).
Le règlement a été effectué par chèque bancaire. La durée de vie probable de cette
machine est de 5 ans. L’entreprise pratique l’amortissement constant.
▪ TAF:
1. Calculer la valeur d’entrée de la machine.
2. Passer au journal l’écriture d’acquisition
3. Calculer le taux d’amortissement
4. Présenter le plan (tableau) d’amortissement de cette machine

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➢ remarque:
Les taux usuels préconisés par l’administration fiscale sont:

▪ Bâtiment 4 à 5% (durée 20 à 25 ans)


▪ Matériel et outillage 10% ( durée 10 ans)
▪ Matériel de transport 20 à 25% ( durée 4 à 5 ans)
▪ Mobilier, matériel de bureau, matériel informatique 10 % (10ans)…

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➢ Plan d’amortissement
Immobilisation: Coût d’acquisition (VO) Durée:

Machine « BF12 » 120 000 DH (HT) 5 ans

Date de mise en service Mode d’amortissement Taux:

02/01/2018 Constant 20%

Période Valeur d’entrée (origine) Annuité Amortissement Valeur nette


(année) VO = VE cumulés d’amortissement

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➢ Exercices:
Exercice 1 :
Une entreprise a acquis le 01/01/2015 un mobilier de bureau pour 20 000 DH. Ce bien est
amortissable selon le système constant sur une durée de 5ans.
Travail à faire :
1. Calculer le taux d’amortissement
2. Établissez le tableau d’amortissement constant de ce bien

Exercice 2 :
Le 02/05/2019, acquisition d’un matériel de transport (voiture de tourisme) pour 240 000 Dh
TTC, TVA est de 20%. Ce bien est amortissable selon le système constant sur une durée de 5
ans.
Travail à faire
1. Établissez le tableau d’amortissement constant de ce bien 10
❑ La comptabilisation de l’amortissement

31/12/ 2018
6193 X
D.E.A des immobilisations corporelles

Amortissements du matériel et outillage


28332
X

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❑ L’incidence de l’amortissement sur le bilan
➢ Exemple:
Extrait du bilan au 31/12/ 2018
Actif Exercice 2018 N-1
Exercice 2018
Brut Amortissement Net Net
VE et provision (CA) (VNA= VE- CA
Immobilisation corporelles 120 000 24 000 96 000 ---------
Installations techniques, matériel et outillage

Extrait du bilan au 31/12/ 2019


Actif Exercice 2018 N-1
Exercice 2018
Brut Amortissement Net Net
VE et provision (CA) (VNA= VE- CA
Immobilisation corporelles 120 000 48 000 72 000 96 000
Installations techniques, matériel et outillage 12
❑ L’incidence de l’amortissement sur le CPC
Extrait du CPC au 31/12/ 2018

Remarque:
La dotation aux amortissement réduit le résultat, mais n’a aucune influence
sur la trésorerie de l’entreprise
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❑ La cession d’une immobilisation

❖ Principe:

✓ Les cessions d’actifs immobilisés peuvent intervenir dans plusieurs cas :


immobilisations non utilisées, besoin de liquidité, …
✓ En vertu du principe de continuité de l’exploitation, les actifs immobilisés ne sont pas
utilisés pour être vendus, mais pour être exploité dans le cadre de l’activité de
l’entreprise.
✓ Par conséquent, la cession d’immobilisation ne doit pas être considérée comme une
vente, mais comme un produit à caractère exceptionnel (ou non courant).

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❑ La cession d’une immobilisation
❖ Étape 1: constatation de la cession
Date de la cession
5141 ou X
Banque
3481
Créances sur cession d’immob

Produits des cessions d’immobilisations Y


751.
( le montant HT)
4455
Etat, TVA facturée

Remarque:
La cession d’un bien mobilier d’investissement est imposable à la TVA lorsqu’il a fait
l’objet d’une déduction au moment de son acquisition. Dans le cas contraire, la cession est
exonérée de TVA (cession d’un véhicule de tourisme).
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❑ La cession d’une immobilisation

❖ Étape 2: constatation de la dotation (annuité) complémentaire

Date
6193 X
D.E.A des immobilisations corporelles

Amortissements du matériel et outillage


28332
X

16
❑ La cession d’une immobilisation

❖ Étape 3: constatation de la sortie de la machine


Calcul de la valeur nette d’amortissement:
VNA= VE- cumul d’amortissement

Date de sortie
28332 X
Amortissement du matériel et outillage
6513 Y
VNA des immob corporelles cédées

2332
Matériel et outillage Z

▪ X = le cumul d’amortissement: CA
▪ Y = la valeur net d’amortissement : VNA
▪ Z= la valeur d’origine VE 17
❑ Résultat de cession d’immobilisation

Résultat de cession = prix de cession – la valeur net d’amortissement (VNA)


au jour de la cession

Le résultat sur cession est positif, il s’agit d’une plus-value de cession.


Dans le cas contraire, on parle de moins value de cession.
❑ La cession d’une immobilisation
❖ Exemple:
✓ La machine « FR125 » a été cédée le 25/06/2014 au prix de 40000 Dh (TTC) réglé par
chèque bancaire. La machine est supposée acquise, au prix de 120 000 Dh, le 02/01/2011
et amortie sur 5 ans selon le mode linéaire (constatant). Et aucune écriture n’a été constatée
au moment de la cession.
❖ TAF:
1. Présenter le tableau d’amortissement de cette machine.
2. Passer au journal de l’entreprise l’écriture:
➢ De la cession de la machine
➢ De dotation de l’exercice
➢ De la régularisation de la sortie de la machine
3. Calculer le résultat de la cession de la machine. 19
Définition:

✓ L’investissement est l’opération qui consiste pour une entreprise, à


engager un capital pour accroitre sa capacité de production.

CH2. ✓ Mais quel que soit l’objectif recherché, un investissement ne peut être
Nature et
typologie des retenu que s’il est rentable.
investissement

✓ Les critères de choix d’investissement sont nombreux, et cela d’autant


plus que l’environnement dans lequel se situe le décideur est soit certain,
soit aléatoire, soit indéterminé (risqué).
1. Les catégories d’investissement

▪ Toute décision de dépense qui conduit à l'acquisition d'un actif en vue de l'obtention d'un
flux de liquidités ultérieur et ayant pour but d'accroître la richesse des propriétaires de
l'entreprise, constitue un investissement.

▪ Les investissements de remplacement : sont destinés à renouveler les actifs productifs


usés ou obsolètes afin de maintenir le potentiel productif de l’entreprise.

▪ Les investissements d’expansion (croissance) : qui permettent à l’entreprise d’accroître


la capacité de production et de commercialisation des produits existants, afin de répondre à
une demande croissante.

▪ Les investissements de modernisation : consistent à acquérir des équipements plus


sophistiqués dans l’objectif d’améliorer la productivité de l’entreprise et lui permettre de
faire face à la concurrence.
1. Les catégories d’investissement

▪ L’investissement de diversification : réalisés dans le but d’augmenter le portefeuille


d’activités de l’entreprise en optant pour un métier différent. À titre d’exemple, d’une
société de transport touristique qui investi dans l’hôtellerie.

▪ Les investissement d’innovation : il s’agit d’investissements rare dont l’objectif est le


lancement de nouveau produits ou de nouveaux services.

▪ L’investissement financier : concerne l’acquisition des titres financiers afin d’obtenir un


revenu (actions, obligations….).

▪ L’investissement immatériel : comprend essentiellement les dépenses en capital humain


et les dépenses liées à la recherche et au développement.
➢ La rentabilité d’un investissement

➢ Un investissement n est rentable que si les gains attendus sont


supérieurs aux capitaux engagés.

➢ Evaluer un objet d’investissement consiste à comparer ces 2 éléments :


gains futurs et capital engagé.

➢ Avant d’effectuer cette comparaison, il y a lieu de définir les


caractéristiques d’un objet d’investissement.

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2. Les caractéristiques de l’investissement
Le capital investi
Les flux nets de trésoreries générées
L’ensemble des dépenses directes ou indirectes
nécessaires à la réalisation du projet doit être évalué : par le projet

➢ Prix d’acquisition des biens incorporels et financiers, ➢ L’entreprise attend d’un projet
d’investissement des rentrées nettes d’argent
➢ Frais accessoires d’achat, de transport, de douane, de (recettes - dépenses) désignées par le terme
manutention, d’installation... cash-flow (flux nets de trésorerie.)
➢ Augmentation des besoins de financement
d’exploitation (BFE).
La valeur résiduelle
➢ A la fin de la durée de vie, les biens ont une
La durée de vie valeur résiduelle. Cette valeur est à prendre en
➢ Afin d’évaluer les gains attendus, il est nécessaire de compte pour le choix des projets.
connaître la durée d’exploitation du projet, cette
dernière étant difficile à prévoir, on retient ➢ Elle est égale à la valeur vénale nette des
généralement la durée d’amortissement impôts sur les plus values. Elle doit être
ajoutée au cash flow de la dernière année du
projet
❑ Cash-flow = Les flux nets de trésoreries générées par le projet

▪ Il s’agit du surplus monétaire crée par l’investissement.


▪ Ce surplus est mesuré sur la durée de vie de l’immobilisation acquise. Il est égal à la
différence entre les recettes et les dépenses induits par le projet.

▪ Les cash-flows sont le résultat de prévisions de chiffres d’affaires, des différents coûts
d’exploitation et des impôts. Ils sont dégagés de façon continue tout au long d’un
exercice.

▪ Afin de simplifier les calculs, on considérera qu’ils sont dégagés en fin d’exercice. Ils
sont aussi calculés en tenant compte de la fiscalité (IS, TVA...)

▪ cash-flow = Recettes induites du projet – Dépenses induites du projet


= Produits encaissables - Charges décaissables

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➢ Exemple:

▪ Soit un projet d’investissement comportant des matériels pour 160 000 DHS (HT)
amortissables linéairement sur 5 ans. La TVA est totalement récupérée. Les prévisions
d’exploitation relatives à ce projet sont les suivants (en milliers de DHS) :
Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 210 240 267 216 189
Charges variables 100 120 130 110 94

▪ Les charges fixes, hors amortissements sont évaluées à 44000 et sont supposées rester
à ce niveau pendant les 5 années. L’impôt sur les sociétés est au taux de 30 %.
➢ Calculer les cash-flows de ce projet.

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Années 1 2 3 …. n-1 n
+ Recettes du projet (CA) :
+ Recettes d’exploitation
+ Recettes financières
-… etc.
- Dépenses d’exploitation :
- Charges variables
- Charges fixes
- Charges financières
- Charges d’amortissement des équipements
- ….etc.
= résultat avant impôt (RAVI)
- Impôt sur les sociétés
= résultat après impôt (RAPI)
+ Charges d’amortissement des équipements
= Flux nets de trésorerie :(Cash flow nets : CF)
= Flux nets de trésorerie actualisés :(Cash flow actualité : CF)
3. Les critères de choix d’investissement

▪ Ces méthodes considèrent que le cadre de décision est reconnu et que l’avenir est
prévisible. Elles comparent la dépense initiale aux recettes attendues dans les années à
venir. Mais cette comparaison doit se faire à la même date, en général, la date 0.
▪ Plusieurs critères d’évaluation, peuvent être retenus pour évaluer la rentabilité d’un
investissement :
➢ La valeur net (VN)
➢ La valeur actuelle nette (VAN)
➢ L’indice de profitabilité (IP)
➢ Le taux interne de rentabilité(TIR)
➢ La durée de récupération du capital (DRC)
3.1 La valeur net: V.N

▪ Pour le financier, un investissement est un échéancier de flux de fonds. La valeur nette


exprime la somme arithmétique de ces flux. L’ordre des flux n’a aucune importance.

▪ Le cas général d’un investissement se compose d’un décaissement initial (prix d’achat)
suivi d’encaissements (revenus générés).

▪ Par convention, les décaissements apparaîtront en valeurs négatives, alors que les
encaissements figureront en valeurs positives.
➢ Exemple:

▪ une machine d’une valeur de 250 000 va rapporter 70 000 par an pendant cinq ans.
L’échéancier des flux de fonds se présente comme suit :

Années 1 2 3 4 5
-250 +70 +70 +70 +70 +70

➢ Calculer la valeur net de ce projet.

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3.2 La valeur actuelle net: VAN
▪ La valeur actuelle nette mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré d’un projet
d’investissement. Elle dépend donc de l’importance du capital investi dans le projet. Elle
constitue :
➢ Un critère de rejet pour tout projet dont elle est négative ;
➢ Un critère de sélection entre deux projets, sera retenu celui dont la VAN est la plus forte.

▪ Elle est égale à la différence entre les flux nets de trésorerie actualisés sur la durée de vie de
l’investissement et le montant du capital.
▪ flux est divisé par le terme 𝟏 + 𝒕 𝒏 dans lequel t représente le taux d’actualisation et n la
distance temporelle qui sépare les flux.
▪ Le taux d’actualisation est mathématiquement compris entre zéro et l’infini.
VAN= cash-flows actualisés – Investissement initial

𝒏
𝑪𝑭
VAN= -I0+ ෍ 𝒊 = -I0 + CF 𝟏 + 𝒕 −𝟏 + CF 𝟏 + 𝒕 −𝟐 + ⋯ . . +CF 𝟏 + 𝒕 −𝒏
𝒊=𝟏 𝟏+𝒕
❑ Le taux d’actualisation « t »:

▪ Le taux d’actualisation permet de déterminer la valeur actuelle des flux futurs générés par
le projet d’investissement pour pouvoir les comparer avec le capital investi et apprécier la
rentabilité du projet.

▪ Le taux d’actualisation est conçu comme le taux qui permet la rémunération du temps et du
risque supporté par l’investisseur, et au-delà duquel le projet crée de la valeur.

▪ Le taux d’actualisation peut être considérer comme étant le taux d’intérêt augmenté d’une
rémunération du risque. Celle-ci est d’autant plus élevée que le niveau du risque est
important.
Taux d’actualisation = taux d’intérêt + rémunération du risque
3.2 La valeur actuelle net: VAN

▪ Remarques:

✓ Lorsque le taux d’actualisation vaut zéro, la VAN se confond avec la VN car les flux
restent identiques : 70/(1 + 0)5 = 70.
✓ Lorsque le taux vaut l’infini, les flux futurs tendent vers 0 et la VAN correspond au
décaissement initial (– 250).
✓ Un projet dont la VAN est négative doit impérativement être rejeté.
✓ Entre deux projets, on doit choisir celui qui génère la VAN la plus élevée.
➢ Application:

▪ Un investissement de 250 000 DHS procure des recettes nettes de 70 000 DHS par an
avec une durée de 5 ans et un taux d’actualisation de 15%. Cet investissement est-il
rentable ?

Années 1 2 3 4 5
-250 +70 +70 +70 +70 +70

➢ Calculer la valeur actuelle net de ce projet.

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➢ Remarque:

▪ La VAN du projet étant positive, le projet est donc rentable et doit être réalisé. Cela
signifie que le projet a permis de rembourser les fonds investis, en tenant compte d’un
taux de rémunération de 12% et qu’il a généré un surplus. Ce surplus représente la
valeur créée par le projet.

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3.3 L’indice de profitabilité : IP

▪ L’indice de profitabilité (IP): est le rapport entre la valeur actualisée des cash-flows (VA)

et le montant de la dépense d’investissement (DI). IP = VA / DI

▪ IP mesure le profit induit par un dirham du capital investi.

▪ Il mesure l’avantage relatif susceptible d’être retiré d’un projet d’investissement.

▪ Il constitue un critère de rejet pour tout projet dont l’indice est inférieur à 1.
▪ Pour deux ou plusieurs projets, sera celui dont l’indice de profitabilité est le plus élevé.
3.4 Le taux de rentabilité interne: TIR = TRI

Le taux interne de rentabilité TIR est le taux pour lequel la valeur actuelle nette est nulle.
Autrement dit, c’est le taux qui pour lequel il y a équivalence entre le capital investi et la
somme des cash-flows actualisés.
c’est le taux d’actualisation r qui correspond à une VAN nulle ou à un IP égale à 1.
TIR = r tel que VAN = 0 ou VA = DI

➢ Cette équation n’admet pas de solution mathématique unique. Cependant pour calculer le
taux d’actualisation on procède par tâtonnement, en partant du principe selon laquelle
l’augmentation du taux d’actualisation se traduit par la diminution de la VAN.

➢ il faut donc procéder par interpolation linéaire pour avoir la valeur approximatif du TRI
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➢ Exemple:

Un investissement de 150 (M) DHS procure des recettes nettes de 50 (M) de DHS par an
avec une durée de 5 ans et un taux d’actualisation de 15%.

➢ Déterminer le TRI de cet projet d’investissement


➢ Cet investissement est-il rentable ?

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➢ Solution VAN = 0

VAN= -I0 + CF 𝟏 + 𝒕 −𝟏
+ CF 𝟏 + 𝒕 −𝟐
+ CF 𝟏 + 𝒕 −𝟑
+ CF 𝟏 + 𝒕 −𝟒
+ CF 𝟏 + 𝒕 −𝟓

0= -150 + 50 𝟏 + 𝒕 −𝟏
+ 50 𝟏 + 𝒕 −𝟐
+ 50 𝟏 + 𝒕 −𝟑
+ 50 𝟏 + 𝒕 −𝟒
+ 50 𝟏 + 𝒕 −𝟓

19% --------------→ 2,88


TRI (r) --------------→ 0
20% --------------→ - 0,469
𝒓 −𝟎,𝟏𝟗 𝟎 −𝟐,𝟖𝟖
=
𝟎,𝟐𝟎 −𝟎,𝟏𝟗 −𝟎,𝟒𝟔𝟗 −𝟐,𝟖𝟖

TRI (r) = 19,86 %

❖ interprétation 39
3.5 Le délai de récupération du capital investi (DRC)

▪ Le délai de récupération (DR) représente le temps qui est nécessaire pour récupérer
un investissement, c’est-à-dire le nombre d’années ou de mois qui égalise le montant
investi avec le montant des flux qui seront générés.

▪ Le projet à retenir est celui dont le DR est le plus faible, c’est-à-dire celui qui permet de
récupérer le plus rapidement son investissement.
▪ Ce critère de choix d’investissement présente l’avantage d’être simple à calculer et de tenir
compte de la rapidité à récupérer la mise de fonds initiale, ce qui est important dans les
PME.
➢ Exemple: Années CF actualisés Cumul
N 1703,11 1703,11
N+1 2132,79 3835,9
C = 8700 N+2 1498,25 5334,15
N+3 2451,88 7786,03
N+4 3713?92 11499,95

▪ Le capital investi de (8700) n’est récupéré qu’au cours de la cinquième année (N+4). Donc on
peut déterminer le de récupération exact:
▪ À la fin de N+3 l’investissement aura récupéré le montant de: 7786,03
▪ Il reste à récupérer: 8700 - 7786,03 = 913,97 ce montant sera récupérer au début de N+4
▪ Pour calculer le délai complémentaire (d), il suffit d’appliquer la règle de trois:
▪ 3713,92-----------→ 360j
41
▪ 913,97------------→ d d = 88 jours
➢ Exercice 1:
Une entreprise a le choix entre deux investissements de même nature. Les flux nets de
trésorerie procurés par chaque investissement pendant les 4 années d’exploitation s’élèvent :
1 2 3 4
Investissement I 26 540 26 670 26 230 25 960
Investissement II 56650 56 720 55 940 55 920

• Coût d’acquisition (aux comptants):


Investissement I 81900
Investissement II 160000
• La valeur résiduelle de chaque investissement est nulle après 4ans d’exploitation
• Taux d’actualisation : 9,5%
Travail à faire:
Quel est l’investissement le plus rentable en se basant sur le critère de la VAN et le TRI ?
42
➢ Exercice 2:
▪ Dans le but d’améliorer sa productivité, l’entreprise SOTEX décide d’acquérir un nouvel équipement.
Elle hésite entre deux projets caractéristiques sont les suivantes :

caractéristiques Projet I Projet II


Coût de l’investissement (comptant) (H.T) 1 000 000 1 500 000
Chiffre d’affaires supplémentaires annuels 1 370 000 1 860 000
Charges annuelles supplémentaires (hors amortissement 670 000 840000
Mode d’amortissement Constant Constant
Durée d’utilisation 5ans 5ans
Valeur résiduelle nulle Nulle

NB :-Le taux de l’impôt sur les sociétés : 35%


-Le taux d’actualisation : 12%
Travail a faire :
1. Déterminer les Cash flow annuels de chaque projet.
2. Quel est le projet le plus rentable en utilisant le critère de la VAN ?
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✓ Une fois le choix du projet d’investissement est effectué, il reste bien
souvent pour l’entreprise à déterminer le meilleur mode de financement.

CH3. ✓ L’un des principaux paramètres de la décision de financement est le choix


Modalités du des sources de financement qui permettent de mieux réaliser les objectifs
choix de
financement de l’entreprise, notamment la maximisation de sa valeur et la
minimisation du coût de son capital.

✓ Pour que le choix soit pertinent, il est indispensable de connaître, au


préalable, l’ensemble des sources de financement possibles ainsi que
leurs caractéristiques.
Les différentes sources de financement

Le financement par fonds propres et quasi- fonds propres

Le financement par endettement à long terme

Les financements participatifs


1. Le financement par fonds propres et quasi fond propres

▪ Les fond propres représentent la source de financement à log terme la plus sûre. Ils
permettent à l’entreprise de faire face à ses risques, d’améliorer l’autonomie financière de
l’entreprise et aussi une garantie pour les créanciers.

▪ Leur origine est soit interne (autofinancement) soit externe (augmentation du capital),
mais ils peuvent également prévenir d’opérations de désinvestissement.

➢ Le financement interne: l’autofinancement


➢ Le financement externe: l’augmentation du capital
➢ Le désinvestissement
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A. Le financement interne: l’autofinancement
➢ La notion de la CAF
▪ La CAF représente l’épargne potentielle de l’entreprise, elle correspond au surplus monétaire
encaissable engendré par son activité. Celui-ci est obtenu par la différence entre les éléments de
produits et de charges qui se traduisent par des flux financiers externes :
❑ CAF= produits encaissables – charges décaissables

➢ La notion de l’autofinancement
▪ Il constitue le surplus monétaire conservé par l’entreprise après la distribution des dividendes.
L’autofinancement présente aussi la partie non distribuée du résultat.

▪ L’importance de l’autofinancement dépend de la capacité bénéficiaire de l’entreprise. plus celle-ci


est rentable, plus elle sera capable de dégager les ressources à même d’assurer son financement.
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❑ Autofinancement = CAF - Distribution de bénéfices (dividendes)
A. Le financement interne: l’autofinancement
➢ Avantages de l’autofinancement
▪ L’autofinancement est considéré comme le moyen le moins couteux pour assurer le
financement de la croissance de l’entreprise. Il n’a pas de coût apparent, contrairement aux
dettes qui exigent le versement des intérêts.

▪ Il présente l’avantage d’être une ressource disponible. Étant de l’argent généré par l’activité de
l’entreprise, il n’exige aucune formalité administrative ou juridique pour son obtention.

▪ L’autofinancement se caractérise aussi par la flexibilité. L’entreprise est libre d’utiliser les
ressources qu’elle génère dans les projets.

▪ Il permet à l’entreprise de renforcer ses fonds propres ce qui lui confère une autonomie
financière supplémentaire et augmenter sa capacité d’endettement.
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B. Le financement externe: l’augmentation du capital

❖ L’augmentation du capital peut être réalisée par plusieurs modalités


➢ L’apport en numéraire

▪ Il revient à émettre de nouvelles actions contre un apport d’argent à l’entreprise. Cette


augmentation du Capital est accompagnée d’un droit de souscription préférentielle qui consiste
à accorder aux anciens actionnaires une priorité pour souscrire de nouvelles émissions
d’actions.

➢ L’apport en nature

▪ Il se traduit par un apport de biens meubles ou immeubles (locaux, fonds de commerce,


matériel, créances, marchandises,….. Cette modalité permet de renforcer les fonds propres
de l’entreprise.
49
C. Le désinvestissement

▪ La cession d’immobilisation peut constituer l’un des moyens de financement de


l’investissement. La mise en vente des actifs se traduit par une amélioration immédiate
de la trésorerie et permet à l’entreprise de disposer des liquidités nécessaires pour faire
face à ses besoins de financement.

▪ Il constitue une solution de financement efficace lorsqu’il s’agit d’investissement de


modernisation ou de réorganisation des activités de l’entreprise, la cession des anciens
équipements sert à financer en partie l’acquisition des nouveaux.

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2. Le financement par l’endettement à log terme

▪ L'endettement constitue la deuxième composante de l'alternative classique de


financement. L'entreprise recourt à ce mode de financement lorsque les capitaux propres
externes sont inaccessibles et les flux dégagés par l'exploitation s'avèrent insuffisants
pour couvrir les besoins de financement de sa croissance.

▪ Les modalités de l'endettement se caractérisent par leur grande diversité. Les dettes
peuvent être obtenues auprès des banques et des établissements financiers (crédits
bancaires à moyen et long terme) ou directement sur le marché (emprunts obligataires).

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2. Le financement par l’endettement à log terme
➢ Les formes de l’endettement

▪ L'endettement peut prendre plusieurs formes :

A. L’emprunt bancaire

B. L’emprunt obligataire (marché)

C. Les avances en comptes courants d’associés

D. Le crédit bail

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2. Le financement par l’endettement à log terme
➢ A. L’emprunt bancaire

▪ Dans ce type de financement, l’entreprise a pour seul interlocuteur la banque


prêteuse, ou le pool bancaire si le financement est accordé par plusieurs banques
réunies. Ces financements peuvent être utilisés immédiatement et en totalité, mais
ils peuvent être mis à la disposition de l’entreprise, cette dernière utilisant les fonds
au fur et à mesure de ses besoins.

▪ L’endettement bancaire apparaît comme un moyen de financement subi plutôt que


choisi. La faiblesse des capitaux propres et l’insuffisance de l’autofinancement
poussent les entreprises à faire appel aux banques pour le financement de leurs
projets d’investissement. 53
2. Le financement par l’endettement à log terme
➢ Les modalités de remboursement de l’emprunt bancaire

▪ Les modalités de remboursement de ces emprunts peuvent être


de trois sortes :

1. Remboursement par amortissements constants

2. Remboursement par annuités constantes

3. Remboursement in fine.

54
2. Le financement par l’endettement à log terme
➢ Remboursement par amortissements constants

▪ Ce type de remboursement est rarement utilisé par dans la pratique. Il consiste à


rembourser chaque année le même montant du capital emprunté. Les intérêts sont calculé
sur le montant du capital restant dû. Par conséquent leur montant diminue d’une période
à l’autre.

▪ Exemple:

Soit un emprunt de 1.000 DH remboursable sur 4 ans, avec un taux d’intérêt de 10%.
Présenter le tableau d’amortissement d’emprunt correspondant à chacune des
modalités.

➢ le tableau d’amortissement de cet endettement. 55


2. Le financement par l’endettement à log terme
➢ Remboursement par amortissements constants

▪ Amortissement du crédit = 1000 / 4 = 250


Années Capital au début Amortissement Intérêt Annuité
de période 10%
1 1000 250 1000 *10% = 100 350
2 750 250 750 * 10% = 75 325
3 500 250 500 * 10% = 50 300
4 250 250 250 * 10% = 25 275

▪ On constate que l’annuité est décroissante vu que le remboursement en principal est


constant et que le montant des intérêts est de plus en plus faible. Ceux-ci sont calculés sur
la base d’un capital qui diminue d’une année à l’autre. 56
➢ Remboursement par annuités constantes

▪ Dans ce type de remboursement, le montant de l’annuité qui comprend le remboursement


en principal et les intérêts est le même d’une année à l’autre.

▪ Le montant de l’annuité est obtenu en appliquant la formule suivante:

i
A= C0 *
1 − (1+i) −n

✓ A: annuité constante
✓ C0: le montant de l’emprunt
✓ i: taux d’intérêt
✓ n: la durée de l’emprunt
57
➢ Remboursement par annuités constantes
▪ A= 1000 x 0,315471 = 315,47
▪ i= 1000 x 10% = 100
▪ 1000 – 215,47 = 784,53
Années Capital au début Amortissement Intérêt Annuité
de période 10%
1 1000 215,47 1000 *10% = 100 315,47
2 784,53 237,02 784,53* 10% = 78,45 315,47
3 547,51 260,72 547,51* 10% = 54,75 315,47
4 286,79 286,79 256,79 * 10% = 25,67 315,47

▪ On constate que le montant d’amortissement augmente d’une


❖ 1000 -215,47 = 784,53
année à l’autre, alors que celui des intérêts diminue. Le point des
❖ 315,47 - 100 = 215,47
charges financières est important en début de période. Il diminue
58
en fin de période.
➢ Remboursement in fine

Années Capital au début Amortissement Intérêt Annuité


de période 10%
1 1000 0 100 100
2 1000 0 100 100
3 1000 0 100 100
4 1000 1000 100 1100

59
2. Le financement par l’endettement à log terme

➢ B. L’emprunt obligataire

▪ L’emprunt obligataire est une technique de financement réserver aux grande entreprise
(les sociétés de capitaux).

▪ L’emprunt obligataire consiste en la répartition du capital emprunté en parts égales


appelées « obligations ».

▪ Les obligations constituent des titres de créances au porteur souscrits par les prêteurs en
contrepartie d’un intérêt appelé « coupon », et pour une durée déterminée dite « maturité
de l’emprunt ».

60
2. Le financement par l’endettement à log terme

➢ C. Les avances en comptes courants d’associés

▪ Le complément de ressources nécessaires à la couverture des besoins de financement de


l'entreprise. Les sommes ainsi avancées sont inscrites en « compte courant d'associés »
figurant parmi les dettes de l'entreprise.

▪ Les avances en comptes d'associés peuvent constituer une véritable solution à la


problématique du financement de l'investissement, notamment dans le cas où elles sont mises
à la disposition de l'entreprise pour une période relativement longue (comptes d'associés
bloqués).

▪ Cette solution, qui se caractérise par sa grande souplesse, est préférée à endettement bancaire
parce qu'elle permet d'éviter les conditions et les garanties liées à ce mode de financement. 61
2. Le financement par l’endettement à log terme

➢ D. Le crédit bail (ou leasing)

▪ Le crédit bail est une opération de location de biens mobiliers ou immobiliers assortie
d’une promesse de vente consentie par le bailleur au preneur.

▪ La société de leasing met à la disposition de l’entreprise le bien acquise pendant une


période déterminée moyennant le paiement de redevance.

▪ A la fin de la durée du contrat, l’entreprise locataire a le choix entre trois possibilités:


➢ Restituer le bien à la société de leasing ( le propriétaire).
➢ Prolonger la durée du contrat,
➢ Exercer l’option d’achat prévue dans le contrat: il s’agit d’acquérir le bien en
contrepartie du paiement d’une valeur résiduelle. 62
3. Les financement participatifs

▪ Filiales des banques conventionnelles, les banques participatives autorisées au Maroc depuis
2017, proposent des instruments alternatifs de financement. Ces instruments répondent aux
même besoin de financement que les instruments conventionnels, mais il reposent sur des
mécanismes financiers différents ayant pour dénominateur commun l’interdiction de la
rémunération sous forme d’intérêts.

▪ Instrument 1: l’institution bancaire acquiert l’actif pour en transférer la propriété à son


client dans les conditions prévues par le contrat. (MOURABAHA, IJARA)

▪ Instrument 2: la participation de l’institution bancaire dans le capital de l’entreprise


financé, avec le partage des risques et des bénéfices. (MOUCHARAKA, MOUDARABA).
63
A. La mourabaha

▪ La mourabaha est un contrat par lequel la banque vend un bien qui lui appartient à son client
moyennant le paiement du coût d’acquisition du bien augmenté d’une marge bénéficiaire
convenue d’avance avec l’acheteur.

B. Le contrat Ijara

▪ Le contrat Ijara est une modalité de financement qui s’apparente au crédit-bail. La banque
acquiert l’actif désigné par le client et le met à sa disposition pour une durée déterminée en
contrepartie d’une rémunération qui prend la forme de loyers.

64
C. La moucharaka

▪ La moucharaka est le contrat par lequel la banque participative finance le projet d’un
entrepreneur à travers la participation à son capital.

▪ La banque partage les risques liés au projet avec porteur. Elle supporte les pertes qui
peuvent en résulter à hauteur de sa participation, et en partage les bénéfices selon les
modalités fixes par le contrat.

C. La moudaraba

▪ La moudaraba constitue également une participation au capital du projet d’investissement.


Mais à la différence de la Moucharaka, la Moudaraba consiste en un financement intégral en
capital du projet par la banque participative. En contrepartie le porteur du projet fournit son
expertise, son savoir faire et son travail. 65

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