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Imagerie de la neurofibromatose de type 1


M. Koob, J.-L. Dietemann

La neurofibromatose de type 1 est la plus fréquente des phacomatoses et des neurofibromatoses, avec
une incidence de 1/2500 naissances. Transmise sur le mode autosomique dominant, elle se traduit par
la présence de tumeurs principalement cutanées, cérébrales et des nerfs périphériques, et de dyspla-
sies osseuses et vasculaires. Les lésions cutanées les plus caractéristiques de la maladie sont les taches
café au lait et les neurofibromes cutanés. Les neurofibromes de topographie interne peuvent entraîner
diverses complications, la plus grave étant la dégénérescence en tumeur maligne des gaines nerveuses
périphériques, qui est la principale cause de mortalité précoce de la maladie. Le gliome des voies optiques,
observé chez l’enfant, est un astrocytome pilocytique peu évolutif. Les hamartomes cérébraux sont fré-
quents, bénins, et disparaissent après l’âge de 20 ans. Les scolioses dystrophiques, souvent associées à
des neurofibromes et à une dysplasie durale, provoquent souvent des complications orthopédiques et
neurologiques. Les dysplasies vasculaires entraînent des sténoses artérielles progressives, principalement
cérébrales et rénales. La sévérité de la maladie est variable selon les patients et imprévisible. L’imagerie
a un rôle important dans le diagnostic et le suivi des complications de la maladie, qui surviennent pour
la plupart dans l’enfance.
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Mots-clés : NF1 ; Gliome des voies optiques ; Hamartome ; Neurofibrome ;


Tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques ; Scoliose ; Dysplasie durale

Plan ■ Principales différences avec les autres neurofibromatoses 10


■ Modalités de surveillance 10
■ Généralités 1 ■ Conclusion 10
Diagnostic 2
Données génétiques 2
Signes radiologiques de la NF1 2
■ Lésions cérébrales 2
Gliome
Hamartomes
2
3
 Généralités
Macrocéphalie 4
Vasculopathie cérébrale 4
La neurofibromatose de type 1 (NF1), autrefois dénommée
Sténose de l’aqueduc de Sylvius 4
maladie de von Recklinghausen, est la plus fréquente des pha-
comatoses, ensemble de maladies caractérisées par l’association
■ Lésions spinales 4 de tumeurs de la peau et du système nerveux [1] .
Dysplasie durale 4 L’incidence de la maladie est de 1/2500 naissances et la préva-
Tumeurs médullaires 5 lence de 1/4000 à 1/5000, sans prédominance de sexe [2–4] .
Neurofibromes 5 La NF1 est une maladie multisystémique progressive qui atteint
■ Lésions osseuses 5 principalement la peau, les yeux, le système nerveux central et
Scoliose 5 périphérique, le squelette et les vaisseaux. Les lésions observées
Dysplasie de la grande aile du sphénoïde 6 peuvent être des tumeurs, des hamartomes ou des dysplasies.
Lésions des os longs 6 Les différents sites sont atteints de manière variable et la surve-
Défects de la voûte crânienne 6 nue des lésions dépend de l’âge [5] .
Pectus excavatum 7 La NF1 est une pathologie relativement bénigne chez 80 % des
■ Lésions nerveuses périphériques 7 patients. La principale complication de la maladie est la tumeur
Neurofibromes 7 maligne des gaines nerveuses périphériques (TMGNP), ancien-
Tumeurs malignes des gaines nerveuses périphériques 9 nement neurofibrosarcome, qui est la première cause de décès
précoce, devant les tumeurs cérébrales [3] . On observe également
■ Autres lésions 10
une augmentation de l’incidence (0,1–5 %) de diverses tumeurs
Tumeurs abdominales 10
comme le phéochromocytome, la tumeur stromale intestinale, le
Vasculopathie périphérique et cardiopathie 10
rhabdomyosarcome, la leucémie myéloïde chronique juvénile et
Anomalies pulmonaires 10
le cancer du sein [3, 6–9] . L’espérance de vie est diminuée d’environ
Tumeurs glomiques 10
dix ans dans la NF1 par rapport à la population générale [10] .

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Volume 9 > n◦ 1 > mars 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S1879-8551(13)50282-X
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31-170-B-10  Imagerie de la neurofibromatose de type 1

Données génétiques
“ Point important La maladie se transmet sur le mode autosomique dominant,
mais des mutations spontanées sont observées dans 50 % des cas.
Le gène responsable de la NF1 est localisé sur le bras long
• La NF1 est la plus fréquente des phacomatoses et des
du chromosome 17q11.2. Il s’agit d’un antioncogène qui code
neurofibromatoses (1/2500) une protéine cytoplasmique, la neurofibromine. Cette protéine
• Elle associe des lésions tumorales de la peau (taches s’exprime dans de nombreux tissus, surtout dans le système
café au lait), des nerfs périphériques (neurofibromes) et nerveux central et périphérique, mais également dans le tissu
du cerveau (gliomes), et des dysplasies osseuses (os longs, osseux, les parois vasculaires, la médullosurrénale et les leu-
sphénoïde, scoliose) et vasculaires (cerveau et rein) cocytes [14–17] . Son principal rôle est de freiner la prolifération
• La transmission est autosomique dominante, avec des cellulaire par l’inactivation de l’oncogène p21RAS et le contrôle
néomutations dans 50 % des cas de MTOR [2, 14, 16] .
• Le diagnostic, basé sur les critères clinicoradiologiques La mutation du gène de la NF1 entraîne une prolifération
et une différenciation cellulaires anormales [15] , qui provoque la
du National Institute of Health, est le plus souvent fait dans
formation de tumeurs mais également de lésions dysplasiques vas-
l’enfance
culaires et osseuses [17–20] . La pathogénie des lésions tumorales et
• La principale cause de décès précoce dans la NF1 est la
dysplasiques osseuses s’expliquerait par l’inactivation biallélique
TMGNP ou la perte d’hétérozygotie du gène NF1 dans des cellules spéci-
fiques [14, 18, 20] .
L’apparition et l’évolutivité des lésions dépendent de l’âge. La
pénétrance est totale de 5 à 8 ans [3, 21] et le diagnostic clinique
est évident en général dès l’âge de 3 ans [1] . Le diagnostic géné-
tique est réservé au diagnostic prénatal et aux formes douteuses
cliniquement.
“ Point important L’expressivité phénotypique de la NF1 est variable, y compris
dans une même famille. Certains patients ne sont porteurs que
de lésions cutanées bénignes, alors que d’autres présentent des
Critères diagnostiques de la neurofibromatose atteintes multiples et graves engageant le pronostic vital. Les
de type 1 (deux critères au moins sont nécessaires formes mosaïques ou segmentaires ne présentent des lésions que
pour le diagnostic) sur un segment du corps. La neurofibromatose spinale héréditaire
• Au moins six taches café au lait se traduit par la présence de neurofibromes paraspinaux bilatéraux
• Au moins deux neurofibromes ou un neurofibrome et de taches café au lait [2] .
Deux corrélations génotype–phénotype ont été authentifiées.
plexiforme
Les microdélétions provoquent un phénotype plus sévère que
• Lentigines axillaires ou inguinales
les simples mutations [1, 18, 22] . Elles sont associées à la présence
• Au moins deux nodules de Lish de l’iris
d’une dysmorphie faciale, de troubles des apprentissages, et à de
• Un gliome des voies optiques nombreux neurofibromes avec un plus grand risque de neurofi-
• Une lésion osseuse spécifique (dysplasie du sphénoïde bromes plexiformes et de TMGNP [23] . Les mutations de l’exon 17
ou des os longs) entraînent au contraire la formation des taches café au lait sans
• Antécédent familial de premier degré neurofibromes associés [18] .
Le principal diagnostic différentiel de la NF1 est le syndrome de
Legius (syndrome NF1-like) [8] . Ce syndrome, lié à une mutation
du gène SPRED1 situé sur le chromosome 15, comprend des taches
café au lait, des lentigines, une macrocéphalie et de légers troubles
Diagnostic cognitifs, mais sans neurofibrome ou autre complication classique
de la NF1 [2, 18] .
Le diagnostic de la NF1 est clinicoradiologique. Il se base sur les
critères du National Institute of Health (1987) et nécessite deux
ou plus des critères suivants [8] : au moins six taches café au lait, Signes radiologiques de la NF1
au moins deux neurofibromes (quel que soit le type) ou un neu-
L’imagerie peut faire suspecter le diagnostic de NF1 devant des
rofibrome plexiforme, des lentigines axillaires ou inguinales, un
lésions caractéristiques. Elle intervient surtout dans la détection et
gliome des voies optiques (GVO), plus de deux nodules de Lish
le suivi des complications de la maladie. Les lésions sont visibles
de l’iris, une atteinte osseuse spécifique (dysplasie de la grande
en imagerie principalement au niveau de l’encéphale, du rachis,
aile du sphénoïde ou des os longs), des antécédents familiaux de
du système nerveux périphérique et des os longs (Tableau 1).
premier degré.
Le diagnostic est porté dans l’enfance [11] dès l’apparition des
lésions cutanées, qui sont les signes les plus caractéristiques et les
plus fréquents de la maladie.  Lésions cérébrales
Les taches café au lait, présentes chez 99 % des patients, appa-
raissent dès l’âge de 1 an, puis augmentent en nombre et en Gliome
taille [1, 11] . Leur taille doit être supérieure à 5 mm dans l’enfance
et à 15 mm à la puberté [1, 12] . Gliome des voies optiques
Les lentigines ressemblent à des taches café au lait de petite taille Le GVO est la tumeur cérébrale la plus fréquente chez l’enfant
situées dans les plis ; elles apparaissent de 3 à 5 ans [12] . dans la NF1, observée dans 15 % des cas [2] . Elle survient avant
Les nodules de Lish de l’iris sont des hamartomes de couleur l’âge de 7 ans, avec un pic d’incidence de 4 à 5 ans [24] , mais peut
brun orangé qui apparaissent vers 5 ans ; ils n’ont pas d’impact survenir plus tard et chez l’adulte [7] .
sur la vision [12, 13] . Le GVO existe de manière sporadique, mais il est associé à la NF1
Les neurofibromes plexiformes sont présents à la naissance et dans 50 à 70 % des cas [4, 7] . Il est symptomatique dans 30 à 50 % des
sont découverts souvent avant 5 ans ; les neurofibromes cutanés cas [25] (moins que dans les cas sporadiques), surtout avant l’âge de
et localisés apparaissent vers l’adolescence [11] . 7 ans [26] . Les manifestations cliniques incluent une exophtalmie,
Le GVO apparaît avant l’âge de 6 ans habituellement [12] . une baisse de l’acuité visuelle, une altération du champ visuel,
Les dysplasies des os longs et de la grande aile du sphénoïde un trouble de la vision des couleurs, un strabisme, une atrophie
sont congénitales, et découvertes dans la petite enfance. du nerf optique ou une puberté précoce [5, 25] . La découverte de la

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Tableau 1.
Fréquence et âge d’apparition des différentes lésions de la neurofibroma-
tose de type 1.
Lésion Fréquence Âge d’apparition
Cérébrale
Gliome des voies optiques 15 % Avant 7 ans
Gliome extraoptique 2–3 % Tout âge
Hamartomes 75 % 3–20 ans
Sténose de l’aqueduc 1–5 % Tout âge
Vasculopathie cérébrale 6% Enfant
Macrocéphalie 30–53 % Enfant
Rachis
Tumeur médullaire 1% Tout âge
Figure 1. Gliome des voies optiques. IRM cérébrale, coupe coronale T2.
Ectasie durale (scalloping) 10 % 3–10 ans
Élargissement bilatéral des nerfs optiques, qui apparaissent hypo-intenses
Os en T2.
Scoliose 10–26 % Enfant–adolescent
Dysplasie du sphénoïde 3–11 % Avant 5 ans
Dysplasie des os longs 1–4 % Enfant < 3 ans stabiliser la taille de la tumeur [11] . La chirurgie est indiquée par-
fois s’il existe une hydrocéphalie par compression du troisième
Nerfs périphériques
ventricule ou une exophtalmie sévère. La radiothérapie n’est plus
Neurofibromes localisés 20 % Postadolescence recommandée en raison des risques de complications vasculaires,
Neurofibromes diffus 10 % Enfant–adulte jeune endocriniennes (déficit en hormone de croissance), neuropsycho-
Neurofibromes plexiformes 25–50 % < 5 ans logiques et d’induction tumorale [7, 31] .
TMGNP 10 % Adolescent–adulte jeune La tumeur peut régresser spontanément sans traitement,
surtout en cas d’atteinte hypothalamochiasmatique [28] . La dimi-
Autres
nution de la prise de contraste précède la régression de taille de la
Sténose artère rénale 1% Enfant–adolescent tumeur [24] . Les gliomes localisés aux nerfs optiques ne s’étendent
Cardiopathie 2% Enfant habituellement pas en arrière [25] . La localisation rétrochiasma-
Phéochromocytome 0,7 % Adulte tique serait un facteur de mauvais pronostic, les troubles de la
Cancer du sein 3% Adulte vue s’aggravant souvent sous chimiothérapie, surtout après l’âge
de 5 ans [32] . Le risque de progression tumorale est plus important
pour les tumeurs découvertes après l’âge de 10 ans [25] .

tumeur se fait parfois sur une imagerie par résonance magnétique


(IRM) réalisée à titre de dépistage avant l’âge de 6 ans, car l’examen Gliome extraoptique
ophtalmologique est difficile à réaliser durant cette période. Il est moins fréquent que le gliome des voies optiques, observé
Le GVO est une tumeur de bas grade, le plus souvent un astrocy- dans 2 à 3 % des cas [5] . Il peut se localiser au tronc cérébral, au
tome pilocytique. Il est moins agressif que les cas sporadiques [25] . cervelet, aux hémisphères cérébraux, aux noyaux gris centraux
Il atteint avec prédilection les voies visuelles antérieures [4] ou au corps calleux.
(chiasma et nerfs optiques) ; l’atteinte bilatérale des nerfs optiques Ces tumeurs cérébrales surviennent chez 20 % des enfants ayant
signe de manière quasi certaine une NF1 [27, 28] . L’atteinte rétro- présenté un GVO, surtout en cas de traitement par radiothéra-
chiasmatique est plus rare [29] , observée plus fréquemment en pie [8] .
dehors de la NF1 [25] . Il s’agit habituellement d’un gliome de bas grade (astrocytome
L’IRM doit comporter des coupes fines (3 mm) en T1 et T2 pilocytique) peu évolutif, rarement symptomatique et qui peut
avec saturation graisseuse, et en T1 après injection de gadoli- régresser spontanément. Les tumeurs symptomatiques et décou-
nium et saturation graisseuse, dans le plan axial parallèle aux nerfs vertes chez l’adulte ont un grade plus élevé et un plus mauvais
optiques et dans le plan coronal. L’examen doit aussi inclure une pronostic [5, 29] .
exploration cérébrale complète. Chez l’enfant, la tumeur cérébrale extraoptique la plus fré-
La tumeur entraîne un élargissement et un aspect tortueux quente est le gliome du tronc cérébral. C’est un gliome de bas
des nerfs optiques, qui apparaissent iso-intenses en T1, hypo- grade [33] , moins agressif dans la NF1 que dans les cas spora-
ou hyperintenses en T2, avec un effacement des espaces sous- diques [29] . Il est parfois asymptomatique, découvert lors de la
arachnoïdiens périnerveux (Fig. 1). La prise de contraste est surveillance d’un GVO. La localisation préférentielle est le bulbe
variable, observée dans 56 % des cas [29] . et la jonction bulbomédullaire [34] , puis la plaque tectale.
On peut observer uniquement une infiltration tumorale de la En IRM, l’aspect est celui d’une tumeur focale ou diffuse, rehaus-
gaine méningée et des espaces sous-arachnoïdiens autour du nerf sée ou non, provoquant un effet de masse [33] . Une surveillance
optique, rehaussée après injection de gadolinium, avec un nerf clinique et en imagerie est nécessaire pour évaluer le potentiel
optique intact [27] . Ceci est à différencier d’une simple ectasie de évolutif de la tumeur, et décider d’un éventuel traitement. La
la gaine méningée du nerf optique par dysplasie durale [30] , sans taille et la prise de contraste peuvent diminuer spontanément,
prise de contraste associée. en particulier au niveau de la plaque tectale [24, 30] .
L’extension tumorale peut se faire en arrière vers les bandelettes
et les radiations optiques, latéralement vers le lobe temporal, en
bas vers le tronc cérébral, ou en haut vers l’hypothalamus et les Hamartomes
fornix. Ceci se traduit par un signal hyperintense en T2 et fluid
attenuated inversion recovery (FLAIR). Les hamartomes, ou objets brillants non identifiés (OBNI), sont
Il existe rarement une composante kystique (5–10 %) [27] . des lésions cérébrales bénignes très fréquemment observées chez
Une progression tumorale après la découverte d’un GVO est les patients NF1.
observée dans 35 à 52 % des cas [25] , mais l’évolution d’un GVO Ces lésions sont retrouvées dans les régions thalamostriées
est imprévisible, ce qui nécessite un suivi rapproché jusqu’à la (75–80 %) [35, 36] , la substance blanche cérébelleuse, le tronc céré-
puberté [22, 28] . bral (pont, mésencéphale) et le splénium du corps calleux. Elles
Un traitement est nécessaire en cas de progression tumorale sont souvent découvertes lors de l’IRM réalisée à la recherche d’un
ou d’altération du champ visuel [7] . La chimiothérapie permet de GVO.

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substance blanche [42] . Chez l’adulte, le volume cérébral est nor-


mal, mais le volume du corps calleux reste proportionnellement
augmenté [40] . Les mécanismes invoqués seraient une apoptose
retardée ou une augmentation de la myélinisation [30] . Un corps
calleux épaissi serait associé à une diminution du quotient intel-
lectuel [43] .

Vasculopathie cérébrale
La vasculopathie cérébrale est rare dans la NF1, mais grave
car à risque de complications engageant le pronostic vital et
fonctionnel. Il s’agit d’une complication mal connue et probable-
ment sous-diagnostiquée de la NF1. Sa prévalence chez l’enfant
serait de 6 %, diagnostiquée à un âge moyen de 5 ans et plus fré-
quente en cas de présence d’un GVO avant l’âge de 6 ans [44] . Ces
lésions peuvent entraîner des hémorragies et des ischémies défi-
nitives ou transitoires souvent récidivantes. Le diagnostic et le
traitement doivent être réalisés précocement en raison du risque
d’aggravation progressive des lésions.
La plus fréquente des vasculopathies cérébrales dans la NF1
est la sténose/obstruction artérielle progressive, qui survient dans
l’enfance ou l’adolescence. Les manifestations cliniques peuvent
être des céphalées, un déficit neurologique, mais également
Figure 2. Hamartomes cérébraux. IRM cérébrale, coupe axiale T2. Mul-
une épilepsie ou un retard développemental et des troubles
tiples lésions hyperintenses en T2 dans les régions capsulolenticulaires, les
des apprentissages, liés à une hypoperfusion cérébrale chro-
thalami et le splénium du corps calleux, correspondant à des hamartomes.
nique [30, 45] . Les sténoses prédominent sur les artères carotides
communes et internes et la partie proximale des artères céré-
brales moyennes et antérieures, et provoquent un syndrome de
En IRM, il s’agit de lésions nodulaires ou ovalaires multiples, Moya-Moya [46] . Afin de le dépister, certains auteurs préconisent la
bilatérales ou non, symétriques ou non, bien ou mal délimitées, réalisation d’une séquence d’angio-IRM lors de l’IRM réalisée pour
souvent à cheval sur des régions de substance grise et de substance le dépistage du GVO [44] . Il est en tout cas nécessaire d’analyser
blanche [36] . attentivement les vaisseaux du polygone de Willis sur les coupes
Ces lésions sont hyperintenses en T2 et FLAIR, non rehaus- axiales T2. Il faut différencier ces lésions de l’artérite radique
sées après injection de gadolinium, sans effet de masse ni œdème induite par la radiothérapie d’un GVO, qui multiplie par trois le
périlésionnel (Fig. 2). En cas d’œdème, d’effet de masse ou de risque de Moya-Moya [8] et par 40 le risque d’accident vasculaire
prise de contraste, il faut suspecter la présence d’une tumeur cérébral [47] .
gliale. En dehors de la sténose artérielle, d’autres lésions, plus rares,
En T1, le signal des OBNI est normal ou hyperintense dans 20 peuvent être observées : ectasies et anévrismes des artères intra- et
à 50 % des cas [37] , ce qui est attribué à un phénomène de remyé- extracrâniennes, fistules et malformations artérioveineuses [46, 48] .
linisation.
Un hypersignal T2 et une tuméfaction de l’hippocampe
peuvent être observés, mais leur physiologie et leur pathogénie Sténose de l’aqueduc de Sylvius
seraient différentes de celles des autres lésions [38] . Une hydrocéphalie par sténose de l’aqueduc de Sylvius est notée
Les OBNI sont présents chez 75 % des patients de 3 à dans 1 à 5 % des cas [5, 6] .
20 ans [37] . Ils augmentent en nombre et en taille jusqu’à 10 ans,
puis régressent et disparaissent progressivement après l’âge de
20 ans [30] .
L’augmentation de la choline et du N-acétylaspartate observée  Lésions spinales
en spectro-IRM dans les lésions hyperintenses en T1 est probable-
ment liée à un phénomène de remyélinisation [30] . Dysplasie durale
Plusieurs études ont retrouvé une élévation du coefficient La dysplasie ou ectasie durale dans la NF1 est classiquement
de diffusion apparent (ADC) au niveau des OBNI [38] , ainsi attribuée à une dysplasie mésodermique primitive des méninges.
que dans la substance blanche d’apparence normale, suggé- Elle se traduit par une expansion des méninges sous l’effet des
rant une anomalie diffuse de myélinisation de la substance pulsations du liquide cérébrospinal, qui provoque des empreintes
blanche. sur la face postérieure des corps vertébraux (scalloping) (Fig. 3)
Il est parfois difficile de distinguer un hamartome d’une lésion et des hernies du sac méningé au travers des foramens interver-
gliale de petite taille. Les lésions qui grossissent après l’âge de tébraux (méningocèles latérales). Une dysplasie/fragilité osseuse
10 ans nécessitent une surveillance IRM entre 6 mois et 1 an. primitive pourrait toutefois favoriser ou potentialiser l’ectasie
Ceci permet d’évaluer leur croissance et l’apparition d’une prise durale [41, 49] .
de contraste, qui est en faveur d’une tumeur gliale [24, 30, 39] . Le scalloping vertébral est observé dans la NF1 dans 10 % des
Les lésions pseudokystiques hypo-intenses en T1 et hyperin- cas [49] . Il est à l’origine d’une déformation concave du mur pos-
tenses en T2, bien limitées, sont également particulièrement térieur des vertèbres, souvent multiétagée. La NF1 est la cause
suspectes [24] . La spectro-IRM, l’IRM de perfusion et l’imagerie de la plus fréquente de scalloping vertébral, mais il est également
diffusion peuvent apporter des arguments supplémentaires pour observé dans le syndrome de Marfan, le syndrome d’Ehlers-
une tumeur gliale en montrant une augmentation de la cho- Danlos, la spondylarthrite ankylosante, l’achondroplasie et les
line et du volume sanguin cérébral relatif, et une diminution de mucopolysaccharidoses. Dans la NF1, il prédomine à l’étage lom-
l’ADC [30] . baire, et apparaît entre 3 et 10 ans [49] . Il est associé à d’autres
anomalies osseuses : élargissement du canal rachidien et des
Macrocéphalie foramens, cyphose, scoliose et peut entraîner des dislocations
vertébrales [41] .
La macrocéphalie est observée chez 25 à 53 % des patients [40, 41] , Les méningocèles latérales sont associées à la NF1 dans 70 %
surtout chez l’enfant. Elle est liée à une mégalencéphalie, avec des cas [50] , mais peuvent se rencontrer aussi dans le syndrome
élargissement du corps calleux, de la substance grise et de la de Marfan, le syndrome d’Ehlers-Danlos et en post-traumatique.

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Figure 4. Neurofibrome localisé en sablier. IRM du rachis, coupe coro-


nale en inversion récupération (STIR). Neurofibrome foraminal droit en
sablier, hyper- et hypo-intense en STIR. Sa portion intracanalaire est à
l’origine d’une compression et d’un refoulement du fourreau dural vers la
gauche.

“ Point important
• Le GVO est observé chez 15 % des enfants avant l’âge
de 7 ans
• Les OBNI sont des lésions bénignes qui disparaissent
après l’âge de 20 ans
• La vasculopathie de la NF1 peut entraîner des isché-
mies cérébrales récidivantes par le développement d’un
syndrome de Moya-Moya et une hypertension artérielle
par sténose des artères rénales
Figure 3. Dysplasie durale. IRM du rachis, coupe sagittale T2. Présence • Les scolioses dysplasiques, souvent associées à des
d’empreintes (scalloping) sur la face postérieure des corps vertébraux des neurofibromes et à une dysplasie durale, s’aggravent
dernières vertèbres lombaires et du sacrum. rapidement et présentent un risque de compression
médullaire

Dans la NF1, elles sont plus fréquemment localisées à l’étage tho-


racique puis lombaire. La localisation thoracique est favorisée
par l’absence de muscles paravertébraux et la pression négative
durant la respiration [4] . Elles sont habituellement unilatérales, et
bilatérales dans 10 % des cas. Elles provoquent un élargissement  Lésions osseuses
des foramens intervertébraux et il existe souvent une scoliose
angulaire adjacente. Elles peuvent également provoquer des Scoliose
compressions de voisinage, ce qui peut être une indication opéra- Il s’agit de la lésion squelettique la plus fréquente dans la NF1,
toire. Les méningocèles latérales sont facilement diagnostiquées présente chez 10 à 26 % des enfants [8, 22] , avec une incidence qui
par la séquence T2 3D haute résolution (Ciss 3D ou Fiesta), qui augmente avec l’âge.
permet aussi de les différencier des neurofibromes pararachidiens Il peut s’agir d’une scoliose idiopathique ou dystrophique.
éventuellement associés. Les scolioses sont le plus souvent idiopathiques [41] . Elles sont
identiques aux scolioses observées en dehors de la NF1, à long
rayon de courbure, et apparaissent à l’adolescence.
Les scolioses dystrophiques (Fig. 5) surviennent plus tôt, de 6
Tumeurs médullaires à 10 ans [49] et représentent moins de 10 % des scolioses dans la
Elles sont rares (1 %). Il s’agit d’astrocytomes de bas grade ou NF1 [5, 22] . La radiographie montre des anomalies osseuses carac-
anaplasiques [51] . Leur aspect est identique à celui des lésions obser- téristiques : scalloping vertébral antérieur, postérieur ou latéral,
vées en dehors de la NF1. Elles sont découvertes devant des signes déformation cunéiforme dans le plan sagittal ou coronal, amin-
neurologiques ou une scoliose. cissement des apophyses transverses, des côtes et des pédicules,
élargissement des foramens intervertébraux [53] .
Ces déformations osseuses seraient à la fois liées à la dysplasie
osseuse primitive et à la dysplasie durale et aux neurofi-
Neurofibromes bromes adjacents. Ces derniers seraient présents dans 69 % des
cas [41, 49] . Ces scolioses à court rayon de courbure ont tendance
Observés dans 40 % des cas [52] , ils sont rares en intradural, et à s’aggraver rapidement [49] . Il s’agit souvent de cyphoscolioses
situés le plus souvent le long des racines de la queue-de-cheval. cervicothoraciques [4] , qui peuvent se compliquer de dislocation,
Ils sont plus souvent foraminaux, où ils élargissent les foramens spondylolisthésis antérieur et protrusion de la tête costale dans le
(Fig. 4), et pararachidiens multiples. Peu symptomatiques (2 %), canal rachidien, surtout chez l’adolescent [54] . Il existe des risques
surtout chez l’enfant, ils peuvent entraîner une compression de complications respiratoires et de paraplégie par compression
médullaire et sont souvent associés à une scoliose (Fig. 6) [30] . Dans médullaire [53] . La chirurgie est souvent rapidement nécessaire,
les formes sporadiques et familiales de neurofibromatose spinale, mais les complications sont fréquentes, avec souvent une mau-
on observe des neurofibromes spinaux bilatéraux multiples [52] . vaise consolidation [49] .

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Figure 5. Scoliose dystrophique.


A. Sur la reconstruction 3D coronale du scanner,
importante scoliose dystrophique thoracolom-
baire avec amincissement des dernières côtes et
des apophyses transverses, déformation des ver-
tèbres et élargissement des trous de conjugaison.
B. Multiples neurofibromes pararachidiens et
foraminaux localisés associés sur la coupe coro-
nale en inversion récupération en IRM, les plus
bas situés présentant un aspect en cible.

A B

Cette anomalie est à l’origine d’une déformation facio-orbitaire


avec élargissement de l’orbite, de la fissure orbitaire supérieure,
de la fosse temporale et de la selle turcique. Il peut exister une
exophtalmie pulsatile par hernie du lobe temporal dans l’orbite.
Une énophtalmie secondaire à une ptose du globe oculaire dans le
sinus maxillaire est plus rare, liée à un élargissement de la fissure
orbitaire inférieure [55] .
La dysplasie de la grande aile du sphénoïde est associée à un neu-
rofibrome plexiforme dans 50 à 100 % des cas [11, 56] , ce qui pourrait
expliquer l’aggravation progressive de la dysplasie avec l’âge. Cette
malformation nécessite souvent des chirurgies itératives.
La dysplasie de la grande aile du sphénoïde est également fré-
quemment associée à la dysplasie des os longs et à l’ostéopathie
vertébrale [57] .

Lésions des os longs


Figure 6. Dysplasie de la grande aile du sphénoïde. Sur le scanner Les lésions des os longs s’observent dans 1 à 4 % des cas [49] . Elles
cérébral en coupe axiale, déhiscence de la grande aile du sphénoïde à incluent des défects corticaux et des fibromes non ossifiants mul-
droite. tiples [21] , ainsi que des déformations des os longs. Cette dernière
anomalie, qui fait partie des critères diagnostiques de la mala-
die, est la lésion la plus caractéristique. Il s’agit d’une courbure
Une scoliose initialement étiquetée idiopathique peut parfois anormale de l’os, avec une sclérose et un épaississement de la cor-
évoluer vers ou se révéler être une scoliose dystrophique [41, 53] . ticale [58] . Cette déformation peut se compliquer de fracture qui
Dans un contexte de NF1, une scoliose accompagnée de dou- consolide de manière incomplète (pseudarthrose) [59] . Ces lésions
leurs et de signes neurologiques ou d’aggravation rapide nécessite sont découvertes dans les premières années de la vie, souvent
la réalisation d’une IRM à la recherche d’une tumeur intra- ou avant l’âge de 3 ans. Diverses localisations sont possibles (ulna,
pararachidienne. En IRM, il est important de réaliser des coupes radius, humérus, fémur, clavicule), mais la localisation la plus
dans le plan de chaque courbure en T2 et T1 après injection de fréquente est le tibia (souvent appelé tibia vara congénital ou
gadolinium. Les séquences T2 3D liquidiennes haute résolution pseudarthrose congénitale du tibia), avec souvent une anomalie
(Ciss ou Fiesta) permettent de mettre en évidence les méningo- associée de la fibula (Fig. 7) [49] . Le traitement en cas de fracture
cèles latérales fréquemment présentes. est peu satisfaisant, avec des défauts de consolidation fréquents,
qui nécessitent parfois une amputation [41] .
On peut également observer des érosions osseuses secondaires
à des neurofibromes.
Dysplasie de la grande aile du sphénoïde
La dysplasie de la grande aile du sphénoïde correspond à
l’absence de la grande aile du sphénoïde, et parfois aussi de la Défects de la voûte crânienne
petite aile du sphénoïde et du toit de l’os frontal (Fig. 6) [49] . Cette
anomalie congénitale le plus souvent unilatérale est observée dans Les défects osseux de la voûte crânienne sont observés en regard
3 à 11 % des cas, et elle est pratiquement toujours découverte des sutures lambdoïde et sagittale [49] . Ils seraient secondaires à la
avant l’âge de 5 ans. Cinquante pour cent des cas surviennent dysplasie osseuse primitive avec souvent un neurofibrome ou une
dans le cadre d’une NF1 [49] . ectasie durale associés [60] . Ces défects sont souvent progressifs.

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Neurofibromes diffus
Caractères généraux
Ils se présentent sous la forme d’un épaississement dermo-
hypodermique infiltrant mal délimité. La peau sus-jacente est
épaissie, plissée, hyperpigmentée ou siège d’une hypertrichose.
Ces formes superficielles peuvent s’associer à des formes profondes
envahissant les tissus musculaires sous les fascias, définissant le
neurofibrome massif ou elephantiasis neuromatosa [62] .
Les neurofibromes diffus existent de manière sporadique, mais
sont associés dans 10 % des cas à la NF1. Les formes profondes
seraient les plus caractéristiques de la NF1. Ces lésions bénignes
sont présentes chez 10 % des patients NF1, surtout les enfants et
les adultes jeunes. Elles siègent de manière préférentielle sur le
tronc, les extrémités, la tête et le cou [63] . Il n’y a pas de risque de
dégénérescence.
Aspect histopathologique
La lésion se distingue des autres types de neurofibromes par son
caractère mal délimité et infiltrant, lié à l’absence d’épinèvre [64] .
Les cellules de Schwann situées dans une abondante matrice colla-
gène fibrillaire infiltrent la graisse sous-cutanée normale ; la lésion
comporte de nombreux vaisseaux ectasiques et parfois des corpus-
cules pseudomeissnériens, caractéristiques [65] .
Imagerie
Deux types d’aspect sont possibles : un aspect en plaque super-
ficiel ou profond, et une forme infiltrante superficielle [63] .
Les formes en plaque ont l’aspect de masses compactes homo-
gènes ; les lésions superficielles infiltrantes se traduisent par un
aspect réticulé de la graisse sous-cutanée.
En échographie, ces lésions sont hypoéchogènes et hypervas-
cularisées au Doppler couleur [66] . Au scanner, elles apparaissent
Figure 7. Dysplasie du tibia. Sur la radiographie de la jambe de face, hypodenses et se rehaussent intensément.
il existe une dysplasie tibiale compliquée de pseudarthrose bifocale. Une En IRM, elles ont un signal iso- ou hypo-intense en T1,
pseudarthrose est également visible sur la fibula en regard. À noter une très hyperintense en T2 avec un important rehaussement après
déminéralisation osseuse diffuse. injection de gadolinium ; des structures vasculaires élargies sont
souvent visibles au sein des lésions.
Les lésions superficielles sont parfois confondues avec une cellu-
Pectus excavatum lite, un hémangiome, une malformation veineuse ou une tumeur
Le pectus excavatum est observé jusque dans 50 % des cas, peut- graisseuse.
être de par son association à la scoliose [41] .
Neurofibromes localisés
Caractères généraux
 Lésions nerveuses Les neurofibromes localisés se présentent sous la forme de
lésions ovalaires ou fusiformes situées sur le trajet d’un nerf, et
périphériques orientés suivant son grand axe. Les localisations au niveau des
foramens intervertébraux ont une forme de sablier (Fig. 4).
Neurofibromes Ce sont les types de neurofibromes les plus fréquents (90 % des
neurofibromes), le plus souvent uniques et observés en dehors de
Les neurofibromes sont les tumeurs le plus fréquemment obser-
la NF1 dans 90 % des cas. Dans la NF1, ils apparaissent après la
vées dans la NF1.
puberté chez 20 % des patients, et sont en règle multiples, bilaté-
Il n’existe pas de classification officielle des neurofibromes, ce
raux, de grande taille et de topographie profonde [6, 67] .
qui explique les différences de terminologie employées dans la
Ils se situent sur les membres ou en paraspinal (Fig. 5B), mais
littérature pour décrire les différents sous-types.
aussi au niveau du cou, dans le médiastin, les parois digestives et
On peut retenir quatre types de neurofibromes, tous bénins,
les organes pleins.
différenciés par leur aspect macro- et microscopique, et par leur
Le plus souvent asymptomatiques, ils peuvent se manifester
localisation : les neurofibromes cutanés, localisés, diffus et plexi-
par une tuméfaction palpable, des douleurs, des compressions de
formes.
voisinage ou des déformations osseuses de contiguïté.
Tous les neurofibromes sont constitués d’une prolifération de
Ces neurofibromes présentent un risque de dégénérescence en
cellules de Schwann tumorales (40 à 80 %), de mastocytes, de
TMGNP, mais plus rare que pour les neurofibromes plexiformes.
fibroblastes, de cellules périneurales et endothéliales dans un
stroma riche en collagène et mucopolysaccharides [14, 61] . Histopathologie
Les neurofibromes localisés et plexiformes, de topographie pro- Les fibres nerveuses, les cellules tumorales et le collagène sont
fonde, présentent le plus de complications, la principale étant la disposés dans la partie centrale de la tumeur et sont cernés d’un
dégénérescence en TMGNP. anneau périphérique de stroma mucoïde limité par l’épinèvre.
L’aspect d’ensemble se traduit par une image de « cible » en ima-
Neurofibromes cutanés gerie [68, 69] .
Ce sont des petites tumeurs cutanées molles, le plus souvent Imagerie
sporadiques et solitaires. Dans la NF1, les neurofibromes cuta- Les critères diagnostiques les plus discriminants en imagerie
nés sont multiples et observés chez 99 % des patients adultes. Ils sont la morphologie fusiforme ou ovalaire, les contours nets, la
augmentent en nombre et en taille lors de la puberté et de la gros- topographie sur un axe nerveux, et la continuité avec le nerf por-
sesse [2] , mais ne présentent pas de risque de dégénérescence. Ils teur aux extrémités, que l’on peut observer pour les lésions de
peuvent donner des images pièges sur la radiographie thoracique. taille moyenne en IRM et en échographie [70] .

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En échographie, le neurofibrome est hypoéchogène ou en cible,


avec un centre hyperéchogène et un anneau périphérique hypo-
échogène [71] . Il n’est pas vascularisé au Doppler couleur.
Au scanner, le neurofibrome est iso-hypodense par rapport aux
muscles, parfois avec un aspect de cible (hyperdensité centrale,
zone hypodense périphérique). La prise de contraste est variable,
absente, annulaire périphérique ou centrale en cible [72] .
L’IRM permet de déterminer la morphologie, la taille, la
topographie, les rapports et les caractéristiques de signal du neuro-
fibrome. En T1, le neurofibrome est iso-intense aux muscles, bien
visible lorsqu’il est entouré de graisse périnerveuse. L’atrophie
musculaire secondaire au neurofibrome est également bien visible
en T1. En T2, l’aspect du neurofibrome est variable, hyperintense,
hétérogène ou en cible avec un centre hypo-intense et un anneau
périphérique hyperintense (Fig. 6). Le signe de la cible, décrit ini-
tialement en IRM en T2, puis avec un signal inversé au scanner et
en échographie, n’est pas spécifique du neurofibrome, bien que
plus fréquent dans les neurofibromes plexiformes et les neurofi-
bromes localisés de plus de 2 cm. Il a été également observé dans le
schwannome et la TMGNP [67, 73] . Il est inconstant dans le neuro-
fibrome, dépend de sa composition cellulaire, et peut être absent
en cas de dégénérescence kystique, hémorragique ou nécrotique.
La prise de contraste est variable, parfois en cible centrale, surtout
en présence d’une cible en T2 [67] .
Devant une lésion isolée, surtout si le diagnostic de NF1 n’est
pas connu, le diagnostic différentiel se pose avec le schwannome,
qui présente souvent les mêmes caractéristiques que le neurofi-
brome en IRM. Le schwannome est toutefois plus excentré par
rapport au nerf, de grande taille et plus hétérogène (calcifié et
kystique) que le neurofibrome [71] .
Si le diagnostic de NF1 est connu, la lésion doit être différen-
ciée, en fonction de sa localisation, des autres tumeurs observées
dans la NF1 (phéochromocytome, tumeur stromale, rhabdomyo-
sarcome, etc.).

Neurofibromes plexiformes
Caractères généraux
Les neurofibromes plexiformes correspondent à l’envahisse-
ment tumoral d’une longue portion d’un nerf et de ses branches,
ou d’un plexus nerveux. Macroscopiquement, ils présentent un
Figure 8. Neurofibrome plexiforme du membre supérieur. IRM du
aspect multilobulé en grappe, en chapelet ou en sac de vers,
membre supérieur en coupe coronale en inversion récupération. Le neu-
ou parfois l’aspect d’une masse irrégulière plus diffuse et infil-
rofibrome plexiforme apparaît tubulé en coupe coronale.
trante [65] .
C’est le seul type de neurofibrome qui soit spécifique de la NF1.
Découvert dans l’enfance (5,5 ans), il continue de croître pen-
dant l’adolescence et à l’âge adulte, et est observé chez 25 à 50 %
des patients [74] . Bien que peu symptomatiques (30 %), les neurofi- Imagerie
bromes plexiformes sont à l’origine des principales complications L’aspect des lésions profondes et superficielles est différent.
de la NF1, qui dépendent de leur topographie superficielle ou Lésions profondes. Elles présentent un aspect multitubulé,
profonde. vermiculaire en coupe longitudinale ou coronale, et ovalaire en
Les neurofibromes plexiformes profonds sont plus fréquem- coupe axiale, en échographie et en IRM.
ment observés au niveau des plexus lombosacré et brachial, et En échographie, ces lésions sont hypoéchogènes ou en cible
des nerfs intercostaux. Ils refoulent ou compriment les struc- en coupe axiale, avec un centre hypéchogène et une collerette
tures adjacentes, peuvent provoquer une scoliose, et présentent périphérique hypoéchogène.
un risque d’extension intrarachidienne et de compression médul- Au scanner, les neurofibromes plexiformes apparaissent comme
laire. Ils présentent surtout un risque de dégénérescence tumorale des masses hypodenses, non rehaussées après injection. Ils
en TMGNP de 10 %. peuvent provoquer des érosions vertébrales et costales de conti-
Les neurofibromes plexiformes superficiels développés au guïté, et un élargissement des trous de conjugaison.
niveau de la tête et du cou envahissent les tissus adjacents, et L’IRM est l’examen de choix. Le protocole doit inclure des
peuvent entraîner des déformations et des déficits fonctionnels. coupes en T1 sans et avec injection de gadolinium, et T2 en
Les formes extensives (elephantiasis neuromatosa) envahissent inversion récupération (STIR) dans les plans coronal et axial. Les
tous les tissus d’une région en provoquant d’importantes défor- coupes coronales permettent de montrer l’ensemble des lésions
mations. présentes, leur topographie et leur extension locorégionale. Les
L’exérèse de ces lésions est difficile et incomplète, en raison lésions sont bien visibles en STIR et en T1 après injection de
du risque hémorragique et de déficit fonctionnel, et les récidives gadolinium. Les neurofibromes plexiformes ont un aspect en
sont fréquentes après la chirurgie [74] . De nouvelles thérapeutiques cible en coupe transversale (hyposignal central et hypersignal
médicales sont en phase d’évaluation dans le traitement des neu- périphérique) en T2 et STIR. En T1, ils sont iso-intenses ou discrè-
rofibromes plexiformes [32, 75] . tement hyperintenses, avec une prise de contraste souvent intense
(Fig. 8).
Histopathologie Les lésions paraspinales sont souvent bilatérales et peuvent pré-
Le neurofibrome plexiforme contient une matrice myxoïde senter une extension intrarachidienne en sablier dans les trous de
extracellulaire plus importante que les autres types neurofi- conjugaison. Les séquences Ciss 3D permettent de les différencier
bromes [67] . des méningocèles latérales.

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Les localisations présacrées peuvent s’étendre aux branches du


nerf sciatique dans la fesse au travers de la grande échancrure
sciatique.
Les lésions rétropéritonéales sont le plus souvent développées
sur le système nerveux autonome le long du tronc cœliaque ou
en para-aortique [76] . Les atteintes mésentériques sont à l’origine
de volumineuses masses [13] . Les atteintes digestives et vésicales
primitives sont rares.
Lésions superficielles. Les neurofibromes plexiformes super-
ficiels sont développés dans les plexus nerveux sous-cutanés. Ils
se présentent sous la forme de structures réticulées, vermiculaires
ou nodulaires dans la graisse sous-cutanée. La peau en regard est
généralement épaissie.
En échographie, ces structures sont hypoéchogènes, avec un
aspect infiltré hyperéchogène de la graisse sous-cutanée adjacente.
Au scanner, elles sont isodenses. En IRM, elles apparaissent hypo-
intenses en T1, hyperintenses en T2 et STIR, et se rehaussent
intensément.
Les neurofibromes plexiformes superficiels de la tête et du cou
sont invasifs localement. Ils se développent sur les nerfs mixtes Figure 9. Tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques. IRM du
(trijumeau [V], facial, glossopharyngien, vague). La localisation bassin, coupe coronale en T1 avec injection de gadolinium et saturation
palpébro-orbitaire est retrouvée chez 1 % des patients [55] , mais graisseuse. Lésion de 10 cm de grand axe en fosse iliaque droite, présen-
c’est la plus caractéristique de la maladie. Les neurofibromes tant une nécrose intratumorale et un rehaussement périphérique après
sont développés unilatéralement sur le nerf ophtalmique (V1), injection de gadolinium.
et peuvent s’étendre en profondeur dans l’orbite jusqu’au sinus
caverneux en élargissant la fissure orbitaire supérieure.
Ils sont fréquemment associés à une dysplasie de la grande aile L’apparition d’une TMGNP ou la transformation maligne d’un
du sphénoïde, et sont toujours présents avant l’âge de 5 ans [55] . neurofibrome doit être suspectée devant l’augmentation rapide
Ils continuent de croître à l’âge adulte en entraînant des défigu- de taille d’un neurofibrome, la modification de sa consistance
rations majeures qui peuvent nécessiter des greffes de visages [77] . (dureté), une augmentation des douleurs qui deviennent insom-
Il peut exister dans 50 % des cas une buphtalmie par glaucome niantes et/ou devant l’apparition ou l’aggravation d’un déficit
congénital secondaire à une obstruction de l’angle iridocornéen neurologique [2] .
par des neurofibromes [55] .
Histopathologie
La TMGNP est un sarcome le plus souvent de haut grade consti-

“ Point important tué d’une intense prolifération tumorale de cellules de Schwann


et de cellules périneurales. De nombreuses mitoses sont notées
au sein de la tumeur, avec des zones de nécrose et d’hémorragie.
On retrouve parfois une différenciation osseuse, cartilagineuse,
• Il existe quatre types de neurofibromes : les neurofi-
musculaire ou glandulaire au sein de la lésion.
bromes cutanés, diffus, localisés et plexiformes Macroscopiquement, il s’agit d’une grosse tumeur charnue
• Les neurofibromes localisés et plexiformes, de topogra- (> 5 cm), fusiforme ou arrondie, dure, brun gris [65] .
phie profonde, peuvent dégénérer en TMGNP
• Les TMGNP se présentent comme une masse de plus de Imagerie
5 cm, sensible, mal délimitée, hémorragique, nécrotico- La distinction entre neurofibrome bénin et TGMNP est capi-
kystique, sans image de cible en T2, avec un rehaussement tale. Le traitement des neurofibromes est en effet le plus souvent
hétérogène ou périphérique en IRM et une hyperfixation conservateur, leur résection entraînant toujours des séquelles
en tomographie à émission de positons (PET-scan) au fluo- douloureuses et neurologiques, tandis que la découverte d’une
rodéoxyglucose TGMNP nécessite une exérèse chirurgicale rapide, suivie d’une
radiothérapie et parfois d’une chimiothérapie. La clinique ne
permet pas toujours de différencier ces deux lésions, car les
neurofibromes bénins sont souvent douloureux et parfois très
volumineux.
Les éléments en imagerie qui permettent de suspecter une
tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques sont : une
Tumeurs malignes des gaines nerveuses masse de plus de 5 cm de diamètre, mal délimitée, ce qui tra-
périphériques duit son caractère infiltrant et l’œdème péritumoral, d’aspect
hétérogène en T1, sans image de cible en T2, la présence de
Caractères généraux zones hémorragiques, nécrotiques ou kystiques intratumorales,
Les TMGNP, autrefois dénommées neurofibrosarcomes ou un rehaussement hétérogène ou périphérique (Fig. 9) [68, 80, 81] .
schwannomes malins, surviennent chez 10 % des patients [2] . Ils Ces caractéristiques sont également retrouvées dans les autres
s’observent de 10 à 40 ans, plus tôt que dans les cas sporadiques [3] . sarcomes des parties molles. L’origine nerveuse de la TMGNP est
Ils surviennent de novo ou par transformation maligne d’un suspectée par sa situation intermusculaire, le long d’un trajet ner-
neurofibrome plexiforme ou d’un neurofibrome localisé [78] , spon- veux, ou au sein d’un neurofibrome connu. La présence du nerf à
tanément ou après radiothérapie [70] . ses extrémités n’est quasiment jamais retrouvée [73] .
Vingt-cinq à 50 % des TMGNP surviennent dans le cadre d’une Aucun des critères d’imagerie ci-dessus ne permet toutefois
NF1 [68] . d’identifier formellement une TMGNP, car ils sont parfois retrou-
Ce sont des tumeurs de haut grade, localement agressives, méta- vés dans les neurofibromes, surtout de grande taille.
statiques et récidivantes, avec un taux de survie à 5 ans de 21 %, Plusieurs études ont montré l’intérêt du PET-scan dans le diag-
contre 42 % en cas de maladie sporadique [7] . nostic de la TMGNP et sa distinction du neurofibrome [78, 82, 83] .
Elles ont une localisation élective profonde sur des gros troncs Le PET, avec une standard uptake value supérieure à 3,5, apparaît
nerveux (tronc, membres) et dans 40 % sur un neurofibrome plexi- plus sensible que l’IRM corps entier dans le diagnostic de TMGNP
forme préexistant [79] . (100 % versus 66,7 %), mais moins spécifique (74,4 % versus 97 %).

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La confrontation des résultats des deux examens permet de réduire La schwannomatose est proche phénotypiquement de la NF2
le nombre de faux positifs et de biopsies ou exérèses inutiles [82] . et se caractérise par la présence de multiples schwannomes
extravestibulaires et de méningiomes. Ses principales manifes-
tations cliniques sont des douleurs chroniques invalidantes.
 Autres lésions L’incidence de cette neurofibromatose d’individualisation récente
est de 1/40 000 naissances [89] . Le gène SMARCB1, responsable de
la maladie, est situé sur le chromosome 22, proche du gène de la
Tumeurs abdominales NF2 [88] .
Les tumeurs abdominopelviennes les plus fréquentes dans la
NF1 sont les neurofibromes et les TMGNP, mais on peut observer
d’autres types de tumeurs comme des tumeurs neuroendo-  Modalités de surveillance
crines (phéochromocytome [1–2 %], tumeur carcinoïde [surtout
duodénale]), nerveuses (ganglioneuromes), mésenchymateuses La NF1 est une maladie évolutive, mais son évolution est impos-
(léiomyome, léiomyosarcome, tumeur stromale intestinale), et sible à prévoir chez un patient donné. Cela implique un suivi
des tumeurs embryonnaires (rhabdomyosarcome, neuroblastome multidisciplinaire régulier en centre de référence afin de détec-
et néphroblastome) [2, 13] . ter précocement les complications les plus graves de la maladie,
qui dépendent de l’âge du patient.
Le réseau NF-France préconise un examen clinique annuel,
Vasculopathie périphérique et cardiopathie adapté à l’âge du patient. Les examens d’imagerie ne sont réalisés
Des sténoses artérielles, ainsi que des anévrismes artériels et que sur un point d’appel clinique.
veineux, peuvent s’observer sur l’ensemble des vaisseaux, avec Chez l’enfant, un examen ophtalmologique est réalisé chaque
souvent des lésions multiples [16, 84] . année jusqu’à l’âge de 7 ans, à la recherche d’une altération du
La sténose de l’artère rénale est la plus fréquente des champ visuel qui suggère la présence d’un GVO. Étant donné
atteintes vasculaires artérielles périphériques observées dans la la difficulté de réalisation de l’examen ophtalmologique chez
NF1 (1 %) [22] . Elle s’observe chez l’enfant à un âge moyen de 5 ans, l’enfant, une IRM cérébrale est réalisée en complément de manière
prédomine aux ostiums, s’associe souvent à une sténose de l’aorte systématique avant l’âge de 6 ans.
abdominale, et s’aggrave progressivement [85] . C’est la principale L’utilité de cette pratique, qui n’est pas appliquée hors de
cause d’hypertension artérielle chez l’enfant dans la NF1, alors France, reste débattue [6, 25, 90] .
qu’elle est le plus souvent secondaire à un phéochromocytome Chez l’adolescent et l’adulte, l’examen clinique vise surtout à
chez l’adulte. dépister les neurofibromes symptomatiques, qui peuvent traduire
Les anomalies cardiovasculaires, observées dans 2 % des cas [86] , des complications mécaniques ou tumorales (TMGNP).
sont représentées par les sténoses valvulaires pulmonaires et la Il existe un phénotype à risque de développer des TMGNP : la
coarctation/sténose aortique [84] . présence de plusieurs neurofibromes internes profonds (localisés
et plexiformes), qui multiplie par 20 le risque de TMGNP, des anté-
cédents de GVO, d’irradiation, de cancer personnel ou familial,
Anomalies pulmonaires une délétion du gène NF1 [26, 91] .
L’IRM corps entier, en montrant de manière exhaustive
Des lésions fibreuses et kystiques pulmonaires ont été observées l’ensemble des neurofibromes présents, permet de détecter les
dans la NF1 [87] . populations de patients à surveiller plus étroitement [92–94] , et
d’évaluer l’efficacité de nouvelles thérapies [75] . La présence de
neurofibromes profonds peut aussi être suspectée cliniquement
Tumeurs glomiques chez l’adulte (présence de neurofibromes sous-cutanés, moins de
Décrites récemment dans la NF1, les tumeurs glomiques dans six taches café au lait, absence de neurofibromes cutanés, âge infé-
la NF1 sont souvent multiples, de topographie sous-unguéale au rieur ou égal à 30 ans) et chez l’enfant (postadolescence, présence
niveau des doigts, et toucheraient 5 % des patients [18] . Elles se de xanthogranulomes juvéniles, de neurofibromes plexiformes et
manifestent par des douleurs intenses. L’aspect est identique à sous-cutanés) [95] . Les xanthogranulomes juvéniles sont des petites
celui des lésions observées en dehors de la NF1, avec une tumeur lésions cutanées rares de la tête et du tronc observées chez l’enfant.
pseudoangiomateuse érodant la phalange distale. Elles sont également associées à un surrisque de leucémie myé-
loïde chronique [12] .

 Principales différences
avec les autres neurofibromatoses “ Point important
Les neurofibromatoses sont des maladies liées à la mutation de
gènes suppresseurs de tumeurs et qui prédisposent à la forma- • La sévérité de la maladie est impossible à prévoir et
tion de tumeurs nerveuses périphériques bénignes multiples [88] . nécessite un suivi clinique régulier en centre de référence
Les neurofibromatoses les plus fréquentes et les mieux caractéri- • L’imagerie n’est réalisée que sur un point d’appel cli-
sées sont la NF1 (95 % des neurofibromatoses), la NF2 (4 % des
neurofibromatoses) et la schwannomatose [12, 21, 88] . nique, sauf l’IRM cérébrale qui est réalisée chaque année
La NF2 (anciennement neurofibromatose centrale) est dix fois avant 6 ans pour dépister un GVO
plus rare que la NF1, avec une incidence de 1/25 000 naissances.
Elle est également plus grave en raison de tumeurs développées
dans le système nerveux central (schwannomes vestibulaires bila-
téraux, des autres nerfs crâniens et intrarachidiens, méningiomes,
épendymomes, astrocytomes). Ces lésions ont des conséquen-  Conclusion
ces fonctionnelles sévères (surdité, paralysie faciale, troubles de
la déglutition, déficits nerveux périphériques, troubles sphincté- La neurofibromatose est une maladie protéiforme qui peut
riens) et peuvent engager le pronostic vital. Les lésions cutanées toucher la plupart des organes. L’imagerie intervient au stade
sont peu marquées et les schwannomes des nerfs périphériques du diagnostic, et dans la détection précoce et le suivi des
ne dégénèrent pas [21] . L’espérance de vie de la NF2 est réduite complications. La connaissance du panel de pathologies associées
d’environ une dizaine d’années par rapport à la population géné- à la NF1 est indispensable afin d’adapter le protocole d’imagerie à
rale, comme dans la NF1 [10] . l’organe exploré et à l’âge du patient.

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Imagerie de la neurofibromatose de type 1  31-170-B-10

[29] Guillamo JS, Creange A, Kalifa C, Grill J, Rodriguez D, Doz F, et al.


Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
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Service d’imagerie 2–radiopédiatrie, CHU Hautepierre, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.
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Service d’imagerie 2–neuroradiopédiatrie, CHU Hautepierre, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Koob M, Dietemann JL. Imagerie de la neurofibromatose de type 1. EMC - Radiologie et imagerie médicale
- musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 2014;9(1):1-13 [Article 31-170-B-10].

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Gliome des voies optiques. IRM cérébrale, coupe axiale en T1 après injection de gadolinium et saturation graisseuse.
Élargissement bilatéral des nerfs optiques, qui se rehaussent après injection de gadolinium.
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Iconosup 11
Gliome extraoptique. IRM cérébrale, coupe axiale fluid attenuated inversion recovery (FLAIR) et coupe sagittale en T1 après
injection de gadolinium. Lésion hyperintense en FLAIR (a) et rehaussée après injection de gadolinium au niveau de la plaque
tectale (b), correspondant à un gliome de bas grade.
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Iconosup 12
Hamartomes cérébraux. IRM cérébrale, coupe axiale T2. Multiples lésions hyperintenses en T2 dans le tronc cérébral et la
substance blanche des hémisphères cérébelleux, correspondant à des hamartomes.
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Infosup 1
Étiologie et pathogénie des hamartomes.
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Iconosup 13
Dysplasie durale. IRM du rachis, coupes axiales Ciss (a) et en T1 après injection de gadolinium (b). Présence d'une méningocèle
latérale paravertébale droite ; les prises de contraste à son contact correspondent à un neurofibrome plexiforme.
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Iconosup 14
Neurofibrome localisé en sablier. IRM du rachis, coupe axiale en T1 après injection de gadolinium. Neurofibrome foraminal droit en
sablier, intensément rehaussé après injection de gadolinium.
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Infosup 2
Physiopathologie des lésions osseuses dans la neurofibromatose de type 1.
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Iconosup 15
Dysplasie de la grande aile du sphénoïde. Sur les reconstructions en 3D du scanner cérébral (a), déhiscence de la grande aile du
sphénoïde à droite à l'origine d'un élargissement de l'orbite et de la fissure orbitaire supérieure. Présence d'un neurofibrome
plexiforme associé, visible sur les coupes axiale T1 après injection de gadolinium et saturation graisseuse (b), et coronale en
inversion récupération (c).
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Iconosup 16
Neurofibrome diffus. IRM cérébrale, coupe sagittale T1 après injection de gadolinium et saturation graisseuse. Neurofibrome diffus
superficiel infiltrant et en plaque dans la région occipitale, intensément rehaussé après injection de gadolinium. La portion la plus
profonde de la lésion est à l'origine d'une érosion de l'os occipital en regard.
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Iconosup 17
Neurofibrome plexiforme du membre supérieur. IRM du membre supérieur en coupes axiales en inversion récupération (STIR) (a),
et T1 après injection de gadolinium et saturation graisseuse (b) ; échographie en coupe transversale (c). Le neurofibrome
plexiforme est multinodulaire en coupes axiales (a, c). Il a un aspect en cible (hyposignal central et hypersignal périphérique) en
coupe axiale STIR (a), en cible inversée en échographie (c), avec un rehaussement central en T1 après injection de gadolinium
(b).
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Iconosup 18
Tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques. IRM du bassin, coupe coronale en T1 sans injection (a), coupes axiales en
inversion récupération (STIR) (b) et de tomographie à émission de positons (PET-scan) (c). Lésion de 10 cm de grand axe en
fosse iliaque droite, hétérogène, hyper et hypo-intense en T1 (a), hyperintense en STIR, avec une nécrose intratumorale (b). Il
existe une hyperfixation périphérique de flurodéoxyglucose sur le PET-scan (c).
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