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Coagulation - Floculation Les colloïdes présents dans une eau ne peuvent être séparés de l’eau par
simple décantation car ces particules ont une très faible vitesse de chute
liée notamment à un faible diamètre (1nm à 1 µm).
Forces électrostatiques
Frep
Forces électrostatiques
Frep
Chimie de la coagulation (Al ou Fe) Pour des pH supérieurs à 3,5, des réactions d'hydrolyse se produisent et forment
des complexes dont le domaine d’existence dépend du pH :
On prendra comme exemple le cas de l’aluminium, la chimie du fer étant très voisine.
Al(H2O)63+ ↔ Al(H2O)5OH2++H+
Lorsque l’on introduit un sel métallique dans l’eau celui-ci se dissocie conduisant
Al(H2O)5OH2+ ↔ Al(H2O)4(OH)2+ + H+
à la libération du cation métallique :
Al(H2O)4(OH)2+ ↔ Al(H2O)3(OH )3+ H+ 7
Al2(SO4)3 = 2Al3+ + 3SO42- FeCl3 = Fe3+ + 3Cl-
Al(H2O)3(OH )3 ↔ Al(H2O)2(OH)4- + H+
H2O 3+
H2O OH2
Al
H2O OH2
OH2
Al(H2O)63+ Al(H2O)5OH2+
7 UNIQUEMENT 4 DES 6 MOLECULES D’EAU SONT REPRESENTEES
8
Toutes ces formes ont la propriété de se polymériser par
établissement de ponts OH entre deux atomes d’aluminium.
Chimie de la floculation Pour des concentrations élevées en précipité (doses de coagulant-floculant élevées),
il se produit une floculation par entraînement :
On qualifie de floculation, l’étape de formation des flocs.
Les colloïdes, quelle que soit leur charge, sont piégés au sein du précipité.
Cette formation de flocs résulte de la précipitation
d’Al(OH)3 qui ne se réalise que dans un deuxième temps,
car plus lente que les réactions précédentes.
13 14
Polyacrylamide
Floculation orthocinétique (agitation) Pour une suspension hétérodispersée, et un captage des particules de type 1 par des
La théorie de la floculation orthocinétique est basée sur l’équation de Von particules 2 plus volumineuses et en quantité sensiblement constante, on a :
Smoluchowski donnant l’évolution au cours du temps du nombre de chocs entre
deux particules en solution, suivant la variation de vitesse au sein du fluide,
exprimée par un gradient de vitesse G : N10 : nombre initial de particules de type 1,
y
Nb de part. 1 & 2 par m3 αV pT N1 : nombre de particules de type 1 à l’instant t,
∂v − Gt
v
G =
∂y N1 = N10 e π
VpT : volume de particules 2 par unité de volume
= N 1 N 2(d 1 + d 2 )
dn G 3
de solution
Nb. de chocs par m3 dt 6 ANNEXE 1
entre part. 1 & 2 α : proportion de chocs efficaces
Gradient de Diamètres des
vitesse (s-1) part. 1 & 2 G : gradient de vitesse
21 22
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ng81s5Y0uVo
1 témoin - Ajout de doses croissantes de réactifs dans les autres (Cmère = 0,1 %)
Mesure de la turbidité du
surnageant.
23 24
https://www.youtube.com/watch?v=BfI6GII--GQ&feature=player_embedded
pH optimal : 6,3 Interprétation des résultats S1 < S 2 < S 3 < S4
Un premier essai est réalisé pour
déterminer le pH optimal. Une même Déstabilisation des charges en 2 : une
Turbidité résiduelle
dose de coagulant est ajoutée aux augmentation en dose de coagulant conduit
différents béchers, après ajustement à une restabilisation de la suspension (les
du pH. particules sont devenues positives et se
repoussent). Cette restabilisation nécessite
une dose d’autant plus élevée de coagulant
que la concentration en particules colloïdales
l’est (cas de S3 par rapport à S2). Floculation Dose de coagulant
par entraînement en 4.
Turbidité résiduelle
Un second essai est réalisé au pH
Dose optimale : Déstabilisation des charges en 2 sans
12,5 mg/L restabilisation de la suspension du fait de la
optimal. Différentes doses de concentration élevée en particules.
coagulant sont ajoutées aux
Dose de coagulant
différents béchers, après ajustement
Turbidité résiduelle
du pH à la valeur optimale. Pas assez de colloïdes pour former une masse
suffisante de flocs décantables. A partir d’une
dose importante de coagulant, on observe une
chute de la turbidité par suite d’un floculation
25 par entraînement. Dose de coagulant
Il est inutile d'étudier l'incidence du pH en dehors de ces intervalles. Par ailleurs, Chicane Chicane
l'action de ces deux réactifs a pour effet d'acidifier le milieu, en particulier si celui-ci
est peu tamponné. L’ajout d’une base (soude, chaux) peut être nécessaire. 27
Nombre de chicanes équidistantes : 4 pour D < 6 m ; 6 pour D > 6 m.
28
Les hélices sont à préférer aux turbines, sauf si ces dernières ont
des pales inclinées, conduisant à un écoulement axial et tangentiel. La floculation est réalisée en compartiments successifs avec des dispositifs
d’agitation « lents » nécessaires à la constitution des flocs.
http://www.mixel.fr/digesteur-floculateur.xhtml
https://www.youtube.com/watch?v=swnIBdiyhNg&feature=player_embedded
29 30
G = 10 à 100 s-1
https://www.youtube.com/watch?v=mVP2LP_a3BY 31 32
Des chicanes, ou des cloisons perforées placées perpendiculairement au sens de
l’écoulement doivent dans ce cas être mises en place pour éviter les courts-circuits
hydrauliques (conduisant à des temps de séjour très inégaux des différentes particules
floculées, ce qui défavorise la floculation) :
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=h2Z8IDA1ppI
33 34
Pompes doseuses
35 36
Dimensionnement Dimensionnement des réacteurs de coagulation
• Lorsque de la chaux (CaO ou Ca(OH)2) est ajoutée, des temps de séjour Dimensions du réacteur
de 5 à 10 min sont nécessaires à la dissolution. Un gradient de 700 s-1 est Exemple :
alors utilisé. Le temps de séjour détermine le
Q = 3 m3.s-1 τ=5s
volume total nécessaire à la
V
• Dans la pratique courante du traitement des eaux potables : coagulation. τ= T VT = τ .Q = 15m 3
Q
Des gradients allant de 400-1000 s –1 sont généralement utilisés en coagulation,
avec des temps de mélange supérieurs à 20 s, pour obtenir un facteur Gt Pour assurer un bon mélange, la hauteur du réacteur doit être sensiblement égale
supérieur à 20000. à son diamètre (H/D ≈ 1) et son volume ne doit pas dépasser 8 m3.
D D
d
d = D/3
Ces contraintes fixent le diamètre du mobile (d) et la hauteur à
laquelle il devra être placé. D
41 42
L’agitateur doit par ailleurs délivrer la puissance nécessaire à l’obtention En coagulation, le régime souhaité est turbulent.
du gradient souhaité :
La relation applicable, en présence de chicanes, est alors : P = N P N Da ρ
3 5
Type de mobile BCh/ D NP ROUSTAN, Michel. 2005. Agitation. Mélange Caractéristiques des
mobiles d’agitation . Techniques de l'ingénieur, ref. article : j3802
1/12 3,3
Turbine Rushton 3 pales
1/10 3,4
1/12 4,3
Turbine Rushton 4 pales
1/10 4,4
1/12 5,4
Turbine Rushton 5 pales
1/10 5,4
1/12 6
Turbine Rushton 6 pales
1/10 6
1/12 7,8
Turbine Rushton 8 pales
1/10 7,8
Source : http://www.postmixing.com/mixing%20forum/impellers/impellers.htm 45 46
Exemple de dimensionnement
Dimensionner le réacteur capable de traiter un débit de 2 m3.s-1 avec les conditions
Une fois la puissance calculée à partir du gradient requis, et le mobile choisi, suivantes :
on peut alors calculer la vitesse de rotation nécessaire au gradient : G ≥ 1000 s-1 (η =1,053x10-3 Pa·s)
Température : 18 °C
1 τ = 10 s
P 3
P = NP N d ρ 3 5
N = On choisira l’agitateur parmi les modèles suivants, équipés de turbines à 6 pales plates
NPd 5ρ (NP = 6,03). On admettra par ailleurs un rapport Puissance transmise/Pabs = 0,8.
Modèle Vitesse de Puissance Modèle Vitesse de Puissance
puis la puissance absorbée par le moteur d’entraînement du mobile : rotation absorbée rotation absorbée
(tours/min) kW (tours/min) kW
P
Pabs = avec e : efficacité de l’agitateur (donnée JTQ25 30,45 0,18 JTQ300 110,175 2,24
e constructeur : 0,8 en général).
JTQ50 30,45 0,37 JTQ500 110,175 3,74
49 50
D
Les gradients les plus fréquemment adoptés sont ceux indiqués dans le tableau Cas des dispositif à pales (barrières)
ci-dessous. Temps de séjour
Pour ce type de dispositif, la puissance transmise se calcule comme la somme
de la puissance transmise par chacune des pales :
Type G (s-1) Gt (Nombre de Camp,
1 2π
3
N (1 − k ) ρC D L p (r04 − ri 4 )
sans dimension) Longueur pale/ largeur pale CD
P=
Elimination de la couleur et ou d’une 20 – 70 60 000 à 200 000 8 60 5 1,2
Lorsque les pales sont transversales, les compartiments contenant les dispositifs Exemple de dimensionnement G = 45 s-1 20 s-1 10 s-1
d’agitation sont généralement séparés par des cloisons dotées d’orifices.
Dimensionner un floculateur à trois compartiments
sans chicane (k= 0,25) ayant la configuration de la figure
ci-contre, et capable de traiter un débit de 15000 m3.j-1
en respectant les contraintes suivantes :
Pour des orifices carrés ou circulaires les dimensions sont le plus souvent : 20 1,5
55
P 56
0,1m à 0,15 m de côté ou de diamètre. Vidéos : https://www.youtube.com/watch?v=dw6N3eAk4AU >> 20 1,9 G =
https://www.youtube.com/watch?v=D-24y8qslZg&index=14&list=PLjl3G54ho_OZa4JIp6k1GrPqcM5lkO2FJ&t=0s ηV Solution
Pour les cloisons de séparation, on choisira Agitation statique
des cloisons à orifices rectangulaires.
Ces cloisons seront positionnées à au minimum
1,3 cm sous la surface de l’eau pour permettre
Pour un système à agitation statique (chicane, organe déprimogène…)
l’évacuation des flottants et à 2,5 cm du fond
pour éviter une accumulation des flocs à la Débit d’eau (m3/s)
base. P = ρgQ.∆H
Perte de charge (m.C.E.)
On limitera les vitesses de passage au travers des orifices à 0,55 m/s pour les premières
cloisons, 0,25 m/s pour la dernière. Coagulant
Les pertes de charges générées au passage des cloisons devront par ailleurs être
comprises entre 7 et 9 mm pour les premières cloisons, entre 3 et 4 mm pour la
dernière.
On donne : 2
1 Q
Pertes de charge au travers d’orifices noyés : ∆H =
2 g Cd A P est fixée par le gradient requis.
Cd ≈ 0,62
On en tire ∆H : perte de charge que doit présenter le dispositif.
A : aire de l’orifice (m2)
Solution 57 58
Problème complémentaire
Des expérimentations en Jar-test sont réalisées pour déterminer les
La norme de potabilité pour le Fer est de 200µg/L.
paramètres optimaux pour coaguler-floculer une eau. Le coagulant testé est le
chlorure ferrique, les résultats sont présentés dans le tableau ci dessous :
Quels sont la dose de coagulant, le pH et le gradient de floculation
permettant de réaliser la coagulation –floculation de la façon la plus
efficace ? Justifier en quelques mots les choix réalisés.
59 60
ANNEXE 1 – Principaux coagulants utilisés en traitement et épuration des eaux ANNEXE 2
Sulfate d’aluminium : Al2(SO4)3,18H2O Pour une suspension hétérodispersée, et un captage des particules de type 1 par des
- cristallisé (poudre, grains, noisettes, pains, etc.), qualité en France : 17-18 % Al2O3
- solution à 600 ou 720 g · L–1 environ de sulfate d’alumine cristallisé
particules 2 plus volumineuses et en quantité sensiblement constante, on a :
N2 ≈ Cte = N20
= N 1 N 2(d 1 + d 2 ) ≈ N1 N 20 (d 2 )
dn G G
3 3
Chlorure ferrique : FeCl3
- cristallisé (FeCl3 ou FeCl3 6H2O) d2 >> d1 dt 6 6
- solution à 600 g · L–1 de FeCl3 environ
Ce qui conduit à une vitesse de disparition des particules N1 s’exprimant par :
WAC, Aqualenc, PCBA (liquides) ou PACI (poudre) : ce sont diverses formes de
polychlorure basique d’aluminium ; ces réactifs sont moins acidifiants que le sulfate dN1 dn 1
d’aluminium ou le chlorure ferrique et donnent souvent (mais pas toujours) naissance à un = −α = − αGN1 N 20 d 23 α : proportion de chocs efficaces
floc mieux décantable que celui obtenu à partir de sulfate d’aluminium dt dt 6
Sulfate ferreux : FeSO4 7H2O N1 1
en poudre. En intégrant entre t = 0 et t on obtient : Ln = − αGN 20 d 23t
N10 6
πd 3
Sulfate ferrique : Fe2(SO4)3 9H2O En notant V pT ≈ 2 N 20 le volume de particules 2 par unité de volume de solution
en poudre. 6
Aluminate de sodium : NaAlO2 L’équation se résume à :
- en poudre αGV pT
- en solution à 20 % (en masse) d’Al2O3 N1 αGV pT − t
Ln =− t ou N1 = N10 e π
61 N10 π 62