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Les méthodes d’évaluation des entreprises

L'évaluation d'entreprise est l'estimation, à partir de critères qui se veulent objectifs, de la


juste valeur marchande d'une entreprise à une date donnée. Elle est donc, essentielle dans
toutes opérations comportant une transaction puisqu'elle contribue à la fixation du prix,
condition formelle de réalisation de la transaction.

Il existe plusieurs approches de la valeur ; certaines méthodes privilégient la valeur


bilancielle, d’autres prennent en compte les flux futurs ou d’autres critères. De plus, une
même méthode peut aboutir à différents résultats en fonction des options qui auront été
retenues (par exemple dans le choix du taux d’actualisation) et en fonction de celui qui
l’applique (acheteur ou vendeur). Selon les objectifs, le contexte et les caractéristiques de
l’entreprise, on privilégiera l’une ou l’autre des méthodes, ou on choisira une méthode
multicritères.

Si on reprend la définition de l’entreprise étant « un ensemble d’éléments coordonnés, réunis


pour atteindre une fin qui est, en général, le profit », l’évaluateur peut donc, tout
naturellement, partir de ces données pour arriver au but qu’il s’est fixé : déterminer la valeur
de l’entreprise.

Dans un premier stade, il se livrera à un travail d’analyse qualitative puis quantitative des
différents éléments composant l’entreprise. Il s’agit des méthodes patrimoniales ou
comptables. Dans un deuxième temps, l’expert appréciera les résultats de l’entreprise, sa
capacité à produire des bénéfices. Il s’agit des méthodes de rentabilité appelées encore valeur
économique ou indirecte.

I. Les méthodes patrimoniales :

Les méthodes patrimoniales privilégient le patrimoine détenu par l’entreprise au moment de


l’évaluation. Elles consistent en la détermination de la valeur nette comptable de l’entreprise à
partir du bilan après affectation du bénéfice. On distingue généralement deux méthodes
d’évaluation : la méthode de l’actif net comptable et l’actif net comptable corrigé.

1. La méthode de l’actif net comptable ANC (valeur mathématique):

La valeur mathématique comptable est exclusivement fondée sur les données tirée de la
comptabilité. Si l'on soustrait du montant total de l'actif du bilan d'une entreprise, la partie qui

1
sert à «couvrir» les dettes figurant au passif, le solde est le patrimoine qui reste à l'actionnaire.
On l'appelle l'« actif net comptable » ou situation nette.

Haut du bilan = capitaux propres - dividendes

A.N.C Ou
Bas du bilan = total actif – (passif exigible + dividende)

Exemple 1 :

Considérons le bilan de fin d’exercice d’une S.P.A ‘’M’’, affichant un capital social de 2 500
000 dinars entièrement libéré divisé en 12.500 actions de valeur unitaire de 200 dinars. Les
autres composantes de fonds propres sont constituées de réserves pour 375 000 DA, d’un
report à nouveau positif de 113 500 DA et d’un résultat net bénéficiaire de 338 000 DA. Les
autres composantes du passif sont: les provisions pour risques pour 165 000 DA et les dettes à
court terme pour 256790 DA. Le total net de l’actif est de 6 059 400 DA. En outre, la
direction de la société propose de distribuer un dividende par action de 20DA. Calculer la
valeur mathématique comptable par le haut et le bas du bilan.

Corrigé :

Le calcul de l’actif net comptable ANC :

Du haut du bilan :

Capital social : 2 500 000

Réserves : +375 000

Report à nouveau +113 500

Résultat + 338 000

Dividendes (20 x 12 500) (-)250 000

= ANC (situation nette) 3 076 500

Du bas du bilan :

L’actif net de l’actif de la société « M » : 6 059 400

Provisions pour risques : -165 000

Dettes : - 2 567 900


2
Dividendes : -250 000

= ANC (situation nette) 3 076 500

Soit ; une valeur comptable de l’action de : ⁄

Exemple 2 :

Le capital de l’entreprise A.N est de 7 500 000 (V. Nominale = 100). Nous avons l’extrait
du passif de son bilan au 31/12/N avant répartition :

Réserves 150 000


résultat 50 000
Capitaux propres 950 000
Dettes 440 000

Le total actif de l’entreprise est de 1 500 000 et comprend :

- Frais d’établissement : 8 000


- Charges à répartir sur plusieurs exercices : 7 000
- Provisions pour risques et charges liées à un procès dont l’issue devrait être
défavorable à l’entreprise : 110 000
- L’entreprise prévoit la distribution de 2 Um par action.

Il est demandé de calculer l’actif net comptable à partir des 02 méthodes.

Corrigé :

- Le calcul de l’ANC à partir du bas du bilan :

Total actif 1 500 000

(-) actifs fictifs (8000)

(-) charges à répartir (7000)

(-) dettes (44 000)

(-) provisions pour risques et charges1 (110 000)

(-) dividendes : 150 000

ANC 7850

11
Provisions confirmées à ajouter aux dettes, sinon, elle sera ajoutée aux FP car considérée comme réserves.

3
- Le calcul de l’ANC à partir du bas du bilan :

Capitaux propres 950 000

(-) actifs fictifs (8000)

(-) charges à répartir (7000)

(-) dividendes : 150 000

ANC 785 000

La valeur mathématique comptable peut être calculée soit :

- Avant affectation du résultat appelé coupon attaché ;

- Après affectation du résultat ou ex-coupon ou coupon détaché.

Avec :

Exercice :

Le bilan de la société « NOVA » se présente au 31/12/N comme suit

ACTIF NET PASSIF MONTANT

Actif incorporel 950 000 FP 1 470 000

Frais préliminaire 50 000 Capital social 800 000

Constructions 550 000 réserves 300 000

M de transport 240 000 Résultat net 70 000

M informatique 50 000 Emprunt 300 000

Actif corporel 680 000 Passif circulant 450 000

Stocks de marchandises 280 000 Frs et CR 360 000

Stocks de matières Organismes sociaux 25 000

Stocks de PF Etat créditeur 65 000

Clients et CR 340 000 Trésorerie passif 50 000

4
Etat débiteur 60 000 Trésorerie passif 50 000

TA 340 000

Banques 280 000

Caisses 60 000

TOTAL 1 970 000 TOTAL 1 970 000

Sachant que capital est constitué de 8000 actions et que l’AGO a décidé de distribué 50 000
Um de dividendes, il est demandé de :

- Calculer la valeur mathématique comptable coupon attaché.

- Calculer la valeur mathématique comptable coupon détaché.

Corrigé :

Le calcul de la VMC :

VMC

ANC

VMC coupon attaché 140

VMC coupon détaché

= 133, 75

2. La méthode de l’actif net comptable corrigé ANCC2 :

L'application des principes comptables en vigueur, et notamment celui des coûts historiques,
conduit à la présentation d'un bilan ne permettant pas d'apprécier une entreprise à sa valeur
réelle. On apporte donc certaines corrections liées directement à l'actif net comptable (ANC)
calculé précédemment. La valeur de l’actif net comptable corrigé se calcule donc comme
suit :

2
Cette méthode prend en considération la continuité de l’entreprise

5
Actif net comptable corrigé = Valeur réelle de l’actif – dettes et provisions pour risques
et charges

Avant d’examiner en détail les différents retraitements, il importe de tenir compte de


certaines considérations générales.

2.1. Principes généraux :

L’entreprise a reçu en apport, acquis ou créé au cours des années, les différents éléments
nécessaires à la réalisation de l’objet qu’elle s’est proposée d’atteindre. Le bilan ne donne que
les bases « historiques » ou fiscales de ces éléments. L’expert, dans son étude, doit tenir
compte des valeurs réelles actuelles. Le but à poursuivre donc, est la détermination de la
réalité économique complète au moment où doit se faire l’évaluation. Il importera que chaque
élément soit apprécié en fonction de quatre critères déterminants : la réalité des éléments,
l’appartenance et l’utilisation effective, l’état actuel et les possibilités d’avenir.

a. La réalité des éléments : Il faut avant toute chose, que l’analyse qualitative conduise à ne
retenir en poste d’actif ou passif que les seuls éléments existants réellement :

Ne rien omettre : l’expert doit tout évaluer et ne rien oublier notamment en ce qui
concerne les immobilisations et les valeurs d’exploitation.

Les immobilisations : beaucoup d’entreprises produisent elles-mêmes certaines


immobilisations (bâtiments ou matériels). Il faut veiller à les prendre en considération
pour le cas où elles auraient comptabilisées en frais généraux. Il est important de rétablir
l’intégralité de ce poste, car une négligence dans ce domaine aurait la double
conséquence de diminuer le poste immobilisation et de fausser les comptes de résultats de
l’année correspondante.

Solution : se livrer à un inventaire réel (qui permet à l’expert d’examiner l’ensemble des biens
appartenant à l’entreprise) et le comparer avec les inscriptions bilancielles.

Les valeurs d’exploitation : l’examen direct est la solution la plus rationnelle pour retenir
la totalité des biens que possède l’entreprise.

Les éléments disparus à la date de l’évaluation

6
Deux notions principales à examiner absolument :

1. Il faut éliminer de l’évaluation tout élément qui, bien figurant encore à l’inventaire
comptable (bilan), n’existe plus en réalité (et cela parfois depuis plusieurs années) ;

2. Etablir une concordance entre ce qui figure à la clôture du bilan que l’expert prend
comme référence et ce qui existe réellement à la date de l’évaluation. Il peut y avoir
plusieurs mois de décalage et des acquisitions ou des sessions ont pu avoir lieu dans
cet intervalle.

b. L’appartenance et l’utilisation effective : tous les biens utilisés par l’entreprise ne lui
appartiennent pas (on assiste à une diminution de plus en plus des éléments de propriété)
3
. On assiste également à un surinvestissement, c.a.dire en incorporant dans son actif des
biens absolument inutile à la réalisation de ses objectifs « biens hors exploitation »4.
parallèlement, il y’a lieu d’examiner dans quelle mesure les biens d’exploitation sont
utilisés actuellement, en attente d’utilisation, ou sont définitivement réformés. L’une des
taches de l’expert consiste donc à :

dresser un inventaire des biens dont dispose l’entreprise en notant l’appartenance ;


réaliser les états suivants pour chaque catégorie (appartenant à l’entreprise, biens en
location, biens prêtés, biens en crédit-bail) :

A. Biens D’exploitation
- Indispensable à la marche de l’entreprise ;
- Non utilisés actuellement, mais ultérieurement utilisable ;
- Inutilisés et inutilisables.
B. Biens hors exploitation

Ces renseignements étant obtenus, il reste à les utiliser pour le chiffrage.

 les biens appartenant à l’entreprise : selon leur utilisation, il importe de donner les
valeurs suivantes :

3
Un nombre important de sociétés américaines ne possèdent pratiquement ni terrains ni batiments, le cas de
la GENERAL MOTORS.
4
ils peuvent constituer pour un acquéreur éventuel une source de trésorerie disponible, pour financer le cycle
d’exploitation de l’entreprise ou de futurs investissements d’exploitation ou son achat de l’entreprise.

7
 valeur d’utilisation ou valeur économique pour les biens indispensables à la marche de
l’entreprise ;

 Valeur actuelle de la valeur d’utilisation ou de la valeur économique pour les biens


utilisables ultérieurement ;

 Valeur de liquidation pour les biens d’exploitation inutilisables ou pour les biens hors
exploitation avec prise en compte de l’imposition des plus-values qui viendra en
déduction.

 Les biens n’appartenant pas à l’entreprise : seul le droit au bail sera le plus souvent
chiffré. Pour les autres éléments, les états n’auront qu’une valeur qualitative.

c. L’état actuel : ça concerne la présentation, l’état d’entretien et de vétusté et le degré


éventuel d’obsolescence (un stock ayant mauvais aspect se vendra difficilement et avec
rabais parfois conséquent ; un immeuble de 20-30 ans mal entretenu peut fort bien avoir
une valeur inférieure à celle d’un autre de 40-50 ans très bien entretenu ; un équipement
ancien et bien entretenu peut rendre encore un excellent service et avoir en conséquence,
une valeur d’utilisation non négligeable si toutefois la technique n’a pas mis sur le
marché un autre équipement plus complet et de meilleurs productivités….).

d. Les possibilités d’avenir : pour son acquéreur, l’entreprise doit être tournée vers le futur.
Il faut tenir en compte toutes les possibilités d’avenir (pour les terrains, ce seront les
possibilités de constructions complémentaires ; pour les bâtiments, il pourra s’agir
d’agrandissement par modification internes ou des reconversions éventuelles ; pour le
stockage on examinera si un aménagement plus rationnel peut permettre une
augmentation de l’entreposage, …).

2.2. Principaux retraitements :

2.2.1. Eléments d’actifs :

2.2.1.1. Les actifs incorporels :

Aujourd'hui, l'essentiel de la valeur d'une entreprise réside dans ses actifs incorporels. En
1982, en France, en moyenne, 20% de la valorisation d'une société était constituée
d'immobilisations incorporelles, alors que cette moyenne s'élève aujourd'hui à 86%. Par
conséquent, dans de nombreuses occasions, une évaluation de ces actifs incorporels est

8
nécessaire, par exemple dans le cadre de fusions-acquisitions, d’une introduction en bourse,
d’un octroi ou d’une cession de licence, ou d’une garantie pour un prêt ou un investissement.

 Les frais d’établissement : Ils ne représentent pas un actif réel (actif fictif): ce sont
des frais en général (frais accessoires d’une opération d’investissement ou d’une opération
juridique de création, de fusion, de transformation ou de financement) très rapidement amortis
(de 1 à 5 ans). Ils sont considérés comme des « non valeurs ». ils ne sont pas repris dans
l’actif net.

 Les frais d’étude : il parait raisonnable d’adopter la ligne de conduite suivante :

Les frais concernant des études sur les produits existants ou ceux pour maintenir le
potentiel actuel de l’entreprise sont pris pour zéro (sauf incidence fiscale) ;

Les frais d’études se rattachant à des produits nouveaux (à lancer) pourront être évalués et
figurer parmi les actifs.

 Le fonds de commerce : il ne sera comptabilisé que si l’entreprise l’achète, et vu


son importance dans la réalisation de ses résultats, il serait intéressant de recourir à des
méthodes spécifiques d’évaluation comme on verra plus tard.

 Le droit au bail : Le droit au bail5 est un actif incorporel. Il concrétise le droit de


bénéficier d’un bail commercial existant et de tous ses avantages, qu’ils résultent de
l’emplacement ou d’un niveau de loyer inférieur aux loyers du marché6. Il représente la
contrepartie de l’insuffisance de loyer par rapport au marché. Pour les commerces de détails il
est l’essentiel avec la marque du fonds de commerce.

Plusieurs méthodes peuvent être retenues pour ce qui est de l’évaluation du droit au
bail, parmi lesquelles on trouve la méthode de la valeur actuelle de la différence de loyer
(entre le loyer du marché et donné réellement au locataire) sur la durée restant à courir du bail
en vigueur, tout en prenant garde lors de l’évaluation, à ne pas compter l’avantage du aux
faibles loyers deux fois. Deux pratiques distinctes mais cohérentes sont utilisées :

5
https://www.immomatin.com/evaluation/services-evaluer/fonds-de-commerce-comment-evaluer-le-droit-
au-
bail.html#:~:text=La%20valorisation%20du%20droit%20au,effectivement%20pay%C3%A9%20par%20le%20loc
ataire.
6
En cas de reprise d’un bail commercial, le droit au bail est versé par le cessionnaire au précédent locataire. Ce
n’est donc pas le propriétaire des murs qui en bénéficie, mais le locataire.

9
- Calculer la valeur du droit au bail et l’ajouter à l’actif. Il faudra dans ce cas corriger le
bénéfice pris en compte dans l’évaluation en réintégrant un loyer normal à la place du
loyer payé (qui est inférieur à celui du marché) ;
- Si le goodwill (fonds de commerce) est calculé sur la base de la capitalisation d’un
superprofit, c.a.dire que l’avantage de l’économie de loyer est inclut dans le niveau de
profit7, il n’y a pas lieu d’évaluer le droit au bail séparément, il est considéré comme égal
à zéro.

Exemple :

On souhaite estimer la valeur du droit au bail d’un local commercial situé dans une avenue
passante. Il est prévu un loyer pour les trois premières années de 40 000 DA/an. Il est prévu
également des loyers pour de nouveaux locaux équivalents dans cette même avenue de 50 000
DA/an. Calculer le droit au bail si le taux d’actualisation.

Corrigé :

Un tableau comparatif des loyers et des calculs est présenté comme suit :

Année 01 Année 02 Année 03

Loyer résultant du bail 40000 40000 40000

Loyer en vigueur 50000 50000 50000

Economie de loyers 10000 10000 10000

Coefficient d’actualisation (taux 10%) (1.1)-1 (1.1)-² (1.1)-3

Economie de loyer actualisé 9090,90 8264,46 7513,14

La valeur du droit au bail8 serait donc : VDB = 9090,90 + 8264,46 + 7513,14 = 24868,5 DA.

La capacité bénéficiaire dans ce cas tiendra compte du loyer normal 50000 au lieu du loyer
payé 40000.

7
On ne corrige pas dans ce cas le bénéfice de la différence de loyer comme auparavant
8
Si les locaux équivalents sont très rare, le droit au bail bénéficie d’une survaleur (exemple 20000) et la
transaction s’effectue sur la base de 24868.5 + 20000 ; soit : 44868,5

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 Les brevets et licences : Le brevet exploité ne peut faire l'objet d'une cession sans
compromettre la poursuite de l'exploitation de l'entreprise, sa valeur ne peut être dissociée
de la valeur globale de l'entreprise, c'est à dire non susceptible d'une évaluation spécifique
parce que non détachable de l'ensemble des biens et des droits constituant la substance de
l'entreprise.

Les brevets ne méritent une valorisation séparée que dans le cas où ils ne sont pas et ne
seront pas exploités par l’entreprise à l’avenir, mais qui font l’objet de contrat de licence.

La valeur d'un brevet ou d'une licence repose d'une part sur les revenus (appelés
généralement royalties) nets d'impôt que l'on peut en attendre (espérer), d'autre part sur la
durée pendant laquelle ces revenus seront encaissés. Compte tenu des conditions
particulières de durés et de fiscalités des redevances, il peut être préférable d’en retrancher
le montant de la capacité bénéficiaire et de faire une évaluation séparée qui nécessite une
prévision des redevances futures nettes d’impôt qui seront encaissées et d’en calculer la
valeur actuelle en appliquant les coefficients appropriés en fonction de la durée résiduelle
des brevets et de leur solidité.

Exemple :

Une invention est protégée par un brevet rapportant une recette annuelle de 100000 DA. La
durée de vie résiduelle de ce brevet est de 5 ans. Calculer la valeur du brevet si le taux
d’actualisation est de 12% et l’impôt sur les sociétés est de 30%.

Corrigé :

 Les droits de propriété : on peut les évaluer en utilisant le cout de remplacement de


l’actif incorporel qui représente les couts courants dépensés pour substituer cet actif par un
autre procurant la même satisfaction.

 Dessins marques et modèles : ces éléments ne peuvent pas être dissociés de la valeur
du fonds de commerce.

 Charges à répartir sur plusieurs exercices : elles sont considérées comme actifs
fictifs à déduire de l’actif net.

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Remarque : tous les postes sans valeur de l’actif (actifs fictifs) sont éliminés de l’actif net
comptable. Il s’agit des comptes : frais d’établissement, frais préliminaires, frais de recherche
et développement (s’ils sont sans valeurs), charges à répartir et primes de remboursement.

2.2.1.2. Les actifs corporels : ils comprennent essentiellement les terrains, le


bâtiment, équipement de production et agencement et installation.

A. Les terrains : les terrains figurent en général au bilan pour leur valeur d’acquisition, ils
peuvent de ce fait contenir une plus-value potentielle importante. Il importe de distinguer
si le terrain est bâti ou non bâti.

Les terrains nus : la valeur d’un terrain dépend de nombreux paramètres : localisation-
offre et demande- servitudes d’urbanisme- permis de construire…l’estimation de la
valeur peut être faite, soit en s’adressant à des cabinets spécialisés, soit en effectuant une
enquête auprès des agents immobiliers des environs, des notaires, et éventuellement des
maires (zones industrielle).

Remarque : il importe de vérifier si le terrain objet d’évaluation ne sera pas objet


d’expropriation, servitudes d’urbanismes, construction…

Les terrains bâtis : un terrain occupé par une construction, on doit y tenir compte. Deux
méthodes sont couramment utilisées :

- Ils sont évalués séparément et pratiquer un abattement forfaitaire correspondant à


l’immobilisation du terrain. Cette technique est la plus utilisée ;

- Considéré un prix au m² construit « terrain intégré » qui ne fait pas apparaitre de


valeur indépendante du terrain.

Terrains loués : en cas de location par l’entreprise de terrain lui appartenant, il y’a lieu de
tenir compte des diverses indemnités que le locataire pourrait exiger en cas d’éviction.

B. Les bâtiments : on peut classer les bâtiments servant à l’exploitation en :

- ateliers ; - bureaux /siège

- entrepôts ; - bureaux/usines

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Il est estimé que tout bâtiment d’exploitation, dans la mesure où il est effectivement utilisé,
a une valeur d’usage et ceci quelle que soit son ancienneté. Cette valeur dépend : du mode de
construction, de l’appropriation du bâtiment aux activités qui y ont leur siège et de sa vétusté.

Dans le cas d’une évaluation, on retiendra la valeur vénale pour tous les bâtiments pour
lesquels il existe un marché portant sur des immeubles analogues (bureaux, entrepôts,
bâtiment industriel…). L’estimation peut être faite soit en consultant un cabinet d’expertise
soit en effectuant une enquête rapide ( pour les biens de valeur modique).

Pour la valeur d’utilisation stricto sensu, peut, quant à elle, être approchée de deux
façons :

Approche par la valeur de reconstruction : il serait aisé d’obtenir des couts de


construction au m² avec application des coefficients pour appropriation et vétusté à ces prix.

Exemple : l’usine à évaluer occupe 10 000 m², construite en béton sur deux étages et a 15
ans. Une usine moderne permettrait une meilleure organisation de la production et serait
construite sur un seul niveau. Le cout au m² d’un tel bâtiment serait d’environ 2500 £. On
peut estimer la valeur des bâtiments de la manière suivante :

Valeur d’usage = surface bâtie x le cout de construction x coefficient d’appropriation x


coefficient de vétusté

Remarque : on peut substituer à la valeur de construction à neuf, la valeur de remplacement


calculée par le cabinet d’expertise d’assurance, puis à appliquer les mêmes coefficients.

Approche par la valeur d’acquisition : les bâtiments peuvent être assez


spécifiques de l’activité donnant lieu à des investissements et aménagements répartis sur
plusieurs années. On peut alors, réactualiser année par année les différents investissements
pour reconstituer une valeur à neuf actuels, puis appliquer des coefficients de vétusté et
d’appropriation. La réactualisation peut être réalisée par application aux chiffres comptables
réévalués et fiables) des différents indices du cout de la construction, ou des indices de
revalorisation des cabinets d’expertise d’assurance.

Dans le cas où il existe des constructions affectées au logement du personnel, leur


évaluation dépendra de leur utilité pour l’entreprise, s’ils sont destinés à faciliter le

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recrutement et le maintien de la main d’œuvre, ils seront considérés comme en exploitation et
évaluer selon leur valeur d’usage ou vénale. Dans le cas contraire, ils seront évalués comme
étant en hors exploitation.

C. Le matériel : On peut utiliser :

- La valeur marchande (marché de l’occasion ou marché à neuf) qui exprime le prix de


cession d’un matériel sur le marché équivalent à celui que possède l’entreprise et
procurant la même satisfaction.

Les experts font la différence entre la valeur d’utilisation appréciative et dépréciative.

La valeur d’utilisation appréciative qui nécessite une réévaluation des actifs tout en
prenant en compte le changement de prix entre les deux périodes (date d’acquisition - date
d’évaluation) mesuré généralement par un coefficient de réévaluation (un indice de prix à la
consommation par exemple). Elle se calcule comme suit :

La valeur d’utilisation dépréciative qui nécessite l’application d’un coef. De vétusté à


la valeur à neuf. Ce coefficient est mesuré comme suit :

⁄ .

Remarque :

- La valeur d’utilisation est la plus appropriée pour ce qui est de l’évaluation du matériel
totalement ou partiellement amortis ;

- Pour certains types de matériels, il est possible, en cas d’évaluation rapide, de procéder à
partir des capacités installées (ex :KW installé pour les soudeuses haute fréquence) que
l’on valorise à partir d’un prix moyen connu dans la profession ;

- En cas de fusion, les travaux d’expertise peuvent être confiés à des groupes de travail
réunissant les ingénieurs et techniciens des différentes sociétés qui définiront en commun
leurs méthodes et se chargeront de leur application ;

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- Il peut arriver que certains matériels ne figurent pas au bilan, il convient de les inclure dans
l’évaluation.

D. Le crédit- bail : Les biens leasés, dans la mesure où ils ne figurent pas à l’actif du
bilan, doivent être pris en compte pour la différence entre leur valeur d’usage, d’une part, et
les sommes restant à rembourser les concernant (capital + intérêts actualisés au taux moyens
des prêts bancaires à moyen ou à long terme) d’autre part. Cette prise en compte se traduit
par l’inscription à l’actif la valeur d’usage et au passif l’endettement actualisé.

Exemple :

Une entreprise finance par crédit-bail sur 15 ans, son siège social d’une valeur de 200 000
DA HT depuis le 1er janvier 2002. Le taux d’intérêt implicite pratique s’élève à 12%.
Procéder au retraitement nécessaire au 31/12/2002, sachant que :

- La durée économique de ce siège social est de 20 ans ;


- Le taux d’intérêt pratiqué pour des emprunts à long terme est de 10% ;
- La valeur vénale pour des constructions banalisées similaires s’élève à 220000 DA à la
même date ;
- Le bénéfice avant impôt s’élève à 100000 DA

Remarque :

Les raisons juridiques qui éliminent du bilan comptable la présentation des immobilisations
financées par leasing ne s’appliquent pas lors d’une évaluation économique du patrimoine.

Aussi convient-il de rétablir la situation en deux étapes :

Etape 1 : Constater le bien à l’actif pour son coût historique en contrepartie de la dette envers
l’établissement de crédit ayant consenti le crédit- bail, retraiter les charges de redevance pour
ne constater que la composante intérêt et doter les amortissements économiques.
Immo. Corporelles 200000
Emprunts et dettes assimilées 200000
Charges d’intérêt 240009
Emprunts et dettes assimilées 536510
Redevances de crédit 2936511
Dotations aux amortissements 10000
9
L’intérêt de l’année 2002 se calcule comme suit : l’emprunt x le taux d’intérêt (200000x 0.12 = 24000)
10
L’amortissement capital se calcule en déduisant de la redevance les intérêts (29365 – 24000 = 5365
11
La redevance de crédit se calcule ainsi : = 29365.

15
Amortissements des immo. corporelles 10000

La structure du bilan sera ainsi modifiée :

Actif non courants : 190000 (200000-10000) Passifs non courant : 194635 (200000-5365)

Etape 2 : Réévaluer le bien comme s’il appartenait à l’entreprise (dans le cas de l’espèce à sa
valeur vénale), ajuster la valeur comptable de la dette en déterminant la valeur actualisée des
redevances à rembourser sur la base du taux pratiqué pour les emprunts à long terme et
corriger la capacité bénéficiaire pour tenir compte d’une charge financière calculée par
référence au taux d’actualisation et d’un amortissement pratiqué sur la nouvelle valeur retenue
pour le bien « leasé ».

- Réévaluation du siège social : 220000 – 190000 = + 30000 (plus -value)

- Actualisation de la dette au taux de 10% : l’entreprise paie des redevances constantes à


raison de 29365 DA/an sur toute la durée de l’emprunt. Fin de l’année 2002 représente le
début de l’année 2003, ce qui veut dire qu’il lui reste 14 ans de redevances à payer. On
calcule la valeur actuelle de ces valeurs sur 14 ans pour t = 10% ainsi :

La juste valeur de la dette = 12

D’où une moins-value de 21491.4 : (216126.4 – 19463513)

- Correction de la capacité bénéficiaire : avant de calculer la capacité bénéficiaire, il serait


nécessaire de faire des retraitements en liaison avec les charges du leasing.

Le bénéfice avant impôt retraité = (100000 + 29365) – (10000 + 24000) = 95365DA.

Si on suppose que ce bénéfice avant impôt (95365) représente la capacité bénéficiaire


récurrente de l’entreprise, il y’a lieu de le corriger comme suit :

Bénéfice avant impôt 95365


+ Amortissement comptable 10000
+ charges d’intérêt calculé implicite 24000

12
On peut utiliser le coefficient d’actualisation suivant pour le calcul de la juste valeur de la dette
13

16
(-) amortissement calculé sur la base de la nouvelle valeur (220000/19) (11579)
(-) charges d’intérêts calculées par référence au taux de 10% (216126.4 (21612.64)
------------------------------------------------------------------------------------------------ --------------
Bénéfice corrigé avant impôt 96173.36
(-) impôt théorique de 30% (28852.008)
------------------------------------------------------------------------------------------------ ---------------
= capacité bénéficiaire de l’exercice 2003 67321.352

E. Les agencements et installations : pour les agencements généraux, ils sont déjà pris en
compte lors de l’évaluation des immeubles. Dans le cas où les agencements réalisés
concernent les bâtiments loués, une évaluation distincte se justifie si le locataire bénéficie
d’une protection juridique. pour les agencements spécifiques, ils seront évalués de la
même manière que le matériel.

Remarque : il est dangereux de retenir la comptabilité pour base, les sorties étant rarement
enregistrés et les travaux fait par l’entreprise fréquemment omis.

F. Les immobilisations financières : il s’agit des prêts à plus d’un an, les participations,
titre de placement et effets à recevoir.

prêts à plus d’un an14 : Ils doivent être repris pour leur valeur comptable sous la double
réserve que le débiteur ait la capacité de rembourser et que ce prêt soit fait moyennant un
taux d’intérêt normal. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’opération à faible taux ou sans intérêts,
on les actualisera à un taux égal à la différence entre le taux normal et le taux courant.

Titres de participation :

 Participation majoritaire dans une affaire non cotée en bourse : l’évaluation à réaliser
est l’évaluation classique de l’entreprise qu’ils représentent, c.a.dire suivant l’évaluation
de son patrimoine ou sa situation nette.

 Participation minoritaire dans une affaire non cotée :

- La participation est effective et le but poursuivi n’est pas uniquement financier :


l’évaluation s’effectue comme dans le cas précédent. Toutefois, il importera d’apprécier
si le travail long et délicat d’évaluation est proportionné à l’importance de la
participation.

14
Les prêts consentis à des filiales sont souvent assimilables à des participations (voir participation)

17
- La participation est uniquement à caractère d’investissement financier : l’évaluation se
fera plus simplement soit par capitalisation des dividendes, soit à partir d’une valeur
plausible de négociation

 Participation minoritaire dans une affaire cotée : elles sont prises par leur valeur boursière
normale.

Remarque : Il importe avant tout de vérifier si ne figurent pas, dans ce poste des titres de
placement15.

Titres de placement : il s’agit de titres facilement négociables sinon ils devraient figurer
dans le poste de titre de participation. Leur évaluation est comme suit :

 Les titres cotés seront évalués à la valeur moyenne du cours boursier du dernier mois ;

 Les titres non cotés selon les principes définis précédemment pour les titres de
participation.

G. L’actif circulant : il s’agit principalement des stocks et des clients.

Les stocks : l’évaluation des stocks soulève de sérieuses difficultés d’ordre pratique et
théorique. Sur le plan pratique :

- l’expert intervient souvent après que le bilan soit arrêté, c.a.dire quelques mois après
qu’ait été exécuté l’inventaire des stocks. La première difficulté réside dans le fait qu’il faut
apprécier de 1 à 15 mois après la clôture de l’exercice un état de stock différent de celui qui
existe au jour de l’expertise.

- dans certaines entreprises, la diversité et la quantité des éléments en stocks, vont


rendre pratiquement impossible la vérification de leur existence physique, sauf à y consacrer
un temps très important.

Pour approcher la réalité au plus près, il y’a des avis qui qui préconise d’examiner plus
particulièrement trois aspects du problème : l’importance du stock, sa nature et sa qualité, son
chiffrage.

L’importance des stocks :

15
L'acquisition d'un titre de participation se fait de manière durable, pour pouvoir exercer une influence sur la
structure acquise. L'acquisition des titres de placement se fait sur du court terme.

18
Il importe d’essayer de déterminer si le stock en période normale est excédentaire ou
insuffisant par rapport à l’activité classique de l’entreprise. Deux moyens peuvent être utilisés
pour faire cette approche : analyser la rotation des stocks des précédents exercices et
comparer avec des entreprises du même secteur professionnel. On peut ainsi découvrir une
tendance à surstocker ou à vivre en rupture de stocks (travail fait généralement lors de l’étude
du fonds de roulement dans le diagnostic financier).

Nature et qualité

En cas de stock pléthorique, il serait intéressant d’examiner si l’excédent ne proviendrait pas


de « rossignols » difficile ou impossible à vendre ou peut-être il s’agit de produits avec
rotation de stock très lente.

Chiffrage

Il importe de déterminer des quantités et des couts unitaires :

- l’appréciation des quantités peut se faire par comptage direct ou par référence à
l’inventaire ;

- l’appréciation des couts unitaires est fonction des catégories :

Marchandises, matières et fournitures : on retient généralement le prix de marché en


cours (le cours du jour ou de la dernière période) ou le prix de revient moyen pondéré ;

Produits finis16 : si l’entreprise détermine correctement ses prix de revient, on pourra


retenir cette donnée. Si cela n’est pas possible, il faudra retenir le prix de vente sous déduction
de la marge bénéficiaire de l’entreprise et du cout de la distribution.

Produits semi-ouvrés, produits et travaux en cours : pour les produits en cours on utilise les
mêmes méthodes que pour les produits finis si le cout est correctement calculé, mais en tenant
compte de l’état d’avancement des travaux. Dans le cas contraire (le cout mal calculé), il faut
vérifier comment a été fait le chiffrage au niveau du bilan fiscal et l’adapter à la réalité.

Pour le stock pléthorique mais de bonne qualité, il est chiffré le plus normalement possible.
S’il s’agit de stocks dormants de produits invendable17, y’a ceux qui considère que sa valeur

16
Il ya également la distinction entre produits vendus et à vendre. Dans le premier cas, le mode de valorisation
retenu sera le cout de revient complet (voire le prix de vente) diminué des couts restant à engager (frais de
port, emballage, commission..). Dans le second cas, le cout de de revient industriel ( cout de revient usine),
c.a.dire ne comprenant ni frais de structure ni frais de distribution.

19
est égale à zéro (on n’en tient pas compte). Pour les stocks de rossignols, il est préconisé
d’appliquer une réfaction importante, si ce n’est égale à la valeur totale du dit stock pour les
cas de produits pratiquement invendables.

Les clients : généralement, l’expert garde la valeur bilancielle des clients, mais avant,
il faut veiller à ce que ce poste ne soit pas gonflé anormalement et que le montant des
provisions constituées est suffisant (il serait utile de s’appuyer sur une balance par antériorité
de soldes, classant les créances par âge, et permettant de déterminer assez facilement les
risques de non-recouvrement) et s’il y’a des créances douteuses, il faut vérifier s’ils vont être
remboursées et dans quel délais. Les créances qu’on peut considérer comme perdues, seront
déduites. Celles pour lesquelles on a la certitude de règlement dans un temps donné, devront
être actualisées.

H. Les autres éléments d’actifs circulant: aucune remarque particulière n’est à faire en
dehors du fait que l’expert doit s’assurer de la réalité des chiffres inscrits au bilan.

I. Actifs hors exploitation : il s’agit de l’ensemble comprenant les biens d’exploitation


inutilisables et les véritables biens hors exploitation. Ils sont chiffrés à la valeur de
liquidation. Ceci suppose la prise en compte de l’imposition des plus- values qui viendra en
déduction.

J. Traitement des écarts de conversion18 : les écarts de conversion-actif sont en


principe compensés par une provision pour perte de change (sinon, ils font partie de l’actif
fictif). Les écarts de conversion-passif (gain de change latents) sont ajoutés à l’actif net.

La sommation de tous ces postes à l’exception des actifs hors exploitation va constituer
l’ACTIF BRUT REEL et TOTAL. On parle de l’actif brut réel total d’exploitation. Il est donc

17
Généralement on fait la différence entre stock rossignol et stock dormant ou mort, le premier est du
matériel devenu "obsolète" (produits anciens, démodés surtout dans les vêtements mais l'expression s'emploie
plus largement pour une série de produits) et qui est donc non vendable. Ce stock fait perdre de l'argent à
l'entreprise en terme de rentabilité. Le deuxième comme leur nom l'indique, sont des stocks qui ne tournent
pas. Ils cessent de s'écouler pour une raison ou pour une autre, et font office de " poids mort " dans l'entrepôt,
entraînant un coût logistique inutile.

18
L’écart de conversion ne concerne en principe que les emprunts, prêts, créances et dettes. Il se détermine en
fonction de la valeur des monnaies étrangères à la date de la clôture de l’exercice. L’écart est à l'actif du bilan
lorsque la différence correspond à une perte latente. L’écart est au passif du bilan lorsque la différence
correspond à un gain latent.

20
inutile de faire figurer dans les composantes de l’outil de travail, tous les biens hors
exploitation qui ne sont d’aucune utilité pour atteindre le but économique poursuivi par
l’entreprise. Ils sont donc écartés et ne seront repris qu’au stade final de l’évaluation
d’entreprise.

Le patrimoine de l’entreprise correspond à l’outil de travail, c.a.dire l’actif réel total


d’exploitation sous déduction de ce qui est dû au tiers, ce que l’on appelle le passif exigible.
Ce patrimoine représente l’ACTIF NET REEL TOTAL D’EXPLOITATION que nous devons
calculer après déduction du passif exigible et les provisions pour risques et charges.

2.2.2. Le passif exigible :

Avant de calculer l’actif net réel d’exploitation ou tout simplement l’actif net corrigé, Il
importe d’analyser ce qui doit figurer dans le passif exigible. Cette analyse comprend
l’examen des postes du bilan et la prise en compte du passif non inscrit.

2.2.2.1. L’examen des postes du bilan19 : il s’agit d’examiner les postes : provisions, dettes
à long terme, dettes à court terme, bénéfices, engagements données.

Les provisions : il ne faut retenir que les véritables provisions c.a.dire qui n’ont pas le
caractère de réserves20, et ne pas faire de double déduction, c.a.dire de ne pas porter en
provision au passif ce qui a déjà fait l’objet d’une dépréciation directe de certains postes
d’actif (le cas des créances douteuses et défalcations sur stocks…). Ces deux catégories
éliminées, il reste l’ensemble des provisions pour pertes et charges.
- Les provisions pour pertes : souvent, ces pertes sont déjà connues, sauf le montant
n’est pas connu avec certitude. On vérifie dans ce cas si la provision figurant au bilan est
correctement appréciée. Il faut également, dans la mesure du possible, dater cette provision en
donnant sa valeur actuelle dans tous les cas où le règlement n’est pas prévu dans l’immédiat.
- Les provisions pour charges21 qui sont destinées à contrebalancer des frais qui doivent
être répartis sur plusieurs exercices.

Dettes à long et moyen terme : ce poste ne représente pas de difficultés particulières.


En cas de prêt sans intérêt, il faudra actualiser les annuités de remboursement au taux
d’intérêt du marché.

19
Le capital et les réserves ne représentent pas un passif exigible.
21
Elles représentent des provisions pour charges futures et probables pour l’entreprise

21
Dettes à court terme : pas de difficultés particulières à partir du moment où les
différents éléments sont réel. Elles sont reprises à la valeur figurant au bilan.

Bénéfices : le plus souvent, le bilan remis à l’expert est un bilan avant affectation des
résultats. Il importera donc de faire figurer au passif exigible la fraction des bénéfices à
distribuer aux actionnaires.

2.2.2.2. Le passif non inscrit : l’expert doit vérifier s’il y’a des éléments de passifs qui
ne sont pas inscrit au bilan, le cas de certaines entreprises.

Risques non inscrit : l’expert devra déceler les risques n’ayant pas fait l’objet de
provisions, ou bien qu’ils aient été négligés, ou bien qu’ils soient né depuis la clôture du
bilan (engagement pris par l’entreprise et non inscrit).

Provisions pour congés payés : dette réelle dont le montant est le plus souvent connu
avec précision.

Provisions pour réalisation d’immobilisation hors exploitation : ces éléments n’étant


pas utile à un acquéreur éventuel de l’entreprise, il peut en envisager la vente. Ceci
entrainera une taxation des plus-values à long et court termes. Il faut constituer une
provision à cet effet. Deux éléments doivent être mis en évidence :

- Le temps nécessaire à la réalisation ;


- Le délai de règlement de la taxation des plus-values à long terme.

On retient la valeur actuelle de l’imposition déterminée.

Impôt latent : les plus ou moins-values constatées (sur les biens hors exploitation, sur les
biens d’exploitation amortissables22 et bien d’exploitation non amortissable23) sont
porteuses d’impôt latent. Il convient donc de prendre celui-ci en considération. Ils sont
considérés comme des dettes à < 1 an ou à > 1 an selon l’année prévue de leur échéance.

22
L’amortissement calculé pour l’impôt concernait la valeur comptable et non pas la valeur économique (après
évaluation), il en résulte un impôt latent qui peut être soit : calculé précisément soit forfaitaire.
23
L’impôt latent est en général ignoré puisque la réalisation éventuelle des biens est par définition lointaine et
donc, la valeur actuelle de l’impôt est quasi nulle.

22
Impôt différé : les postes destinés à être repris sont : provisions pour hausse des prix,
amortissements dérogatoires, subventions d’investissement. L’impôt différé
correspondant doit être retiré de l’actif net.

L’économie d’impôt : ça concerne les postes de l’actif fictif (frais d’établissement +


charges à répartir) dont l’amortissement fiscalement déductible sera générateur d’une
économie d’impôt. L’économie d’impôt est ajoutée à l’actif net.

Le calcul de l’ANCC : La valeur de l’entreprise selon la méthode de l’actif net comptable


corrigé se calcule comme suit :

La valeur mathématique de l’action est calculée ainsi :

Exemple : On vous fournit le bilan comptable de l’entreprise de montage Fibak


(sommes en K dinars,
exercice N)
Actif Brut Amort. Net Passif Net
Et
prov.
Immo. Capitaux propres
Incorporelles
Capital social 30000
(300 000 actions)
Frais 20000 15000 5000
d’établissement Réserves 7800
Fonds de commerce 13000 13000 Résultats 4200
Immo. corporelles Subventions d’investissement 6000

constructions 100000 72000 28000


équipements 42000 28500 13500 Provisions pour risques et
Immo. financieres charges 5400

23
Titres de 7000 500 6500
participation
Actifs circulants Dettes
stocks 2500 100 2400 Dettes auprès des 21200
établissements de crédit
Créances 24600 2400 22200 Dettes d’exploitation 15900
d’exploitation
disponibilités 900 900 Dettes diverses 1300

comptes de
régularisation
charges à répartir
sur plusieurs 400 400
exercices
écarts de 300 300 écarts de conversion-passif 400
conversion-actif
Total actif 210700 118500 92200 Total passif 92200

Renseignement complémentaires :

- La valeur estimée des constructions est de 60 000. Celles d’équipement s’élève à 9500 ;
- Les écarts de conversion-actif ont été normalement provisionnés ;
- Par prudence, la valeur du fonds de commerce sera considérée comme nulle ;
- Le résultat de l’année N sera distribuée à 50% ;
- Le taux d’imposition et économie d’impôt appliqué est de l’ordre de 1/3.

Question : déterminer la valeur mathématique de l’action.

Corrigé :

Le calcul de la valeur mathématique de l’action :

Il s’agit du calcul de l’actif net comptable corrigé tout en prenant en considération les
retraitements et corrections apportés aux éléments d’actifs sous déduction du passif exigible.
Il se calcule ainsi :

24
1. Le calcul de l’actif net comptable corrigé :

On calcule l’actif comptable corrigé en additionnant les différentes valeurs réelles des actifs
données et on leur ajoute les valeurs bilancielles des actifs dont la valeur n’a pas changé. Tout
en prenant en considération les écarts de conversions, les impôts différés et économie
d’impôt.

1. L’actif comptable corrigé :

L’actif réévalué :
- Construction : 60 000
- Equipement : + 9 500

L’actif dont la valeur n’a pas subi de changement :


- Titre de participation : + 6 500
- Stocks : + 2 400
- Créances d’exploitation : + 22 200
- Disponibilités : + 900
- Ecart de conversion passif : + 400
- Impôt différé sur subvention d’investissement : (6000 = - 2000
- Economie d’impôt liée à l’actif fictif 24 : (5400 )= + 1800
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
(1) Total actif brut corrigé d’exploitation +101 700

2. Le passif exigible : Il s’agit des engagements de l’entreprise envers les tiers. Dans notre
cas, il s’agit de l’ensemble des dettes + dividende et provision pour risques et charges.

Les dettes : il s’agit des dettes auprès des établissements de crédit, les dettes
d’exploitation et dettes diverses, soit : 21 200 + 15 900 + 1 300 = 38 400

Dividendes : les bénéfices figurant au bilan ne sont pas distribués : 50% de leur valeur
sera distribuée sous forme de dividende, soit : 42 00 = 2 100

Provisions pour risques et charges25 : 5400

24
L’actif fictif (frais d’établissement + charges à répartir)= 5000 + 400 = 5400
25
Selon les données les écarts de conversion actif sont déjà provisionné donc inclus dans ce compte, ce qui
justifie la non considération de leur valeur indépendamment.

25
(2) Total passif exigible + 45 900

(3) L’actif net comptable corrigé = (1) – (2) = 101 700 – 45 900 = 55 800

La valeur mathématique de l’action = = = 0.186 K DA =


186.

La valeur mathématique de l’action = 186 DA.

Important à savoir :

Nous pouvons calculer l’ANCC ou l’actif réel en utilisant directement la valeur de l’actif
net comptable tout en prenant en compte les -/+ values résultant des retraitements effectués
lors de l’évaluation de l’entreprise à partir de son bilan comme suit :

Exemple :
Reprenons l’exemple de la société NOVA. Nous présentons dans ce qui suit les éléments du
bilan à retraiter avec leurs valeurs réelles.
immobilisations Valeur nette comptable Valeur réelle
Constructions 550 000 800 000
Matériel de transport 240 000 200 000
Mobilier de bureau 60 000 50 000
Matériel informatique 50 000 50 000

Il est demandé de :
- Présenter le tableau de calcul des plus et moins-values.
- Calculer l’ANCC et la valeur mathématique de l’action coupon attaché et coupon
détaché.

26
Corrigé :

- Le tableau de calcul des plus et moins-values26 :

immobilisation Valeur réelle VNC + value -Values


Constructions 800 000 550 000 250 000 -
Matériel de transport 200 000 240 000 - 40 000
Mobilier de bureau 50 000 60 000 - 10 000
Matériel informatique 50 000 50 000 - -
TOTAUX 250 000 50 000

- Le calcul de l’ANCC et la valeur mathématique réelle (intrinsèque) de l’action :

On a :

ANCC
VMR

VMR coupon attaché

VMR coupon détaché 27

26
Si V
27
6.25 représente le dividende par action ; soit : bénéfices distribués /nombres d’actions = 50 000/8000

27

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