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CONCLUSION

Aux termes de la rédaction de notre mémoire qui a porté sur le contrôle


parlementaire en RDC. Etat des lieux et prospective pour une bonne gouvernance,
qu’il nous soit permis de relever les lignes essentielles ayant guidé la présente étude.

Ce mémoire a été divisé en deux chapitres, dont le premier s’est basé à


traiter de la pratique du contrôle parlementaire en droit congolais : état des lieux et le
second chapitre les perspectives pour un contrôle parlementaire efficace et renforce
des politiques publiques en RDC.

Dans l’étude du premier chapitre de ce mémoire, il a été question faire un


état des lieux sur la pratique du contrôle parlementaire en Republique Démocratique
du Congo pour évaluer son impact dans le jeu politique Congolais.

Pour y arriver, nous avons commencé par appréhender, dans la première


section de cette étude, le cadre juridique et institutionnel dans lequel le contrôle
parlementaire s’effectue.

Dans le premier cas, on a noté qu’en République Démocratique du Congo,


l’exercice du contrôle parlementaire trouve son fondement juridique dans la
Constitution du 28 février 2006 telle que modifiée à ce jour; et aux règlements
intérieurs des chambres parlementaires. Dans le second cas, on a remarqué que le
parlement congolais dispose des organes où se déroule le contrôle. Ils sont pour
l’essentiel composés de la plénière de deux chambres et des commissions
parlementaires appartenant à chacune d’elles.

Pour rappel, le contrôle parlementaire est l’ensemble des procédures et


moyens dont disposent les parlementaires pour analyser, surveiller, discuter et vérifier
l’activité du gouvernement. Il est mécanisme de promotion de la bonne gouvernance.
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Dans la seconde section de ce premier chapitre, il a été question d’étudier


des moyens de contrôle parlementaire et leur évaluation dans le jeu politique
congolais.

Pour y parvenir, nous avons d’un coté appréhendé les procédures


parlementaires de contrôle et de l’autre évalué leurs impacts dans le jeu politique
congolais.

Dans le premier cas, nous avons noté que l’article 138 de la constitution
énumèrent des moyens que sont : la question orale ou écrite avec ou sans débat non
suivie de vote ; question d’actualité ; l’interpellation ; la commission d’enquête ; et
l’audition par les commissions. Ces moyens, il faut le dire, sont classés en deux grands
groupes suivants la finalité qu’ils poursuivent ; et suivant leur finalité on a pu
distinguer qu’il y a des moyens dit : informatif et des moyens dit : Sanction.

En procédant à l’évaluation des politiques publiques à travers les moyens de


contrôle, il a été question d’examiner si, au-delà leur consécration constitutionnelle,
les mécanismes d’actions parlementaires sur le gouvernement comme institués sont
utilisés de manière efficace à l’épreuve des faits, et s’ils produisent les résultats
escomptés.

A cet effet, on a constaté que le contrôle parlementaire ne fonctionne pas


dans le sens de tirer des leçons d’un échec d’une politique menée, ou disposer d’un
pouvoir réel de sanction.

Cette situation s’explique par le fait que l’exercice du pouvoir contrôle par
les parlementaires est dévoyé dans la mesure où les élus congolais au lieu de
surveiller et de critiquer objectivement les actions du gouvernement ou celles du
gestionnaire sous contrôle, ces derniers recours le plus souvent aux interpellations
trompe-œil et aux motions alimentaires ; et au lieu également d’appliquer la sanction
proprement dite au ministre ou gestionnaire fautif dont les faits s’avèrent patents, les
députés se limitent à huer, selon le cas, le ministre, le mandataire ou le gestionnaire.
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Au second chapitre de notre mémoire, il avait été question de traiter d’une


part des limites du parlement congolais dans le contrôle des politiques publiques pour
une bonne gouvernance. Et de l’autre de réfléchir sur les perspectives pour un meilleur
système de contrôle parlementaire des politiques publiques en RDC.

En abordant les limites du parlement congolais dans le contrôle des


politiques publiques, nous avions révélé que celles-ci sont résultantes d’une part des
limites d’ordre politique et sociologique, et de l’autre de la résistance de l’exécutif.

Au premier cas, nous avons constaté que le droit tel que formalisé à ce jour
apparaît parfois aux antipodes de la réalité du pouvoir. En effet, Victor DJELO
EPENGE-OSAKO a démontré l’existence d’un gouffre entre les dispositions
constitutionnelles et la réalité politique. Pour le précité, aucun régime politique n’est
absolument identique à celui défini par la Constitution, les textes ne peuvent jamais
correspondre exactement aux situations de fait. Ainsi les limites que connait le
contrôle sont le fait majorité majoritaire et le manque de culture démocratique.

Le fait majoritaire désigne le fait majoritaire est une situation où il y a


concordance entre la majorité présidentielle et parlementaire se traduisant par le
soutien de la majorité parlementaire au Président de la Republique et du gouvernement
qui en est l’émanation. Electoralement, il s’agit d’une situation dans laquelle les
électeurs désignent une majorité de députés, appartenant au même parti ou à la même
coalition qui soutient le Chef de l’Etat et, qui assure au gouvernement un soutien
permanent et ferme. Le fait majoritaire rend délicat la mise en jeu de la responsabilité
du gouvernement. L’assemblée disposant d’une majorité et le premier ministre étant
issu de cette majorité, la mise en jeu de la responsabilité politique s’avère quasiment
impossible.

S’agissant du manque de culture démocratique nous avons noté que celle-ci


consiste à développer des compétences et l’éthique chez les représentants du peuple à
fin de pouvoir les amener à accomplir de manière active les taches leur dévolues.
Cependant, à l’épreuve des faits, ils se constatent l’insuffisance d’éducation
intellectuelle, politique et civique des parlementaires.
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Ce manque de culture démocratique se constate par le fait que certains élus


ne disposent pas, dès leur première entrée à l’hémicycle, des connaissances et de
compétences, par ricochet d’une formation, suffisantes pour mener à bon port les
taches constitutionnelles. Ce constat "malheureux" tient du fait que la formation
politique et civique ainsi que la notion de bonne gouvernance dans le système
politique de RDC ne sont pas encore correctement appréhendée dans sa vraie
acception par les hommes politiques.

En abordant la résistance de l’exécutif nous avons commencé par souligner


que la séparation des pouvoirs est solennellement consacrée par toutes les
constitutions africaines comme pour conjurer les démons de la confusion des pouvoirs
qui avaient caractérisé la période autoritaire des régimes africains. Mais, à l’épreuve
des faits, la proclamation de ce principe fondamental de la démocratie libérale a de
plus en plus les allures d’une pétition de principe. Dans le cadre du contrôle
parlementaire, la séparation des pouvoirs est en effet vidée de son contenu par la
prééminence du chef de l’Etat dans le fonctionnement des institutions politiques et
l’impunité de gouvernants face aux malversations.

Enfin, la dernière section de notre mémoire s’est donné pour but de


proposer des solutions dans l’optique d’améliorer le travail parlementaire en
République Démocratique du Congo.

Ainsi, nous pensons que l’espoir de cet idéal de la bonne gouvernance ne


peut se réaliser que lorsque les acteurs politiques et le peuple Congolais prendront
conscience de la situation réelle et décideront de mettre fin à la République de
l'impunité, de non respect de la Constitution et des lois de la République. Car à 61 ans
d'indépendance, la RD Congo continue à se rechercher, force est de constater que
malgré l'existence d'une production constitutionnelle, elle n'a encore pas atteint son
objectif, celui d'éradiquer les crises sociales et politiques qui freinent son élan vers le
développement et la bonne gouvernance.

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