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Grammaire et méthodes pour le BAC

Mme Cortade 2020/2021

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

SOMMAIRE

PARTIE 1 : OUTILS DE LA LANGUE

1. Le mot : forme et sens (2de) ..................................................................................................................... 3


2. Le bon usage du vocabulaire (2de) ............................................................................................................ 5
3. Le verbe : temps et modes (2de) ............................................................................................................... 7
4. Les règles d’accord (2de) ........................................................................................................................... 9
5. La phrase (2de) ....................................................................................................................................... 12
6. Les propositions subordonnées (2de) .................................................................................................... 13
ère
7. L’interrogation (1 ) ................................................................................................................................ 16
ère
8. La négation (1 ) ..................................................................................................................................... 18
9. La ponctuation (2de) ............................................................................................................................... 20
10. L’énonciation (2de) .................................................................................................................................. 22
11. Les usages de langue (2de) ...................................................................................................................... 24
12. Les figures de style (2de) ......................................................................................................................... 25
13. Le discours rapporté (2de) ...................................................................................................................... 29
14. Les liens logiques (2de) ............................................................................................................................ 32
15. Récit et description (2de) ........................................................................................................................ 33
16. Information et argumentation (2de) ....................................................................................................... 38

PARTIE 2 : MÉTHODES

1. Le commentaire composé
• Qu’est-ce qu’un commentaire ? ................................................................................................ 40
• Rédiger l’introduction et la conclusion ...................................................................................... 41
• Commenter un texte poétique ................................................................................................... 42
• Commenter un texte théâtral .................................................................................................... 44
• Commenter un texte narratif ..................................................................................................... 47
• Commenter un texte d’idées...................................................................................................... 49
2. La dissertation
• Qu’est-ce qu’une dissertation .................................................................................................... 52
• Se préparer à la dissertation ...................................................................................................... 53
• Lire et analyser un sujet de dissertation .................................................................................... 54
• Bâtir le plan d’une dissertation .................................................................................................. 55
• Développer le plan d’une dissertation ....................................................................................... 57
• Introduire une dissertation ........................................................................................................ 59
• Rédiger un paragraphe de dissertation ...................................................................................... 60
• Intégrer des citations et des références ..................................................................................... 61
• Conclure une dissertation .......................................................................................................... 62
3. L’essai .................................................................................................................................................... 63
4. La contraction de texte ............................................................................................................................ 65
5. Se préparer à l’épreuve orale .................................................................................................................. 67

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LE MOT : FORME ET SENS

Les mots ont une histoire qui explique leur formation et leur signification. Un mot possède une forme
(=graphie) et il a souvent plusieurs sens, donnés par le dictionnaire. On dit qu’il est polysémique. En
fonction du contexte, un mot peut avoir un sens particulier : on parle alors de connotation. Il se rapproche
souvent d’autres mots qui lui ressemblent par leur forme (=homonymes) ou par leur sens (= synonymes).

D’où viennent les mots ?

Autres langues Les mots peuvent venir du latin, du grec, ou d’autres langues. Le mot cheval vient du
latin « caballus », le mot « week-end » est un anglicisme.
Néologismes A l’occasion d’inventions, des mots sont créés : googliser, paddle…

La langue est en constante évolution : des mots disparaissent, d’autres apparaissent.

Comment les mots sont-ils formés ?

Radical Un mot est formé d’un radical auquel on peut rajouter un préfixe (placé avant) ou un
- préfixe suffixe (placé après) : précis > im-précis-ion
- suffixe
Mots composés Deux mots soudés : portefeuille
Deux mots unis par un trait d’union : chou-fleur
Deux mots reliés par une préposition : machine à laver

Des emprunts peuvent également être faits à des langues étrangères : week-end, sandwich, parking…

La forme des mots

Homonymes Mots qui se prononcent de la même façon mais qui ont un sens différent :
Vain/ vingt/ vin/ vint ; ver/vair/vers/ verre/vert : orthographe différente
Élan (animal)/ élan (bond) : orthographe identique
Paronymes Mots qui se ressemblent : Conjecture/conjoncture ; irruption/ éruption

Le sens des mots

Polysémie Un mot qui a plusieurs sens est polysémique :


Devoir= exercice scolaire/ obligation morale
Sens propre/sens J’ai dévoré mon plat (sens propre)/ J’ai dévoré ce roman (sens figuré)
figuré
Synonymes et Accommodant = conciliant
antonymes Accommodant ≠ intransigeant
Connotation Le sens donné par le dictionnaire est le sens dénoté.
La connotation dépend du contexte ou des références culturelles.
Le mot rouge peut ainsi connoter le sang, la révolution, la mort, la passion.

Champ sémantique et champ lexical

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Champ Ensemble des sens d’un mot donnés par le dictionnaire ainsi que les différentes
sémantique connotations possibles.
Champ sémantique de ténèbres : obscurité, ombre, noir, enfer
Connotations : ce qui est incompréhensible, l’obscurantisme
Champ lexical Ensemble de mots qui se rapportent à un même domaine de sens et forment un réseau
qui donne au texte sa cohérence.
Champ lexical de amour :
- mots de la même famille : aimer, amoureux…
- synonymes : passion, affection…
- mots associés par une proximité de sens : coup de foudre, sentiment…

L’étude du lexique est très importante dans un texte. De même, l’étude des champs lexicaux et
sémantiques permet de déterminer les principaux thèmes d’un texte, ceux qui orienteront vers le
commentaire de texte.

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LE BON USAGE DU VOCABULAIRE

Des usages codifiés

• Par la construction grammaticale, certains mots (verbes, adjectifs, adverbes), par nature,
régissent certaines prépositions ou au contraire se construisent directement, sans
préposition.
o pallier quelque chose, se rappeler quelque chose…(verbe + COD)
o se souvenir de quelque chose, s’intéresser à, recourir à…(verbe + COI)
o prêt à ≠ près de… ( Il est prêt à agir ≠ il est près d’arriver)
o à la suite de ou par suite de…
Par l’habitude, certaines expressions sont tellement automatiques qu’elles construisent des clichés. Ainsi
« beau comme un dieu », « avoir une faim de loup », « à l’impossible nul n’est tenu »…
Ces expressions figées ou stéréotypées, c’est-à-dire fréquemment répétées, contribuent à structurer la
langue. Il convient de les connaître pour ne pas les reproduire mécaniquement.

Le bon usage des verbes

Par l’emploi de verbes précis, l’analyse littéraire peut caractériser :

Le travail de l’auteur Les effets du texte Les réactions de lecteur


• Un auteur… • Un texte… • Un lecteur…
- écrit , utilise, emploie, - traite de, repose sur, - remarque, constate,
recourt à, traduit, insiste développe, met en scène, observe, enregistre,
sur, renforce, met en offre, présente, (un enjeu note…
évidence, met l’accent ou un intérêt) - aime, admire, apprécie,
sur, souligne, suggère, comprend, découvre,
développe, construit, • Un mot, une explore, perçoit,
compare, rapproche, expression… reconnaît…
assimile, illustre, - évoque, connote, dénote, - se demande, s’étonne,
oppose… suggère, révèle, prend ou s’interroge…
- décrit, dépeint, dessine, revêt (un sens, une - partage, s’identifie, se
esquisse, caractérise, connotation) projette…
qualifie, représente, - ressent, éprouve, est
transfigure, • Un procédé ému, est touché…
- raconte, retrace, relate, d’écriture ou une - est convaincu, adhère,
évoque, présente, figure de style… souscrit, considère que…
représente, expose - montre, révèle, suggère, - réagit, goûte, est choqué,
- argumente, déclare, atteste, témoigne de, déteste, conteste…
montre, explique, traduit, souligne, met en
indique, définit, désigne, valeur, met en évidence,
mentionne, affirme, met en relief, rend
rappelle, analyse… sensible, donne au texte
- juge, exprime, (une dimension, une
(dés)approuve, avertit, portée…), produit un
met en garde, critique, effet…
dénonce, déplore, met
en cause, conteste, • Un effet…
réfute, ironise sur, vise, - est produit, créé,
dénigre, prône, célèbre, accentué, traduit,
exalte exprimé, souligné,
renforcé par, réside dans,
tient à…

Le bon usage des noms et des adjectifs

Par l’emploi des noms et d’adjectifs précis et variés, l’analyse littéraire peut évoquer et caractériser…

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• Une composition : rigoureuse, harmonieuse, équilibrée, dynamique…


• Un effet : saisissant, dramatique, contrasté…
• Une notation : psychologique, spatiale, temporelle…
• Un rythme : régulier, harmonieux, ample, brisé, vif, rapide…
• Une sensation : auditive, visuelle, douloureuse, aiguë…
• Une signification : psychologique, morale, politique, philosophique…
• Un style : incisif, elliptique, oratoire, familier, soutenu, heurté…
• Une technique : impressionniste, picturale, novatrice, traditionnelle…
• Un thème : original, populaire, historique, fantastique…
• Une tonalité : grotesque, sombre, dramatique, solennelle, ironique…

Dans l’analyse littéraire, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, vous devez utiliser ce vocabulaire lorsque vous
avez à rédiger un commentaire, une dissertation. L’emploi d’un lexique approprié clarifiera votre devoir et
pourra contribuer à obtenir une bonne note.

N’hésitez donc pas à vous servir de ce document.

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LE VERBE : TEMPS ET MODES

La valeur des modes personnels

L’indicatif • Une action certaine Il part bientôt.


Le subjonctif • Une action éventuelle Il est possible qu’il parte bientôt.
• Un souhait ou un ordre Qu’il parte !
L’impératif • Un ordre, un conseil, une Ne pars pas.
interdiction
Le conditionnel • La condition, l’hypothèse S’il le pouvait, il partirait.
• Un futur dans le passé Il a dit qu’il partirait.
• Une éventualité qui ne s’est Il aurait aimé qu’il parte.
pas réalisée
• L’atténuation d’une affirmation Je souhaiterais vous parler.

POUR RAPPEL :

FORMATION DES TEMPS DE L ’IMPERATIF

L’impératif est un mode défectif c’est-à-dire qu’il n’existe qu’à trois personnes : 2ème, 4ème et 5ème. Lorsque
l’on veut exprimer un ordre aux autres personnes, on utilise la béquille de l’impératif « Que » suivie du
subjonctif.
Ex : Qu’il fasse ses devoirs avant de sortir !

A l’impératif, le pronom personnel sujet ne s’exprime pas : Range ta chambre !

Enfin, la 2ème personne ne prend pas de –s- sauf lorsqu’elle est suivie des pronoms « en » et « y » : « Vas-y »,
« Manges-en »

La valeur des modes impersonnels

L’infinitif • Emploi du verbe avec la même Je veux partir.


fonction qu’un nom.
Le participe • P.Présent : action en cours Partant pour Paris, il ne peut pas rester.
• P.Passé : action passée ou état. Partis hier, ils sont déjà revenus.
Le gérondif • Un ordre, un conseil, une Je le saluerai en partant. (=quand je
interdiction partirai)

La valeur des temps de l’indicatif

Présent • Présent d’énonciation Je me demande ce qu’il a fait.


• Présent de vérité générale Qui veut voyager loin ménage sa
monture.
• Présent d’habitude ou itératif Tous les matins, je bois un café.
• Présent de narration ou Je m’éveillais à peine quand soudain, je
historique dans un texte au vois l’heure.
passé Je te rappelle tout à l’heure.
Il est grand et maigre.
• Passé proche ou futur proche

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• Présent de description
Imparfait • Action dans sa durée : Je dormais quand un bruit m’éveilla.
inachevée. Je me levais tous les jours à sept heures.
• Répétition dans le passé.
Passé simple • Fait ponctuel, action achevée Je dormais quand un bruit m’éveilla.
dans le passé (temps du récit)
Passé composé • Action achevée dans le passé Il a commencé à fumer il y a deux ans.
mais en lien avec le présent du
discours.
Futur simple • Actions à venir. Je viendrai demain.
• Supposition ou Sans doute viendra-t-il demain.
recommandation.

L’aspect des verbes

L’aspect est la manière dont se déroule l’action.

Temps Aspect inaccompli de l’action J’en étais encore à l’entrée alors qu’ils
simples avaient déjà entamé le dessert.
Temps Aspect accompli de l’action
composés

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LES REGLES D’ACCORD

En français, la plupart des mots s’accordent avec d’autres- en particulier les noms, les adjectifs
qualificatifs, les participes passés et les verbes. Ces accords obéissent à des règles qu’il est indispensable
de connaître à la fois pour comprendre les autres et se faire comprendre.

L’accord de l’adjectif qualificatif

Règle générale :

Les adjectifs qualificatifs et les participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le(s) nom(s) ou
le pronom au(x)quel(s) ils se rapportent. La plupart des adjectifs qualificatifs prennent un –s- au pluriel.
Mais il y a cependant de nombreuses exceptions et irrégularités.

Les adjectifs invariables :

Les adjectifs de couleur :


o composés : bleu clair, vert bouteille, jaune citron…
o empruntés à une langue étrangère : auburn
o issus d’un nom : orange, crème, kaki…sauf rose, fauve, mauve, pourpre, écarlate qui
s’accordent.
Les adjectifs utilisés adverbialement : « La boîte sonne creux », « la pluie tombe dru ».
Les adjectifs ethniques : « Des femmes esquimau »
Certains éléments latins et grecs qui entrent dans la composition d’adjectifs : « des tragi-comédies »,
« des pseudo-latinismes »
Certains adjectifs de formation expressive : riquiqui/ gaga/ rococo/ baba/sensas
Les éléments employés comme adjectifs de manière occasionnelle :
o « Des femmes bien »/ les roues arrière/ des places debout…
o extra/maxi/mini/super/ultra
o les noms lorsqu’ils sont employés adjectivement : des livres bon marché…

Quelques cas particuliers

Demi/ semi/mi : à condition qu’il ne soit pas nom (Il boit des demis/ Ce clocher sonne les heures et les
demies) ne s’accorde en genre que lorsqu’il est placé après (Quatre heures et demie)

Nu : est invariable devant « jambes, pieds, bras, tête » et se joint par un trait d’union. Il est également
invariable dans la locution adverbiale « à nu ». On écrit traditionnellement « nue-propriété » et « les nus-
propriétaires ». Placé derrière le nom, « nu » s’accorde normalement.

Nouveau : est invariable devant un adjectif ou un participe et s’y joint par un trait d’union. Devant un nom,
il est considéré comme un adjectif et il est variable (Les nouveaux mariés. De nouveaux riches). « Nouveau-
né » fait exception à la règle.

Possible : est invariable avec les déterminants « le plus, le moins possible, le meilleur »…quand il est placé
devant un nom « Je voudrais le plus possible de pommes »

Fort : est invariable dans l’expression « se faire fort de »


Plein : lorsqu’il précède un nom, lui-même précédé d’un article ou d’un déterminant, est préposition et ne
varie pas. (« Il avait des billes plein les poches »)

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Feu : ici, en tant qu’adjectif dans le sens de « défunt », s’accorde s’il est placé entre l’article défini / adjectif
possessif et le nom « La feue Reine d’Espagne »/ « Sa feue mère » mais reste invariable dans les autres cas
« Feu la Reine d’Espagne »

Flambant neuf : en principe, « Flambant » reste invariable et « neuf » s’accorde ou non avec le nom (Des
voitures flambant neuves » ou « Des voitures flambant neuf »)

Franc de port : est invariable s’il se rattache au verbe « Il a envoyé franc de port les derniers colis » mais « Il
a reçu ces colis franc de port ».

Grand : reste invariable dans certaines constructions « Des grand-mères/ Des grand-tantes »

Règles spécifiques

Adjectifs en –al • Ils prennent un –x, sauf bancal, banal, fatal, tonal, prénatal, cérémonial,
et en -eau fractal, naval qui prennent un –s : de beaux enfants, des endroits banals.

L’accord du verbe

Règle générale :

Le verbe s’accorde en personne et en nombre avec son sujet. Attention au sujet postposé (placé après le
verbe)

Règles spécifiques

Plusieurs sujets Le verbe se met au singulier s’il renvoie à l’action de l’un des sujets (un

reliés par ni ou cahier ou un classeur suffira) et au pluriel s’il renvoie à l’action des deux
ou sujets (ni l’un ni l’autre ne viendront)
Sujets reliés • Le verbe se met au singulier si les sujets sont séparés par une virgule, (c’est
par comme, une comparaison). Sinon, il se met au pluriel (il y a coordination).
ainsi que, de Le papier, comme le verre, se recycle./ Le papier comme le verre se recyclent.
même que
Après on, • Le verbe se met au singulier. Chacun part de son côté.
aucun et
chacun

L’accord du participe passé

Participe passé employé avec • Il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Ils ne
l’auxiliaire être et les verbes d’état sont pas donnés au hasard.
(paraître, sembler, demeurer…)
Participe passé employé avec • Il s’accorde en genre et en nombre avec le COD si et
l’auxiliaire avoir seulement si celui-ci est placé devant l’auxiliaire. J’ai
créé mes principes./ Je les ai créés.
Participe passé dans un verbe • Il s’accorde avec le pronom réfléchi placé avant le verbe,
pronominal seulement si ce pronom est COD : Elle s’est lavée/ Ils se
• S’il est réfléchi ou sont succédé.
réciproque • Il s’accorde avec le COD : Des règles que je me suis
• S’il y a un COD prescrites.

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autre que le
pronom réfléchi
avant le verbe
• S’il est
essentiellement • Il s’accordent avec le sujet : Ils se sont enfuis.
pronominal ou
pronominal de
sens passif

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LA PHRASE

Structure des phrases

Une phrase peut être :

Non verbale ou averbale • Absence de verbe conjugué : La France avec les Bleus !
• Un seul verbe conjugué soit une seule proposition :
Simple « C’était vers les dernières années de la Restauration. »
Barbey d’Aurevilly
• Plusieurs verbes conjugués donc plusieurs propositions
Complexe qui peuvent être reliées par :
• Juxtaposition (reliées par un signe de ponctuation) :
Le chien aboie, la caravane passe.
• Coordination (reliées par une conjonction de
coordination) :
Le chien aboie car la caravane passe.
• Subordination (reliées par une conjonction de
subordination quand, lorsque, puisque…ou un pronom
relatif qui, que, quoi, dont… ):
Le chien aboie parce que la caravane passe.

Types et formes de phrases

Trois types de phrases se combinent avec quatre formes de phrases :

• Type déclaratif : • Forme passive


Elles levèrent le siège. Le siège fut levé par les bonnes à l’entrée de la nuit.
• Type impératif : • Forme impersonnelle
Levez le siège. Il faut lever le siège à l’entrée de la nuit.
• Type interrogatif : • Forme négative
Levèrent-elles le siège ? Elles ne levèrent pas le siège à l’entrée de la nuit.
• Forme exclamative
Elles levèrent le siège à l’entrée de la nuit.

Une phrase simple n’est formée que d’une seule proposition : cette proposition est appelée proposition
indépendante.

Dans une phrase complexe, il peut y avoir plusieurs propositions indépendantes ou une proposition
principale et une ou plusieurs propositions subordonnées.
Exemples :
• Le chien aboie et se précipite au portail. > phrase complexe, deux propositions indépendantes.
• Le chien aboie parce qu’il a entendu du bruit. > phrase complexe, une proposition principale et une
proposition subordonnée.

Dans cette dernière phrase, la proposition « parce qu’il a entendu du bruit » ne peut pas être utilisée toute
seule sinon elle perd tout son sens, elle n’est donc pas autonome mais elle dépend d’une autre proposition,
elle est subordonnée à une autre proposition.

De plus, elle est reliée à la proposition qui la précède par une conjonction de subordination : c’est donc
une proposition SUBORDONNEE.
La proposition dont dépend la subordonnée est appelée proposition PRINCIPALE.

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LES PROPOSITIONS SUBORDONNEES

On distingue trois types de subordonnées :


- Les relatives
- Les complétives
- Les circonstancielles

1. Les propositions subordonnées relatives

La proposition subordonnée relative est toujours introduite par un pronom relatif simple ou complexe qui
a une double fonction dans la proposition qu’il introduit :
Ø il est sujet, complément d’objet ou complément prépositionnel de la
subordonnée qu’il introduit.
Ø il marque le début de la subordonnée.

Exemples :
Je fais un problème. Ce problème est difficile. = Je fais un problème [qui est difficile.]
S S
> « Qui » est le premier mot de la subordonnée et il est sujet de la subordonnée.

Je lis un livre. Ma sœur m’a offert ce livre. = Je lis un livre [que ma sœur m’a offert.]
COD COD

Ce sont des parentes éloignées. Je n’ai plus de nouvelles de ces parentes éloignées. = Ce sont
Ct prépositionnel
des parentes éloignées, [desquelles je n’ai plus de nouvelles.]
Ct prépositionnel

Mots • Pronoms relatifs simples (qui, que, quoi, dont, où) + pronoms relatifs
introducteurs composés ( lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, auquel, à laquelle,
auxquels, auxquelles, duquel, de laquelle, desquels, desquelles, …)
• Composés de quel
• Le pronom relatif a toujours une fonction.
Fonction de la v S’il y a un antécédent dans la prop.principale, (expansion du nom), elle est
subordonnée complément du nom de la principale.
v S’il n’y a pas d’antécédent dans la proposition principale, elle est sujet, COD ou COI
du verbe de la principale, ou complément circonstanciel.

Exemple : Je vois des enfants [dont les yeux brillent.]


Prop.principale Prop.subordonnée relative/CDN « enfants » (« enfants » = antécédent)
« dont » est CDN « yeux »

2. Les propositions subordonnées complétives :

On les appelle ainsi parce qu’elles ont pour fonction de compléter un verbe.
Dans cette catégorie, on distingue les complétives introduites par la conjonction « que » (ce sont les
conjonctives), les propositions infinitives et les propositions interrogatives indirectes.

A. Les conjonctives :
Les conjonctives sont, le plus souvent, introduites par la conjonction de subordination « que ». Elles se
trouvent après des verbes tels que dire, raconter, déclarer, raconter, savoir, juger, penser, croire,
vouloir, ordonner, désirer, tolérer, avoir peur, craindre, sentir…
Certains de ces verbes sont suivis de l’indicatif mais d’autres sont suivis, impérativement, du subjonctif.

Exemples :

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Nous savons que la Terre est ronde.


Prop. Sub. Conjonctive, COD, verbe à l’indicatif
Je veux que tu fasses tes devoirs.
Prop. Sub. Conjonctive, COD, verbe au subjonctif

Après des constructions impersonnelles comme Il arrive… , Il se peut…, Il semble…, Il faut…, on trouve
aussi une conjonctive. On dit alors que la conjonctive est la suite de la tournure impersonnelle.

Très souvent, les conjonctives sont complément d’objet direct mais elles peuvent aussi être sujet (elles
sont alors toujours au subjonctif) ou complément d’objet indirect (elles sont alors introduites par « à ce
que » ou « de ce que »).

Exemples :

Qu’il vienne m’étonnerait beaucoup.


Prop. Sub. Conjonctive, sujet

Je veille à ce qu’il ne se couche pas trop tard.


Prop. Sub.conjonctive, COI

Je me réjouis de ce qu’il soit venu.


Prop. Sub.conjonctive, COI

B. Les propositions subordonnées infinitives :

Dans certaines propositions subordonnées, le verbe se met à l’infinitif : c’est ce que l’on appelle des
propositions subordonnées infinitives.

Une proposition subordonnée doit remplir deux conditions pour être infinitive:
• Elle doit être le complément de l’un des verbes suivants : faire, laisser, ou complément d’un verbe
de perception tel que : entendre, voir, sentir, ou encore complément d’un verbe de mouvement :
conduire, envoyer, emmener…
• Elle doit avoir un sujet différent du sujet de la proposition principale.

Exemples :

• J’entends [les oiseaux chanter.]

« J’ »= sujet de la proposition principale « J’entends »


« Entends » = verbe principal conjugué au présent de l’indicatif.
« Les oiseaux » = sujet de la subordonnée « les oiseaux chanter »
« chanter » = verbe de la proposition subordonnée.
Ø Ce verbe est à l’infinitif et a un sujet différent de celui de la principale. De
plus, la proposition principale dépend d’un verbe de perception donc, dans ce
cas, on peut dire que la proposition entre crochets est une proposition
subordonnée infinitive.

C. Les propositions subordonnées interrogatives indirectes

Elles sont le résultat de la transformation d’une question dans un passage de discours direct au discours
indirect.

Exemples :
La mère demanda à sa fille : « Quand rentreras-tu de Bordeaux ? » = question dans un passage au
discours direct.

> Dans un discours indirect, cette phrase serait transformée ainsi : La mère demanda à sa fille quand elle
rentrerait de Bordeaux. = la phrase a été transposée au discours indirect, l’interrogative directe a donc
été transformée en proposition subordonnée interrogative indirecte.

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3. Les propositions subordonnées circonstancielles

Ces subordonnées sont très hétérogènes : certaines sont mobiles, d’autres non. Elles sont toutes
introduites par une conjonction ou une locution conjonctive et expriment :
• La cause
• La conséquence
• Le temps
• La condition
• Le but
• Le lieu…

Exemples :
Tu viendras quand tu le voudras. = prop. sub. circonstancielle de temps.

Il était si ému qu’il en pleurait. = prop. sub. circonstancielle de conséquence.

Le jeune apprenti a travaillé tard hier pour que son patron le félicite. = prop. sub. circonstancielle de but.

MEMO :

• Une phrase complexe contient autant de propositions subordonnées


que de verbes conjugués.
• Une proposition subordonnée est une proposition qui dépend d’une
autre proposition et qui ne peut pas être utilisée toute seule.
• Pour être subordonnée, une proposition doit être reliée à la proposition
principale par un mot subordonnant : un pronom relatif, un terme
interrogatif ou une conjonction de subordination.

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L’INTERROGATION

L’interrogation permet d’exprimer une recherche, une demande d’informations. Elle se traduit sous la
forme de phrases simples ou de propositions subordonnées (interrogatives indirectes). Sa structure
grammaticale varie selon le niveau de langue. Fréquente à l’oral où elle se distingue par une intonation
particulière, elle apporte de la variété à l’écrit où elle permet d’interpeller le lecteur.

L’INTERROGATION DIRECTE

Langue familière Langue courante Langue soutenue


- Simple - Périphrase ou locution - Inversion du sujet simple
intonation interrogative « est-ce que ». (verbe + pronom)
montante - Point d’interrogation à l’écrit. Ex : « Comprenez-vous le
- Point Ex : Est-ce que vous comprenez le français, français, Madame ? »
d’interrogation Madame ? - Inversion du sujet
à l’écrit complexe
Ex : Vous comprenez le Ex : « Madame comprend-elle
français, Madame ? le français ? »

Les mots interrogatifs sont :

Des pronoms À qui Madame de Tubéreuse parle-t-elle ?


Que disent-elles ?

Des déterminants, qui s’accordent en genre Quel est cet homme ? Quelles sont ces femmes ?
et en nombre avec le nom auquel ils se
rapportent.

Des adverbes (où, quand, combien, pourquoi, Combien de personnages cette scène d’exposition
comment) comporte-t-elle ?

Attention :
- L’inversion du sujet exige, dans certains cas, un –t- dit euphonique (pour la qualité du son) placé entre
tirets : Parle-t-il ?
- On n’ajoute pas de –t- aux verbes se terminant par t ou d : Que dit-elle
- Est-ce que interdit l’inversion du sujet.

L’INTERROGATION INDIRECTE

Elle est amenée par une proposition [Elle vérifie] si Irène comprend le français.
principale qui comporte un verbe
introducteur : se demander, ignorer, ne pas
savoir, vérifier, comprendre + un mot
introducteur (si, où, qui, quand, comment…)
Cette proposition est une subordonnée COD Elle ignore [si Irène comprend le français.]
de la proposition principale. Elle est appelée
« complétive »

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

L’emploi des pronoms de la subordonnée Tu viens demain ? (interrogation directe)


dépend de la principale. Il lui demande s’il vient demain. (interrogative
indirecte)
Le temps et les indications temporelles de la Tu viens demain ? (interrogation directe)
subordonnée dépendent du verbe Il lui demanda s’il viendrait le lendemain.
introducteur. (interrogative indirecte)

Elle n’entraîne pas par elle-même de point Elle ignore si Irène parle français. (point final car la
d’interrogation : la ponctuation de la phrase prop. principale est déclarative)
dépend de la proposition principale. Pouvez-vous me dire si Irène parle français ? (point
d’interrogation car la prop. principale est
interrogative : Pouvez-vous…)
Elle ne permet pas l’inversion du sujet. Elle souhaite savoir si Irène parle français.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

LA NEGATION

La forme négative se combine avec tous les types de phrases et peut se combiner avec d’autres formes.
La négation s’exprime dans les phrases négatives mais aussi dans les phrases affirmatives (procédés
lexicaux).

Le ne explétif n’a pas une valeur négative et n’est pas obligatoire. On le trouve dans certaines
subordonnées
- après un verbe exprimant la crainte ou la défense
- circonstancielles introduites par avant que, de peur que, à moins que.
- Comparative d’inégalité : moins que, plus que.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
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Placées dans une même phrase, deux négations s’annulent.

CONNAISSANCE STYLISTIQUE
A quoi sert l’expression de la négation ?

- NIER : de façon descriptive ou pour exprimer un avis contraire (une opposition).


- EXPRIMER un ordre ou une demande de façon atténuée.
- IRONISER : faire appel à l’implicite en disant le contraire de ce que l’on veut faire comprendre.

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Mme Cortade 2020/2021

LA PONCTUATION

La ponctuation est l’ensemble des signes graphiques qui contribuent à rendre la phrase compréhensible à
l’écrit. Elle apporte de la clarté et de l’expressivité en séparant les éléments qui composent le texte. Elle
constitue aussi une aide précieuse lors de la lecture orale d’un texte écrit. Elle signale, en effet, des pauses
plus ou moins marquées, et entraîne des variantes mélodiques (montée ou descente de l’intonation).

AU NIVEAU DU MOT

• Majuscule : au début des noms propres, Un Français/ un couturier français/ l’État (la
des noms de peuples, d’institutions. nation)/ l’état (la situation)

• Apostrophe : marque toujours l ‘élision Va-t’en (t’= pronom réfléchi du verbe s’en aller)
(suppression) d’une voyelle. Pense-t-elle (t euphonique entre deux voyelles)

• Trait d’union : Quatre-vingt-deux


• Présent dans l’écriture des Deux cents
nombres inférieurs à 100. Mille deux cent trente-trois
• Nécessaire pour couper les mots
en fin de ligne (entre deux Tremble-ment
syllabes, deux consonnes Ter-reur
identiques sans isoler de voyelle M’entraî-ner
seule)
• Soulignement : pour un titre • Le Blé en herbe, Madame Bovary
d’œuvre en écriture manuscrite.
• Italiques : pour un titre d’œuvre • Le Blé en herbe, Madame Bovary
au clavier
• Guillemets : pour le discours
direct.

AU NIVEAU DU MOT

• Point : à la fin d’une phrase Il est temps qu’elle s’arrête.


déclarative A-t-elle fini de grandir ?
• Point d’interrogation : à la fin
d’une phrase interrogative ou
d’une brève question directe
insérée dans une phrase. Comme elle est grande !
• Point d’exclamation : à la fin
d’une phrase exclamative ou
d’une brève exclamation
insérée dans une phrase.
• Majuscule : en début de phrase Son chandail reprisé en témoignait…Il est temps
(après un point, un point qu’elle s’arrête.
d’interrogation ou des points de
suspension qui marquent une
fin de phrase)
• Point-virgule : démarque des « Ici, elle voulut m’interrompre ; mais je ne lui en
propositions, mais pause moins laissai pas le temps. » (Laclos)
forte qu’avec le point.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

• Virgule : « Sa fille, Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était


• sépare les mots ou groupes de haute en couleurs, fraîche, grasse, appétissante. »
mots dans une énumération, ou (Voltaire)
isole un complément
circonstanciel ;
• ne doit pas en principe séparer
le sujet du verbe.
• ni la sub. complétive du verbe
dont elle dépend.

• Tiret : « Tu vas à la pêche, Vinca ? »


• Signale une nouvelle réplique au « Ses fils étaient devenus- Georges surtout- de bons
d.direct exécutants. » (J.-P.Sartre)
• Double, il a la même fonction
qu’une parenthèse.
• Deux-points : « Ce dernier continuait : « Vous pourrez aider à
• Introduisent le d.direct danser les gens qui dansent. » » (Pascal Quignard)
• Marquent un lien logique : « Un objet noir se détachait. Je m’approchai : c’était
annoncent une cause, une une main, une main d’homme. » (Guy de
explication, une conséquence… Maupassant)
• Points de suspension : signalent « On vient…c’est elle…ce n’est personne. »
un propos inachevé, une (Beaumarchais)
hésitation, une pause…
• Crochets : signalent une coupe La phrase : « Et ces deux havenets sur l’épaule […]
ou une modification effectuée oui ou non ? » traduit les pensées de Vinca.
dans une citation

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Mme Cortade 2020/2021

L’ÉNONCIATION

L’énonciation est l’acte par lequel quelqu’un parle ou écrit. Le locuteur (ou énonciateur, ou narrateur dans
un texte narratif) s’adresse à un destinataire dans une situation donnée, la situation d’énonciation.
L’énoncé peut garder des traces, des indices de cette situation, et le locuteur choisir d’affirmer sa présence
dans son énoncé : l’énoncé sera alors ancré dans la situation d’énonciation. Il peut au contraire préférer
s’effacer : l’énoncé sera alors coupé de la situation d’énonciation.

ENONCE ANCRE DANS LA SITUATION


ENONCE COUPE DE LA D’ENONCIATION
SITUATION D’ENONCIATION

Dans ce cas, l’énonciateur et le destinataire


partagent la même situation d’énonciation.
Dans ce cas, l’énonciateur et le destinataire
- Pronoms personnels utilisés : tous
ne partagent pas la même situation
les pronoms peuvent être utilisés.
d’énonciation.
ème - Temps verbaux : imparfait, passé
- Pronoms personnels utilisés : 3
composé, présent, futur ou autres
personne du singulier ou du pluriel
- Temps verbaux : imparfait, passé temps SAUF le passé simple.
simple, passé antérieur, plus-que- - Indices spatio-temporels relatifs à
celui qui parle : ici, à gauche, à
parfait, conditionnel, présent
droite, là-bas, chez nous…/
atemporel (vérité générale,
maintenant, dans deux jours, la
historique…)
semaine prochaine, hier, la semaine
- Indices spatio-temporels
dernière…
indépendants de celui qui parle : en
1857, la veille, le lendemain, la - Indices de jugement et d’émotion
semaine suivante, la semaine présents : (expression du doute,
précédente…/ à Port-Vila, en jugement de valeur, phrases
interrogatives ou exclamatives…)
Amazonie…
- Indices de jugement et d’émotion
absents

Ex : Demain, j’irai au marché du centre du


village.

Ex : La route n’était plus qu’un bourbier,


et ils avaient encore trois ou quatre
kilomètres avant d’atteindre le centre de
la cité.

Les énoncés ancrés dans la situation d’énonciation se - les textes argumentatifs, qui énoncent un point de vue
rencontrent tout particulièrement dans les textes personnel
littéraires qui insistent sur la présence de l’énonciateur. - les dialogues
- la poésie lyrique, qui met en scène l’expression du moi
- l’écriture épistolaire
Les énoncés coupés de la situation d’énonciation se - les textes de fiction à la 3° personne (romans, contes,
rencontrent principalement dans : fables, épopées) ;
- les biographies ;
- les textes d’historiens
- les énoncés de vérité générale dans des textes
informatifs, explicatifs ou argumentatifs.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

ATTENTION

Un même texte peut faire alterner un énoncé ancré dans la situation d’énonciation et un énoncé coupé de
la situation d’énonciation : un roman à la 3ème personne peut contenir des dialogues au discours direct ;
l’auteur d’une lettre peut se mettre à raconter une histoire, etc.
Souvent, dans un même texte narratif, le narrateur peut tantôt affirmer sa présence, tantôt la masquer.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

LES USAGES DE LA LANGUE

Un même message peut être délivré selon les niveaux de langue différents. Ceux-ci varient en fonction des
circonstances, du locuteur, du destinataire et de l’objectif du message : la langue peut être familière,
courante ou soutenue.
Tout locuteur, à l’oral comme à l’écrit, doit adapter son niveau de langue à une situation de
communication donnée. La langue peut en outre être utilisée de différentes façons, selon l’origine sociale,
culturelle ou géographique du locuteur.

Familier Courant Soutenu


Vocabulaire Pauvre, termes Usuel, neutre. Rare, riche, précis et
populaires, argot. Compréhensible par recherché.
tous.
Temps et modes Présent Temps simples et Tous les temps et tous
Futur composés de l’indicatif les modes, y compris le
Passé composé de (sauf le passé simple) subjonctif imparfait et
l’indicatif Subjonctif présent. plus-que-parfait, et le
passé simple de
l’indicatif.
Particularités Propositions et phrases Syntaxe correcte. Phrases complexes,
syntaxiques juxtaposées et Phrases complexes. souvent longues.
coordonnées, élisions, Inversion sujet-verbe
négation sans « ne », dans les questions.
pas d’inversion sujet- Règles grammaticales
verbe dans les parfaitement
questions, reprise d’un respectées.
groupe nominal par un
pronom, répétitions,
fautes de construction.
Figures de style Métaphores, Peu de figures de style. Nombreuses figures de
périphrases, répétitions, style : métaphores,
fautes de construction. litotes, métonymies.
Exemples Pas d’accord, mais alors Je ne suis pas d’accord Je ne partage nullement
là, pas d’accord du tout ! avec vous. votre avis.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

LES FIGURES DE STYLE

Une figure de style est un procédé qui consiste à rendre ce que l’on veut dire plus expressif, plus
impressionnant, plus convaincant, plus séduisant...Elle est utilisée en littérature, dans les beaux discours
mais aussi dans le langage courant. Autrement dit, une figure de style permet de créer un effet sur le
destinataire d’un texte (écrit ou parlé).

LES FIGURES PAR ANALOGIE (ELLES PERMETTENT DE CREER DES IMAGES) :

Elle établit un rapport de ressemblance entre deux


Comparaison Ex : Gaston est aussi aimable qu'une porte de prison.
éléments (le comparé et le comparant), à l’aide d’un outil
de comparaison (comme, ainsi que, plus... que, moins... Ses yeux verts ressemblaient à deux pures émeraudes.
que, de même que, semblable à, pareil à, ressembler, on
dirait que...) La terre est bleue comme une orange. (Eluard)

C’est une comparaison sans outil de comparaison. Les Ex : Quel ours !


Métaphore
termes y sont pris au sens figuré. Il pleut des cordes.
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles (V.Hugo)

Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une
Personnifi- Ex : La forêt gémit sous le vent.
personne.
cation
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux – Et je l'ai
trouvée amère. (Rimbaud)

Elle représente de façon concrète et imagée les divers


Allégorie Ex : Hiver, vous n'êtes qu'un vilain ! Eté est plaisant et
aspects d’une idée abstraite. Elle se repère souvent grâce à
l’emploi de la majuscule. Processus de symbolisation, par gentil... (Charles d'Orléans)
personnification.
Allégorie en image : La Liberté guidant le peuple
(tableau d'Eugène Delacroix)

N.B. : Quand une comparaison ou une métaphore est tellement utilisée qu’elle devient usée et banale, elle se
transforme :

- en expression lexicalisée : Ex : fondre en larmes, prendre ses jambes à son cou ; verser des torrents de
larmes ; être doux comme un mouton, une bouche d'égout, les bras d'un fauteuil...

- en cliché : Ex : des cheveux d’or ; un cœur de pierre... Les figures de substitution (Elles remplacent un terme
par un autre terme ou par toute une expression).

LES FIGURES PAR SUBSTITUTION (REPOSENT SUR LE REMPLACEMENT DE CERTAINS TERMES PAR D’AUTRES) :

Métonymie Elle remplace un mot par un autre Ex : Je viens de lire un Zola. / Boire un verre./ Il est
mot selon un lien logique, par une premier violon à l’orchestre de Paris..
relation analogique.
La table 12 s'impatiente./ C'est une décision de l'Elysée.

Synecdoque Elle consiste à désigner la partie Ex : Les voiles disparurent à l’horizon./ La France a
pour le tout (et le tout pour la gagné par 2 à 0 contre l'Italie.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

partie), ainsi que la matière pour Les deux escrimeurs croisèrent le fer. / Revêtir un vison.
l’objet et le particulier pour le
général.. C'est un cas particulier de
la métonymie.

Périphrase Elle remplace un mot par une Ex : La Venise du Nord ( = Bruges) /Le roi des animaux.
expression qui le définit. Un
La ville rose ( = Toulouse ) /La langue de Shakespeare (
simple mot est remplacé par des
= anglais )
éléments de phrase plus
complexes, jouant sur l'implicite.

LES FIGURES DE L’INSISTANCE OU DE L’ATTENUATION (REPOSENT SUR LA REPRISE DE TERMES ET SERVENT A SOULIGNER
UNE IDEE OU UNE NOTION)

Hyperbole Elle consiste à exagérer. Elle donne Ex : Je meurs de soif./ Un vent à décorner les
du relief pour mettre en valeur une bœufs./ C'est trop bon !
idée, un sentiment.

Accumulation Énumération plus ou moins longue de Ex : Adieu, veau, vache, cochon, couvée. ( La
termes. ( excès, amplification ) Fontaine ) /Rien n’était si beau, si leste, si
brillant, si bien ordonné que les deux armées.
Les trompettes, les fifres, les hautbois, les
tambours, les canons formaient une harmonie
telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. (Voltaire)

Gradation C’est une énumération de termes Ex : Va, cours, vole et nous venge ! (Corneille)/ Je
organisée de façon croissante ou me meurs, je suis mort, je suis enterré.
décroissante. (Molière) /C’est un roc !... c’est un pic !... c’est un
cap ! Que dis-je, c’est un cap ?...c’est une
péninsule ! (Rostand)

Euphémisme Elle consiste à atténuer l’expression Ex : Il nous a quittés ( = mort ) / Les non
d’une idée, d’un sentiment (pour ne voyants. /Aller au petit coin /Mon épouse est un
pas déplaire ou choquer). peu enveloppée./ Je lui ai chatouillé les côtes.( =
battre )

Litote Elle consiste à dire moins pour faire Ex : Va, je ne te hais point. (Corneille) /Il n'est
entendre plus. pas sot, cet enfant !

On ne mourra pas de faim aujourd’hui./ Je ne dis


pas non ( = J'accepte volontiers )

Anaphore Répétition de(s) même(s) terme(s) Ex : Coeur qui a tant rêvé,


en début de plusieurs phrases, de

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Grammaire et méthodes pour le BAC
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plusieurs vers, de plusieurs Ô coeur charnel, Ô coeur inachevé, Coeur éternel


propositions. On martèle ainsi une ( Charles Péguy )
idée, on insiste, on souligne.

Parallélisme Répétition de la même construction Ex : Innocents dans un bagne, anges dans un


de phrase (autrement dit de la même enfer (Hugo) /Femme nue, femme noire, / Vêtue
structure syntaxique). de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est
beauté. (Senghor)

Question oratoire Affirmation déguisée sous la forme Ex : Ne suis-je pas adorable ? /Comment mon
/rhétorique d’une question. ( question dont ont client a-t-il pu tuer sa femme, alors qu’au
connait la réponse ) moment du crime, il était à mille kilomètres ?

LES FIGURES D’OPPOSITION (REPOSENT SUR LE RAPPROCHEMENT DE DEUX TERMES CONTRAIRES ET METTENT EN
VALEUR UN CONTRASTE OU UNE CONTRADICTION)

Antithèse Opposition très forte entre deux Ex : Qui aime bien châtie bien. /Ici c’était le paradis,
termes. ailleurs l’enfer. (Voltaire) /Je sentis tout mon corps et
transir et brûler. (Racine)

Oxymore Deux termes, unis grammaticalement, Ex : Un silence assourdissant ( Camus ) /Elle se hâte avec
s’opposent par leur sens. L'union de lenteur ( La Tortue de La Fontaine )
mots contraires frappe l'imagination. La Bête humaine d’Emile Zola
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille)

Antiphrase Elle exprime une idée par son Ex : Tu as eu un zéro en histoire ? Ah, bravo ! /Je suis dans
contraire dans une intention ironique. de beaux draps !
On dit le contraire de ce qu'on pense.

Chiasme Deux expressions se suivent, mais la Ex : Il y a de l’Urgo dans l’air, il y a de l’air dans Urgo./ Il
deuxième adopte l’ordre inverse (A – B faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
/ B’ – A’) (Molière)/ Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
(Pascal)

Paradoxe Il énonce une opinion contraire à l’idée Ex : Les premiers seront les derniers. / In vino veritas./ De
commune, afin de surprendre, de nombreux enfants au Q.I. très élevé sont en échec scolaire.
choquer, d’inviter à la réflexion.

LES FIGURES DE RUPTURE :

Anacoluthe Rupture de construction syntaxique. Ex : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face de la
terre en eût été changée. (Pascal)

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup,


brisée comme un verre. (A. Bertrand)

Ellipse Absence d’un ou de plusieurs mots. Ex : L’Oréal, parce que je le vaux bien. /La Tunisie, mon papa
et plouf !

Zeugma Rapprochement d’un mot concret et Ex : Il prit du ventre et de l’importance.


d’un mot abstrait dans un même
énoncé.

LES FIGURES QUI JOUENT SUR LES SONS

Assonance Répétition d’un même son de voyelle Ex: Les sanglots longs
dans une même phrase ou dans un Des violons
ensemble de vers. De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone (Verlaine )
Allitération Répétition du même son de Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
consonne, écho vocalique de (Racine) /Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser
consonnes. sans son chien.

Paronomase Rapprochement de deux homonymes Ex. : Il n’y a que Maille qui m’aille ! /Qui se ressemble
(qui se prononcent pareil) ou de s’assemble. /Mangeons bien, mangeons bio !
deux paronymes (qui se prononcent
presque pareil)

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

LE DISCOURS RAPPORTÉ

RECIT = DISCOURS/ PAROLES RAPPORTEES


Le narrateur prend à Le narrateur rapporte les paroles des
son compte la personnages. Pour cela, il dispose de 4
narration. formes différentes de discours.

STYLE / DISCOURS DIRECT

Au style direct, on rapporte exactement les paroles d’un personnage, telles qu’elles ont été prononcées.
- On utilise donc la ponctuation du dialogue ( : « - )
- On conserve les temps verbaux utilisés par le personnage dont on rapporte les propos.
- On garde également les personnes, les marques de lieu et de temps qu’il avait choisies.
- Enfin, on conserve toutes les caractéristiques vivantes du langage oral : apostrophe, interjection, exclamation…

Ex : Le professeur m’a dit : « Oh ! C’est un travail bâclé, je ne suis pas satisfait de toi. »

Conseils pour écrire un dialogue :


- Ne vous trompez pas sur la ponctuation :

« Après tout, qu’est-ce que ça peut foutre ? fit-il. C’est extrêmement regrettable mais je n’ai plus le choix.
- Tu vas me tuer ?
- Je n’ai pas le choix, répond l’autre.
- Alors dans ce cas, adieu. » lâcha-t-il avant de
partir.
d’après Léo Malet

- N’écrivez jamais de répliques inutiles.


Par exemple :
« Bonjour, dit-il.
- Bonjour » répondit-elle.

=> Utilisez dans ce cas le dialogue narrativisé : Ils se saluèrent.

- Variez les verbes de parole

STYLE / DISCOURS INDIRECT

Au style indirect, on intègre les paroles d’un personnage sans interrompre le récit, dans une proposition subordonnée.
- La ponctuation du discours direct disparaît donc (« - ?!). Toutes les phrases deviennent déclaratives.
- Les temps verbaux deviennent ceux du récit, en respectant les règles de concordance des temps.
- Les marques de personnes grammaticales (adjectifs possessifs, pronoms personnels, pronoms possessifs) dépendent de celui
qui rapporte les paroles.
- Les marques de temps et de lieu sont modifiées.
- Les caractéristiques du langage oral disparaissent.

Ex : Le professeur m’a dit que c’était un travail bâclé, qu’il n’était pas satisfait de moi.

Concordance des temps

Si le verbe introducteur est au passé (passé composé, passé simple, imparfait, plus-que-parfait, passé antérieur) la
concordance des temps doit être appliquée.

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STYLE DIRECT STYLE INDIRECT

Présent (Il disait : « Je suis… ») Imparfait (il disait qu’il était…

Passé composé (Il disait : « Je suis allé… ») Plus-que-parfait (Il disait qu’il était allé…)

Futur simple (Il disait : « Nous comprendrons… ») Conditionnel de l’indicatif (Il disait que nous
comprendrions…)

Futur antérieur (Il disait : « Nous serons partis… ») Conditionnel passé de l’indicatif (Il disait que nous serions
partis…)

Impératif (« Venez ! ») Infinitif (Il nous ordonnait de venir)

Subjonctif présent (Il disait : « Il faut que nous sachions ») Subjonctif présent (Il disait qu’il fallait que nous sachions)
OU
Subjonctif imparfait (Il disait qu’il fallait que nous sussions)

Subjonctif passé (Il disait : « Il faut que nous soyons Subjonctif passé (Il disait qu’il fallait que nous soyons
partis… ») partis)
OU
Subjonctif plus-que-parfait (Il disait qu’il fallait que nous
fussions partis)

Les marques de temps et de lieu

Style direct Style indirect

Ici A cet endroit

Aujourd’hui Ce jour-là

Hier La veille

Avant hier L’avant-veille

Il y a trois jours Trois jours auparavant

Demain Le lendemain

Après-demain Le surlendemain

Dans trois jours Trois jours plus tard

L’année dernière Il y avait un an

L’année prochaine Dans un an de cela / l’année


suivante

Les subordonnées du style indirect

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Grammaire et méthodes pour le BAC
Mme Cortade 2020/2021

Lorsqu’on a transformé une phrase déclarative ou exclamative, on obtient une subordonnée complétive COD du verbe
introducteur.

Ex : Il disait : « Je ne me sens pas très bien. »


> Il disait qu’il ne se sentait pas très bien.
PS complétive – COD du V. dire

Il cria : « Je ne veux pas ! »


> Il cria qu’il ne voulait pas.
PS complétive - COD du V. crier

Lorsqu’on a transformé une phrase interrogative, on obtient une subordonnée interrogative indirecte, COD du verbe
introducteur (ce verbe exprimant obligatoirement une interrogation ou une ignorance).

Ex : Il me demanda : « As-tu fait tes devoirs ? »


> Il me demanda si j’avais fait mes devoirs.
PS interrogative indirecte –
COD du verbe demander

===> L’interrogative indirecte est toujours COD, même si elle pose une question sur les circonstances (où, quand,…)
L’interrogative indirecte ne comporte plus aucune des marques de l’interrogation directe (pas d’inversion du sujet, pas de
locution « est-ce que », pas de point d’interrogation).

STYLE / DISCOURS INDIRECT LIBRE

Au style indirect libre, on insère des paroles dans le récit sans marque explicite : il n’y a ni verbe introducteur, ni mot
subordonnant, ni ponctuation particulière.
- Les paroles sont presque totalement intégrées à la narration.
- Les temps verbaux respectent les règles de concordance des temps ;
- les marques de temps, de lieu, les personnes grammaticales, sont celles du récit (comme au style indirect).

Mais le discours indirect libre offre des possibilités d’expression plus riches que le discours indirect : il peut
conserver des apostrophes, des exclamations, des interrogations, des expressions familières…
Il permet de reproduire les propos prononcés par un personnage, mais aussi ses pensées par un monologue intérieur inséré
dans le récit. Il rend l’énonciation ambiguë : qui parle ? Le personnage ? le narrateur ?

Ex : Elle abandonna la musique. Pourquoi jouer ? Qui l’entendrait ? (…) ce n’était point la peine de s’ennuyer à étudier.
(Flaubert – Madame Bovary)

Plantée devant l’Assommoir, Gervaise songeait. Si elle avait deux sous, elle serait entrée boire la goutte. Peut-être
qu’une goutte lui aurait coupé la faim. Ah ! elle en avait bu des gouttes ! (Zola – L’Assommoir)

STYLE/ DISCOURS NARRATIVISE

Ils parlèrent pendant des heures de la pluie et du beau temps.


Leur conversation roula, décousue, sur l’air du temps, la politique et les choses de la république.

Le discours narrativisé est une manière de résumer les paroles des personnages sous forme de récit comme le nom « Discours
narrativisé » l’indique.

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Grammaire et méthodes pour le BAC
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LES LIENS LOGIQUES

Un texte est un ensemble organisé de phrases et de paragraphes. Ce sont les connecteurs ou liens logiques
qui assurent la plupart du temps la cohérence ou la progression du texte, mettant en évidence,
notamment, des relations de cause, de conséquence ou d’opposition.

JE VEUX Conjonctions Conjonctions de Adverbes et locutions Prépositions +


de subordination GN
coordination
indiquer l’ordre des premièrement,
arguments dans le deuxièmement, d'abord,
discours puis, ensuite, enfin...

en premier lieu, en second


lieu, d'une part, d’autre
part, en conclusion, en fin
de compte, en définitive...
introduire une idée ou et de même que, sans ensuite, voire, d'ailleurs,
une information compter que, ainsi que... encore, de plus, quant à ,
nouvelle non seulement... mais
encore, de surcroît, en
ADDITION outre...
réfuter l’argument mais, or bien que, quoique, tandis cependant, pourtant, malgré...
opposé que, alors que, même toutefois, néanmoins, en
si... revanche, au contraire,
OPPOSITION malgré tout, certes...
apporter des preuves, car parce que, puisque, étant effectivement... en effet, grâce à,
des justifications donné que, comme, vu en raison de ...
que, sous prétexte que..
CAUSE
préciser ou illustrer par exemple, ainsi, en effet,
une idée par un notamment, en d’autres
EXEMPLE termes, c'est à dire,
autrement dit, d’ailleurs...
Donner les résultats donc, et de sorte que, si bien que, aussi, finalement, ainsi,
d’un fait de façon que, au point voilà pourquoi, c'est
que, tellement... que, pourquoi, par conséquent,
CONSEQUENCE si...que... tout compte fait...
indiquer un BUT pour que, de peur que, de pour, dans le but
crainte que, afin que... de, afin de, en
vue de...
indiquer une si, au cas où, en en cas de...
CONDITION admettant que, pourvu
que, à condition que...
(HYPOTHESE)
résumer ou introduire donc Ainsi, en somme, bref,
une CONCLUSION pour conclure, en résumé,
finalement, en un mot, en
définitive, en conclusion

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Grammaire et méthodes pour le BAC
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RECIT ET DESCRIPTION

Un récit présente une action ou une suite d’actions, racontée par un narrateur qui adopte un certain point
de vue. On trouve des récits dans les fictions, mais aussi dans les articles de presse ou les textes d’histoire.
Une description est une représentation d’objets, de lieux ou de personnages. Elle s’insère souvent dans le
récit.

Le récit

Schéma narratif Marques du récit :


Dans un cadre spatio-temporel déterminé, le Connecteurs temporels (« puis »), verbes
récit mène des personnages d’une situation d’action au passé simple (« fit »), imparfait
initiale à une situation finale par le biais de pour les actions d’arrière-plan (« avançait »)
péripéties.

Statut du narrateur Ordre et rythme


Le narrateur raconte l’histoire (il ne se Le narrateur peut faire un retour en arrière
confond pas avec l’auteur). Il est soit ou, au contraire, raconter par anticipation un
extérieur soit intérieur à l’histoire. Dans le événement ultérieur. Il peut ralentir son
second cas, il peut être le héros, un autre récit, en racontant un événement sur
personnage ou un témoin. Il peut intervenir plusieurs pages, ou l’accélérer, en racontant
ou non dans le récit. plusieurs évènements en peu de pages
(résumé).

Les techniques narratives : concepts de base

Récit, histoire, fiction et narration

- Récit : Lorsqu'il désigne un genre littéraire, le terme "récit" rassemble toutes les sortes de textes narratifs,
racontant des événements réels ou imaginaires.
On trouve plusieurs types de discours dans un récit : des discours narratifs, descriptifs, explicatifs,
argumentatifs…des dialogues.
Remarques sur les autres emplois du mot "récit":
- Opposé au "roman", il désigne la relation de faits vrais ;
- Opposé au "discours", il désigne un type d'énoncé où l'auteur n'intervient pas

- Dans un récit, on distingue l'histoire (ou la fiction) et la narration :


a) Histoire : L'"histoire" est constituée par ce qui est raconté
b) Fiction : Lorsqu'il s'agit d'événements fictifs, l'histoire est nommée "fiction".
c) Narration : La "narration" est la façon de raconter.
N.B. : L'auteur place souvent des "effets de réel" ou de vraisemblance (ce qui est "semblable" au "vrai"), par
exemple dans l'incipit (début du roman) : dates, lieux, événements connus...

- La sélection : Un auteur ne peut tout dire ; il ne garde donc que les éléments utiles, opère un tri, une
"sélection". En conséquence, les faits mentionnés, même les plus anodins, peuvent se révéler porteurs de sens ; il
faut souvent les mettre en relation les uns avec les autres pour comprendre ce que suggère le romancier : il faut
réfléchir à l' "économie" de l'œuvre.

Auteur, scripteur et narrateur


- Auteur : personne réelle qui vit ou a vécu (ex.: J.B. Poquelin, Henri Beyle, Jean Bruller ...)
- Scripteur : producteur de l'écrit, l'homme de lettres, qui prend parfois un pseudonyme (Ex.: Molière, Stendhal,
Vercors...)
- Narrateur : celui qui raconte l'histoire ; c'est un personnage inventé par l'auteur pour remplir ce rôle.

Le statut du narrateur. Qui parle ? Qui voit ?


La position du narrateur : qui raconte ? Le narrateur peut être extérieur au récit ou peut être un personnage.

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- Le narrateur extérieur au récit


a) le narrateur signale sa présence : le "récit" laisse place au "discours", des indices d'énonciation apparaissent
(pronom "je", "vous", modalisateurs). Ex. : Stendhal, Balzac...
b) le narrateur semble absent : les marques du "discours" n'apparaissent que dans les dialogues, les indices
d'énonciation sont absents. Ex. : Flaubert, Zola ...

- Le narrateur-personnage (récit à la 1° personne)


a) le narrateur raconte sa propre histoire. Ex. : Musset...
b) le narrateur raconte des faits dont il a été témoin. Ex. : Le Grand Meaulnes ...

Le type d'énonciation :
1° Enoncé coupé de la situation d'énonciation : Enoncé historique ou objectif. Dans ce type d'énonciation, les
marques de l’énonciation sont effacées.

2° Enoncé ancré dans la situation d'énonciation : Celui qui parle s'implique et veut impliquer le lecteur. Dans
ce type d'énonciation, le texte s’organise en référence à la situation d’énonciation.

I. L'INTRIGUE ROMANESQUE
Les séquences narratives
On appelle "séquence" une unité du récit, un segment de texte qui forme un tout cohérent, dans le temps ou
dans l'espace, autour d'un même centre d'intérêt. Un texte narratif est généralement organisé en séquences.
Dans un récit, les séquences ne se succèdent pas de façon anarchique, arbitraire. Certaines se
reprennent pour se renforcer en créant des effets d'écho (parallélismes ou oppositions). Mais surtout, les
séquences s'enchaînent, et on peut distinguer un début, un développement et une fin.

Le déroulement du récit (ou) Les 5 phases de l'intrigue de base


1) Le début, ou "situation initiale" (S.I.), se place sous le signe de l'équilibre.
2) La "force perturbatrice" rompt cet équilibre, introduit un manque, et déclenche l'action.
3) La dynamique : enchaînement des péripéties, épreuves, conflits ...
4) La résolution ou "force équilibrante" qui met un terme à l'épreuve.
5) La fin, ou "situation finale" (S.F.), se place sous le signe de l'équilibre, le manque a été comblé.

Le développement évoque la ou les transformations qui s'opèrent pour passer de la situation initiale à la situation
finale. Toute infraction à ce modèle (par exemple une situation finale qui reste déséquilibrée) est
particulièrement significative. Un "processus de transformation" fait donc passer le personnage d'un "état
initial" à un "état final". La comparaison entre la première et la dernière page d'un roman (ou d'une nouvelle)
permet de mesurer la "transformation" accomplie.

Les récits encadrés : le récit enchâssé et la mise en abyme


1° Le "récit enchâssé" : Le récit peut être encadré par un autre récit; c'est le cas des retours en arrière, des
récits "à tiroirs" où chaque épisode en arrive à former un récit autonome…

2° La "Mise en abîme" (ou "abyme") : En terme de blason, le centre de l'écu est "mis en abîme" lorsqu'il
simule lui-même un autre écu ; il y a "mise en abîme" du récit quand des éléments représentatifs de l'ensemble
sont insérés dans le récit.
"C'est le micro-récit du récit" (J.P.Goldenstein, Pour lire le roman, p.19)

II. LE PERSONNAGE ROMANESQUE


Remarques préliminaires :
Ne pas confondre "personne", c'est-à-dire un être vivant, et "personnage", c'est-à-dire un être de papier. Le
"personnage" est une personne fictive dans une œuvre littéraire. L'art du romancier consiste, grâce au
langage, à donner l'illusion de la vie à ces personnes fictives en leur inventant un passé, un physique, une
psychologie et un nom, si bien que le lecteur éprouve pour eux, comme pour des êtres réels, de la sympathie
ou de l'antipathie.
Ne pas confondre "personnage" et "actant" ("force agissante")
Le "schéma actantiel" permet de distinguer six fonctions : le "mandateur" ou "destinateur"; le "destinataire"; le
"sujet"; l'"objet"; l'"opposant"; l'"adjuvant" ou "auxiliaire". L'action, dans un récit, progresse par l'intervention
de personnages (éléments humains), mais aussi d'animaux (éléments non humains animés), voire de choses
(éléments inanimés), d'idées abstraites (amour, jalousie ...). Tous ces éléments qui font progresser l'action sont
appelés "actants" ou "forces agissantes". On distingue six forces agissantes :

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• Le SUJET, celui qui fait l'action, le héros, en général un personnage sympathique, qui doit ou veut
atteindre un but, réaliser une mission.
• L'OBJET, ce qu'il vise, le but, la mission que doit réaliser le sujet.
• LE MANDATEUR, qui est à l'origine de la mission, du but, la rend nécessaire, et même possible parfois;
c'est l'instigateur.
• LE DESTINATAIRE, pour qui la mission est accomplie.
• L'ADJUVANT, qui aide le sujet à atteindre son but, à réaliser sa mission.
• L'OPPOSANT, qui s'oppose au héros dans la réalisation de sa mission.

Important :
1) Un même élément peut remplir plusieurs rôles d'actants dans un récit ou changer de rôle dans le
déroulement du récit.
2) De même, un rôle d'actant peut être tenu par plusieurs éléments.
3) De plus, tous les rôles ne sont pas obligatoirement tenus dans un récit.

Le portrait des personnages et les modes de la caractérisation


Etudier un personnage consiste à observer comment l'auteur l'a dénommé et comment il l'a caractérisé de
manière directe ou indirecte.
La dénomination
1) Quand intervient-elle ?
2) Par qui est-elle faite ?
3) Quelle(s) réflexion(s) inspire l'onomastique (étude des noms propres) ? Y a-t-il une valeur emblématique
(symbolique) du nom ? (cf. ci-dessous, la caractérisation indirecte)

La caractérisation
1° La caractérisation directe
Il y a caractérisation directe lorsque les informations que nous recevons sur le personnage nous sont données
directement
a) par le narrateur omniscient (cas du récit à la 3° personne) ; il nous décrit le personnage de manière
détaillée, dévoile son passé, révèle ses pensées ...Ex. : Balzac, Une ténébreuse affaire.
b) par le personnage lui-même,
• quand le personnage est ... le narrateur (cas du récit à la 1° personne). Ex : Proust
• lorsqu'il parle de lui au style direct ou encore utilise le monologue intérieur.
c) par un autre personnage. Ex. : Mr Enfield décrit Mr Hyde à Utterson au chapitre 1.
Remarque : Le romancier, par la présence du narrateur, est maître d'un certain nombre d'interprétations qu'il veut
donner de ses personnages.
Les indices de l'énonciation qui traduisent cette subjectivité du texte sont souvent constitués par des
comparaisons et des métaphores.

2° La caractérisation indirecte
Il y a caractérisation indirecte lorsque nous devons saisir par nous-mêmes une information nouvelle sur un
personnage, donnée cette fois-ci implicitement par :
- le titre même de l'oeuvre. Ex. : L'Etranger, d'A.Camus, L'Insurgé, de J.Vallès, Le Père Goriot, de Balzac.
- le nom du personnage, qui peut avoir une valeur emblématique. Ex. : Gobseck (Balzac), Micromégas , le
père Tout-à-tous (Voltaire), Angelo (Giono), Grand (Camus), Gargantua, Alceste (d'un mot grec signifiant
"homme fort, vigoureux, champion") ...
- une de ses paroles ou son langage en général : le registre de langue révèle son origine sociale. Ex. : le
langage des paysans normands dans les nouvelles de Maupassant ; Panturle, dans Regain de Giono...
- un de ses gestes ou ses actes en général : ils peuvent révéler ses sentiments (jalousie, colère ...), son
caractère, sa moralité (courage, égoïsme...).
- une description :
un détail matériel,
un objet appartenant au personnage (ex. : la casquette de Charles Bovary)
le milieu dans lequel vit le personnage, tous ces éléments peuvent révéler ses goûts ou son état
d'âme (fonction symbolique de la description). Ex. : le jardin de Jean Valjean ; les deux entrées de la
maison du Dr Jekyll qui sont à l'image de ses deux identités.
une focalisation interne : le texte révèle du monde ce qu'en perçoit le personnage et cela nous
informe sur le personnage lui-même. Ex. : L'Etranger, scène du meurtre ; Etienne Lantier découvrant
le Voreux au début de Germinal ...
N.B. : La caractérisation peut se situer à trois niveaux : physique, relationnelle, morale.

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Si le personnage est caractérisé par une focalisation interne, le portrait est ... subjectif.
C'est donc au lecteur de repérer, rassembler et interpréter tous ces indices.

L'évolution des personnages


Au fil de l'intrigue, un personnage évolue. Il est intéressant d'observer comment les événements et les
rencontres peuvent modifier son caractère et ses relations avec les autres. Ces transformations contribuent à
l'illusion réaliste. Ex. : Suite à ses expériences de la vie réelle, Madame Bovary passe de l'idéalisme au
désespoir.

La signification des personnages

Le romancier peut vouloir montrer quelque chose en créant un personnage. Celui-ci peut représenter
- un "type" c'est-à-dire un caractère universel, un modèle. Ex. : l'avare, l'escroc hypocrite, le barbon, le jeune
premier, le valet habile, l'arriviste, l'ingénue ...
- le symbole d'une époque ou d'une sensibilité. Ex. : René, de Chateaubriand, Chatterton, de Vigny
représentent le héros romantique ; M. Prudhomme, de Monnier, la médiocrité bourgeoise du XIX° siècle ;
Zadig, le philosophe éclairé ; Lancelot, l'amour courtois ...
- un regard posé sur le monde. Ex. : Candide, de Voltaire ; les Persans de Montesquieu ; Meursault, de
Camus ; Gulliver, de Swift ...
- le porte-parole des idées de l'auteur. Ex. : Figaro, de Beaumarchais ; cf. l'échange de lettres entre
Grangousier, Gargantua, Pantagruel ...
- un portrait déguisé de l'auteur. Ex. : Marcel, dans A la recherche du temps perdu, de Proust ; Bardamu
dans Voyage au bout de la nuit ; le Neveu et le "moi" dans le Neveu de Rameau, de Diderot ; Jacques
Vingtras, de Jules Vallès (cf. la similitude des initiales) ...
• un mythe, parce que l'aventure du personnage devient un symbole pour notre sensibilité, notre vie morale et
qu'elle représente une attitude éternelle. Ex. : Oedipe, Dom Juan, Faust, Prométhée, Dracula, Robinson ...
N.B. : Pour les recherches, on peut consulter le Dictionnaire des personnages, éd. Laffont.

III. LE TEMPS ROMANESQUE


Le rythme de la narration
1° Temps de la fiction et temps de la narration
• Le temps de la fiction, c'est la durée réelle de l'intrigue rapportée ou imaginée. Il peut être très court,
quelques heures, ou très long, plusieurs générations.
• Le temps de la narration, c'est le temps utilisé pour le récit ; il est évalué au nombre de lignes ou de pages.
Un événement de quelques minutes peut occuper plusieurs pages tandis que plusieurs années peuvent être
résumées en quelques lignes.
2° La vitesse narrative : traitement de la durée ou Tempo de la lecture
La vitesse narrative est déterminée par le rapport entre la durée de la fiction (ou temps de l'histoire, "T.H.")
et la longueur de la narration (ou temps de la narration , "T.N."). On distingue cinq grands "tempo"
romanesques :

a) La "pause" ( TH = zéro) : Le déroulement narratif est interrompu par une description ou un commentaire.
b) L'"ellipse" (TN = zéro) : Une durée indéterminée de l'action est passée sous silence.
c) Le "sommaire" (TN < TH) : La narration rend compte brièvement d'une période plus ou moins longue de la
fiction.
d) Le "ralenti" (TN > TH) : La narration développe longuement ce qui ne prend que peu de temps dans
l'histoire.
e) La "scène" (TN = TH): La longueur de la narration et la durée de la fiction sont à peu près équivalentes,
comme dans les dialogues.

Moment de la narration et moment de l'histoire

L'acte narratif peut se situer après, pendant ou avant l'histoire racontée, et il peut aussi s'intercaler entre les
moments de l'action. On parle de narration ultérieure (type de narration le plus largement répandu), de narration
simultanée (monologue intérieur), de narration antérieure ou de narration intercalée (roman par lettres ou
journal).

Ordre de la narration et ordre de l'histoire


L'ordre chronologique : homologie entre la succession des événements et l'ordre dans lequel ils sont racontés.
Les anachronies narratives :

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a) L'anachronie par anticipation (ou "prolepse") : consiste à raconter ou à évoquer à l'avance un événement
ultérieur. Rem. : Ne pas confondre avec la "prolepse" argumentative ou prévention de l'objection.
b) L'anachronie par retour en arrière, rétrospection (ou "analepse", ou "flash-back" dans le cinéma) : consiste à
raconter ou à évoquer après coup un événement antérieur.

La fréquence (Yves Reuter, Introduction à l'analyse du roman, p. 79)


Le récit "singulatif": un événement qui a eu lieu une fois dans la fiction est raconté une fois dans la narration.
Le récit "répétitif": un événement qui a eu lieu une fois est raconté plusieurs fois (éventuellement selon des
points de vue différents).
Le récit "itératif": un événement qui a eu lieu plusieurs fois n'est raconté qu'une seule fois.

L'ESPACE ROMANESQUE
La "description" est la représentation d'objets, de lieux ou de personnages ; dans ce dernier cas, on parle de
"portrait".

La description et la durée du récit


La description objective : constitue une "pause" qui informe le lecteur (focalisation zéro).
La description subjective : est intégrée dans l'action ; le texte révèle du monde ce qu'en découvre le héros
(focalisation interne).

Les différentes fonctions de la description


Les fonctions esthétiques :
• Fonction décorative : ornement du récit, sans deuxième niveau de lecture.
• Fonction poétique : la beauté de la description tient plus au mode d'écriture qu'au sujet décrit.

La fonction réaliste : les détails donnent un effet de réel, contribuent à créer l'illusion réaliste (ou référentielle).

Les fonctions explicatives :


a) Fonction explicative : la description donne des informations utiles pour la compréhension de l'histoire, pour
la suite de l'action ; portraits et descriptions servent à justifier les réactions des personnages...
b) Fonction expressive : la description traduit les états d'âme du locuteur. Ex. : descriptions romantiques...
c) Fonction symbolique (ou "fonction emblématique" de l'espace, Goldenstein p. 97) : la description agit
comme un révélateur du personnage, de son milieu...
d) Fonction narrative (ou "diégétique", du grec "di-êgeisthai", raconter en détail) : la narration annonce
certains éléments de l'histoire. Ex. : Electre et la description du palais dans la pièce de Giraudoux ; la
représentation des aventures de Télémaque dans la salle à manger, au début du Père Goriot ...

CONCLUSION : LA SIGNIFICATION DU RECIT


Aucun récit n'est une pure histoire, aucun récit n'est neutre. Le "sujet apparent" (l'histoire racontée) cache un
"sujet réel" (Fr Weyergans, Apprendre à lire). Le récit engendre des significations qui reposent sur un système
de valeurs ou le définissent ; il exprime aussi la vision de l'homme et du monde qu'a l'auteur.
L'intérêt de la lecture est, entre autres, de découvrir ces valeurs, cette vision du monde.
Pour les appréhender, il faut essentiellement se pencher sur le déroulement de l'action et sur les qualités, les
motivations des actants ou des personnages. C'est ce qu'on appelle faire la lecture "analytique" d'un récit. Ces
méthodes peuvent être utilisées pour lire différents genres narratifs (contes merveilleux, fantastiques,
philosophiques, fables, nouvelles, romans ...). L'essentiel est d'aboutir à une interprétation du récit.

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INFORMATION ET ARGUMENTATION

Informer, c’est renseigner, délivrer un savoir, ou expliquer une notion. Argumenter, c’est chercher à
convaincre son interlocuteur de la justesse de son opinion en défendant ou, au contraire, en réfutant une
thèse. Ces deux discours ont pour objectif d’agir sur le destinataire. Les textes mêlent souvent ces deux
types de discours.

Le discours informatif et le discours argumentatif

Discours informatif Discours argumentatif


Objectif Transmettre un savoir Soutenir une thèse
Définition Le discours informatif expose Le discours argumentatif expose
des données sélectionnées et une thèse, étayée par des
classées. arguments.
Présence du locuteur Le discours informatif se veut Le discours argumentatif est
neutre et objectif. Le locuteur ne partial et subjectif. Le locuteur
se manifeste pas. s’engage dans son énoncé.
Caractéristiques formelles 3ème personne du singulier, 1ère personne (singulier ou
présent de vérité générale, pluriel) ou 3ème personne,
vocabulaire spécialisé, phrases marques de jugement, figures de
déclaratives, absence de style qui renforcent le propos.
jugement, aspect didactique.
Textes où ils se rencontrent v Textes purement v Textes littéraires : fables,
informatifs : notices, contes philosophiques,
guides, dépêches de essais…
presse… v Textes à finalité pratique :
v Textes argumentatifs qui discours politiques,
contiennent une part éditoriaux de presse,
d’énoncé informatif publicité…
(apparence d’objectivité)

Convaincre et persuader : deux façons d’argumenter

Pour faire adhérer l’interlocuteur à sa thèse, deux stratégies sont possibles :


• Chercher à convaincre, en s’adressant à la raison par des arguments logiques et rationnels.
• Chercher à persuader, en touchant la sensibilité par des arguments qui ont une dimension
affective. Les textes mêlent souvent les deux stratégies.

Les principaux types d’arguments

L’argument logique repose sur l’enchaînement Pour Montaigne, les Européens ont commis des
logique de deux propositions. massacres bien pires que ceux des Indiens
d’Amérique : il ne peuvent donc pas traiter ces
Indiens de barbares et se dire civilisés.
L’argument d’expérience est fondé sur Dans cette région, il pleut beaucoup.
l’observation des faits.
L’argumentation par analogie permet de « Le fanatisme est à la superstition […] ce que la
rapprocher la thèse défendue d’une situation rage est à la colère. » (Voltaire)
comparable qui peut l’éclairer.
L’argument d’autorité convoque une référence « Il faut que le poète traite son sujet selon le
connue, un modèle incontesté. vraisemblable et le nécessaire ; Aristote le dit, et tous
ses interprètes répètent les mêmes paroles. »
(Corneille)
L’argument ad hominem consiste à réfuter une Rousseau a abandonné ses enfants donc sa pensée
thèse en la rattachant au discrédit personnel de morale n’a aucune valeur. (selon ses détracteurs).
celui qui l’énonce ou de ceux qui la soutiennent.

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PARTIE II : METHODES

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