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(i) identifier les privations sur la base des besoins non satisfaits dans les domaines
susmentionnés (accès aux services sociaux de base, conditions de logement, éducation et
santé). Dans l’ensemble 10 privations sont identifiées (Cf. tableau ci-après).
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OPHI : Oxford Poverty and Human Development Initiative, Université d’Oxford
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(ii) établir un score de privation agrégeant les 10 privations élémentaires moyennant le
schéma de pondération suivant: un poids 1/6 pour les 4 privations en termes d’éducation (2) et
de santé (2), et un poids de 1/18 pour les 6 privations en termes de conditions de vie;
(iii) fixer le seuil de pauvreté: une personne est considérée multidimensionnellement pauvre si
son score de privation est supérieur au seuil de pauvreté, fixé conventionnellement par cette
approche à 33%.
Mortalité infantile Si un enfant de moins de 12 mois est décédé dans le ménage 1/6
Revêtement du sol Si le plancher du logement est sale, en sable ou en terre 1/18 1/3
battue
Mode de cuisson Si le ménage cuisine avec du bois, charbon ou fumier 1/18
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Pour analyser la dynamique de la pauvreté multidimensionnelle à l’échelle de toutes les
subdivisions territoriales, cette approche a été implémentée sur l’exhaustivité des données du
RGPH de 2014 et de 2004.
Santé
Urbain 36,8 24,0 24,5 9,7 5,0
Accès à l'eau, à l'électricité
et à l'aissinissement
Ensemble 34,0 21,3 10,9 19,7 14,1 Conditions d'habitation
En milieu urbain, 60,8% de la pauvreté multidimensionnelle est due aux déficiences en termes
d’éducation des adultes (36,8%) et des enfants (24,0%). Les privations en termes de santé
contribuent à hauteur de 24,5% à la pauvreté urbaine. Quant à la pauvreté rurale, elle
s’explique principalement par les privations en termes de d’éducation (54,5%), d’accès aux
infrastructures sociales de base (21,2%) et de conditions d’habitation (15,3%).
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Niveau régional
Entre 2004 et 2014, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle a baissé dans toutes les
régions du royaume. En termes de variation absolue, ce sont les régions les plus pauvres en
2004 qui ont connu le recul le plus important de la pauvreté, à savoir les régions de
Marrakech-Safi, de 34,0% à 11,3%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, de 30,3% à 9,5% et Béni
Mellal-Khénifra, de 31,0% à 13,4%.
Laayoune-Sakia
Marrakech-Safi
Oriental
Dakhla-Oued
Béni Mellal-
Casablanca-
Draa-Tafilalet
Guelmim-Oued
Fès-Meknès
Tanger-Tetouan-
Rabat-Salé-
Souss-Massa
Khénifra
Kénitra
Eddahab
Al Hoceima
Grand
Settat
Al Hamra
Noun
2014 2004
Si le taux de pauvreté classe la région Béni Mellal-Khénifra comme la plus pauvre, c’est la
région Marrakech-Safi qui abrite le plus grand nombre des pauvres au Maroc. Sa contribution
relative à la pauvreté multidimensionnelle à l’échelle nationale atteint 18,5% en 2014, suivie
par les régions Fès-Meknès (14,7%), Béni Mellal-Khénifra (12,3%) et Tanger-Tétouan-Al
Hoceima (12,3%). Ces quatre régions regroupent 57,8% de la population
multidimensionnellement pauvre.
L’étude décompose aussi la pauvreté multidimensionnelle des régions par source de privation.
Ainsi la contribution des privations en termes d’éducation oscille entre 28,7% à Darâa-
Tafilalet et 43,4% à Dakhla-Oued Ed-Dahab. Les déficiences en termes de scolarisation des
enfants contribuent à la pauvreté multidimensionnelle à hauteur de 13,4% à Dakhla-Oued Ed-
Dahab contre 27,3% à Casablanca-Settat. Les privations en terme d’accès à l’eau, à
l’électricité et à l’assainissement expliquent 10,8% de la pauvreté à Laâyoune-Sakia Al
Hamra, contre 24,6% à Beni Mellal-Khénifra. Quant aux privations en termes de conditions
d’habitat, elles expliquent 4,4% de la pauvreté à Laâyoune-Sakia AL Hamra, contre 20,7% à
Darâa-Tafilalet.
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Décomposition de la pauvreté multidimensionnelle par région et par source de privation
Scolarisation des Enfants Education des Adultes Santé Acces à l'eau , à l'electricité et à l'assainnissement Conditions d'habitat
Niveau provincial
Entre 2004 et 2014, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle a été réduite dans toutes
les provinces à l’exception de la province de Figuig où l’incidence de pauvreté est passée de
28% en 2004 à 34,5% en 2014, soit une hausse relative de 23,5%. Cette hausse est due
principalement à la montée du poids démographique des zones rurales de cette province,
passant de 35% en 2004 à 51% en 2014. Avec ce poids, le taux de pauvreté dans les zones
rurales du Figuig est passé de 57,7% à 63,9%. En revanche, dans les zones urbaines, ce taux
est passé de 11,6% à 4,0%.
Évolution du taux de pauvreté multidimensionnelle entre 2004 et 2014 par province
60
50
Taux de pauvrete en 2014 Taux de pauvrete en 2004
40
30
20
10
0
Aousserd
Zagora
Assa-Zag
Jerada
Al Hoceima
Tata
Tarfaya
Mediouna
Figuig
Taounate
Khouribga
Sidi Bennour
Larache
Sidi Ifni
Tiznit
Errachidia
Guelmim
Benslimane
Es-Semara
Boulemane
Tinghir
Safi
Azilal
Nador
Ifrane
Tétouan
Sidi Slimane
Berkane
Oujda-Angad
Nouaceur
Boujdour
Salé
Moulay Yacoub
Driouch
Sefrou
Berrechid
Chefchaouen
Oued-Ed-Dahab
Tan-Tan
Mdiq - Fnidq
Tanger -Assilah
Marrakech
Midelt
Khénifra
Taza
Taourirt
Taroudannt
El Jadida
El Hajeb
Meknès
Fès
Sidi Kacem
Kénitra
Rehamna
Khémisset
Skhirate- Témara
Mohammadia
Fahs-Anjra
Settat
Béni Mellal
Casablanca
Rabat
Al Haouz
Laayoune
Ouarzazate
La baisse tendancielle de la pauvreté provinciale entre 2004 et 2014 est fortement variable
selon les provinces. En termes de variation relative, cette baisse est supérieure à 80% dans les
provinces de Skhirate-Témara, Nouaceur, Aousserd, Mediouna, Casablanca, Essemara, Rabat,
Boujdour, Laâyoune et Oued-Ed-Dahab. Elle se situe entre 50% et 80% dans 59 provinces, et
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entre 26% et 49,7% dans le reste des provinces, à savoir Boulemane, Jerada, Taounate, Azilal
et Assa-Zaga.
En 2014, les dix provinces les plus pauvres selon l’approche multidimensionnelle enregistrent
une incidence de pauvreté supérieure à deux fois la moyenne nationale. Il s’agit des provinces
de Figuig (34,5%), Azilal (28,8%), Taounate (23,4%), Chichaoua (23,1%), Essaouira
(22,1%), Youssoufia (18,8%), Chefchaouen (18,8%), Midelt (17,3%), Guercif (17,3%) et
Boulemane (17,1%). Inversement, les vingt provinces les moins pauvres enregistrent un taux
de pauvreté inférieur à la moitié de la moyenne nationale. Il s’agit principalement de Rabat
(0,9%), Casablanca (1%), Laâyoune (1,3%), Es-Semara(1,6%), Mohammedia (1,7%),
Skhirate-Témara (2,1%), Noiceur (2,1%), Inezgane Ait Melloul (2,3%), Salé (2,4%) et Fès
(2,5%).
Niveau communal
A ce niveau, sur un total de 1683 communes et centres urbains, 438 ont un taux de pauvreté
multidimensionnelle inférieur à 5%, 300 un taux entre 5% et 10%, 447 un taux entre 10% et
20%, 274 entre 20% et 30%, 113 entre 30% et 40% et 111 un taux supérieur à 40%.
En milieu rural, sur les 1279 communes, le taux de pauvreté multidimensionnelle est inférieur
à 10% dans 337 communes, et se situe entre 10% et 20% dans 444 communes. Il oscille dans
une fourchette comprise entre 20% et 30% dans 274 communes, entre 30% et 40% dans 113
communes, entre 40% et 50% dans 55 communes, et est supérieur à 50% dans 56 communes.
A l’échelle urbaine, sur les 404 communes et centres urbains, 363 ont un taux de pauvreté
inférieur à 5%. Parmi les 41 communes restantes, 38 ont un taux entre 5% et 10% et 3
communes ont un taux compris entre 10% et 15%.
Entre 2004 et 2014, sur les 1683 communes et centres urbains, la pauvreté a enregistré une
baisse dans 1662 communes et centres urbains (98,8%) et une hausse dans 21 communes
(1,2%). En termes relatifs, cette baisse a été supérieure à 70% dans 43,4% des communes,
entre 50% et 70% dans 38,6% des communes, de moins de 50% dans 16,8% des communes.
Au cours de cette période, le taux de pauvreté des communes rurales cibles de l’INDH est
passé de 51,4% en 2004 à 21,4% en 2014. Par période de ciblage, ce taux est passé de 54,0%
à 24,1% pour les communes ciblées en 2005, et de 48,7% à 18,9% pour les communes
ciblées à partir de 2011. Dans le reste des communes rurales, le taux de pauvreté
multidimensionnelle est passé de 38,6% en 2004 à 13,4% en 2014. Au total, la pauvreté
multidimensionnelle a été réduite, en termes de variation absolue, de 30 points de pourcentage
dans les communes rurales cibles de l’INDH contre 25,2 points dans les communes rurales
non cibles.
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Changement du taux de pauvreté multidimensionnelle (en %)entre 2004 et 2014 selonles
communes cibles ou non de l’INDH
54
51,4
48,7
38,6
24,1
21,4
18,9
13,4
Communes rurales cibles CRC de l'INDH, 2005 CRC de l'INDH, 2011 Communes rurales non
(CRC) de l'INDH cibles
2004 2014
En somme, la distribution des pauvretés et de leur cumul montre que 3,5 million de personnes
connaissent une seule pauvreté (10,3 % de la population): 2,3 million la pauvreté
multidimensionnelle (6,8%) et 1,2 million la pauvreté monétaire (3,5%). Le noyau dur de la
pauvreté est constitué de 463 mille personnes (1,4% de la population), frappées à la fois par la
pauvreté multidimensionnelle et la pauvreté monétaire. Avec ces trois indices, le volume de la
pauvreté sous ses formes monétaire et multidimensionnelle est de 3,9 millions de personnes,
soit un taux de pauvreté globale de 11,7% à l’échelle nationale, 3,9% dans les villes et 23,7%
dans la campagne.
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Distribution des formes de pauvreté et de leur cumul
Pauvreté multidimensionnelle
Pauvreté monétaire
4,9% 8,2%
Pauvreté
Pauvreté monetaire Double multimensionnelle
uniquement pauvreté uniquement
3,5% 1,4%
6,8%
Le noyau dur de la pauvreté est de 3,2% en milieu rural contre 0,2% en milieu urbain. Il est
plus répandu dans les régions de Darâa-Tafilalet (3,7%) et de Beni Mellal-Khénifra (3,5%). A
l’échelle provinciale, cette double pauvreté est plus prononcée à Azilal (10,4%), suivie par
Figuig (8,6%), Midelt (6,2%) et Tinghir (5,7%). Au niveau communal, la double pauvreté est
supérieure à 20% dans 16 communes, entre 10% et 20% dans 69 communes, et entre 5% et
10% dans 181 communes.
S’agissant du taux de pauvreté globale, il marque des disparités importantes aux échelles
territoriales :
A l’échelle provinciale, la pauvreté globale est plus répandue dans les provinces
Figuig (40,5%), Azilal (39,1%), Taounate (29,4%), Zagoura (27,8%), Essaouira (27,3%),
Guercif (26,7%), Chichaoua (26,6%), Tinghir (26,2%), Boulmane (25,5%), Midelt (25,2%),
Moulay Yacoub (24,1%), Youssoufia (24,0%), Tata (23,4%), Jerada (21,6%), Chefchaouen
(21,2%) Khénifra (20,1%) et Taourirt (20,0%).
Au plan communal, sur un total de 1683 communes et centres urbains, 224 ont un taux
de pauvreté globale inférieur à 5%, 223 un taux entre 5% et 10%, 477 un taux entre 10% et
20%, 363 entre 20% et 30%, 207 entre 30% et 40% et 189 un taux supérieur à 40%.