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1. Généralités
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2.1.1. ASAT = TGO
TGO = Transaminase Glutamo Oxaloacétique ou ASAT = Aspartate Amino Transférase
Elle catalyse le transfert du groupement NH2 de l’acide aspartique sur l’acide -
cétoglutarique.
Le Coenzyme est le Phosphate de Pyridoxal (Vitamine B6)
Localisation : foie, muscle, rein, cœur (= pas de spécificité d’organe)
Le sérum en contient peu dans les conditions physiologiques; sa quantité augmente en cas
d’atteinte tissulaire.
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élément important du diagnostic de l'infarctus, mais sa spécificité n'est pas absolue, l'ASAT
augmente en effet dans d'autres pathologies.
L'ALAT n'augmente que modérément dans l'infarctus.
o Hépatite aiguë : il y a une forte augmentation de l’ALAT, alors que l'ASAT est
plus modérément élevée. L'ALAT augmente dès la phase pré-ictérique. Le
maximum des taux d'ALAT est atteint dans les 15 premiers jours de la phase
ictérique avec de très fortes valeurs : 1000 à 3000 U/L. Les transaminases
restent élevées en cas de passage à la chronicité.
Autres pathologies
Il existe de multiples pathologies où il y a une augmentation des transaminases.
Certains médicaments augmentent le taux des transaminases. Il est donc important de faire
préciser pendant l'interrogatoire si la personne prend des salicylés, des opiacés, ou des anti-
coagulants.
2.2. Phosphatases
Définition et propriétés
Ce sont des métallo-enzymes contenant du zinc. Elles sont dimériques et hydrolysent les
esters phosphoriques à pH alcalin.
La PAL est stimulée en présence d'autres ions métalliques: nickel, magnésium, cobalt, zinc.
Les PAL existent dans un sérum normal, elles sont présentes dans des conditions
physiologiques.
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La principale PAL est d'origine hépatique. Il en existe aussi d'origine intestinale, rénale et
provenant de la glande mammaire.
Chez l'enfant en pleine croissance et chez le vieillard atteint d'ostéoporose, il existe également
une phosphatase osseuse. Par conséquent, les taux normaux de PAL sont plus élevés chez
l'enfant et le vieillard que chez l’adulte.
Chez la femme enceinte, on trouve une PAL d'origine placentaire. Celle-ci est surtout élevée
au cours du 3ème trimestre de la grossesse.
Valeur de référence
Les valeurs de référence : 37 à 111 U/L à 37°C. Ces valeurs augmentent chez le vieillard, la
femme enceinte. Chez l'enfant, les valeurs de référence sont 80 à 300 U/L à 37°C.
Isoenzymes de la PAL
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Il existe au moins 4 isoenzymes de la PAL, codés par des gènes distincts : les 3 premiers
gènes (chromosome 2) codent respectivement pour les PAL placentaire, intestinale, des
cellules germinales et le 4ème gène (chromosome 1) code pour la PAL des tissus non
spécifiques (phosphatase hépatique, phosphatase osseuse).
Les isoenzymes diffèrent par leur charge moléculaire, leur sensibilité à la chaleur, leur
réactivité immunologique, l'action de certains inhibiteurs. Ainsi on peut les isoler et les
caractériser.
La méthode la plus utilisée est l'électrophorèse en gel d'agarose. Elle permet d'isoler plusieurs
bandes.
La fraction hépatique représente 30 à 50 % des PAL.
La fraction osseuse représente 50 à 70 % des PAL. Elle est même égale à 90 % pendant
l'enfance. Elle se module selon l'âge: elle augmente chez l'enfant et le vieillard.
La fraction intestinale représente 0 à 20 % des PAL.
Pour le dosage, il existe maintenant une méthode très sensible par radio-immuno-essay (RIA),
avec des anticorps spécifiques. Elle permet de doser la PAO (phosphatase alcaline osseuse).
Définition
C'est une phospho-mono-estérase qui hydrolyse spécifiquement la liaison ester-phosphorique
du ribose-5'-phosphate des nucléotides.
Elle existe dans le foie et les reins. Elle est très abondante dans le foie car c'est une enzyme
membranaire des hépatocytes. On la retrouve en grande quantité dans les canalicules biliaires.
Elle a un grand intérêt lors du diagnostic de cholestase ou d'ictère par rétention.
Elle n'est pas modifiée lors de syndrome osseux (alors que la PAL est modifiée).
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Son dosage est d'un très grand intérêt chez l'enfant et le vieillard quand on soupçonne une
obstruction biliaire et une infection osseuse.
Valeur de référence
Le taux normal est : < 9 U/L à 37°C.
Son taux n'est pas modifié par des inducteurs enzymatiques comme certains médicaments ou
l'alcool (c'est une différence avec la GT dont le taux est influencé par la prise d'alcool).
Définition
Ce sont des phosphatases dont le pH d'action maximale est de 5,2.
Ces phosphatases acides (PA) peuvent provenir de la prostate : ce sont les PAP. Elles
diffusent alors de la prostate jusqu'aux sérums et urines.
Elles sont instables et fragiles à température ambiante, donc le recueil doit se faire rapidement
et inhibées en présence de tartrate.
Les PA peuvent également provenir des plaquettes, des leucocytes, ou des hématies qui
possèdent des PA 100 fois plus actives que celles du sérum. Il faut donc veiller à éviter
l'hémolyse pour ne pas contaminer le sérum du patient, et éviter le contact prolongé du caillot
avec le sérum.
Valeur de référence
PA dosée = PAP + PAc (des hématies).
Les valeurs normales des PAP obtenues en utilisant le dosage spectrophotomérique sont de 4
U/L, tandis que le dosage des PA totales donne : 11 U/L à 37°C.
Variations pathologiques
Il faut s'assurer tout d'abord que le patient n'ait subi aucune exploration fonctionnelle
prostatique dans les 48h, pour éviter l'augmentation transitoire des PAP qui en résulte.
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alors bien avancé. Mais, comme tout marqueur tumoral, son dosage est
important après exérèse, dans la surveillance thérapeutique. Le taux doit
s'abaisser en 2 à 3 semaines, sinon il témoigne d'une récidive. Elle existe
également dans la prostatite, et cette petite élévation peut orienter le
diagnostic.
Définition
Ce sont des enzymes cytoplasmiques catalysant les réactions de réduction céto-acides en
acide-alcool. La LDH est présente dans de nombreux tissus, elle n'est pas spécifique.
Valeur de référence
Son taux normal : 210 à 420 U/L à 37°C.
Variations pathologiques
Les LDH augmentent dans l'infarctus du myocarde, surtout les 24 premières heures.
Elles restent à un taux élevé pendant 7 à 10 jours, le maximum étant atteint entre le 2ème et le
3ème jour après le début de l'infarctus.
Elles augmentent aussi dans les affections musculaires, dans 90 % des hépatites et autres
pathologies hépatiques dans certaines tumeurs.
Il faut avoir recours aux isoenzymes pour être sûr de l'origine de la pathologie.
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Il existe 5 isoenzymes qui se différencient par leur composition en sous-unités H et M.
Elles sont associées 2 par 2 en quantité variable :
o LDH1 = H4 (4 sous-unités heart)
o LDH2 = H3M
o LDH3 = H2M2
o LDH4 = HM3
o LDH 5= M4 (4 sous-unités muscle).
La LDH1 est présente dans le cœur, mais également dans le cerveau, le rein, les hématies :
elle est dite également -hydroxybutyrate deshydrogénase, ou a -HBDH.
Le dosage par substrat spécifique s'effectue à 340 nm, où l'on observe une diminution de la
DO.
Les valeurs normales de LDH1: 80 à 220 U/L à 37°C .
- Dans l'infarctus du myocarde, la LDH1 s'élève. Elle augmente dans 90 % des cas 12h
après le début de l'infarctus, et atteint son maximum 2 à 3 jours après le début clinique.
Son taux reste élevé 12 jours après l'infarctus: c'est donc un marqueur clinique de
l'infarctus.
- Dans l'hépatite virale, la LDH5 augmente très fortement et peut alors représenter
jusqu'à 50 % de la LDH totale. La LDH4 subit une petite augmentation. La LDH5
peut rester élevée plusieurs mois après l'hépatite. Sa normalisation est alors un signe
de guérison.
- Autres affections :
o les néoplasies comme les leucémies et les lymphomes, on observe alors une
élévation de LDH2, LDH3, LDH4
o les affections hématologiques (Biermer), ou hémolytiques, qui provoquent
l'élévation de LDH1 et LDH2
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o les cancers du sein, du poumon, et on note alors l'élévation de LDH4
spécifiques, ils ne peuvent donc pas être marqueurs tumoraux).
Valeur de référence
Valeurs normales chez l'homme: 10 à 195 U/L
Valeurs normales chez la femme: 10 à 170 U/L.
Variations pathologiques de la CK
o Dans l'infarctus du myocarde : c’est un marqueur précoce car ce taux augmente
3 à 4 heures après le début clinique. Le maximum est atteint entre 24 et 36
heures et représente 20 fois les taux normaux. Le retour à la normale s'effectue
en 3 à 4 jours.
o Dans les affections musculaires : on observe une augmentation des CK dans
les myopathies de Duchenne-Boulogne.
o Autres pathologies concernées : taux augmenté en cas de myosite ou
dermatomyosite, hyperthermie maligne, rupture de la barrière hémato-
méningée, syndromes néoplasiques de nature variée (hépatomes, cancer
rectaux, bronchiques, pancréatiques)
On remarque donc un manque de spécificité de l’enzyme d’où l’intérêt des isoenzymes.
Les isoenzymes de la CK
Il existe des CK cytoplasmiques et des formes atypiques de la CK dites macroCK de type 1 ou
2.
Les CK cytoplasmiques possèdent 2 sous-unités : M (muscle) et B (brain), associées 2 par 2 :
- CK MM prédomine dans les muscles squelettiques et le myocarde = CK3
- CK BB prédomine dans le cerveau = CK1.
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- CK MB représente plus de 20% de l'activité du myocarde et moins de 5% de celle des
muscles (c'est essentiellement un marqueur du muscle myocardique) = CK2
Pour les 2 formes atypiques:
- Les macroCK de type 1 correspondent à une CK1 couplée à un Ig G, et plus rarement
à une CK3 couplée à une IgA.
- Les macroCK de type 2 correspondent aux CK mitochondriales, CK autoaggrégées
o Variations de la CKMM
Isoenzyme qui a moins d'importance, mais qui peut être potentiellement intéressante dans les
cas d'affections musculaires (myosites, dermatomyosites) ou de myopathies.
2.5.1. Définition
La -GT est une transpeptidase de nature glycoprotéique et qui est liée aux membranes
cellulaires (mitochondrie, réticulum endoplasmique).
Retrouvée dans de nombreux organes : rein, foie, pancréas, rate, intestin grêle et cerveau, elle
catalyse le transfert des radicaux -glutamyl du glutathion (ou d'autres peptides) vers des
acides aminés : GSH + AA ==-GT==> -Glutamyl-AA + cystéinylGlycine
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Maladies du foie et du canal cholédoque
La -GT est liée aux structures cellulaires du tractus biliaire (comme la phosphatase alcaline).
La -GT est plus sensible que la PAlc. Il faut une agression profonde pour que l'enzyme soit
libérée. Une augmentation de la -GT sérique peut être provoquée par certains médicaments et
l'alcool.
1- Signes de cholestase
o La -GT, la phosphatase alcaline et la 5'-Nucléotidase sont de bons marqueurs
de cholestase
o La -GT est le reflet le plus sensible d'une obstruction biliaire extrahépatique
(taux plus élevés que pour une obstruction intra-hépatique)
o Les taux peuvent atteindre 500 -1000 u/L
2- Atteintes hépato-cellulaires
o Hépatite virale aiguë : la -GT augmente moins que les transaminases, mais de
façon plus persistante. C'est l'enzyme qui se normalise en dernier : marqueur de
guérison.
o Hépatite toxique : -GT augmente plus que les transaminases.
o Hépatite chronique : les taux de -GT sont plus élevés que dans l'hépatite aiguë.
o Cirrhose alcoolique du foie : -GT augmente légèrement
o Cancer primitif du foie : augmentation modérée de -GT
o Chez le cirrhotique, une augmentation soudaine peut traduire une
dégénérescence maligne.
o Cancer secondaire hépatique : -GT peut être très élevée : 200 - 1000 u/L, taux
qui traduit souvent une atteinte hépatique avant même que les métastases ne
soient décelées.
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Il faut une ingestion excessive et chronique d’alcool pour avoir l induction (1 L de vin / jour
pendant un mois). Après le sevrage de l'alcoolique, les taux redeviennent normaux en 8 à 9
semaines.
Un buveur excessif peut être repéré par dosage de la -GT, mais 2 % dés buveurs chroniques
n'ont pas d'augmentation significative de l'enzyme en question.
Affections pancréatiques
La g-GT augmente au cours des pancréatites aiguës, pancréatites chroniques avec
inflammation des canaux biliaires.
L'augmentation est beaucoup plus forte lorsqu'il s'agit d'un cancer de la tête du pancréas.
2.6. Amylases
Définition
Le sérum contient plusieurs isoenzymes d'origine salivaire et pancréatique, que l'on va
retrouver dans les urines grâce à un poids moléculaire très faible (elles passent la barrière
rénale). Toute deux ont la propriété d'hydrolyser les chaînes internes (1 – 4) glucosidiques
de l'amidon, du glycogène et des dextrines de petites chaînes. L'amidon est ainsi transformé
en dextrines, elles mêmes transformées en oses.
Variations pathologiques
o Pancréatites hémorragiques : augmentation de l'amylasémie qui atteint 3 à 4
fois la valeur normale. Cette augmentation débute entre la 3ème et la 6ème heure,
le maximum est atteint entre la 20ème et la 30ème heure. Les taux se normalisent
en 3 à 8 jours. Parallèlement on note une augmentation de l'amylasurie, avec
un décalage de 6 à 10 heures pour le début, le pic et la normalisation.
o Autres affections abdominales : augmentation dans plusieurs cas : cholecysite,
ulcères gastro-duodénaux perforés, appendicite aigue, occlusions intestinales,
grossesse extra-utérine.
o Autres pathologies non abdominales : parotidites, traitement par les opiacés.
Isoenzymes
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Il existe 2 grands types d'isoenzymes: le type P d’origine pancréatique, et le type S d'origine
salivaire (inhibée à 80% par des extraits de blé dans l’échantillon à doser), mais aussi
pulmonaire, prostatique et ovarienne.
2.7. Lipases.
Définition
Enzymes qui hydrolysent les esters du glycérol qui sont en émulsion dans la lumière
intestinale. Cette réaction n'est possible qu'après l'action préalable de sels biliaires ce qui
libère des acides gras de poids moléculaire élevé. On retrouve l'enzyme en très faible quantité
dans la muqueuse gastrique bien qu'elle soit sécrétée par le pancréas, mais aussi par les
érythrocytes, les leucocytes et présente dans le plasma.
Variations pathologiques
Augmentation lors de pancréatites aigues hémorragiques, parallèle à celle des amylases mais
plus durable.
L'augmentation est beaucoup plus atténuée dans les pancréatites chroniques et les carcinomes
pancréatiques.
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