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.
reg l es d e D
· ro it commu n et p lu
En effet la cession de créance est régie par les
précisément par les articles 204 et 205 COC. d' u ne créance ou
, . sio n co ntr ac tue I l e
D'abord, l'article 204 prevo1t que «1a ces · s» mais J'art
e
- . em en t des p rti
d'un droit, d'une action est parfaite par le consen t
a
. , ce ssI . O 11 précise
«Le
·
205 relatif a l'opposab111te et 1' e ffï
.· ic a cité de ce tte
. . . , r 1 a s1·gi1ific a tion
cessiomiaire n'est saisi a l'egard du de'b.1teur et d es tiers que pa
tr ns fert fa .
ite p ar ce dernier
du transfert faite au débiteur, ou par l'accept ation du a
_
dans un acte ayant date certaine». ,
. .
-La cess10n est donc soumise à des fonna11tes · , et des, procedu res 1 ourdes et
. . . . date
couteuses (s1gm . .fi1cat10n par 1m1ss1er . notaire, ou accepta • t,·on par acte ayant
. et
certame),
. ce qm est mcompat1b
. . le avec les 1mper . , at11s -� de I a VI·e comme rct. a 1e
surtout Ja matière cambiaire qui nécessite Ja rapidité des transacti ons.
�La transmission des effets de commerce doit se faire par des procédures p lus
· · ·
simples, plus rapides et moms couteuses car 1·1 s , agi·t d' ms · truments de paiement
et de crédit qui doivent circuler rapidement en assurant au porteur le maximum
de sécurité.
C'est pour quoi Je droit cambiaire a privilégié des modes de transn1ission plus
simples et plus rapides que les modalités de la cession de créance
*L'endossement: une sin1p1e signature apposée (généralement) au dos du titre
avec sa remise au porteur
* La tradition : La remise du titre de main en main (1nais cela suppose que le
titre soit au porteur ou endossé au porteur c.à.d. sans indication du 110111 du
bénéficiaire).
L'arrêt de 1a Cour de cassation civile 11° 46476 du 13 nov. 1997 a souligné
l'importance de ce caractère négociable en ces ternies:
Ji:w 1•• � •
�, - -=-•1 ., ,.,.J li b:ill - .Ltl. J bill 1·-:.t·ts �,
c.j� (.J "-? _ _) • c.j�'-! .J � -· �-� '. Jll (.)A
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... .)fa o-1} �� jj.J6-'-I' � c.:,��, �_;-uûl obls Lf_J�' u__;.JI � J jj.Ju..JI _;l �I �fa.
2-le caractère monétaire :
L'effet de commerce doit comporter l'indication de sa valeur en monn
aie parc e
qu'il constitue un instrument de paiement. Il constate une créa
nce en s onune
d'argent qui doit être certaine et liquide.
3 - le court terme:
L'effet de commerce est un instrument de créd
it à court terme. Ce cou rt terme
n�a pas été dé ni p le législateur et
� � 1a doctrine estime qu'il ne doit
d:passer 3 mo1s. Mais, dans la pas
pratique, le terme des effets de comm
depasse souvent les 3 mois. erce
L'intérêt de respecter le
court tenue c'est qu'il permet au porte
ur de l'effet de
2
de
commerce de mobiliser sa créance auprès d'une banque par la technique
l'escompte.
En principe, le porteur doit attendre I échéance pour réclamer Je paiement au
débiteur, mnis il peut obtenir un paiement anticipé, en transmettant son effet de
commerce à un banquier qui deviendra le porteur du titre et attendra les 3 mois
pour réclamer le paiement au débiteur.
- Le banquier accepte cette mobilisation de la créance contre rémunération et
après déduction des intérêts.
3
même si théoriqucm nt ln lettre de han e peul être utilisée comme instrument
1
4
droits et recour du porteur impayé... )
- D'ailleurs les an lais définis cnt le chèque comme étant une lettre de change
payable à vue et tirée sur un bnnquicr.
- D'autres auteurs, par contre, contestent cette assimilation et insistent sur la
distinction entre les instruments de crédit et les instruments de paiement.
Section 1- La rigueur:
La rigueur du droit cambiaire par rapport au droit commun tend à protéger le
porteur du titre et surtout à encourager la circulation et assurer le paiement à
l'échéance.
Cette rigueur se manifeste à travers plusieurs dispositions particulières:
1) Le droit cambiaire n'admet pas les conditions résolutoires ou suspensives de
paiement, l'ordre de payer ainsi que l'engagement de payer doivent êtres purs et
simples c.à.d. inconditionnels.
2) Il y'a une solidarité présumée entre tous les signataires de la lettre de change
5
pour garantir le paiement au porteur alors qu'en matière civile la solidarité ne se
présume pas et doit être prévue de manière expresse.
3) l'engagement cambiaire est soumis au principe de l'indépendance des
signatures c.à.d. que chaque signataire est obligé par sa seule déclaration de
volonté, matérialisée par sa signature, et ce indépendamment de la régularité des
autres signatures apposées sur le même titre.
Ainsi, par exemple, si le titre comporte une signatw·e émanant d'un Î11capable ou
une fausse signature, seul cet engagement serait nul/ la validité du titre et des
autres signatures n'est pas atteinte ----+ les autres signataires ne peuvent se
prévaloir de ce vice pour échapper à leurs obligations.
4) L'échéance est de rigueur en matière cambiaire (art.338) et le débiteur ne
peut pas bénéficier d'un délai de grâc�, alors qu'en matière civile et
commerciale le juge peut accorder un délai raisonnable pour l'exécution de
l'obligation.
Cette rigueur de l'échéance joue également a l'égard du porteur lui même
puisqu'il doit respecter certaines obligations pour réclamer le paiement à cette
échéance.
5) des procédures particulières doivent être respectées en cas de défaut de
paiement qui doit être solennellement constaté dans un protêt établi par un
huissier notaire et déposé au greffe du tribunal.
(protêt faute de paiement)
c��' r� ��, �)
6) En matière de procédures et voies d'exécution, le porteur d'une lettre de
change impayée (qui a respecté ses obligations à l'échéance) peut obtenir contre
le tiré accepteur et les autres signataires du titre, une injonction de payer
exécutoire 24h après sa notification, nonobstant appel. JI s'agit donc d'une
simplification des procédures et une rapidité dans le recouvrement.
7) Des poursuites pénales peuvent être engagées contre le tireur d'un chèque
sans provision (if; en cas d'inexécution d'une obligation civile)
6
que c'est ce formalisme qui garantit le paiement, facilite la circulation du titre et
qui assure la protection et la sécurité _juridique aussi bien pour le porteur que
pour les signataires du titre (il invite à la réflexion et permet à chaque
signataire de savoir avec précision l'étendue de son engagement).
- Parmi les manifestations de ce formalisme
1) Le fom1alisme se manifeste notanm1ent à travers l'art 269 C.Com qui exige
des mentions obligatoires pour la validité du titre et prévoit sa nullité, en tant
que tel, s'il ne remplit pas les conditions prescrites par la loi.
2) C'est la loi qui fixe la signification et la portée de chaque signature
apposée sur la lettre de change scion son emplacement. c.à.d. que le législateur
établit des présomptions de forme.
exp: l'art 285 prévoit que «la simple signature du tiré opposée au recto de la
lettre de change vaut acceptation»
- la simple signature au verso est présumée être un endossement.
- L'art 289 considère que toute autre signature au recto que celle du tiré ou du
tireur est présumée un aval (une garantie/ une caution).
3) Les mentions qui ne sont pas insérées dans la lettre de change mais dans
d'autres documents (acte séparé) n'ont pas la valeur de l'engagement cambiaire
-. principe de l'autosuffisance du titre (il doit se suffire à lui-même).
4) Certaines notions sont définies par la seule référence à la forme et à
l'apparence.
Ex.: la définition du porteur légitime selon 1' art 279 C. C «celui qui justifie de
son droit par une suite ininterrompue d'endossements» (-. il suffit donc de
consulter le titre pour se pron oncer sur la qualité du porteur).
7
Titre 1-L: lcHrc de change-
�----- ------------------- - ------- -�
a
plus précisément une vente à crédit (c'est le cas le plus fréquent en pratique).
Cette opération vn se réaliser techniquement au moyen d'un titre <le crédit.
C'est le vendeur A (créancier de 13) qui va créer un titre reconnaissant sa
créance. n va donc tirer une lettre de change sur son client 13.
Ce dernier «accepte» généralement la lettre de change et s'engage à payer à
une certaine échéance (généralement dans 3 mois).
- L'ù1térêt du tiré (l'acheteur) est évident: pratiquement, il ne paiera que dans 3
mois --+ il va bénéficier, au moyen de la lettre de change, d'un crédit à court
tenne + s'il s'agit d'un commerçant, il aura le temps de revendre la marchandise
avant que la lettre de change ne lui soit présentée au paiement.
- Mais, le vendeur émet La lettre de change dans son intérêt personnel parce
qu'il va l'utiliser pour régler ses dettes à l'égard d'une tierce personne (son
fournisseur ou le fabriquant)
--+ C'est pourquoi il va donner à l'acheteur l'ordre de payer cette tierce personne
C.
NB : Le tireur peut également émettre la lettre de change à son ordre, en
indiquant son nom en tant que bénéficiaire, et l'utiliser à son tour pour se
procurer du crédit auprès d'une banque par l'escompte ( Il demande à un
banquier, contre remise de la lettre de change, de lui avancer tout de suite la
somme indiquée, après déduction de l'intérêt de la créance, calculé d'après le
temps restant à courir jusqu'à l'échéance et d'une commission).
-+ Le tireur peut ainsi mobiliser sa créance auprès de son banquier, ce qui lui
permet de bénéficier d'un crédit.
- La chaine de crédit ne s'arrête pas là parce que le banquier peut soit conserver
la lettre de change jusqu'à l'échéance et la présenter au paiement au tiré soit la
faire réescompter par un autre banquier ou par la banque centrale.
9
3- Le héné lïcia ·n, : C'est la personne au profit de laquelle la lettre de change
a été émise-+ celui auquel ou ù l'ordre duquel le paiement doit être fait.
Dans notre excmpl1::, le bénéficiaire = le fournisseur C.
NB : il peut y avoir intervention d'autres personnes puisque le bénéficiaire peut
également:
soit conserver la lettre de change jusqu'à l'échéance et la présenter lui
même au paiement,
- soit, sans attendre l'échéance, parce qu'il est lui même débiteur à l'égard
d'une 4éme personne D transmettre la lettre de change à cette personne en
l'endossant à son profit.
-+ D devient le porteur de la lettre de change et peut aussi l'endosser à l'un de
ses créanciers ... et ainsi de suite, jusqu'à l'échéance.
-+la lettre de change peut circuler jusqu'à son échéance-+ à cette date, elle sera
présentée au paiement par le dernier porteur au débiteur tiré. ( Entre temps elle
aura chaque fois servi à une nouvelle opération de crédit).
10
- La valeur fournie est également la créance entre l'endosseur et l'endossataire.
l
Tiré(acheteur (B)) Le dernier porteur a l'échéance
� ::'<>o�
�����
��.,,.
..�" �
Tireur (vendeur (A) .; Bénéficiaire(fournisseur (C))
;;;;:;;;;;;:;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;-
Rapport de crfance
(valeur furnie)
11
• Le rapport: cambiairc est le rnpport né de la lettre de change c.�1.d. de la
signat11re apposée sur cc titre (lors de sa création, son acceptation, son
endossement ... )
- C'est un engagement cambiaire qui naît directement de la signature du
tùre + C'est un engagc1ncnt rigoureux soumis aux règles spéciales du
droit cambiaire.
• Le rapport fondamental c'est un rapport préexistant el extérieur au titre
(extra-cambiaire) mais il est ù I' origine de sa création ou de sa
transmission.
1- La LTr,111cc de provision: C'est la créance du tireur contre le tiré et qui
est à l' origine de la création de la Lettre de change (1er rapport
fondamental).
2- La valeur fournie : C'est la créance du bénéficiaire contre le tireur et
qui est à l' origine de la remise de la lettre de change (c'est la raison pour
laquelle le tireur émet la lettre de change au profit du bénéficiaire).
3- La valeur fournie: C'est également la créance de,l'endossataire contre
l'endosseur, qui justifie la transmission de la lettre de change par
endossement.
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- Par contre le droit allemand admet une conception abstraite du rapport
carnbiaire et dissocie la lettre de change des rapports contractuels qui lui sont
extérieurs (c'est un rappo11 abstrait+ détaché de sa cause)
----+ l'émission de la lettre de change entraine novation c.à.d. extinction des
u
,.,ccfionl - Ll'S contlitio11s d, forml' (Le form:tibmc· r: ml i: ire):
- C est le J)rincipc de l'aulosuflîsancc du titre qui permet à la lettre de change
de circuler rapidement et de jouer son rôle en tant qu'instrument de crédit en
toute sécurité.
- confonnément à ce principe, la lettre de change doit se suffire à elle-même
c.à.d. qu'elle doit comporter toutes les mentions nécessaires pour renseigner les
tiers et pour protéger le porteur ainsi que les signataires du titre.
- Y. Chaput a pu dire à ce propos qu'il s'agit d'un« formalisme ennuyeux mais
facile à comprendre car il évite toute hésitation sur la portée du titre et permet
une vérification facile de sa validité fonnelle».
- Mais il convient de distinguer entre les mentions obligatoires exigées par l'art
269 CC et les mentions facultatives qui peuvent être ajoutées par les parties
1
rnra ra lh l : Enumér: tion d s mentions ohli ratoirc,:
- L'article 269 exige 8 mention pour la validité de ln lettre de change.
I - Lad ·non1ination d' ll'tln• ,k rhanc�,·:
- Cette mention doit être insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction du titre. Le but de cette mention est d'éviter
les problèmes d'interprétation quant à la nature du titre et attirer l'attention des
signataires sur le caractère cambiaire de leur engagement et sa rigueur.
2 - Lt• manda n�•r ·t sim lk ,Il' p:�n·r une som_mc dét •nninCc:
- Il s'agit plutôt d'un ordre de payer parce que le terme «mandat» n'est pas
employé ici dans son sens civiliste et technique.
Cet ordre doit être inconditionnel (pur et simple) vu la rigueur du droit
cambiaire et il doit porter sur tme somme d'argent déterminée vu le caractère
monétaire des effets de commerce.
NB : La stipulation des intérêts n'est pem1ise que pour les lettres de change
payables à vue ou à un certain délai de vue (lorsque la date du paiement est
connue, les intérêts doivent être calculés à l'avance et intégrés dans la somme).
+ L� somme doit être indiquée en chiffres et en lettres pour éviter la
falsification. Selon 'art 272 CC , en cas de différence entre le montant inscrit en
chiffres et le montant inscrit en lettres, la LC vaut pour la somme écrite en toutes
lettres. lorsque le montant est écrit plusieurs fois et en cas de différence, la lettre
de change ne vaut que pour la moindre somme.
3 - Le nom de celui qui doit payer (le tiré) :
- C'est une mention obligatoire pour pem1ettre au porteur d'identifier la
personne à laquelle il va réclamer le paiement à l'échéance � si le nom du tiré
n'inspire pas confiance, le porteur peut refuser le paiement par la lettre de
change.
NB: on constate que l'article se contente du nom dti tiré et n'exige pas
l'indication de son domicile. Or, le lieu du paiement ne correspond pas toujours
au domicile du tiré ce qui donne lieu en pratique à des problèmes dans
l'exécution.
4 - Indication de l'échéance (la date où le paiement doit être fait) :
- C'est une mention indispensable en raison de la rigueur de l'engagement
cambiaire puisque le paiement doit être fait à l'échéance sans aucune possibilité
de délai de grâce. De même, certaines obligations pèsent sur le porteur à
l'échéance.
-➔ Il doit présenter la lettre de change au paiement et à défaut de paiement il doit
2
- Selon l'article 290 cc, l'échéance ne peut être fixée que de 4 manières:
1) à vue:
Le porteur peut présenter la lettre de change au paiement quand il veut, à
condition de ne pas dépasser le délai d'un an à partir de sa création.
- La lettre de change est payable immédiatement dès sa présentation -c'est
ce qui explique que ce type de LC est rarement utilisé en pratique parce qu'on
utilise plutôt le chèque comme instrument de paiement.
2) à un certain délai de vue(« payez à 3 mois de vue ... »):
Le porteur peut choisir la date de présentation mais il ne peut exiger le paiement
qu'après l'expiration du délai a vue (après la présentation).
3) à jour fixe :
C'est l'hypothèse la plus simple et la plus courante puisque la date de paiement
est directement fixée sur la lettre de change.
4) à un certain délai de date (« payez à 3 mois de date... ») :
Le porteur n'est payé qu'à l'expiration du délai qui court à partir du jour de la
création de la lettre de change.
- Ces 4 modalités sont les seules valables, ce qui entraine la nullité des lettres
de change tirées à d'autres échéances ou à échéances successives (même en cas
de vente avec facilités de paiement, il doit y avoir création de plusieurs lettres de
change avec des échéances différentes et non pas une seule lettre de change à
échéances successives).
5 - Le lieu ùu paiement :
- C'est l'endroit où le porteur doit présenter son titre pour être payé.
NB : Il s'agit d'une créance quérable c.à.d. que c'est le porteur qui doit
présenter le titre et réclamer le paiement à l'échéance.
Le lieu du paiement ne correspond pas toujours au domicile du tiré. Les parties
peuvent indiquer un autre lieu de paiement et insérer une clause facultative de
domiciliation qui se fait généralement auprès de la banque du tiré.
6 - Le nom du bénéficiaire :
_- C'est celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait. Le législateur
a exigé cette mention pour interdire les lettres de change créées en blanc ou au
porteur.
NB : cette interdiction peut être facilement détournée puisque le bénéficiaire
peut être le tireur lui même (lorsque la lettre de change est créée entre 2
personnes)+ la loi permet l'endossement au porteur ou en blanc.
-+ Le tireur peut, dès la création de la lettre de change, indiquer son nom en tant
3
que bénéficiaire et endo, cr la lettre au porteur ou cn blanc.
7 - 1 ah' •f fil'''- d · tTrafion :
- L'intérêt d indiquer l:i date de créntion : clic permet de vérifier la capacité du
tireur+ calculer cert:iins dél:iis..
- L'indication du lieu de création permet de déterminer les règles de compétence
te1Titoriale mais n titre subsidiaire (outre le tribunal du lieu du domicile du
défendeur le p011eur peut choisir le tribunal du lieu de création de la lettre de
change ou celui du paiement).
S - La signa1t11'l' ,lu tir 11r {celui gui rnu·t la lettre de change}
- Cette signature est essentielle parce que le tireur est le premier à s'engager sur
le plan cambiaire. Elle matérialise sa volonté en tant que créateur du titre et
l'engage en tant que Ier garant du paiement.
- La loi n'exige que la signature du tireur mais en pratique son nom apparait
toujours sur la lettre de change.
- En droit tunisien, la signature doit être manuscrite alors qu'en droit français
elle peut être apposée par tout procédé non manuscrit (cachet, griffe).
Elle doit être nonnalement apposée au recto et au bas de l'acte.
4
-+L art 269 C énon c certain s rè Jlcs de su J Jléance pour remplacer les
mentions manquantes et éviter la nullité (la théorie des é uivalents).
+ La lettre de change incomplète Jeut être ré ulariséc (c'est la possibilité
d'ajouter la mention qui manque.)
� On constate que le formalisme de la lettre de change n'est pas rigide parce
que les mentions obligatoires peuvent paraitre contraignantes et rigoureuses
mais leur absence n'est pas sanctionnée par la nullité systématique et complète
de la lettre de change.
1) Spécificité tic la sanction = nullité en tanf que lettre de change (fhéoric de
la rom·cr_-ion m r rédurtion) :
- Aux tennes de l'article 269 CC, le titre ipcomplet « ne vaut pas comme
lettre de change » --+ la sanction est donc la nullité de ce titre en tant que lettre
de change + c'est une nullité d'ordre public qui peut être opposée à tout
porteur, même s'il est de bonne foi (L'omission est apparente sur le titre et le
porteur peut la constater).
+ Le tiré, même accepteur, peut refuser le paiement sur la base de ce titre en tant
que lettre de change
+ Cette nullité peut être soulevée d'office par le juge parce que les dispositions
de l'article 269 CC sont considérées comme des dispositions d'ordre public.
--+ C'est une nullité absolue mais on doit préciser que c'est une nullité
spécifique et différente de la nullité au sens classique du terme (la nullité en
droit commun).
En effet, cette nullité ne joue que sur le terrain cambiaire puisque le titre perd sa
valeur en tant que L.C. Mais, il n'est pas frappé d'une nullité totale+ n'est pas
dépourvu de toute efficacité juridique
-+il est seulement disqualifié -+il subit une conversion par réduction : il s'agit
d'une transformation qui entraîne le changement de la nature juridique du titre
avec une réduction de sa valeur juridique.
NB : La conversion par réduction est admise même en droit commun (l'article
328 COC prévoit « l'obligation qui est nulle comme telle mais qui a les
conditions de validité d'une autre obligation légitime, doit être régie par les
règles établies pour cette obligation »)
---+- Le titre qui ne vaut pas comme lettre de change pourrait valoir comme un
billet à ordre s'il remplit les conditions requises par l'article 339 CC pour la
validité du billet à ordre.
5
li faut préci er que dans cc cas la lettre de change est nulle en tant que telle
mais elle cons rvc la qualité de titre cambiairc (effet de commerce) -+ le titre
demeure régi par les règles du droit cambiaire.
NB : hypothèse très rnre vu le formalisme qui régit le billet à ordre (presque les
mêmes mentions obligatoires)
- lorsque la lettre de change ne remplit pas les conditions requises pour la
validité du billet à ordre, elle peut valoir comme titre de créance ordinaire
Somnis aux règles de droit commun.
* Lorsque le titre est signé par le débiteur (tiré), il peut valoir comme une
reconnaissance de dette (de la part du tiré à l'égard du tireur)
-+ce titTe pennet à son porteur d'agir sur sa base et d'obtenir une in jonction de
payer.
* Lorsque le titre n'est pas signé par le tiré, il peut valoir comme une promesse
de payer (émanant du tireur à l'égard du bénéficiaire).
* Il peut être considéré comme un simple commencement de preuve par
écrit (une lettre de change incomplète qui ne comporte ni la signature du tiré ni
celle du tireur peut être considérée comme une sin1ple présomption et doit être
renforcée par d'autres moyens de preuve)
NB : Dans ces différents cas la conversion fait sortir le titre du droit cambiaire
�il est soumis aux règles du droit commun.
- La lettre de change incomplète et donc nulle en tant que titre cambiaire mais
elle conserve une valeur judiciaire certaine et subsiste en tant qu'engagement
juridique susceptible de produire des effets.
- Ainsi cette nullité ne permet pas aux parties d'échapper aux obligations qu'elles
ont contractées sur le terrain du droit commun
� Les parties restent tenues en raison du rapport juridique fondamental
préexistant à la création de la lettre de change.
� Le porteur peut exercer des recours sur le plan du droit commun et peut
obtenir une injonction de payer conformément à l'article 59 CPCC (à condition
que l'origine de sa créance soit contractuelle et qu'elle soit certaine et
déterminée dans son montant).
6
1- A défaut d'indication de l'échéance, la lettre de change est considérée comme
payable:\ ,1 11c c'est-à-dire dès sa présentation.
2- A défaut d'indication spéciale, le lieu désigné à coté du nom du tiré est
réputé être le lieu tic paiement et le lieu du domicile du tiré.
3- A défaut d'indication du lieu de création, la lettre de change est considérée
comme souscrite (créée) dans le lieu désigné à côté du nom du tireur.
NB : les cas de suppléance légale constituent des exceptions qui doivent être
normalement d'interprétation restrictive, mais la jurisprudence (française et
tunisienne) a créé d'autres cas de suppléance.
Ainsi, par exemple, l'absence de l'indication du nom du bénéficiaire+ l'absence
de la signature du tireur au recto du titre, ont été parfois suppléées par sa
signature au verso en tant que premier endosseur (ce qui suppose qu'il était lui
même le bénéficiaire)
7
a con idér q11, l'mti ·I, 3 C) ... s •1011 lequel « la con lïrnwtion ou la rntifîcation
d'une obli 1utio11 1111II • de plein droit n'a aucun effet» 11c s'appl iquc pas à la
régulnri ntion de ln 1 ·ttrc de han ,c parce qu'elle ne constitue pas une
rcnoncintion il une condition d'ordre public mais clic exprime plutôt le respect de
l'ordre public en complétnnt dans un Droit marqué par le formalisme la mention
qui manque.
- En plus, aucune disposition légale (même l'article 269 CC) n'impose que les
mentions de la lettre de change soient rédigées par la même personne.
_. Les pai1ies qui s'engagent par la lettre de change peuvent participer à
l'établissement du titre et à la rédaction des mentions en utilisant à cet effet
plusieurs écritures.
8
iITégularilé mmm1e et mention essentielle est assez délicate et peut poser
problème, c'est pourquoi la Convention de la CNUDCJ s'est prononcée sur ce
problème en admellanl la possibilité de régularisation si le titre présente des
conditions minima d'existence, et en exigeant que le titre comporte, au moins,
la dénomination et la signature du souscripteur (la signature du tireur).
- En pratique c'est la régularisation du nom du bénéficiaire qui est largement
admise en jurisprudence, la justification est que le nom du bénéficiaire est
indifférent pour le tiré accepteur � il est le débiteur principal de la lettre de
change à l'égard de tout porteur de b01me foi.
9
- II faut préciser que le législateur tunisien à traité le problème de la signature
inexacte dans l'article 273 CC qui a consacré le principe de l'indépendance
des signatures.
Selon l'alinéa 2 de cet article « Si la lettre de change Porte des signatures fausses
ou des signatures de personnes imaginaires, les obligations des autres signataires
n'en sont pas moins valables»
-La fausse signature n'entraîne pas la nullité des engagements des autres
signataires + la lettre de change demeure valable à leur égard puisqu'elle les
engage.
- Sur le plan pénal malgré que le législateur n'a pas prévu de règles spéciales en
matière de falsification de la lettre de change, l'indication d'une mention erronée
peut constituer une infraction par application des règles générales du code pénal
(délit d'escroquerie, infraction de faux ou usage de faux)
c:l���,J.
Ç- l'altél'·ation d'une mention obligatoire :
- L'altération peut être définie comme étant la modification du texte initial de
la lettre de change intervenue sans le consentement des intéressés.
- Les altérations les plus fréquentes en pratique sont celles relatives au montant
de la lettre de change ou à la date de l'échéance. Ces altérations présentent un
danger pour les signataires parce qu'elles entraînent une modification dans leur
situationjuridique et dans l'étendue de leurs engagements.
- En Droit tunisien, l'altération est régie par l'article 334 CC qui a également
consacré le principe de l'indépendance des signatures en opérant une
distinction entre les signataires antérieurs à l'altération (qui sont tenus par les
ternies du texte originel) et les signataires postérieurs (qui sont tenus dans les
termes du texte altéré).
+ L'auteur de l'altération est sanctionné sur le plan pénal pour faux et usage de
faux.
-+NB : l'altération d'une mention obligatoire n'entraine pas la nullité formelle
du titre.
10
- Ces mentions peu enl fi mer sur la lettre de change dès sa création ou être
ajoutée au cours de a circul:.ition.
- Si lie sont iu érécs dès la création, clics lient fous les signataires
f Si elles ont :1jouCécs au cours de la circulaUon, elles ne lient que les
signah1ircs postérieurs à leur insertion.
11
Section3 - Les conditions de fond :
- La création de la lettre de change est un acte juridique qui est soumis pour sa
validité aux conditions générales de l’article 2 COC (consentement, capacité,
objet et cause) mais ces conditions présentent certaines particularités en matière
cambiaire.
Paragraphe 1 : Le consentement :
- Comme tout acte juridique la création de la lettre de change requiert pour sa
validité une volonté valable de s’obliger.
Concrètement, c’est la signature du tireur apposée sur la lettre de change qui
exprime son consentement et sa volonté de s’engager.
≠ Le problème se pose lorsqu’il s’agit d’une fausse signature.
Dans ce cas, le prétendu signataire ainsi que ses héritiers peuvent désavouer la
signature en cause et le juge ordonne généralement une expertise pour une
vérification d’écriture.
- La fausse signature n’engage pas le prétendu signataire (dont on a imité la
signature) et elle est opposable même au porteur de bonne foi parce que la volonté
de s’engager fait défaut.
Mais, malgré que la signature du tireur constitue une mention obligatoire dont
l’absence entraine la nullité du titre en tant que lettre de change, la fausse signature
n’entraine pas la nullité du titre pour 2 raisons essentielles :
1-D’abord en vertu de la théorie de l’apparence parce que la fausse signature
ne constitue pas un cas d’omission (formellement, le titre est complet).
2-Ensuite, par application du principe de l’indépendance des signatures prévu
par l’article 273 alinéa 2 selon lequel les autres signatures apposées sur la lettre
de change restent valables et engagent leurs auteurs.
« Si la L.C porte des signatures fausses ou des signatures de personnes
imaginaires, les obligations des autres signataires n’en sont pas moins valables »
- Sur le plan pénal, la fausse signature expose son auteur à la sanction prévue pour
l’infraction de faux (15 ans d’emprisonnement).
Paragraphe 2 : La capacité :
- la capacité est régie par les règles de droit commun (CSP & COC) mais les
textes régissant la lettre de change comportent quelques dispositions spéciales
qui s’appliquent en cas de création de la lettre de change par un incapable ou par
un représentant.
1
A – Création de la lettre de change par un incapable:
- L’article 273 CC alinéa 1 prévoit que « Les lettres de change souscrites par des
mineurs non commerçants sont nulles à leur égard, sauf les droits respectifs des
parties conformément à l’article 13 COC ».
→ Le mineur (non-commerçant) ne peut pas créer une lettre de change mais son
représentant légal peut le faire s’il est autorisé à exercer le commerce pour son
compte et c’est la date de création de la lettre de change qui permet de se
prononcer sur la capacité du tireur (C’est pourquoi on l’exige en tant que mention
obligatoire).
- Si le mineur incapable crée une lettre de change, elle est nulle à son égard
(seulement) et il peut se prévaloir de cette nullité même a l’égard du porteur de
bonne foi.
Mais, cette L.C reste valable à l’égard des autres signataires et les engage sur
le plan cambiaire.
Par ailleurs, et par application de l’article 13 COC, la nullité ne doit pas permettre
au mineur de s’enrichir au détriment de son cocontractant qui a exécuté ses
obligations c.à.d. qu’il doit lui restituer la valeur de l’enrichissement et du profit
qu’il a tiré.
Il convient de préciser que l’article 273 CC ne vise que la situation de l’incapable
mineur à l’exclusion des autres incapables majeurs, tels que le dément, le faible
d’esprit et le prodigue. Ces personnes ne peuvent créer une lettre de change à
partir du jugement d’interdiction (et même avant ce jugement lorsqu’il s’agit d’un
état notoire).
De même, le failli ainsi que le condamné à une peine supérieure à 10 ans
d’emprisonnement n’ont pas le droit d’émettre des lettres de change.
2
propre nom, mais ce tireur agit en réalité pour le compte d’une autre personne
qui lui a donné l’ordre de le faire.
- L’intérêt de cette forme de création de la lettre de change apparaît lorsque le
donneur d’ordre ne veut pas se manifester pour des raisons politiques ou
commerciales (ne veut pas révéler ses engagements).
- En ce qui concerne les effets de ce tirage pour compte, c’est le tireur pour
compte qui est personnellement engagé, sur le plan cambiaire, à l’égard des
porteurs successifs de la lettre de change. Et en cas de défaut de paiement par le
tiré, c’est lui qui est poursuivi en tant que premier garant de paiement parce que
le donneur d’ordre n’est pas un débiteur cambiaire et le porteur est protégé par
l’apparence.
≠ Mais entre les parties c.à.d. entre le tireur pour compte et le donneur d’ordre
ce sont les règles du mandat du droit commun qui s’appliquent :
→Le tireur pour compte doit se conformer aux instructions du donneur d’ordre +
à l’égard du tiré c’est le donneur d’ordre qui doit lui fournir la créance de
provision + si jamais le tiré paye à découvert, il peut agir en remboursement contre
le donneur d’ordre et il n’a pas d’actions contre le tireur pour compte.
3
Paragraphe 3 : L'objet :
- Par définition l'objet de l’engagement cambiaire ne peut être qu'une somme
d'argent. D'ailleurs, c'est pourquoi l'article de 269 CC exige comme mention
obligatoire « le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ».
Paragraphe 4 : La cause:
- En général, la cause de l’engagement cambiaire n’est pas indiquée sur la lettre
de change. Mais, par application des règles du droit commun (article 68 COC)
L'existence de la cause est présumée et elle est réputée licite jusqu'à preuve du
contraire.
- En revanche la création d'une lettre de change sans cause ou pour une cause
illicite entraîne la nullité d'ordre public.
- Le problème de la cause se pose lorsque la création de la lettre de change ne se
justifie pas par l'existence d'un rapport de créance entre les parties mais par une
complaisance qui a pour objectif l'obtention d'un crédit de manière frauduleuse,
ce type de lettre de change est appelé : effets de complaisance. ) ( سندات المجاملة
4
Le tireur complu promet au tiré complaisant de lui fournir, avant l’échéance, les
sommes nécessaires au paiement, ou de retirer le titre pour qu’il ne lui soit pas
présenté au paiement.
Ensuite, il fait escompter la lettre de change par un banquier (ignorant les
conditions de son émission)
→ Ainsi, l'effet de complaisance permet au tireur complu (grâce à la complaisance
du tiré) d’obtenir les liquidités dont il a besoin + de bénéficier d'un crédit à court
terme.
La complaisance du tiré s'explique généralement par des rapports de famille,
d'amitié ou d'affaires (société mère/ filiale, Société / administrateur…).
- La complaisance peut-être réciproque (tirage croisé) lorsque deux commerçants
en difficulté tirent chacun sur l'autre une lettre de change et accepte une autre de
même valeur.
- Les effets de complaisance peuvent se compliquer lorsqu'il s'agit de traite
cavalerie (renouvellement du tirage).
- Généralement le tireur ne dispose pas à l'échéance des sommes nécessaires, il
retire la lettre de change et la remplace par une autre lettre de change d'un montant
supérieur qui est accepté soit par le même tiré soit par un autre également
escompté pour obtenir les liquidités nécessaires pour assurer le paiement de la
lettre de change.
B - Les dangers des effets de complaisance :
*Danger pour le porteur de bonne foi (surtout pour le banquier escompteur) : il
risque de ne pas être payé à l'échéance
*Danger pour le tiré complaisant : Il croit que le service qu’il a rendu au complu
ne lui coûte rien alors qu'il peut être obligé de payer le titre au porteur de bonne
foi et s’il paye, il est privé de tout recours cambiaire contre le complu.
*Danger pour le tireur complu lui-même : Il s'agit d'un mauvais service qui
prolonge artificiellement son existence commerciale et qui peut aggraver sa
situation (ces L.C sont généralement impayées → renouvellement avec montant
supérieur + peut être retenu comme indice de cessation des paiements).
*Danger pour les créanciers du complu : Il s'agit d'un prolongement artificiel
qui ne fait que différer l'ouverture de la faillite de leur débiteur ou son règlement
judiciaire, ce qui conduit à une réduction du gage des créanciers.
+ Ils sont trompés et induits en erreur sur la situation et la solvabilité de leur
débiteur et peuvent ainsi se fier à la fausse apparence et continuer leurs
transactions avec lui.
5
*Danger pour l'économie et pour l'intérêt général : Il s’agit d'une mauvaise
utilisation du crédit, une forme artificielle est malsaine qui est contraire aux
bonnes mœurs des affaires.
C - les sanctions des effets de complaisance = la nullité :
- Certains auteurs admettent la validité des lettres de complaisance parce qu’elles
ne sont condamnées expressément par aucun texte, et la provision n’est pas une
condition de validité de la lettre de change mais la majorité de la doctrine et de la
jurisprudence Admettent la nullité des effets de complaisance sauf que le
fondement de cette nullité a été controversé.
1- Fondement de la nullité :
Plusieurs fondements ont été avancés :
6
se pose lorsque le tiré complaisant a été obligé de payer l’effet au porteur de
bonne foi.
→ Dans ce cas, il ne dispose d'aucun recours cambiaire contre le tireur en raison
de la nullité de l'effet de complaisance mais il dispose d'un recours extra cambiaire
(action en répétition →la jurisprudence française et tunisienne ont reconnu au
complaisant le droit d'agir contre le complu sur la base de l'enrichissement sans
cause/art.71 coc).
- Mais en droit tunisien on n’a même pas besoin de recourir à l'enrichissement
sans cause → l'action en répétition est possible sur la base de l'article 77 COC
selon lequel « ce qui a été payé pour une cause contraire à la loi, à l’ordre public
et aux bonnes mœurs peut être répété ».
3- les effets de la nullité sur la situation des tiers :
- Il s'agit généralement du porteur de l'effet de complaisance, qui est le plus
souvent dans la pratique le banquier escompteur.
Une distinction fondamentale s'impose entre le porteur de bonne foi et le porteur
de mauvaise foi.
a) Le porteur de bonne foi :
- C’est celui qui a fait confiance à la forme du titre + qui s’est fié légitimement à
sa régularité formelle + ignorait la complaisance et les circonstances de l'émission
du titre au moment où il l’a acquis.
NB : l’accord de complaisance n’est pas apparent → la bonne foi est présumée.
- Ce porteur de bonne foi est protégé par le principe de l'inopposabilité des
exceptions, consacré dans l'article 280 CC.
→la nullité de l'effet de complaisance est inopposable au porteur de bonne foi (le
tiré/complaisant ne peut pas se prévaloir de la nullité du titre qu’il a accepté pour
refuser de payer le porteur de bonne foi)
+ A l'égard de ce porteur de bonne foi, l'effet de complaisance est valable et
produit tous ses effets contre tous les signataires (malgré le caractère d'ordre
public de la nullité) → il peut exercer les recours cambiaires contre tous les
signataires.
7
- Il convient de préciser que le porteur est considéré de mauvaise foi s'il connaît
la nature de l'effet c.à.d. le vice de complaisance, même s'il n'a eu aucune
participation frauduleuse.
→ Une différence avec la notion de mauvaise foi de l'article 280 CC qui suppose
que le porteur agit sciemment au détriment du débiteur.
→ La conception de mauvaise foi dans le cadre de l'effet de complaisance est plus
large et plus sévère à l'égard du porteur (la simple connaissance suffit).
De plus la jurisprudence apprécie, parfois, la mauvaise foi du banquier
escompteur de manière plus sévère encore, puisqu'il s'agit d'un professionnel qui
doit s'assurer, avant d'accepter des effets à l'escompte, de leur caractère sérieux.
→ Certains indices devraient attirer l'attention du banquier escompteur sur la
probabilité de complaisance, tels que l'existence de lien de parenté ou le tirage
entre une société mère et sa filiale…
→ En cas de négligence, il risque d'être réputé de mauvaise foi, pcq il aurait dû
douter du vice de complaisance et prendre les précautions nécessaires.
Mais, même s'il s'agit d'un banquier, il ne faut pas oublier que c'est un porteur +
sa bonne foi est présumée → c’est au signataire qui invoque la nullité du titre
d’établir la preuve de la mauvaise foi du porteur (par tous les moyens).
+ Même si le porteur de mauvaise foi est privé de tout recours cambiaire, il ne
faut pas oublier que lorsqu'il a escompté l'effet, il a payé une somme d'argent au
tireur → il est donc logique qu'il dispose d'un recours extra cambiaire (action en
répétition) contre ce tireur complu.
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+ Le complu peut être aussi poursuivi sur le plan pénal pour escroquerie ()التحيل
conformément à l’art.291 C.P ou banqueroute ( )التسبب في اإلفالسconformément à
l’art.290 C.P.
9
Chapitre II : La provision:
La provision ne constitue pas une véritable condition de validité de la lettre de
change. Mais elle a une grande incidence sur la situation des parties et surtout
sur les droits du porteur.
C’est ainsi, par exemple, qu’en pratique le tiré n’accepte généralement la lettre
de change que s’il a déjà reçu provision.
Pour le porteur, la créance de provision constitue une garantie fondamentale de
paiement qui renforce sa situation et s’ajoute aux garanties du Droit cambiaire.
Ce rôle de garantie supplémentaire apparait surtout dans certaines hypothèses où
le porteur n’a pas le droit d’agir sur le plan cambiaire (exp : nullité du titre pour
vice de forme, lettre de change non acceptée par le tiré, prescription
cambiaire…) → dans ces différentes hypothèses, c’est la provision qui lui
permet d’agir pour réclamer le paiement par application des règles du droit
commun.
- Le législateur tunisien a consacré l’article 275 à la provision. Ce texte nous
permet de dégager successivement : les Spécificités de la créance de provision
(Section1), les droits du porteur sur la provision (Section2) et la preuve de la
provision (Section3)
Section I : Spécificités de la créance de provision :
Paragraphe 1 : Définition de la provision (article 275 alinéa2) :
- Le législateur a défini la provision dans l’alinéa 2 de l’article 275 « Il y a
provision si, à l'échéance de la lettre de change, celui sur qui elle est fournie est
redevable au tireur, ou à celui pour le compte de qui elle est tirée, d'une somme
au moins égale au montant de la lettre de change. »
- Il s'agit de la créance du tireur contre le tiré qui constitue le rapport
fondamental sur la base duquel la lettre de change a été créée.
- Sur le plan terminologique, l’origine de la provision c’est le terme latin
«providere» qui signifie prévoir.
→ Le tireur doit prévoir le paiement du titre qu’il a émis or ce paiement ne peut
avoir lieu que si le tireur est créancier a l’égard du tiré.
Paragraphe 2 : Les conditions d'existence de la provision :
A - Détermination de la personne qui doit fournir la provision :
- L'article de 275 alinéa 1 CC « La provision doit être faite par le tireur ou par
celui pour le compte de qui la lettre de change sera tirée, sans que le tireur pour
le compte d'autrui cesse d'être personnellement obligé envers les endosseurs et le
porteur seulement. »
1
- Cet alinéa met à la charge du tireur l'obligation de fournir provision c'est-à-
dire, il doit être concrètement créancier à l'égard du tiré à l'échéance (il lui a
délivré une marchandise ou rendu un service).
- Cet alinéa traite également l'hypothèse particulière du tirage pour compte, en
considérant que la provision doit être fournie par le donneur d'ordre (et non par
le tireur apparent).
B - Le moment de la constitution de la provision :
- La créance doit exister au plus tard le jour de l'échéance, il n'est pas nécessaire
qu'elle soit préalable ou qu'elle existe le jour même de l’émission de la lettre de
change.
Il en résulte que, contrairement au chèque, la lettre de change peut être
valablement créée sans provision, il suffit que le tireur devienne ultérieurement
créancier du tiré et ce au plus tard au jour de l'échéance.
- Cette spécificité de la lettre de change par rapport au cheque s’explique par la
fonction de crédit que la lettre de change est appelée à remplir.
→ ainsi, le tireur peut émettre la lettre de change et l’utiliser pour régler ses
dettes ou pour se procurer du crédit par l’escompte avant même de livrer la
marchandise au tiré, c'est-à-dire avant d’être créancier a son égard, mais avec
l’intention de le faire avant l’échéance (ce qui distingue cette hypothèse de celle
des effets de complaisance).
C - Le montant de la provision :
- Cette créance doit être au moins égale au montant de la lettre de change c'est-à-
dire qu'elle doit être égale ou supérieure.
La provision intégrale ne soulève pas de problème mais le législateur ne s'est
pas expressément prononcé sur la question de la provision partielle (inférieure
au montant de la lettre de change).
- A priori et selon une interprétation littérale de l’alinéa 2, on pourrait déduire
qu’il n'y a pas provision si à l’échéance la créance du tireur contre le tiré est
inférieure au montant de la lettre de change.
≠ Cette interprétation semble inappropriée parce que le législateur reconnaît
dans d'autres textes, certains effets juridiques à la provision partielle
→ C’est ainsi que l'article 285 alinéa 4 permet au tiré de restreindre son
acceptation à une partie de la somme indiquée sur la lettre de change.
+ De même, l'article 295 interdit au porteur de refuser un paiement partiel.
D - Caractères de la provision :
- Cette Créance fondamentale doit remplir les conditions de validité prévues par
la théorie générale des obligations.
2
Il en résulte, qu’une créance entachée de nullité ne saurait constituer une
provision valable.
C’est le cas par exemple si la provision est représentée par une créance d'une
dette de jeux ou de pari ou toute autre cause immorale. Cette provision serait
nulle (pour cause illicite). Mais, il faut préciser que la nullité ou même
l'inexistence de la provision n'entraîne pas la nullité de la lettre de change à
l'égard du porteur de bonne foi qui peut réclamer et obtenir le paiement parce
qu'il est protégé par le principe de l'inopposabilité des exceptions.
- Cette créance doit être certaine, liquide et exigible pour conférer au porteur la
garantie d'être payé
+ Elle ne peut pas être soumise à une condition ou à un terme plus éloigné0 que
l'échéance.
-Si la provision ne présente pas ces caractères, le tiré peut refuser l'acceptation.
Mais, s’il accepte, il ne serait pas en droit d’opposer cette exception au porteur
de bonne foi.
Paragraphe 3 : les sources de la créance de provision (la cause de provision):
- La provision est toujours constituée par une créance de somme d'argent.
Cette créance peut avoir pour cause une livraison de marchandises, mais même
dans ce cas, la provision n'est pas constituée par les marchandises elles-mêmes
mais par la créance qui nait au profit du tireur c.à.d. par la valeur/le prix de la
marchandise.
cette créance peut également résulter d'une prestation de service, de l’octroi
d'un prêt ou de certaines pratiques bancaires (tels que l’ouverture d'un crédit ou
la remise d’effets de commerce…).
3
- A cet égard il faut préciser que l’expression « propriété » de la provision est
inappropriée parce qu’il ne s’agit pas d’un droit réel mais d’un droit personnel,
un droit de créance.
- Le transfert de la provision se fait de droit c'est-à-dire de manière automatique
avec l’endossement et il n’est subordonné à aucune formalité malgré que la
provision est une créance fondamentale.
Alinéa 4 Alinéa 6
- il y a une présomption l'acceptation - la charge de preuve incombe au
suppose la provision tireur (exigence de preuve directe)
5
Paragraphe 3 : domaine exclu de la présomption →l'exigence d'une preuve
direct (alinéa 6) :
- La présomption est exclue dans les rapports entre tireur et porteur.
En effet, lorsque le tiré refuse le paiement et nie l'existence de la provision, le
porteur a le droit de poursuivre le tireur en tant que garant de paiement
→dans le cadre de ce recours, le tireur ne peut pas se prévaloir de la
présomption de l’alinéa 4
+ Il doit rapporter la preuve directe de la provision
≠ sinon il sera tenu de la garantie c'est-à-dire qu’il sera obligé de payer le
porteur même si ce dernier est négligeant (s’il n’a pas dressé le protêt ou qu’il
l’a fait après les délais).
- Dans ce cas le tireur ne peut être dispensé de son engagement que s'il prouve
qu'il a fourni la provision.
NB : L’alinéa 6 ne concerne que les rapports triangulaires (le porteur impayé par
le tiré agit contre le tireur en tant que garant du paiement)
≠ l’exigence d’une preuve directe n’a pas de signification dans le rapport
bilatéral + la garantie du tireur n'a aucun sens puisque c'est lui qui demande le
paiement.
→dans ce cas, le tireur-porteur bénéficie de la présomption+ le tiré ne peut pas
se prévaloir de l’alinéa 6.
Pourtant, on constate qu’en pratique le tiré invoque généralement l’alinéa 6 pour
mettre à la charge du tireur la preuve de la provision alors que le rapport est
bilatéral ≠ le tireur invoque généralement l’alinéa 4 (même lorsqu’il est
poursuivi par le porteur).
+ La présomption est également exclue lorsque le tiré n'a pas accepté la lettre de
change → dans ce cas le défaut d’acceptation fait présumer qu’il n’y a pas de
provision et celui qui invoque son existence doit prouver qu’elle a été fournie.
6
Chapitre III : L’acceptation :
1
- Ces 3 conditions sont cumulatives (on élimine tous les autres contrats, les actes
mixtes, ainsi que les actes entre non commerçants)
- si elles sont réunies, le tiré doit accepter la lettre de change dès l'expiration
d'un délai conforme aux usages normaux du commerce en matière de
reconnaissance de marchandise.
- Si le tiré qui a reçu la provision refuse de donner son acceptation, il perd le
bénéfice du terme et sa dette extra cambiaire devient immédiatement exigible.
Paragraphe 2 - Exception conventionnelle : promesse d'acceptation :
- Le tiré peut s'engager dans le contrat de vente ou dans un autre acte extra-
cambiaire, à accepter, ultérieurement, les lettres de change qui seraient,
ultérieurement, émises par le tireur en exécution de leur contrat.
- Il s’agit d’une promesse d’acceptation et l’inexécution de cette obligation de
faire, peut donner lieu à des dommages et intérêts.
2
Section 3- les effets de l'acceptation :
Paragraphe 1 - L'engagement cambiaire du tiré :
- L'article 287 CC précise que « par l'acceptation le tiré s'oblige à payer la lettre
de change à l'échéance ».
- En effet, avant l’acceptation le tiré n’est pas partie dans la lettre de change.
C’est le tireur qui est considéré comme le débiteur principal, alors que le tiré
n'est pas engagé sur le plan cambiaire parce qu'il n'a pas participé à la création
du titre et il n'est tenu que dans la limite de son obligation fondamentale. Mais, à
partir de l’acceptation, le tiré devient partie à la lettre de change, il prend
l’engagement cambiaire de payer le porteur à l’échéance et il devient le débiteur
principal.
Paragraphe 2 - L'action directe du porteur :
- A partir de l'acceptation le tiré devient obligé directement et personnellement
à l'égard du porteur.
- Et à partir de cette date, le porteur acquiert un droit irrévocable qui lui permet,
conformément à l'article de 287 alinéa 2, d’exercer une action directe résultant
de la lettre de change.
-cette action directe sur le plan cambiaire appartient à tout porteur de la LC et
elle est indépendante de l’action extra-cambiaire, fondée sur la transmission de
la provision.
Paragraphe 3 - Les effets de l’acceptation sur le plan extra- cambiaire :
- Sur le plan extra-cambiaire, l’acceptation renforce la situation du porteur et
consolide ses droits sur la créance fondamentale puisqu’elle constitue une
reconnaissance de la dette + elle établit la présomption de l’existence de la
provision → elle lui permet d’agir contre le tiré sur le plan extra-cambiaire (sur
la base de son obligation fondamentale).
- ce recours fondé sur la transmission de la provision présente un grand intérêt
pour le porteur, surtout, en cas de défaillance sur le plan cambiaire (nullité du
titre en tant que LC, prescription cambiaire...)
3
Paragraphe 1 - Effets à l'égard du tiré :
A- La déchéance du terme :
- Le tiré non-accepteur n'est pas engagé sur le plan cambiaire, donc aucun
recours cambiaire n’est possible contre lui. En revanche, sur le plan extra-
cambiaire le tiré demeure débiteur à l'égard de tireur en vertu de son obligation
fondamentale, et puisqu'il a refusé l'acceptation, il perd le bénéfice du terme et
sa dette devient immédiatement exigible → l'article 283 CC prévoit dans son
dernier alinéa que « le refus d'acceptation entraîne de plein droit la déchéance du
terme aux frais et dépens du tiré ».
- Il convient de préciser que cette déchéance du terme ne concerne que la
créance du tireur contre le tiré (la provision) qui devient immédiatement
exigible, donc seul le tireur peut exiger le paiement immédiat du tiré, en
revanche le porteur ne peut pas agir avant l'échéance contre le tiré, ni sur le plan
cambiaire ni sur le plan extra cambiaire parce que son droit sur la provision est
un droit éventuel jusqu'à l’échéance.
Donc le seul recours possible du porteur contre le tiré non-accepteur est le
recours extra cambiaire sur la base du transfert de la provision et ce recours ne
peut être exercé qu’à l’échéance et il est soumis aux règles du droit commun.
B - La responsabilité du tiré pour avis tardif du refus d'acceptation :
- Conformément a l’article 284 CC, le tiré doit répondre au porteur qui a
présenté la lettre de change à l’acceptation tout de suite, mais il peut demander
une seconde présentation le lendemain de la première. S’il ne répond pas
rapidement, il peut engager sa responsabilité à l’égard du porteur.
La rapidité est nécessaire pour permettre au porteur de prendre les mesures
conservatoires et d’exercer les recours anticipés contre les garants (le retard peut
lui causer un préjudice).
Paragraphe 2 -Les effets à l'égard des garants du paiement (recours
anticipés):
- En principe le porteur a le droit de demander le paiement et d'exercer ses
recours cambiaires contre tous les signataires à l’échéance de la lettre de
change. Mais, l’article 306 CC permet exceptionnellement au porteur d’agir
contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés même avant l’échéance en
cas de refus total ou partiel d’acceptation.
- Ce texte tend à protéger les droits du porteur qui peut redouter le défaut de
paiement à l'échéance parce que le refus d'acceptation rend la lettre de change
suspecte, il n'est donc pas obligé d’attendre l’échéance, et un recours lui est
immédiatement ouvert contre les garants du paiement.
4
- pour exercer ce recours, le porteur doit établir un protêt faute d'acceptation
dans les délais fixés pour la présentation à l'acceptation (avant l’échéance) mais
le porteur peut être dispensé de cette obligation si la lettre de change comporte la
clause retour sans frais / sans protêt.
- Le porteur doit également informer les signataires du défaut d'acceptation.
- si le porteur n’établit pas le protêt, il est déchu de ses droits de recours contre
tous les signataires mais cette déchéance n’a lieu a l’égard du tireur que s’il
justifie qu’il a fourni la provision ≠ le tireur qui n'a pas fourni provision ne peut
pas échapper aux recours du porteur même s’il est négligeant.
→la négligence du porteur entraine la déchéance de ses recours contre tous les
signataires, sauf à l’encontre du tireur qui n’a pas fourni provision.
5
Chapitre IV: L’endossement:
1
1 - L'endossement nominatif :
- C’est celui qui indique le nom de l’endossataire avec la formule " endossé au
profit de Mr. x " ou toute autre formule équivalente, suivie de la signature de
l’endosseur.
2 - L'endossement en blanc :
- Cet endossement ne désigne pas le nom du bénéficiaire et peut même consister
dans la simple signature de l'endosseur apposée au verso de la lettre de change.
- Le bénéficiaire de cet endossement en blanc dispose de plusieurs alternatives
puisqu’ il peut :
* soit compléter le blanc en indiquant son propre nom.
* soit endosser, à son tour, la lettre de change en blanc.
* soit endosser le titre en indiquant le nom d’une tierce personne en tant
qu'endossataire.
* soit faire circuler la lettre de change par simple tradition (remise de main en
main) sans porter aucune indication ou signature sur la lettre de change et dans
cette dernière hypothèse ,il n’est pas tenu sur le plan cambiaire et ne garantit pas
le payement.
3 - L'endossement au porteur :
- Il comporte la mention "au porteur" et a la même valeur qu’un endossement en
blanc (il permet de détourner l‘interdiction d’émettre des lettres de change au
porteur).
2
L’endossement qui se fonde sur une cause illicite ou dépourvu de cause serait
nul mais cette nullité est inopposable au porteur de bonne foi.
- L'endosseur doit avoir la capacité commerciale vu le caractère cambiaire de son
engagement et la commercialité formelle de la lettre de change.
- Le pouvoir requis pour l’endossement est le même que celui pour la création de
la lettre de change (l’endosseur doit être le propriétaire du titre ou son mandataire).
3
- Cette transmission porte sur la propriété de la lettre de change, ainsi que les
suretés et privilèges qui garantissent le paiement de cette créance cambiaire. Mais
elle porte également sur la créance de provision puisqu’elle est transmise de droit
aux porteurs successifs de la lettre de change (art 275).
- L’endossement transmet, en outre, à l’endossataire la qualité de porteur légitime
habilité à demander le paiement à l’échéance puisque cette notion est définie par
référence à la chaine ininterrompue des endossements.
- L art 279 prévoit que « le détenteur d’une lettre de change est considéré comme
porteur légitime s’il justifie de son droit par une suite ininterrompue
d’endossements, même si le dernier endossement est en blanc.. ».
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Mais il faut préciser que la garantie de l’endosseur n’est pas d’ordre public. Elle
peut être exclue ou restreinte par une clause de l'endosseur. L'endosseur peut donc
s'exonérer de la garantie de l'acceptation et du paiement contrairement au tireur
qui ne peut s’exonérer que de la garantie d’acceptation (il est toujours garant du
paiement).
La clause d’exonération doit être mentionnée sur la lettre de change pour qu’elle
soit opposable aux porteurs postérieurs.
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- C’est une règle originale du droit cambiaire et dérogatoire aux règles de droit
commun parce que l’endossataire n'est pas l'ayant cause de l'endosseur et
n'acquiert pas un droit dérivé mais il acquiert un droit propre et direct en raison
de sa possession du titre (son droit résulte directement du titre).
- L'endossement transmet donc au porteur un droit nouveau, c’est à dire une
créance modifiée et purgée.
- il a pour effet de purger le titre de ses vices et des exceptions qui deviennent
inopposables au porteur.
- Il en résulte que le porteur acquiert la créance avec ses qualités, à l’ exclusion
de ses vices. Et il se trouve ainsi dans une situation meilleure que celle de son
cédant. Il acquiert plus de droits.
- les vices qui grevaient la créance n’ont d’effet que contre le créancier cédant.
En revanche, le débiteur ne peut plus opposer ces vices au cessionnaire.
- Ce principe se justifie par le souci de protection du porteur et de favoriser la
circulation des effets de commerce.
- En effet le porteur acquiert, en toute sécurité, la lettre de change sans se
renseigner sur les rapports juridiques existants entre le tireur et le tiré ou entre
l’endosseur et les précédents signataires, il peut légitimement se fier à l'apparence
parce que ses droits sont incorporés dans le titre lui-même.
Mais, il faut préciser que le principe de l'inopposabilité des exceptions n'est pas
absolu. Il est soumis à certaines conditions.
B - Les conditions d'application du principe :
- Le principe d'inopposabilité est soumis à des conditions relatives au porteur
d'une part et aux exceptions d'autre part.
1 - Conditions relatives au porteur de la lettre de change :
- L'article 280 exclut l'application du principe lorsque le porteur qui a acquis la
lettre de change a « agi sciemment au détriment du débiteur ».
-Ce porteur est qualifié de porteur de mauvaise foi et il n'est pas protégé par
l’inopposabilité des exceptions.
- La notion de mauvaise foi telle que définie dans cet article suppose l'existence
de deux éléments :
* un élément matériel (agir) : il s’agit d’une action, une manœuvre frauduleuse ;
* un élément moral psychologique (sciemment) : C'est la conscience du
dommage, l'intention de nuire au débiteur.
- Il ressort aussi de cette définition que la simple connaissance du vice est
insuffisante pour conférer au porteur la qualité de mauvaise foi.
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- En effet, le porteur qui connaît l’exception surtout l'absence de provision, peut
légitimement penser que cette exception disparaîtra et que la provision sera
fournie avant l'échéance.
Encore faut-il que le porteur soit conscient du préjudice causé au débiteur en le
mettant dans l'impossibilité de se prévaloir d'une exception qu'il aurait pu opposer
au tireur ou à un autre débiteur cambiaire.
Mais, en pratique, l'appréciation de ces éléments soulève des difficultés sur le
terrain de la preuve.
- La conscience du dommage étant par définition un phénomène psychologique
interne, sa preuve ne peut être établie que par des indices. D’ailleurs, lorsqu'il
s'agit d'un professionnel (banquier escompteur) la connaissance de l'exception
risque de se confondre avec la conscience du dommage, c'est le cas par exemple
lorsque le banquier connaît les difficultés financières de son client tireur, ce qui
laisse à supposer qu'il ne fournira pas la provision au tiré à l'échéance. Cette
connaissance de l'exception peut-être retenue comme l'un des indices de la
conscience du dommage chez le porteur professionnel qui est souvent réputé de
mauvaise foi.
- Il convient, cependant, de préciser que le banquier n'est pas présumé connaître
l’exception, c'est-à-dire qu'il n'est pas présumé de mauvaise fois. En effet, c'est la
bonne foi du porteur qui est toujours présumée c'est de dire qu'il appartient au
débiteur cambiaire d'établir la preuve de la mauvaise foi du porteur.
- Mais puisque la mauvaise foi est un fait juridique, sa preuve peut-être établie par
tous moyens et notamment par présomptions et indices avec la possibilité de
recours à une expertise.
- Il ressort également de l'article 280 que la mauvaise foi du porteur doit être
appréciée au moment de son acquisition du titre (« en acquérant la lettre »). En
revanche, si le porteur prend conscience du dommage après l'acquisition de la
lettre, il ne sera pas considéré comme de mauvaise foi.
- L'appréciation de la mauvaise foi relève du pouvoir souverain des juges de fond,
mais elle est soumise au contrôle de la cour de cassation sur la qualification des
faits.
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- En effet lorsque le rapport est bilatéral, le tireur-porteur se présente comme le
cocontractant direct du tiré et comme le sujet propre de l'exception, ce qui l'exclut
du bénéfice de l'inopposabilité des exceptions.
→ Il serait injuste d'ouvrir au tireur qui n'a pas fourni de provision une action
directe contre le tiré tout en lui permettant de se prévaloir du principe
d'inopposabilité des exceptions.
Il en est de même pour le bénéficiaire à l'égard du tireur et pour l’endossataire à
l'égard de son endosseur.
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de l’inopposabilité des exceptions. Mais, il est protégé par le principe de
l'indépendance des signatures, en vertu duquel seul l'incapable ou le prétendu
signataire peut invoquer l'exception, elle ne peut pas être invoquée par les autres
signataires qui demeurent engagés par la lettre de change (art. 273).
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Chapitre V : Le paiement :
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Paragraphe 2 – Les débiteurs cambiaires exposés aux recours :
-Il ressort des articles 306 et 310 que le porteur a le droit d'agir contre tous ceux qui ont signé la
lettre de change en qualité de tireur, tiré- accepteur, endosseur, donneur d'aval et tous les autres
obligés.
Toutes ces personnes sont solidairement tenues envers le porteur→ il peut les poursuivre
individuellement ou collectivement + il n'est pas tenu de s'adresser à son endosseur, ni de
respecter l'ordre dans lequel ces signataires se sont obligés.
+ Même s'il agit contre l’un des obligés, cette action ne l'empêche pas d'agir contre les autres
signataires.
Mais, le porteur ne peut pas exercer ses recours contre les garants qu'après avoir justifié de la
défaillance du tiré.
- Il convient de rappeler que l'existence des recours cambiaires n’interdit pas au porteur
d'exercer l’ action de droit commun, issue du rapport fondamental (sur la base de la provision).
- l'intérêt de la coexistence de ces deux actions apparaît lorsque le porteur ne peut pas agir sur le
plan cambiaire (défaut d’acceptation, nullité du titre en tant que LC, prescription..).
- Outre ces deux actions, l’article 310 alinéa 3 précise que « le même droit appartient à tout
signataire d’une lettre de change qui a remboursé celle-ci » → le signataire qui a payé le porteur
acquiert également le droit d'agir contre tous les autres débiteurs qui ont signé avant lui et qui
sont garants du paiement à son égard (action récursoire).
Exemples : l'action d'un endosseur contre tous les signataires antérieurs / l'action du tireur (qui
a fourni provision) contre le tiré-accepteur / l'action du tiré qui a payé le porteur contre le tireur
qui n'a pas fourni provision.
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Paragraphe 4 - la prescription :
- Le délai de prescription pour les actions contre le tiré-accepteur est de 3 ans.
- Le délai pour les actions du porteur contre le tireur et les endosseurs est d'un an.
- Le délai des actions des endosseurs les uns contre les autres ou contre le tireur est de 6 mois.
NB : cette prescription abrégée (courte) ne joue que sur le plan cambiaire (elle éteint les actions
cambiaires seulement) ≠ survie des actions extra-cambiaires qui restent soumises à la
prescription de droit commun (15 ans)
C.Cass. du 27 février 2008
Exp : action contre le tiré sur la base de la provision, action de l’endossataire contre son
endosseur sur la base de la valeur fournie..