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Droit des solidarités Master 1 AES 2022-2023

DROIT DES SOLIDARITES

Intro : thème très vaste, de la solidarité nationale à internationale ou encore la solidarité


familiale.

Bibliographie indicative dispo sur Moodle.

La notion de solidarité n’est pas une notion juridique = pas de définition dans un code.

La notion de solidarité renvoie à une prise en charge par autrui des besoins d’une personne.
Dans cette prise en charge intervient la collectivité territoriale et la famille dans des proportions
variables. Il faut combiner la solidarité nationale et familiale.

La solidarité nationale est celle qui résulte du devoir de secours qui pèse sur l’État envers les
personnes les plus fragiles et démunies. Ce devoir de l’Etat se trouve dans notre constitution
(préambule de 1946 puis constitution de 1958) et est un droit de l’Homme (DDHC). Cette
solidarité se manifeste par la mise en place de prestation d’aides sociales et de sécurité sociale
qui sont assurés par l’État lui-même. Il existe un droit de l’aide sociale et un droit de la sécurité
sociale.

Il existe la solidarité familiale qui génère une entraide entre les membres d’une famille. Les
prestations de la solidarité familiale sont variées, les personnes concernées sont nombreuses et
les liens entre les personnes sont nombreux entre eux (lien de filiation, lien d’alliance, lien
conjugal, lien affectif). La variété se retrouve dans la mise en œuvre. Elle s’exprime de
différente manière (production de soins, aide matérielle, collaboration à une entreprise
familiale), elle est réservée aux personnes qui s’entendent bien. En cas de conflit (divorce par
exemple), cette variété disparaît et se transforme en numéraire (pension alimentaire).

La solidarité familiale a évolué avec l’évolution de la famille et de sa composition (plus


uniquement le mariage depuis la refonte du code civile en 1804). Aujourd’hui, il y a une
multitude de conjugalité et de parentalité (pacs, concubinage). La multiplication des divorces
et séparations et l’avènement de familles recomposées à des répercussions sur la solidarité
familiale avec en pratique une solidarité envers la nouvelle et l’ancienne famille qui accentue
la charge de solidarité.

D’autres facteurs extérieurs à la famille interviennent comme l’allongement de la durée de la


vie = les générations vivent plus longtemps et la solidarité envers les ainés apparaît. L’autre
facteur est l’allongement de la durée des études associé aux difficultés d’entrée dans la vie
active et d’y rester = répercussion sur la solidarité familiale = les parents doivent subvenir plus
longtemps aux besoins des enfants.

Conjugués, tous ces éléments montrent la complexité de la solidarité familiale.

Quel est le rôle de la loi ? Il est variable,

Parfois, la loi est impérative :

- Le législateur impose la solidarité familiale. C’est le cas en droit des obligations


(obligations parentales, ils sont pénalement responsables des enfants mineurs habitants
sous le toit, sauf exceptions). En droit des personnes, la solidarité familiale est parfois
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imposée (tutelle ou curatelle, régime de protection pour les personnes majeurs


incapables de se représenter. C’est un cas de plus en plus fréquent en raison du
vieillissement de la population. La charge tutélaire est un devoir des familles. Pour la
protection juridique des majeurs, le conjoint, partenaire ou concubin peut être sollicité
s’il en existe un. A défaut, le juge peut désigner un allié qui réside sous le même toit et
de confiance. En cas de dernier recours, le juge peut désigner un mandataire judiciaire
(la solidarité nationale remplace la solidarité familiale). Elle se retrouve surtout en droit
de la famille (droit des solidarités alimentaire et droit des successions).

Parfois la loi est permissive (sans l’imposer) :

- L’initiative est laissée au bon vouloir des personnes mais dès qu’elle est mise en œuvre,
la loi l’encadre. C’est le cas en droit du travail (congés spéciaux comme le congé de
proche aidant qui permet au salarié de cesser temporairement son activité pour s’occuper
d’un proche en perte d’autonomie ou d’un handicap d’une certaine gravité. Il y a
également le congé de solidarité F qui permet à un salarié de s’absenter pour assister un
proche en fin de vie). C’est le cas en droit des personnes (mandat de protection future
par lequel une personne charge une ou plusieurs personnes pour la représenter en cas où
elle ne peut plus agir elle-même en raison d’une altération de ses capacités. C’est
également le cas pour la représentation des enfants trop jeunes ou handicapés pour
subvenir à leurs besoins. Elle peut être mise en œuvre par une habilitation familiale qui
permet à un proche d’accomplir des actes en son nom)

La solidarité nationale se substitue à la solidarité familiale ou parfois elle vient la compléter par
le biais de prestations sociales qui viennent en aide à certaines catégories de personnes. Souvent,
il y a une interdépendance entre les solidarités nationale et familiale car les prestations sont
conditionnées par les revenus du bénéficiaires et l’évaluation de ces ressources sont calculés
sur les pensions qui lui sont allouées ou inversement (solidarité familiale).

La solidarité nationale intervient en cas de carence de la solidarité familiale. Elle vient abaisser
le poids des solidarités familiales. L’augmentation du niveau de vie général de notre société, ce
qui entraine une augmentation de la solidarité familiale (prise en charge des personnes âgées en
EPHAD par exemple ou le coût des études).

TITRE I : LES SOLIDARITES IMPOSEES PAR LE DROIT DES


OBLIGATIONS ALIMENTAIRES
Une obligation alimentaire est une obligation en vertus de laquelle une personne est tenue
envers une autre des moyens de subsistances lorsque cette personne est dans une situation de
besoin.

La solidarité familiale imposée va au-delà de la subsistance du créancier avec une obligation


alimentaire élargie. Ces impératifs de solidarités ne s’imposent pas entre tous les membres de
la famille mais que certains désignés par la loi (Chapitre 1). Le seul fait d’être désigné par la
loi ne suffit pas, il faut que les conditions d’ouvertures du droit aux aliments soient remplies
(Chapitre 2).

CHAPITRE I : LES SUJETS DE LA SOLIDARITE


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SECTION I : LES SUJETS DES OBLIGATIONS ALIMENTAIRES AU SENS


STRICT

Tout lien de parenté n’impose pas juridiquement de solidarité familiale. les obligations
alimentaires au sens stricts sont limitées. Il n’existe pas d’obligation alimentaire légale en ligne
collatérale (frère et sœurs par exemple), cependant il est possible de faire jouer la solidarité
familiale. Il y a une obligation naturelle entre frères et sœurs qui se transforme en obligation
civile en cas d’engagement de subsistance de subvenir aux besoins de son frère ou sa sœur.

§ 1 : L’obligation alimentaire en ligne directe

Article 205 du CC, les enfants doivent des aliments à leurs pères et mères ou autres ascendants
dans le besoin.

Article 207 du CC prévoit la réciprocité de l’article 205.

Obligation des pères et mères envers leurs enfants, (l‘obligation alimentaire se confond avec
l’obligation parentale d’entretien (obligation alimentaire élargie) qui est plus large. Obligation
alimentaire existe lorsque l’obligation parentale d’entretien cesse.

Obligation alimentaire au sens strict existe quel que soit le degré de parenté (ente tous les
ascendants et descendants) et peu importe que les descendants soient issus de parents mariés ou
non.

L’obligation alimentaire est fondée sur le lien de filiation légalement établi entre les membres
pour créer une ligne directe.

Règles particulières en matière d’adoption.

- Adoption pléniaire =
- Adoption simple = particularité de ne pas rompre le lien avec la famille d’origine et crée
un lien avec l’adoptant, l’adopté et les enfants. L’obligation alimentaire existe dans la
famille de l’adoptant mais uniquement entre l’adopté et l’adoptant. L’obligation
alimentaire continue d’exister entre l’adopté et ses pères et mères d’origine mais cette
obligation est subsidiaire (que s’il ne peut en obtenir de l’adoptant)

Les causes de cessations de l’obligation :

Première cause = en cas de décès du débiteur ou du créancier de cette obligation alimentaire


(car caractère personnel)

Deuxième cause = disparition du lien de filiation, auquel cas l’obligation alimentaire disparait.
Les sommes déjà versées doivent être restituées car il y a disparition rétroactive des liens de
filiations.

§ 2 : L’obligation alimentaire entre (certains) alliés


L’obligation alimentaire entre certains alliés est fondée sur le lien d’alliance donc suppose un
couple marié (le mariage crée le lien d’alliance). Cependant tout lien d’alliance n’exige pas
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d’obligation alimentaire. Cette obligation existe entre certains alliés et durant le temps
d’alliance.

Les alliés obligés, l’article 206 du CC, prévoit que les gendres et belles filles doivent des
aliments à leurs beaux pères et belles mères dans le besoin. L’article 207 du CC prévoit la
réciprocité de cet article.

Cette obligation ne joue qu’entre les pères et mères des conjoints. Elle n’est pas valable entre
les frères et sœurs ni entre les enfants des conjoints.

Cette obligation se limite au premier degrés (pères et mères) ou être étendu au-delà ? (Grands-
parents)

Du point de vue du conjoint, il participe indirectement au versement d’aliments au profit des


grands-parents de son/sa conjoint(e) par les revenus qu’il verse en ligne directe (ses propres
grands-parents). La vie en couple allège les charges entre les membres du couple.

Si les époux sont mariés sous un communautaire matrimonial, la loi prévoit que la dette
alimentaire doit être supporté par la communauté. Même le conjoint qui n’est pas débiteur
supporte en partie cette dette

Les causes de cessation :

Première cause = Disparition du lien d’alliance (créé par le mariage) en cas de décès ou de
divorce.

- En cas de décès, obligation alimentaire cesse. Cependant la cessation suppose qu’il n’y
ait pas d’enfant issu de cette union ou bien que ces enfants soient décédés. Tant qu’il y
a des descendant directs en vie, cette obligation alimentaire existe. En revanche,
l’obligation alimentaire entre alliés continue si malgré le décès, des enfants sont en vie.
- En cas de divorce prononcé, même s’il existe des enfants vivants issus du couple,
lorsque le divorce est prononcé, l’obligation alimentaire cesse. Une séparation (de fait
ou de corps) des époux fait persister l’obligation alimentaire toutefois.

Ces divergences ont fait l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité

Décision du 11 Avril 2018, différence de traitement des alliés est justifié par

SECTION II : LES SUJETS DES OBLIGATIONS ALIMENTAIRES


ELARGIES

La loi impose des obligations alimentaires entre époux, entre partenaires de pacs, aux pères et
mères et dans certains cas, à l’amant de la mère.

§ 1 : L’obligation parentale d’entretien (OPE)

Elle n’est pas réciproque (rien ne pèse sur l’enfant).

Les débiteurs = Les parents au sens de pères et mères de l’enfant qui en sont tenus. C’est une
obligation fondée sur le lien de filiation légalement établi.
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Les règles communes aux parents débiteurs = Si l’affiliation est établie au regard d’un parent
alors seul ce parent est soumis à l’OPE. Si le lien de filiation est pour les deux parents alors les
deux parents sont simultanément soumis à l’OPE. L’OPE est indépendante de l’exercice de
l’autorité parentale, peu importe qu’il soit commun ou non ou retiré ou non aux parents. Il est
possible pour le juge de l’exclure néanmoins.

S’il y a délégation de l’autorité parentale à un tiers, les parents doivent rembourser à ce tiers
l’entretien de l’enfant sauf décision contraire du juge si les parents sont indigents (ne peuvent
assumer les frais de remboursement). Peu importe que les parents soient séparés ou que l’enfant
soit séparé des parents auquel cas l’OPE prends la forme d’une pension alimentaire versée.

Le versement de la pension alimentaire se fait même pendant la période d’accueil de l’enfant.


Lorsque les parents sont séparés, il faut apporter une preuve que l’enfant soit à la charge des
parents.

Peu importe que les parents soient mariés ou non, l’article 203 du CC qui prévoit que les parents
contractent ensemble de nourrir, entretenir et élever leur enfant. C’est une conséquence du
mariage. Les besoins de l’enfants sont présumés et l’OPE vise à faire vivre l’enfant comme
vivent les parents.

La loi limite l’OPE, l’article 204 du CC, pas de possibilité pour l’enfant d’agir contre ses parents
pour un motif perso ou pro.

Les parents mariés en sont tenus solidairement car les dettes d’entretiens des enfants sont
traitées comme les dettes ménagères

La loi prévoit que la contribution à la dette dépend des revenus des parents et des besoins de
l’enfant.

Pour les parents non mariés, l’OPE ne figure dans le CC que depuis le 4 mars 2002, article 371-
2 du CC qui pose une obligation générale d’entretien et d’éducation sans distinguer la situation
matrimoniale.

Il n’y a pas de solidarité légale tenue entre les parents non mariés pour les dettes d’entretiens.
Sauf convention contraire, chaque parent non marié s’oblige de subvenir au besoin de l’enfant
en fonction de ses ressources et des besoins de l’enfant. Il arrive que les parents non mariés
fixent une convention (de concubinage ou de pacs) pour les dettes d’entretien de l’enfant mais
doivent respecter les règles de l’obligation alimentaire en fonction des besoins de l’enfant et
des ressources. Ils doivent également respecter la liberté individuelle de rompre unilatéralement
la convention.

Pour les parents adoptifs, s’agissant de l’adoption plénaire, seuls les parents adoptifs disposent
de l’obligation d’entretien de l’enfant adopté. En revanche les parents d’origines cessent d’en
être tenus. Pour l’adoption simple, l’adoptant est tenu d’une obligation d’entretien envers
l’adopté mais les parents d’origines continuent d’être tenues d’une obligation alimentaire
envers l’enfant. Cependant cette obligation est subsidiaire selon l’article 367 du CC.

L’exclusion des non parents, pour le tiers qui prend en charge l’enfant volontairement ou non
n’est jamais tenu d’une obligation d’entretien à son égard. De fait ce tiers participe de fait à
l’entretien de l’enfant et les parents peuvent verser une pension alimentaire à l’enfant.
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Le conjoint, concubin ou partenaire d’un parent n’est pas tenu d’obligation alimentaire avec
l’enfant car il n’y a pas de lien de filiation, même s’il y a vie commune. Si le couple est marié
sous un régime communautaire, le conjoint supporte en partie la dette de l’autre.

Le créancier de cette obligation : L’enfant

Il faut que son lien de filiation soit établi. Dans le CC, cette obligation était réservée aux mineurs
mais désormais étendue aux majeurs ne pouvant subvenir à leurs besoins (santé, études, en
recherche d’emploi). Ajd, dans le CC, loi du 4 Mars 2002 article 371-2 (cette obligation ne
cesse pas de plein droit lorsque l’enfant est majeur).

En pratique contentieux important concernant la poursuite d’études des enfants majeurs. La JP


pose des limites. Il faut que les études finis soient incompatibles avec l’emploi et qu’elles
présentent un caractère sérieux ou raisonnable (résultats des examens) mais au regard des
diplômes déjà détenus : La poursuite d’étude doit être justifiée pour faire cesser l’OPE.

L’obtention d’un diplôme ne suffit pas à faire cesser l’OPE en raison de la recherche d’emploi
et du maintien dans le monde du travail, il est admis que l’OPE est maintenue malgré l’obtention
d’un diplôme à condition que le diplômé ne refuse pas systématiquement une proposition
d’emploi.

Lorsque l’OPE perdure, elle prend la forme d’une pension alimentaire. Si les parents sont
séparés, la pension peut être versée au seul parent disposant de la charge de l’enfant ou être
versée directement à l’enfant majeur en partie ou en totalité pour le rendre autonome. L’intérêt
est de faire en sorte que la pension soit utilisée par le bénéficiaire (l’enfant) et non à d’autres
dépenses.

Arrêt de la première chambre civile du 18 Septembre 2019 pour maintenir l’OPE après la
majorité de l’enfant.

La durée de cette obligation : Jusqu’à ce que l’enfant soit susceptible de subvenir à ses besoins.

Si l’enfant se retrouve dans le besoin, l’OPE ne revient pas mais l’obligation alimentaire en
ligne directe est possible.

Cependant, elle peut cesser avant en cas de décès de l’enfant créancier ou du parent débiteur.
L’obligation ne se transmet pas aux héritiers. C’est également le cas lorsque le lien de filiation
disparaît à la suite d’une action de contestation de ce lien.

§ 2 : Les obligations conjugales de solidarité (OCS)


Dans l’hypothèse d’un couple mariés, Article 212 et 214 du CC, les OCS sont des devoirs
respectifs des époux, ils ne peuvent s’en dispenser.

Le contenu de ces OCS :

- Le devoir de secours impose à chaque époux de fournir à son conjoint des ressources
nécessaires à sa vie. C’est une obligation de besoin matériel qui pèse ici sur les époux.
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Ce n’est que lorsque les époux sont séparés que ce devoir de secours apparaît comme
une pension
- Le devoir d’assistance impose une solidarité morale, psychologique, il impose les
époux de s’entraider dans les situations difficiles (deuil, chômage, maladie, …). Lorsque
les époux sont séparés, ce devoir prend la forme d’une pension alimentaire également
- L’obligation de contribuer aux charges du mariage impose aux époux de participer
aux dépenses de la vie du couple. C’est une règle qui relève du régime matrimonial
primaire (applicable à tous les époux quel que soit le régime matrimonial).

Cette obligation relève du droit de communauté de vie va au-delà des simples besoins mais
englobe le mariage, c’est une obligation réciproque et impérative mais les époux peuvent en
régler les modalités dans un contrat de mariage mais sans supprimer cette obligation.

Dans les régimes séparatistes des biens, il existe la clause d’acquittement au jour le jour des
charges du mariage.

La loi précise que les époux y contribuent à hauteur de leurs facultés respectives. L’époux le
plus fortuné participe logiquement plus que l’autre mais une égalité économique est recherchée
dans le couple.

Les modalités d’exécutions sont très variables et s’adaptent à chaque cas d’espèces. Les
dépenses d’entretien du ménage et d’éducation des enfants ou de logement, soin et autres de la
famille (dépenses de loisirs et de vacances = dépenses d’agréments).

Pour les dépenses ménagères (besoins de la vie courante) dans le régime primaire, elles sont en
principes solidaires (article 220 du CC) quelle que soit la nature de ces frais. Le but est
d’augmenter le crédit du ménage.

La loi prévoit l’exclusion des dettes ménagère des dépenses excessives de l’autre conjoint au
regard de 3 critères :

- Le train de vie du ménage


- L’utilité de la dépense
- La bonne foi du tiers contractant

Cette appréciation est subjective (cas par cas).

La solidarité est exclue pour les achats à tempérament (achats à crédit) sans consentement des
deux époux.

Les emprunts conclus sans le consentement des deux époux sont exclus de la solidarité et
n’engage que l’époux ayant contracté. L’emprunt ne doit pas porter sur des sommes modestes
pour couvrir les besoins de la vie courante.

Loi du 17 Mars 2014 exclue la solidarité en cas de pluralité d’emprunts de sommes modestes
dont le montant cumulé est excessif au train de vie du ménage.

La durée des OCS :


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Le fondement est le lien conjugal (mariage). Ces OCS s’étendent de la célébration du mariage
à la dissolution de ce dernier. En principe les OCS cessent en cas de décès ou de divorce des
époux mais durent s’il n’y a en principe qu’une séparation.

- En cas de séparation de fait des époux, ils sont tenus des devoirs du mariage. Les
modalités d’exécution vont simplement changer.
- En cas de séparation de corps des époux, ils sont dispensés de cohabitation, les autres
obligations conjugales sont maintenues. Très souvent il n’y a plus de charges du mariage
car il n’y a plus de ménage entre les époux. En revanche comme le devoir de secours
persiste, la pension alimentaire est de mise pour le conjoint qui dispose du plus haut
revenu. Elle est attribuée sans considération des torts de la séparation.

Néanmoins l’époux débiteur peut demander un manquement grave de son conjoint à ses
obligations pour être décharger de son obligation. Le devoir de secours peut être formé par le
versement d’un capital mais il est cumulable avec une pension alimentaire.

- En cas de divorce des époux, depuis la loi du 26 Mai 2004 (grande réforme du divorce),
il met systématiquement fin au devoir de secours quelle que soit sa cause. Les
obligations cessent lorsque le divorce est définitivement prononcé. Il y a quand même
une forme de solidarité lorsque l’un des époux doit fournir une prestation compensatoire
de la disparité du mariage dans le train de vie des époux, elle a un caractère indemnitaire
et non alimentaire sauf en cas de dégradation de l’état de santé du créancier de la
prestation compensatoire ne peut subvenir à ses besoins, cette prestation prend la forme
d’une rente viagère.

La Cour de cassation admet que la prestation a un caractère mixte (indemnitaire et alimentaire).


Le régime se rapproche logiquement de la pension alimentaire et l’indice de la rente est indexé
de la même façon que la pension alimentaire et le montant de la rente peut être révisé ou
supprimé en cas de changement de ressources ou des besoins des parties prenantes. La révision
de la rente viagère ne peut augmenter le montant de la rente imposé.

- En cas de décès d’un époux, il met fin aux devoirs du mariage mais une solidarité
persiste. Le conjoint successible bénéficie d’une pension alimentaire si ce dernier est
dans le besoin. Il peut également bénéficier d’un droit sur le logement de la famille ainsi
que sur les meubles. L’époux créancier d’une prestation compensatoire, celle-ci est
encore valable et est supporté par la succession du défunt dans la limite de l’actif
successoral.

§ 3 : Les obligations de solidarité entre partenaires d'un pacte civil de


solidarité (PACS)

La loi a calqué les règles sur celles existantes pour les couples mariés, les partenaires sont tenus
d’une aide matérielle selon les possibilités. Cette aide correspond à la participation réciproque
des partenaires aux différentes charges du mariage.

Loi du 23 juin 2006 impose aux partenaires une obligation d’entraide et de soutien. Elle englobe
le devoir de secours entre les partenaires pendant la durée du PACS.
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A la rupture du PACS, il n’existe pas de prestations compensatoires. Les partenaires ne sont


pas héritiers l’un de l’autre. Il n’y a pas de créance alimentaire en cas de décès de l’un des
partenaires.

Les concubins, aucune OCS entre les concubins selon la loi. Ils sont considérés comme des tiers
juridiquement. L’engagement prend la forme d’une convention écrite ou une forme tacite.

§ 4 : L’obligation de l’amant de la mère aux subsides

Tout enfant dont l’affiliation paternelle n’est pas établie peut demander des subsides avec celui
qui a eu des relations avec sa mère. C’est une obligation unilatérale envers l’homme et n’est
pas réciproque pour l’enfant.

L’objectif est double : alimentaire et indemnitaire pour compenser la filiation paternelle non
établie et subvenir aux besoins de ce dernier.

Les conditions de mise en œuvre :

L’enfant ne doit pas avoir de filiation paternelle établie. Cette obligation repose sur le risque de
paternité. Il faut prouver que l’homme en cause a eu des relations sexuelles avec la mère de
l’enfant lors de la période de conception de l’enfant.

Un enfant est présumé conçu entre son 300ème et son 180ème jour inclut avant sa naissance.
L’homme en question peut se dégager de cette obligation en prouvant qu’il n’est pas le père de
cet enfant.

Cette obligation alimentaire est mise en œuvre par une action spécifique de la justice (action
afin de subsides) qui va au-delà de l’obligation alimentaire. Doit être demandé lors de la
minorité de l’enfant ou lors des 10 ans suivant la majorité de l’enfant (jusqu’à 28 ans)

Les effets de cette action :

N’établit en aucun cas un lien de filiation. La condamnation du père l’oblige à contribuer à


l’entretien de l’enfant (obligation alimentaire élargie).

Aucun effet rétroactif. L’homme en question va verser une pension alimentaire dont le montant
est fixe, en fonction des besoins de l’enfant (selon l’âge) mais aussi en fonction des ressources
du débiteur et de sa situation familiale.

Le montant peut être révisé en fonction de l’évolution des besoins de l’enfant ou de l’évolution
des ressources du débiteur. Elle ne cesse pas automatiquement lors de la majorité de l’enfant,
elle peut continuer au-delà de la majorité si l’enfant est encore dans le besoin.

Les causes de cessation :

Cesse si l’enfant n’est plus dans le besoin ou s’il y a décès de l’enfant, néanmoins elle ne s’étend
pas lors du décès du père potentiel et la charge se transmet aux héritiers.

Si la filiation paternelle de l’enfant est établie, l’obligation cesse.


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CHAPITRE II : L’ETENDUE DE LA SOLIDARITE

Il y a 2 critères principaux :

- Une obligation alimentaire suppose que le créancier soit dans une situation de besoin
- Le débiteur doit assumer la charge de cette obligation

Il faut combiner ces critères avec les caractères des obligations alimentaires pour apprécier
l’étendue réelle de la solidarité familiale.

SECTION I : LA MESURE DE L’OBLIGATION ALIMENTAIRE

§ 1 : Le besoin du créancier

Il faut que le créancier soit dans le besoin.

La règle est que les aliments sont accordés dans la proportion du besoin de celui qui les
demandes. Elle implique que le créancier soit dans le besoin mais la règle s’apprécie
différemment selon que l’obligation alimentaire soit stricte (besoins vitaux du créancier) ou
élargie (prends aussi en compte les besoin sociaux).

Les besoins vitaux :

Suppose que le créancier prouve qu’il ne peut assurer sa subsistance.

L’état de besoin résulte d’un manque ou insuffisance de ressource pour vivre. Il peut être lié à
l’absence de revenu ou à l’impossibilité d’exercer une activité rémunérée (âge, état de santé).
Cependant, l’état ne doit pas dispenser la personne de travail (oisiveté) = l’état de besoin doit
être justifié.

Correspondent aux dépenses de la vie quotidienne de la personne nécessaires à la vie de la


personne (nourriture, logement, vêtements, chauffage, soins).

Figurent les frais d’obsèques du créancier (ultime besoin de la personne) qui sont une charge
de la succession.

Les besoins sociaux :

Une obligation alimentaire élargie doit permettre un train de vie similaire entre le créancier et
le débiteur alimentaire. Cette obligation englobe les besoins vitaux mais va au-delà en prenant
en compte les besoins sociaux de la personne. C’est le cas dans les obligations conjugales pour
égaler le train de vie entre les personnes. Cette idée se retrouve également dans l’OPE.

Les besoins de l’enfant s’apprécient en fonction de l’âge et des habitudes de vie de ce dernier
or elles dépendent logiquement du train de vie des parents qui fait que cette OPE va aboutir à
une égalisation du train de vie du créancier et du débiteur alimentaire.

L’OPE prend en compte la fourniture de soins à l’enfant. Il peut arriver que cette OPE s’exécute
en nature lorsque les parents ont une compétence médicale.
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Les éléments d’appréciation de l’état de besoin du créancier :

Peu importe l’obligation alimentaire, il faut prendre en compte l’ensemble des ressources
possibles (revenus du travail et du capital, substitues du salaire, prestations sociales perçues,
tout autre source possible) et les comparer à aux besoins.

On ne peut pas obliger le créancier alimentaire à vendre ses biens.

Particularité pour l’enfant mineur : Il se peut que le mineur possède des biens sur lequel les
parents ont un droit de jouissance légal. Dans un tel cas (bénéfice ou revenus), ils doivent être
utilisés pour l’entretien de l’enfant.

En outre, il se peut que l’enfant mineur travaille et reçoive des revenus professionnels. La Cour
de cassation considère que les parents peuvent administrer l’ensemble de ces revenus à
l’entretien de l’enfant et seul l’excédent revient à l’enfant.

§ 2 : La fortune du débiteur

Le débiteur alimentaire doit être en mesure de payer les aliments. Du point de vue de la preuve,
il appartient au créancier alimentaire de prouver que le créancier dispose des revenus suffisants.
Il appartient au débiteur d’en prouver le contraire pour se dégager de cette obligation.

L’ensemble des ressources du débiteur alimentaire sont prises en compte.

Pour apprécier la fortune il faut prendre en compte la situation économique globale du débiteur.
Il faut déduire de ses ressources l’ensemble des charges pour voir le potentiel de contribution à
l’obligation alimentaire. S’il vit en couple, on prend en compte les revenus de l’autre membre
du couple pour réduire les charges du débiteur.

Ce n’est que s’il reste un excédent de ressources au débiteur après analyse globale de ses
ressources que cet excédent sera utilisé pour contribuer à l’obligation alimentaire.

§ 3 : Incidence d’une pluralité de débiteurs d’aliments

Aucune hiérarchie entre les débiteurs en principe :

Le CC est muet sur cette question de pluralité. Pendant longtemps il y avait un classement en
fonction de l’intensité de l’affection présumée avec le créancier pour que le plus proche soit le
débiteur actionné en premier.

La Cour de cassation met fin à ce problème en 1929 en indiquant que rien n’impose des actions
successives dans un ordre déterminé entre les débiteurs.

L’existence d’autres débiteurs alimentaires n’affecte en rien l’obligation de chaque débiteur


envers le créancier = décision favorable au débiteur car le créancier choisi son débiteur sans
hiérarchie.
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Rapports entre débiteurs alimentaires, la Cour de cassation considère qu’il n’y a pas de
solidarité entre les débiteurs alimentaires car le montant de la dette est fixé en fonction des
ressources et des charges.

Le créancier alimentaire doit diviser et demander à chaque débiteur sa part contributive selon
la fortune de chacun. Il se peut qu’un seul des débiteurs peut assurer l’ensemble des besoins du
créancier. Le créancier peut aussi engager une action contre tous ses débiteurs. Le créancier
peut donc « choisir » librement qui sera son débiteur, aucune hiérarchie n’est à respecter à part
le respect de la richesse du débiteur.

Les tempéraments :

Cas où il existe une hiérarchie :

- Cas particulier de l’adoption simple


- Obligations simples élargies qui priment sur les obligations alimentaires au sens strictes

Les obligations conjugales de solidarités s’appliquent avant sur les obligations alimentaires en
ligne directes (= d’abord demander au conjoint avant de demander à des alliés).

L’idée est que le couple marié doit s’assumer avant de demander aux autres membres de la
famille. L’OPE s’applique avant l’obligation alimentaire en ligne direct qui pèse sur les autres
ascendants à l’égard des autres descendants.

Néanmoins, possibilité de cumul : hypothèse où les parents ne peuvent faire face aux besoins
des enfants et les grands-parents interviennent = OPE + obligation alimentaire au sens strict des
autres ascendants.

L’OPE prime sur l’obligation alimentaire des descendants à l’égard des ascendants. (= les
aliments vont d’abord aux enfants avant d’aller aux parents).

Le cas particulier de l’adoption simple ou l’obligation alimentaire qui pèse sur l’adoptant doit
d’abord s’appliquer avant celle des parents d’origine (= à titre subsidiaire). Cependant
possibilité de cumul si les ressources de l’adoptant sont trop faibles pour couvrir les besoins de
l’adopté, le reste est pris en charge par les parents de l’adopté.

Les recours entre codébiteurs alimentaires :

Le code civil est muet sur la question, en 1974, la Cour de cassation abandonne sa position. Il
est admis que si un débiteur a payé sa dette et qu’il existe un autre débiteur pouvant la supporter,
il dispose d’un recours pour remboursement des sommes excédants sa part contributive. Il ne
peut réclamer que la part contributive de la dette calculée en fonction des ressources et des
charges.

La gestion d’affaire, l’enrichissement injustifié ou subrogation légale (trois fondements retenus


par les juridictions du fond). Le débiteur se porte gérant d’affaire pour les autres débiteurs
alimentaires. Ce fondement est refusé par la Cour de cassation (en 1899) mais admis par la
suite.

Enrichissement injustifié :
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Appelé aussi sans causes.


Repose sur l’idée que celui qui a payé la totalité de la dette s’est appauvrit alors que les autres
débiteurs alimentaires se sont enrichit. Ce fondement a été admis par la JP ou la Cour de
cassation, le recours d’un enfant contre ses frères et sœurs qui s’appauvrit à cause de
l’obligation alimentaire à ses parents.
Elle pose problèmes car l’appauvrissement et l’enrichissement ne sont pas sans causes car il
existe une obligation légale qui pèse sur chacun des débiteurs.
Elle s’applique que quand le débiteur alimentaire va au-delà que l’obligation qui est imposé par
la loi.

La subrogation légale :

Fondement qui l’emporte en doctrine et en JP.


Le débiteur qui a payé la dette alimentaire avait bien un intérêt légitime à la quitter et son
paiement à bien libéré les autres débiteurs alimentaires. Il remplit bien les conditions de
subrogation légales

2 critères cumulatifs :
- Intérêt légitime
- Libérer les autres débiteurs

Le débiteur qui a payé la totalité de la dette est subrogé à l’égard du créancier alimentaire, il
peut donc agir contre les autres de débiteurs.

SECTION II : LES CARACTERES DE L’OBLIGATION ALIMENTAIRE

§ 1 : Caractère d’ordre public

L’obligation alimentaire d’ordre public concerne les intérêts du créancier et l’intérêt général,
car elle évite à la collectivité de prendre en charge le créancier.
Allège le poids de la solidarité nationale = pas besoin d’être pris en charge par la collectivité

Les incidences :

Une obligation alimentaire ne peut pas en principe s’éteindre par compensation donc même si
le créancier d’aliment est lui-même débiteur de son débiteur alimentaire alors la compensation
de la dette n’a alors pas lieu.
L’absence de compensation alimentaire figuré expressément dans le code civil avant la réforme
de 2016.
Le créancier alimentaire doit faire jouer la solidarité familiale.
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Une pension alimentaire ne peut pas être saisit par les créanciers du créancier alimentaire. (Pas
de saisi possible des créances alimentaires)
Le caractère d’ordre public admet que le créancier ne peut pas y renoncer (ne dépend pas de la
volonté) afin qu’ils ne choisissent pas de faire supporter cette obligation à la collectivité.

Atténuations :

Peuvent être de 3 ordres :


- La compensation des obligations alimentaire est parfois possible
- Tant que le créancier ne réclame rien, le débiteur d’alimentaire ne doit rien (pas de
caractère automatique)
- Le juge a la possibilité de décharger le débiteur alimentaire de son obligation dans
certains cas

La compensation :

Il existe 3 formes :
- Légale :
 L’ordonnance du 10 février 2016 supprime dans le code civil l’énumération des
cas d’exclusion de la compensation légale et celle des dettes alimentaires
 L’ordonnance retiens plutôt un principe général de compensation des lors
qu’elle est invoquée entre plusieurs obligations en demandant le consentement
du créancier pour les créances insaisissables. :
o Fongible (interchangeable)
o Certaine
o Liquide (évaluable en argent)
o Exigible.
 Ces règles sont posées dans des termes très généraux (article 1347-2 du CC)
 Elles ne visent plus les dettes alimentaires, il est certain que ces dettes permettent
au créancier d’accepter la compensation de sa créance alimentaire avec sa dette
envers un débiteur alimentaire.
 Cette possibilité n’est pas nouvelle puisque la Cour de cassation admet avant
l’ordonnance de 2016 dans le système antérieur, que le créancier puisse soulever
par voie d’exception la compensation.

- Judicaire : art. 1348 du CC : sans référence à la nature des obligations et à la qualité du


demandeur. Doctrine divisée sur la compensation en justice des obligations
alimentaires. Incertitude sur la question de savoir si elle est limitée à la demande du
créancier ou si elle peut désormais être invoquée par le débiteur alimentaire.

- Conventionnelle : principe de la compensation conventionnelle de toutes les


obligations réciproques, présentes ou futures. Art. 1348-2 cc.
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Pas de limite expresse relative à la nature des obligations : incertitude sur la possibilité d'une
compensation conventionnelle des obligations alimentaires.
En faveur de l'exclusion générale : interdiction de déroger aux règles qui intéressent l'ordre
public (art. 6 et 1102 cc) ou règle qui réputé non écrite toute clause qui prive de sa substance
l'obligation essentielle du débiteur (art. 1170 cc).
En faveur de l'exclusion pour les obligations alimentaires futures : interdiction en principe de
renoncer par avance aux règles d'ordre public de protection (le créancier alimentaire ne peut
pas renoncer de manière anticipée à toute pension alimentaire).
En faveur de l'admission pour les créances alimentaires élargies présentes : validité des
conventions relatives aux modalités de l'obligation parentale d'entretien, de la contribution aux
charges du mariage ou au règlement des conséquences de la séparation de corps ou du divorce
(possibilité d'envisager une compensation qui ne laisse pas le créancier dans le besoin).
En faveur de l'exclusion pour les créances alimentaires au sens strict présentes : compensation
conventionnelle moins protectrice du créancier d'aliments que la compensation légale ou
judiciaire, diminution de l'impératif de solidarité familiale.

La règle de l’adage “aliments ne s’arréragent pas” :

Principe : le créancier d’aliments ne peut pas réclamer l’arriéré de sa créance (pas de demande
rétroactive en paiement d’aliment). Il est présumé ne pas avoir été dans le besoin ou ne pas
avoir souhaité agir contre ses débiteurs tant que le créancier ne déclare rien, le débiteur ne doit
rien.

Limites jurisprudentielles qui réduit sa portée :


- Présomption simple (le créancier peut prouver son état de besoin et les démarches
entreprises ou son impossibilité d’agir).
- Exclusion de la règle lorsqu’une décision judiciaire a déjà condamné le débiteur au
paiement d’une pension alimentaire. Dans un tel cas, s’il ne paye pas, le créancier
alimentaire peut réclamer les sommes dues et exiger le paiement de la créance
alimentaire.
- Exclusion de la règle en matière d’obligation parentale d’entretien (OPE) et de
contribution aux charges du mariage = finalité ménagère qui explique l’exception.

La possibilité d’une décharge du débiteur :

Pendant longtemps = indifférence du comportement du créancier alimentaire à l'égard du


débiteur alimentaire.

Depuis la loi du 3 janvier 1972 : décharge judiciaire de la dette alimentaire si le créancier a


manqué gravement à ses obligations envers le débiteur (art. 207 al. 2 du CC). Décharge totale
ou partielle.

Notion de manquement grave relève de l’appréciation des juges du fond = manquements


volontaires aux obligations matérielles et morales (appréciation souveraine des juges du fond).

Exclusion jurisprudentielle pour :


- L’obligation parentale d’entretien (OPE),
- Les obligations alimentaires des héritiers à l’égard du conjoint survivant,
- La contribution des époux aux charges du mariage,
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- Le devoir de secours entre époux (sauf dans le cadre d’une séparation de corps si l’époux
débiteur l’invoque).

En principe, la décharge peut être totale ou partielle et n'a pas lieu de plein droit (elle n’est pas
automatique et requiert l’appréciation souveraine du juge), sauf pour certains cas ou la règle est
inversée :
- La dispense de l’obligation alimentaire d’un enfant envers ses parents au cas de retrait
total de l’autorité parentale prononcée en raison d'un crime ou d'un délit sur la personne
de l'enfant ou de l'autre parent ou d'une mise en danger de l'enfant (sauf disposition
contraire dans le jugement).
- Les obligations alimentaires envers leurs ascendants des enfants retirés de leur milieu
familial par décision de justice pendant au moins 36 mois cumulés (équivalent à 3 ans
cumulés) au cours des 12 premières années de leur vie (sauf décision contraire du juge).
Cette dispense s’étend à leurs descendants.
- L’obligation alimentaire à l’égard de ses père et mère d'origine de l’enfant adopté simple
admis en qualité de pupille de l'État (à défaut de représentant légal) ou pris en charge
pendant au moins 36 mois cumulés (équivalent à 3 ans cumulés) au cours des 12
premières années de leur vie.
- Les obligations alimentaires envers leurs ascendants des pupilles de l’État élevés par le
service de l'aide sociale à l'enfance jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire (sauf décision
judiciaire contraire), à moins que les frais d'entretien occasionnés par le pupille remis
ultérieurement à ses parents n'aient été remboursés au département.

En cas de condamnation du créancier pour un crime commis sur la personne du débiteur


alimentaire ou sur l’un de ses ascendants ou descendants frères et sœurs

§ 2 : Caractère personnel

L’obligation alimentaire est personnelle, tant du côté du créancier que du côté du débiteur.
Conséquences :
- Les créanciers du créancier d’aliments ou son représentant légal ne peuvent pas agir à
sa place par le biais de l’action oblique pour demander la fixation ou la modification
d’une pension alimentaire.
- Le créancier d’aliments ne peut pas céder sa créance alimentaire. Elle a un caractère
incessible.
- L’obligation alimentaire est intransmissible activement à cause de mort (la dette du
débiteur s’éteint au décès du créancier d’aliments). Le créancier alimentaire ne transmet
pas sa créance à ses héritiers.

L'obligation alimentaire peut parfois être transmissible passivement à cause de mort (pension
alimentaire à la charge de l’époux à l’initiative de l'ancien divorce pour rupture de la vie
commune, prestation compensatoire du conjoint divorcé, subsides incombant à l'amant de la
mère).

CHAPITRE III : LA FIXATION DES PENSIONS ALIMENTAIRES


Droit des solidarités Master 1 AES 2022-2023

Pension alimentaire peut être exécutée en nature de façon spontanée car facilitée par la vie
commune.
Dans certains cas, le juge peut l’imposer. Ce n’est qu’à défaut d’une exécution en nature qu’elle
prend la forme d’une pension alimentaire dont le montant est fixé par le juge (exécution en
valeur).

Cette forme monétaire permet de préserver la liberté du débiteur tout en assurant la liberté du
créancier.

La fixation peut résulter de l’accord des parties ou à défaut d’accords d’une décision de justice
dans le cadre d’une action en réclamation d’aliments. Dans tous les cas, la fixation initiale peut
tjrs être modifiée.

SECTION I : FIXATION AMIABLE / CONVENTIONNELLE

§1 : Pension issue d’une obligation alimentaire au sens strict

Les conventions peuvent porter sur le montant et/ou les modalités d’exécution de la pension
alimentaire (ex : périodicité des versements).
En revanche, elles ne peuvent pas porter sur l’existence même de la créance alimentaire en
raison du caractère d’ordre public.

Ces conventions peuvent être passées sans forme particulière et prendre une forme libre et
même être orales. Elles ne nécessitent pas l’homologation du juge. L’existence d’une
convention n’empêche pas de recourir au juge.

§2 : Pension issue de l’obligation parentale d’entretien (OPE)

Les parents qui se séparent peuvent passer des conventions relatives à l’entretien et à
l’éducation des enfants. Cependant, la convention ne peut pas porter sur l’existence même de
l’obligation, donc un parent ne peut pas s‘en exonérer totalement même si l’autre est d’accord.
La convention ne peut porter que sur la mise en œuvre de l’obligation parentale.

Particularité : les parents doivent en principe saisir le juge aux affaires familiales (JAF) qui est
compétent pour faire homologuer leur convention. Il va vérifier que la convention préserve la
sécurité de l’enfant et que le consentement des 2 parents a été donné librement. Dans le cas
contraire il peut refuser la convention.

Le législateur a simplifié la procédure : le juge statue en principe sans débat pour accélérer la
procédure. Principe de non-comparution des parents sauf si le juge estime nécessaire de les
entendre. Il doit être mentionné que le mineur capable de discernement a été avisé de son droit
d’être entendu par le juge et assisté d’un avocat. Le cas échéant, il faut mentionner qu’il n’a pas
souhaité en faire usage.

En outre, depuis la loi de financement de la sécu sociale pour 2022, les modalités et garanties
d’une pension alimentaire due en cas de séparation entre les parents ou entre les parents et
l’enfant peuvent aussi être fixé dans le cadre d’une convention de divorce ou de séparation de
corps par consentement mutuel extra-judiciaire ou par acte authentique reçu par notaire ou par
une convention à laquelle l’organisme débiteur des prestations familiales à donner force
exécutoire.
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§ 3 : Pension issue de l’obligation conjugale de secours

Le législateur prévoit une règle de forme particulière pour fixer la contribution réciproque aux
charges du mariage. Les époux peuvent fixer la contribution dans un contrat de mariage soit
antérieur à la célébration du mariage soit postérieurement mais doit passer par la forme notariée.
Sur le fond, la seule limite résulte du maintien de la réciprocité.
En outre, si les époux sont en instance de divorce, le juge peut prendre en compte leur
convention relative au devoir de secours pour ordonner toutes les mesures provisoires
nécessaires.
Le juge garde son pouvoir d’appréciation et vérifiera le consentement des deux époux.

SECTION II : FIXATION JUDICIAIRE


En pratique, le contentieux est assez important mais la pratique judiciaire manque
d’harmonisation et c’est pourquoi le ministère de la justice propose depuis 2010 une table de
référence indicative pour fixer les montants des pensions alloués dans le cadre des obligation
parentales d’entretien.

La Cour de cassation s’est prononcée dans un arrêt du 23 octobre 2013, 1ère chambre civile →
les juges du fond ne peuvent pas fonder leur décision sur cette table car ils doivent les motiver
au regard des seules facultés contributives des parents et des besoins de l’enfant.

Cette table de référence est outil et non un barème impératif qui s’applique automatiquement.

§ 1 : Les parties à l’action en réclamation d’aliments

Le demandeur :

Celui qui prend l’initiative de l’action en justice. L’action en réclamation d’aliments appartient
au seul créancier de la dette alimentaire action attitrée. Ni ses héritiers, ni ses créanciers n’ont
qualité pour agir.

Cependant, les personnes qui ont pu fournir des aliments aux créanciers disposent d’un recours
et peuvent aussi agir, qu’il s’agisse d’un tiers ou d’un organisme social.

Le demandeur doit avoir la capacité d’agir en justice. S’il est juridiquement incapable, il doit
être représenté par son représentant légal.
En outre, le demandeur doit justifier d’un intérêt à agir, il doit être dans le besoin.

Le demandeur doit également respecter le délai pour agir : L’action est prescriptible, il existe
deux possibilités :
• La règle « alimentaire ne s’arréragent pas » est écartée : l’action se prescrit par 5 ans à
compter du jour où le créancier a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettait de
l’exercer.
• Quand la règle s’applique : aucun arrérage ne peut être dûment demandé jusqu’à
l’assignation en justice. Toutefois, s’il y a déjà eu une condamnation judiciaire du
débiteur, l’action en exécution de la condamnation est soumise à la prescription de 5
ans.
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La Prescription ne permet pas d’éviter une dette alimentaire trop lourde.


Aucun aménagement conventionnel de la prescription n’est possible.

Le défendeur :

Il doit être un débiteur alimentaire déterminé par la loi (Cf acteurs de la solidarité) et il doit être
capable de se défendre en justice ou d’être représenté si ce n’est pas le cas.

§ 2 : Le juge compétant

La compétence matérielle (détermine la nature de la juridiction) :

Le contentieux des obligations est attribué en principe au juge aux affaires familiale (JAF). Il
est spécialisé et en principe compétent.
Cependant, le juge peut soumettre l’affaire à une formation collégiale du Tribunal judiciaire s’il
l’estime nécessaire.
Ce renvoie à la formation collégiale est de droit si l’une des parties le demande.

Le tribunal en formation collégiale est aussi compétent dans le cadre d’une succession ou d’une
procédure relative à la filiation lorsque la demande d’aliments est accessoire à la demande d’une
action relative à la filiation.

On est toujours au niveau du tribunal judiciaire mais il peut s’agir d’un juge unique, le JAF soit
la formation collégiale.

La compétence territoriale :

Le demandeur peut saisir à son choix la juridiction du lieu où demeure le défendeur ou celle du
lieu où demeure le créancier. Il a une option de compétence pour éviter l’éloignement.

Peu de règles spécifiques pour l’action en réclamation d’aliments. Les règles figurent dans le
code de procédure civile et se seront soit des règles propres au procédure de divorce ou
séparation de corps soit les règles applicables aux autres procédures relevant de la compétence
du JAF.

Code de procédure civile : plus de dispositions particulières aux obligation alimentaire donc on
applique procédure générale = les demandes sont en principe formées, instruites et jugées en
chambre du conseil sauf dispositions contraires. Exception posée au principe de la publicité des
débats (pour respecter la vie privée des parties).

Le juge peut être saisi par une assignation à une date d’audience ou par une requête (demande
écrite) remise ou adressée au greffe du tribunal judiciaire par le créancier d’aliment.
• Dans le premier cas, la remise au greffe de l’assignation ainsi que la constitution du
défendeur doivent intervenir au plus tard la veille de l’audience.
• Dans le second cas, le greffe va convoquer à l’audience le débiteur d’aliments dans les
15 jours de la requête. Et ce, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception
et le créancier d’aliments par tout moyen.
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Les parties peuvent se défendre elles-mêmes ou se faire assister ou représenter par un avocat.
S’il s’agit d’une demande de révision de la prestation compensatoire, les parties sont tenus
d’être représentés par un avocat. De plus, la procédure est orale.

=> toutes ces règles sont communes devant le JAF.

Une seule règle est spécifique aux obligations alimentaires. Les mesures qui portent sur une
pension alimentaire au sens strict ou élargi ou sur l’exécution des obligations alimentaire sont
exécutoires de droit à titre provisoire. C’est-à-dire qu’elles doivent être immédiatement
exécutées sans attendre que la décision soit définitive (habituellement le JAF n’a pas
d’exécution express).

§ 3 : La procédure et le rôle du juge

Le rôle du juge :

Certaines règles résultent du rôle habituel du JAF :


• Il essaie d’abord de trouver un accord entre les parties car il a pour mission général de
tenter de concilier les parties.
• Il peut proposer une médiation familiale et désigner un médiateur familial pour y
procéder.
• À défaut d’accord, il peut conjoindre les parties à rencontrer un médiateur pour les
informer sur les objets de la médiation.
Depuis loi 23 mars 2019, possibilités peuvent intervenir dans la décision statuant définitivement
dans les modalités d’exo de l’autorité parentale et sur l’obligation parentale d’entretien (OPE)
et d’éducation. Permet de favoriser et accompagner la bonne exécution de la bonne décision.

En outre, l’injonction de rencontrer le médiateur n’est plus limité au divorce contentieux et à


l’exonération de l’autorité parentale.
• Il peut ordonner une enquête sociale sur la situation de la famille s’il s’estime
insuffisamment informé.

Rôle spécifique aux obligations alimentaires :


- Si le juge constate que les conditions d’existence de la dette alimentaire sont remplies
alors il condamne le débiteur à exécuter son obligation alimentaire et fixe son mode
d’exécution et son montant.
- L’exécution de l’obligation alimentaire prend la forme d’un versement régulier d’une
somme d’argent (pension alimentaire mensuel). Le juge peut prévoir son versement au
créancier par virement bancaire ou par tout autre moyen de paiement.
- Il peut aussi prévoir que la pension sera versée au directeur de l’organisme débiteur des
prestations familiales qui servira d’intermédiaire lorsque des violences ou des menaces
émanant du parent débiteur ont eu lieu sur le parent créancier ou l’enfant.

Le juge peut assortir la pension alimentaire d’une clause de variation, elle sera indexée. L’indice
est choisi en fonction de chaque situation et permet de garder une constance à la somme prévue
et garder le même pouvoir d’achat.

Dans certains cas, la loi prévoit des hypothèses dans laquelle l’obligation ne sera pas sous forme
monétaire.
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La loi prévoit différentes hypothèses :


- Le juge peut ordonner de recevoir le créancier dans sa demeure pour qu’il le nourrisse
et l’entretienne. Cette loi est également prévue pour les pères et mères de ne pas payer
la pension s’ils reçoivent l’enfant dans leurs demeures. Cette solution n’est pas possible
si la résidence de l’enfant est exclusivement chez l’un des deux parents, c’est-à-dire que
les parents séparés d’un parent ne peuvent pas recevoir l’enfant s’il est déjà chez l’autre.
- La pension due peut aussi prendre la forme d’une prise en charge directe des frais exposé
au profit de l’enfant. Une pension alimentaire peut prendre la forme d’un droit d’usage
et d’habitation, c’est-à-dire qu’une maison ou un appartement d’un débiteur de le mettre
au profit du créancier
- La pension peut être remplacé par le versement d’une somme d’argent en contrepartie
d’une rente indexé à l’enfant bénéficiaire ou bien par l’abandon des biens en usufruit ou
bien par l’affectation des biens productif de revenus.

Toutes ces possibilités sont prévues par la loi afin de prendre en compte toutes les possibilités
et de limiter les risques de conflit ou de solvabilité.
Cela n’exclus pas la possibilité de demander un complément sous forme monétaire ou
alimentaire.
L’aide en nature n’est jamais automatique mais laissé à l’appréciation du juge, cad s’adapter
aux situations. En dehors des cas prévue par la loi, le juge ne doit pas imposer les solutions.

La procédure :

Peu de règles spécifiques pour l’action en réclamation d’alimentaire. Les règles figurent dans
le code de procédure civile et se seront soit des règles propres au procédure de divorce ou
séparation de corps soit les règles applicables aux autres procédures relevant de la compétence
du JAF.

Code de procédure civile : plus de dispositions particulières aux obligation alimentaire donc on
applique procédure générale : les dés sont en principe formées, instruites et jugées en chambre
du conseil sauf dispositions contraires. Exception posée au principe de la publicité des débats
(pour respecter la vie privée des parties).

Le juge peut être saisi par une assignation à une date d’audience ou par une requête (demande
écrite) remise ou adressée au greffe du tribunal judiciaire par le créancier d’alimentaire.
• Dans le premier cas, la remise au greffe de l’assignation ainsi que la constitution du
défendeur doivent intervenir au plus tard la veille de l’audience.
• Dans le second cas, le greffe va convoquer à l’audience le débiteur d’aliments dans les
15 jours de la requête. Et ce, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception
et le créancier d’aliments par tout moyen.

Les parties peuvent se défendre elles-mêmes ou se faire assister ou représenter par un avocat.
La procédure est orale.

=> toutes ces règles sont communes devant le JAF.

Une seule règle est spécifique aux obligations alimentaire → mesures qui portent sur une
pension alimentaire au sens strict ou élargi ou sur l’exécution des obligations alimentaires sont
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exécutoires de droit à titre provisoire. C’est-à-dire qu’elles doivent ê immédiatement exécutées


sans attendre que la décision soit définitive (habituellement le JAF n’a pas d’exécution express).

SECTION III : MODIFICATION

Une pension alimentaire est fixée conventionnellement ou judiciairement, cad possibilité de la


modifier. C’est une règle d’ordre public Pour la modifier il faut des conditions :

§ 1 : Les conditions

La pension alimentaire peut être modifié dès lors qu’il y a apparition de circonstance nouvelle
dans la situation du créancier ou du débiteur d’aliments. Cette modification n’est pas
automatique, elle suppose une demande de la part du créancier ou du débiteur d’aliment voir
même du ministère public.
Parfois la modification suppose une action en justice ou si la pension a été initialement fixé par
le juge.
Le juge doit se prononcer en prenant en compte tous les éléments dont il dispose le jour où il
statut dès qu’il y a de nouvelles circonstances.

Les règles de compétences ou de procédures sont identiques à celle de la fixation initiale de la


pension. Toutefois, il y a une différence quand cette demande émane du débiteur d’aliments, il
n’a pas d’option de compétence. Il doit saisir la juridiction du lieu où demeure le créancier. Le
débiteur alimentaire supporte l’éloignement géographique.

Lorsque le juge doit intervenir, la loi impose en principe un préalable de tentative à la médiation
familiale pour toute instance relative à la modification de versement des pension alimentaires.
Loi du 13 Novembre 2011.

La pension alimentaire nouvellement fixé a plus de chance d’être payé lorsque le débiteur
l’accepte que si le juge l’aurait fixé. Cela a été institué en expérimental auprès de certains
tribunaux judiciaires en 2014, prolongé par la loi du 18 novembre 2016 jusqu’au 31 décembre
2019 en l’étendant à 11 tribunaux de grandes instances. Ensuite, prolongé jusqu’au 31 décembre
2020 par la loi du 28 décembre 2019.

Des exceptions sont prévues dans laquelle elle n’est pas obligatoire et pas imposée :
- Si la demande émane conjointement des 2 parents afin de solliciter l’homologation de
leur convention, cad modifier la pension
- Si l’absence de recours à la médiation est justifiée par un motif légitime de ne pas y
procéder
- Si des violences ont été commise par l’un des parents sur l’autre ou sur l’enfant
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La loi de programmation et de réforme pour la justice de la loi du 23 mars 2019 avait prévu à
titre expérimentale une procédure simplifié de révision de pension alimentaire par les directeurs
des caisses d’allocation familiale (CAF).
Cependant, elle a été jugée inconstitutionnelle dans la décision du 21 mars 2019, c’est-à-dire
qu’ils ont considérés que cette disposition permettait au directeur de CAF le pouvoir de modifier
une décision de justice.

§ 2 : L’étendue

Il peut s’agir d’une demande en révision ou en suppression. Elle prendra effet à la date de la
demande.

La révision de la pension alimentaire :

La révision peut porter sur le montant de la pension mais aussi sur les modalités d’exécution de
la pension.
S’agissant du montant :
- La pension peut être révisé à la hausse si les besoins du créancier augmentation et/ou si
les ressources du débiteur augmentation
- Le montant peut être révisé à la baisse si les besoins du créancier diminuent et/ou si les
ressources du débiteur diminuent.

Il appartient à celui qui demande la révision d’apporter la preuve des circonstance nouvelles de
réviser à la hausse ou à la baisse.

La suppression de la pension alimentaire :

Dans le cadre de cette demande il est possible de demander la suppression en prouvant les
conditions d’octroi de la pension ne sont plus réunies.
Cela suppose de prouver que :
- Le créancier n’est plus dans le besoin
- Le débiteur n’a plus de ressources disponibles

La charge de la preuve, la Cour de cassation, lorsqu’un parent demande la suppression doit


prouver les circonstances le permettant de l’en décharger, notamment la cessation de l’État de
besoin de l’enfant majeur ou si l’enfant peut subvenir à ses besoins.
Cette solution est constante que depuis un arrêt de la première chambre civil du 22 juillet 2005,
qui constitue un revirement où la Cour de cassation a repris sa position antérieure qu’elle avait
laissée depuis 2002, c’est-à-dire éviter que le parent ou l’enfant qui essaye de retarder la
suppression.

CHAPITRE IV : LE PAIEMENT DES PENSIONS ALIMENTAIRES


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Le problème est que le paiement de la pension alimentaire n’est pas toujours spontané.
C’est pourquoi la loi prévoit des mesures incitatives :
- Si le non-paiement persiste il est toujours possible d’utiliser les voies d’exécution de
droit privé ou commun. Ces voies d’exécution sont souvent mal adaptées c’est pour cela
que la loi prévoit des mesures spécifiques, tel que la procédure de paiement directe.

SECTION I : LES GARANTIES DE PAIEMENT

Il existe différentes garanties qui permette au créancier d’obtenir du débiteur s’il ne paie pas.

§ 1 : Les suretés judiciaires

Le jugement condamnant le débiteur alimentaire au paiement d’une pension alimentaire est


assorti par la loi d’une hypothèque, qui est légal et qui est attaché à tout jugement de
condamnation.

Le créancier d’alimentaire peut inscrire son droit sur tous les immeubles appartenant à son
débiteur et même sur ceux qui vont entrer dans son patrimoine.
Il faut donc un jugement et que le débiteur alimentaire possède des biens immeubles.

A défaut de bien immobilier le jugement peut être prévue sur d’autres suretés choisis librement
selon la situation, que ce soit une caution ou l’immobilisation entre les mains d’un tiers d’un
capital dont les intérêts seront affectés au paiement de la pension.
Le juge à une grande liberté.

§ 2 : Les suretés conventionnelles

La loi ne pose pas de règle particulière. Le débiteur et le créancier peuvent prévoir


conventionnellement tous types de sureté.

SECTION II : LES SANCTIONS DU NON-PAIEMENT

La loi sanctionne civilement et pénalement.

§ 1 : Les sanctions pénales


Si un jugement les parties sont informés des infractions pénales par un document joint au
jugement :
- Le débiteur d’alimentaire peut être condamné pour délit d’abandon de famille dès lors
qu’il est resté plus de 2 mois sans payer la pension, pour qu’il y a délit d’abandon le
non-paiement doit être volontaire ou bien même partiel. Peine encourue 2 ans de prison
et 15 000€ d’amande
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- Le débiteur d’alimentaire peut être condamné à une peine complémentaire


d’interdiction totale ou partielle de ses droits : civique, civile et de famille, pendant une
durée de 5 ans ou plus.
- À titre de peine complémentaire, dans le cadre de l’OPE, le parent débiteur peut être
condamné par substitution à accomplir stage de responsabilité parentale, son objet est
de faire rappeler les obligation d’implique l’éducation d’un enfant aux parents.
- Le parent débiteur qui s’abstient de notifier son changement de domicile au créancier
d’aliments ou à l’organisme de prestation familiales qui servent d’intermédiaire, il est
passif au bout d’un mois à compter de ce changement d’une peine de 6 mois de prison
et 7500€ d’amande.
- Il existe un délit de mise en péril d’un mineur qui est constitué le fait d’un ascendant ou
une autre personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans de le privé d’aliments ou de
soins qui va compromettre sa santé. Les peines sont de 7 ans d’emprisonnement et
100 000€ d’amande.
- C’est le fait du père ou la mère de se soustraire sans motif à leurs obligations légales au
point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant
mineur. La peine encourue est de 2 ans de prison et 30 000€ d’amande
- L’organisation frauduleuse de son insolvabilité en vue de se soustraire à l’exécution du
jugement rendue au paiement, avec 3 ans de prisons et 45 000€

§ 2 : Les sanctions civiles

- Première sanction envisageable, le parent qui a fait abandon de famille peut être privé
d’exercice de l’autorité parentale.
- L’inexécution des obligations conjugale peut constituer une cause de séparation de
corps ou de divorce pour faute s’il y a violation grave ou renouvelé de ces obligations
imputables aux conjoints débiteurs et rendant impossible le maintien de la vie commune.
- L’inexécution des obligations alimentaires provoque la révocation de la renonciation
anticipée d’un héritier réservataire à l’action en réduction d’une libéralité portant
atteinte à sa réserve si celui qui a vocation à hériter (le débiteur) ne rempli pas ses
obligations alimentaires envers le créancier.
- Le refus d’aliments est aussi une cause légale de révocation des donations entre vifs car
cela devient un cas d’ingratitude. Prennent effet immédiatement.
- Loi du 23 mars 2019 : Le juge des affaires familiales peut désormais condamner au
paiement de 10 000€ maximum, le parent qui fait délibérément obstacle de façon grave
ou renouvelé à l’exécution d’une décision de justice ou d’une convention qui fixe les
modalités de l’autorité parentales.

SECTION III : LE RECOUVREMENT DE LA DETTE D’ALIMENT PAR


PAIEMENT DIRECT

Cette procédure spécifique est créée par la loi 2 janvier 1973 mais ces règles sont depuis codifiés
dans le code des procédures civile d’exécution, c’est-à-dire qu’un recouvrement simplifié qui
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permet au créancier la pension alimentaire de se faire payer directement son montant par un
tiers qui est débiteur de son débiteur d’aliments.

§ 1 : Conditions

3 conditions :
- Pour le mettre en œuvre, il faut une créance alimentaire d’origine légale, elle peut être
issue d’une obligation alimentaire au sens strict ou obligation alimentaire élargie. Cette
créance doit être certaine, liquide et exigible, ce qui suppose soit une décision judiciaire
(notifié au débiteur d’aliment), soit une convention homologuée par le juge ou un acte
authentique notarié ou une convention de divorce ou de séparation de corps par
consentement judiciaire.

- La créance qui est l’objet du paiement direct ne doit être affecté d’aux termes ni
condition, elle doit être disponible. Le créancier d’aliment peut exercer son droit entre
les mains de tout débiteur de salaire produit du travail ou autre revenu, ainsi que de tous
dépositaire de fonds.
En pratique, la créance est une rémunération.

- La mise en œuvre de cette procédure, il faut au moins une échéance impayée (retard de
paiement, paiement partiel ou aucun paiement). La demande de paiement directe est
recevable dès qu’une échéance n’est pas totalement payé à son terme. Le débiteur peut
aussi accepter cette procédure en l’absence d’incident de paiement.

§ 2 : Procédure

La demande de paiement directe est en principe faite par l’intermédiaire d’un huissier de justice
dont les frais sont à la charge du débiteur d’aliments. Le créancier d’aliment doit lui fournir le
jugement, l’acte ou convention relatif à la pension alimentaire et les renseignements utiles
concernant le débiteur. Le problème qui se pose est l’actualisation de ces informations
(déménagement, nouvel emploi…).

La loi prévoit que les administrations et les organismes de sécurité social et les organismes de
prestations sociales doivent communiquer tous les renseignements nécessaires à l’huissier de
justice.

Après avoir vérifié le bien-fondé de la demande, l’huissier de justice notifie et par lettre
recommandée avec accusé de réception dans les 8 jours à compter de la demande.
L’utilisation de la lettre recommandée permet une utilisation plus simple. Le tiers débiteur doit
accuser réception de la demande de paiement direct dans les 8 jours en précisant s’il est ou non
en mesure de pouvoir payer.

§ 3 : Effets
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La procédure de demande directe entraine une cession de créance, c’est-à-dire que le tiers
débiteur doit verser directement le montant de la pension au créancier d’aliment.
Sa propre dette ne peut pas s’éteindre entre les mains de son débiteur.
Elle créer aussi un droit de préférence au profit du créancier d’aliment, le débiteur doit le payer
en priorité sur les autres créanciers. Ce paiement direct peut porter sur la partie saisissable mais
aussi sur la partie insaisissable d’un salaire sous réserve d’une fraction équivalente au montant
du revenue de solidarité active.

Cette procédure permet d’obtenir le règlement a échoit mais aussi de ceux échu pour les 6
derniers mois pour la notification de la demande de paiement.
La loi prévoir pour le paiement a échoit doit se faire par fraction égale sur une période de 12
mois.
Le respect de ce paiement, le tiers débiteur peut être puni d’une amande de 900€, et le double
si récidive.

Si la pension alimentaire est modifiée, le paiement direct se retrouve aussi modifiée, à compter
de la notification de la décision modificative.
Si la pension cesse d’être due, la demande de paiement directe cesse de produire effet, et
l’huissier délivre une certification attestant la fin de la créance alimentaire.

Le problème : elle est efficace en pratique si le débiteur est salarié, elle est inadaptée si le
débiteur ne travaille pas.

TITRE II : LES SOLIDARITES IMPOSEES PAR LE DROIT DES


SUCCESSIONS

Il existe en droit des succession plusieurs règles qui impose la solidarité familiale.

La première règle : c’est le fait pour un héritier a la possibilité de payer les dettes du défunt
même sur ses biens personnels, c’est le cas d’un héritier qui accepte la succession purement et
simplement (il est en principe tenue du principe successoral même au-delà de l’actif
successoral).

Cependant, le législateur a réduit cette forme de solidarité familiale en limitant dans certains
cas :
- L’obligation indéfinit de l’héritier acceptant le passif successoral, c’est le cas de la
prestation compensatoire (due par un ex conjoint) est prélevé sur l’actif net successoral.
- C’est le cas du legs de somme d’argent est exécuté que sur l’actif net successoral, cad
peut pas être pris au-delà de l’actif successoral.
- De plus, l’héritier a la possibilité de demander à être déchargé d’une tout ou partie d’une
dette successorale, conditions :
 Juste raison de l’ignorer au moment de l’acceptation de la succession
 L’acquittement de cette dette aurait pour effets d’obérer gravement son
patrimoine personnel.
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Cette possibilité de décharge ne vaut que pour les dettes successorales née après le
décès, c’est-à-dire qu’elle ne vaut pas pour les charges de la succession (dettes qui sont
liée au décès).

CHAPITRE I : LES CREANCES DE SOLIDARITE CONTRE LA


SUCCESSION

La loi impose parfois à la succession d’une personne de supporter une pension alimentaire au
profit de certains héritiers.
La loi protège également le logement du conjoint ou du partenaire d’un pacte civil de solidarité.

SECTION I : LES CREANCES ALIMENTAIRES

Certains ascendants du défunt et son conjoint peuvent réclamer une pension alimentaire à la
succession du descendant ou de l’époux décédé.
Il existe des règles communes et des règles spécifiques.

§ 1 : Règles communes
Dans les 2 cas la pension alimentaire est prélevée sur la succession donc elle suppose une
succession solvable.
- D’un point de vue liquidatif, elle est traitée comme une charge de la succession, c’est-
à-dire qu’elle est supportée par tous les héritiers qui viennent à la succession (remplir
les conditions pour avoir l’héritage et qu’il accepte la succession) et même en cas
d’insuffisance, elle est supportée par les légataire particulier (ceux qui bénéficient d’un
legs sur un ou plusieurs biens du défunt) proportionnellement à leurs droits.

Exception : clause de préférence, le testataire peut hiérarchiser et mettre en place un


rang de référence.

Ces créances sont assimilées à des charges de succession, les héritiers n’en sont pas
tenus sur leurs biens personnels même s’ils ont accepté la succession, car le prélèvement
est fait seulement sur la succession.

- Le délai pour réclamer une créance est de 1 an à partir du décès ou 1 an à partir du


moment où les héritiers cessent de fournir des prestations aux ascendants. En cas
d’indivision, ce délai se prolonge jusqu’à l’achèvement du partage successoral.

- Dans tous les cas le créancier doit justifier de son État de besoin, c’est une obligation
alimentaire au sens stricte.

§ 2 : Créance du conjoint
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Article 767 du code civil qui prévoit un droit à une pension au conjoint successif qui est dans
le besoin. Ce droit est considéré comme le devoir posthume de secours.

Les conditions relatives au créancier :


Cette créance ne peut être demandée que par le conjoint successible, cela suppose que le
conjoint (mariage) soit apte à recueillir la succession, les conditions suivantes doivent être
remplis :
- Existence de l’héritier à l’ouverture de la succession
- Il ne doit pas être indigne de succéder à son conjoint, en raison de son comportement à
l’égard du défunt
- Il faut que le mariage ait duré jusqu’au décès du défunt, pas de divorce définitivement
prononcé. Cas particulier : il ne faut pas qu’il ait de mariage posthume pour but
patrimoniale.

La séparation de corps laisse subsister les droits de succession entre époux, parce que le mariage
n’est pas dissous.

Cas particulier : séparation de corps par consentement mutuel, les époux peuvent renoncer à
leurs droits successoraux respectif dans la convention de séparation de corps, c’est-à-dire que
le conjoint n’aura pas la qualité successible.

Il faut que le conjoint justifie son État de besoin, il s’apprécie au jour de la demande, en prenant
en considération tous ce qu’il a pu recevoir ou va recevoir à la suite de la succession du défunt.
Comme tous est pris en comptes, les demande de pension alimentaire sont moins fréquente en
raison de l’augmentation considérable des droit successoraux légaux du conjoint.

Les conditions relatives aux débiteurs :

Cette créance alimentaire existe depuis 1891, cependant, le nombre d’héritier susceptible de
supporter cette créance alimentaire est aujourd’hui restreint en raison de l’évolution de la place
successorale du conjoint. La notion même de la famille s’est modifiée afin de prendre plus en
compte la place du conjoint.

Le nombre d’héritier susceptible de supporter cette créance a évolué :


- En 1804, le conjoint ne faisait pas partie de la famille, c’était un étranger. A défaut il ne
succédait qu’à défaut de parents par le sang.
- Depuis 1891, le législateur accorde en usufruit des droit successoraux en présence de
descendant, les ascendant et collatéraux, mais accession successorale en usufruit.
- En 1930, vocation successorale en plein propriété lorsque qu’il n’y avait pas d’héritier
présent dans l’un des 2 branches, le conjoint pouvais alors avoir des droits.
- En 1957, le conjoint a exclu les collatéraux ordinaires (oncles, tante, cousin, cousine).
- La loi du 3 décembre 2001, a considérablement augmenté ses droits. Depuis, la créance
alimentaire du conjoint successible ne peut poser que sur les descendants ou les pères
et mères du défunts, car ce sont les seuls héritiers qui ne sont pas exclus par le conjoint,
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il exclut les ascendant ordinaire (grands parents et arrière ...) et aussi les collatéraux
ordinaire (frère sœur).
La composition de la succession pouvait être un frein à l’octroi de cette pension
alimentaire au conjoint successible.
- Article 747, la prévoit est muette, cette créance est prélevée sur la succession mais rien
de plus,
- 30 janvier 2019, arrêt de la première chambre de cassation, l’actif successoral est
essentiellement composé de droit individuel sur un bien, la Cour de cassation admet
qu’il n’y est pas d’actif aisément mobilisable.

§ 3 : Créance des ascendants

C’est une créance au profit des ascendant ordinaire, elle est prévue par l’article 758 du code
civil, lorsque le conjoint survivant recueille la totalité ou le 3/4 des biens laissez par le défunt,
les ascendants autres que les père et mère qui sont dans le besoin, bénéficient d’une créance
d’aliment à la suite de la succession du conjoint décédé.
Il faut donc que cette créance pèse sur un seul conjoint (si totalité) soit sur le conjoint et le père
ou la mère du défunt (le conjoint reçoit les ¾).

La créance des ascendants ordinaires, loi du 3 décembre 2001, nouvelle préférence donnée au
conjoint sur les ascendants ordinaires dans la dévolution de la succession légale, cad les
ascendants ordinaires son exclu par le conjoint survivant. Et en contrepartie, le législateur créer
la créance pour les ascendants dans le besoin.

Depuis la loi du 23 juin 2006, les pères et mères ne sont plus héritiers réservataires, ils peuvent
donc se retrouver dans le besoin et perdre toute vocation successorale légale si le défunt a
consenti des libéralités.

Obligation alimentaire en ligne directe si les pères et mères sont dans le besoin, s’ils ont eu un
enfant unique qui est décédé qui lui-même n’a pas d’enfant, il n’y a plus de descendant pour
répondre à leurs besoins.

SECTION II : LE DROIT AU LOGEMENT

C’est un droit qui existe à l’ouverture de la succession qui appartient soit au conjoint survivant
soit au partenaire d’un pacte civil de solidarité.

§ 1 : Droit au logement du conjoint (uni par le mariage)


Le conjoint à 2 types de droit :
- Droit temporaire au logement : Le conjoint dispose de plein droit d’un droit de
jouissance gratuit pendant 1 an à la suite du décès de son conjoint sur le logement occupé
à titre principal et sur le mobilier du logement.
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 Si l’habitation est assurée au moyen d’un bail, les loyers lui seront remboursé
par la succession pendant 1 an
 Si l’habitation est assurée aux moyens d’un logement indivis (en indivision),
l’indemnité d’occupation lui est remboursé par la succession pendant 1 an
Il est considéré comme un effet du mariage, c’est donc un droit d’ordre public.
- Droit viager : Le conjoint survivant peut bénéficier d’un droit viager d’usage et
d’habitation et ce depuis la loi du 3 décembre 2001. Il dure toute la vie du conjoint, il
n’est pas automatique, c’est-à-dire que le conjoint doit manifester sa volonté d’en
bénéficier dans les 1 an à partir du décès, il n’est donc pas d’ordre public. Si le conjoint
décédé voulait priver son conjoint, il doit le faire à la suite d’un testament.
 La valeur de ce droit s’impute sur les droits successoraux du conjoint, si elle est
inférieure le conjoint prendra simplement le complément.
 Si elle est supérieure, le conjoint ne recevra rien en plus mais il ne devra rien

Cependant, par convention le conjoint et les autres héritiers peuvent décider de convertir ce
droit en rente viagère ou en capital.
Ce droit n’impose pas au conjoint de vivre dans ces lieux, si le logement n’est plus adapté aux
besoins du conjoint, celui-ci peut toujours le louer, ce qui permettra de dégager des ressources
nécessaires à la suite de nouvelles conditions d’hébergement.

§ 2 : Droit au logement du partenaire d'un pacte civil de solidarité

Loi du 23 juin 2006, étend au partenaire survivant le droit temporaire au logement, le partenaire
dispose donc de plein droit :
- Un droit de jouissance gratuit : Il a de plein droit un droit de jouissance gratuit pendant
1 an à la suite du décès de son conjoint sur le logement occupé à titre principal et sur le
mobilier du logement, il est d’ordre public.
- La loi ne prévoit pas de droit viager au logement pour le partenaire survivant.

CHAPITRE II : LA RESERVE HEREDITAIRE


Mécanisme qui protège certains héritiers appelés réservataires contre des libéralité trop
importante consenti par le défunt.

Une libéralité est un acte de disposition à titre gratuit consenti dans une intention libérale (legs,
…). Il faut
- Un élément matériel
- Un élément intentionnel

Il est interdit de disposer à titre gratuit de ses biens au-delà d’une certaine quotité déterminée
par la loi en présence d’héritiers réservataires, puisque les héritiers doivent recevoir
impérativement une partie de la succession appelée : réserve.
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La persistance du caractère d’ordre public de la réserve en droit interne, il est désormais admis
que la réserve n’est plus d’ordre public en droit international.
La Cour de cassation a admis en 2017 une loi étrangère qui ignore la réserve n’est pas en soit
contraire à l’ordre public international français. Arrêt du 27 Septembre 2017.
Cependant, en 2018, la Cour de cassation maintien son caractère d’ordre public en droit interne,
dans un arrêt du 4 Juillet 2018.
Contestation : loi de 23 juin 2006, un héritier réservataire peut renoncer de manière anticipée à
la protection de sa réserve.
Loi du 24 Août 2021 prévoit un prélèvement compensatoire. Chaque enfant peut effectuer un
prélèvement compensatoire sur les biens existant en France au jour du décès.

La réserve héréditaire est considérée comme le prolongement au-delà de la mort d’un devoir
alimentaire a ses héritiers les plus proches, elle a aussi été fondé principalement sur le devoir
familial du disposant envers ses plus proches parents, ses descendant ou ascendants et aussi sur
l’idée des conservations des biens dans la famille par le sang.

Cependant, son fondement a évolué, la loi du 23 juin 2001 et 23 juin 2006, l’idée de
conservation des biens de la famille par le sang a cédé la place à une institution a finalité
économie admettant plus de liberté au disposant.

La réserve manifeste toujours une solidarité familiale imposé par la loi même si elle a évolué,
la réserve reste une institution a minimas impératifs puisqu’elle est d’ordre public, c’est-à-dire
qu’une personne ne peut pas disposer à titre gratuit au-delà d’une certaine quotité sous peine
d’une libéralité qui porte atteinte à la réserve

A l’ouverture de la succession s’il y a des héritiers réservataires et des défunts, il faut vérifier
si les libéralités ne portent pas atteinte à la réserve.

SECTION I : DETERMINATION DE LA RESERVE

La loi fixe le taux de la quotité disponible en fonction de la qualité et du nombre des héritiers
réservataires laissés par le défunt mais aussi en fonction des bénéficiaires des libéralités.

On peut distinguer deux types de quotités disponibles en fonction des bénéficiaires


- Quotité disponible dite ordinaire : valable pour toute personne
- Quotité disponible dite spéciale : valable au conjoint

On peut appliquer l’une ou l’autre ou bien même les deux en même temps.

§ 1 : La qualité d'héritier réservataire

La loi a évolué sur ce point :


- En 1804, la qualité de héritiers réservataires était accordée aux descendants ou à défaut
aux ascendants.
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- La loi du 3 décembre 2001, reconnait la qualité des héritiers réservataires aux conjoints
et a exclu celle des ascendants ordinaires.
- La loi du 23 juin 2006, à supprimer la réserve de tous les ascendants.

Depuis, seule les descendant ou à défaut le conjoint peut être héritier réservataire.

Les descendants réservataires :

- La loi évolue aussi, en 1804, la qualité héritiers réservataires était reconnu aux
descendants « légitimes » c’est-à-dire issus de parents mariés.
- A partir 1896, la qualité d’héritiers réservataires peut-être attribuée aux enfants
« naturels » simple, c’est-à-dire les enfants issus de parents non mariés.
- Loi du 3 janvier 1972 accorde à tous les descendants naturels simples et adultérins, mais
avec une réduction de moitié des droits des enfants adultérins dès lors qu’il venait à la
succession en concours avec des enfants légitime issue du mariage bafoué ou du
conjoint victime de l’adultère.
- Cette restriction fut abrogée par la loi du 3 décembre 2001, à la suite de la condamnation
de la France en 2000 par la Cour européenne des droits de l’homme pour ce statut
restrictif des enfants adultérins.

Depuis, la qualité d’héritiers réservataires est reconnue à tous les descendants avec des droits
identiques quelques soit leur filiation a conditions qu’elles soient légalement établies.

Il suffit que le descendant vienne à la succession pour bénéficier de son droit à réserve, pour ne
pas perdre son droit de réserve. Il faut donc :
- Qu’il soit appelé en rang utile, c’est-à-dire faire partir de la liste des héritiers proche
du défunt, cad les plus proche en degré (enfants et non les petits enfants)
- Ne renonce pas à la succession
- Apte à succéder, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être indigne vis à vis du défunt

Règle particulière pour la filiation adoptive :


- Plénière : l’adopté et ses descendants sont héritiers réservataires dans la succession de
l’adoptant et de ses ascendants. En revanche ils ne le sont plus dans la succession des
ascendants d’origine
- Simple : l’adopté et ses descendants conservent la qualité d’héritier réservataire dans la
famille d’origine. Mais ils deviennent aussi héritiers réservataires de l’adoptant,
puisqu’il y a le maintien des liens à l’égard des deux familles.

Le conjoint réservataire :

Cette qualité date de la loi du 3 décembre 2001, le conjoint à la qualité d’héritiers réservataires
qu’à défaut de descendant, si concours entre descendant et le conjoint ça sera les descendants
qui auront la qualité d’héritiers réservataires.
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Depuis la loi du 23 juin 2006, peu importe que le conjoint soit engagé dans une instance en
divorce ou séparation de corps, puisqu’il garde sa qualité de conjoint.
Peu importe qu’il existe un jugement de séparation de corps prononcé contre lui. Il suffit donc
que le conjoint ne soit pas définitivement divorcé et qu’ils viennent effectivement à la
succession (accepte la succession, pas être indigne...). Il faut aussi qu’il n’existe pas une
convention de séparation de corps par consentement mutuelle dans laquelle les époux auraient
renoncé à la vocation successorale respectifs, c’est-à-dire qu’il renonce à être héritier
réservataire.

§ 2 : Taux de la réserve

Ils varient selon que le défunt a consentit ou pas à des libéralités à son conjoint.

En l’absence de libéralité consenti au conjoint :

On applique la quotité disponible ordinaire, appelé quotité disponible de droit commun, qui est
celle dont le défunt a pu disposer à titre gratuit au profit de n’importe quelle personne.
Son taux dépend d’abord de la qualité des héritiers réservataires présents (ascendants ou
descendants)

En présence du descendant :

Il existe une seule quotité disponible en présence de descendant, la loi fixe le taux de quotité
disponible et donc on déduit la réserve (quotité disponible et réserve = ressources laissés par le
défunt à la succession)

Le taux de quotité varie en fonction du nombre d’enfants laissés par le défunt à son décès (article
913 du CC) :
- Il est de la moitié de la succession en plein propriété s’il laisse un enfant
- Il est de 1/3 s’il laisse deux enfants
- Il est de ¼ s’il laisse trois ou plus

Si l’enfant renonce et compris dans le nombre d’enfant laissé par le défunt s’il est représenté
ou s’il sait un rapport d’une libéralité sur le défunt.
S’il y a plusieurs héritiers réservataires, la réserve globale (déterminé à partir de la réserve
disponible) est répartie en fonction des règles légales d’évolution de la succession, en principe
c’est à égalité et par nombre d’enfant (partage par tête).

En l’absence de descendant :

S’il n’y a pas de conjoint survivant non divorcé, il n’y a pas d’héritier réservataire donc pas de
réserve donc la quotité disponible s’étend à l’ensemble de la succession.

En revanche, en l’absence de descendant mais présence d’un conjoint non divorcé, ce dernier à
la qualité d’héritier réservataire. La loi fixe (article 914-1 du code civil) le taux de réserve à ¼
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des biens de succession en pleine propriété, donc la quotité disponible reste au ¾ des biens du
défunt.

En présence de libéralité consenti au conjoint exclusivement :

Quotité disponible est spéciale est celle dont le défunt a pu disposer au profit de son conjoint.
Il existe aujourd’hui qu’une seule quotité disponible spéciale en présence de descendant, que
les enfants soient communs ou non et quelle que soit leur filiation.

Cette quotité offre une option à 3 branches, elle est égale (article 1094 du CC) :
- Soit à la quotité disponible ordinaire ;
- ¼ des biens en pleine propriété et ¾ en usufruit ;
- Soit à tous ses biens en usufruit

La réserve légale selon les hypothèses il y a soit :


- Tout en nue-propriété
- ¾ en nue-propriété

En principe le disposant à le choix entre ces 3 options mais peut laisser la décision à son
conjoint.

En présence de libéralité consenti au conjoint et à d’autres personnes :

Si le défunt gratifie à la fois son conjoint et au moins une autre personne tout en laissant des
héritiers réservataires, il faut combiner les quotités disponibles et quotité ordinaires et quotités
spéciales.

Les règles de cette combinaison sont prévues par la Cour de cassation, datant d’un arrêt de la
première chambre civile du 26 avril 1984.
Les règles sont :
- Chaque gratifié ne peut recevoir au-delà de la quotité disponible qu’il lui ait
personnellement applicable, c’est-à-dire que si la gratifié est autre que le conjoint il ne
peut recevoir au-delà de la quotité disponible spéciale ;
- La totalité des libéralités ne peut excéder un maximum qui correspond à la quotité
disponible ordinaire plus la quotité disponible spéciale (usufruit de la réserve) ;
- Les libéralités faites à d’autres que le conjoint s’imputent exclusivement sur la quotité
disponible ordinaire.

SECTION II : LE CONTROLE DU RESPECT DE LA RESERVE

Le contrôle a lieu à l’ouverture de la succession (au décès du disposant) et suppose que le défunt
laisse des héritiers réservataires et qu’il a consenti à des libéralités.
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Ce contrôle a lieu après le décès et suppose deux opérations


- Le calcul de la quotité disponible et la réserve
- L’imputation des libéralités
- Réduction des libéralités excessives (si porte atteinte à la réserve)

§ 1 : Le calcul de la réserve

Il convient de former une masse comprenant les biens existant au décès du défunt auxquels est
effectué une déduction faite des dettes auquel on ajoute la réunion fictive de tous les biens
donnés par le défunt.

C’est une opération purement comptable. Pas besoin de restituer les biens. L’objectif est de
reconstituer le patrimoine du défunt tel qu’il aurait était à l’ouverture de sa succession.
On applique les taux de quotité disponible et de réserve à cette masse afin de pouvoir avoir le
montant.

Masse de calcul :
- Les biens
- Les dettes

S’agissant des biens existants :

Ce sont les biens laissés par le défunt, c’est-à-dire ceux qui est à son patrimoine et qui constitue
à l’actif brut à son décès, peu importe la nature de ces biens.
Tous ses biens (propres et personnels + ceux obtenus dans la liquidation du régime matrimonial)
existants sont évalués au jour du décès, au jour de l’ouverture de la succession.

La déduction des dettes :

De l’actif brut il faut retrancher toutes les dettes de la succession. Ces dettes englobent les dettes
laissées par le défunt mais aussi les charges de la succession.
Toutes ces dettes sont évaluées au jour de l’ouverture de la succession, elles sont évaluées au
jour du décès.
Après le retranchement on obtient l’actif net auquel on ajoute la réunion fictive de donation.

La réunion fictive de donation :

Toutes les libéralités ne sont pas à réunir.


Reconstituer fictivement le patrimoine du défunt à l’ouverture de la succession s’il n’aurait pas
consenti à la libéralité. Les donations à réunir :
- Les donations de biens présents consenti par le défunt doivent en principe être réuni :
 Quelle que soit la forme (solennelle ou non)
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 Quelle que soit leurs caractères (part successorale ou non)


 Quelle que soit leurs bénéficiaires (à des héritiers réservataires ou non)

Une catégorie de biens présent qui échappent à cette règle sont : les cadeaux d’usages car ce
sont des donations qui échappent au régime juridique de la donation.
Cadeau d’usage, deux critères à réunir :
o Cadeau qui est remis à l’occasion d’un évènement qui suppose la remise d’un
cadeau (mariage, anniversaire, baptême, diplôme, …)
o Il ne faut pas que la valeur soit disproportionnée par rapport à la fortune du
donateur

Les règles d’évaluation :

Les biens à réunir sont en principe évalué au jour de l’ouverture de la succession, sont évalué
au jour du décès selon l’État à l’époque de la donation.

Les exceptions :

Hypothèses :
- Si les biens ont été aliéné par le donataire à l’ouverture de la succession, la valeur à
retenir est la valeur réelle de l’aliénation (le jour où il est sorti du patrimoine) mais en
fonction de l’État à l’époque de la donation. Le bien donné ne figure plus dans le
patrimoine du donataire.
- S’il y a eu subrogation réelle (un bien donné n’est plus dans le patrimoine contre de
l’argent ou un autre bien), la valeur à retenir est la valeur du nouveau bien à l’ouverture
de la succession en fonction de son État à l’époque de l’acquisition.
- Donation-partage elle est en principe évalué à sa date et non pas au jour de l’ouverture
de la succession

§ 2 : L'imputation des libéralités


C’est une opération comptable. Elle consiste à soustraire les libéralités consenties par le défunt,
en principe de la quotité disponible pour vérifier si celle-ci est dépasser.
L’objectif est de contrôler la réserve.

L’ordre d’imputation :

L’imputation a lieu dans l’ordre chronologique de la date de prise des faits des libéralités, c’est-
à-dire que l’on impute de la plus ancienne libéralité à la plus récente. Si des libéralités sont
prises à la même date, elles sont imputées simultanément.

Le secteur d’imputation :
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Les libéralités s’imputent en principe exclusivement sur la quotité disponible. Toutefois, celles
faites en avance de part successorale à des héritiers réservataire acceptant, s’impute
principalement sur les réserves individuelles et accessoirement sur la quotité disponible.

S’agissant de l’héritier réservataire renonçant, il faut distinguer le caractère reportable de la


libéralité, s’il n’est pas tenu au rapport de sa libéralité, elle s’impute exclusivement sur la quotité
disponible.
En revanche, si la donation est soumise au rapport, les libéralités s’imputent sur la part de
réserve qu’il aurait eu s’il avait accepté la succession.

Il y a deux possibilités :
- Soit la quotité disponible n’est pas dépasser, ça veut dire qu’il n’y a pas d’atteinte à la
réserve. Donc pas ‘action consenti par le défunt, c’est-à-dire qu’il a respecté les taux
définis par la loi
- Soit la libéralité excède la quotité disponible, donc atteinte çà la réserve des héritiers
réservataire, les libéralités sont réductibles.

SECTION III : LA SANCTION DE L'ATTEINTE A LA RESERVE

La sanction de l’atteinte à la réserve est la réduction des libéralité excessives. Elle n’est toutefois
pas automatique et suppose l’exercice d’une action en réduction afin que la libéralité excessive
soit réduite.

§ 1 : L'action en réduction des libéralités excessives

C’est une action attitrée et prescriptible, à laquelle il est possible de renoncer.

Les titulaires de l’action en réduction :

Elle appartient à tous les héritiers réservataires venant à la succession. S’il y a plusieurs héritiers
réservataires, ils peuvent agir individuellement ou collectivement. Néanmoins, elle reste une
action personnelle et peut-être exercé par les ayants causes des héritiers réservataires.
Les créanciers personnels des héritiers réservataires, c’est-à-dire que si un des héritiers
réservataires n’agit pas, un des créanciers peut agir à sa place.
Les créanciers successoraux ne peuvent exercer que si la succession a été acceptée par l’héritier
réservataire.

Le délai de prescription de l’action en réduction :

Le délai est de 5 ans à compter de l’ouverture de la succession ou 2 ans à compter de la


connaissance de l’atteinte à la réserve, sans pouvoir excéder 10 ans à compter du décès.

La renonciation de l’action en réduction :


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Les héritiers réservataires ne sont jamais obligés d’exercer l’action en réduction et peuvent
renoncer
- Soit après l’ouverture de la succession, après le décès
- Soit avant le décès du disposant

Après le décès :

Cette renonciation à toujours été permise car l’héritier agit en connaissance de cause et de droit,
elle peut être
- Express ou tacite,
- Individuelle ou collective
- Viser toutes les libéralités excessives ou certaines

Avant le décès :

Elle n’existe que depuis la loi du 23 juin 2006, un héritier réservataire préventif peut renoncer
à exercer l’action en réduction avant l’ouverture à la succession.
L’idée est de promouvoir le disposant pour respecter sa volonté et éviter que les libéralités
consenties soient remises en cause.

Le législateur impose des conditions strictes :

Condition de fond :

- Le renonçant doit être un héritier réservataire présomptif au jour de la renonciation, il


doit avoir la capacité de consentir
- Quant au disposant il doit accepter la renonciation, il faut que cette renonciation soit
faite au profit d’une ou plusieurs personnes déterminées
- Peu porter sur tout ou partie de la réserve ou viser qu’une libéralité sur un bien déterminé

Condition de forme :
- Cette renonciation doit être établie par acte authentique,
- Il doit être reçu par 2 notaires (dont un de la chambre nationale de notaires) et doit être
signé par chaque renonçant et l’acte doit indiquer les conséquences juridiques pour les
renonçant.

Les effets :

La renonciation engage le renonçant après l’acceptation par le disposant, elle est opposable à
tous. Cependant, elle ne produira effet que si elle porte atteinte à la réserve du renoncent à
l’ouverture de la succession

La révocation :

Elle se figure suivant des cas spécifier par la loi


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- L’inexécution par le disposant de ses obligations envers le renonçant


- L’État de besoin du renonçant au jour de l’ouverture de la succession, elle disparaitrait
s’il n’avait pas renoncé à sa réserve
- Crime ou délit du bénéficiaire de la renonciation contre le renonçant

§ 2 : Les modalités de réduction des libéralités excessives

L’ordre de réduction :

La réduction à lieu dans l’ordre chronologique inverse de la date de prise des faits des libéralités,
c’est-à-dire qu’elle enlève d’abord la libéralité qui porte atteinte à la réserve etc

La réduction en valeur :

Elle prend la forme d’une indemnité qui est égale à la portion excessive de la libéralité
réductible et elle est versé au partage par le gratifié dont la libéralité est réduite.

S’agissant du calcul de l’indemnité, la loi pose un principe et exception

Le calcul de l’indemnité : Le principe :

Elle se calcule en principe d’après la valeur du bien à l’époque du partage selon son État au jour
où la libéralité a pris effet.

Cas particulier :

- Si le bien a été aliéné, l’indemnité se calcule d’après la valeur du bien au jour de


l’aliénation en fonction de son État au jour de la donation.
- L’indemnité se calcule en principe d’après la valeur du nouveau bien au jour du partage
selon son État au jour de l’acquisition

S’agissant du règlement de l’indemnité :

- Si elle est dub par un héritier qui vient au partage de la succession, il n’y a pas de
règlement, l’héritier prendra moins ou rien
- Si elle est due par une personne qui ne viens pas au partage ou supérieur aux droits d’un
héritier qui viens au partage, le règlement se fait par paiement

La réduction en nature :

Le choix du gratifié :

Le choix du gratifié, la réduction est possible quand le bien figure encore dans son
patrimoine et qu’il puisse restituer le même bien. Entraine donc la restitution partielle
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ou totale des biens données, soit l’inexécution de la libéralité si elle n’a pas encore pris
effet.

L’insolvabilité du gratifié :

La solvabilité du gratifié, elle est possible si le débiteur d’une indemnité de réduction


est insolvable et s’il a aliéné le bien donné. Les héritiers réservataires pourront donc
exercer leurs actions contre le tiers détenteur de l’objet de la libéralité.
Le tiers peut conserver les biens, il peut proposer une somme équivalente.

PARTIE 3 : COEXISTENCE DES SOLIDARITES FAMILIALES ET NATIONALES

Même s’il existe un principe de subsidiarité, le problème est complexe car la prestation
nationale ne fait pas toujours appel aux solidarités familiales. Quand elles y font appel, elles ne
font pas appel dans les mêmes proportions, ni à l’égard des mêmes personnes.

Il existe plusieurs éléments qui déterminent la participation de la famille, elle détermine en


premier lieu la décision politique c’est-à-dire la répartition, les solidarités entre la famille et la
collectivité.

La répartition entre les 2 formes de solidarités dépend des modalités de calculs qui sont variable
et font peser des charges plus ou moins lourdes sur la famille,

Il existe différents procéder qui peuvent s’appliquer soit séparément ou cumulativement :


- C’est le cas de la prise en compte les capacités contributives des familles pour ouvrir
droit à la prestation.
- Il y a aussi la possibilité d’une récupération des montants de la prestations sociale auprès
des débiteurs alimentaires.
- La contribution des membres de la famille varie en fonction des prestations, la loi
imposant parfois la charge aux seuls membres du même foyer, parfois aux membres les
plus proches de la famille, ou bien même à tous les débiteurs potentiels de la famille.
Il existe parfois des cas d’exclusion de sollicitation de certains parents ou héritiers

CHAPITRE I : LES RECOURS DES TIERS ASSURANT LES BESOINS DU


CREANCIER ALIMENTAIRE

La loi prévoit différents types de recours, les établissements publics de santé, ou socio qui
héberge le créancier, ainsi que le service de l’aide sociale dispose des recours contre les
débiteurs alimentaires.

SECTION I : RECOURS DES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTE


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La loi leurs accordent un recours non seulement contre les personnes hospitalisées, mais aussi
contre leurs débiteurs alimentaires en général et leur débiteur alimentaire en particulier, prévu
par l’article 6145-1 du code de la santé public, et le juge des affaires familiales est compétents.
Les règles de procédure sont identiques à celle de l’action en aliments.

§ 1 : Domaine
C’est un recours qui est réservé aux établissements publics de santé. Il peut être exercé contre
les alliés, les ascendants, les descendants ou les époux du créancier d’aliments (ici c’est la
personne hospitalisée).
Néanmoins, s’il s’agit des frais de santé d’un conjoint la cours de cassation considère qu’il faut
faire prévaloir la solidarité des dettes ménagères entre époux.

Ce recours suppose une créance hospitalière à l’encontre du créancier d’aliment, c’est-à-dire


que l’établissement de santé a déjà engagé des sommes pour lui fournir des soins et services.
Il faut que soit constaté à la fois le défaut de paiement et l’absence de ressources personnelles,
c’est-à-dire qu’il faut d’abord s’adresser à la personne elle-même, si elle ne peut pas
l’établissement se dirige vers les débiteurs.

En principe, l’action est faite du vivant du créancier d’aliments, mais s’il décès pendant, l’action
peut être poursuivie contre les débiteurs d’aliments pour obtenir les remboursements des
sommes engagé à compter de l’assignation en justice et jusqu’au décès de la personne.

§ 2 : Effets

La Cour de cassation dit qu’il s’agit d’une action directe, exclusive de toute subrogation légale,
l’établissement n’applique pas une dette à la place du créancier donc il n’est pas subrogé dans
ces droits.
L’établissement exerce donc une action en vertu d’un droit qu’il lui est propre et lui permet
d’avoir le remboursement des sommes engagées par le débiteur d’aliment de son débiteur par
préférence de ses autres créanciers.
Cependant, la Cour de cassation considère que cette action a pour fondement les dispositions
du code civil régissant les dettes d’aliments. Elle admet que le caractère direct ne fait pas
obstacle à l’application des règles de droit civile relative aux obligations alimentaires.

Toutes les règles relatives aux obligations alimentaires s’appliquent que ce soient les conditions
d’ouverture ou les limites des droits aux aliments.

La règle alimentaire ne s’arrérage pas, elle est opposable aux établissements de santé, ce qui
interdit de demander des sommes échues avant l’action en justice sauf à renverser la
présomption de renonciation qui fonde cette règle.
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La Cour de cassation considère qu’elle s’apprécie en la seule personne du créancier alimentaire


et donc elle demande que l’établissement apporte la preuve que le créancier d’aliments n’a pas
renoncé à agir contre ses débiteurs alimentaires.

L’autre limite, qui est l’exception d’indemnité du créancier d’aliments qui permet de décharger
tout ou en partie un débiteur alimentaire pour échapper au recours de l’établissement public de
santé.

En pratique cette action est surtout exercé soit dans des milieux modeste ou quand les liens
familiaux sont distendus.
Les établissements de santé essayent de trouver une solution à l’amiable avant d’aller en justice.

SECTION II : RECOURS DES ETABLISSEMENTS SOCIAUX ET MEDICO-


SOCIAUX

La loi prévoit que ces établissements peuvent exercer leurs recours contre leurs résidents, leurs
débiteurs en général et leurs débiteurs alimentaires en particulier.
Article L-314-12 du code des solidarités familiales
Ce recours est assez récent, pour les établissements publics, il existe depuis la loi du 5 mars
2007 et établissement privé depuis la loi du 28 décembre 2015. C’est un recours qui demande
les compétences du juge de affaires familiales et qui se voit appliquer les règles de droit civil
des obligations alimentaire.

SECTION III : RECOURS DES SERVICES DE L'AIDE SOCIALE

C’est le principe de subsidiarité de l’aide sociale qui suppose l’existence d’un recours de l’aide
sociale contre le débiteur d’aliments ou la succession des bénéficiaires de l’aide sociale.
Ce sont des recours qui sont de plus en plus fréquent à cause de l’allongement de la durée de
vie et en raison du cout des plus en plus importante de l’aide sociale pour le département.

§ 1 : Le principe de subsidiarité́ de l’aide sociale


Est en principe subsidiarité de la solidarité familiale, ce qui explique quand une personne fait
la demande d’aide sociale, la commission d’administrions tient compte en principe des créances
alimentaire du demandeur, et il est demandé au débiteur d’indiquer l’aide qui peuvent apporter
au demandeur ou de prouver l’impossibilité de supporter tout ou en partie ses frais.

En cas d’admission à l’aide sociale, la commission d’admission évalue globalement la créance


d’aliment et fixe la proportion de l’aide consentie par la collectivité en tenant compte de la
participation des débiteurs alimentaires.

Néanmoins, elle n’a pas le pouvoir de répartir cette créance entre les débiteurs d’aliments, elles
les avisent qu’ils sont tenus conjointement au paiement de la somme qui n’est pas prise en
charge par l’aide sociale.
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Les débiteurs alimentaires peuvent contester l’évaluation de cette dette devant la commission
sociale qui s’est prononcée.

La décision de la commission peut aussi être révisée sur production d’une décision judiciaire
rejetant la demande d’aliment du bénéficiaire de l’aide sociale ou limitant l’obligation
alimentaire à une somme inférieur à ce qui a été envisagé par la commission d’aliments ou
prévoyant une somme plus importante.
Le montant global fixé est quand même sujet à contrôle.

Cependant, aujourd’hui ce principe de subsidiarité est affaibli car de plus en plus d’aide sociale
sont octroyées sans la sollicitation des débiteurs alimentaires du demandeur. Elle s’applique
surtout pour l’aide au logement des personnes âgées.

§ 2 : Les recours du président du conseil départemental contre les débiteurs


alimentaires

Le président du conseil départemental ou représentant de l’État dans le département peut


exercer 2 types de recours contre le débiteur alimentaire :
- L’un dans l’intérêt du créancier d’aliment
- L’autre dans l’intérêt de la collectivité

Recours dans l’intérêt du créancier d’aliments :

En cas de carence du créancier d’aliment, le président du conseil départemental ou représentant


peuvent demander à l’autorité judiciaire la fixation de la dette alimentaire et le versement de
son montant au département, à charge pour celui-ci de la reverser au bénéficiaire augmenté dans
le cas échéant de la part de l’aide sociale.
C’est un recours exercé en cas de carence du créancier alimentaire, c’est-à-dire que si le
créancier n’agis pas de lui-même contre ses débiteurs d’aliments, le président du conseil va agir
par représentation du créancier d’aliments.

L’avantage permet d’agir contre les débiteurs alimentaires quand les créanciers d’aliments
n’osent pas agir contre leurs proches.
L’inconvénient, la charge financière peut être supportée par l’aide sociale si les débiteurs
alimentaires du créancier alimentaire sont déchargés de leurs dettes.
Elle est prévue par le code de la sécurité sociale et de la famille

Le recours dans l’intérêt de la collectivité :

N’existe pas dans la loi mais a été admise par la jurisprudence, ce recours permet de récupérer
les sommes avancées par la collectivité.
Quand la commission donne une aide totale au créancier qui englobe la participation des
débiteur alimentaires au titre d’une avance des fonds, la jurisprudence et la doctrine considère
qu’elle est alors subrogée dans les droits du créancier d’aliments.
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Il est possible d’exercer un recours contre les débiteurs alimentaires pour récupérer les sommes
avancées.

§ 3 : La récupération sur succession des aides sociales

Certaines aides sociales constituant simplement une avance de la collectivité peuvent après être
récupérées sur la succession des bénéficiaires par l’État ou le département qu’il les a versés.

Le code social de la famille prévoit que l’État ou le département peut exercer des recours :
- Contre le bénéficiaire de certaines aides sociales quand il est revenu à meilleurs fortune,
- Contre sa succession
- Contre un donataire quand la donation est postérieure à la demande d’aide sociale a lieu
dans les 10 ans qui ont précédé cette demande
- Contre un légataire (bénéficiaire d’un leg-testament)
- A titre subsidiaire, contre le bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie qui a été souscrit
par le demandeur de l’aide sociale, mais il est limité en fonction des primes versées
après l’âge de 70 ans
La récupération sur la succession s’explique par le fait que les héritiers sont en général ses
obligés alimentaires car ils sont ses plus proches parents.

Les litiges concernant la récupération sur succession des aides sociales, depuis le 1er janvier
2019 il relève de l’ordre judiciaire, car avant il revenait des juridictions administratives de droit
commun pour les prestations facultative et les juridictions des aides sociales pour les prestations
obligatoires.
Mais les juridictions spécialisées de l’aide sociale ont été supprimées par la loi du 18 novembre
2016.

Les conditions de recours en récupération sur succession des aides sociales :

Ce recours suppose que la personne décédée ait bénéficié de prestations sociales récupérables.
Or, toutes les aides ne le sont pas.

La récupération des aides public peut être prévue par la loi, il s’agit de l’aide à l’hébergement
des personnes âgées, de l’aide à domicile des personnes âgées.
Mais la récupération sur succession peut être prévue par un règlement départemental pour les
sommes versées au titre d’aide sociale facultatives, on parle alors de prestation sociale extra-
légale. Dans ce cas, le conseil d’État demande que la récupération soit prévue dans les
dispositions règlementaires régissant ces prestations aux moments des versements et qu’il
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respecte toutes les dispositions applicables à la récupération sur succession à la date du décès
du bénéficiaire, précisé dans un arrêt du 5 février 2000.

Les modalités de recours en récupération sur succession des aides sociales :

Elle n’est pas automatique, c’est le préfet ou président du conseil départemental qui décide de
sa mise en œuvre et c’est lui qui fixe le montant des sommes à récupérer. Il peut décider de
reporter la récupération en tout ou une partie la somme.

Le conseil d’État a admis que le juge peut se prononcer sur le bien-fondé de l’action engagé par
la collectivité publique en prenant en considération l’ensemble des circonstances. De fait, à la
date de sa décision et que le juge peut aussi aménager les modalités de la récupération de la
succession, c’est-à-dire de reporter le montant, ou le diminuer ....

L’avantage est de permettre une appréciation subjective de la situation à la fois au moment du


versement de la prestation et au moment du décès du bénéficiaire.
L’inconvénient est l’incertitude sur la récupération effective des aides sociales

En outre, le recours est exclu contre certains héritiers, quand les hommes d’un bénéficiaire
handicapé des aides sociale, son conjoint, ses enfants, ses parents ou la personne qui a assumé
de façon effective et constante sa charge.
Ces exclusions se justifient par la qualité des proches de la personne handicapé, soit par le
comportement des proches du bénéficiaire handicapé.

S’agissant des couples, seul le conjoint en bénéficie à l’exclusion du concubin ou le partenaire


d’un pacte civil de solidarité, sauf si la personne a assumé de façon effective et constante sa
charge.
Le conseil d’État exclu les petits enfants quand ils viennent à la succession des enfants
prédécédé, c’est-à-dire que le petit enfant prend la place des enfants décédés. Une partie de la
doctrine considère que cette exclusion peut profiter aux petits enfants qui viennent à la
succession à leurs propres chefs.

S’agissant de la personne qui a assumé la charge de la personne handicapé (constante), la


jurisprudence est assez souple sur l’appréciation de la prise en charge :
- Elle n’est pas nécessaire que cette prise en charge soit matérielle : elle peut être morale
- Il n’est pas nécessaire que cette prise en charge soit continue et permanente, elle doit
dépasser les preuves de marque d’affection naturelle (effective/réelle et
constante/régulière)
L’appréciation relève des juges du fond.

S’agissant des personnes, cette prise en charge peut être émaner :


- Par la famille (conjoint, parents ...)
- Tiers
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Dans tous les cas de récupération de la succession, le recours ne peut s’exercer dans la limite
des sommes versées et il appartient à l’organisme débiteur de prouver son existence et sa
participation.

Ce recours en récupération s’exerce sur la succession mais pas contre les héritiers, c’est-à-dire
que les héritiers n’en sont pas tenus personnellement même s’ils acceptent la succession du
bénéficiaire de l’aide, purement et simplement.
Elle sera donc exercée sur l’actif net successoral, c’est-à-dire sur les biens laissés par le défunt,
déduction faites de ses dettes et des frais d’obsèques s’ils ne sont pas excessifs.
Néanmoins, il existe pour certaines aides sociales des seuils de dépense en deca ou au-delà
duquel il n’est pas possible de recourir à la récupération, l’objectif est de laisser aux héritiers
une partie de la succession et pas de récupération pour des seuils modestes. C’est le cas pour
les sommes versées au titre :
- De l’aide sociale à domicile
- De la prestation spécifique de dépense
- De la prise en charge du forfait journalier dans les établissements hospitaliers ou
médico-sociaux

Le recouvrement de cette dépense s’exerce uniquement sur l’actif net successoral > à 46 000€
et pour les seules dépenses > à 760€.
C’est aussi le cas pour l’allocation de solidarité aux personne âgés, les sommes sont récupérées
après le décès du bénéficiaire en fonction de certains montant, ils varient en fonction de si la
personne est seule ou en couple. La récupération est basée sur la fraction de l’actif net
successoral > à 39 000€.
L’action en recouvrement s’exerce en 5 ans à compter du décès de la personne. Toutes ces
conditions et modalités limitent la récupération sur succession des aides successorales. Les
aides récupérables peuvent absorber l’intégralité de la succession.

L’exception prévue en matière agricole, quand la succession du bénéficiaire, comprend un


capital d’exploitation agricole, ce dernier et les bâtiments qui sont indissociables ne sont pas
pris en compte.
L’objectif est de favoriser la continuité de l’exploitation agricole par un héritier.

CHAPITRE II : L'AIDE AU VERSEMENT DES PENSIONS


ALIMENTAIRES

Il existe deux procédures spécifiques recourant à l’aide public pour faciliter le recouvrement
des dettes alimentaires :
- Le recouvrement public
- Le recouvrement par l’organisme débiteur des prestations familiales (l’agence de
recouvrement des impayés de pension alimentaire (ARIPA).
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SECTION I : TITRE RENDU EXECUTOIRE PAR LE DIRECTEUR D'UN


ORGANISME DEBITEUR DES PRESTATIONS FAMILIALES

Loi du 23 décembre 2016, loi de financement de sécurité sociale pour 2017 qui crée l’ARIPA
donne force exécutoire à un accord par lequel les parents fixent le montant de la contribution
pour l’entretien et l’éducation de leur enfant.

§ 1 : Conditions
Cette procédure nécessite des conditions :
- Un titre exécutoire qui peut être une décision de justice,
- Homologation par le juge,
- Titre notarié,
- Convention de divorce ou de séparation de corps extra judiciaire,
- Un titre où l’organisme débiteur des prestations familiales ont donné force exécutoire.

C’est une procédure qui s’applique aux obligations alimentaires au sens strict et élargie, mais
elle implique une difficulté de paiement : soit une absence de paiement ou un paiement partiel
d’une pension alimentaire.
Elle suppose que le créancier d’aliment ait déjà mise en œuvre une voie d’exécution (saisie
vente ou sur salaire) sans succès. Il n’est pas nécessaire d’avoir épuiser toutes les voies de
recouvrement possible, mais il faut justifier d’avoir déjà fait une démarche dans ce sens.

§ 2 : Procédures

Le créancier d’alimentaire doit s’adresser au procureur de la république du tribunal judicaire


dans lequel il est domicilié.
L’accès à cette procédure est simple, la demande peut se faire sur papier libre, à envoyer par
lettre recommandé avec avis de réception ou déposer auprès du ministère public.

Le créancier d’alimentaire doit fournir tous les justificatifs disponibles :


- Sur l’existence de sa créance
- Sur son exécution infructueuse
- Tous les renseignements utiles sur le débiteur d’alimentaire (identité...)

Le procureur de la république va vérifier la régularité de la demande et par lettre simple il avise


le créancier alimentaire de l’admission ou non de sa demande de recouvrement.
S’il l’admet, il notifie cette admission au débiteur d’aliment par lettre recommandé avec avis
de réception et par lettre simple en lui indiquant les sommes sur lesquelles portent le
recouvrement public. Ensuite, le procureur de la république établie un état exécutoire, c’est-à-
dire de forcer le recouvrement et qu’il transmet à l’organisme compétent de l’État : représentant
du trésor public du lieu où il en ressort.
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Il existe une règle dérogatoire au secret professionnel pour faciliter le recouvrement public qui
impose aux administration, organismes de sécurité sociale, organisme de prestation sociale, de
communiquer au comptable du trésor public chargé au recouvrement tous les éléments utiles
(relatif au débiteur, son employeur ...) afin de faciliter le recouvrement.

Avant, le comptable du trésor public envoie d’abord une lettre de rappel au débiteur alimentaire,
puis lui notifie un commandement avec sommation de payer sa dette alimentaire.
Si la dette alimentaire n’est toujours pas acquittée après cette sommation, il engage
véritablement les poursuites en ayant recours à des mesures d’exécution forcé (saisie sur salaire,
ou de biens) : soit du droit commun ou celle réservé au trésor public

§ 3 : Effets

Dès le dépôt de la demande d’admission à la procédure de recouvrement public, le créancier


d’aliments ne peut plus exercer lui-même une action contre le débiteur alimentaire pour le
recouvrement car le service compétent de l’État est subrogé dans ces droit, cad les exercer à sa
place.

Le recouvrement se fait par le comptable sur le lieu de résidence du débiteur alimentaire et


celui-ci ne peut valablement se libérer de sa dette.
Le comptable public qui reçoit les sommes versées, il les verse au fur et à mesure au créancier
d’aliment.

Cette procédure permet d’obtenir le recouvrement des termes à échoir de la pension alimentaire
(des sommes à venir), mais permet aussi d’obtenir le recouvrement des termes à échus à
compter du 6ème mois de retard.
Ce n’est pas une procédure gratuite, le montant des sommes à recouvrer est majoré à 10% au
profit du trésor et cette majoration est à la charge du débiteur d’aliment.
Cette procédure prend fin en cas :
- De suppression de la pension
- Impossibilité de recouvrer la créance
- Décès du débiteur alimentaire
- Renonciation du créancier alimentaire de recourir au recouvrement public
- À la demande du débiteur s’il a payé au moins 12 mois consécutif le montant de la
pension au trésor sans que celui-ci ait à exercer de nouvelles poursuites

Cependant, en cas de nouvelles défaillance du débiteur pension en partie, en retard ou rien),


dans les 2 ans après la cessation de la procédure, le créancier peut demander à nouveau au
procureur de la république sans justifier qu’il ait essayer d’obtenir par lui-même la pension.

SECTION II : INTERMEDIATION FINANCIERE PAR UN ORGANISME


DEBITEUR DES PRESTATIONS FAMILIALES
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Procédure admise sur décision du juge en cas de violences familiales par la loi du 22 décembre
1924, qui a depuis été codifié par le code de la sécurité sociale Article L581-2 et suivant.

Cette procédure a été modifié par la loi de financement de la sécurité sociale de 2016 et celle
de 2017 afin de renforcer les garantis contre les impayés de la pension alimentaire et d’améliorer
la situation des parents élevant seul l’enfant ou les enfants.
C’est une procédure par laquelle les organismes des prestations familiales apportent leurs aides
aux créances alimentaire impayé, essentiellement mise en œuvre par les caisses d’allocation
familiale ou de mutualité sociale agricole.

§ 1 : Conditions
Cette procédure est spécialement créée pour l’obligation parentale d’entretien mais avec
l’accord du créancier alimentaire elle peut s’étendre au recouvrement de d’autre créance
alimentaire

En principe, c’est une procédure qui implique une défaillance depuis au moins 1 mois dans le
versement d’une pension alimentaire fixé :
- Soit par décision de justice,
- Soit par convention homologué par le juge,
- Soit par convention de divorce ou de séparation de corps,
- Soit acte notarié,
- Soit par accord auxquelles le directeur des prestation familiales à donner force
exécutoire

Plusieurs distinctions se fond selon l’organisme débiteur des prestations familiale :


Si le créancier alimentaire remplis les conditions d’attribution de l’allocation de soutien
familiale : il doit vivre seul et est à la charge d’un ou plusieurs enfants. Le montant est révisé
chaque année au premier avril, aujourd’hui il est fixé à 115, 99€ pour 1 enfant à charge
- Si un parent se soustrait totalement au versement de la pension alimentaire,
l’organisme débiteur des prestations familiales (CAF) verse à l’autre l’allocation de
soutien familiale à titre d’avance sur créance alimentaire.
- Si le parent ne s’y soustrait que partiellement, la CAF verse à titre d’avance une
allocation différentiel qui vient compléter le versement partiel versé par le débiteur
jusqu’au montant de l’allocation de soutien familiale
En revanche si le montant de la pension versé est < à celui de l’allocation de soutien
familiales, la CAF verse une allocation différentielle qui va compléter jusqu’au montant
de l’allocation de soutien familiale. Même s’il n’y a pas de défaillance d’exécution du
versement de la pension, loi du 21 décembre 2015.
Cette allocation reste acquise au créancier, elle n’est pas versée à titre d’avance, ici c’est
la solidarité nationale qui vient renforcer la solidarité familiale.

Si versé à titre d’avance on est dans la solidarité familiale


Si versé par à titre d’avance on est dans la solidarité nationale
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- Si le créancier ne remplit pas les conditions d’attribution de l’allocation du soutien


familiales, peut bénéficier à sa demande des aides d’allocation familiales mise en place
par la loi du 23 décembre 2016. Il peut ainsi en bénéficier pour le recouvrement échu
de sa pension alimentaire dans la limite des 2 années à compter de sa demande et pour
les termes à échoir de la pension

§ 2 : La procédure

Le créancier alimentaire est tenu de communiquer à l’organisme débiteur des prestations


familiale toutes les informations du débiteur et du créancier de nature à faciliter le
recouvrement.

Pour obtenir ce recouvrement, le débiteur peut utiliser toutes les voies d’exécution de droit privé
mais aussi le paiement direct ou le recouvrement public en agissant pour le compte du créancier
d’aliments.
Il existe des particularités :
- Procédure de paiement directe : est applicable aux termes échus de la pension
alimentaire pour les 24 derniers mois avant la notification de la demande du paiement
direct depuis la loi du 21 décembre 2015 (alors que le recouvrement public c’est
seulement les 6 dernier mois).
Le règlement de ces sommes en retard, se fond par fractions égales, étalées sur une
période de 24 mois, qui sont ajoutés au montant de la pension.
- La demande de paiement direct peut être formé sans passer par l’intermédiaire d’un
huissier de justice. Il faut une simple lettre recommandée avec demande d’avis de
réception emmenant par l’organisme des prestations familiales.

C’est le directeur de la CAF qui établit et certifie l’état de sommes à recouvrer et ensuite qui
l’adresse au préfet du département et le rend exécutoire dans les 5 jours et le communique au
directeur départemental des finances publics.

§ 3 : Effets

L’organisme de prestation familiales est subrogé dans les droits du créancier alimentaire dans
les sommes avancées :
- Soit la limite du montant de la location familiale
- Dans la limite de la créance d’aliments si elle est inférieure.

La demande d’allocation de soutien familial emporte automatiquement mandat du créancier


alimentaire au profit de l’organisme de recouvrir la totalité de la créance alimentaire, c’est-à-
dire que ce n’est plus le créancier alimentaire qui agis mais l’organisme.
Ainsi, l’organisme va se rembourser le montant versé à titre d’avance par priorité sur les
sommes recouvrées et aussi s’il y a un surplus verse les sommes au créancier.
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Ce n’est pas une procédure gratuite car les sommes à recouvrer par l’organisme débiteur son
majorées des frais de gestion qui seront à la charge du débiteur d’aliments.

La durée de l’intermédiation financière :

La loi n’impose pas de conditions de durée mais prévoit des cas de suspension et de cessation
d’intermédiation.

La suspension :

En principe suspendu si le parent débiteur est hors d’état de faire face à son obligation de
versement d’obligation alimentaire. Ne vaut pas si le débiteur est condamné pour violence.

La cessation :
- En cas de décès du parent débiteur ou du créancier. Prend fin à ka date du titre qui la
prévoit. La loi n’exige pas de date précise mais peut-être un évènement.
- Lorsqu’un nouveau titre supprime la pension alimentaire.
- Lorsqu’un nouveau titre met fin à l’intermédiation financière
- Sur demande d’un parent avec le consentement de l’autre (sauf cas de violence
familiale)

CHAPITRE III : L'AIDE AU RECOUVREMENT DES PENSIONS


ALIMENTAIRES

Le nombre important des pensions alimentaire impayées, l’État a mis en place des mesures
préventives à l’aide au versement des pension alimentaire.
Loi du 23 décembre 2016, qui a créé l’agence de recouvrement des impayés de pension
alimentaire ARIPA.
Le but est de permettre de faire mieux connaitre les démarches de recouvrement des pensions
alimentaire impayées et de les simplifier en particulier pour les familles séparées.

Les mesures :
- D’information ou de renseignement
- Site internet pour favoriser les démarches
- Plateforme téléphonique
- Espace de rentre de séance d’informations et ou d’accompagnement

D’une manière générale, les débiteurs étaient les interlocuteurs privilégiés des familles, et ils
existent depuis longtemps des actions de soutiens à la fonction parentale (par exemple l’aide au
recouvrement mis en place par la CAF)

SECTION I : RECOUVREMENT PUBLIC

Issu d’une loi du 11 Juillet 1975. Le législateur a ajouté une mission de délivrance au titre
exécutoire et une mission d’intermédiation financière. Ces mesures s’inscrivent dans un droit
plus large de la famille.
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La loi du 23 décembre 2016, a permis au directeur de l’organisme débiteur des prestations


familiales de donner force exécutoire à l’accord par lequel les parents fixent le montant de la
contribution à l’entretien de leurs enfants. C’est en principe l’organisme du lieu de résidence
du parent allocataire qui sera compétent, ou à défaut du parent créancier.

§ 1 : Conditions
Conditions de fonds : cette possibilité est subsidiaire, c’est-à-dire qu’elle s’applique qu’à
défaut de titre fixant déjà la créance alimentaire ou de démarches engagé en ce sens.
- S’agissant du statut des parents concernés, cela suppose une séparation des parents,
mais vise que l’hypothèse des parents qui mettent fin à leur vie de concubinage ou
procède à la dissolution de leurs pacte civile de solidarité.
- S’agissant du montant de la contribution à l’entretien de l’enfant doit être établi par
les parents dans leurs conventions.
Ce montant est fixé en numéraire, il doit donc être supérieur ou égal à un seuil qui est
établi par un décret en prenant en compte les modalités de résidence de l’enfants, des
ressources du débiteur et du nombre d’enfant à sa charge.
Le but est la création d’un plancher impératif afin d’éviter la sous-évaluation des
montants de la pension alimentaire. Ce montant fixé n’est pas définitif, car les parents
en cas de changement signalé tous changement de situation susceptible d’engendrer une
révision du montant de la pension.

Condition de forme : une convention conjointe signée par les deux parents, l’accord des
parents dois préciser toutes les informations nécessaires à la détermination du montant de leur
contributions.
Cette demande doit être accompagnée par une convention conclue par les deux parents,
comportant plusieurs mentions énumérées par la loi et les pièces les justifiants.

Il faut ainsi, préciser les éléments


- D’identification des parents et de l’enfant (lieu de résidence, nom, prénom, date de
naissance...)
- Le montant de la contribution de l’entretien et de l’éducation fixé pour l’enfant
- Le mode d’exercice et de droit de visite et d’hébergement choisi pour l’enfant
- Préciser les ressources du débiteur
- Le nombre d’enfants à la charge du débiteur
- L’indice retenue pour réévaluer chaque année le montant fixé
- Joindre une attestation des parents indiquant qu’aucun d’eux n’est titulaire d’une
créance fixée pour l’enfant ou n’a engagé aucune démarche dans ce sens.

§ 2 : Procédure et effets

Le directeur de l’organisme débiteur des prestations familiale fait un contrôle purement formel,
il va vérifier que les documents réclamés ont bien été produits et que le montant de la
contribution fixée par les parents respecte bien le seuil planché fixé par le décret.
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Sa décision sera notifiée à chacun des parents, sachant qu’un silence de 4 mois dès la réception
de la demande vaut décision d’acceptation.
En cas de refus de conférer force exécutoire à la convention des parents, elle doit être notifié,
les parents devront saisir le juge des affaires familiales afin de faire fixer le montant de la
contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant.

En cas d’acceptation, elle a les effets d’un jugement et constitue un titre exécutoire.
Elle prendra la forme d’un courrier qui aura un caractère exécutoire à compter de la date de la
signature par le directeur de l’organisme.

Il est rendu 3 exemplaires : L’original est délivré à chacun des parents et un autre est conservé
par l’organisme.

Toutefois, ce titre peut être par la suite privé des faits si une décision judiciaire supprime ou
modifie la contribution à l’entretien de l’enfant postérieurement à la décision du directeur.
De même, peut être frappé de nullité si les parents ont déjà titulaire d’une créance fixée pour
l’enfant.

SECTION II : RECOUVREMENT PAR UN ORGANISME DEBITEUR DES


PRESTATIONS FAMILIALES

Procédure crée par une loi du 22 décembre 1984. La loi du 24 décembre 2019, à créer un
véritable service public de versement des pensions alimentaire afin de prévenir les impayés et
les tensions entre les parents.

Le versement d’une pension alimentaire aux parents créancier peut être fait par l’intermédiaire
de l’organisme débiteur des prestation familiales. C’est aussi en principe l’organisme qui est
compétent dans le lieu de résidence du parent créancier.

§ 1 : Conditions

Procédure créée à la base spécialement pour l’obligation parentale d’entretien. Elle implique en
principe une défaillance dans le paiement de la pension alimentaire depuis au moins un mois.
Il faut que la pension soit fixée par un titre exécutoire.

Conditions de formes : Cette solution peut être prévue par :


- Le juge, il peut la prévoir lorsque
 Au moins un des parents lui en a fait la demande ou quand le parent débiteur a
fait l’objet d’une plainte ou condamnation pour violence ou menace volontaire
sur le parent créancier ou sur l’enfant
 Lorsque de telles violences ou menaces sont mentionnés dans une décision de
justice le concernant.
- Les parents, sur accord des parents, elle peut être choisis d’un comme un accord
 Soit dans une convention de divorce ou de séparation de corps,
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 Une convention homologuée par le juge,


 Convention de divorce ou extra-judiciaire, acte notarié,
 Convention à laquelle le directeur de l’organisme a donné force exécutoire.
- Par l’un des parents, à défaut d’accord l’intermédiation peut être demander par un
parent à l’organisme débiteur des prestation familiales, dès lors qu’il bénéficie d’un titre
exécutoire fixant la pension alimentaire en toute ou partie en numéraire.

Cette possibilité existe depuis le 1 octobre 2020, lorsque la demande d’un parent fait
suite à un impayé de la pension alimentaire. Il est prévu qu’elle s’applique dans tous les
cas à partir du 1 janvier 2021, même s’il n’y a pas d’impayé ou la séparation des parents,
il est possible de la demander.

Conditions de fonds : il y a des conditions relatives à la pension alimentaire, la pension visée


est celle du cadre de l’obligation parentale d’entretien dans les cas de séparation : soit entre les
parents ou soit entre les parents et l’enfant.
Il existe différentes conditions :
- La pension peut être fixé en tout ou partie en numéraire.
- Il y a une condition relative au parents créancier, il doit remplir une condition de
stabilité de résidence en France ou d’une régularité du séjour en France, afin de
bénéficier de l’intermédiation financière versé par les organismes débiteurs de
prestations familiales.
- S’agissant aux conditions relatives du parents débiteur, il doit remplir une condition
de stabilité de résidence en France ou d’une régularité du séjour en France et ne doit pas
être considéré comme hors d’État de faire face au versement de sa contribution à
l’entretien et à l’éducation de l’enfants.

§ 2 : Effets
Les règles dérogatoires au secret professionnel sont prévues afin de faciliter la collecte des
fonds et le versement de la pension alimentaire.

L’information des organismes : peuvent demander aux administrations, aux collectivités


territoriales, aux entreprise, établissements, organisme public ou contrôler par un organisme
public de leur communiquer toutes les informations qu’ils ont afin de déterminer l’adresse du
débiteur alimentaire, l’identité de l’employeur ou d’un tiers débiteur ou dépositaire de somme
pour le compte du débiteur alimentaire ainsi que la composition de son patrimoine immobilier.

Ces services ne peuvent pas opposer le secret professionnel.

L’organisme agit en 2 temps :


- L’organisme débiteur peut demander aux établissements du compte de dépôt d’indiqué
si 1 ou plusieurs comptes du débiteur sont ouvert et sans trahir le secret professionnel.
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- Si le débiteur alimentaire opte pour un prélèvement bancaire, l’organisme bancaire doit


tenir informer l’organisme débiteur des prestation familiales si le compte ou les comptes
sont clôturer ou s’il y a insuffisance de provision.

Les organismes des impôts doivent aussi informer l’organisme débiteur toutes les informations
qui sont nécessaires à l’intermédiation.

La loi prévoit que :


- Les greffe, les avocats et les notaires sont tenues de transmettre à l’organisme toutes les
informations qui sont nécessaires au versement de la pension afin de protéger la vie
privée des membres de la famille.
- Le parent créancier et débiteur de transmettre à l’organisme toutes les informations
nécessaires à l’instruction et à la mise en œuvre de l’intermédiation et de l’informer de
tous changements de situation ayant des conséquences sur la mise en œuvre de cette
mesure.

Ces informations sont limitées strictement nécessaire à l’exercice de la mission


d’intermédiation financière.

Concernant le versement de la pension alimentaire, le parent débiteur est déchargé de


l’obligation de versé la pension alimentaire entre les mains du parent créancier et ce à compter
de la date de la mise en œuvre de l’intermédiation financière et tant que celle-ci dure.
Il doit en effet, la verser directement à l’organisme débiteur des prestation familiales, qui
servent d’intermédiaire et cet organisme la reverse ensuite au créancier alimentaire.

Quand elle est mise en œuvre à la demande elle porte mandat du parent créancier au profit de
l’organisme débiteur de procéder au recouvrement de la créance alimentaire.

En cas de défaut du versement, en tout ou partie de la pension alimentaire du débiteur à


l’organisme débiteur des prestation familiales, c’est donc l’organisme débiteur des prestation
familiales qui procède au recouvrement forcé auprès du débiteur.

En cas de défaut de versement de la pension alimentaire par le parent débiteur à l’organisme


de prestation familiale, la créance fait l’objet d’un recouvrement par l’organisme et dès le
premier impayé, l’organisme peut forcer le versement de la pension alimentaire.

Avant d’utiliser cette voie, une procédure amiable est engagée. L’organisme doit aviser le
parent débiteur de la nécessité de régulariser la situation dans les 15 jours après réception de
cette notification. Ce n’est qu’a défaut du paiement que l’organisme force le versement.

Épreuve écrite 1h30 (cas pratique / dissertation / commentaire arrêt / commentaire article)
adaptée à la durée de l’épreuve, réviser tout le cours et les TD.

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