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: SE5041 V1

Calcul d’évents : méthodes du


Date de publication :
10 avril 2006
DIERS - Systèmes à forte
pression de vapeur

Cet article est issu de : Environnement - Sécurité | Sécurité et gestion des risques

par Jean-Louis GUSTIN

Résumé Des évents de secours sont installés la plupart du temps sur les appareils ou
capacités, comme les réacteurs, les colonnes à distiller, de l’industrie chimique, afin
d’éviter leur explosion en cas de pressurisation accidentelle. Cependant, ces dispositifs
ne permettent pas toujours de résister aux très fortes pressions générées par des
emballements de réaction. Cet article présente des méthodes de calcul du
dimensionnement de ces évents prenant en compte l’émission d’un rejet diphasique
gaz/liquide.

Abstract

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Calcul d’évents : méthodes du DIERS


Systèmes à forte pression de vapeur
par Jean-Louis GUSTIN
Rhodia Recherches et Technologies

1. Méthodes du DIERS : une approche cohérente


des emballements de réactions ........................................................... SE 5 041 - 3
1.1 Définition du scénario majorant................................................................. — 3
1.2 Caractérisation des systèmes réactionnels ............................................... — 3
1.2.1 Systèmes à forte pression de vapeur................................................ — 3
1.2.2 Réactions produisant des gaz incondensables ................................ — 4
1.2.3 Systèmes réactionnels hybrides........................................................ — 4
1.3 Obtention des données expérimentales nécessaires au calcul d’évent.... — 4
2. Bases du calcul d’évent pour le contrôle des emballements
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de réactions ............................................................................................... — 4
2.1 Comportement hydrodynamique dans l’enceinte .................................... — 4
2.1.1 Désengagement gaz/liquide décrit par le modèle à glissement
local des phases (Drift flux model ) ................................................... — 5
2.1.2 Désengagement gaz/liquide contrôlé par l’évent et le taux
de remplissage.................................................................................... — 6
2.1.3 Exemple d’application de la méthode de Fauske et al. ................... — 6
2.2 Hypothèse homogène ................................................................................. — 7
2.3 Méthode de Boyle........................................................................................ — 7
2.4 Dépassement de pression ∆P au-delà de la pression P s d’ouverture
de l’évent ...................................................................................................... — 7
3. Dimensionnement d’évents pour les systèmes à forte pression
de vapeur.................................................................................................... — 8
3.1 Formule de Fauske (1984) ........................................................................... — 8
3.2 Abaque de Fauske (1984) ............................................................................ — 8
3.3 Méthode de Joseph C. Leung..................................................................... — 10
3.3.1 Présentation générale ........................................................................ — 10
3.3.2 Évaluation du flux massique de rejet diphasique
dans une tuyère idéale par la méthode oméga ............................... — 11
3.3.3 Formule simplifiée pour déterminer le flux massique critique
du modèle HEM .................................................................................. — 12
3.3.4 Formule approchée déduite du modèle ERM de H. K. Fauske........ — 12
3.3.5 Conclusion........................................................................................... — 13
3.4 Influence des lignes d’évent situées en aval de l’orifice limitant ............ — 13
3.5 Exemple numérique de calcul pour un procédé de résine
formo-phénolique........................................................................................ — 15
4. Conclusion ................................................................................................. — 17
Références bibliographiques ......................................................................... — 18

ans l’industrie chimique, la plupart des réacteurs et de nombreux


D appareils sont équipés d’un dispositif d’évent de secours pour éviter leur
éclatement en cas de surpression accidentelle. Il est cependant peu fréquent
que ces dispositifs d’évent présentent une capacité suffisante pour contrôler
toutes les causes possibles de pressurisation. Le scénario de dimensionnement
de ces évents n’a souvent pas ou peu de relation avec les réactions chimiques
qui sont mises en œuvre dans le procédé. C’est notamment le cas dans les

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ateliers polyvalents où un même réacteur est utilisé pour la mise en œuvre de


fabrications très différentes au cours de la vie de l’installation.
Les cas les plus fréquents de pressurisation accidentelle de réacteurs ou
d’appareils sont les suivants :
— surpression résultant d’un poussage à l’air ou à l’azote de mélange
réactionnel liquide pour accélérer son transfert dans un autre appareil ;
— incendie autour d’un réacteur entraînant une pressurisation excessive par
pression de vapeur de solvants ;
— pressurisation excessive par la pression de vapeur de solvants en raison
d’un chauffage excessif ou de la perte du refroidissement sur un réacteur, une
colonne de distillation ;
— pressurisation excessive par suite du confinement accidentel d’un réacteur
ou d’une capacité et de l’injection de liquide par une pompe ;
— remplissage total d’un réacteur, d’une enceinte, d’une conduite isolée, par
un liquide et dilatation thermique de ce liquide ;
— pénétration accidentelle de fluide d’échange thermique dans une enceinte à
la suite d’une fuite sur un échangeur interne.
Ces cas de pressurisation des enceintes conduisent à les protéger par des
soupapes ou des disques de rupture. Les méthodes de dimensionnement
proposées par l’American Petroleum Institute (API) [1] [2] sont généralement
utilisées. Ces méthodes de calcul sont basées sur le fait avéré que le rejet de
ces évents est uniquement gazeux ou exceptionnellement liquide dans le cas
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de pressurisation par dilatation thermique de liquide ou par injection de liquide


dans une enceinte. Ces évents sont également de surface relativement faible
par rapport au volume de l’enceinte protégée.
Les évents dimensionnés pour protéger les réacteurs et autres équipements
contre des pressurisations excessives résultant de l’emballement de réactions
chimiques sont en général de surface beaucoup plus grande que les évents
décrits précédemment. Cela peut être dû à la cinétique rapide de la réaction ou
des réactions chimiques en cause, mais également au fait bien connu que le
rejet de l’évent est dans ce cas un mélange diphasique de gaz ou de vapeurs
et de mélange réactionnel liquide entraîné. Parfois, le rejet peut même être
triphasique gaz / liquide / solide.
À l’extérieur des appareils, ce rejet diphasique gaz/liquide se traduit par
l’émission d’un aérosol de mélange réactionnel qui peut être transporté par le
vent à grande distance du point d’émission et qui finit par retomber sur le sol.
Ce phénomène a été décrit dans le dossier [SE 1 050] faisant référence aux
accidents de Seveso, Bhopal et Griesheim.
Le fait que le rejet de l’évent soit un fluide diphasique gaz/liquide n’est
souvent pas lié à la violence de l’emballement de réaction, mais à des causes
purement hydrodynamiques qui seront expliquées plus loin. Le dimension-
nement de l’évent tient compte de la cinétique des réactions chimiques en
cause, du type de pressurisation et du comportement hydrodynamique du
rejet. La surface de l’évent dépend des réactions chimiques et donc du procédé
considéré.
Cependant, on ne peut pas exclure que des évents de secours dimensionnés
sur la base de scénarios de type API donnent lieu à l’émission de rejets dipha-
siques gaz/liquide si un emballement de réaction se produit dans l’enceinte sur
laquelle ils sont installés. Des cas semblables sont précisément décrits dans le
dossier [SE 1 050].
Dans le présent dossier, nous allons présenter les méthodes de dimension-
nement des évents pour le contrôle des emballements de réactions dans des
réacteurs ou appareils de l’industrie chimique.

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

1. Méthodes du DIERS : une nous pouvons rappeler qu’il peut y avoir des dérives, dans des pro-
cédés semi-continus, concernant notamment :
approche cohérente des — les réactifs, les charges ou le catalyseur introduits dans un
réacteur ;
emballements de réactions — la contamination du mélange réactionnel par des impuretés ;
— une agitation insuffisante ou une panne d’agitation,
entraînant une ségrégation des réactifs dans le réacteur ;
Des évents de secours sont disposés sur des appareils ou — l’accumulation de réactif contrôlant (note 1) ;
capacités (réacteurs, colonnes à distiller, bouilleurs, stockeurs…) — la perte ou l’insuffisance du refroidissement ;
contenant des substances ou des mélanges susceptibles de subir — un temps de séjour excessif à la température du procédé, en
une décomposition thermique ou un emballement de réaction, afin cas de réaction autocatalytique ou de polymérisation radicalaire en
d’empêcher l’éclatement ou l’explosion de ces équipements. chaînes ;
En principe, ces appareils ou stockeurs ne peuvent pas résister — une température excessive entraînant directement la décom-
à la pression générée par l’emballement de réactions, qui peut être position du mélange réactionnel ;
considérable. — des pannes de l’instrumentation ou des erreurs dans les
opérations réalisées.
Le Design Institute for Emergency Relief Systems (DIERS), un
Note 1 : les causes d’accumulation de réactif contrôlant dans les procédés semi-continus
groupe de travail de l’American Institution of Chemical Engineers sont :
(AIChE) a élaboré des méthodes de dimensionnement d’évents — une coulée trop rapide du réactif contrôlant ;
pour le contrôle des emballements de réactions qui prennent en — une température trop basse du mélange réactionnel ;
— la réalisation de la coulée alors que l’agitation est arrêtée ;
compte l’émission d’un rejet diphasique gaz/liquide lorsque l’évent — un défaut de catalyseur.
est activé. Dans des procédés discontinus ou en batch total, il peut y avoir
Les méthodes connues précédemment, établies par l’API, des dérives dangereuses concernant :
prenant en compte seulement l’émission d’un rejet gazeux, — un excès de catalyseur entraînant une réaction trop rapide ;
pouvaient conduire à un sous-dimensionnement des évents d’un — des erreurs sur les charges ;
facteur 6 à 10 si un emballement de réaction était initié dans — une température excessive ;
l’appareil protégé [3]. La méthodologie du DIERS pour le calcul — la perte du refroidissement après que la réaction ait été initiée.
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d’évents comprend les étapes données dans l’encadré 1.


Aux États-Unis, le DIERS recommandait de retenir comme base
de dimensionnement de l’évent de secours, le scénario majorant
sans tenir compte des sécurités instrumentales et des procédures
Encadré 1 – Méthodes du DIERS : sécurisées. Cela conduit à l’installation d’évents de grande taille.
une démarche en quatre étapes Cette position n’est pas toujours réaliste en Europe et dans les pays
à forte densité de population où, à la différence des États-Unis, il
1re étape : définition du scénario majorant d’emballement de est généralement nécessaire de collecter le rejet de l’évent. Dans ces
réaction servant de base au dimensionnement d’évent. conditions, il est judicieux de réduire les scénarios par l’installation
2e étape : caractérisation du comportement du système de sécurités instrumentales afin que l’installation de collecte du
réactionnel au moyen de techniques calorimétriques pseudo- rejet de l’évent reste de taille raisonnable et ne soit pas trop com-
adiabatiques. Les systèmes réactionnels sont divisés en trois plexe. On obtient ainsi des installations dont la fiabilité globale est
catégories : bien supérieure à celles où des choix extrêmes seraient faits. Ainsi,
— les systèmes à forte pression de vapeur (High vapor le scénario le plus fréquemment retenu est-il la perte du refroidis-
systems ) ; sement alors que la réaction a été initiée, dans les conditions où
— les réactions produisant des gaz incondensables (Gassy l’accumulation de réactif contrôlant est maximale ou bien dans les
reactions ) ; conditions où il est le plus facile de perdre le contrôle de la réaction.
— les systèmes hybrides (Hybrid systems ). Ce peut être, dans certains cas, le début de la coulée du réactif
3e étape : acquisition des données expérimentales néces- contrôlant.
saires au calcul d’évent. La nature des données nécessaires
Les autres dérives peuvent souvent être écartées par des
dépend du type de système réactionnel. Les données expé-
sécurités instrumentales ou la mise en place de procédures de
rimentales doivent être obtenues dans des conditions voisines
vérification.
des conditions adiabatiques pour obtenir une simulation expé-
rimentale correcte de l’emballement thermique.
4e étape : choix des méthodes de calcul d’évent et de calcul
des écoulements diphasiques en fonction du type de système
1.2 Caractérisation des systèmes
réactionnel. réactionnels
Dans la classification du DIERS, il existe trois types de systèmes
réactionnels.
1.1 Définition du scénario majorant
1.2.1 Systèmes à forte pression de vapeur
Les évents de secours sont dimensionnés sur la base de scénarios Les systèmes à forte pression de vapeur sont des systèmes
de dérives du procédé et de préférence sur la base du scénario réactionnels dans lesquels la pressurisation des enceintes est due
majorant. Le scénario majorant, au sens des méthodes du DIERS, à un équilibre liquide/vapeur. La pression de vapeur peut être celle
est le scénario de dérive qui conduit à la plus grande surface de solvants, de réactifs, de produits ou du mélange réactionnel
d’évent. Pour déterminer le scénario majorant, il peut être dans son ensemble.
nécessaire d’étudier expérimentalement différents scénarios de
Les systèmes à forte pression de vapeur sont dits « tempérés »,
dérives.
c’est-à-dire que si la pression est contrôlée dans une enceinte par
Dans un article ancien [4] et dans le dossier [SE 5 040] [5] Risque l’ouverture d’un évent, la température est également contrôlée par
d’explosion en phase condensée, nous avons cherché à identifier l’équilibre liquide/ vapeur, elle n’augmente pas et les réactions
tous les scénarios possibles pouvant conduire à un emballement chimiques ne s’accélèrent pas s’il s’agit de réactions présentant
de réaction dans un réacteur ou une installation. Pour résumer, des cinétiques d’Arrhenius d’ordre n (pas d’autocatalyse).

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

Ces caractéristiques permettent généralement un contrôle aisé L’évent sera traversé par un écoulement diphasique gaz/ liquide
des emballements de réactions. La surface d’évent nécessaire est propulsé simultanément par la détente de gaz incondensables et
généralement moindre que pour les deux autres catégories de par la vaporisation.
systèmes réactionnels. De plus, pour les systèmes à forte pression
de vapeur, la pression dans les enceintes ne dépend pas du taux Exemple : un système hybride peut être la décomposition de l’eau
oxygénée 25 % qui pressurise les enceintes par production d’oxygène
de remplissage.
et par pression de vapeur simultanément.
Pour ces systèmes, la surface d’évent nécessaire est calculée à
partir de la vitesse d’augmentation de température adiabatique
mesurée à la température T s d’ébullition du mélange réactionnel,
sous la pression P s d’ouverture de l’évent.
1.3 Obtention des données expérimentales
Les données suivantes sont donc nécessaires :
nécessaires au calcul d’évent
— la vitesse d’augmentation de température adiabatique en Les données de base mentionnées dans le paragraphe 1.2 peu-
fonction de la température ; vent être obtenues en réalisant des tests de calorimétrie
— la courbe P = f (T ) correspondant à l’équilibre liquide/ vapeur. pseudo-adiabatique représentatifs des conditions de l’emballement
L’évent sera traversé par un écoulement diphasique vapeur / thermique. Ces tests doivent être réalisés dans des conditions pro-
liquide propulsé par la vaporisation (flashing flow ). ches des conditions adiabatiques, dans des appareils semblables
au Vent Sizing Package (VSP). Le Vent Sizing Package est l’appareil
Exemple : un système à forte pression de vapeur peut être l’embal- de laboratoire mis au point par le DIERS.
lement de la réaction phénol + formaldéhyde pour lequel la pression
est la pression de vapeur de l’eau introduite ou produite par la Une description des techniques calorimétriques pseudo-adiaba-
réaction [5]. tiques utilisables pour l’obtention des données expérimentales
nécessaires au calcul d’évent est fournie dans les références [6] à
[8] et dans le dossier [SE 5 040]. L’usage du VSP ou d’un appareil
1.2.2 Réactions produisant des gaz incondensables semblable comme le PHI-TECH ou du RSST est vivement recom-
mandé. L’utilisation de l’Accelerating Rate Calorimeter (ARC) ou de
Il s’agit de réactions en phase condensée qui produisent des gaz vase Dewar fermé ne convient pas pour cet usage et soulève des
incondensables comme CO, CO2 , N2 , NO, N2O, O2 , H2 , HCl... La difficultés.
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pression dans l’enceinte est uniquement liée à la pression de ces


gaz, il n’y a pas d’équilibre liquide/ vapeur. Les essais réalisés reproduisent, à l’échelle du laboratoire, le
scénario retenu pour le dimensionnement de l’évent de secours.
De ce fait, la température du système n’est pas contrôlable.
Même si l’on parvient à limiter la pression dans l’enceinte par le Une méthode simple de traitement des données de calorimétrie
fonctionnement d’un évent, il n’y a pas de puits thermique de pseudo-adiabatique destinées au calcul d’évent est exposée dans
vaporisation, l’augmentation de la température n’est pas modifiée les références [SE 5 040] [7]. La technique de traitement décrite
et les réactions chimiques accélèrent avec l’augmentation de la permet d’identifier les trois types de systèmes réactionnels et
température. fournit généralement sans difficulté les données nécessaires au
calcul d’évent.
Pour ces réactions, la pression dans l’enceinte dépend du taux
de remplissage. Plus celui-ci est élevé, plus l’augmentation de la
pression est importante et la vitesse d’augmentation de la pression
élevée. Dans les tests de laboratoire utilisant des cellules de
mesure fermées, le taux de remplissage doit être limité pour éviter 2. Bases du calcul d’évent
l’éclatement de la cellule de mesure. De ce fait, les conditions
expérimentales sont éloignées des conditions adiabatiques et il est
pour le contrôle des
préférable de recourir à des tests en cellule ouverte pour éviter cet
inconvénient.
emballements de réactions
Le dimensionnement d’évents pour le contrôle de réactions pro-
duisant des gaz incondensables est basé sur la vitesse maximale 2.1 Comportement hydrodynamique
de production de gaz mesurée dans des conditions adiabatiques. Il dans l’enceinte
est en effet conservatif de considérer que cette vitesse sera atteinte
même si l’évent est activé et de dimensionner ce dernier sur cette Pourquoi le mélange réactionnel est-il entraîné dans l’évent en
hypothèse. cas de dépressurisation d’un réacteur qui est le siège d’un
L’évent sera traversé par un écoulement diphasique gaz/ liquide emballement de réaction ?
propulsé par la détente des gaz incondensables. L’ouverture de l’évent sous une pression supérieure à la pression
atmosphérique, produit une dépressurisation de l’enceinte.
Exemple : une réaction produisant des gaz incondensables et ne
présentant pas de pression de vapeur peut être la décomposition d’un Dans le cas d’un système à forte pression de vapeur, il se produit
peroxyde lourd éventuellement dissous dans un solvant lourd. alors une ébullition dans la masse du liquide dont le volume
apparent augmente jusqu’à atteindre le niveau de l’entrée de l’évent
de secours. Le liquide est alors entraîné dans la ligne d’évent.
1.2.3 Systèmes réactionnels hybrides Dans le cas d’un système hybride, le même phénomène se
Un système hybride est un système réactionnel pour lequel la produit dès que le liquide entre en ébullition.
pression dans une enceinte est liée simultanément à une loi de Dans le cas d’un système réactionnel où la pression résulte de la
pression de vapeur et à la production de gaz incondensables. Pour production de gaz incondensables, les gaz dissous dans le liquide
ces systèmes, la pression dans les enceintes dépend du taux de sous pression ou l’augmentation de volume des bulles se trouvant
remplissage. dans le liquide, cause une augmentation de volume du liquide et
Par suite de la présence d’un équilibre liquide/ vapeur, la surface éventuellement un entraînement du liquide dans l’évent.
d’évent est évaluée en tenant compte de la vitesse d’augmentation L’observation du comportement du fluide dans l’enceinte
de la température et de la vitesse de production de gaz inconden- pendant la dépressurisation conduit à distinguer plusieurs régimes
sables adiabatiques à la température d’ébullition du mélange hydrodynamiques en fonction de la vitesse superficielle croissante
réactionnel T s sous la pression d’ouverture de l’évent P s . du gaz ou de la vapeur (figure 1) :

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

Vitesse superficielle du gaz croissante


10

ψ = mq/(hv ρv Ax U )
Écoulement
coulement turbulent
Sens de l’écoulement

tourbillonnaire
toubillonnaire

Régime
gime de bullage

Bullage Turbulent Écoulement 0,1


tourbillonnaire de gouttelettes

Figure 1 – Régimes d’écoulement diphasique


dans l’enceinte lors de la dépressurisation
0,01
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Fraction volumique de phase gazeuse
— un régime de bullage (bubbly flow ) ; au désengagement gaz/liquide αD
— un régime turbulent tourbillonnaire (churn turbulent ) ;
— un écoulement de gouttelettes.

Figure 2 – Fraction volumique de phase gazeuse au désengagement


2.1.1 Désengagement gaz /liquide décrit gaz/liquide en régime de bullage et en régime turbulent tourbillonnaire.
par le modèle à glissement local des phases Corrélation déduite du modèle à glissement local des phases
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(Drift flux model ) (Drift flux model ) de Wallis [9]

Pour l’étude du désengagement gaz/ liquide, on s’intéresse aux


deux premiers types d’écoulement où la phase liquide est la phase
continue. Ces écoulements peuvent être décrits par le modèle à
glissement local des phases (Drift flux model ) de Wallis [9].
Évent Évent
Dans ce modèle, la vitesse superficielle du gaz ou de la vapeur
au-dessus du liquide Jg ∞ et la vitesse ascensionnelle des bulles U∞
sont reliées à la fraction volumique de phase gazeuse au désenga- α0
gement gaz/liquide αD :
— pour un régime de bullage :
H H2 ϕ
Jg ∞ /U∞ = αD (1 – αD ) (1)
H0
— pour un régime turbulent tourbillonnaire :
Jg ∞ /U∞ = 2αD /(1 – αD ) (2)
Liquide au repos Milieu diphasique
On définit une vitesse superficielle adimensionnelle : au désengagement
gaz/liquide
ψ = Jg ∞ /U∞ (3) H – H0 H2ϕ – H0
α0 = αD =
Le modèle à glissement local des phases permet de prédire la H H2ϕ
fraction volumique de phase gazeuse au désengagement gaz /
liquide αD en fonction de la vitesse superficielle adimensionnelle ψ
pour les deux types d’écoulement considérés (figure 2). Figure 3 – Signification de  0 et  D
Lorsque le liquide est au repos dans l’enceinte avant la dépres-
surisation, la fraction volumique moyenne de phase gazeuse dans
l’enceinte est α 0 . Lors de la dépressurisation, la fraction volumique
moyenne de phase gazeuse au désengagement gaz/ liquide prédite La vitesse ascensionnelle limite des bulles U ∞ est donnée par la
par le modèle est αD (figure 3) : formule :
— si αD > α 0 le liquide sera entraîné dans l’évent jusqu’à ce que U ∞ = A k [ σ g / ρ  ] 1/4 (5)
α soit égal à αD ;
— si αD < α 0 le rejet sera uniquement gazeux, il y a désenga- avec σ tension superficielle,
gement gaz/ liquide dans l’enceinte.
Pour un système réactionnel à forte pression de vapeur : g accélération due à la pesanteur,

J g ∞ = mq / ( h v ρ v A x ) (4) ρ masse volumique du liquide.

avec m masse de mélange réactionnel, A k = 1,18 pour un régime de bullage.


q vitesse spécifique massique de production de chaleur, A k = 1,53 pour un régime turbulent tourbillonnaire.
h v enthalpie massique de vaporisation du mélange,
ρv masse volumique de la vapeur, Le modèle exposé ci-dessus fait dépendre l’entraînement du
Ax aire de la section droite de l’enceinte cylindrique. liquide de la vitesse et de l’exothermie de la réaction chimique.

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

2.1.2 Désengagement gaz /liquide contrôlé L’entraînement du liquide est déterminé en fonction de la vitesse
par l’évent et le taux de remplissage superficielle J g ∞ contrôlée par l’évent et du taux de remplissage τ
de l’enceinte. Ce taux de remplissage est le rapport du volume du
Une méthode de prédiction plus simple du désengagement liquide au volume total de l’enceinte :
gaz/liquide a été publiée par Fauske et al. [10] et se trouve confirmée
lors d’incidents industriels. Dans ce modèle, l’augmentation de τ = V  /V
volume du liquide lors de la dépressurisation de l’enceinte ne La fraction volumique moyenne de phase gazeuse dans l’enceinte
dépend pas de la violence de la réaction. Le phénomène, purement au repos est :
hydrodynamique, est contrôlé par la vitesse superficielle du gaz ou α0 = 1 – τ
de la vapeur J g ∞ traversant la surface du liquide et le taux de
remplissage dans l’enceinte. La figure 5 montre la fraction volumique moyenne de phase
gazeuse au désengagement gaz/ liquide dans l’enceinte α D en
La vitesse superficielle des gaz ou de la vapeur au-dessus du
fonction de la vitesse superficielle du gaz à la surface du liquide J g ∞ .
liquide est déterminée par le rapport de l’aire de l’évent à l’aire de
La courbe continue sur la figure 5 correspond à la corrélation de
la section droite de l’enceinte A vent /A vessel .
désengagement gaz/ liquide en régime turbulent tourbillonnaire
La figure 4 montre la variation de la vitesse superficielle des gaz (churn turbulent ) généralement retenue. Sur cette figure, on lit, pour
ou de la vapeur J g ∞ , contrôlée à la surface du liquide en fonction la valeur de J g ∞ contrôlée par l’évent, la fraction volumique de phase
du rapport des aires A vent /A vessel de l’enceinte. gazeuse au désengagement gaz/liquide α D dans l’enceinte. Si α D est
supérieure à la valeur initiale α 0 évaluée au repos, le liquide sera
entraîné lors de l’ouverture de l’évent, jusqu’à ce que la fraction volu-
mique de phase gazeuse dans l’enceinte devienne égale à α D .
10 Cette corrélation, valable pour des liquides semblables à l’eau,
Vitesse superficielle maximale Jg  (m/s)

non moussants et non visqueux permet donc de prédire que le


liquide sera entraîné dans l’évent. Elle ne permet pas d’affirmer
que le liquide ne sera pas entraîné. En effet, si le liquide est
1 moussant ou visqueux, il sera plus entraîné que ne le prévoit la
corrélation décrite, valable pour des liquides semblables à l’eau. Si
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le liquide est moussant, la fraction volumique de phase gazeuse au


désengagement gaz/liquide peut atteindre 95 %.
10–1 Si le liquide est visqueux, le déplacement des bulles dans le
liquide est freiné par la viscosité du liquide, il en résulte une aug-
mentation plus grande du volume du liquide et un entraînement
supérieur de liquide dans l’évent.
10–2 Cette corrélation se vérifie aussi lorsque du gaz est dissous dans
10–4 10–3 10–2 10–1 le liquide sous pression, par exemple du dioxyde de carbone dans l’eau
Avent /Avessel ou de l’hydrogène dans un mélange réactionnel d’hydrogénation.
On peut parler « d’effet Champagne » pour décrire l’entraînement
Figure 4 – Vitesse superficielle maximale contrôlée à la surface du liquide lors de la dépressurisation d’une enceinte. On peut
du liquide J g ∞ en fonction du rapport des aires de l’évent et de la section d’ailleurs constater que pour éviter l’entraînement du liquide lors
droite de l’enceinte A vent /A vessel , d’après la référence [10] de l’ouverture d’une bouteille de Champagne, il suffit d’incliner la
bouteille pour augmenter la surface de séparation gaz/ liquide et
permettre le passage des gaz à travers l’interface gaz/ liquide sans
entraînement du liquide. Cette méthode est une illustration
familière des critères de désengagement gaz/ liquide exposés.
0,7
αD Co = 1,5
Vapeur
apeur
Vapeu
0,6
seule Turbulen
urbulent
Turbulent 2.1.3 Exemple d’application de la méthode
0,5 tourbillonnaire
de Fauske et al.
0,4
Un réacteur contient un mélange réactionnel. Le taux de remplis-
0,3 sage du réacteur est de 80 % soit τ = 0,80. Il s’agit d’une situation
Diphasique
0,2 très courante. Le réacteur est équipé d’un disque de rupture et le
rapport de l’aire de l’évent à celle de la section droite du réacteur est :
0,1
A vent /A vessel = 3,5 × 10– 3
0
0 1 2 3 4 5 On relève sur la figure 4 que l’évent autorise, en cas de dépres-
Jg  (m/s) surisation, une vitesse superficielle maximale du gaz au-dessus du
liquide de :
2 m3 H2O 32 L H2O 32 L Éthylbenzène
J g ∞ = 1 m/s

Co = 1,5, valeur du paramètre Co d’un modèle de désengagement On lit sur la figure 5 que la fraction volumique de phase gazeuse
gaz/liquide en régime turbulent tourbillonnaire avec lequel au désengagement gaz/liquide en régime turbulent, pour un liquide
a été tracée la courbe continue semblable à l’eau, non moussant et non visqueux, sera de :
α D = 0,50 soit un taux de remplissage τ = 0,50.
Figure 5 – Comparaison des résultats de dépressurisation d’enceintes
contenant de l’eau sous-refroidie avec le modèle de désengagement Le taux de remplissage du réacteur étant initialement de τ = 0,80,
vapeur/liquide en régime turbulent tourbillonnaire. Fraction volumique le liquide sera entraîné dans l’évent jusqu’à ce que le taux de
moyenne de phase gazeuse au désengagement gaz/liquide  D remplissage soit au plus de τ = 0,50. On peut donc prédire combien
en fonction de la vitesse superficielle contrôlée dans l’enceinte J g ∞ , il restera de liquide au plus dans le réacteur en cas de fonction-
d’après la référence [10] nement de l’évent.

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

Inversement, on peut vérifier que cette prédiction est correcte


lorsqu’un incident se produit.
Pression
Une application également utile de cette méthode consiste à
déterminer quelle surface d’évent est possible sans que le liquide
puisse être entraîné dans l’évent, s’il est semblable à l’eau, non
moussant et non visqueux. Cela permet de choisir une petite
soupape correspondant à des scénarios limités, dont l’ouverture ne Pmax
Pression maximale admissible dans l’enceinte
provoquera pas l’entraînement du liquide.

∆P
2.2 Hypothèse homogène
Ps
Les méthodes de dimensionnement d’évents du DIERS reposent Pression d’activation
sur l’hypothèse homogène. Celle-ci concerne différents aspects. de l’évent
∆t
On considère que la température, la composition du mélange
réactionnel et la pression sont homogènes dans l’enceinte. On
néglige en particulier la différence de pression qui existe entre la
surface du liquide et le fond de l’enceinte. Les propriétés du liquide Temps
et de la vapeur dans l’enceinte sont à l’équilibre thermodynami-
que. On néglige tout phénomène de non-équilibre comme un
retard à l’ébullition lors de la dépressurisation de l’enceinte. Lors Figure 6 – Méthode de Boyle. Évolution de la pression en fonction
de cette dépressurisation, on suppose qu’il se produit une généra- du temps dans une enceinte confinée qui est le siège d’un emballement
tion de vapeur ou de gaz uniforme dans le milieu qui devient de réaction. Choix de P s et P max . Dépassement de pression P
diphasique. On néglige donc les effets de la pesanteur et la pres- au-delà de P s . Temps de montée t
sion hydrostatique dans la phase condensée.
On considère que la fraction volumique de phase gazeuse dans
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le fluide diphasique, qui s’engage dans l’évent, est égale à la frac- Il convient de remarquer que G est une grandeur thermody-
tion volumique de phase gazeuse moyenne dans l’enceinte. Cette namique ou hydrodynamique tandis que ∆t est une grandeur liée
hypothèse est conservative pour le dimensionnement de l’évent. La à la cinétique de la réaction. On cherche souvent à calculer le débit
prise en compte du glissement entre les phases gazeuse et liquide massique de rejet diphasique W (kg/s) :
conduirait à un évent d’aire inférieure à celle résultant de l’hypo- W=GA
thèse homogène. Il convient de noter que l’hypothèse homogène
conduit à sous-estimer en permanence la quantité de liquide qui se Au-delà de ces formules très générales, il y a lieu de distinguer
trouve dans l’enceinte pendant le fonctionnement de l’évent et éga- entre les différents types de systèmes réactionnels, forte pression
lement à sous-estimer le débit de gaz ou de vapeur dans l’évent. de vapeur, hybride ou réaction produisant des gaz incondensables.
L’hypothèse homogène permet de calculer une aire d’évent dont on
est certain qu’elle est suffisante pour éviter l’explosion de l’enceinte.
On dit que c’est une hypothèse conservative pour la protection de 2.4 Dépassement de pression  P
l’enceinte sur laquelle est installé l’évent. au-delà de la pression P s
d’ouverture de l’évent
2.3 Méthode de Boyle Le méthode de Boyle met en évidence un élément essentiel du
calcul d’évent en présence d’un écoulement diphasique gaz/ liquide,
Le dimensionnement des évents pour le contrôle des embal- il est nécessaire d’accepter un dépassement de pression
lements de réactions dans des réacteurs est fondé sur une idée ∆P = P max – P s au-delà de la pression d’ouverture de l’évent P s . Ce
simple attribuée généralement à Boyle [11], qui peut se résumer dépassement de pression est appelé « accumulation de pression »
comme suit. aux États-Unis. Ce dépassement de pression est également accepté
On considère une enceinte dans laquelle on ne souhaite pas dans le calcul de soupapes en rejet gazeux, mais il est plus
dépasser une pression maximale admissible P max . Cette enceinte important lorsque le rejet dans l’évent est diphasique en raison des
est protégée par un évent de secours s’ouvrant sous la pression pertes de charge plus importantes induites par l’écoulement
P s . Lorsqu’un emballement de réaction se produit dans cette diphasique.
enceinte, la pression augmente au cours du temps comme le Si l’on exigeait un écart nul entre P s et P max , la surface d’évent
montre la figure 6. Si dans le temps ∆t que met la pression dans nécessaire serait très importante. En tolérant un dépassement de
l’enceinte pour passer de P s à P max , on vide l’enceinte par l’évent, pression au-delà de P s de :
celle-ci n’éclate pas car elle est vide.
∆P = 0,20 P s
Le temps ∆t est appelé temps de montée adiabatique. C’est
aussi le temps de vidange de l’enceinte (Emptying time ). avec P s en pression absolue, on obtient une réduction significative
de la surface d’évent requise.
La surface d’évent requise est déduite d’un simple bilan massique :
Au-delà de 20 % de la pression absolue P s , une augmentation
m0 subséquente de l’accumulation de pression n’apporte plus qu’une
A = ------------
- (6) réduction modeste de la surface d’évent requise. C’est pourquoi il
G∆t
est recommandé de faire un premier calcul d’évent en tolérant un
avec A aire de l’évent nécessaire (en m2), dépassement de pression de 20 % de la valeur absolue de P s . Il est
ensuite possible de refaire des calculs en modifiant cette valeur si
m0 encours initial de mélange réactionnel (en kg),
nécessaire.
G flux massique de rejet diphasique dans l’évent
La figure 7 montre l’influence de la surpression acceptée dans
(en kg · m–2 · s–1), l’enceinte au-delà de P s , sur la surface d’évent requise pour contrôler
∆t temps de vidange de l’enceinte (en s). la polymérisation du styrène dans l’éthylbenzène d’après Leung [12].

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

3.1 Formule de Fauske (1984)


0,5
Cette formule [13] [14] est dérivée directement de la formule de
A/A 0 Boyle (6) :
0,4 m0
W = GA = ----------
- (7)
∆t
m0
0,3 A = ------------
- (8)
G∆t
Le flux massique de l’écoulement diphasique propulsé par la
0,2 vaporisation (flashing flow ) à travers le disque de rupture assimilé
Comportement
Compo tement homogène
homog à une tuyère idéale est fourni par le modèle ERM. Le modèle ERM,
pour Equilibrium Rate Model, est un modèle d’écoulement
0,1 diphasique dans lequel le fluide subit une détente isentropique
dans une tuyère idéale sans friction :
1/2

 -------
c 
0 ∆P Ts
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 ∆T 
G = ---------  p
(9)
∆P/Ps
avec ∆P = P max – P s dépassement de pression accepté au-delà
Volume de Évent de P s ,
l’enceinte (L)
∆T = T max – T s intervalle de température associé à l’inter-
32 par le haut valle de pression ∆P = P max – P s par l’équi-
32 par le fond libre liquide/ vapeur,
2 000 par le haut T max température d’ébullition du mélange réac-
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tionnel sous la pression P max ,


Figure 7 – Polymérisation du styrène dans l’éthylbenzène, Ts température d’ébullition du mélange réac-
tionnel sous la pression P s ,
P
d’après Leung [12]. Influence du rapport ---------- sur la surface d’évent cp chaleur massique à pression constante du
Ps
liquide.
requise A. A 0 est la surface d’évent pour P = 0

Dans ce dossier, nous utiliserons pour cp la définition


« chaleur massique à pression constante » rencontrée dans la
D’autres considérations interviennent dans le choix de P s et P max .
profession ; le terme « chaleur spécifique à pression constante »
La pression P s est souvent choisie la plus basse possible afin de faci-
y est également très fréquemment employé. Mais il faut noter
liter le contrôle de la vitesse des réactions chimiques pour les sys-
que la définition correcte, pour la normalisation en vigueur, est
tèmes réactionnels tempérés. Cependant, le choix de P s ne doit pas
« capacité thermique massique à pression constante ».
entraîner des ouvertures de l’évent intempestives liées aux fluctua-
tions habituelles de la pression pendant l’exploitation du procédé.
Le choix de P max doit rester compatible avec la réglementation. Le temps de vidange du réacteur est estimé par :
En France, il n’y a pas d’objection à ce que P max soit égale à la pres- ∆T
sion maximale de service. Celle-ci peut être au plus égale à la pres- ∆t = ------------------- (10)
sion de calcul. Si on choisit P max supérieure à la pression de calcul
et jusqu’à la limite élastique du matériau de construction, on s’expose

dT-
--------
dt s 
à des négociations de difficulté croissante avec les autorités. avec (dT /dt )s vitesse d’augmentation de la température
adiabatique à T s .
La surface d’évent requise est alors donnée par la relation :
3. Dimensionnement d’évents m0 m cp 1/2
   --------
dt 
dT
- = --------0- -------
A = ------------ - - (11)
pour les systèmes à forte G∆t ∆P T s s

pression de vapeur Dans l’obtention de cette formule, le temps de montée adiaba-


tique ou temps de vidange ∆t a été surestimé et donc la surface
d’évent requise a été sous-estimée. De ce fait, cette relation (11)
Les systèmes réactionnels à forte pression de vapeur se prêtent peut donner des résultats non conservatifs pour des dépassements
particulièrement bien à la protection par évent des réacteurs et de pression ∆P importants.
autres enceintes. Ce sont des systèmes tempérés. L’emballement de
réaction est plus facilement contrôlable. Les réactions concernées Inversement, cette formule peut conduire à des surfaces
incluent les polymérisations radicalaires de monomères réactifs d’évents requises trop grandes pour de faibles dépassements de
acryliques ou vinyliques, les procédés de fabrication de latex, la pression ∆P, du fait qu’elle est déduite de la relation de Boyle.
fabrication de résines Formo-phénoliques. Pour ces procédés, la
protection par évent est souvent nécessaire. De ce fait, les méthodes
de dimensionnement d’évents pour les systèmes à forte pression 3.2 Abaque de Fauske (1984)
de vapeur ont été développées en priorité par le DIERS et il existe
des méthodes historiques ou anciennes qu’il convient de connaître Un abaque a été publié en 1984 [12] [14] [15] permettant une
mais qui ne sont plus utilisées aujourd’hui pour le dimension- détermination graphique rapide de la surface d’évent requise pour
nement de systèmes d’évents. des systèmes réactionnels à forte pression de vapeur. Cet abaque

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Il permet de déterminer simplement la surface d’évent requise


pour la protection d’une enceinte en m2 pour 1 000 kg d’encours,
10–1 en fonction de la vitesse d’augmentation de la température adia-
Surface d’évent pour 1 000 kg de mélange réactionnel (m2)

batique en oC/min, pour différentes pressions d’ouverture de


l’évent P s en psia. Il s’agit donc de pressions absolues. Cet abaque
concerne uniquement les systèmes à forte pression de vapeur. Il
est basé sur l’hypothèse homogène et sur les hypothèses restric-
tives exposées ci-dessus. Cet abaque devrait être considéré
comme un document historique que nous avons choisi de repré-
senter avec ses unités originales, tel qu’il fut publié.
10–2
Ps (en psia)
Il ne devrait pas être utilisé dans des calculs d’évents aujourd’hui
car on dispose de méthodes algébriques et graphiques plus préci-
15
ses et mieux fondées. Le bon usage de cet abaque est le calcul
rapide de l’ordre de grandeur de la surface d’évent idéale, avant
30 d’entreprendre des calculs plus précis ou pour vérifier de manière
approchée le résultat de calculs plus complexes.
60 En unités SI, la relation donnant la surface d’évent idéale par
10–3 unité de masse de l’encours du réacteur ou de l’enceinte serait :
120
A ( dT /dt )
----------- = 12,5 -------------------------s- (13)
240 m0 Ps

avec A /m 0 en m2/ kg,


480
P s en Pa,
10–4 (dT /dt )s en oC/s.
1 10 100
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L’abaque de Fauske décrit ci-dessus, donné en unités SI, peut


Vitesse d’augmentation de la température être trouvé dans le livre d’André Laurent [16].
adiabatique (°C/min)

À l’usage, il est apparu que l’abaque de Fauske (1984) donnait


Figure 8 – Abaque de Fauske pour les systèmes à forte pression une surface d’évent deux fois trop grande et que la surface
de vapeur (1984). Surface d’évent requise pour 1 000 kg de mélange d’évent déterminée avec cet abaque pouvait être divisée par un
réactionnel, en fonction de la vitesse d’augmentation de la température facteur 2 pour obtenir une estimation convenable.
adiabatique, pour différentes pressions d’ouverture P s De ce fait, une nouvelle formule a été proposée par
Fauske [17] en 1988, incluant cette correction et un nouvel
abaque a été publié sur la base de cette formule modifiée. Il en
est déduit de la formule de Fauske (11) en tenant compte des résulte une confusion regrettable car, avant d’utiliser un de ces
hypothèses supplémentaires suivantes : abaques, il faut bien vérifier s’il s’agit de l’abaque d’origine
— ∆P = 0,2 P s . Le dépassement de pression P max – P s est de (1984) ou de l’abaque modifié (1988).
20 % de la pression absolue de P s ;
— c p = 2 500 J · kg–1 · oC –1. Cette valeur de la chaleur massique La nouvelle formule proposée en 1988 est donc :
à pression constante correspond à celle des liquides organiques ;
— T s = 400 K = 126,85 oC. Cet ordre de grandeur de T s est en
   --------
m 0 cp 1/2

dt 
dT
effet assez fréquent. A = ------------
- -------- - (14)
2∆P T s s
Dans ces hypothèses, la surface d’évent requise rapportée à
l’encours de mélange réactionnel présent dans une enceinte Cette relation est utilisable pour 0,1 < ∆P / P < 0,3.
devient : Mise en unités courantes et américaines, elle conduit à un
A ( dT /dt ) abaque sous la forme :
----------- = 3 × 10 –5 -------------------------s- (12)
m0 Ps ( dT /dt )
A
----------- = 1,5 × 10 –5 -------------------------s- (15)
avec A (en m2), m0 Ps
m 0 (en kg), avec A en m2,
(dT /dt )s (en oC/min), m 0 en kg,
P s (en psia). dT /dt en oC/ min,
P s en psia.
« psia » signifie pound per square inch absolute. 1 bar En unités SI, la relation (14) devient donc :
absolu = 14,8 psia (il est à noter que l’unité bar absolu ne doit
pas être utilisée : il s’agit d’une pression absolue exprimée en A ( dT /dt )
----------- = 6,25 -------------------------s- (16)
bar). m0 Ps

avec A /m 0 en m2/ kg,


Les unités usuelles dans cette relation et dans l’abaque de Fauske
sont un amalgame étonnant et très regrettable d’unités SI, d’unités P s en Pa,
usuelles européennes et d’unités américaines. Ce choix reflète le (dT /dt )s en oC/s.
caractère cosmopolite et pragmatique des membres du DIERS. Cet abaque donné dans des unités SI a été tracé par André
L’abaque de Fauske [12] [14] [15] est représenté figure 8. Laurent (figure 9).

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

Conduisent à la relation suivante donnant le débit massique de


l’écoulement diphasique dans l’évent requis pour la protection de
10–1 l’enceinte W [12] [13] :
A/m0 (m2/1 000 kg)

m 0q
W = --------------------------------------------------------------------------------------
- (19)


dP- 1/2
 
V 1/2 2
----------- T -------- + c p ∆T 
m0 dT

Le flux thermique massique q produit par le mélange réactionnel


pendant le fonctionnement de l’évent est estimé par :
10–2

  -------- 
1 dT- dT
dt   dt 
q = ----- c p Φ + --------- (20)
2 s max

avec cp chaleur massique à pression constante du


Ps 1 bar
mélange réactionnel,
Φ inertie thermique ou le coefficient d’adiaba-
2 ticité de l’essai en VSP,
10–3
--------
dt  s
dT
3 - vitesse d’augmentation de la température
expérimentale mesurée à Ts , la température
5 associée à la pression d’ouverture de l’évent
Ps par l’équilibre liquide/ vapeur. En d’autres
10 20 30 termes, Ts est la température d’ébullition du
mélange réactionnel sous la pression Ps ,

10–4
--------
dt  max
dT
- vitesse d’augmentation de la température
expérimentale à T max , la température
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1 10 100 mesurée à la pression maximale P max


(dT/dt)s (°C/min) atteinte lors du fonctionnement de l’évent,
V volume total du réacteur ou de l’enceinte,
m0 masse initiale du mélange réactionnel,
Figure 9 – Abaque de Fauske dans la version de 1988,
tracé par André Laurent en unités SI dP
--------- pente de la courbe de pression de vapeur
dT
du mélange réactionnel. Sa valeur
∆P
3.3 Méthode de Joseph C. Leung moyenne --------- entre Ts et Tmax est généra-
∆T
lement retenue,
3.3.1 Présentation générale
∆T = Tmax – Ts augmentation de température associée à
J. C. Leung [12] [13] a proposé une méthode pour évaluer la ∆P = Pmax – Ps .
surface d’évent idéale, c’est-à-dire la surface d’un évent (disque de
Il est recommandé, comme dans le paragraphe 3.2, de choisir
rupture) assimilé à une tuyère idéale, sans conduites à l’aval de
pour un premier calcul ∆P = 1,2 Ps .
l’orifice.
L’expression du débit massique de rejet diphasique (19) est la
Les hypothèses de base de cette méthode sont les suivantes : plus appropriée pour l’utilisation des données expérimentales
— le débit massique de rejet diphasique W et le flux massique obtenues en réalisant des essais en VSP, en cellule fermée, repro-
diphasique G sont constants pendant le fonctionnement de l’évent ; duisant le scénario majorant de dérive de procédé qui sert de base
— l’exothermie produite par la réaction, par unité de masse de pour le dimensionnement de l’évent de secours.
mélange réactionnel q est constante et prend une valeur moyenne On remarquera que le traitement de données décrit dans le
approppriée ; dossier [SE 5 040] donne directement accès aux données néces-
— les propriétés thermodynamiques cp , hfg , vfg , sont constantes ; saires au calcul de W.
— la chaleur massique à volume constant cV est approximée par
la chaleur massique à pression constante cp ; La surface d’évent idéale requise A 0 est ensuite obtenue par la
relation :
— les valeurs maximales de la pression et de la température
sont atteintes simultanément. W
A 0 = --------- (21)
G0
L’enthalpie massique de vaporisation du liquide hfg et vfg le
changement de volume massique à la vaporisation sont reliés par
avec G 0 flux massique du rejet diphasique dans une tuyère
la relation de Clapeyron qui est vérifiée à volatilité constante du
idéale. G 0 est une grandeur thermodynamique.
liquide :
dP
h fg = Tv fg --------- Rappelons que la surface d’évent idéale est celle d’une tuyère
dT
idéale représentant un disque de rupture ou une soupape, sans
Dans ces conditions, le bilan de matière et le bilan d’énergie conduite d’évent à l’aval de l’orifice limitant.
dans l’enceinte lors du fonctionnement de l’évent, respectivement :
dm- = –W La formule exacte de J. C. Leung est généralement retenue pour
---------- (17)
dt le dimensionnement des évents pour les systèmes réactionnels à
forte pression de vapeur. Elle permet un calcul d’évent prenant en
dT V h fg-
mc p --------- = mq – W --------- --------- (18) compte les conditions précises du système au moment de l’ouver-
dt m v fg ture de l’évent.

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

Pour les écoulements avec vaporisation, l’expression de ω


choisie est :
Pb 2

 
P0 PC v fg0
ω = α 0 + ρ 0 c p T 0 P 0 ---------- (27)
T0 h fg0
G
ρ0 Cette expression peut être remplacée par la suivante en utilisant
la relation de Clapeyron :

 
Figure 10 – Tuyère idéale sans friction, conditions de stagnation P 0 1
ω = α 0 + ρ 0 c p T 0 P 0 ----------------- (28)
T 0  0 , pression au col PC et contre-pression appliquée dP
à l’aval de la tuyère Pb
T ---------
dT
m0
avec ρ0 masse volumique moyenne dans l’enceinte : ρ 0 = ---------
-,
V
L’étape suivante du calcul consiste à évaluer le flux massique du
rejet diphasique dans l’orifice limitant considéré comme une α0 fraction volumique moyenne de phase gazeuse dans
tuyère idéale sans friction. l’enceinte.
Ce calcul est généralement réalisé au moyen de la « méthode Dans cette expression de ω (28), toute, les grandeurs sont
ω » de J. C. Leung. connues dès lors que l’on dispose des résultats d’un essai en VSP
représentant le scénario de dérive retenu pour le dimensionne-
ment de l’évent. La valeur de ω peut être déterminée en n’importe
3.3.2 Évaluation du flux massique de rejet quel point de l’écoulement, mais de préférence dans les conditions
diphasique dans une tuyère idéale de stagnation, c’est-à-dire les conditions dans l’enceinte au
par la méthode oméga moment de l’ouverture de l’évent sous la pression Ps et la tempé-
rature Ts .
Pour plus d’information sur la méthode ω, le lecteur se reportera En substituant l’équation d’état (26) dans l’expression de G (25)
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aux références [12] [13]. puis en cherchant la valeur maximale de G qui est GC , le flux mas-
On considère donc la détente d’un fluide diphasique gaz/ liquide sique critique, on obtient une équation implicite. Cette équation
dans une tuyère idéale sans friction. Cette détente s’accompagne détermine le rapport de pression critique :
de la vaporisation du liquide. Il s’agit donc d’un écoulement avec
vaporisation (flashing flow ). PC
η c = --------
P0
Le schéma de la figure 10 représente cette tuyère. Sur ce schéma,
on a noté les conditions de stagnation, il s’agit des conditions
η C2 +  ω – 2 ω   1 – η C  + 2 ω ln η C + 2 ω
2
stationnaires dans l’enceinte, P 0 , T 0 , ρ 0 . La pression au col de la
2 2 2
 1 – ηC  = 0 (29)
tuyère idéale est P C . La pression aval ou extérieure est P b , pour
« back pressure ». avec PC pression critique au col de la tuyère idéale,
La première loi de la thermodynamique s’écrit pour l’écoule- P0 pression de stagnation dans l’enceinte.
ment : ηC est déterminé pour une valeur de ω puis GC est obtenu par les
u2 ( Gv ) 2 relations :
h 0 = h + ------ = h + --------------- (22)
2 2 GC ηC
G C* = -------------------- = ----------
- (30)
La seconde loi de la thermodynamique s’écrit : P0 ρ0 ω

dh = TdS + vdP (23) GC peut également être obtenu par une relation plus générale
valable également si l’écoulement n’est pas en régime critique :
Pour une transformation réversible dans les conditions adiabati-
ques dS = 0.
 – 2  ω ln η +  ω – 1  1 – η   1/2
On en déduit l’expression du flux massique G : G* = ---------------------------------------------------------------------------------- (31)

P
ω 1 
--- – 1 + 1
η 
 
1/2

2 – v dP Dans cette relation (31) :


(24)
2 ( h0 – h ) p0 Pb
G = ------------------------------ = ----------------------------------------- η = -------
-
v v P0

Les fluides diphasiques gaz/ liquide sont des fluides compressi- avec Pb pression aval ou contre-pression.
bles et présentent de ce fait un régime critique d’écoulement. En Lorsque l’écoulement n’est pas en régime critique, le flux
recherchant le maximum de G, on obtient : massique dépend des conditions à l’aval de l’orifice de la tuyère.
1/2 Lorsque l’écoulement est en régime critique, le flux massique ne

( dv /dP ) 
 ----------------------------
–1 dépend que des conditions de stagnation dans l’enceinte. On
G = - (25)
s cherche en général à placer l’écoulement en régime critique pour
éviter des phénomènes oscillatoires indésirables lors du fonction-
Pour évaluer G, une équation d’état est définie pour le fluide nement de l’évent.
diphasique :
Dans la pratique courante du calcul d’évent, le flux massique

 
P0
v = ω ------- critique adimensionnel :
------- -–1 +1 (26)
v0 P GC
G*C = --------------------
Le paramètre ω est semblable à une compressibilité. P0 ρ0

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

3.3.3 Formule simplifiée pour déterminer le flux


Conditions
massique critique du modèle HEM
G critiques
Le modèle HEM (Homogeneous Equilibrium Model ) est un
GC modèle d’écoulement diphasique isenthalpique utilisé pour repré-
senter des écoulements dans des conduites [12] [13].
Lorsque ω > 10, comme le montre la figure 12, le rapport de
pression critique ηC est compris entre 0,85 et 0,95. Sa valeur
moyenne est donc de ηC = 0,90. Alors l’expression du flux
massique critique adimensionnel peut se simplifier comme suit :
GC ηC 0,9
G*
C = -------------------- = ----------- = ----------- (32)
PC P0 P P0 ρ0 ω ω
P0 ρ0
 
1/2
G C = 0,9 --------------
- (33)
Figure 11 – Représentation de la variation de G en fonction ω
de la pression dans l’écoulement. Signification de GC et PC
Dans l’expression de ω (27), on néglige le premier terme α0 qui
est faible devant la valeur du second terme dans ce cas. L’expres-
sion de GC devient :
1/2

  
P0 ρ0 h fg 2
G C = 0,9 ---------------------------
- --------
- (34)
Flux massique critique additionnel
et rapport de pression critique

1
ρ0 cp T0 P0 v fg
P
ηC = C
P0 Soit :
0,8
h fg 1 dP T 0
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G C = 0,9 ---------
- ------------------------
- ou G C = 0,9 --------- ------- (35)
0,6 v fg c p T 0  1/2 dT c p

0,4
GC 3.3.4 Formule approchée déduite du modèle ERM
G*
C
=
P 0 ρ0 de H. K. Fauske
0,2
Le modèle ERM (Equilibrium Rate Model ) est un modèle
d’écoulement diphasique isentropique sans friction utilisé pour
0 représenter des écoulements dans une tuyère idéale.
1 10 100 La formule approchée (9) déduite du modèle ERM utilisée au
vfg 0 2 paragraphe 3.1 pour évaluer le flux massique critique dans une
ω = α0 + ρ0 cp T0 P0
hfg 0 tuyère idéale, diffère de celle du modèle HEM d’un facteur 0,9. Elle
peut être déduite de la relation définissant GC :
Modèle isentropique Modèle isenthalpique
dv dv dx dx
G C–2 = – --------- = – x ---------G
--- – v fg --------- ≈ – v fg ---------
dP dP dP dP
Figure 12 – Corrélation du modèle HEM d’écoulement avec vaporisation
dans une tuyère idéale. Abaque pour la détermination du rapport de avec x qualité du fluide diphasique ou fraction pondérale de
GC phase gazeuse,
pression critique  C et du flux massique adimensionnel G*
C = -------------------- vfg changement de volume à la vaporisation.
P0 0
On peut écrire :
lorsqu’on connaît la valeur de  dx cp
--------- = – ---------
-
dT h fg

est déterminé graphiquement au moyen de l’abaque de la et par ailleurs la formule de Clapeyron :


figure 12, de sorte que les calculs présentés ci-dessus n’inter- h fg
viennent pas dans la détermination du flux massique critique de dP
--------- = -------------
l’écoulement diphasique dans l’orifice de l’évent, sauf si l’on dT v fg T
souhaite programmer ces calculs.
d’où l’on déduit que :
h fg 1 -
La méthode de J. C. Leung [12] [13], basée sur la formule G C = --------
- ----------------------- (36)
v fg c p T 0  1/2
exacte de Leung pour déterminer le débit massique requis W et
sur la méthode oméga de Leung pour déterminer le flux En appliquant une nouvelle fois la formule de Clapeyron, on
massique critique GC dans l’orifice limitant de l’évent, est la plus obtient le flux massique du modèle ERM :
utilisée et la plus recommandable des méthodes pour le calcul
de la surface d’évent idéale. Elle est d’une utilisation aisée,
dP T 0
surtout si l’on utilise la méthode de traitement des données G C = --------- -------
- (37)
expérimentales issue des essais en VSP décrite par Gustin [7] dT c p
[SE 5 040].
avec cp chaleur massique à pression constante du liquide.

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3.3.5 Conclusion
La surface d’évent idéale pour la protection d’une enceinte est GC
donc déterminée en évaluant le débit massique requis avec la θ P2
formule exacte de J.C. Leung puis en évaluant le flux massique de
l’écoulement diphasique par la méthode oméga. Les autres P0
D L cos θ
méthodes sont des méthodes approchées ayant eu un intérêt P
T0 1
historique et qu’il convient donc de connaître, mais qui ne devraient L
ρ0
plus être utilisées aujourd’hui pour dimensionner des évents.

3.4 Influence des lignes d’évent situées Figure 13 – Représentation schématique de la ligne d’évent

en aval de l’orifice limitant


Comme cela a été expliqué, le rejet de l’évent doit être canalisé Les variables adimensionnelles suivantes sont définies :
vers un système de traitement capable, au minimum, de séparer le
P1 P2 G
liquide entraîné du rejet gazeux. Certes, beaucoup d’évents η 1 = -------
- η 2 = -------
- G* = -------------------- (40)
existants sont conçus pour diriger le rejet de l’évent sur le toit de P0 P0 P0 ρ0
l’atelier, mais ce type de dispositif est évidemment cohérent avec
un rejet uniquement gazeux et non toxique comme le serait par Les trois équations suivantes doivent être satisfaites respecti-
exemple un rejet d’hydrocarbures légers dans une raffinerie. Dans vement à l’entrée de la ligne d’évent, dans la ligne et à la sortie. Le
la chimie, il peut être nécessaire non seulement de collecter le plan critique, c’est-à-dire la position de l’orifice où est observé un
liquide entraîné, mais aussi de traiter la partie gazeuse du rejet si écoulement en régime critique est à la sortie de la ligne d’évent :
elle présente un risque toxique. Il est dans tous les cas nécessaire
de disposer de lignes d’évent en aval de l’orifice limitant pour diriger  – 2  ω ln η 1 +  ω – 1  1 – η 1   1/2
G* = ------------------------------------------------------------------------------------------ (41)
le rejet vers un endroit dédié ou une installation de traitement du rejet.

ω ---1---- – 1 + 1

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Ces lignes d’évent vont induire des pertes de charge, lors du η1


fonctionnement, qui vont réduire la capacité de l’évent. Pour
compenser cette perte d’efficacité, on va évaluer le taux de
réduction du flux massique induit par les lignes en aval de l’orifice η2   1 – ω  η2 + ωη   1 – G*2 ---ω--2--  d η

limitant, et augmenter en proportion la surface d’évent. L η
– 4 f ----- = ----------------------------------------------------------------------------------------- (42)
D *2
Le taux de réduction du flux massique induit par les lignes G
-----------  1 – ω  η + ω  + η F i
2 2
η1
d’évent est évalué en utilisant le modèle HEM (Homogeneous 2
Equilibrium Model ) et sa représentation algébrique ou graphique
fournie par la méthode oméga de J. C. Leung. η 2C
G*
C = ----------- (43)
Dans ce qui suit, nous allons présenter la méthode d’évaluation ω
graphique utilisée le plus souvent, sans chercher à la démontrer.
La solution de ce système d’équations (41) à (43) est disponible
■ Méthode oméga pour évaluer le taux de réduction du flux sous forme graphique. De ce fait, l’utilisateur n’a pas à réaliser des
massique induit par les pertes de charge dans les lignes calculs complexes. La première étape consiste à évaluer le para-
d’évent, dans le cas où l’orifice limitant est un disque mètre ω dans les conditions de stagnations P 0 , T 0 , ρ 0 . Cette
de rupture valeur est en général déjà connue.
Le lecteur pourra se reporter aux références [12] [18]. L
Puis il faut évaluer la résistance de la ligne : 4f ------ .
La ligne d’évent est représentée schématiquement sur la D
figure 13 : La contribution des items (coudes, tés, courbures, restrictions et
avec P 0 , T 0 , ρ0 conditions de stagnation dans l’enceinte, élargissements) se trouve, pour un écoulement d’eau, dans des
P1 pression au col de l’orifice limitant, ouvrages spécialisés [1] [19] [20].
P2 pression résultante à la sortie de la ligne, pas la Les valeurs des L /D équivalents des sections de conduites et des
contre-pression exercée par les conditions en aval. items sont additionnées pour obtenir le L /D équivalent de l’ensemble
L’inclinaison de la ligne d’évent par rapport à l’horizontale est défi- de la ligne d’évent, puis on calcule la résistance de la ligne en utilisant
nie par un facteur d’inclinaison (flow inclination factor ) défini par : la valeur recommandée du coefficient de friction f = 0,005.

ρ 0 gH Le facteur d’inclinaison de la ligne est ensuite calculé sur la base


F i = ----------------------------
- (38) de la différence d’élévation entre l’entrée et la sortie de la ligne

 
L d’évent. Si la sortie de la ligne se trouve plus bas que l’entrée, on
4f ------ P 0
D retient un F i = 0. La valeur de F i se trouve en général entre 0 et 0,2.
Si ce n’est pas le cas, vérifier les calculs.
L
avec 4f ------ résistance à l’écoulement de la ligne de ● On se reportera aux abaques des figures 14, 15 et 16 qui
D longueur L et de diamètre D , donnent, en fonction de la valeur de F i et de celle de ω  1 , le
H = L cos θ changement d’élévation entre l’entrée et la
GC
sortie de la ligne d’évent. facteur de réduction du flux massique dans l’évent -----------
- résultant
G 0C
Le facteur de friction f = 0,005 est choisi suivant Wallis [9] pour
les écoulements diphasiques gaz/ liquides. des longueurs de conduite à l’aval du disque de rupture.
L’équation d’état du fluide diphasique est celle de la méthode Ces figures montrent qu’un changement d’élévation positif entre
oméga : l’entrée et la sortie de la ligne d’évent pénalise fortement la
capacité de l’évent. Pour des valeurs de F i comprises entre celles
 
v P0
------- = ω -------
-–1 +1 (39) de deux abaques, on interpole linéairement entre les résultats
v0 P fournis par les abaques encadrant la valeur de F i de la ligne.

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1 1
GC /G0C ω = 40 GC /G0C ω = 40
20 Fi = 0 20 Fi = 0,2
0,8 10 0,8
5 10
5
0,6 0,6

0,4 0,4
0 0
0,1 0,1
0,2 0,2
0,5 0,5
1 1
0 0
0,1 1 10 100 0,1 1 10 100
4fL/D 4fL/D
P0
T0 P1 D P2 GC Figure 16 – Écoulement turbulent en régime critique dans une conduite
ρ0 présentant un changement d’élévation (Fi = 0,2).   1 pour les
L
écoulements avec vaporisation.  < 1 pour des écoulements sans
vaporisation. Détermination du facteur de réduction du flux massique
Figure 14 – Écoulement turbulent en régime critique dans une conduite GC
horizontale (Fi = 0),   1 pour les écoulements avec vaporisation,
---------
- en fonction de la résistance de la conduite d’évent
G 0C
  1 pour des écoulements sans vaporisation.
GC
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Détermination du facteur de réduction du flux massique ---------- en fonction


G 0C
Les valeurs de ω  1 correspondent à des écoulements dipha-
L siques sans vaporisation et ne sont donc pas utilisées dans cette
de la résistance de la conduite d’évent 4f ----
D section.
La surface de l’évent est ensuite corrigée par ce facteur de
réduction du flux massique pour restaurer la capacité requise de
l’évent.
On a donc :
1 G 0C A 0 = G C A (44)
GC /G0C ω = 40
Fi = 0,1
20 D’où :
0,8
10 G 0C
5 A = A 0 -----------
- (45)
0,6 GC

0,4 avec G 0C flux massique critique dans l’orifice limitant assimilé à


0 une tuyère idéale, sans ligne d’évent à l’aval,
0,1
0,2 GC flux massique critique dans l’évent, tenant compte des
0,5
1 lignes en aval de l’orifice limitant,
0
0,1 1 10 100 A0 surface d’évent idéale requise,
4fL/D A surface d’évent requise compte tenu des lignes
d’évent à l’aval de l’orifice limitant.
C
G

Le rapport de pression critique à la sortie de la ligne d’évent


P
2

P 2C
----------- est donné en fonction du facteur de réduction des flux
θ P0
D

GC
- et de la valeur de ω  1 dans l’abaque de la
massiques -----------
L

G 0C
0 P
1
0
P

figure 17, basé sur la relation simple :


T
0
ρ

 
P 2C PC GC
- = --------
---------- ------------ (46)
P0 P 0 G 0C
Figure 15 – Écoulement turbulent en régime critique dans une conduite
présentant un changement d’élévation (Fi = 0,1).   1 pour les On vérifiera que l’écoulement se trouve en régime critique à la
écoulements avec vaporisation.  < 1 pour des écoulements sans sortie de l’évent en s’assurant que P 2C  P b où P b est la
vaporisation. Détermination du facteur de réduction du flux massique
contre-pression imposée à l’aval ou la pression ambiante à l’exté-
rieur de la ligne d’évent.
GC
---------
- en fonction de la résistance de la conduite d’évent Il faut autant que possible maintenir l’écoulement en régime
G 0C
critique.

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

1 G /GC 1
ω = 40 ω = 100
P2C /Po 20 0,8 40
10 20
0,8 5 0,6
10
5
0,6 1 0,4
0,5

0,4
0,1 0,2
1
0,2 0,5
0,01 0,1
0
0 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0,01 0,1 1
GC /G0C (1 – Pb /P0 )/(1 – PC /P0 )

Figure 17 – Rapport de pression critique à la sortie de la ligne d’évent Figure 18 – Influence de la contre-pression P b appliquée à la sortie
P 2C de l’orifice ou de la ligne d’évent, lorsque l’écoulement n’est pas
---------
- en fonction du facteur de réduction du flux massique critique en régime critique à la sortie, sur le flux massique obtenu
P0
G
GC (Détermination du facteur de réduction ------- en fonction du rapport
dans la ligne ---------- .   1 pour les écoulements avec vaporisation.
GC
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G 0C

 1 – -----P -    1 – -----P - 
Pb Pc
 < 1 pour des écoulements sans vaporisation de pression pour différentes valeurs de   1
0 0
pour les écoulements diphasiques avec vaporisation.
 < 1 pour des écoulements sans vaporisation)
Si toutefois l’écoulement n’était pas en régime critique à la sortie
de la ligne d’évent, on trouvera dans l’abaque de la figure 18 le
moyen de calculer le facteur de réduction du flux massique lorsque
l’écoulement dans la ligne d’évent n’est pas en régime critique. Le
Pour la description de ces procédés, le lecteur se reportera aux
facteur de réduction du flux massique dépend alors de la pression
références [5] [21]. Le système réactionnel est un système à forte
extérieure imposée ou contre-pression P b (P b pour back-pressure ).
pression de vapeur. La pression générée par l’emballement de la
Dans l’abaque de la figure 18, le facteur de réduction du flux réaction est liée à la pression de vapeur de l’eau introduite dans les
G charges et produite par la réaction.
massique en régime sous-critique --------- , applicable à la valeur du
GC Dans l’exemple choisi, le rapport molaire phénol/ formaldéhyde
flux massique critique G C et également à G 0C en l’absence de ligne est de 1,85. D’après la corrélation de Booth, Potter et al., la gélifi-
d’évent, est donné en fonction du rapport : cation du mélange réactionnel devrait intervenir lorsque 40 % de
l’exothermie totale de la réaction ont été obtenus.
Pb
1 – ------- - La recette a fait l’objet d’un essai en VSP dont le coefficient
P0 d’adiabaticité est Φ = 1,088.
-------------------
-
PC
1 – -------- Ce coefficient d’adiabaticité est obtenu sur la base d’une chaleur
P0 massique du mélange réactionnel de :

pour différentes valeurs de ω  1 pour des écoulements avec cp = 0,7 cal · g–1 · oC –1 = 2 926 J · kg–1 · oC–1
vaporisation.
valeur généralement retenue pour les mélanges réactionnels de
résines formo-phénoliques.
3.5 Exemple numérique de calcul La courbe « pression corrigée des inertes en échelle loga-
pour un procédé de résine rithmique en fonction de la température en échelle réciproque »
pour cet essai en VSP est représentée sur la figure 19.
formo-phénolique
La courbe « vitesse d’augmentation de la température en échelle
logarithmique en fonction de la température en échelle récipro-
Dans la profession, on rencontre encore l’usage des barG et que » de l’essai en VSP est représentée sur la figure 20.
des bars abs pour préciser respectivement qu’une pression est
La réaction est mise en œuvre sur une charge de 10 863,6 kg
relative ou absolue. Cet emploi est à éviter car il est interdit par
dans un réacteur de 14 m3 de volume total, dont la pression
les normalisations en vigueur.
relative de service est de 2 bar, soit une pression absolue de 3 bar.
Le taux de remplissage du réacteur est de 85,72 %. La longueur
Dans les procédés de synthèse de résines formo-phénoliques, le équivalente de la conduite d’évent débouchant à la pression
réacteur où est mise en œuvre la réaction phénol + formaldéhyde atmosphérique, installée en aval du disque de rupture est de
fait fréquemment l’objet d’une protection par évent basée généra- L /D = 0,93. Le changement d’élévation entre l’entrée et la sortie de
lement sur le scénario de perte du refroidissement sur le réacteur. la ligne d’évent est de 1,4 m.

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La réacteur est équipé d’un disque de rupture dont la pression


relative d’ouverture est de P s = 0,2 bar, soit une pression absolue
10 2 de 1,2 bar.
Pression (bar)

La température d’ébullition Ts du mélange réactionnel sous la


10 pression Ps est relevée sur la courbe P corrigée des inertes versus
T de l’essai en VSP : Ts = 124,7 oC.
La vitesse d’augmentation de la température expérimentale à Ts
1
dT
est relevée sur la courbe --------- vsT de l’essai en VSP :
dt
10–1

dt  s
 --------
dT - = 50
o
C /min
10–2
– 3,4 – 3,2 – 3 – 2,8 – 2,6 – 2,4 – 2,2 – 2 – 1,8 La température maximale acceptée pendant le fonctionnement de
– 1 000 (K–1) l’évent sera égale à la température expérimentale de gélification :
T
Tmax = Tgel,exp = 138 oC
50 100 150 200 250
T (°C) La pression absolue Pmax relevée à Tmax sur la courbe PvsT est :
Pmax = 2,2 bar soit une pression relative de 1,2 bar
Figure 19 – Essai en VSP représentant le scénario dimensionnant. La vitesse d’augmentation de la température à Tmax est relevée
Courbe « pression corrigée des inertes en échelle logarithmique
en fonction de la température en échelle réciproque ». La droite en trait dT
sur la courbe --------- vsT. On obtient :
plein représente la loi de pression de vapeur identifiée sur cette figure dt

 --------
dt  max
par une évolution linéaire de la pression en fonction de la température dT o
- = 80 C /min
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La pente de la courbe de pression de vapeur est estimée pour ce


cas entre Ts et la valeur adiabatique de Tmax par suite de l’écart
important entre Ps et Pmax :
dT/dt (K/min)

10 4
5 5
10 3 dP- ∆P ( 2,2 – 1,2 )10 10 3 o
-------- = --------- = --------------------------------------- = ----------- = 4,76 × 10 Pa/ C
dT ∆T 145,7 – 124,7 21
10 2
Le débit massique de rejet diphasique est estimé au moyen de
10
la formule exacte de Leung (19) :
1
1 1
10 –1 ------ × 10 863,6 × 2 926 × 1,088 × ( 50 + 80 ) --------
2 60
W = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- = 423,9 kg / s
10 –2 2

 
1 1
----- ----
+  2 926 × 21  2
14

3
10 –3 -------------------- × 397,7 × 4,76 × 10 2
10 863,6
– 3,4 – 3,2 – 3 – 2,8 – 2,6 – 2,4 – 2,2 – 2 – 1,8
– 1 000 (K–1) Calcul de la surface idéale de l’évent :
T
W
A 0 = -----------
-
50 100 150 200 250 G 0C
T (°C)
● Détermination de G 0C par la méthode oméga de J.C. Leung
On détermine d’abord la valeur de ω dans les conditions de sta-
Figure 20 – Essai en VSP représentant le scénario dimensionnant.
gnation. Le taux de remplissage du réacteur est de 85,72 % :
Courbe « vitesse d’augmentation de la température en échelle
logarithmique en fonction de la température en échelle réciproque » α0 = 0,142 8

m0 10 863,6 3
ρ 0 = ---------
- = ------------------------- = 775,97 kg /m
V 14
L’élévation de température expérimentale de la réaction pour
cette recette est de ∆TEXP = 220 oC. 2

 
1
L’élévation de température adiabatique est : ω = α 0 + ρ 0 c p T 0 P 0 ----------------
dP
T ---------
∆TAD = Φ ∆TEXP = 1,088 × 220 = 239,36 oC dT

La réaction étant initiée à 50 oC, la température adiabatique de 1 2

 -------------------------------------------
397,7 × 4,76 × 10 
5
gélification estimée est :
ω = 0,142 8 + 775,97 × 2 926 × 397,7 × 1,2 × 10 - = 30,379
3

Tgel,ad = 50 + 0,4 × 239,36 = 145,7 oC On lit dans l’abaque de la figure 12 que, pour cette valeur de ω,
La température expérimentale de gélification serait de : le rapport de pression critique au col d’une tuyère idéale est :

145,7 – 50 PC
o
T gel,exp = 50 + ----------------------------- = 138 C η C = -------- = 0,92
1,088 P0

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__________________________________________________________________________________________________ CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS

La pression absolue PC est alors : L


— pour F i = 0,1 ; 4f ------ = 1,806 et ω = 30,3, on obtient :
PC = 0,92 × 1,2 = 1,104 bar D

L’écoulement est en régime critique dès que la pression relative GC


- = 0,7
------------
aval de la tuyère est inférieure à 0,104 bar. En particulier, si la G 0C
pression aval est égale à la pression atmosphérique, l’écoulement
est en régime critique. — pour Fi = 0,049 2, on obtient :
On lit également, sur l’abaque de la figure 12, la valeur de G* : GC
- = 0,751
------------
GC G 0C
G*
C
= -------------------- = 0,16
P0 ρ0 La surface d’évent requise compte tenu de la conduite à l’aval du
disque de rupture est :
1
---
A0 0,274
G 0C = 0,16 P 0 ρ 0 = 0,16  1,2 × 10 × 775,97
5 2 2
= 1 543,9 kg ⋅ m –2 ⋅ s –1 A = ----------------- = ----------------- = 0,365 m
0,751 0,751
Le diamètre requis de l’évent est :
Il est intéressant de comparer cette valeur de G0C avec celle
obtenue par la formule approchée déduite du modèle HEM par 4A- = 0,68 m
D = ---------
J. C. Leung [12] [13]. π
Ici : Le rapport de pression critique à la sortie de la conduite d’évent est :
ω = 30,379 > 10 et 0,85 < ηC = 0,92 < 0,95
P 2C PC GC
dP T 3 397,7
G C = 0,9 ---------- -------0- = 0,9 × 4,76 × 10 --------------- = 1 579,4 kg ⋅ m –2 ⋅ s –1
- = ---------
-----------
P0 P 0 G 0C
------------
-
 = 0,92 × 0,751 = 0,691
dT c p 2 926
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La pression absolue P2C est :


Cette valeur diffère de 2,5 % de celle résultant de la lecture de P2C = P0 × 0,691 = 0,691 × 1,2 = 0,829 bar
l’abaque de la figure 12 (GC = 1 543,9 kg · m–2 · s–1).
Cette pression est inférieure à la pression atmosphérique. L’écou-
lement ne sera pas en régime critique tant que la pression absolue
La surface d’évent idéale requise est donc : de P2C ne sera pas supérieure à 1 bar ce qui suppose une pression
absolue de stagnation dans l’enceinte de l’ordre de P0 = 1,447 bar.
W 423,9 2 Pour préciser cette valeur, les calculs seraient à refaire avec une
A 0 = ------------ = --------------------- = 0,274 m
G 0C 1 543,9 pression d’ouverture de l’évent supérieure.
● Il est possible d’estimer le facteur de réduction du flux
Le diamètre de l’évent idéal requis est donc de : massique en régime d’écoulement sous critique en tenant compte
d’une contre-pression à la sortie de la conduite d’évent, égale
4A à la pression atmosphérique
D0 = ------------0- = 0,59 m
π Ce calcul se fait au moyen de l’abaque de la figure 18. Pour cela,
on calcule le rapport de pression :
● Influence des conduites à l’aval de l’orifice limitant

 1 – ------- P 
jusqu’au réservoir de collecte du rejet (catch tank ) Pb 1
- 1 – ----------
Le rapport L / D équivalent de la conduite d’évent à l’aval du dis- 0 1,2 0,166 6
--------------------------- = ---------------------------- = --------------------- = 0,538 8
0,829 0,309 2
 1 – --------P 
L C P 1 – ----------------
que de rupture est de ------ = 90,3 . 1,2
D 0

La résistance de la conduite en écoulement diphasique est : Pour ce rapport et ω = 30,3, on obtient un facteur de réduction du
flux massique voisin de 1 :
L
4f ----- = 4 × 0,005 × 90,3 = 1,806 G
D ---------- = 0,96
GC
Le facteur d’inclinaison de la conduite, tenant compte d’un
changement d’élévation de 1,4 m entre l’entrée et la sortie de la Le flux massique en sortie de la conduite n’est que faiblement
conduite est : affecté par la contre-pression exercée par la pression atmos-
phérique, dans les conditions de cet exemple.
ρ 0 gH 775,97 × 9,81 × 1,4
F i = ---------------------------
- = ---------------------------------------------------- = 0,049 2
 
L 5
4f ----- P 0 1,806 × 1,2 × 10
D
4. Conclusion
L’interpolation entre les abaques des figures 14 et 15 donne les
résultats suivants : Les systèmes réactionnels à forte pression de vapeur repré-
L sentent, sur une base statistique, 90 à 95 % de la demande en France
— pour F i = 0 ; 4f ------ = 1,806 et ω = 30,3, on obtient : pour le dimensionnement d’évents. Cette demande concerne des
D
réacteurs déjà équipés d’évents dont il s’agit de justifier le dimen-
GC sionnement ou la construction d’un nouveau réacteur pour un
- = 0,8
------------ procédé qui, habituellement, fait l’objet d’une protection par évent
G 0C de secours.

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CALCUL D’ÉVENTS : MÉTHODES DU DIERS __________________________________________________________________________________________________

Les procédés concernés sont la fabrication de résines formo- concernés avec le scénario dimensionnant, le type de système
phénoliques ou d’autres résines, des polymérisations diverses réactionnel, la pression d’activation et la surface de l’évent pour
utilisant des monomères réactifs acryliques ou vinyliques, la fabri- 1 000 kg d’encours de réactifs.
cation de latex. Les sociétés américaines sont intéressées par le
dimensionnement d’évents parce que, aux États-Unis, ces mêmes En France, la demande de calculs d’évents, longtemps faible,
procédés font l’objet d’une protection par évent. Pour avoir une est devenue beaucoup plus active par suite du renforcement de
idée plus large des procédés susceptibles de recevoir une la réglementation et des contrôles touchant l’industrie chimique
protection par évent de secours, on peut se reporter à l’article de dans le cadre de la loi Seveso II.
J. C. Leung et H. K Fauske [22] donnant une liste de procédés

Références bibliographiques

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(2) Ibid. European Section of the Society of commision, EUR 17723 EN (1998). Plant/Operations Prog., 7 (3), 153-158 (1988).
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(3) Ibid. Risk Analysis, 12 (4), 475-481 (1992). (1969). Loss Prev. Proc. Ind. 3, 27-32, janv. 1990.
(4) GUSTIN (J. L.) Ablauf durchgehender. [10] GROLMES (M. A.), LEUNG (J. C.) et FAUSKE
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415-422 (1993). AIChE Spring National Meeting, Houston 07675, USA. 1988.
[5] GUSTIN (J. L.), FILLION (J.), TRÉAND (G.) et Texas, mars 24-28 (1985).
EL BIYAALI (K.). – The Phenol + Formal- [20] Crane Co – Technical paper no 410.
[11] BOYLE (W. J.). – Sizing relief area for polyme-
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risation reactors. Chem. Eng. Prog. 63 (8), [21] GUSTIN (J. L.). – Vent Sizing for the Phenol +
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[12] LEUNG (J. C.). – Chemical Process Relief Sys- Conference on the Scale-up of Chemical Pro-
[6] GUSTIN (J. L.). – Calorimetry for emergency cesses, Dublin, Ireland, 1-4 nov. 2004.
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batch reactors and storage tanks, 311-354, [13] LEUNG (J. C.). – Simplified vent sizing equa- system characterization and vent sizing
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