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Diversité et inclusion
o Effet de structure
Le déséquilibre des âges dans cette entreprise ne s’est pas fait du jour au
lendemain. Elle résulte de différents choix de management et de stratégie.
Encadrement
Si le taux d’encadrement est de 11,5%, et que 3 agents de maîtrise encadrent
les 2/3 de l’effectif de l’usine ; c’est que l’entreprise a choisi, en amont, une stratégie
d’encadrement plutôt faible. Le management des ressources humaines a ainsi jugé
que les postes d’ouvriers dans l’activité industrielle ne nécessitaient pas de contrôle
ni de surveillance élevée.
Recrutement
Autre effet de structure, le recrutement massif de la fin des années 60 (date
de la création de Couboi. Certaines inégalités proviennent de la politique de
recrutement d’époque. Et comme les employés sont restés fidèles à leur entreprise,
ces inégalités se sont propagées sur les années suivantes, c’est pourquoi 27% du
personnel a plus de 30 ans d’ancienneté.
Le plafond de verre
Le fait d’être une femme a posé lourdement sur les perspectives de carrière
de cette génération de quinquagénaires, les femmes sont cantonnées soit aux
postes d’OS et d’OP, soit au poste de secrétariat ; et même dans les fonctions
support (marketing, comptabilité, informatique…) les cadres sont presque tous des
hommes, alors que l’argument du caractère pénible du travail disparaît. Cet illogisme
a persisté et creusé les inégalités qui ont fini par être « acceptées » par l’ensemble
du personnel, par simple habitude.
De plus, les stéréotypes, la vision figée et non représentative de la société
dans cette entreprise a également causé des dommages aux promotions des
femmes sur les postes à responsabilité.
o La formation initiale
Mobilité
Le statut de cadre semble difficile à acquérir un interne, notamment à cause
du poids du diplôme d’ingénieur. Dans ce contexte, le fait d’être une femme apparaît
nettement comme un handicap. Ayant moins de diplômes et de qualifications, elles
sont marginalisées.
Ainsi, il en découle de cette politique une mobilité moyenne plutôt lente et
donc une mobilité ascendante très limitée par la formation d’origine souvent peu ou
pas diplômante.
Niveaux hiérarchiques
La taille de l’établissement et l’existence de nombreux niveaux hiérarchiques
(OS, OP, agents de maîtrise) et services autorisent une plus grande mobilité
hiérarchique et fonctionnelle interne. Ce potentiel n’étant pas exploité, la mobilité a
nettement été freinée par le manque de diversité dans les postes proposés, en
augmentant le clivage entre personnels qualifié et non qualifié.
o Restructurations
Politique
La loi Fillon sur les retraites a poussé les personnes qui ont commencé à
travailler tôt à quitter l’entreprise (32 en 2004 et 13 en 2005, soit 10 % de l’effectif).
Ces lourdes absences définitives ont finalement déséquilibré l’entreprise, sa
productivité et sa masse salariale.
Restructurations
Suite à ces départs, la commission a étudié les postes à remplacer et a forcé
l’entreprise à se restructurer. De même en 1998, le départ d’une cinquantaine de
personnes a néanmoins limité les différences d’âge, et peut-être aidé l’entreprise à
prendre conscience de ses inégalités afin d’établir peu à peu un recrutement et une
politique promotionnelle plus représentative du monde réel.
Politique interne
L’absence conjointe de politique et de représentation partagée ne permet pas
de parler de lisibilité et de crédibilité du cadre de la gestion des carrières. La gestion
des ressources humaines quasi nulle n’a pas encensé l’effort de représentation dans
le sens d’une évolution plus positive.
Sur les cinq prochaines années, il est prévu qu’un tiers de l’effectif de
l’entreprise COUBOI parte en retraite. Seulement un cadre sur deux et un ouvrier sur
quatre seront remplacés. Afin d’éviter une déperdition des connaissances, préserver
la motivation des salariés et favoriser la collaboration entre les services, il est
nécessaire de définir une nouvelle politique RH.
Tout d’abord, nous allons mettre en place une politique de gestion des carrières, en
proposant aux ouvriers pas ou peu qualifiés une validation des acquis d’expérience.
Obtenir un diplôme leur permettra de se sentir plus valorisés et augmentera leur
motivation.
Des entretiens annuels systématiques seront mis en place à tous les niveaux afin
d’évaluer les compétences, besoins en formation et motivations de chacun. Ces
entretiens seront menés par le manager direct, et un compte rendu devra être
transmis à la direction. De plus, durant ces entretiens le manager insistera sur les
perspectives de carrière au sein de l’entreprise.
Ces entretiens favoriseront la mobilité interne ; en effet, alors que les ouvriers
continueront à être recrutés via l’apprentissage ou l’intérim, ce qui favorisera un
rajeunissement de la population de l’entreprise, certains ouvriers déjà en poste
évolueront vers des postes d’agents de maîtrise. De même, les agents de maîtrise
ayant les compétences clés pourront évoluer vers des fonctions de cadres.
Les femmes étant largement sous représentés dans la fonction-cadre, nous
prévoyons que deux cadres sur trois qui devront être remplacés le seront par des
femmes. Elles seront prioritairement recrutées par voie interne, au sein des attachés
administratifs. Pour pallier à l’évolution de ces femmes vers des postes-cadres, nous
recruterons des femmes en externe.
Enfin, pour éviter la déperdition des connaissances, plusieurs outils seront mis en
place ; tout d’abord comme nous l’avons vu plus haut, l’entreprise favorisera
l’apprentissage, ainsi que le tutorat. De plus, nous ferons travailler en collaboration le
cadre partant en retraite et son remplaçant sur une période de six mois, afin de
favoriser la capitalisation des savoirs et le transfert de la connaissance.
Le potentiel « à manager »
Il faudrait faire évoluer les employés. Par exemple, il faudrait permettre aux
ouvriers de passer ATAM puis après plusieurs années d’expérience d’évoluer vers le
poste de cadre encadrant. Cette évolution permettrait aux employés de devenir de
plus en plus importants sur l’échelle hiérarchique et donc d’augmenter leur capacité
à manager des équipes au fur et à mesure de l’évolution. Cela permet au cours de
chaque temps de l’évolution de mieux comprendre l’enjeu représenté par le travail
d’une unité et d’une équipe, mais aussi de revoir et d’améliorer la gestion du travail
tant au niveau de la gestion du temps qu’au niveau de l’organisation.
Le potentiel « à se spécialiser »
La capacité à se spécialiser concerne davantage les ouvriers que les cadres,
car il serait possible de faire passer les ouvriers en tant que technicien. Puis
poursuivre cette évolution vers le poste de cadre qui permettrait d’améliorer les
capacités à résoudre des problèmes de plus en plus poussés ainsi qu’à mettre en
exergue les capacités de réflexion quant aux pratiques de l’entreprise et aux
améliorations qu’un nouveau cadre peut y apporter.