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D. Ouaret
Faculté de médecine d’Alger
Clinique Chirurgicale B – CHU Mustapha
DEFINITION
Définition classique :
Plusieurs lésions traumatiques dont au moins une menace le
pronostic vital à court terme.
Le médiastin (littéralement ≪ qui se tient au milieu ≫) : partie du thorax comprise entre les
plèvres de
chaque cote, la colonne vertébrale en arrière, le sternum en avant et le diaphragme en bas.
Les divisions topographiques du médiastin sont décrites par rapport a la trachée et sa
bifurcation.
Divisé en deux étages : Le médiastin supérieur et le médiastin inferieur.
Le médiastin supérieur :
▶ Limite en bas par le plan transversal passant par la bifurcation trachéale.
▶ Il contient de part et d’autre de la trachée :
- en avant les vaisseaux brachiocéphaliques, les nerfs phréniques et le thymus ou ses
reliquats
- en avant et a gauche la crosse de l’aorte et ses branches,
- a droite l’arc de la veines azygos
- en arrière le nerf récurrent laryngé gauche, l’œsophage, les nerfs vagues et le conduit
thoracique.
Sans oublier:
▶ Traumatise crânien grave : défini par un score de Glasgow ≤ 8, est expose
aux risques de
chute de la langue en arrière et de perte des reflexes de protection
(menace d’inhalation
bronchique).
▶ Traumatisme maxillo-facial → obstruction des voies aériennes supérieures.
II/ Détresse circulatoire : hypovolémie (80 % des cas)
▶ surtout d’origine hémorragique.
▶ Principales causes d’hémorragies importantes
- Lésions abdominales,
- Lésions
rétropéritonéales,
- Lésions thoraciques.
Transmission :
▶ Des circonstances de l’accident
▶ Du bilan initial,
▶ De l’évolution thérapeutiques
Deux buts essentiels :
▶ Evaluation continue des fonctions vitales essentielles :
les rétablir et/ou les maintenir :
-Respiratoire
-Circulatoire
-Neurologique
A/ Diagnostic : simple
-Inspection du blessé : mode ventilatoire (respiration superficielle, respiration
paradoxale,
balancement thoraco-abdominal) ;
-fréquence respiratoire (polypnée ou bradypnee ) ; signes de lutte (battement des ailes
du nez, tirages)
-Cyanose,
-Toux douloureuse avec hémoptysie ;
-Lésions visibles: ecchymoses, plaies pénétrantes ou non, volet costal.
B/ Traitement: La réanimation respiratoire vise a assurer 3 objectifs
1. Une détresse respiratoire grave : polypnée avec des signes de lutte, bradypnee,
pauses respiratoires
2. Une détresse neurologique : score de Glasgow altéré ≤ 8
3. Une détresse circulatoire malgré une réanimation adéquate
4. Besoin d’une analgésie /sédation
Les objectifs sont une SpO2 > 95 % et une normocapnie
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT DE LA DÉTRESSE CIRCULATOIRE : Pc vital ++
A/ Diagnostic étiologique de l’état de choc en préhospitalier :
Examen clinique: inspection, palpation de l’abdomen , auscultation pulmonaire et
cardiaque
→ éliminer en particulier un pneumothorax compressif → exsufflation a l’aiguille
(améliorer l’hémodynamique).
• Au début: maintient initial des chiffres de pression artérielle : mise en jeu des mécanismes
compensateurs
→ tachycardie et vasoconstriction
• Secondairement : perte supérieure a 30% de la volémie → les mécanismes compensateurs
sont dépassés et la pression artérielle s’effondre.
• Stade ultime : bradycardie paradoxale rapidement suivie d’un arrêt cardiocirculatoire.
Comment compenser les pertes (Rétablir la volémie) :
▶ Cristalloïdes (sérum sale isotonique (NaCl 0,9 %) : solutés de remplissage de
choix.
▶ Supériorité des cristalloïdes par rapport aux colloïdes (Voluven, Restorvol) en
termes de mortalité, d’aggravation de la fonction rénale et de surcout.
▶ Sérum salé hypertonique a 7,5% est recommande a la dose de 250ml en bolus
non
renouvelable dans les traumatismes crâniens avec choc hémorragique.
Mais l’hémodilution causée par le remplissage dilue les facteurs de coagulation
et aggrave le saignement.++ → Hémostase rapide
PA sysstolique
•Objectif au alentour
du remplissage : de 80 mm Hg en absence de traumatisme crânien et
supérieur a 110 -120 mm Hg en cas de traumatisme crânien.
• Si malgré le remplissage la PA reste effondrée → recours aux amines pressives
(éphédrine®, noradrénaline®, adrénaline®).
Recommandations européennes sur la prise en charge des hémorragies et des
coagulopathies post-traumatiques ; 2013.
1.Contrôler l’hémorragie
2.Assurer une perfusion d’organe:
-Concepts de « low -volume ressuscitation » et d’ « hypotensive resuscitation
»
-Un remplissage abondant est délétère
-Une pression artérielle excessive favorise le saignement
3.Transfusion sanguine : Hb entre 7 et 9 g/ dL pour tous les patients
4.Coagulopathies: triade létale→ Coagulopathies-Hypothermie-Acidose
5.Facteurs de coagulation , agents anti-fibrinolytiques : anticiper ( 2 CG /1 PFC)
6.Transfusion massive: 3 à 5 % des trauma graves
7.Après la phase de déchoquage: -patient stable → imagerie ++
-Patient instable: « Damage control (60 mn max) »
2. Etat de choc vasoplégique (traumatisme médullaire) :
▶ Existence de para ou de tétraplégie,
▶ Baisse conjointe de la PA systolique et diastolique avec maintien de la
différentielle, une bradycardie (atteinte du rachis cervicale).
Drainage en urgence.
DÉTRESSE NEUROLOGIQUE :
▶ Un état de coma est fréquemment retrouve chez le polytraumatisé.
▶ Trauma crânien souvent en cause, mais une origine métabolique (hypoxie
cérébrale lors des
détresses respiratoire et/ou circulatoire) ou toxique (alcool) n’est pas rare.
▶ L’examen clinique
• Rechercher ++de
une perte : connaissance initiale
• Etablir le score de Glasgow
• Rechercher les reflexes du tronc
• Rechercher les signes neurologiques de localisation (pupilles et motricité des
membres) et des lésions médullaires →
Tout polytraumatisé est suspect de lésions rachidiennes cervicales jusqu'à
preuve du contraire
→ respecter l’axe tête-cou-tronc et mise en place de collier cervical
• Rechercher une plaie du scalpe ou une plaie cranio - encéphalique qu’il faudra
protéger
• Noter une éventuelle convulsion
• Rechercher un écoulement de LCR ou de sang par le nez ou le conduit auditif
externe.
ENFIN : Prise En Charge De La Douleur: Ne pas l’oublier, ne pas la
négliger
Le score Injury Severity Score (ISS, évoluant de 0 à 75) permet d’évaluer la sévérité des lésions
anatomiques
après un traumatisme. Un score supérieur à 15 témoigne d’un traumatisme sévère.
▶ les pathologies préexistantes : influence le pronostic
-directement, par la pathologie elle-même (cardiopathie, insuffisance respiratoire,
ostéoporose…) et/ou les
traitements pris au long cours par le patient (antihypertenseurs, anticoagulants, antiagrégants
plaquettaires…) Taylor MD et al. Trauma in the elderly: intensive care unit resource use and outcome.
J Trauma 2002
2.Le traumatisme :
-Le type du traumatisme (pénétrant versus fermé) a été intégré dans les scores
de gravité
Pneumothorax droit
compressif
LÉSIONS CARDIAQUES :
▶ Plaie cardiaque (très rare et généralement dramatique)
▶ Contusion myocardique (choc cardiogénique, troubles du rythme cardiaque,
élévation des troponine, restitution ad integrum)
▶ Hemopericarde (peu fréquent, risque de tamponnade cardiaque et de choc
cardiogénique)
▶ Conséquences : -Choc hémorragique cataclysmique
-Choc cardiogénique
Rupture diaphragmatique
4.Traumatisme abdominal
▶ Fréquent
▶ Traumatisme fermé le plus souvent
▶ Lésion d’organes pleins : -Rate (organe le plus atteint)
-Foie
-Rein
-Vessie
-Mésentère
-Pancréas
▶ Lésions d’organes creux : -Grêle surtout
(traumatisme pénétrant, ceinture de sécurité) -Côlon
Perforation d’organe
Fracture de rate Hémopéritoine
creux:
croissant gazeux
5.Traumatisme squelettique
▶ Lésions squelettiques : -Très fréquentes chez le traumatisé grave
-Aggrave le pronostic global du patient
-Pronostic fonctionnel
▶ Lésions diverses
-Fractures (fermées, ouvertes) et luxations (se méfier de lésions vasculo - nerveuses)
-Plaies (délabrantes, pronostic esthétique, pronostic fonctionnel si lésions tendineuses,
risque
infectieux)
-Amputations traumatiques
▶ Certaines lésions peuvent être diagnostiquées tardivement d’où la nécessité d’un
bilan lésionnel complet dès la phase initiale
▶ Conséquences mettant en jeu le pronostic vital : choc hémorragique
Fracture du
bassin
CONCLUSIONS
▶ Déshabillage complet
▶ Prévention de l’hypothermie