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L'analyse linguistique des enjeux de connaissance dans le

discours scientifique
Un état des lieux
Fanny Rinck
Dans Revue d'anthropologie des connaissances 2010/3 (Vol 4, n° 3), pages 427 à 450
Éditions S.A.C.
DOI 10.3917/rac.011.0427
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DOSSIER « L’AUTEUR SCIENTIFIQUE »

L’ANALYSE LINGUISTIQUE
DES ENJEUX DE
CONNAISSANCE DANS LE
DISCOURS SCIENTIFIQUE
Un état des lieux

FANNY RINCK

RÉSUMÉ

L’article a pour objectif de fournir des repères pour l’analyse


linguistique des enjeux de connaissance dans le discours scienti-
fique, à partir d’un état des lieux de travaux existants. Il montre
d’abord comment les études des sciences ont mis en évidence
l’intérêt d’analyser l’activité scientifique à travers les signes et
les textes qu’elle produit. Il se centre ensuite sur les analyses
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linguistiques du discours scientifique et sur ce qu’elles permettent
de dire quant à l’activité scientifique et la manière dont elle se
construit à travers ses discours. Il conclut sur les diverses options
retenues dans l’analyse des enjeux de connaissance.

MOTS CLÉS : Discours scientifique – Social studies of science –


Sémiotique – Rhétorique de la science – Composition studies –
Didactique de l’écrit

INTRODUCTION

En quoi les analyses linguistiques du discours scientifique peuvent-elles éclairer


l’activité scientifique et ses enjeux de connaissance ? Telle est la question que

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428 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

nous proposons d’aborder dans cet article, à travers une synthèse de travaux
issus des études de la science, en particulier les « social studies of science » et
de la linguistique. Notre propos s’inscrit dans le cadre des analyses de discours,
qui ont pour objet de mettre en relation les caractéristiques linguistiques
des textes oraux ou écrits avec les pratiques où ces textes sont produits et
interprétés ; elles imposent donc à la fois un ancrage empirique fort, c’est-à-dire
des observations linguistiques et un questionnement sur ce qui se joue à travers
les textes, en termes ethnologiques de manière générale (Maingueneau, 1992),
notamment socio-institutionnels et socio-cognitifs.
Le discours scientifique est entendu ici au sens de discours produit
dans le cadre de l’activité de recherche à des fins de construction et de
diffusion du savoir. Les sciences dites dures, les sciences appliquées, les
sciences humaines et sociales sont toutes concernées. Les premières ont
sans doute été davantage investiguées mais les différences disciplinaires
sont aujourd’hui pointées comme essentielles, de même que la diversité des
genres, qui renvoie à la diversité des activités dans le monde de la recherche
et notamment à la question de savoir comment elles se situent par rapport
à la logique de la découverte et la logique de l’exposition.
Le terme « discours scientifique » gomme les différences de perspective
dans les approches que l’on va réunir. Ainsi, dans les études de la science,
l’accent a été mis sur la communication scientifique, sur l’écriture, sur les
textes ou sur la notion d’« inscriptions » (Latour, 1989) ; en linguistique et
en analyse de discours, il a été question de discours scientifique, d’écrits de
recherche, de discours spécialisés ou de langues de spécialité, ou encore
d’« academic discourse » en contexte anglo-saxon, où « scientific discourse »
ne désigne que les disciplines de sciences dures.
Dans notre perspective, il s’agit d’une part de pointer une dimension
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matérielle, d’ordre sémiotique et linguistique, autrement dit des unités de
la langue naturelle, des langages formels, des schémas, des gestes qui sont
mobilisés par les chercheurs dans leurs interactions orales, les notes qu’ils
griffonnent ou encore les textes qu’ils publient. Ce sont ces unités signifiantes
que la description linguistique du discours scientifique prend comme objet.
D’autre part, l’analyse de discours envisage les productions sémiotiques
et linguistiques en prise avec l’action humaine. Les inscriptions et énoncés
ordinaires des chercheurs en situation de travail sont configurés par – et
configurent – l’activité scientifique, son fonctionnement et les savoirs qu’elle
produit avec pour visée spécifique d’établir le vrai.
Se pose par ailleurs la question des frontières de cette activité. En analyse de
discours, le discours scientifique est considéré comme un discours « fermé »
(Charaudeau & Maingueneau, 2002, 261) car, dans un domaine donné,
ceux qui en sont à l’origine sont peu ou prou ceux auxquels il est adressé.
Cependant, cette « communauté discursive » (Swales, 1990) demande à être
envisagée de manière dynamique ; la thèse en est un bon exemple, au titre
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 429

double d’écrit validant une formation et de « droit d’entrée » (Bourdieu,


2001, 102) dans la communauté scientifique. La désignation « academic
discourse » est également intéressante en ce sens, car elle renvoie à la fois
au discours des chercheurs, à sa transposition didactique à l’université et
aux écrits des étudiants dans leur parcours universitaire et leur formation
à la recherche. Cette perméabilité des frontières a été très justement mise
en évidence par D. Jacobi (1999)1 et la tendance actuelle est d’envisager le
discours scientifique dans le cadre de la société de la connaissance, à travers
ses reprises et sa circulation dans les discours universitaires, les discours
médiatiques ou les discours de l’expertise.
Nous nous centrerons ici sur le discours scientifique étudié en abordant
deux types d’approches. Les premières interrogent l’activité scientifique et
montrent l’intérêt de le faire à travers les signes et les textes qu’elle produit.
Les secondes visent à décrire les caractéristiques linguistiques du discours
scientifique et éclairent ainsi l’activité scientifique et la manière dont elle
se construit à travers ses discours. Nous discuterons en conclusion des
enjeux de connaissance que permet de traiter une approche linguistique du
discours scientifique.
À travers cet état des lieux, nous verrons qu’autour du discours se
cristallise un débat central sur la connaissance comme miroir d’une réalité
ou comme construction située et distribuée. Avec la notion de discours,
nous entendons aussi montrer en quoi ce dernier représente un objet
particulièrement heuristique pour analyser, de manière interdisciplinaire,
l’activité scientifique et la production de connaissances, à condition de
dépasser une optique descriptive en linguistique et d’intégrer le contexte
socio-historique des discours, leur dimension intersubjective et la manière
dont ils façonnent l’activité humaine.
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INTÉRÊT POUR LE DISCOURS SCIENTIFIQUE
DANS LES ÉTUDES DE LA SCIENCE

La science a longtemps été vue comme un domaine distinct des autres


activités humaines, préservé des influences sociales et mu par la logique
interne de ses procédures2. La définition de la science revenait à la philosophie
et à l’épistémologie, qui ont cherché à identifier les critères qui fondent la
connaissance scientifique en tant que telle. Ainsi l’empirisme classique soutient-

1 L’auteur remet en question la notion de vulgarisation en montrant le continuum des


productions en fonction de leur audience et en proposant ainsi une conception large de la
communication scientifique. On peut se référer aussi à Callon et al. (1986).
2 Cette vision peut s’expliquer par la conquête d’autonomie – longue et incertaine – qui
caractérise le champ scientifique (Bourdieu, 2001).
430 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

il que le fondement de la connaissance scientifique est l’observation et le verdict


des faits, alors que le rationalisme cartésien notamment parie sur la capacité
intellectuelle de l’homme à discerner le vrai.
L’enjeu est alors de restituer la dynamique de la production des connaissances
scientifiques, à partir des découvertes, des obstacles, des controverses, comme
en philosophie chez G. Bachelard (1938) et K. Popper (1934) par exemple et en
histoire des sciences. La réflexion sur la science se complexifie : l’accent mis sur
le savoir et la vérité se double d’une analyse de la science en tant que pratique.
Ses dimensions institutionnelles, cognitives, culturelles, praxéologiques sont
autant d’objets de la sociologie des sciences et des connaissances.
Nous allons pointer dans cette première partie quelques-unes des approches
qui s’y rattachent, à travers un panorama trop rapide mais qui ne doit pas faire
oublier qu’elles ne se réduisent pas à une collection de faits marquants, de
noms et de dates, comme elles l’ont montré de l’activité scientifique. Notre
objectif est de montrer en quoi le discours peut permettre de répondre à des
préoccupations qui se sont construites au fil des études de la science. Nous
verrons d’abord que c’est à travers ces études qu’a été mise en évidence
l’importance des signes et des textes dans l’activité scientifique et nous
évoquerons alors quelques directions de travail prises pour analyser la science
dans ses discours.

La science comme construction sociale


La sociologie des sciences s’accorde à voir en L. Fleck (1934) un précurseur des
« science studies » et du constructivisme social. S’intéressant à la genèse et au
développement du fait scientifique, il introduit la notion de collectif de pensée.
En substance, l’idée est que les faits scientifiques ne sont pas objectivement
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donnés mais collectivement créés ; la collectivité est partie prenante à travers les
styles de pensée, d’ordre socio-culturel, qui rendent conforme une explication
en regard d’une pensée dominante. Trois éléments sont ainsi mis en relation :
le contenu de la production scientifique, sa dimension sociale et les normes qui
la gouvernent.
La conception de la science comme activité sociale s’appuyant sur des normes
spécifiques a pour figure emblématique R.K. Merton (1942). Son apport se situe
dans la structure normative de la science qui en fait une sphère institutionnelle
relativement autonome. Elle se caractérise par un ensemble de prescriptions,
proscriptions, préférences et permissions (l’universalisme, le communalisme,
le désintéressement et le scepticisme organisé). L’enjeu est alors d’étudier
comment ces normes régulent l’activité scientifique, et R.K. Merton donne
entre autres exemples dans le développement de ses travaux, les questions de
compétition et d’évaluation (Dubois, 1999, p. 27).
La production des contenus scientifique en elle-même reste selon certains
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un point aveugle de cette approche « institutionnelle » et T.S. Kuhn (1962)


sert alors de référence à travers les multiples lectures et prolongements que
va connaître la notion de paradigme. T.S. Kuhn s’intéresse à la discontinuité de
l’évolution scientifique. La notion de paradigme (et de changement de paradigme)
remet en cause la frontière entre les structures sociales de la science et les
contenus scientifiques. La question des liens entre la dimension sociale et les
contenus épistémiques et/ou cognitifs va alors être au cœur des recherches qui
se développent à partir des années 1970 – et de leurs différences.
Une différence centrale intervient ainsi sur la portée de la dimension
sociale. N’est-elle à l’œuvre que dans les changements radicaux des révolutions
scientifiques dont parle T.S. Kuhn ou concerne-t-elle aussi la « science normale »
qu’il leur oppose ? Autrement dit, jusqu’où la dimension sociale remet-elle en
question une conception autonome de la raison ? D. Bloor (1976) distinguera
ainsi un programme « fort » d’un programme « faible », pour qui demeurent
des propositions intrinsèquement valides à côté de celles qui admettent des
explications sociales. Le débat pose donc la question de savoir ce qu’on entend
par dimension sociale dans la science.
Les approches identifiées comme relevant du constructivisme social ou
de la sociologie constructiviste des sciences se basent sur un refus du social
considéré comme détermination extérieure et défendent l’intrication des
dimensions cognitives et sociales. Les travaux en ethnographie des sciences
(pour une synthèse, voir par ex. Callon & Latour, 1991 ; Lynch, 1993) se donnent
pour objectif d’étudier cette intrication dans l’activité scientifique ordinaire,
observée selon les principes de la tradition ethnométhodologique. L’ouvrage
La vie de laboratoire (Latour & Woolgar, 1979) fait figure de référence. Il décrit
la recherche « en acte » après deux ans d’observation des faits et gestes des
chercheurs d’un laboratoire californien.
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L’intrication du social et du cognitif est nettement mise en évidence mais
les observables restent restrictifs, selon les critiques dont font l’objet ces
approches : le regard de l’ethnologue est dans l’ignorance méthodique du champ
analysé, les études de cas sont trop descriptives, la production in situ de l’ordre
social et des connaissances occulte les normes et la temporalité nécessaires
pour expliquer, par exemple, la formation d’un consensus autour de la validité
d’une connaissance (Dubois, 1999, p. 285 ; Vinck, 2007, p. 239).
Cependant, l’intérêt de ces approches est de souligner non seulement la place
importante mais aussi le rôle constitutif du discours dans l’activité scientifique.
Un ensemble de travaux s’attache ainsi à analyser en quoi la « fabrication du
savoir » (Knorr-Cetina, 1981) est une chaîne de transformations, de négociations,
de décisions qui s’opèrent à travers le discours. Les travaux sociologiques
menés à l’échelle du laboratoire s’étendent par la suite à de plus larges réseaux
(Vinck, 2007, p. 241) et convergent avec l’histoire des sciences, où l’enjeu est
aussi de dépasser l’idée d’« un emballage fortuit d’une connaissance scientifique
indifférente à sa matérialisation » (Chemla, 1995).
432 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

La science à travers ses discours


Nous avons évoqué dans la partie précédente la mise en évidence, dans les
approches sociologiques et historiques de la science, du rôle constitutif des
signes et des textes dans l’activité scientifique ; ils ne sont plus envisagés
comme un simple « support de diffusion » mais comme « un dispositif
matériel participant directement à la production des savoirs » (Lefebvre,
2006, p. 4).
Les études de la science vont ainsi aborder l’activité scientifique à travers
ses discours, avec des questionnements variés qui concernent les dimensions
institutionnelles, sociales et cognitives de cette activité. Nous retiendrons ici
trois entrées : le rôle de l’éditorialisation dans la constitution des disciplines
et l’institutionnalisation des savoirs, les fondements sémiotiques de la
rationalité scientifique et son lien étroit avec l’écrit et enfin, le champ de la
rhétorique de la science, qui met l’accent sur les interactions en jeu à travers
les textes et sur la manière dont le discours scientifique, loin d’être centré
sur le seul logos, doit aussi persuader ses destinataires du bien-fondé de ce
qui est avancé.
L’enjeu commun à ces approches est d’interroger d’une part les modes
de construction des savoirs à partir de leur ancrage matériel dans les signes
et les textes, d’autre part les modes de validation du savoir, au niveau des
revues et des processus d’évaluation comme au niveau de l’argumentation
et des mécanismes qui fondent la légitimité des savoirs et des chercheurs.

Rôle de l’éditorialisation
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Intéressons-nous pour commencer aux travaux sur le rôle de l’éditorialisation
dans la constitution des savoirs et des disciplines (par ex., Meadows, 1980 ;
Shapin & Schaeffer, 1993 ; Licoppe, 1996). À travers les publications et leur
histoire, ces travaux se centrent sur l’exigence de produire et de diffuser et
en montrent les enjeux en termes de légitimité et de reconnaissance des com-
munautés scientifiques. Le statut scientifique que prennent les savoirs à travers
leur éditorialisation est mis en évidence, avec, de fait, un intérêt pour le rôle de
validation du savoir joué par sa diffusion, soit au niveau de la sélection et de la
révision par les pairs, soit du côté de la communauté des lecteurs directement,
à travers les citations.

La modification historique des formes de publication et la modification


conjointe des formes de l’activité scientifique sont un autre aspect analysé. La
question des nouvelles technologies est aujourd’hui centrale, et notamment
la différenciation entre les formes traditionnelles de l’éditorialisation dans la
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 433

science et la publication au sens de rendre public, par exemple à travers les


récentes propositions d’auto-archivage ou de revues en ligne proposant à tout
lecteur d’ajouter ses commentaires à un texte (Chanier, 2004).

Fondements sémiotiques de la rationalité scientifique


D’autres approches s’intéressent à la rationalité scientifique dans ses fondements
sémiotiques. L’enjeu est d’analyser la production des connaissances et la
construction des objets de savoir à travers leur formalisation, de nature pluri-
sémiotique (Lynch & Woolgar, 1990 ; Lenoir, 1998). L’accent est notamment
mis sur l’importance des formules, graphiques, schémas, images et énoncés,
autant d’inscriptions comme les appelle B. Latour (1989), à interroger dans
leur matérialité et par rapport aux pratiques d’écriture et de lecture. On peut
citer, par exemple, les travaux sur la sémiotique des mathématiques (Rotman,
1988) et sur les trajectoires interprétatives qui se jouent dans les schémas et les
annotations collectives dont ils font l’objet (Ochs et al., 1994).
L’hypothèse de la nature sémiotique des processus cognitifs et épistémiques
étayée dans ces travaux converge avec les apports de J. Goody (1979, 1986) sur
la rationalité graphique comme avec les approches ontogénétiques (Scribner &
Cole, 1981 ; Olson, 1994) de la culture écrite. De même que J. Goody (1979)
montre l’importance de nuancer une distinction trop schématique entre l’oral
et l’écrit, les sciences de la science ont à discuter la spécificité de la rationalité
scientifique par rapport aux modes de pensée ordinaires ; le « grand partage »
anthropologique s’applique ainsi à l’activité scientifique (Latour, 1983). Sa
remise en cause explique pour beaucoup sans doute l’intérêt pour la narration
dans l’écriture scientifique (Certeau, 1975 ; Toffin, 1989 ; Perrot & La Soudière,
1994) ou pour les métaphores et leur dimension heuristique (Fox Keller, 1995 ;
Charconnet, 1999 ; Hallyn, 2004).
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Rhétorique de la science

La rhétorique de la science est le titre de plusieurs contributions (Latour &


Fabbri, 1977 ; Prelli, 1989 ; Gross, 1990 ; Battalio, 1998) et d’un véritable champ
d’études qui se constitue dans les années 1970 en contexte anglo-saxon essen-
tiellement, et en prise directe avec les « social studies of science ». Parmi les
approches qui se réclament explicitement de, ou qui peuvent être rattachées à
l’étude rhétorique de la science, une différence profonde intervient quant aux
liens entre le rhétorique et l’épistémique. Le terme de rhétorique nous semble
tout à fait parlant pour en rendre compte.
La rhétorique au sens antique désigne l’art de persuader au moyen du
langage. Cette acception caractérise l’analyse des textes scientifiques comme
outils de communication du savoir qui doivent persuader la communauté
scientifique de son bien-fondé et favoriser ainsi la crédibilité et la notoriété
des chercheurs. Cette approche est critiquée par ceux qui y voient le maintien
434 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

injustifié d’une distinction entre le résultat d’un processus scientifique (l’énoncé


vrai ou le contenu pur) et la dimension rhétorique de sa diffusion. En opposition
à une rhétorique qui serait en quelque sorte « ornementale », une approche
plus radicale est proposée, qui dépasse le cadre des sciences de la science et
concerne toute la rhétorique argumentative américaine. Reliant la rhétorique
et l’action, cette approche défend l’idée d’une rhétorique épistémique (Scott,
1967), attentive à la production du savoir à travers le discours. Dans cette
perspective, la sémiographie propre au discours scientifique, que l’on a évoqué
précédemment, est à intégrer à sa dimension rhétorique.
Les études des sciences et les analyses de discours convergent autour
de ce même parti pris constructiviste. Du côté de la sociologie, citons entre
autres ouvrages de référence ceux de J.M. Berthelot (2003), qui réunit diverses
contributions sur la construction du savoir dans les textes, G. Myers (1990)
qui se penche sur la biologie3 et C. Rosental (2003) sur la logique, discipline
évoquant en première approche la raison « pure » et dont l’auteur étudie
sociologiquement les découvertes et leur validation à partir des interactions
entre chercheurs.
Du côté des analyses de discours, outre la rhétorique américaine évoquée
supra, se développe en contexte français une ethnolinguistique de l’écrit qui
partirait du fonctionnement des textes pour mettre à jour des caractéristiques
propres à la communauté scientifique, autrement dit ses « manières de
faire » (Maingueneau, 1992). L’analyse interactionnelle d’inspiration ethno-
méthodologique permet quant à elle d’aborder les pratiques ordinaires de la
vie de laboratoire, pour l’étude d’une cognition située et distribuée (Mondada,
2005) et d’une « épistémologie pratique » (Brassac et al., 2008). En référence à la
sémantique textuelle de F. Rastier (2005) et avec les méthodes de la linguistique
de corpus, une « épistémologie numérique » est proposée par M. Valette
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(2006) : avec l’hypothèse qu’une théorie est un texte et que la théorisation
relève de la construction du sens, il aborde le travail de conceptualisation dans
les textes d’un auteur et ses emprunts intertextuels à d’autres domaines.
Au terme de ce parcours, il est utile de souligner, à l’instar de B. Latour et
P. Fabbri (1977, p. 82), que la science, envisagée en tant que pratique, recouvre
deux aspects, celui des individus et celui des savoirs produits. Leur mise en
relation, défendue par ces deux auteurs, peut se faire à travers l’étude des
textes et des interactions produites dans et constitutives des communautés
de discours scientifiques et de leur activité. Pour autant, analyser les textes
ne garantit pas de ne pas privilégier un aspect au détriment de l’autre. Ainsi,
la tentation d’extraire un savoir pur dans les textes est-elle la manifestation
d’un idéal représentationnel du langage qui ignore sa dimension praxéologique.
L’accent mis sur les acteurs montre quant à lui l’intérêt, d’un point de vue
sociologique et sociolinguistique, d’études sur l’autopromotion et sur les
mécanismes de légitimité, traités à travers les collectifs (Pontille, 2004 ; Olivesi,

3 Avec cette formule emblématique selon laquelle « writing produces biology ».


Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 435

2007). Le risque serait d’envisager le sujet dans son intentionnalité et d’aboutir à


une vision cynique du champ scientifique (Maingueneau, 1992 ; Bourdieu, 2001),
en ignorant les normes qui régulent l’activité et la médiation opérée par les
genres : pour l’analyse linguistique, l’autopromotion est à envisager comme une
exigence des textes à produire plutôt que dans un sens psychologique. La mise
en relation entre les acteurs de la science et le contenu de leur production est
à chercher du côté des formes et des conditions de la production située de
connaissances universelles. Pour les études linguistiques, il peut s’agit d’appliquer
cette démarche à travers les textes d’un auteur ou les échanges d’un groupe
de recherche, autour d’un objet ou au sein d’un champ et l’enjeu est de rendre
possible une prise en compte conjointe du contenu et du contexte, ainsi que du
raisonnement et de la persuasion.

ANALYSES LINGUISTIQUES DU DISCOURS


SCIENTIFIQUE

Différents niveaux de l’analyse linguistique sont concernés dans les études du


discours scientifique. Nous nous centrons ici sur le verbal, en mettant donc de
côté les études sur la pluri-sémioticité que nous avons évoquées précédemment,
et qui soulignent l’importance du visuel dans les modes de raisonnement et les
régimes de la preuve. Notre objectif dans cette partie est de montrer ce que
les analyses linguistiques permettent de dire de l’activité scientifique et de ses
enjeux de connaissance en fonction des niveaux d’analyse concernés (genres de
textes, structure des textes, lexique, énonciation et argumentation).
Les analyses linguistiques du discours scientifique se basent sur le recueil
de données langagières, c’est-à-dire des corpus, qui imposent toujours une
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contextualisation (locuteurs, datation, genres, etc.)4. Il peut s’agir d’approches
quantitatives sur de vastes ensembles de textes ou d’études plus qualitatives,
résultant pour certaines d’une démarche ethnographique menée in situ, au sein
par exemple de réunions de travail entre chercheurs.
Ces analyses s’inscrivent dans des cadres variés et il faut notamment
souligner une ligne de partage entre celles dont l’objectif est la description
linguistique et celles qui, du côté de l’analyse de discours, visent à cerner, à
travers le fonctionnement linguistique, celui des communautés discursives.
Par ailleurs, de très nombreuses études sur le discours scientifique se situent
dans une perspective didactique, pour former à la communication en langue
étrangère (dans les champs du Français sur objectif spécifiques, et de l’English for
Academic Purposes) et à l’écrit académique (Writing in the disciplines, Writing
accross the curriculum, College composition studies, Didactique de l’écrit dans

4 Cette remarque n’est pas valable pour les corpus de texte « tout-venant » qui visent à
caractériser la langue et n’ont donc pas lieu d’être lorsque l’analyse porte sur une sphère
d’activité en particulier et requiert donc un questionnement sur cette dernière.
436 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

l’enseignement supérieur). Au sein des approches didactiques, il s’agit à la fois


d’identifier des patrons linguistiques et d’interroger l’acculturation au monde
académique et l’analyse des pratiques des étudiants et apprentis-chercheurs
s’associe alors à celle des pratiques expertes.

Genres de textes
Soulignons pour commencer que beaucoup d’études prennent comme
entrée un genre spécifique dont elles décrivent un certain nombre de traits.
La sociologie des sciences rejoint les analyses de discours et la didactique en
montrant l’importance de cette notion (par ex., Bazerman, 1988 ; Myers, 1990).
Comme dans toute sphère d’activité, l’activité scientifique se structure en une
diversité d’activités auxquelles correspondent les genres ; tous remplissent ainsi
une fonction spécifique5 qu’il convient de cerner. Les genres sont définis comme
des formes communicatives socio-historiquement construites et relativement
stables à une époque donnée. Ils renvoient à la dimension collective de l’activité
et représentent un héritage dans lequel se moulent nos échanges, mais qui est
amené à évoluer.
L’article de recherche est le genre le plus étudié (Bazerman, 1988)6,
en raison de son statut emblématique dans l’activité scientifique, depuis
l’institutionnalisation de la science jusqu’aux évolutions actuelles qui font de
l’article l’indicateur majeur de la production des chercheurs et de la visibilité de
leurs travaux.
La question de l’évaluation et de la validation des productions est au cœur des
études sur un genre comme la proposition de communication (Barré-de Miniac,
2004 ; Torny & Trabal, 2006) et sur les genres académiques qui servent de
« droit d’entrée » (Bourdieu, 2001, p. 102) dans le champ scientifique et dont la
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description peut permettre de mieux accompagner les apprentis-chercheurs (la
thèse, Bunton, 1999 ; le rapport de soutenance, Dardy, Ducard & Maingueneau,
2002 ; Maingueneau, 2002).
L’intérêt se porte également sur les genres qui interviennent à un second
niveau pour commenter les discours scientifiques, comme les academic book
review (Salager-Meyer et al., 2004) et comptes rendus de lecture (Manzi,
1994), où la question de l’évaluation est de nouveau centrale, ou encore les
dictionnaires d’une discipline (Grossmann & Rinck, 2004), qui se présentent à la
fois comme des discours didactiques et des instruments de légitimation servant
de garant à la communauté.
Certains en appellent à l’étude de genres qui permettraient, plus que l’article,
d’analyser les savoirs en élaboration, comme les carnets de laboratoire et les

5 On pourra ainsi distinguer en premier lieu les genres conversationnels des genres institués
(Maingueneau, 2002).
6 Pour l’article français et en sciences humaines, voir par ex. Poudat, 2006 ; Rinck, 2006
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 437

brouillons (Knorr-Cetina, 1981). Cette dynamique de l’élaboration des savoirs


est également cernée dans une perspective historique, autour des modifications
des formes de publication (Bazerman, 1988 ; Chemla, 1995).
L’écrit est largement privilégié mais les genres oraux permettent de
questionner cet oral travaillé dans l’écrit caractéristique de l’activité scientifique ;
on peut ainsi citer l’exposé scientifique (Miecznikowski et al., 2001), la conférence
et l’academic talk (Rowley-Jolivet, 1998 ; Swales, 2001 ; Mauranen, 2002) ou,
au niveau des pratiques plus informelles, les groupes de discussion scientifique
(Mondada, 2005). Sont ainsi pointées les différences (Carter-Thomas et al.,
2001) mais aussi les relations entre l’oral et l’écrit, par exemple à travers les
supports visuels dans l’exposé oral ou dans le cadre des réunions de travail
entre chercheurs.
Enfin, les discours scientifiques sont définis comme faisant partie des
« discours constituants » (Maingueneau & Cossutta, 1995) au sein de notre
société et un intérêt se manifeste pour l’étude de la circulation intertextuelle
des savoirs à travers les discours de transmission des connaissances (Myers,
1992 ; Beacco & Moirand, 1995). Il s’agit d’analyser la manière dont le discours
scientifique est repris, par exemple, dans le discours académique et notamment
dans les cours magistraux ou encore dans les médias, et d’envisager ainsi la
communication scientifique de manière large (Jacobi, 1999) et en lien avec les
enjeux pointés sous l’étiquette de « science et société ».

Structure
Dans les genres scientifiques écrits et formels, la structure des textes retient
fortement l’attention comme le suggèrent les manuels d’aide à la rédaction. Le
format intitulé IMRD ou IMRAD (Introduction, Matériels et méthodes, Résultats,
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Analyse, Discussion), décrit par exemple par Bazerman (1988) et récemment
par Pontille (2007), fournit un cadre routinisé pour l’écriture des articles de
recherche, et qui a pour spécificité de mimer une démarche scientifique linéaire
et rationnelle, prenant comme point de départ les acquis et les attentes. Ce
modèle ne concerne cependant pas toutes les disciplines : il reste peu répandu
en sciences humaines et sociales (Fløttum et al., 2006 ; Fløttum, 2007). Par
ailleurs, la structure ne se limite pas à ce plan et peut être analysée en termes
de cohésion informative (Toma, 2004), ou de progression thématique et de
marqueurs de cadres discursifs (Fløttum, 2004).
Les différences culturelles (Connor, 1987 ; Lucas, 1994 ; Clyne, 1998) et les
différences entre oral et écrit (Carter-Thomas et al., 2001) dans la structure de
l’information permettent d’étayer les modes de raisonnement dans le discours
scientifique, autour notamment de la part de l’induction ou de l’analogie. Le rôle
des temps verbaux dans la structure des textes (Liddicoat, 2004) révèle quant
à lui comment la démarche de recherche est reconfigurée dans le discours, et
quelle part est faite au narratif ou à la prospective.
438 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

Plus largement, la structure est envisagée en lien avec des fonctions


rhétoriques et pragmatiques. L’intérêt pour les introductions s’explique ainsi
par le fait qu’elles doivent asseoir la légitimité du propos et circonscrire l’objet
de recherche. (Swales, 1990 ; Darian, 1995 ; Delcambre, 2004). Le choix de
parties spécifiques du texte scientifique est révélateur quant aux enjeux de
connaissances abordés. Ainsi l’analyse des titres (Busch-Lauer 2000 ; Haggan,
2004) et des résumés (Melander et al., 1997 ; Dahl, 2000 ; Wable & Holzem,
2004) est-elle privilégiée pour accéder à un condensé de l’information
scientifique. Les sections de résultats, de discussion, et de conclusions (Brett,
1994 ; Lindeberg, 1994 ; Ruiying & Allison, 2003), assez peu étudiées, doivent
permettre d’interroger les épistémologies en jeu, comme l’ont montré par
exemple les travaux sur la place croissante de la partie méthodologique et sa
fonction dans les régimes de la preuve (Bazermann, 1988 ; Licoppe, 1996).

Lexique
Le lexique occupe une place centrale dans les études du discours scientifique.
Le domaine de la terminologie est concerné au plus près, dans une perspective
de traduction, d’extraction des connaissances et de traitement de l’information
scientifique et technique. Il se heurte au problème des frontières entre langue
générale et langue de spécialité. Celui-ci se pose aussi dans les études, moins
nombreuses, du lexique non terminologique, qui regroupe la désignation des
procédures et des outils dans des disciplines variées (par exemple, les termes
comparaison, observation, échantillon) et un lexique abstrait fréquent dans le
discours scientifique mais peu spécialisé (par exemple, dimension, problème, effet)
(Tutin, 2007).
Ce lexique non terminologique est essentiellement étudié dans la perspective
de l’enseignement des langues (Français sur Objectif Spécifique, English for Academic
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Purposes). De multiples propositions sont faites pour le circonscrire : Vocabulaire
Général d’Orientation Scientifique (Phal, 1971), Academic vocabulary List
(Campion & Elley, 1971), Academic Word List (Coxhead, 2000), American
University Language (Praninskas, 1972), University Word List (Xue et al., 1984),
University Language (Biber, 2006), Lexique scientifique général (Pecman, 2004),
Lexique transdisciplinaire (Tutin, 2007 ; Drouin, 2007).
Les besoins applicatifs justifient les approches du lexique non-terminologique
en termes d’inventaires, qui au départ avaient même la tentation d’isoler une
langue propre à la science. Cependant la nécessité de prendre en compte la
polysémie est soulignée, et notamment à travers les genres et les disciplines
(Hyland & Tse, 2007). Dans le même sens, il importe de dépasser l’approche des
mots pris isolément, favorisée par le développement des analyses automatiques
de corpus. Les patrons lexicaux fondés sur des associations privilégiées de
termes (ou collocations) trouvent ainsi leur place, comme faire une hypothèse
ou on peut supposer que) (Drouin, 2007 ; Gledhill, 2000 ; Tutin 2007 ; Williams,
1999). Le lexique est donc traité plus largement à travers une approche
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 439

phraséologique (Pecman, 2004 ; Howarth, 1996) qui montre l’importance des


mots grammaticaux dans l’analyse lexicale. Les entrées sémasiologiques, par les
formes, et onomasiologique, par contenus notionnels ou fonctions rhétoriques,
sont jugées complémentaires dans une perspective didactique.
D’autres études partent du principe qu’au-delà de patrons lexicaux, il s’agit
de mettre à jour les opérations de désignation (Mortureux, 1983), de définition
(Loffler-Laurian, 1983) et de reformulations (Peytard et al., 1984 ; Thoiron &
Bejoint, 1991 ; Lorgen Jensen, 2000). L’enjeu est de cerner les schématisations
à l’œuvre dans le discours scientifique ou à travers ses reprises dans d’autres
discours. De même que pour les patrons lexicaux, le lien entre syntaxe et
sémantique est essentiel et permet de cerner la dimension pragmatique
du discours. M.A.K. Halliday et J.R. Martin (1993) traitent ainsi du rôle des
nominalisations dans la réification des objets de savoir.
Les modes de construction des savoirs sont également au cœur des
approches de la métaphore et de son rôle heuristique. L’intérêt très fort pour
la métaphore s’explique par les débats qu’elle nourrit sur une vision idéaliste
de la raison, ou l’idée de vérités pré-établies et d’un langage transparent. En
analyse des textes et des discours, l’enjeu est de rompre avec la tentation
ontologique des terminologies basées sur des mots-clés pris isolément en tant
que termes « propres », au profit d’études qui restituent à la conceptualisation
et aux savoirs leur dimension dynamique, que ce soit dans les textes d’un même
auteur (Valette, 2006) ou dans l’intertexte d’un champ de recherches et de la
communication scientifique, au sens large proposé par D. Jacobi (1999).

Énonciation et pragmatique
Outre les objets du discours scientifique, l’analyse linguistique interroge aussi
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ses dimensions énonciative et pragmatique, autrement dit le fait qu’on a affaire
à des énoncés universels, que le locuteur y imprime toutefois sa marque, que
le discours est tourné vers un auditoire et qu’il se construit à partir d’autres
discours. Les études qui s’intéressent à ces aspects prennent comme point de
départ des entrées linguistiques ou des fonctions pragmatiques (par exemple
l’évaluation, Moirand, 1995 ; Tognini-Bonelli et al., 2005 ; Vinck, 2007, p. 248).
Au niveau de son mode énonciatif, le discours scientifique se rattache au
discours théorique prototypique tel qu’il a été mis en évidence à partir des
typologies énonciatives de textes (Bronckart et al., 1985). Il se caractérise par
un effacement énonciatif : discours désembrayé et objectivant, il s’autonomise
par rapport à la situation où il a été produit (Philippe, 2002 ; Rabatel, 2004). Il
faut ajouter à cela qu’il a un mode mimétique spécifique, puisqu’il s’agit d’un
discours qui vise le vrai (Bronckart, 1985 ; Rastier, 2005).
L’approche énonciative est particulièrement active et notamment autour
des manifestations pronominales de l’auteur (ou self-mention) et de la part prise
440 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

par le je ou le nous, le on, l’impersonnel (voir par ex. Hyland, 2002 ; Harwood,
2005 ; Fløttum, 2006) ou par l’actif vs. le passif (Tarone et al., 1981 ; Liddicoat,
1992). Le comptage des marques est central, il sert la comparaison entre les
disciplines et les cultures.
L’intérêt pour les pronoms personnels est tout à fait révélateur des débats
évoqués plus haut sur ce que l’on entend par rhétorique. Leur portée heuristique
est en effet limitée et pour le moins datée, lorsqu’il s’agit de prouver, par les
marques personnelles, que le discours scientifique n’est pas entièrement neutre
et objectif. De tels constats donnent lieu parfois à des interprétations qui
dépassent le cadre de l’analyse linguistique : est-il plus humble de dire je ou nous ?
Dire je permet-il d’être plus convaincant ? Dire je peut-il aider le scripteur ?7.
Autre limite plus problématique, la présence de marques personnelles ne
permet pas de caractériser le type de « personne » (Campbell, 1975) auquel on
a affaire dans le discours scientifique.
Le risque est d’entériner une opposition simpliste entre objectivité et
subjectivité, au détriment de l’objectivation et de la prise de position. Aussi
faut-il souligner l’importance d’analyser à la fois les formes de prise en charge
(ou « commitment ») et d’effacement énonciatif (Rabatel, 2004 ; Grossmann
& Rinck, 2004). Par exemple, l’impersonnel ne signifie pas une absence de
positionnement et au contraire même, il peut servir des assertions fortes (par
exemple, dans il est évident que). Les notions souvent citées d’attitude, d’ethos,
d’image de soi, de figure, de posture, de position, d’autorité (Campbell, 1975 ;
Ivanič, 1998 ; Hyland, 2002 ; Delcambre & Reuter, 2002 ; Rinck, 2006), notamment
utilisées dans une perspective didactique, gagnent ainsi à être travaillées dans
leur dimension linguistique, en termes de marques caractéristiques du discours
scientifique. Ces approches ont cependant à déterminer si elles maintiennent
isolées ou non la dimension persuasive du discours (prise au sens d’habileté
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du locuteur à se mettre en scène et à impliquer son auditoire) et la dimension
expositive liée aux objets de savoir8.
Certains phénomènes énonciatifs se révèlent ainsi particulièrement
intéressants pour analyser le statut épistémique des assertions, autrement dit les
nuances (« hedges ») et les renforcements (« boosters ») permettant d’établir
le certain et l’incertain, ou le possible et le probable (Liddicoat, 1997 ; Clemen,
1998 ; Hyland, 1998 ; Koutsantoni, 2004 ; Vold, 2008). À ce titre, les sources
du savoir (d’où le locuteur tient-il ce qu’il dit ?) sont essentielles. Deux vastes
champs abordent cette question dans le discours scientifique : 1) les études de
l’évidentialité (au sens d’« evidentality ») (Grossmann & Wirth, 2007) ; 2) les
études de la citation et des références à d’autres travaux et points de vue.
La citation est abondamment étudiée en raison de son rôle central dans
le discours scientifique et la construction des savoirs. Les mécanismes de

7 Sur ce point, voir le débat « expressiviste » dans les « Composition studies » (Donahue,
2007).
8 Voir la partie « rhétorique de la science ».
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 441

légitimité qui s’y jouent sont abordés en lien aujourd’hui avec la scientométrie à
travers l’autocitation (Hyland, 2003 ; Rakotonoelina, 2006 ; Fowler et al., 2007).
La citation doit être ici comprise au sens de référence avec nom d’auteur et
date car la citation au sens strict est rare. Comme le montrent les travaux se
basant sur le discours rapporté et la polyphonie (Boch & Grossmann, 2002 ;
Breivegga et al., 2002 ; Grossmann, 2002 ; Fløttum et al., 2006 ; Rinck, 2006), les
références à d’autres travaux empruntent des modes variés, englobants comme
quand il s’agit de désigner un champ (les études sur) et parfois même allusifs (il a
été montré que, on sait que).
Au-delà de la description formelle, il peut s’agir, comme pour les marques
personnelles, d’étayer les mécanismes de légitimité (Gilbert, 1977) ou de
s’intéresser à la construction des savoirs : le fond commun d’une discipline, la
preuve et la démonstration (Clark & Gerrig, 1990), la diversité des épistémologies
(Bondi & Silver, 2004 ; Fløttum, 2007). À cela s’ajoute un enjeu didactique, car
écrire à partir d’autres textes est une difficulté centrale pointée par les travaux
didactiques.
Les « hedges », les marqueurs évidentiels, les références à d’autres travaux
jouent un rôle important dans la visée argumentative des discours scientifiques.
Celle-ci est traitée dans de nombreuses études (Hyland, 1998 ; Lorgen
Jensen, 2000 ; Tognini-Bonelli et al., 2005 ; Dubreuil, 2006) et y compris en
diachronie (Crombie, 1994). Les travaux anglo-saxons menés dans le cadre des
« College Composition Studies » et de l’« English For Academic Purposes »
sont très productifs à ce niveau, en se rattachant à la tradition de la rhétorique
américaine. Le modèle CARS (« Create a Research Space ») de J. Swales (1990)
sur les introductions d’articles en est un bon exemple : il montre quelles sont les
étapes rhétoriques d’une introduction, qui permettent au chercheur de « créer
une niche » et de souligner le bien-fondé de la recherche qu’il présente.
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Outre leurs perspectives didactiques, les travaux sur l’argumentation
ouvrent à une analyse des relations interpersonnelles, en termes de rituels de
politesse et de polémiques (Myers, 1989 ; Lindeberg, 1998, Salager-Meyer et al.,
2004), et peuvent interroger, à partir des marques de consensus et de conflit,
la stabilité des savoirs acquis et les débats au sein d’un champ (Tognini-Bonelli
et al., 2005).
La comparaison disciplinaire est à ce titre tout à fait prometteuse, en
permettant d’analyser les « styles » (Duszak, 1994, 1997) de recherche et la
diversité des modèles épistémologiques. Les disciplines sont ainsi conçues
comme des manières de dire indissociables de manières de faire la recherche et
de manières de penser (Berkenkotter et Huckin, 1995 ; Carter, 2007). L’analyse
linguistique des différences disciplinaires ouvre aussi des perspectives pour
l’étude de types d’approches, par exemple plus théoriques ou plus empiriques
(MacDonald, 1989).
442 Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3

CONCLUSION
Le rôle central du discours dans l’activité scientifique a été mis en évidence dans
le cadre des études sociales de la science et ce constat se rattache aujourd’hui
à celui de l’importance du discours pour l’étude de la cognition et de l’action
humaine. Contrairement à l’analyse de la langue, les analyses du discours
envisagent la langue à travers les pratiques sociales et culturelles où elle est
en usage et mettent en particulier l’accent sur la dimension intersubjective du
discours et sur le sens comme négociation.
L’analyse linguistique des discours scientifiques peut se porter sur des entrées
formelles ou sur des fonctions pragmatiques. Elle a pour intérêt d’identifier
des patrons récurrents (comment formuler une hypothèse ? Par quels moyens
linguistiques asseoir la légitimité de ses propos ?). Par ailleurs, lorsque son objet
est le discours, elle permet d’étayer, à travers le fonctionnement linguistique, les
questions propres aux études de la science sur les dimensions institutionnelles,
sociales et cognitives de l’activité scientifique et les normes qui la régulent.
L’analyse linguistique du discours scientifique est appelée à intervenir dans
des domaines porteurs, comme la scientométrie, qui traite de la qualité et de
la visibilité des productions notamment à partir des citations, la recherche
documentaire pour la cartographie de l’information scientifique, la didactique,
avec pour objectif de développer des aides à la lecture et à la rédaction en
langue maternelle et en langues étrangères. Ces différents domaines interrogent,
chacun à leur manière, la mise en relation entre la matérialité linguistique et
sémiotique du discours scientifique et ses enjeux de connaissance ; cette mise
en relation peut être appréhendée de diverses manières et c’est ce que nous
voudrions montrer en guise de bilan.
Une première opposition peut être signalée entre les approches qui
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envisagent les connaissances en termes statiques et celles qui sont attentives à
la dynamique de leur construction. Ainsi, l’objectif d’établir une ontologie des
connaissances à partir d’une extraction de concepts dans les textes ne doit pas
masquer la diversité des « cultures » nationales ou disciplinaires, la diversité
des usages d’un même terme et des réseaux de sens dans lesquels il est pris
ou à l’inverse la pluralité de concepts utilisés de manières parfois très proches.
L’analyse des concepts dans les textes et dans l’intertexte plutôt qu’à travers
des termes pris isolément est à ce titre heuristique.
Une autre dimension sur laquelle doivent se positionner les études est
celle de l’échelle à laquelle sont observées les formes de la production
scientifique. Les interactions ordinaires entre chercheurs sont particulièrement
intéressantes pour cerner la production située et collective de connaissances
mais le fait de l’aborder de manière locale ne permet pas d’analyser par exemple
la construction des consensus de manière plus globale, dans un champ et dans
le temps. Il importe donc de combiner plusieurs approches quant aux réseaux
de textes et d’acteurs pris en compte.
Revue d’anthropologie des connaissances – 2010/3 443

Enfin, une question commune aux approches rhétoriques et didactiques est


de savoir si la description linguistique rend compte de la construction du savoir
ou se centre sur son exposition comme étape spécifique, découplée en quelque
sorte de la première. Les deux courants « writing accross the curriculum »
and « writing in the disciplines » dans le cadre des « composition studies » aux
États-Unis se distinguent sur ce point : la formation à l’écrit est mise en œuvre
de manière transversale tout au long du parcours de l’étudiant, ou comme une
formation interne à la discipline, indissociable de ses manières de faire et de
penser. L’écrit est ainsi conçu comme mode d’accès au savoir (Dabène & Reuter,
1998) et l’idée est qu’une meilleure prise de conscience du fonctionnement
linguistique du discours scientifique peut servir de véritable outillage à la pensée
et à l’activité de recherche.
En somme, dans les multiples approches dont le discours scientifique fait
l’objet, il peut être envisagé comme la trace de l’activité cognitive et épistémique,
ou, dans une perspective constructiviste, comme un instrument qui la configure.
Les analyses de discours invitent à coupler les deux pour étudier comment des
inscriptions et des énoncés ordinaires répondent et contribuent à des modes de
construction et de validation du savoir qui fondent sa scientificité.
Le discours est ainsi à même de fédérer des recherches interdisciplinaires
sur l’activité scientifique, son statut et sa fonction dans la société. En quoi les
contenus de la production scientifique et les conditions de véridiction évoluent-
ils face à la recherche de crédit(s) ? De quelle manière la science joue-t-elle un
rôle face au relativisme croissant, alors que les débats qui l’animent mettent
parfois en péril l’existence d’un savoir universel ? Comment s’opère le lien
entre l’épistémologique et l’éthique dans le positionnement de chercheurs et
de champs de recherche face à des demandes sociales controversées, où le vrai
n’est plus seulement ce qui est, mais ce qui doit être ? Les discours produits
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par des chercheurs et les discours dans lesquels circulent les productions
scientifiques ou qui les prennent pour objet pourraient permettre d’étayer ces
réflexions, par exemple à travers la question de savoir ce qui, dans ces discours,
sert l’administration de la preuve.

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Fanny RINCK est maître de conférences en Sciences du Langage


à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Elle est rattachée au
laboratoire MoDyCo (UMR7114, CNRS-Paris Ouest). Ses activités de
recherche et d’enseignement portent sur l’analyse de discours et l’écrit,
avec un intérêt spécifique pour les textes académiques.

ADRESSE : MoDyCo
Université Paris Ouest
200, avenue de la République
92001 Nanterre Cedex
COURRIEL : fanny.rinck@u-paris10.fr

ABSTRACT: LINGUISTIC ANALYSIS OF KNOWLEDGE ISSUES IN


SCIENTIFIC DISCOURSE. A LITERATURE REVIEW.

The litterature review presented here is aimed to provide a back-


ground for linguistic analysis of scientific discourse (and/or aca-
demic discourse) and its knowledge issues. It is first shown how
science studies have been interested in analysing scientific activity
through the signs and texts it produces. The second part focuses
on the linguistic analysis of scientific discourse and what it can say
about the scientific activity. In the conclusion are discussed the
various ways to adress knowlede issues of scientific discourse.

KEYWORDS : Scientific discourse – Academic discourse – Social


studies of science – Semiotics – Rhetoric of science – Composition
studies – Writing programs
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RESUMEN : ANÁLISIS LINGUÍSTICO DE LOS ASPECTOS COGNITIVIS
DEL DISCURSO CIENTIFICO

El objetivo del artículo es aportar elementos para el análisis lin-


güístico de los aspectos cognitivos del discurso científico, a partir
de los trabajos existentes. En primer lugar muestra como los es-
tudios de la ciencia han puesto en evidencia el interés de analizar
la actividad científica a través de los signos y textos que produce.
En segundo lugar se centra en el análisis lingüístico del discurso
científico y en lo que es capaz de expresar la actividad científica
así como la manera como ésta se construye a través del discurso.
En la conclusión se presentan la s diferentes formas de enfocar los
aspectos cognitivos del discurso científico.

PALABRAS-CLAVE : Discurso científico – Estudio social de la ciencia


– Semiótica – Retórica de la ciencia – Composición de estudios –
Didáctica de la escritura

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