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SÉANCE 1
Espace réel / espace figuré ; la représentation
JE SAIS DÉJÀ
En regardant ce qui unit les éléments à l’intérieur d’un espace, on perçoit sa réalité et parfois, cette perception est per-
turbée par des effets plastiques. Tu en as déjà expérimenté un aspect avec la photographie qui permet de donner l’illusion
que quelqu’un est tout petit alors qu’il est plus loin. Cette particularité concernait davantage les éléments figurés, nous
allons maintenant nous attacher à la représentation de l’espace lui-même.
Imagine l’intérieur d’une fusée : l’espace habité par les cosmonautes semble réduit car il les enferme littéralement.
Il leur est impossible de sortir et le volume attribué à chacun est d’autant plus faible que la cohabitation dure long-
temps ! À l’inverse, une personne isolée au milieu du désert bénéficiera d’un espace beaucoup plus vaste… En réa-
lité, ce qui détermine ici la taille de l’espace est donc le rapport entre ce qu’il contient et son volume : si l’on emplit
le désert de millions de personnes, l’espace semblera trop petit.
De cette situation découle un certain nombre de notions en binôme : vide/plein ; saturé/espacé ; ouvert/fermé ;
occupé/inoccupé ; libre/étouffé ; intérieur/extérieur ; grand/petit ; etc.
JE RETIENS
En jouant sur des éléments plastiques propres à la perception de l’espace (échelle, dimensions, saturation, cou-
leurs, lumière, etc.) le trompe-l’œil fait douter le spectateur des limites du réel.
SÉANCE 2
Espace réel, espace figuré ; la présentation
JE SAIS DÉJÀ
Figurer l’espace, cela signifie le représenter. Cela signifie également « donner une image de l’espace ». « Donner une
image de l’espace », peut donc vouloir dire « l’interpréter » puisque celle que donne l’artiste est nécessairement subjective,
ce qui peut perturber le spectateur. En tout cas, figurer l’espace, cela veut dire ne pas utiliser l’espace réel.
Et pourtant…Quand un artiste contemporain souhaite perturber la perception de l’espace du spectateur, il peut le
faire en dehors des moyens conventionnels et notamment utiliser l’espace réel pour créer une installation. Il peut
s’inviter dans le registre de l’humour (nous avons déjà noté que cela fait partie des modes créatifs actuels).
SÉANCE 3
Espace construit et aménagé
Ce que l’on appelle « espace construit et aménagé » implique deux directions : les bâtiments
et ce qu’ils contiennent (les murs mais aussi les ouvertures et le mobilier). Parmi ceux qui
travaillent à l’aménagement et à la construction de notre espace, il faut citer les architectes
dont c’est précisément le métier. Avant de réaliser une construction, ils doivent montrer
aux commanditaires (= ceux qui vont payer) à quoi va ressembler le bâtiment. Pour cela, ils
utilisent des dessins, plans, perspectives, infographies en « 3D », etc.
Ce qui est le plus efficace pour communiquer un projet bâti est la maquette (= reproduc-
tion à une échelle inférieure). Elle permet de montrer les proportions, les jeux de formes
et de matières et parfois les couleurs. Néanmoins, si cette maquette est détachée du
contexte, elle ne permet pas d’en comprendre l’échelle.
Peux-tu imaginer, en regardant la maquette reproduite ici, quelle sera la taille réelle
du bâtiment ?.. C’est impossible car il n’y a aucun élément en relation avec elle. Pour
cette raison, son auteur, l’architecte Jean Nouvel, a réalisé une infographie simulant la
position du bâtiment dans son environnement. Grâce à celle-ci, on peut comprendre ce
que signifie la maquette.
JE SAIS DÉJÀ
Ici, l’échelle est compréhensible grâce à des éléments que tu as étudiés :
des humains au premier plan permettent de repérer leur taille dans le
décor, la perspective atmosphérique donne l’idée de la profondeur qui est
renforcée par une perspective très linéaire. La lumière indique les volumes
et le rapport entre eux par un jeu d’ombres, les couleurs indiquent des
reflets qui suggèrent des matières… Tout ceci est réalisé par l’ordinateur
qui prend le relais des constructions traditionnelles parfois fastidieuses en
créant des dégradés, des camaïeux et des contrastes colorés.
La maquette est un élément très important pour jouer sur la représen-
tation spatiale, notamment en figurant des constructions. C’est pour-
quoi de nombreux artistes contemporains en utilisent.
Pierre Huyghe est l’un d’entre eux. Pour une exposition récente, il a
réalisé des autoportraits sculptés sous forme de marionnettes de
diverses tailles et a imaginé le décor à la même échelle réduite. Ce
décor est une maquette qui représente le Département des Beaux-
Arts de l’Université de Harvard, conçu par le grand architecte Le
Corbusier.
Huyghe a conçu une petite vidéo de 24 minutes dont tu vois ici la
reproduction d’un photogramme (= image fixe extraite d’un film).
Son titre est It’s not a time for dreaming (« Ce n’est pas le moment
de rêver »), pour l’exposition « Celebration Park », 2004, Musée d’Art
Moderne de la Ville de Paris). Sa marionnette tire les ficelles d’autres
marionnettes, encore plus petites que lui : l’une représente Le Corbu-
sier, l’autre représente à nouveau Pierre Huyghe. — It’s not a time for dreaming, Pierre Huyghe
JE RETIENS
La maquette est un moyen de construire un projet en réduction. Elle permet de comprendre l’échelle d’une
construction à condition d’être mise en relation avec d’autres éléments. Ce sont essentiellement les architectes
qui les utilisent.
En cliquant sur ce lien, tu te rendras sur la galerie Marion Goodman. Elle présente les œuvres d’artistes contem-
porains importants, parmi lesquels Pierre Huyghe : http://www.mariangoodman.com/