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B.a.-Ba de La Relation Client (Frédérique Guénot, Georges Martin)
B.a.-Ba de La Relation Client (Frédérique Guénot, Georges Martin)
A-BA
DE LA
RELATION CLIENT
[PARTIE I]
PRIX, PRODUITS, OBJECTIFS : LES PREMIÈRES
OBLIGATIONS
1- Un bon produit
L’acheteur acquiert-il un outil ou une solution ?
Le produit doit répondre aux spécifications
j Peu importe la provenance du produit (Japon, Chine… ou ailleurs)
j La fiabilité du produit est essentielle
j Modularité et polyvalence sont des plus
Une bonne documentation est bienvenue
j Une documentation facilement accessible
j Une documentation à jour, et correctement rediffusée
Chaque société est capable d’améliorer son produit
j Évolutivité indispensable
j Attention aux nouvelles versions
j La régression n’est pas admise
Inutile de proposer un produit ou une prestation prématurément
4- Être à l’écoute
L’écoute commence par la présence
Empathie, le maître mot
j Comprendre le métier de l’autre
j Respecter les procédures des marchés publics
j Noter les moments importants de la vie de l’entreprise
j S’informer de ses projets prioritaires
j Identifier le moment de son intervention
j Le respect du règlement intérieur
Privilégier les axes où la valeur ajoutée est la plus forte
Le bon moment d’agir : inutile d’intervenir à contretemps
Ajuster ses propositions à la réalité des besoins
5- Savoir progresser
Se positionner en amont de sa démarche
Le devoir de conseil
j L’importance de garder les pieds sur terre
j Savoir faire simple
Apporter du confort au top management, pas de nouveaux sujets de
préoccupation
Rester modeste
Être proactif
Savoir construire de vraies propositions
[PARTIE II]
ÉVOLUER DANS UN UNIVERS CONCURRENTIEL
1- La libre concurrence
Apprendre à se connaître
j Connaître ses points forts
Pourquoi a-t-on choisi ce fournisseur ?
j Un bon outsider a toutes ses chances
j Le marché a besoin de challengers
Savoir rester soi-même
j Éviter de changer de stratégie
j Savoir prendre des risques à bon escient
j Comprendre quels domaines vous sont ouverts
Cohabiter avec la concurrence
j La respecter dans votre communication
j La respecter dans les faits
[PARTIE III]
DES COMPÉTENCES À DÉVELOPPER
1- Être dynamique
Être combatif !
j Vendez, n’attendez pas qu’on vienne vous acheter
j Ne ratez pas les opportunités
j Les entreprises apprécient les fournisseurs ayant du succès
Sortir des sentiers battus !
j Cultiver son réseau
j Spécialiser ses vendeurs
j Attention à ne pas donner l’impression de vivre sur ses acquis
Être réactif !
j S’impliquer dans la réussite du client
j Répondre rapidement au client
2- Savoir s’adapter
Être moteur du changement
j Pas de rigidité inutile
j Aider son client à surmonter ses contraintes
Peu importe le fonctionnement du fournisseur
j Peu importent les outils que le fournisseur utilise
j Disponibilité, réactivité et pertinence
j Une démarche qualité (certification ISO) est une garantie
Ne pas se tromper de cible
4- Mieux communiquer
Le fond
j Mettre en évidence ses orientations stratégiques
j Éviter les mauvaises surprises
Le canal
j Prendre en main sa communication
j Être attentif à la communication de crise
j Le crédit des commerciaux
j Trois types d’interlocuteurs
j Maîtriser intelligemment courriers et mails
La fréquence
j Rien n’est pire qu’un silence prolongé
j Un effort constant dans la communication
[PARTIE IV]
STRUCTURER SA DÉMARCHE
À L’ORIGINE DU PROJET
Lorsque nous avons fondé la société Storqua, en 1994, nous sommes
partis d’un constat simple : dans le monde capitaliste dans lequel nous
vivons, l’entreprise n’a qu’un seul et unique objectif : réaliser du profit.
Or la seule garantie de la génération de ce profit est la réalisation d’un
chiffre d’affaires permettant de couvrir l’ensemble des dépenses.
Malheureusement, ni l’entrepreneur, ni le personnel ne décident du
niveau de chiffre d’affaires de l’entreprise. Le seul et vrai décideur, c’est
le client ! Une réalité dont j’avais déjà largement pu mesurer les
contours lorsque j’étais chef d’entreprise en Grande‐Bretagne. À cette
période, j’ai pu apprécier l’importance de la relation du dirigeant avec
les décideurs des entreprises clientes et compris la puissance de ce lien,
et surtout son impact sur les résultats de l’entreprise… Tout est parti de
là, de cette conviction de la méconnaissance de la clientèle par les
entreprises.
Nous avons ensuite choisi d’abord de limiter notre champ d’action au
domaine dont nous maîtrisions la réalité : celui des relations
commerciales entre entreprises, ce fameux b to b ou « business to
business » de nos frères anglo-saxons. Puis nous avons développé une
prestation permettant de prendre la mesure de la qualité de la relation
des entreprises avec leur propre clientèle et d’en tirer une analyse
stratégique. Nos conclusions et recommandations devaient leur
permettre de décider de plans d’actions visant à améliorer les profits
dans un délai très court.
Notre prestation s’est alors décomposée en plusieurs étapes : dans un
premier temps, il s’agissait, pour nous, de développer un mécanisme
d’approche des interlocuteurs permettant d’identifier chez le client les
responsables intervenant dans la relation avec le ou les fournisseurs. Il
fallait ensuite mener une méthode d’entretien permettant de collecter
toutes les informations quantitatives et qualitatives nécessaires à
l’analyse. Cela ne pouvait se faire sans une méthodologie précise
d’analyse et de synthèse des informations collectées, permettant de les
hiérarchiser et de les contrôler. Enfin, au regard des conclusions, il était
essentiel d’établir une méthode d’élaboration de recommandations.
Nous avons concrétisé cette prestation en l’appuyant sur une
méthodologie précise et structurée. Aussi, le formalisme dans la
conduite de chaque étape a garanti le sérieux de la démarche et limité
considérablement le risque d’erreurs. Ce même formalisme couvrait la
maîtrise de l’ensemble de la relation avec le client, de la première prise
de contact à la soumission de la dernière facture. Il en a résulté des
milliers de rencontres, toutes aussi enrichissantes les unes que les
autres…
L’ouvrage présente ainsi les résultats de quinze ans d’enquêtes que
nous avons menées sans trahir nos engagements d’absolue
confidentialité. Puisse-t-il permettre à ceux qui le liront, aux chefs
d’entreprises, aux responsables de divisions et de services, aux
ingénieurs commerciaux comme aux techniciens et aux administratifs
de mieux prendre en compte les impératifs fondamentaux d’une
organisation commerciale qu’ils conduisent ou à laquelle ils
contribuent.
[PARTIE I]
PRIX, PRODUITS,
OBJECTIFS :
LES PREMIÈRES
OBLIGATIONS
1- UN BON PRODUIT
Dans tous les secteurs d’activité existe un marché des échanges de
biens et services entre entreprises. C’est sur cela que nous avons
focalisé nos études pendant quinze ans. Ce marché met en présence
des organisations de toutes tailles qui proposent des matières
premières, des biens intermédiaires, des produits finis ou des
prestations à d’autres entreprises ou administrations. Ces dernières les
utilisent pour leur propre fonctionnement ou les incorporent à leur tour
dans leur production pour les vendre à d’autres entreprises ou à des
consommateurs.
Les circuits de distribution utilisés par ces organisations sont multiples,
directs ou indirects, et s’internationalisent de plus en plus. De fait, le
rôle des intervenants sur ce marché n’est jamais définitif : il n’est pas
rare que le fournisseur soit aussi le client de son client, ou
temporairement partenaire de son compétiteur.
Avec les progrès technologiques et l’augmentation du niveau des
exigences des différents intervenants, les offres se complexifient et
évoluent. Parallèlement, les compétences mises en œuvre deviennent
chaque jour plus pointues. Tant et si bien que les acteurs d’aujourd’hui
ne sont pas assurés de jouer le même rôle demain.
Aussi, définir une offre n’est pas simple. La nature même des produits
proposés s’est transformée : autrefois simple matière première, hier
composants de base, ce que proposent les entreprises aux autres
entreprises est plus composite que jamais. De plus, la nature de la
prestation a changé : de la simple livraison d’un objet, nous sommes
passés à la fourniture d’un ensemble dont la qualité conditionne le
succès de l’acheteur sur son propre marché. Cela transforme largement
les obligations contractuelles du fournisseur, au-delà même des
implications légales, au demeurant de plus en plus lourdes.
Les missions que nous avons conduites au cours des quinze dernières
années nous ont confirmé ce que nous ressentions auparavant : l’acte
d’achat au sein des entreprises devient de plus en plus stratégique. Une
réalité qui s’était déjà traduite dans le vocabulaire : dès le début des
années quatre-vingt, le vocable de « direction d’achats » s’efface sous
celui de « direction des approvisionnements ». Et dix ans plus tard, une
nouvelle signification, plus noble, est rattachée au terme de logistique,
dont les achats deviennent un sous-ensemble.
Nous avons ainsi observé que la proportion des approvisionnements
dans le coût de production des entreprises a augmenté, mais aussi que
la nature des achats différait, le marché le plus caractéristique étant
celui de l’automobile. De l’achat de simples composants (jantes, tôles,
interrupteurs), nous sommes passés à l’approvisionnement de fonctions
entières (des sous-ensembles, des systèmes), en incluant parfois leur
conception.
La contribution des fournisseurs a elle-même commencé plus tôt dans
le cycle d’élaboration du produit : ils interviennent de moins en moins
dans la définition des spécifications des produits approvisionnés. De
fait, les attentes des clients à l’égard du fournisseur se sont modifiées.
Ce dernier doit désormais apporter une prestation de fabrication, mais
aussi de marketing industriel, de veille technologique et de conseil. On
s’attend aujourd’hui à ce qu’il apporte une valeur ajoutée bien plus
importante qu’il y a vingt ans.
Le produit doit répondre aux spécifications
Il n’existe pas de concept moins universel que celui de la satisfaction de
la clientèle. Qui peut prétendre d’un produit (ou d’une prestation) qu’il
est bon ? Il n’y a pas d’absolu. C’est une évidence que nous avons
vérifiée au cours de toutes nos missions. Chacun a son propre système
de valeurs, qui évolue dans le temps et varie selon les circonstances. Ce
n’est une surprise pour personne, tout le monde s’accorde à dire que la
satisfaction de la clientèle doit être entretenue quotidiennement, car le
crédit d’un fournisseur se perd rapidement alors qu’il est très long à
construire. Nos interlocuteurs nous ont enseigné cette modestie, et très
peu se sont posés en censeurs du travail des autres.
Chacun, lorsqu’il fait une appréciation, met en jeu un système
complexe de références. Certaines lui sont propres (on pourrait croire
que c’est une affaire de goût), d’autres sont intimement liées à sa
culture. Aussi, nous avons constaté que les appréciations de nos frères
gaulois étaient plus intransigeantes que celles d’autres professionnels,
dans une proportion que nous évaluons en moyenne à 15 % de
sévérité supplémentaire exprimée. Les références sont bien souvent
liées aux perspectives professionnelles : chacun donnera plus de poids à
tel ou tel critère, valorisera davantage tel aspect. Plus concrètement, un
financier ne mesure pas un produit ou une prestation au même aulne
qu’un ingénieur.
N’en déplaise aux esprits chagrins, nous n’avons pas trouvé dans nos
entretiens de montée d’un patriotisme économique qui s’exprimerait
dans une préférence donnée aux fournisseurs locaux. S’approvisionner
auprès d’une société étrangère ou de sa filiale, acheter des produits
venant d’ailleurs, accepter que des prestations soient rendues par des
professionnels venant d’autres horizons ne choque pas nos
interlocuteurs, dès lors que les exigences de résultat sont satisfaites et
la communication facile.
Le monde économique s’ouvre chaque jour davantage au monde
extérieur et il semble que personne n’accepterait plus de compromettre
l’atteinte de ses propres objectifs pour la sacrifier à des principes d’un
autre âge. À l’inverse, il ne faut pas conclure que l’exotisme autorise
des manquements aux exigences : tous nos interlocuteurs indiquent
attendre d’un fournisseur – quelle qu’en soit l’origine – d’être en
mesure de garantir le même niveau de service (ponctualité, qualité,
flexibilité) qu’un concurrent local. Rien ne lui interdit d’ailleurs de
s’entourer de partenaires distributeurs à la hauteur des attentes de son
marché.
Qui n’a jamais été confronté à une notice proposant des croquis ou des
photographies se rapportant à un ancien modèle, ou à un produit
équipé d’options non commandées ? Nombreux sont les cas de clients
qui expliquent que la documentation fournie avec la livraison initiale ne
correspond pas au produit livré, ou dont les mises à jour sont
distribuées de façon aléatoire : quelle utilité peut trouver un directeur
des opérations à la notice de programmation correspondant à la
dernière version de logiciel d’un routeur de télécommunications alors
que le responsable de la sécurité du réseau lui-même n’en est pas
informé ?
« Ne restez pas sourds aux appels de vos clients ! » Ceci n’a rien d’une
boutade. En particulier, les utilisateurs les plus expérimentés des
solutions logicielles du marché les adaptent à leurs besoins particuliers.
Cela leur évite de programmer l’ensemble d’une application et leur
économise la modification des procédures ou des pratiques internes
antérieures. Mais il n’est pas rare qu’une nouvelle version du logiciel à
partir duquel ils ont développé leur application spécifique remette en
cause le fonctionnement de cette dernière, qu’ils sont contraints de
remettre à jour ou, plus grave, d’abandonner. Ceci représente des
surcoûts non négligeables, d’autant que ces addenda sont rarement
bien documentés. Ils nous ont ainsi exprimé leur souhait d’être
informés de la nature et de la portée précise des modifications
apportées dans les nouvelles versions, ce qui est malheureusement très
rare. Une donnée indispensable à titre préventif, soit pour permettre
aux utilisateurs de se préparer au pire, soit pour faire l’économie d’une
mise à jour qui leur apportera plus d’inconvénients que d’avantages.
Ceux que nous avons rencontrés ont souligné l’attention qu’ils portent
désormais aux prix des accessoires nécessaires consommés au cours du
cycle du produit. Se méfiant des dérives toujours possibles sur ces
aspects, nous avons ainsi constaté une nouvelle exigence : celle de
l’engagement non seulement sur les tarifs actuels de ces frais annexes,
mais aussi de leur probable évolution.
Quelle ne fut pas notre stupéfaction d’apprendre que les offres et les
tarifs de nos mandants étaient souvent incompréhensibles ou
incohérents ! Il faut vraiment éviter les épisodes fâcheux au cours
desquels un commercial revient vers son prospect en catastrophe retirer
un document remis pour le remplacer par un autre plus récent, ou les
séances d’exégèse permettant de reconstituer le jeu de piste qui a
permis d’aboutir au niveau de prix proposé : tarif de base, accessoires
obligatoires, options recommandées et formule d’indexation (remise
sectorielle, remise pour volume, remise exceptionnelle…). Sans
compter les classiques erreurs de numéro de référence, les
nomenclatures décalées, ou encore, l’absence de table des matières…
Pour servir ces clients, ils ne sont pas seuls. Ils ont aussi, sur leur propre
marché, des concurrents de toute nature. Or la fourniture ou la
prestation de nos mandants est souvent primordiale dans la
détermination de leur compétitivité. Il n’est donc pas anormal qu’ils
demandent que leurs fournisseurs deviennent non seulement
d’excellents servants, mais des adjuvants de celle-ci. Désormais, les
fournisseurs se voient imposer de nouvelles exigences. On attend d’eux
une nouvelle proactivité à tous les niveaux de la relation : dans la
conception de leur offre, dans les recommandations aux usages qui
peuvent en être faits, dans la délivrance de celle-ci et enfin lors de la
délivrance des services qui l’accompagnent.
j Un développement en chaîne
La valeur ajoutée
Les entreprises sont des organismes vivants. La vôtre n’est pas la seule
à traverser des périodes de crise et de transformation. Celles de vos
clients aussi. Ces modifications provoquées ou subies ont souvent un
impact direct sur les relations avec les fournisseurs des entreprises :
changements de périmètres, de responsables, modification de la portée
des projets, changement de portages, révision des règles de gestion,
l’entreprise est toujours en mouvement. Il s’agit pour vous de prévenir
ces évolutions et d’en tirer parti. Plus tôt vous serez informé de l’impact
d’une modification de périmètre juridique par exemple sur le
déroulement des projets au succès desquels vous contribuez, plus vous
augmenterez vos chances de rester un partenaire privilégié et crédible.
Sans évoquer les désagréments de moindre importance que peuvent
induire des négligences dans ce domaine, comme celles liées au non-
règlement de factures destinées à une entité juridique disparue…
(Nous en avons observé quelques-uns avec incrédulité !)
Rien ne sert de persister dans les voies où d’autres sont meilleurs que
vous, sauf si vous êtes en phase de démarrage et prêt à assumer les
conséquences de vos erreurs d’apprentissage. À quoi bon lutter si vous
n’êtes pas convaincu que votre prestation sera la mieux adaptée aux
objectifs de votre client au moment où vous lui proposez vos services ?
À générer une contre‐référence ? Aussi, autant prévenir son
interlocuteur des meilleurs cas d’emploi de son savoir-faire : il vaut
mieux préférer l’excellence à l’universalité. Il est stratégique de savoir
où vos clients vous positionnent, à la fois pour identifier les domaines
dans lesquels il vous sera plus facile de convaincre, mais aussi pour être
en mesure de corriger des perceptions erronées, ou incomplètes de vos
qualités. Et n’oubliez jamais qu’il faudra démontrer la pertinence de vos
affirmations.
Encore une évidence que l’on aimerait éviter de rappeler. Mon grand-
père disait qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Sauf erreur,
votre client ne commandera que ce qui contribue à ses objectifs. On a
trop souvent vanté les mérites des commerciaux qui arrivaient à
arracher des commandes fabuleuses, mais l’expérience prouve qu’ils
renouvellent rarement leur exploit. Jouer dans la durée permet au client
d’atteindre ses objectifs tout en créant un lien pérenne. Mais il convient
de ne pas abuser de la situation : tout procédé artificiel – organisation
de la pénurie, livraisons par quantités minimales, imposition d’options
inutiles – peut être reproché par la suite, explicitement ou non. Pour
durer, il s’agit de respecter ses partenaires, c’est la seule vraie attitude
qui permette le maintien de sa rentabilité.
5- SAVOIR PROGRESSER
Il est des moments privilégiés dans la vie d’une entreprise : celui où
l’usage de son produit ou de ses prestations par ses clients donne à ces
derniers un avantage compétitif décisif. En une douzaine d’années
d’exercice, nous n’avons constaté ce phénomène vertueux qu’à deux
ou trois reprises (à l’exception de nos propres clients, bien sûr, qui ont
toujours mesuré l’avantage que nous leur donnions !). Nous avons pu
observer les progrès que permettaient de réaliser certaines applications
informatiques devenues des standards.
Le devoir de conseil
Une telle démarche est bien évidemment plus facile à entreprendre
dans le cas d’une clientèle déjà existante. En ce cas, elle n’en est que
plus nécessaire, et rares sont les fournisseurs qui observent ces
recommandations. Devenir le conseiller particulier de son client n’est
pas une position que l’on acquiert dès le premier jour. De même, il faut
bien garder à l’esprit que la nature et la portée du conseil attendu
peuvent être graduelles. Il est alors possible de commencer par un
service de base, l’assistance à l’usage de produits déjà acquis, puis
enrichir sa prestation par l’accompagnement de la configuration des
solutions utilisées. Cela peut ensuite s’étendre à la recommandation
d’actions correctrices avant d’aboutir à l’établissement de plans
stratégiques d’ensemble. Dans les cas les plus sophistiqués, les clients
souhaitent disposer (à temps plus ou moins complet) d’experts
capables de jouer un rôle à mi-chemin entre le prescripteur et le garde-
fou, ayant pour mission d’éviter au client auquel ils sont attachés (et
dont celui-ci accepte de rémunérer la prestation) les erreurs majeures et
de suggérer les actions les plus efficaces. À retenir toutefois que la
crédibilité de tels intervenants se fonde sur leur expérience, leur
connaissance de situations semblables dans des contextes différents, et
surtout, dans leur capacité à aider leur client à faire un benchmarking
intelligent, expérimental, éloigné de tout dogmatisme.
Être concret
Ceux que nous avons rencontrés, qui ont investi de leur temps pour
nous expliquer leurs attentes, ont les pieds sur terre. Ils raisonnent en
termes concrets, parlent de ressources, de dépenses, de procédés, et
surtout de résultats, de retour sur investissement. Ils exigent que leurs
fournisseurs aillent droit au but, sans fioriture, avec des mots simples,
des étapes clairement décrites, des évaluations pratiques, et surtout
une réelle mise en évidence des opportunités et des risques.
Rester modeste
Voilà un rappel à l’ordre que nous n’imaginions pas possible en
commençant nos études. Il nous a pourtant souvent été rappelé à plus
d’un titre. Il faut d’une part rappeler à notre mandant qu’il n’est pas le
seul fournisseur de sa qualité sur son marché : il doit bien rester
conscient que sa prééminence, même si elle est réelle, peut n’être que
passagère s’il ne continue pas à déployer tous les efforts pour
conserver son avantage. D’autre part, même s’il excelle dans son
domaine, il s’agit de lui rappeler avec tact qu’il n’est pas le centre du
monde : toute forme de vanité dans le monde des affaires (comme
ailleurs) est rarement appréciée.
Ces remarques nous ont été communiquées par des responsables très
haut placés dans des organisations prestigieuses pour inviter d’autres
chefs d’entreprise à prendre garde au comportement de certains de
leurs collaborateurs, convaincus que leur appartenance à des
organisations performantes leur permettait d’en tirer une gloire
personnelle alors qu’ils auraient dû au contraire mesurer la chance qui
leur était donnée de se perfectionner eux-mêmes au lieu de se livrer à
de vaines rodomontades.
Être proactif
L’acte commercial est un des plus intelligents qui soit. Il fait appel à de
nombreuses qualités. C’est d’abord une démarche scientifique,
expérimentale qui commence par l’analyse globale d’un besoin et la
recherche des meilleurs moyens pour le satisfaire. C’est aussi une
démarche profondément humaine qui suppose de porter une grande
attention à l’autre, de comprendre ses motivations, ses préférences,
son mode de pensée, ses critères de décision et de prévoir ses
réactions.
C’est enfin une démarche active, qui suppose un grand dynamisme, de
l’opiniâtreté et de la persévérance. C’est aussi une démarche théâtrale,
où il faut mettre en scène l’ensemble de son action, planter un décor,
composer des textes, en prenant garde aux mots et aux rythmes de la
phrase. Que de talents nécessaires !
Je suis toujours surpris de constater à quel point notre culture, pourtant
nourrie de toutes ces qualités, se méfie tant de ceux qui maîtrisent
l’acte commercial. L’une des meilleures preuves de la maîtrise de cet art
est d’être capable d’anticiper l’acceptation de son interlocuteur, et de
ne pas se contenter de travailler sur un simple mode réactif. Car dans
cet art, il ne suffit pas de se montrer bon élève, d’être disponible,
serviable, il faut aller bien au-delà. Pour être au service de son client, il
ne suffit plus aujourd’hui de se contenter de répondre à ses attentes, il
faut être capable de créer un mouvement supplémentaire, être en
mesure de lui permettre d’accélérer les choses, d’aller au-delà de ses
objectifs. Voilà en quoi consiste la vraie proactivité.
Savoir construire de vraies propositions
Quand une entreprise recrute un commercial, elle lui assigne un
objectif fondamental, celui de faciliter la distribution des produits et
des services en catalogue. Elle mesure son efficacité à sa capacité à
atteindre les objectifs en volume et en rentabilité. Elle apprécie
également sa capacité à ne pas compliquer le travail de la structure.
Cependant, les exigences des clients en b to b sont d’un autre ordre
que celles du consommateur final. Ils se satisfont rarement – sauf à
acheter des composants de base standard – des articles en catalogue.
D’ailleurs, ceux que nous avons rencontrés sont en majorité des
responsables qui privilégient les solutions complexes. Ces derniers
insistent sur la capacité de leurs fournisseurs à construire une
proposition qui conviendra le plus précisément à leur besoin et à
l’évolution possible de celui-ci.
ÉVOLUER
DANS UN UNIVERS
CONCURRENTIEL
1- LA LIBRE CONCURRENCE
S’il est une caractéristique de l’économie de marché retenue par nos
interlocuteurs, c’est bien celle de la libre concurrence entre
fournisseurs. Ils entendent la faire jouer en leur faveur. Comment faire
fonctionner la libre concurrence au bénéfice de l’ensemble de la
communauté économique ? Comment rendre possible la candidature
de tous les fournisseurs compétents dans le domaine investigué ?
Comment instaurer des règles équitables entre compétiteurs et
comment permettre au plus efficace d’émerger ?
Apprendre à se connaître
« Connais-toi toi-même ! » conseille le philosophe. C’est à la même
recommandation que les clients invitent leurs fournisseurs. Cette
connaissance doit se situer à plusieurs niveaux complémentaires pour
favoriser le progrès. Il s’agit alors de distinguer l’évaluation objective
des qualités d’une entreprise, de ses produits et prestations et la façon
dont ces derniers sont mis à la disposition du marché. Dans cette quête
de la vérité, les clients ont été unanimement rassurés par la démarche
entreprise par nos mandants que nos missions ont aidés à conduire une
analyse objective du niveau de pertinence comparée de celle-ci. La
connaissance de ses propres caractéristiques n’a de valeur que dans la
mesure où elle permet d’agir, de progresser dans la direction vers
laquelle vos clients souhaitent vous voir tendre. Au-delà de la
connaissance de ses propres qualités, il est fondamental d’avoir
conscience de la façon dont elles sont perçues par le marché. Les pistes
d’amélioration des entreprises n’en seront que plus adaptées. C’est
sans doute dans ce domaine que nos missions ont été les plus utiles à
nos clients.
Voilà qui sonne comme une menace. Il n’y a ici pas d’amertume dans
l’expression de nos interlocuteurs, mais davantage une invitation à
l’adresse de leurs fournisseurs. Ces derniers doivent bien identifier les
raisons pour lesquelles ils ont été retenus. Cela, à plusieurs égards.
D’une part, pour ne pas entretenir d’illusion : il ne faut pas croire que
l’on est le meilleur alors qu’en fait, on est le moins cher, ou que le
concurrent n’est pas en mesure de fournir les produits demandés en
volume suffisant ou dans les délais demandés. D’autre part, il s’agit de
maintenir cette caractéristique distinctive qui justifie ce choix dans la
durée. Enfin, c’est un appel à une grande modestie, un souhait que le
fournisseur comprenne que les raisons qui ont conduit à le retenir sont
provisoires, ou encore que l’écart avec les concurrents est susceptible
d’être remis en question à la moindre faiblesse. En tout cas, il vaut
mieux savoir, pour éviter les mauvaises surprises.
En plus de douze ans d’exercice, nous avons été confrontés une seule
fois à une situation réellement anormale qui nous a amenés à renoncer
à poursuivre notre audit de situation et à inviter notre mandant à
confier le dossier à un juge d’instruction. Cette statistique, si elle est
représentative de la qualité des affaires commerciales conclues en
France, est plutôt rassurante. Elle devrait en tout cas rassurer nos
interlocuteurs sur les pratiques observées par une majorité
d’intervenants sur les marchés. Il n’est pas certain que le client invitant
son fournisseur à dépoussiérer la situation ait voulu faire référence à
des pratiques ou à des individus frauduleux, mais évoquait plutôt des
attitudes révélant un manque regrettable de fair-play. Ce même client
fait état du comportement d’une équipe qui pratiquait une stratégie
systématique d’obstruction à l’égard du remplaçant dont l’arrivée fut
de fait laborieuse. Le cas est extrême et nous avons plutôt été
confrontés à des cas individuels de perturbateurs qui, pour diverses
raisons, mettaient en cause la réussite d’un contrat.
La qualité repose sur des faits. Tous les programmes visant à introduire
la qualité dans une entreprise ont pour but d’arriver à l’objectiver, d’en
fournir des indicateurs et des mesures. Mais l’expérience de tous ces
programmes tend à prouver qu’aucun système sophistiqué ne
remplacera la conscience individuelle et la volonté de chacun de viser à
l’excellence. Ceci est encore plus vrai quand on parle de qualité de
service, parce qu’une part importante de la perception de cette qualité
se fonde sur l’aspect relationnel. L’exigence minimale exprimée à
l’égard des hommes que vous mettez face à vos clients est de trois
ordres.
• Vos intervenants doivent maîtriser vos produits et votre technique,
c’est le minimum. Formez-les (Capitalisez !).
Encore une fois cette demande est de l’ordre de l’évidence, mais force
est de constater que certains fournisseurs ne prennent pas cette
précaution de base. Bien sûr, il y a des explications, sinon des
justifications : la croissance des affaires, le départ ou la promotion de
l’expert en charge, son indisponibilité temporaire. Mais ce que vos
interlocuteurs dénoncent, c’est la négligence, l’imprévision. Trop
d’entreprises envoient des débutants au feu, sans les former
préalablement, ou ne contrôlent pas la qualification des personnes
envoyées chez le client. Vos interlocuteurs vous exhortent à investir sur
vos hommes, parce qu’ils sentent que ceci va les motiver, les rassurer
dans leur action, les valoriser chez les clients, que cette formation va
leur bénéficier directement, et que cela peut garantir une stabilité de la
qualité du service rendu, en facilitant par exemple l’interchangeabilité
des intervenants.
• Ils doivent aussi comprendre notre métier. Mais ils demandent plus.
Que ceux-ci ne maîtrisent pas uniquement vos techniques, mais qu’ils
soient capables de comprendre celles du client, de façon à insérer plus
naturellement leurs interventions dans l’activité de celui-ci, de façon à
satisfaire plus directement ses objectifs.
• Ils ne doivent pas se contenter d’être des hommes de dossier, mais
aussi savoir communiquer. Une exigence de qualité supplémentaire ne
devrait pas vous étonner. Vos clients ont besoin que vos hommes
communiquent, et pas simplement au moment où ils veulent faire
appel à eux. Vos clients ont besoin d’être informés formellement et
informellement, régulièrement en tout cas, de la progression de vos
projets, des réalisations, des obstacles rencontrés, des dispositions
prises pour y pourvoir. Ils exigent de vos hommes rien de plus que ce
que vous exigez vous-même de vos équipes pour contrôler la bonne
marche de votre entreprise.
La stabilité rassure
Dans la plupart des cas, les opérateurs de hot lines ont l’expertise et les
outils nécessaires à la résolution des cas exposés. Il n’est pas anormal
qu’ils soient contraints de faire appel à des spécialistes d’un niveau
d’expertise supérieur au leur, voire à des concepteurs des produits en
cas de besoin. Cela se passe dans la plupart des cas à l’insu des
appelants, que l’entreprise n’a pas l’obligation d’informer de ses
processus internes. Mais tout passage de témoin comporte un risque
d’interruption de service qu’il est indispensable de prévenir. Toute
solution de cet ordre ne passe pas uniquement par la mise en vigueur
de procédures contraignantes mais aussi par la prise de conscience des
experts et des concepteurs. Ces derniers doivent en effet comprendre
qu’ils appartiennent à une chaîne solidaire au service des clients de
l’entreprise.
Tout comme les véhicules, les locaux de votre entreprise peuvent être
considérés comme des luxes aussi inutiles que tapageurs par des clients
plus attentifs que vous à la dépense. Prenez‐garde à votre train de vie :
si certains peuvent être flattés d’être reçus à des adresses prestigieuses
et apprécier la commodité d’un lieu, d’autres peuvent mettre en doute
vos capacités de gestionnaire ou juger que vos tarifs sont abusifs à
votre simple adresse. À l’inverse, ne les inquiétez pas par un trop grand
délabrement de votre environnement. Visez juste.
DES COMPÉTENCES
À DÉVELOPPER
1- ÊTRE DYNAMIQUE
Les impératifs des entreprises s’inscrivent dans des cycles dont la
succession s’accélère et la durée diminue. De façon courante, les
interlocuteurs que nous avons interrogés disposent de moins de temps
pour effectuer les mêmes tâches (si ce n’est plus) qu’auparavant. Il est
alors essentiel que leurs fournisseurs s’adaptent à cette accélération,
l’anticipent et fassent preuve du plus grand dynamisme. Ils pensent que
le fournisseur qui montre le plus de réactivité a plus de chances de
disposer d’équipes dynamiques dans la suite des opérations. Or, la
première impression est souvent fondamentale. Et cela ne libère pas les
acteurs succédant aux vendeurs de devoir faire leurs preuves.
Être combatif !
Soyez présent sur tous les coups, montrez-vous opiniâtre, obstiné,
volontaire. Vous augmenterez vos chances face aux concurrents plus
hésitants, ne faisant pas montre de leur intérêt, ou face à ceux qui
ayant l’impression d’être en terrain conquis, ne se donnent plus la
peine de prouver leurs qualités tant ils sont convaincus de ne plus avoir
besoin de les démontrer.
Être réactif !
On est souvent trahi par les siens. Nous avons constaté que certaines
entreprises pâtissaient des initiatives malencontreuses de certains
responsables qui en quelques minutes arrivent à détruire la toile
savamment tissée par les hommes du terrain. Et voilà que des lignes de
résistance sont enfoncées, des concessions accordées sans contrepartie.
Au point de déstabiliser complètement les interlocuteurs : il nous est
arrivé de constater dans certains cas que des supérieurs hiérarchiques
prenaient des engagements que les ressources de l’entreprise ou les
caractéristiques du client ne permettaient pas de mettre en œuvre,
malgré la meilleure bonne volonté. Aussi, préparez vos chefs avant de
les laisser vous venir en aide !
j Éviter le turnover
Aux yeux de nos interlocuteurs, rien n’est pire que de perdre du temps
avec un interlocuteur qui n’a pas en main toutes les pièces du puzzle. À
quoi bon argumenter et négocier avec quelqu’un qui n’aura pas
l’autorité suffisante pour vous garantir l’engagement que vous
souhaitez qu’il prenne. À quoi sert un ingénieur commercial s’il n’a pas
de délégation suffisante, s’il est constamment contraint d’en référer,
pour toute action, à son supérieur hiérarchique ou à une organisation
fantôme présentée comme ayant tous les pouvoirs (comme la direction
financière par exemple). Ce type d’organisation, ou de retranchement,
conduit vos interlocuteurs à mettre en doute la sincérité de votre
présentation des circuits internes d’approbation. Ils peuvent exiger
d’avoir un interlocuteur plus décisionnaire, ou s’adresser à d’autres
fournisseurs… qui ne leur compliqueront pas exagérément la vie ! Trop
de précaution nuit.
La « positive attitude »
Le fond
Sans surprise, nous avons eu confirmation que les professionnels ont
besoin d’une communication très différente de celle adressée au grand
public. Cette communication doit s’adapter aux besoins spécifiques
d’une clientèle pour laquelle entreprendre une relation commerciale
représente un enjeu quelquefois majeur. La nature et la profondeur de
l’information exigée sont parfois très implicantes pour l’émetteur aussi.
Une communication attentive est aussi le moyen le plus sûr d’éviter des
incidents parfois regrettables.
Nos interlocuteurs nous ont souvent expliqué que le prix n’était pas le
facteur essentiel de choix d’un fournisseur. Ils ont appris à raisonner en
termes d’impact global sur leur productivité des offres des fournisseurs
et de rentabilité globale de leurs projets. Cependant, ils restent
extrêmement vigilants sur les prix, en particulier lorsqu’ils décèlent des
incohérences ou soupçonnent des tentatives de masquage de surcoûts
dans les tarifs qui leur sont fournis. Ils affirment ne pas supporter les
écarts soudains dont ils n’ont pas été prévenus et qui ne leur ont pas
été expliqués.
Le canal
Les clients opérationnels sont ceux qui seront les utilisateurs de votre
produit ou les bénéficiaires de votre prestation. Si vous les satisfaites, ils
deviendront vos alliés objectifs. Leurs objectifs opérationnels priment
leurs objectifs économiques dans une certaine limite. Vous aurez
beaucoup de difficultés à les contacter avant d’être en affaire avec eux.
En revanche, au moment du choix initial, puis tout au long du
déroulement de votre projet, ils demandent une attention régulière et
souhaitent en général un contact direct. Rien ne remplace un entretien
en face à face pour entretenir une relation vivante et efficace pour les
deux parties. Ne négligez pas les séances de formation à l’attention des
utilisateurs finaux de votre offre. Cela permet de faire passer les bons
messages, à condition bien sûr de ne pas être trop ostensiblement
vendeur lors de séances qu’ils payent !
Bien souvent, les responsables des services achats de vos clients sont les
maîtres de la situation, en tout cas ceux qui ont la responsabilité du
suivi de l’ensemble de vos relations avec leur entreprise. La plupart sont
des professionnels aguerris : des professionnels du marketing d’achats
et de redoutables négociateurs. Vous devez prêter une attention
particulière à la qualité de la relation avec eux.
Ils sont les gardiens du temple et conserveront une attitude neutre et
froide à l’égard de tous les candidats. Leurs objectifs sont différents des
précédents : souvent évalués sur leur capacité à générer des
économies, ils vont vous challenger sur ce point. Ce seront vos cibles
privilégiées préalablement aux phases de négociation. Ils ont besoin
d’alimenter en permanence leurs bases de veille marketing. Une fois la
relation initialisée, n’oubliez pas de les renseigner directement et
régulièrement sur tout ce qui peut modifier votre offre, notamment sur
le plan tarifaire. Ne négligez pas, si ce n’est prévu au contrat, de les
tenir informés de l’avancement des projets en cours de déploiement.
Les états-majors
Vous ne les rencontrez pas tous les jours. Ils n’interviennent pas
forcément dans le choix ou dans la relation, mais leur avis compte, ce
n’est pas une nouveauté. Notre expérience démontre qu’il est
fondamental de contrôler régulièrement l’image qu’ils ont de vous.
Vous connaissent-ils ? Savent-ils que vous êtes en affaire ? Sont-ils
convaincus du fait que vous souhaitez travailler avec eux ? Nous avons
souvent constaté que les responsables de plus haut niveau des
entreprises avaient une idée fausse des intentions stratégiques des
entreprises. Récemment, un fournisseur, s’adressant à la fois aux
marchés des entreprises et du grand public, a été très surpris quand
nous lui avons révélé que les responsables du plus haut niveau d’un
très grand groupe qu’il souhaitait investir étaient persuadés que le
marché des grands comptes ne l’intéressait pas, parce que ses
campagnes à l’intention du grand public étaient omniprésentes.
La fréquence
Trop souvent, nos interlocuteurs ont observé que les efforts de leurs
fournisseurs en matière de communication étaient velléitaires. Que de
newsletters disparues sans explication alors qu’elles étaient considérées
comme intéressantes. Rares sont celles qui dépassent quelques
exemplaires : est-ce dû à un manque d’inspiration, un défaut de retour,
des coupures budgétaires ?
5- LES CLIENTS SE CONNAISSENT ENTRE EUX
Séparer ses adversaires, les attaquer successivement en commençant
par les plus forts pour impressionner les autres sont des pratiques
courantes de l’art militaire depuis les Horaces et les Curiaces. Elles ont
été employées par les capitaines d’industrie à l’égard de leurs
fournisseurs et de leurs employés auxquels ils refusaient le droit de se
syndiquer. Mais les moyens de communication, les habitudes de travail
en réseau, la flexibilité des marchés et la multiplication des échanges
ont bouleversé la donne. Désormais, les utilisateurs d’un même
produit, d’un même service n’ont plus de difficultés pour se connaître ;
ils entrent en contact les uns avec les autres et réunissent leurs forces.
Cela leur permet d’exercer une pression sur leur fournisseur – mais ce
n’est pas leur seul objectif – et le fournisseur peut, s’il adopte une
attitude intelligente et positive, bénéficier largement de ce mouvement.
Les amis de mes amis sont mes amis. Dans un monde de réseautage,
les clients satisfaits sont le meilleur véhicule d’image. Aussi, ne négligez
pas le buzz marketing.
Votre grande expérience des affaires vous a enseigné que rien n’est
automatique en la matière et qu’il faut donner le coup de pouce
nécessaire à l’histoire pour progresser.
À des collègues
À d’autres clients
STRUCTURER
SA DÉMARCHE
1- UN QUOTIDIEN BIEN ÉTABLI
VAUT MIEUX QU’UN GRAND SHOW
S’il est un point sur lequel il paraît a priori facile d’accorder deux
organisations, c’est celui de la relation administrative. Après tout ? Des
normes légales semblables s’imposent à tous, les échanges ne sont pas
complexes, les négociations fondamentales sont préalables à cette
étape, donc l’intendance devrait suivre. Mais dans la vie réelle, ce n’est
pas toujours le cas, et des détails peuvent rendre la relation impossible.
Les détails les plus infimes et les plus ridicules peuvent dans certains cas
bloquer une mécanique bien huilée jusque-là. Ainsi, une fusion-
acquisition avec changement de raison sociale, même quand elle
n’entame en rien la confiance réciproque et qu’elle ne remet pas en
cause le périmètre et les conditions d’un contrat, peut mettre à mal
facturation et recouvrement de créances si les implications ne sont pas
anticipées.
En ces temps de crise permanente, nos interlocuteurs nous ont fait part
de leur souhait de participer uniquement à des manifestations pas trop
somptuaires, ce qui pourrait leur être reproché par la suite. Voilà un
difficile équilibre à atteindre, qui mérite réflexion.
2- MAÎTRISER L’ENSEMBLE DE SON ÉCOSYSTÈME
La complexité croissante des affaires et des projets contraint les
entreprises à diversifier l’origine des ressources utilisées. Mais il est
impossible de tenir inutilisées en réserve toutes les compétences
susceptibles d’intervenir dans un projet spécifique. De même, il est
économiquement difficile d’entretenir un réseau de distribution
permettant de couvrir l’ensemble des marchés avec la capillarité
nécessaire. Les entreprises font donc appel à des partenaires de toute
nature et de toute taille. Gérer ce nouvel écosystème implique un
nouvel art du management et de la relation commerciale au rodage
duquel nous avons assisté pendant cette dernière décennie.
Être clair
Annoncez que vous êtes en présence d’un partenaire. La règle d’or
évoquée par l’ensemble des interlocuteurs est celle de la clarté. Ils
exigent de savoir en présence de quelles personnes ils se trouvent,
quelle relation préside à la destinée des intervenants qui travaillent
pour leur compte. Ils souhaitent pouvoir anticiper sur les risques induits
par cette relation. Sur le sujet, nous n’avons jamais noté d’opposition
systématique à l’intervention d’un partenaire lorsqu’elle se justifie et
qu’elle est efficace. Mais les interlocuteurs souhaitent être prévenus,
tant pour des questions de confiance et de transparence que pour ne
pas manquer un autre choix, plus économe ou plus efficace. Aussi, un
peu de formalisme dans l’introduction d’un partenaire ne peut pas
nuire à la qualité de la relation.
Le travail en réseau
Les entreprises françaises ont pris l’habitude depuis plus de trente ans
maintenant de travailler en réseau sur des projets communs. Leurs
équipes ne sont donc pas étonnées de vous voir travailler sur le même
mode. Elles souhaitent cependant s’assurer de la qualité de vos
partenaires, et de la résultante de l’ensemble que vous formez avec
eux.
Cohérence à l’international
Vos clients préfèrent un accord sur un schéma acceptable pour les deux
parties à des engagements irréalistes. Ils privilégient un réalisme de bon
aloi et vous sauront gré de votre franchise, de votre rigueur et de votre
engagement. Ne promettez pas la lune en quelque sorte !
Unanimité sur ce point : s’ils admettent tous les arguments pour recaler
des points de rendez-vous, ils ne vous pardonneront pas le moindre
manquement à la parole donnée. Aussi, veillez à remettre l’ensemble
de ce qui a été promis : certains fournisseurs ont la réputation, nous a-
t-on dit, d’être familiers des livraisons incomplètes, alors qu’en réalité,
ils ne décrivent pas avec une précision suffisante ce qui va constituer le
package définitif. Voilà une recommandation assez facile à mettre en
œuvre.
De l’art de communiquer
j Convaincre et expliquer
B.A.-BA de communication
B.A.-BA de comptabilité
B.A.-BA de la stratégie commerciale
B.A.-BA des ressources humaines
B.A.-BA du management
B.A.-BA du marketing
© GROUPE STUDYRAMA
4e trimestre 2013,
34/38, rue Camille-Pelletan - 92309 Levallois-Perret cedex