Vous êtes sur la page 1sur 5

Les conditions de révocation des dirigeants de SA

Article juridique publié le 25/06/2013, vu 3715 fois, Auteur : Maître Joan DRAY

Il existe plusieurs causes de cessation d'activité du dirigeant, la plus courante étant la révocation mais il peut aussi s'agir d'une
démission, d'un décès ou encore en raison d'une incapacité ou interdiction d'exercer.

Dans le cadre de la révocation du dirigeant par les organes sociaux, les procédures peuvent être soumises à des conditions
particulières.

Il existe deux types de procédures concernant la révocation d'un dirigeant de SA.

Les Directeurs generaux, les directeurs généraux délégués ou les membres du directoire sont révocable pour justes motifs.
C'est à dire que pour être révocable, sans avoir le droit d'obtenir réparation d'un préjudice, une faute doit avoir été commise et
l'intérêt social en jeu.

A l'inverse, pour les administrateurs et le Président de la SA, la révocation est possible ad nutuum, c'est à dire sans juste
motifs, une faute n'est pas nécessaire.

Dans tous les cas, le principe est la liberté de révoquer à tout moment les dirigeants, la question du motif déterminera ou non si
des réparations sont envisageables.

De fait, ce droit de révoquer les dirigeants de SA est d'ordre public et donc aucune dérogation n'est possible (article L. 225-47,
alinéa 3, du Code de commerce)

Ce principe, issu d'une jurisprudence constante a été rappelé le 14 mai 2013 par la Chambre commerciale de la Cour de
Cassation (Cass. com. 14 mai 2013 n° 11-22.845 (n° 486 FS-PB) Girardier c/ Sté Asterop)

En principe, un administrateur peut être révoqué à tout moment par l'assemblée générale ordinaire des actionnaires (C. com.
art. L 225-18, al. 2).

Ce principe est confirmé par une jurisprudence constante de la cour de cassation (Cass. com. 3-1-1985 n° 83-16. 014 : Bull. civ.
IV n° 6).

De la même façon qu'un administrateur, le président peut également être révoqué à tout moment, mais uniquement par le
conseil d'administration (C. com. art. L 225-47, al. 3).

Contrairement au cas particulier du directeur général, la révocation d'un administrateur ou du président qui intervient sans juste
motif ne peut pas donner lieu à dommages-intérêts (C. com. art. L 225-55, al. 1).

La jurisprudence reste vigilante et considère que l'absence de juste motif ne signifie pas absence de motif.
En effet, la révocation à tout moment et sans juste motif des administrateurs et du Président de la SA ne peut intervenir dans
des circonstances révélant une faute ouvrant droit à réparation du préjudice (C. civ. art. 1382), la révocation devenant abusive.

C'est le cas par exemple d'allégations injurieuses ou vexatoires, ainsi que des propos désobligeants à l'encontre du dirigeant
évincé, d'autant plus qu'ils s'accompagnent d'une publicité susceptible de nuire à son honneur ou à sa réputation (Cass. com.,
19 octobre 1981)

La révocation est abusive si elle est accompagnée de circonstances portant atteinte à la réputation ou à l'honneur du dirigeant
concernait, il s'agit alors de circonstances vexatoires ouvrant droit à la réparation du préjudice subit.

Est aussi abusive la révocation ayant eu lieu sans respecter le principe du contradictoire.

Ainsi, le dirigeant doit être mis en mesure de présenter ses observations avant la décision de révocation, sinon, la révocation
est considérée comme abusive (Cass. com. 24-2-1998 n° 95-12.349 : RJDA 6/98 n° 740, 1e espèce ; Cass. com. 15-5-2007 n°
05-19.464 : RJDA 11/07 n° 1102)

C'est sur ce point que l'arrêt du 14 mai 2013 opère un revirement de jurisprudence.

Tandis que la jurisprudence antérieure considérait que devait être rejeté la demande d'un administrateur qui soutenait que sa
révocation était abusive car l'assemblée générale des actionnaires avait refusé de lui communiquer précisément et en détail les
motifs de cette révocation (Cass. com. 3-1-1985 n° 83-16. 014 : Bull. civ. IV n° 6).

L'affaire rapportée par l'arrêt du 14 mai 2013 concerne un administrateur de SA qui a été destitué de ses fonctions au cours
d'une assemblée d'actionnaires réunie le 30 juin 2008, sans que cette question ait été mentionnée à l'ordre du jour.

L'intéressé a fait assigner la société en paiement de dommages-intérêts au motif, outre de l'inobservation du principe de la
contradiction, de l'existence de circonstances vexatoires ayant accompagné la révocation.

La Cour de Cassation considère que l'administrateur devait avoir eu connaissance des motifs de sa révocation avant qu'il fût
procédé au vote. (Cass. com. 14 mai 2013 n° 11-22.845 (n° 486 FS-PB) Girardier c/ Sté Asterop)

Version:1.0 StartHTML:0000000167 EndHTML:0000007984 StartFragment:0000000454 EndFragment:0000007968

Il existe plusieurs causes de cessation d'activité du dirigeant, la plus courante étant la révocation mais il peut aussi s'agir d'une
démission, d'un décès ou encore en raison d'une incapacité ou interdiction d'exercer.
Dans le cadre de la révocation du dirigeant par les organes sociaux, les procédures peuvent être soumises à des conditions
particulières.

Il existe deux types de procédures concernant la révocation d'un dirigeant de SA.

Les Directeurs generaux, les directeurs généraux délégués ou les membres du directoire sont révocable pour justes motifs.
C'est à dire que pour être révocable, sans avoir le droit d'obtenir réparation d'un préjudice, une faute doit avoir été commise et
l'intérêt social en jeu.

A l'inverse, pour les administrateurs et le Président de la SA, la révocation est possible ad nutuum, c'est à dire sans juste
motifs, une faute n'est pas nécessaire.

Dans tous les cas, le principe est la liberté de révoquer à tout moment les dirigeants, la question du motif déterminera ou non si
des réparations sont envisageables.

De fait, ce droit de révoquer les dirigeants de SA est d'ordre public et donc aucune dérogation n'est possible (article L. 225-47,
alinéa 3, du Code de commerce)

Ce principe, issu d'une jurisprudence constante a été rappelé le 14 mai 2013 par la Chambre commerciale de la Cour de
Cassation (Cass. com. 14 mai 2013 n° 11-22.845 (n° 486 FS-PB) Girardier c/ Sté Asterop)

En principe, un administrateur peut être révoqué à tout moment par l'assemblée générale ordinaire des actionnaires (C. com.
art. L 225-18, al. 2).

Ce principe est confirmé par une jurisprudence constante de la cour de cassation (Cass. com. 3-1-1985 n° 83-16. 014 : Bull. civ.
IV n° 6).

De la même façon qu'un administrateur, le président peut également être révoqué à tout moment, mais uniquement par le
conseil d'administration (C. com. art. L 225-47, al. 3).

Contrairement au cas particulier du directeur général, la révocation d'un administrateur ou du président qui intervient sans juste
motif ne peut pas donner lieu à dommages-intérêts (C. com. art. L 225-55, al. 1).

La jurisprudence reste vigilante et considère que l'absence de juste motif ne signifie pas absence de motif.

En effet, la révocation à tout moment et sans juste motif des administrateurs et du Président de la SA ne peut intervenir dans
des circonstances révélant une faute ouvrant droit à réparation du préjudice (C. civ. art. 1382), la révocation devenant abusive.

C'est le cas par exemple d'allégations injurieuses ou vexatoires, ainsi que des propos désobligeants à l'encontre du dirigeant
évincé, d'autant plus qu'ils s'accompagnent d'une publicité susceptible de nuire à son honneur ou à sa réputation (Cass. com.,
19 octobre 1981)

La révocation est abusive si elle est accompagnée de circonstances portant atteinte à la réputation ou à l'honneur du dirigeant
concernait, il s'agit alors de circonstances vexatoires ouvrant droit à la réparation du préjudice subit.

Est aussi abusive la révocation ayant eu lieu sans respecter le principe du contradictoire.

Ainsi, le dirigeant doit être mis en mesure de présenter ses observations avant la décision de révocation, sinon, la révocation
est considérée comme abusive (Cass. com. 24-2-1998 n° 95-12.349 : RJDA 6/98 n° 740, 1e espèce ; Cass. com. 15-5-2007 n°
05-19.464 : RJDA 11/07 n° 1102)

C'est sur ce point que l'arrêt du 14 mai 2013 opère un revirement de jurisprudence.

Tandis que la jurisprudence antérieure considérait que devait être rejeté la demande d'un administrateur qui soutenait que sa
révocation était abusive car l'assemblée générale des actionnaires avait refusé de lui communiquer précisément et en détail les
motifs de cette révocation (Cass. com. 3-1-1985 n° 83-16. 014 : Bull. civ. IV n° 6).

L'affaire rapportée par l'arrêt du 14 mai 2013 concerne un administrateur de SA qui a été destitué de ses fonctions au cours
d'une assemblée d'actionnaires réunie le 30 juin 2008, sans que cette question ait été mentionnée à l'ordre du jour.

L'intéressé a fait assigner la société en paiement de dommages-intérêts au motif, outre de l'inobservation du principe de la
contradiction, de l'existence de circonstances vexatoires ayant accompagné la révocation.

La Cour de Cassation considère que l'administrateur devait avoir eu connaissance des motifs de sa révocation avant qu'il fût
procédé au vote. (Cass. com. 14 mai 2013 n° 11-22.845 (n° 486 FS-PB) Girardier c/ Sté Asterop)

Je me tiens à votre disposition pour tous renseignements et contentieux.

Vous pouvez me poser vos questions sur conseiller juridique.net : http://www.conseil-juridique.net/joan-dray/avocat-1647.htm

Joan DRAY
Avocat à la Cour
joanadray@gmail.com

76/78 rue Saint-Lazare

75009 PARIS

tel:09.54.92.33.53
FAX: 01.76.50.19.67

Vous aimerez peut-être aussi