économique et sociale. La publicité envahit désormais tous nos espaces et notre quotidien, à un rythme d’ivresse vertigineuse. S’il est vrai que la publicité génère des avantages économiques et sociaux, son agression sous diverses formes aujourd’hui ne mérite-t-elle pas une sérieuse réflexion démocratique ? Les publicités : un outil et une arme économique pourtant nécessaires. Il n’est pas surprenant de constater que les publicités inondent nos vies quotidiennes par le biais de divers canaux : sur internet, à la télévision, les espaces publics et les mobiliers urbains, sur les réseaux téléphoniques GSM, dans les applications, disons un peu partout. Tout ce déploiement du système publicitaire peut se comprendre à la lumière des enjeux économiques qu’il couvre. Les publicités sont nécessaires, en effet, pour la survie financière et le maintien des activités des entreprises. Par exemple, la plupart des services internet offrent des accès à des informations importantes et précieuses pour l’éducation, les divertissements, les voyages, la formation, la santé et le bien-être… avec un accès gratuit. En contrepartie, ces sites passent des publicités en contrat avec des entreprises pour faire face à leurs charges de fonctionnement. Il en est de même pour tous les médias, télévision, radio, presse écrite, réseaux mobiles… C’est ce que souligne justement Amid Faljoui dans son article « lutter contre la publicité, c’est affaiblir la démocratie » en disant que la règle jusqu’à présent sur le Net était qu’internaute ait accès gratuitement à l’information qu’il souhaite lire ou aux vidéos qu’il souhaite regarder, mais en contrepartie, il accepte la publicité. La raison est que souligne-t-il, sans publicité, la plupart de ces sites auront des difficultés à survivre. Evidemment, il y a des emplois liés à ce système publicitaire. On voit bien l’effet des publicités sur l’économie et la société en général. Les publicités : un soutien à l’économie et à l’innovation. Ainsi que le souligne le conseil de la publicité belge, « la publicité est au centre d’un cercle vertueux de concurrence, d’innovation et d’expansion des marchés pour le plus grand bénéfice des consommateurs et des entreprises. Les publicités contribuent à améliorer la marque des entreprises, leurs images stimulent la concurrence et peuvent se révéler au demeurant profitable pour les consommateurs par la baisse des prix et la variété des choix rendus possible. Elles peuvent contribuer à la croissance économique en stimulant la consommation, mais également au développement social par les services essentiels qu’elles permettent d’offrir aux utilisateurs des supports médiatiques, comme la recherche, l’information, l’actualité… Malgré tous ces avantages économiques et sociaux, on ne peut occulter l’encombrement et la surabondance des publicités avec un système pernicieux, sinon vicieux, savamment organisé. Comme le souligne si bien Julien Georget dans l’Est Eclair : « la publicité nous suit partout et tout au long de la journée ». Publicité : les dangers d’une intrusion « On estime aujourd’hui que plus de 10000 marques entrent dans notre champ visuel chaque jour, notamment suite à des publicités », fait remarquer Romain Cally, dans son article au titre très invocateur : psychologie du consommateur, l’impact de la publicité sur l’inconscient des acheteurs, paru au journal de psychologie et sciences humaines. La publicité et surtout leur surabondance, a des effets pervers et nocifs sur la psychologie des consommateurs, sur leurs comportements. Ceci est d’autant plus vrai pour les couches sociales et les tranches d’âges vulnérables qui ne peuvent pas faire des discernements et des analyses critiques des informations, des images, des vidéos dont elles sont bombardées quotidiennement. La publicité : une intoxication possible Les publicités sont pour la plupart de vrai manipulations psychologiques et des intoxications car on constate malheureusement qu’il n’y a pas de filtres pour les informations véhiculées déversées par les publicités. Elles occasionnent une sérieuse gêne dans nos vies. Elles s’invitent partout, sans nous laisser le choix : les pop-ups sont un exemple illustratif de cette prédominance et de cette omniprésence des publicités comme le sont les messages diffusés par les réseaux mobiles. La publicité est partout et a des impacts inquiétants pour l’environnement, quand on sait qu’entre 500 et 3000 messages publicitaires sont reçus par chaque individu au quotidien. En France par exemple, pour l’écologie, la menace est plus grande : 40 kilos et des millions de prospectus sont déversés annuellement. C’est une catastrophe écologique qui pointe à l’horizon, avec la déforestation massive que cela engendre. La nécessité d’une responsabilité sociale et sociétale. Au regard des menaces inhérentes à l’invasion publicitaire, il urge que des mesures juridiques soient prises pour assurer la liberté aux individus et protéger les plus vulnérables. La collecte et le traitement des déchets issus de la publicité occasionnent des coûts dispendieux pour les collectivités. Il faut donc dématérialiser la publicité dans un souci de responsabilité écologique. La publicité doit être moins intrusive dans les médias, les réseaux téléphoniques et surtout sur internet. Des instances libres et indépendantes doivent être mises sur pied pour contrôler et filtrer les informations publicitaires et assurer une qualité et un libre choix aux utilisateurs et consommateurs. En somme, sans publicité, la plupart de ces sites auront des difficultés à survivre comme le souligne Amid Faljoui, mais il faut une veille citoyenne pour éviter les abus réguliers de la publicité puis sensibiliser sur ses effets néfastes et imposer aux entreprises, une prise de responsabilité en garantissant une liberté de réception des publicités. 891 mots