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Abord de L'œsophage Cervical
Abord de L'œsophage Cervical
Introduction
a b
1 Le patient est en décubitus dorsal, les deux bras le long du corps, pour permettre aux opérateurs de travailler à hauteur des
épaules. Un billot transversal soulève les épaules et la tête est maintenue en extension tournée à droite sur une têtière. On
veillera à ne pas exagérer l’hyperextension cervicale, source de douleurs postopératoires parfois très invalidantes. Le champ opé-
ratoire doit dégager l’axe trachéal médian, le manubrium sternal, l’ensemble thoracoabdominal antérieur, en cas de voies d’abord
combinées, et affleurer le bord supérieur du lobe de l’oreille en haut.
L’incision cutanée est de type présterno-cleïdo-mastoïdienne gauche, légèrement en avant du relief de ce muscle. Elle ne remonte
pas nécessairement très haut. L’extrémité inférieure de l’incision peut soit mordre sur le manubrium sternal (utile si l’on envisage
238 un abord de la voie rétrosternale pour ascension d’une plastie -a-), soit devenir légèrement transversale (elle est dans l’axe de l’in-
cision d’une éventuelle trachéotomie postopératoire -b-).
3 La gouttière latérale gauche étant pleinement exposée, il faut plonger sur la face postérieure osseuse. La dissection est tou-
jours plus facile en bas et en arrière de la filière cervicale. On ne cherche toujours pas à voir l’œsophage. On chemine en
avant du paquet jugulocarotidien (attention à ne pas comprimer trop la carotide au risque de briser une plaque chez un malade
athéromateux). L’aide récline vers la ligne médiane l’axe trachéal, avec la main ; jamais avec un écarteur métallique qui pourrait
étirer et blesser le nerf laryngé inférieur. Le doigt de l’opérateur repère très facilement le plan osseux prévertébral sur lequel il faut
se diriger. Cette progression ne nécessite que quelques interruptions vasculaires : souvent une veine thyroïdienne moyenne, parfois
une artère thyroïdienne moyenne inconstante. 239
Lorsque le plan vertébral est atteint, il est utile de bien le dégager vers le bas (ce qui prépare la dissection médiastinale ultérieure),
mais aussi vers le haut, en arrière presque de l’hypopharynx (ce qui facilite les manœuvres de contournement de l’œsophage). Lors-
que l’on palpe le plan osseux prévertébral avec l’index, on a la certitude d’avoir en avant du doigt l’œsophage cervical. Ce n’est qu’à
ce temps de la dissection que l’on se préoccupe de voir l’œsophage et de le palper, en s’aidant éventuellement de la sonde gastrique
passée en transœsophagien.