LL 2 Homme Es Tu Capable

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LL 2 Olympe de GOUGES, La Déclaration des droits de la femme et de la

citoyenne, 1791

INTRODUCTION

Olympe de Gouges, femme engagée du siècle des Lumières, qui milite


pour la liberté et la réhabilitation des droits des femmes.
La discrimination qu’elle subit la pousse à lutter contre les inégalités
notoires entre les sexes dans le contexte mouvementé de la Révolution.
Son engagement prend forme dans l’écriture avec la rédaction d’une
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne publiée en 1791, lors
de la publication de la Constitution..
..Ce texte vient en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen de 1789.
L’extrait constitue le début de la Déclaration. Il est précédé d’une épître
dédicatoire adressée à la reine et se présente comme une exhortation aux
hommes sur un ton virulent les accusant de « commander en déspote »

lecture du passage

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ;
tu ne lui ôteras pas moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire
d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa
sagesse ; parcours la nature dans sa grandeur, dont tu sembles vouloir te
rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique*.

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin
un coup d'œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi
à l'évidence quand je t'en offre les moyens. Cherche, fouille et distingue, si tu le
peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras
confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-
d'œuvre immortel.

L'homme seul s'est fagoté du principe de cette exception. Bizarre, aveugle,


boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité,
dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a
reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et
réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.
Et pour ce qui est de notre projet de lecture nous nous
demanderons comment olympe de gouges parvient à se
montrer à la fois convaincante et persuasive dans ce passage
accusateur de l’homme

Pour y repondre il serait judicieux d’étudier ce passage en 3


mouvements :

I/PREMIER MOUVEMENT sera consacré au premier paragraphe


dans une mise en accusation des hommes sur un ton polémique et
satirique

II le second mouvement représentant le deuxieme paragraphe


à travers lequel l'oratrice utilise un raisonnement par analogie
pour comparer l’homme à la nature.

III/le troisième mouvement sera consacré au dernier


paragraphe permettant à olympe de gouges de dénoncer les
inégalités et les injustices commises envers les fem

I/PREMIER MOUVEMENT sera consacré au premier § dans une


mise en accusation des hommes sur un ton polémique et satirique

Dans le premier mouvement, Olympe de Gouges met en accusation les


hommes en s'adressant directement à eux, à travers un registre
polémique et satirique.
Tout d’abord, elle interpelle directement l'homme, à travers une
apostrophe : "Homme" ligne 1. On remarque que le nom est employé au
singulier pour désigner en réalité un collectif (les hommes en général). Il
s'oppose au GN "une femme" qui va permettre de mettre en valeur le
combat d'une seule femme, l'autrice, face aux injustices commises par les
hommes. En outre, elle n'hésite pas à utiliser le tutoiement pour se placer sur
le même pied d'égalité que l'homme. Elle revendique également à travers
l'utilisation d'un futur à valeur injonctive le droit à la parole, seul droit que
l'homme ne semble pas encore lui avoir ôté, comme le montre la locution
restrictive "du moins".
Nous pouvons ensuite noter que son accusation débute par la remise
en question de la supériorité masculine. Elle utilise pour cela une série de
cinq questions rhétoriques, qui n'appellent pas vraiment de réponse. Elles
sonnent plutôt comme un défi et laissent entendre grâce à leur tonalité
ironique l'incapacité de l'homme à être juste et le caractère illégitime de
sa domination. On observe en effet le champ lexical de la tyrannie : "ligne 2-3
"souverain empire - opprimer mon sexe" et ligne 5 “empire tyrannique".
L'autrice poursuit sa diatribe en continuant à défier l'homme à travers
une série de trois verbes à l'impératif : "Observe", "parcours" et "donne-moi". A
travers cela, l’autrice incite l’homme à remettre en question son attitude
vis-à-vis des femmes, en comparant sa situation à celle qui existe dans
la nature.
Elle met ainsi en place un raisonnement implacable qui s'appuie sur
des arguments d'autorité : d’une part, "le créateur", par conséquent Dieu dont
elle souligne la "sagesse" ligne 3 ; d'autre part, la nature dont elle fait l'éloge
à travers le GN "dans toute sa grandeur" ligne 4, s'appuyant ainsi sur la
philosophie des Lumières qui prône l'égalité naturelle. A l'inverse,
l'homme apparaît loin de ces caractéristiques mélioratives comme le montrent
le modalisateur "sembler" (en apparence, pas dans la réalité) et la
subordonnée circonstancielle de condition "si tu l'oses" qui souligne la vanité
de sa quête : malgré tous ses efforts, l'homme ne pourra trouver dans la
nature une attitude semblable à la sienne.
C’est donc avec force et véhémence qu’Olympe de Gouges engage
son discours sur l’égalité, en s’adressant directement aux hommes pour les
pousser à remettre en cause leurs convictions. Pour cela, elle les incite à se
renseigner sur les lois de la nature dans le second mouvement

II Le second paragraphe représente le second mouvement à


travers lequel l'oratrice utilise un raisonnement par analogie
pour comparer l’homme à la nature.

Ce paragraphe est dominé par l’usage de l’impératif présent Remonte,étudie ,


jette ,rends-toi,Cherche, fouille , distingue, elle semble vouloir inciter l’homme
à prendre exemple sur la nature. Tous ces verbes appartiennent au champ
lexical de l’observation, du fonctionnement de la nature mère dans le but de lui
donner un exemple vivant sur son injustice contre les femmes.
Pour cela l'observation s’étend des animaux aux végétaux, à la matière
organisée qu’elle résume avec l’adverbe “Partout”, répeter deux fois dans
deux propositions juxtaposées pour déduire que toutes recherches de l’homme
sera veine car dans la nature les sexes sont “confondus”, et “ils coopèrent avec
un ensemble harmonieux à ce chef- d'œuvre immortel.” . Encore une fois elle
lance un second défi à l'homme quand elle dit dans la proposition
circonstancielle à valeur hypothétique “ si tu peux” elle parle avec certitude
avec l’usage du futur simple et elle sait que l’homme ne pourra relever ce défi
surtout par l’usage du vocabulaire de l’union qui montre que la nature est
fondée sur l’égalité, la confusion et la coopération et non sur la force

III/le troisième mouvement sera consacré au dernier


paragraphe permettant à olympe de gouges de dénoncer les
inégalités et les injustices commises envers les femmes alors
que la révolution à proclamer l'espoir d’un société égalitaire

Ce troisième paragraphe, elle passe de la deuxième personne tu à la troisième


personne du singulier “l’homme” avec usage du déterminant défini qu’elle
présente comme une espèce parmi d'autres dans la nature. l'adjectif seul et le
nom exception pour démontrer comment l’espèce humaine est l’unique à agir à
l’opposé du reste de la nature en ce qui concerne l’égalité des sexes. Notons
que le verbe “s’effagoté” est de sens péjoratif pour dire qu’il n’y a que l’homme
qui par mauvais gout endosse un rôle qui n’est pas le sien. La deuxième phrase
est à ce titre fondée sur une accumulation d’adjectifs péjoratifs qualifiant
l’homme“Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et degenéré” Gouges utilise
trois adjectifs condannant l’homme Bizarre, aveugle, degenéré bien qu’il soit
“boursouflé de sciences” l’adjectif boursouflé est à lire comme ironique dans le
sens d’enfler olympe de gouges cherche à dire que l’homme bien qu’il soit soit
disant cultivé “dans ce siècle des lumières” mis en avant par le rappelle de ce
contexte favorable à la circulation des idées et associé au nom melioratif
“sagacité” qui s’oppose à l’ignorance “la plus crasse” permettant de présenter
l’homme dans toutes les situations et pour à nu l’idée selon laquelle il serait
supérieur à la femme n’est qu’une constante chez lui.
En effet, l’homme est présenté comme un tirant “il veut commander en
despots” et sa tyrannie s’effectue sur les femmes qu’elles valorisent à travers la
périphrase “ un sexe qui a recu toutes les facultées intellectuelle” notons la
mise en valeur de la femme et la comdanation de l’homme “aveugle” bien que
“ boursouflé de science”. De plus l’usage du verbe “prêtant dans la dernière
phrase démontre l’illusion de l’homme à savoir “jouir de la révolution” elle fait
évidemment allusion à la rédaction de la DDHC et à son exclusion de la femme.
Olympe de Gouges s'apprête à prendre la parole dans sa DDFC et achève son
texte sur le silence de l’homme qui sait “rien dire de plus” sinon prétendre
“jouir de la révolution” et réclamer ses droits à l’égalité.

Pour conclure,nous pouvons repondre à la question soulevée à savoir


comment olympe de gouges parvient-elle à se montrer à la fois
convaincante et persuasive dans ce passage accusateur de
l’homme en affirmant que Gouges par sa mise en en valeur de ses
capacités oratoire dans une stratégie argumentative efficace parvient à placer
l’homme dans la position de l' accusé et à le confronter à ses préjugés et
privilèges .Son exhortation a pour objectif de conduire les hommes à un
examen de leurs consciences et surtout à reconnaître leurs injustices envers les
femmes qui leurs sont égales au nom de la nature et de la raison , des principes
ancrés de la pensée philosophique des Lumières

Ouverture: Gouges va même jusqu à rediger un contrat social de l homme et


de la femme afin de proposer des moyens pour etablir cette egalite

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