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DROIT

COMMERCIAL
SEMESTRE 4
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE
Section 1:LA TYPOLOGIE DES ACTES DE COMMERCE
Section 2:LE REGIME JURIDIQUE DES ACTES DE COMMERCE
CHAP 2: LE COMMERCANT
Section 1: les conditions d’accès à la qualité de commerçant
Section 2 : les obligations du commerçant
CHAP 3 : LE FONDS DE COMMERCE
Section 1: Le statut juridique du fond de commerce
Section 2: les opérations relatives au fond de commerce
CHAP 4: LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
INTRODUCTION
HISTORIQUE
DEFINITION
INTERET DU DROIT COMMERCIAL
CARACTERESTIQUES DU DROIT COMMERIAL
SOURCES DU DROIT COMMERIAL
INTRODUCTION
Avec le développement du commerce et de l’industrie durant le 17-
18ème siècle en Europe , le droit commercial s’est détaché du droit civil
pour s’imposer comme une discipline à part entière.
Au Maroc, avant le protectorat, le droit applicable aux activités
commerciales était issu du droit musulman ,des coutumes et des usages
locaux .
Durant période du protectorat, le Maroc s’est doté de son premier
code de commerce le 12/08/1913 qui était inspiré du code de
commerce français de 1808.
INTRODUCTION
DEFINITION
branche du droit privé
le droit commercial est constitué de l’ensemble des règles juridiques
applicables aux transactions commerciales
Il régie les rapports juridiques qui naissent à l’occasion de l’exercice de
l’acte commercial
On peut le définir aussi comme un ensemble des règles juridiques
applicables aux commerçants dans le cadre de l’exercice de leur activité
professionnelle, qu’elle soit exercée à titre individuel ou sous forme
sociétaire.
INTRODUCTION
L’objet du droit commercial
Le droit commercial a un double objet, il s'intéresse à la fois aux
personnes (vision subjective) et à l'activité de celles-ci (vision objective).
La conception subjective : Elle analyse le droit commercial comme un
droit des commerçants: c'est le droit qui s'applique, aux commerçants,
c'est à dire à ceux qui exercent un certain nombre de professions
déterminées par la loi
INTRODUCTION
La conception objective : Est celle qui analyse le droit commercial sous
l'angle de son objet. Le droit commercial est donc réduit au droit des
actes de commerce.
Le droit commercial est le droit qui s'applique aux actes de commerce,
c'est à dire un certain nombre d'opérations déterminé par la loi quelle
que soit la profession de celui qui les accomplit
INTRODUCTION
La position du législateur marocain
Le code de commerce de 1996 annonce dans son article 1er que : « la
présente loi régit les commerçants et les actes de commerce »
Il a adopté une position médiane en combinant les deux systèmes.
La raison d’être du droit commercial
Deux raisons pratiques justifient l’existence du droit commercial comme
discipline distincte du droit civil:
La rapidité
Le crédit
1- La rapidité
Contrairement aux institutions du droit civil qui requièrent du temps, les
opérations commerciales doivent se faire rapidement en raison de la
mobilité et de la fréquence des transactions commerciales . Dés lors, il
s’avère impossible de contraindre les commerçants à observer les
pratiques souvent lentes et compliquées du droit civil. Ce qui explique
l’intérêt du droit commercial avec sa souplesse et sa rapidité, il admet
par exemple la liberté de la preuve
2- le crédit
La plupart des opérations commerciales requièrent un délai quand à
leur réalisation . Le recours au crédit est par conséquent chose courante
entre commerçants .
C’est pourquoi et pour atténuer les risques , le droit commercial
accorde aux créanciers des garanties particulières:
L’exigence de publicité au registre de commerce
Le droit des entreprises en difficulté
Le fonds de commerce
INTRODUCTION
LES CARACTERISTIQUES DU DROIT COMMERCIAL
Un droit complexe
Un droit en perpétuel construction
Un droit souple
Le droit commercial a un caractère international
LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
A- Les sources nationales
La loi
1/ Le code de commerce
2/ Le droit civil D.O.C (Dahir formant code des obligations et contrats du 12
août 1913)
Les usages commerciaux
La jurisprudence
La doctrine
B- Les sources internationales
le code de commerce dispose dans son article 2 qu’ :
« il est statué en matière commerciale, conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce ou au droit civil, dans la mesure où il
ne contredit pas les principes fondamentaux du droit commercial »
A- La loi :
La loi demeure la source essentielle. Le terme loi doit être entendu au
sens large, Il comprend :la loi et le règlement
1/ Le code de commerce
Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi 15/95
formant code de commerce en lieu et place du Dahir du 12 août 1913
2/ Le droit civil D.O.C (Dahir formant code des obligations et contrats du
12 août 1913) constitue le droit commun en matière commerciale
chaque fois que la loi commerciale n’édicte pas des règles
particulières .Exemple : Art 982du D.O.C réglemente le contrat de
société .
B- les usage et les Coutumes :
Ce sont les pratiques qui naissent spontanément de l’exercice du
commerce, qui sont connues de tous et acceptées par les commerçants
et l’autorité judicaire. (Surtout par la cour suprême)
Se sont des pratiques qui créent des règles par la force de l’habitude
professionnelle .
C- Les conventions internationales :
Suite à l’essor considérable que connait le commerce international, les
Etats ont parfois cherché à harmoniser leurs droits par la signature de
conventions internationales. On distingue deux types différents:
1- Les Conventions qui unifient le système de conflit de lois
Ces conventions visent à prévenir les conflits de lois et ont pour objet la
détermination de la loi applicable aux contrats ou les règles de
détermination du juge compétent.
Dans cette catégorie, on peut citer l’exemple de la convention de Rome
du 19 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles,
remplacée par le règlement n°593/2008 du 17 juin 2008, surnommé «
Rome I ».
Les Conventions qui unifient les règles matérielles
Ce type de convention vise à créer un droit uniforme, il permet
d’appliquer la même règle matérielle à l’égard d’une situation juridique
donnée. Nous pouvons ranger dans cette catégorie, la Convention de
Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandises.
Ces conventions peuvent être bilatérales ou multilatérales
.
D- La jurisprudence : C’est l’ensemble des décisions rendues par les
différentes juridictions du royaume, et plus particulièrement par la cour
suprême. Chargée de les appliquer à l’occasion des litiges dont ils sont
saisis. Les tribunaux interprètent les lois et règlements, ils les adaptent
aux mutations de la vie économique et si nécessaire ils les complètent.
E- La doctrine : C’est l’ensemble des opinions émises par les praticiens
du droit (professeurs, magistrats, avocats, experts, notaires…). Par leurs
critiques et leurs analyses des textes dans des revues spécialisées, ils
influencent le législateur
Les juridictions commerciales

Les juridictions de commerce ont été instituées par le Dahir du 12


février 1997 portant promulgation de la loi 53/95 ; il s’agit des:
tribunaux de commerce et
des cours d’appel de commerce.
A – Les tribunaux de
commerce
1- Organisation

Le tribunal de commerce tient ses audiences et rend ses jugements par:


trois magistrats, un président et deux assesseurs, le parquet y est
représenté (procureur du roi et un ou plusieurs substituts)
Un greffe et un secrétariat du ministère public
A – Les tribunaux de
commerce
2-Compétence
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître:
des actions relatives aux contrats commerciaux
des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales,
des actions relatives aux effets de commerce,
des différends entre associés d’une société commerciale
et des différends à raison de fonds de commerce.
B – Les cours d’appel de
commerce
1- organisation

La cour d’appel de commerce comprend


un premier président,
des présidents de chambres et des conseillers,
un ministère public composé d’un procureur général du roi et de ses
substituts,
un greffe et un secrétariat du ministère public.
B – Les cours d’appel de
commerce
2-Compétence
La Cour d’appel de commerce connaît des appels contre les jugements
rendus par le tribunal de commerce.
L’appel doit être formé dans un délai de 15 jours à compter de la date
de la notification du jugement du tribunal de commerce.
CHAP 1: LES ACTES DE COMMERCE

Le C C marocain confère un rôle essentiel à la notion d’acte de


commerce puisque le commerçant est celui qui accomplit les actes de
commerce.
Les actes de commerce sont énumérés par les articles 6et 7 du code de
commerce . Mais l’art 7 vise les actes du commerce maritime qui font
partie d’une branche de droit autonome: le droit maritime .
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
S1: LES CRITERES DE DISTINCTION ENTRE ACTE DE COMMERCE ET
ACTE CIVIL
A- LE CRITERE DE LA SPECULATION
La distinction repose sur la spéculation et la recherche de profit qui
caractérise l’acte de commerce
L'activité est commerciale si son objectif est la réalisation d'un profit.
( C'est l'intention de la personne qui compte).
Ce critère n’est pas totalement fiable, certaines activités non
commerciales permettent de réaliser un profit. C'est le cas par exemple
des professions libérales ou agricoles.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
B- LE CRITERE DE LA CIRCULATION DES RICHESSES
C'est la circulation des biens et des richesses qui confère à l'activité son
caractère commercial. La circulation concerne le parcours du bien
depuis le producteur jusqu'au consommateur
Ce critère apparait insuffisant à expliquer la commercialité de certains
actes
Il en est ainsi de l’activité industrielle qui est plus une activité de
transformation que de distribution
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
C- LE CRITERE DE L'ENTREPRISE
Ce critère définit l’acte de commerce comme étant un acte accompli
dans le cadre d'une entreprise.
Ce critère exclut l'activité exercée par une personne de manière isolée
même s'il y a spéculation .
D’autre part il y a des entreprises ayant des activités purement civiles
(les entreprises agricoles ou libérales)
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
Cette présentation sommaire des différents critères utilisés par la
doctrine permet de constater qu'il est impossible de se confier de
manière absolue à l'un ou l'autre.
En absence d'un critère fixe, il faut se borner à classer les actes de
commerce en fonction des catégories auxquelles ils appartiennent.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
S2- LA CLASSIFICATION DES ACTES DE COMMERCE
La lecture de l'article 6 et suivants du code permet de distinguer quatre
catégories d’actes :
LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE (A)
LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE (B)
LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME (C)
LES ACTES DE COMMERCE MIXTES (D)
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
A- LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE
L'acte de commerce par nature est commercial en raison de son objet.
En principe, cette qualification est réservée à des actes accomplis en
entreprise, c’est-à-dire professionnellement par un commerçant.
Ils sont énumérés à l'article 6 du code de commerce qui annonce que «
la qualité de commerçant s’acquiert par l’exercice habituel ou
professionnel des activités suivantes :
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en
nature soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
2- la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location;
3- l'achat d'immeuble en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;
4- la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
5- l'activité industrielle ou artisanale ;
6- le transport ;
7- la banque, le crédit et les transactions financières ;
8- les opérations d'assurances à primes fixes ;
9- le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
10- l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
11- l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support
12- le bâtiment et les travaux publics ;
13- les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de
publicité
14- la fourniture de produits et services ;
15- l'organisation des spectacles publics ;
16- la vente aux enchères publiques ;
17- la distribution d'eau, d'électricité et de gaz ;
18- les postes et télécommunications ; »
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
Les catégories d’actes de commerce par nature
1- Les activités de distribution :
Les activités de distribution recouvrent toutes les activités qui s’insèrent
entre la production et la consommation. On peut classer dans cette
catégorie:
L'achat pour revendre :
suppose 3 éléments : Un achat initial ; Que l’achat porte sur des biens
meubles ou immeubles (l’objet) ; Et avoir l’intention de les revendre soit
en nature, soit après transformation.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
L’entreprise de fournitures
C’est le contrat par lequel le fournisseur s’engage, moyennant un prix, à
délivrer des produits qu’il se procure (achète) préalablement aux
livraisons ou à effectuer des services à ses clients, de manière
périodique ou continue.
Les établissements de vente aux enchères publiques
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
2- Les activités de production
Ce sont des activités dont les exploitants ne vendent que leur propre
production et ne spéculent pas sur des produits qu’ils achètent. IL s’agit
l’exploitation des mines et des carrières
l‘entreprise industrielle ou artisanale
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
3- Les activités de services
Il s’agit d’activités qui consistent à exécuter un travail au profit des clients ou de
mettre à leur disposition l’usage temporaire de certains biens. Trois catégories de
service se dégagent de l’art 6
3-1. Les services de l’intermédiation
le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise.
3-2. Les services financiers
la banque, le crédit , les transactions financières, les assurances
3-3. Les autres services
la location de meubles, l’exploitation de locaux à usage public et le transport et la
domiciliation(Dahir du 9 Janvier 2019 Art premier de la loi 89-17modifiant et
complétant la loi 15-95 formant code de commerce).
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
B- LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE
La théorie de l'accessoire trouve son fondement en droit marocain dans
l'article 10 du code de commerce qui dispose expressément que : «
Sont également réputés actes de commerce les faits et actes accomplis
par le commerçant à l'occasion de son commerce sauf preuve contraire
». Ce sont donc les actes de commerce par accessoire.
Ces actes sont en réalité de nature civile et, lorsqu’ils sont effectués par
un commerçant pour les besoins de son commerce, ils acquièrent la
qualité d’actes de commerce.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
C- LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME
Ici, c’est la forme de l'acte qui lui donne la qualité d'acte de commerce,
qu'il soit accompli ou non par commerçant.
La forme de l'acte, a été retenue par le code de commerce pour
certains instruments du commerce et pour certaines sociétés.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
Les sociétés commerciales( Les sociétés anonymes, les sociétés en nom
collectif, les sociétés en commandites et les sociétés à responsabilité
limitée) sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur
objet.
Donc ces sociétés sont commerciales par leur forme même si leur objet
est civil.
Ex : une société en nom collectif gérant un domaine agricole ou une
société anonyme d'expertise comptable (activité libérale)
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
La lettre de change
La lettre de change est un écrit par lequel une personne (le tireur)
donne mandat à une autre (le tiré), de payer à un tiers (porteur ou
bénéficiaire) une certaine somme à une époque fixée.
La lettre de change est réputée acte de commerce quelle que soit la
personne qui l'a signée.
Lorsqu'un non-commerçant signe une lettre de change, Il est soumis à
la loi commerciale et aux tribunaux de commerce, sans que cela lui
donne la qualité de commerçant (même en cas de signature répétée de
lettre de change).
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
D- LES ACTES MIXTES
Il s'agit des actes civils pour une partie et commerciaux pour l'autre. Un
régime spécial a été prévu pour ce type d'acte. Le non-commerçant
peut se prévaloir contre le commerçant de la commercialité de l'acte. Le
commerçant ne peut par contre imposer au non commerçant les règles
de droit commercial.
'article 4 du code stipule " Lorsque l'acte est commercial pour un
contractant et civil pour l'autre, les règles de droit commercial
s'appliquent à la partie pour qui l'acte est commercial ; elles ne peuvent
être opposées à la partie pour qui l'acte est civil, sauf disposition
spéciale contraire ".
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
La compétence du tribunal
En cas d'acte mixte, la compétence juridictionnelle est déterminée en
considération de la personne du défendeur. Lorsque c'est le non
commerçant qui est assigné en justice, c'est le caractère civil de partie
qui l'emporte et c'est le tribunal de première instance qui est
compétent. Si c'est au contraire le commerçant qui est assigné, une
option sera offerte au demandeur civil. Il a alors le choix d'assigner ou
bien devant le tribunal de commerce ou bien devant le tribunal de 1ère
instance.
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
La preuve
En matière commerciale la preuve des contrats est libre, alors qu'en
matière civile elle obéit à des règles plus strictes. En matière d'actes
mixtes, il est admis que le régime de la preuve sera fonction de la
personne contre laquelle la preuve doit être faite.
Elle se fera selon les formes civiles contre celui qui a la qualité de civil.
Elle est libre contre le commerçant.
lorsque le non commerçant doit fournir la preuve contre le
commerçant, la preuve sera libre pour lui
le commerçant ne peut établir la preuve à l’égard de non commerçant
qu’en se conformant aux règles du droit civil
CHAP 1: LES ACTES DE
COMMERCE
S 3- L’INTERET DE LA DISTINCTION ENTRE LES ACTES DE COMMERCE ET
LES ACTES CIVILS
Déterminer certaines règles de compétence et de procédure (exemple :
elle fixe la compétence des tribunaux de commerce)
Fixer un régime juridique particulier par rapport aux actes civils
(exemple : les règles de preuve sont plus simples qu'en matière civile ) ;
Soumettre certains contrats commerciaux à des dispositions
spécifiques ;
Permettre la mise en œuvre de certains délits spéciaux (exemple : la
contrefaçon de marques de fabrique ou le faux en écriture de
commerce constituent des délits spécifiques au droit commercial).
CHAPITRE II
LE COMMERCANT
LA DEFINITION DU COMMERÇANT
Les commerçants sont des personnes physiques ou morales qui
accomplissent, en leur nom et pour leur compte, des actes de
commerce et qui en font leur profession habituelle.
La qualité de commerçant s’acquiert d’une part par l’accomplissement
des actes de commerce et d’autre part en faisant de ces actes sa
profession habituelle.
SECTION 1 : LES CONDITIONS D’ACCES A LA QUALITE DE
COMMERÇANT

L’accès à la profession commerciale est en principe libre. Cependant, le


législateur intervient pour apporter certaines limitations à ce principe.
Ces restrictions ont pour but de sauvegarder la bonne marche des
activités commerciales et d’assurer la protection du commerçant.
I- LES CONDITIONS D’ACCES LIEES A LA PERSONNE
A- CONDITIONS TENDANT A PROTEGER LA PERSONNE QUI VEUT
ENTREPRENDRE LE COMMERCE : LA CAPACITE
La capacité d'une personne peut être définie comme étant l'aptitude à
jouir de ses biens et de ses droits, à contracter des obligations et à ester
en justice.
L'article 12 du code de commerce renvoie la question de l'âge de la
majorité commerciale au code de famille. Celui-ci fixe l'âge de la
majorité légale à dix-huit ans.
Il y a donc coïncidence entre l'âge de la majorité légale et l'âge de la
majorité commerciale.
Tout marocain qui a atteint cet âge (18ans) est par conséquent en
mesure d'exercer une activité commerciale.
Toutefois, certaines personnes n’ont pas le discernement suffisant pour
avoir conscience des risques liés à l’exercice du commerce, soit en
raison de l’altération de leur faculté mentale – majeur incapable- soit
en raison de leur jeune âge – mineur-
1- LE MINEUR
Un mineur est celui qui n’a pas atteint l’âge de la majorité fixée à 18 ans
Le mineur est considéré incapable jusqu'à sa majorité Cependant il
existe des dérogations à ce principe :
Le mineur peut se trouver en état de bénéficier de sa capacité par celui
d’une déclaration anticipée de la majorité(L’émancipation par
déclaration de majorité (à partir de 16ans)). Elle doit être inscrite au
registre de commerce (Art 13 du code de commerce).
2) L’étranger
Un étranger ayant atteint de dix huit ans, est réputé majeur pour
exercer le commerce au Maroc, quelques soit l’ âge de majorité exigé
par sa loi nationale
3) la femme mariée
L article 17 du nouveau code de commerce dispose ce qui suit:« La
femme mariée peut exercer le commerce sans autorisation de son mari.
Toute disposition contraire est réputée nulle. »
4) les incapables majeurs

Est considéré comme majeur incapable, le dément et le prodigue. Le


dément est celui qui a perdu la raison, soit d’une façon innée ou à cause
d’une maladie mentale. Le prodigue est celui qui gaspille son
patrimoine par des dépenses inconsidérées.
Ces deux cas sont frappés d’interdiction d’exercer le commerce même à
la majorité.
B- CONDITIONS TENANT A PROTEGER L’INTERET GENERAL
1- L’incompatibilité :
Il s’agit ici d’une interdiction faite à certaines personnes d’exercer le
commence en raison de leurs professions ou de leurs fonctions.
Il est interdit en effet aux fonctionnaires, aux professions libérales
réglementées (notaires, avocats, architectes …) d’exercer un commerce.
Le non respect de ces restrictions entraine des sanctions pénales et
disciplinaires. Mais les actes de commerce accomplis demeurent
valables.
2- La déchéance :
L’article 750 du CC affirme que : « la déchéance commerciale emporte
interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou
indirectement, toute entreprise commerciale ou artisanale, et toute
société commerciale ayant une activité économique »
Lorsque le tribunal prononce la déchéance commerciale, il doit en fixer
la durée qui ne doit être inférieure à 5 ans (art.752 du CC)
En règle générale , l’interdiction de faire le commerce concerne les
personnes condamnées à une peine d’emprisonnement pour crime,
ceux qui ont fait l’objet d’une condamnation à une peine égale ou
supérieure à trois mois d’emprisonnement sans sursis, pour certains
délits d’affaires (vol, abus de confiance…)ou certains délits contre la
morale (outrage aux bonnes mœurs)
Il en est de même des commerçants et des dirigeants sociaux ayants
fait l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire .
3) Les interdictions (les activités interdites)
Certaines activités sont interdites pour des impératifs d'ordre public ou
en raison d'un monopole d'Etat. Exemples :
- La fabrication d’arme est interdite pour des raisons d’ordre public.
- L’interdiction du commerce de la fausse monnaie (art. 334 et 335 du
code pénal marocain),
L’interdiction du commerce des objets et images contraires aux mœurs
(art. 73 Dahir 10/08/2016 portant promulgation de la loi n° 88-13
relative à la presse et à l'édition.)
- le commerce des stupéfiants
4) Les autorisations (les activités soumises à condition).
Dans certains cas, une autorisation administrative, sous forme
d’agrément ou de licence, est nécessaire avant l’ouverture du commerce
ou l’exercice de certaines activités commerciales, par exemple :
la vente des boissons alcooliques
les activités cinématographiques sont soumises à une autorisation du
C.C.M.,
les agences de voyages (qui doivent être autorisées par le ministère du
tourisme),
le transport public des personnes (soumis à des agréments du ministère
du transport), etc.
Dans d’autres cas l’existence de ces autorisations s’explique par des
exigences de la profession, par exemple l’ouverture d’une pharmacie
nécessite d’être titulaire d’un diplôme de pharmacien, les banques et
les sociétés d’assurances doivent être inscrites sur les listes de ces
professions, etc.
Il faut ajouter que certaines activités ne peuvent être exercées que par
des personnes morales, par exemple les activités bancaires.
II- LES CONDITIONS D’ACCES LIEES A L’ACTIVITE
A : L’EXERCICE D’UNE ACTIVITE COMMERCIALE A TITRE DE PROFESSION
HABITUELLE
Cette condition comporte deux éléments : L'habitude et la profession.
1- L’habitude :
L’habitude se caractérise d’abord par un élément matériel, c'est-à-dire
la répétition, d’actes du même genre, prolongée dans le temps. Ainsi la
personne qui accomplit des actes de commerce à titre occasionnel (de
façon isolée ou de temps en temps) sans se préoccuper du nombre et
du rythme dans lequel elle les effectue ne devient pas commerçant.
2- La profession :
La profession implique une activité déployée d’une façon continue
régulière et indépendante. A ce titre le professionnel s’oppose à
l’amateur, dans le sens où le premier agit dans un but de spéculation
afin de se procurer les moyens réguliers d’existence, en bénéficiant
d’une certaine organisation et d'une certaine compétence. Il se
distingue aussi du consommateur qui ne produit pas et du bénévole qui
agit sans percevoir de rémunération.
B : L’EXERCICE A TITRE PERSONNEL ET INDEPENDANT
(L’exercice de l’activité commerciale en son nom et pour son propre compte) :
Les actes de commerce doivent être effectués par le commerçant en son
nom et pour son propre compte. A cet effet, n’ont pas la qualité de
commerçant :
o les salariés liés à un commerçant par un contrat de travail.
o le conjoint d’un commerçant qui l’assiste dans l’exercice de son activité
commerciale.
oles dirigeants des sociétés commerciales, qui, en tant que représentants
légaux, accomplissent des actes de commerce au nom et pour le propre
compte de la personne morale.
SECTION II : LES OBLIGATIONS AFFERENTES AUX COMMERÇANTS
Dans l'exercice de son activité, le commerçant est soumis à certaines
obligations qui lui sont particulières.
La loi ne fait aucune distinction entre les commerçants à ce niveau. Peu
importe la taille de l'exploitation ou la nature de l'activité. Le même
régime est appliqué à tous.
➢ L’immatriculation au registre de commerce
➢ La tenue de la comptabilité commerciale
I- L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION AU REGISTRE DE COMMERCE

Le R.C est un répertoire officiel des personnes physiques et morales


exerçant le commerce

C’est un support qui constate l’existence, les caractéristiques et l’état


des personnes exerçant le commerce.
A- L’organisation du registre du commerce
Il existe un registre de commerce local et un registre central.
Le registre local est tenu par le secrétaire greffier du tribunal de
commerce ou à défaut première instance, du lieu où se situe
l’établissement principal du commerçant ou le siège de la société.
L’inscription au registre local est faite sur demande écrite adressé au
greffier par le commerçant concerné. Pour éviter les fraudes, ce registre
est vérifié à la fin de chaque mois par le président du tribunal ou un
juge désigné à cet effet.
Le registre central est tenu à Casablanca par l’Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale OMPIC.
Chaque mois, le secrétaire greffier du tribunal de première instance
transmet au registre central un extrait de toutes les déclarations
recueillis pendant le mois précédant.
B- Les inscriptions au registre du commerce :

« les inscriptions au registre du commerce comprennent les


immatriculations, les inscriptions modificatives et les radiations »
1- Les immatriculations :
Les personnes assujetties à l’immatriculation sont :
Toutes les personnes physiques ou morales, marocaines ou étrangères,
exerçant une activité sur le territoire du royaume.
Toute succursale ou agence commerciale d’entreprise marocaine ou étrangère.
Toute représentation commerciale ou agence commerciale des états,
collectivités ou établissements publics étrangers.
Tous les établissements publics marocains à caractère industriel ou
commercial, soumis par leurs lois à l’immatriculation au registre du commerce.
Tout groupement d’intérêt économique.
Les immatriculations: le commerçant doit au moment de son
immatriculation au RC, remettre au greffier du tribunal dans le ressort
duquel il exerce son activité, une déclaration en triple exemplaires
contenant des indications sur son état civil: nom, prénom, lieu de
l’établissement …….
2)Les inscriptions modificatives :
tout changement ou modification apporté aux renseignements fournis
par le commerçant doit faire l’objet d’une déclaration modificative au
RC.
3 - Les radiations

La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du commerçant du R.C.


par exemple en cas de cessation totale de l’activité commerciale, en cas
de décès du commerçant, en cas de dissolution d’une société, etc.
Le régime juridique des enregistrements au RC
L’obligation d’immatriculation : l’article75 du code de commerce
prévoit que les personnes physiques ou morales marocaines ou
étrangères exerçant une activité commerciale sur le territoire du
royaume sont tenues de se faire immatriculer au RC dans les trois mois
qui suivent l’ouverture de l’établissement commercial.
Les inscriptions modificatives doivent être opérées dans le mois qui suit
la date de l’acte ou du fait générateur. Le défaut d’inscription dans les
délais impartis entraine l’application de certaines sanctions.
C) Les sanctions liées au défaut d’inscription
A l’expiration d’un mois à compter de la date de mise en demeure
adressée par l’administration, tout commerçant qui ne respecte pas les
délais prévues par la loi pour les inscriptions au registre de commerce
est passible d’une amende de 1.000 à 5.000 DH et à une seconde
amende de même montant après une mise en demeure d’y satisfaire
dans les deux mois.
Toute indication inexacte donnée de mauvaise foi en vue de
l’immatriculation ou en vue de l’inscription au RC est puni d’un
emprisonnement d’un mois à un an de prison et d’une amende de
1.000 à 50.000 DH ou l’une des deux peines seulement.
II- L’OBLIGATION DE TENIR UNE COMPTABILITE

La deuxième obligation qui incombe au commerçant est relative à la


comptabilité commerciale
I- L’objet de la comptabilité :
« La comptabilité peut être définie comme étant une mission
d’information consistant à collecter, recenser, classer et traiter toutes
les opérations exprimées sous forme monétaire qui effectue une
entreprise ».
A- Les livres comptables :
Ils sont au nombre de trois :
1- Le livre journal : Il enregistre opération par opération, et jour après
jour tous les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise
2- Le grand livre : Il permet l’enregistrement des écritures du livre
journal qui y sont recopiées, mais cette fois réparties entre les différents
comptes : situation de l’entreprise, administration, compte spécial…
3- Le livre inventaire : L’inventaire se fait à la fin de chaque année.
L’obligation comporte l’élaboration d’un inventaire des effets mobiliers
et immobiliers d’une part, et un inventaire des dettes et des créances
d’autre part.
B- Les états de synthèse :
Les états de synthèse doivent être établis trois mois suivant la date de
clôture de l’exercice, au vu des différents livres comptables. Ils doivent
donner une image fidèle des actifs et passifs ainsi que de la situation
financière et des résultats de l’entreprise.
C) La tenue de la comptabilité
Avant leur utilisation, les livres de commerce doivent être cotés et
paraphés par le juge, c’est-à-dire que chaque page doit être numérotée
et cachetée afin d’éviter son changement, son arrachement ou son
remplacement par une autre.
De même en cas d’erreur sur les livres de commerce, les écritures ne
peuvent être ni grattées ni raturées ni surchargées. En outre, les
documents comptables et les originaux des correspondances envoyés
doivent être classés et conservés pendant dix ans à compter de leur
date.
II- La finalité de la comptabilité :
C'est essentiellement une source d'information nécessaire: information
interne et externe.
1- Information interne pour le commerçant : les livres comptables sont
nécessaires à tout commerçant qui veut connaître la situation exacte de
son entreprise. C'est un instrument de gestion.
2- information externe: pour les tiers tout d'abord, les livres comptables
constituent également des instruments privilégiés d'information des
tiers (clients, fournisseurs, banques ...) sur la situation de l'entreprise.
Pour l’Etat, les livres s'imposent au point de vue fiscal en vue,
notamment des déclarations exigées par la loi , les contrôleurs des
impôts ont accès à ces livres.
la comptabilité régulièrement tenue peut faire preuve en faveur de
celui qui la tient mais uniquement entre commerçants

L’article 19, alinéa 2 du code de commerce prévoit que si la comptabilité


est régulièrement tenue, elle est admise par le juge pour faire preuve
entre commerçants à raison des faits de commerce.

L’article 22 ajoute : « au cours d’une instance judiciaire, le tribunal peut


ordonner d’office ou à la requête de l’une des parties, la représentation
ou la communication des documents comptables ».
III - LES SANCTIONS DES EXIGENCES LEGALES
A - Les sanctions fiscales
Lorsque ces documents comptables ne respectent pas les normes
prescrites par la loi 9-88(relatives aux obligations comptables des
commerçants ), l’article 23 de cette dernière laisse la faculté à
l’administration des impôts de les rejeter et d’établir une imposition
forfaitaire. Elle peut même appliquer, le cas échéant, des sanctions
pécuniaires (majorations, indemnités de retard, etc.)
B - Les sanctions pénales

S’il s’avère que le commerçant a falsifié les livres et documents


comptables, il peut être poursuivi pour fraude fiscale ou pour faux en
écriture du commerce.
Les autres obligations
Obligation d’avoir un compte en banque:
           Sous peine d’une amende fiscale, le commerçant doit avoir un
compte dans une banque. Cette obligation a pour but de faciliter le
règlement par chèque ou par virement.
Obligations fiscales:
Déclaration et paiement des différents impôts et taxes (T.V.A, taxe
professionnelle, …).
Obligations sociales:
Acquittement des charges sociales  (allocations familiales,…).
Si le commerçant est en outre employeur, il est tenu d’observer les
prescriptions du code du travail à l’égard de ses employés.
CHAP III LE
FONDS DE
COMMERCE
Le fonds de commerce est un ensemble d'éléments mobiliers corporels
et incorporels que le commerçant groupe afin d’exercer son activité  en
vue d'attirer une clientèle.
SECTION 1 LE STATUT JURIDIQUE DU FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce est un ensemble d’éléments mobiliers


comprenant le plus souvent: le nom commercial, la clientèle, l’enseigne,
les marques de fabrique, le droit au bail, les marchandises,… 
A- Les éléments du fonds de commerce:

On distingue les éléments incorporels (clientèle, nom commercial,


enseigne, marques, brevets d’invention, droit au bail, dessin et
modèles,…) et des éléments corporels (matériels et marchandises).
I – les éléments incorporels

1- La clientèle: C’est l’ensemble des personnes qui achètent


habituellement des biens ou des services chez un commerçant. C’est
l’élément essentiel: sans clientèle, il n’y a pas de fonds de commerce.
2- L'achalandage (clientèle de passage) : De la clientèle, il faut
rapprocher l'achalandage ; l'achalandage concerne les clients de
passage, attirés par l’implantation du FC (l'endroit où le fonds est
installé) C'est une clientèle occasionnelle.
2- Le nom commercial: C’est le nom sous lequel un commerçant exerce
son activité (exemple: son propre nom patronymique).
3- Enseigne: Constitue une enseigne toute inscription forme ou image
qui sert à individualiser le fonds de commerce. Il est souvent identique
au nom commercial
4-Le droit au bail
Est un élément très important , c’est le droit de créance du locataire
commerçant à l’égard de l’immeuble dans lequel est exploité le fonds
5-Le droit de Propriété industrielle (les brevets d’invention, les
marques de fabrique, et les dessins et modèles)
Droits accordant à leurs titulaires un monopole temporaire
d’exploitation sur un procédé technique .
II-Les éléments corporels:
1-Matériel et outillage.
Se sont les biens qui servent à l’exploitation du commerce.et qui ne
sont pas destinés à être vendus.
2-Marchandises.
Ce sont les stocks de matières premières et produits finis destinés à la
vente. 
B- La nature juridique du fonds de commerce:

1- Le fonds de commerce constitue un bien distinct des éléments qui


le composent.
Il peut donc être vendu, loué, donné en gage en tant que bien distinct.
Mais il ne fait pas disparaitre l’individualité de chacun de ses éléments
qui peuvent aussi être vendus séparément.
2-Le fonds de commerce est un bien incorporel de caractère mobilier.

Le fonds de commerce ne comprend jamais d’immeubles. Les murs,


c'est-à-dire la boutique (par exemple) dans laquelle est exercée l’activité
commerciale, ne font pas partie du fonds, même si le commerçant est
propriétaire de l’immeuble.
 
En cas  de vente du fonds de commerce, deux situations peuvent se
présenter:
Le vendeur du fonds est propriétaire des murs et veut vendre le tout, il
devra faire deux actes de vente: la vente du fonds et la vente de
l’immeuble, avec deux prix biens distincts. Il peut aussi ne vendre que le
fonds ; il restera propriétaire de l’immeuble et le nouvel acquéreur devra
conclure avec lui un contrat de location (bail) et payer un loyer.
 
Le vendeur du fonds est locataire des murs:
le droit au bail faisant partie du fonds sera vendu avec le fonds. Le
propriétaire de l’immeuble ne pourra pas refuser de reconduire le bail
avec le nouvel acquéreur.   
SECTION 2 LA PROTECTION DU FC
La loi a entouré le fonds de commerce de certaines garanties
permettant au commerçant de préserver ses droits.
La protection du FC consiste à assurer la permanence des éléments
auxquels la clientèle est liée

A- La protection du FC contre la concurrence déloyale


B- La protection du FC contre les bailleurs des locaux
SECTION 3:LES OPÉRATIONS RELATIVES AU FC

Les principales opérations dont le fonds de commerce peut être l’objet


sont : la vente du F.C , l’apport en société le nantissement et la mise en
gérance libre.
A- la vente du FC

Le code de commerce précise les conditions de validité de la vente ainsi


que les droits et les obligations qui résultent de la vente du fonds de
commerce aussi bien vis-à-vis des parties contractantes qu’à l’égard des
tiers concernés par la vente.
1- Conditions de validité du contrat de vente du fonds de commerce
a- Les conditions de fonds
La vente du fonds de commerce est régie par les conditions générales
qui réglementent les contrats en particulier en matière de
consentement, de capacité, d’objet et de cause.
b- Les conditions de forme

Article 81 du Code Commerce exige que l’acte de vente soit formalisé


dans un écrit, acte authentique ou acte sous seing privé, où doit figurer
obligatoirement un certain nombre de mentions
- Le nom du vendeur.
- La date de son acte d'acquisition.
- Le prix de l'acquisition.
- L'état des inscriptions des privilèges et nantissement grevant les fonds.
- S'il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le
nom et adresse du bailleur.
- L'origine de la propriété du fonds.
Ces conditions de forme protègent l’acheteur contre les éventuels vices
cachés, il peut soit annuler la vente, soit demander la réduction du prix
de vente lorsque l’une des mentions obligatoire est absente ou
inexacte.( Article 82).
c- Conditions de publicité
La publicité est destinée à protéger les créanciers du vendeur
après enregistrement, une exemplaire de l'acte doit être, dans les
quinze jours de sa date, déposée au secrétariatgreffe du tribunal dans le
ressort duquel est exploité le fonds. L’acte est inscrit sous forme
d’extrait au RC
Le secrétaire-greffier est tenu de publier l’extrait inscrit au RC en entier,
sans délai et aux frais des parties au bulletin officiel et dans un journal
d’annonces légales
2- LES EFFETS DE LA VENTE

a. Les obligations du vendeur

Le vendeur est tenu vis-à-vis de l’acheteur des obligations suivantes :


une obligation de délivrance et une obligation de garantie.
L'obligation de délivrance consiste pour le vendeur à mettre en
possession de l'acquéreur tous les éléments du fonds énumérés dans le
contrat.
La seconde obligation concerne la garantie contre les vices cachés et du
fait personnel. Cette dernière obligation prend la forme d'une obligation
d’assurer à l'acquéreur la jouissance et l’exploitation paisible du fonds.
En ce sens, le vendeur est tenu d’une obligation de nonconcurrence
dans la mesure où la vente n'aurait aucun intérêt pour l'acquéreur si le
cédant ouvre un nouveau fonds à proximité du premier et reprend sa
clientèle.
b. LES OBLIGATIONS DE L’ACHETEUR
Pour l'acquéreur, l’obligation principale est de payer le prix et les frais
accessoires (droit d'enregistrement, droit de timbre des actes, frais de
publication légale). Il est également tenu de continuer les contrats de
travail du personnel employé.
Le vendeur tant qu’il n’a pas été payé, dispose d’un privilège qui lui
permet de se faire payer en priorité sur le prix du fonds en cas de
revente.
Pour bénéficier de ce privilège, il suffit de le faire inscrire dans les
quinze jours de la vente au registre de commerce. (Article 91).
Le vendeur du fonds de commerce impayé dispose également d’une
prérogative lui permettant d’obtenir la résolution de la vente.
c. Les effets de la vente du fonds de commerce à l’égard des créanciers
du vendeur
La publicité de la vente a pour but d’informer les créanciers du vendeur
et de leur permettre de sauvegarder leur situation.
Les créanciers peuvent dans les quinze jours qui suivent la dernière
publication, faire opposition au paiement du prix par lettre
recommandée. (Article 84).
En outre si un créancier estime le prix insuffisant, il peut demander la
vente du fonds aux enchères publiques.
B-L'APPORT EN SOCIETE DU FONDS DE COMMERCE
L'apport en société du fonds de commerce ressemble beaucoup à celui
de la vente. En effet, dans les deux cas la propriété du fonds est
transmise à titre onéreux. Toutefois une différence persiste entre les
deux opérations. Elle concerne le mode de paiement.
l'équivalent fourni à l'apporteur n'est pas ici une somme d'argent, mais
des parts sociales ou des actions.
C- LA LOCATION GERANCE DU FONDS DE COMMERCE (LA GERANCE
LIBRE)
1- Définition (Article 152)
Le contrat de gérance libre est « tout contrat par lequel le propriétaire
ou l’exploitant d’un fonds de commerce en concède totalement ou
particulièrement la location à un gérant qui l’exploite à ses risques et
périls »
La gérance libre s’oppose à la gérance salariée qui est un véritable
contrat du travail entre le propriétaire du fonds et celui qu’il emploie
pour le gérer.
2- Effets du contrat de gérance
Le contrat de gérance libre produit des effets à l’égard des contractants
(locataire et bailleur).
a- les obligations du bailleur (Article 153)
Le bailleur est tenu soit de se faire radier du registre de commerce, soit
de faire modifier son inscription personnelle avec la mention expresse
de la mise en gérance.
b- les obligations du locataire. (Article 154)
Immatriculation au registre de commerce
Tenue de la comptabilité commerciale
Formalité de dépôts et de publicité
Obligation d’indiquer sur tous les documents relatifs à son activité
commerciale ainsi que sur toutes les pièces signées par lui à cet effet :
son numéro d’immatriculation au RC et le siège du tribunal où il est
immatriculé en qualité de gérant libre du fonds
C- LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE
Le nantissement du fonds de commerce est un contrat par lequel le
fonds se trouve affecté à la garantie du remboursement des dettes
contractées par le commerçant pour le besoin de son commerce.
C’est l’acte qui met en gage le fonds de commerce à titre de sûreté,
pour garantir le remboursement du crédit aux créanciers nantis.
Le fonds de commerce est considéré sur le plan juridique comme un
meuble. En matière mobilière, le gage implique la remise de la chose
gagée au créancier. L’application de cette règle en matière du fonds de
commerce a pour conséquence de priver le commerçant de
l’exploitation de son fonds. C’est pourquoi le nantissement de ce
dernier a été règlementé de manière à ce que le commerçant ne puisse
être dépossédé de son fonds de commerce.

Le nantissement du fonds se présente comme une forme de gage sans


dépossession, dans la mesure où le propriétaire poursuit son activité
avec comme objectif premier l'acquittement de la dette.
1- Eléments susceptibles d’être compris dans le nantissement
En vertu de l'article 107 du code de commerce, les différents éléments
énumérés à l'article 80 sont susceptibles de faire l'objet d'un
nantissement, à l'exclusion des marchandises. Il s’agit du nom
commercial, l’enseigne, la clientèle, l'achalandage, le droit au bail, le
mobilier commercial, le matériel et l'outillage…
2- Conditions de forme et de publicité
Pour produire ses effets, le nantissement doit être constaté par un acte
écrit, en la forme notariée ou sous seing-privé et déposé au greffe du
tribunal de première instance et inscrit au registre de commerce dans
les 15 jours de sa date.
3- Les effets du nantissement
Le nantissement confère à son titulaire
le droit de préférence : En cas de vente du fonds de commerce, le
créancier nanti a une place privilégiée, par rapport aux autres
créanciers chirographaires, pour le recouvrement de sa créance.
Droit de suite; C'est un droit qui permet au créancier nanti de suivre le
fonds de main en main, en cas de reventes , pour le saisir et le faire
vendre aux enchères publiques

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