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Introduction

Le droit bancaire est, sans doute, l’une des disciplines les plus anciennes mais également les plus
modernes. Il incarne les constantes évolutions du droit économique.

Cette évolution sans précédent du droit bancaire est liée à la nature même de cette activité qui
touche l’ensemble des citoyens dans leurs relations avec la monnaie et avec la banque.

Une telle relation, si étroite, et parfois exigée par des textes juridiques. Il en est ainsi de l’article 18
du code de commerce qui dispose que : « Tout commerçant, pour les besoins de son commerce, a
l’obligation d’ouvrir un compte dans un établissement bancaire ou dans un centre de chèques
postaux »

Il en est de même de l’article 306 du même code qui prévoit qu’ « entre commerçants et pour faits
de commerce, tout paiement d’une valeur supérieure à dix mille dirhams doit avoir lieu par chèque
barré ou par virement. Toute inobservation de cette règle est passible d’une amende dont le
montant ne peut être inférieur à six pour cent de la valeur payée. Le créancier et le débiteur sont
solidairement responsables du paiement de cette amende ».

L’exigence d’un compte bancaire est également imposée par certains établissements et entreprises
qui requièrent l’ouverture d’un compte bancaire par leurs salariés, comme condition sin qua non
pour la réception de leurs salaires. Ce qui entraine une quasi-obligation de se faire ouvrir un compte.

De même, l’intervention de la banque est indispensable dans les différentes opérations de commerce
international (crédit-bail, cautionnement, opérations de change)

A cela s’ajoute le recours de plus en plus fréquent aux banques aussi bien par les personnes physique
que par les sociétés pour obtenir des crédits.

L’importance de nos jours de la banque ne doit pas dissimuler les différentes critiques dont fait
l’objet l’activité bancaire , aussi bien politique , accusant les banques d’être à l’origine de la crise
économique internationale , que religieuses , condamnant , notamment l’octroi , par les banques ,
des crédits avec intérêts .

En dépit de ces condamnations, le droit bancaire demeure une branche essentielle du droit privé
aussi bien au niveau national qu’international.

Au niveau national , Le droit bancaire est régi par plusieurs dispositions législatives se rapportant ,
principalement , au droit civil et au droit des affaires (Loi 15-95 formant code de commerce , textes
sur les sociétés commerciales ; Dahir n° 1-05-178 du 14 février 2006 portant promulgation de la loi
n°34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés ; Dahir n° 1-05-38 du 23
novembre 2005 portant promulgation de la loi n°76-03 portant statut de Bank Al-Maghreb …etc.)

On trouve également des textes de sources professionnelles qui concernent principalement :

Les circulaires de Bank Al Maghreb qui sont, suivant les dispositions de l’article 17 de la loi bancaire,
homologuées par arrêtés du ministre chargé des finances et publiées au Bulletin Officiel, ce qui
assure leur force obligatoire entre la banque et ses clients.
Les circulaires et les différentes instructions sur la réglementation de change au Maroc et qui sont
actuellement regroupées dans un document unique intitulé « Instruction générale des Opérations de
change ».

Au niveau international

La réglementation internationale n’a pas été sans influence sur l’activité bancaire marocaine. Deux
exemples peuvent illustrer ce constat.

Il s’agit en l’occurrence :

Des accords de Bâle (I, II, III) et qui ont, en général, pour objet de minimiser les risques inhérents aux
différentes transactions bancaires (risque de crédit, risque de marché et risque opérationnel) et
harmoniser les normes prudentielles.

Les règles de la chambre de commerce internationale ayant pour objet de poser des normes a
certaines opérations de commerce internationale : Ces règles, si elles sont choisies par les parties ont
une portée purement contractuelle.

Parmi les règles établies par le CCI, on cite les règles Uniformes sur les garanties sur demande (RUU
758, dont la dernière version est entrée en vigueur le 1 er juillet 2010) ; les règles et pratiques
internationales relatives aux lettres de crédit stand-by (RPIS 98) et les règles et usances uniformes de
la CCI sur les crédits documentaires (entrée en vigueur en juillet 2007)

De ce qui précède, on peut dire que les opérations bancaires sont soumises à des textes très divers. Il
en est autrement de l’exercice de cette activité qui doit obéir à des règles bien précises qui
concernent aussi bien les établissements de crédit que les autorités de contrôle.

Aussi, il y a lieu de donner un aperçu sur les activités exercées par les établissements de crédit
(Section 1), en empruntant la même démarche que la loi bancaire qui définit l’établissement de
crédit par son objet, avant de traiter le statut de ces établissements et leurs relations avec les
autorités de contrôle.

Section 1 : Les activités bancaires

L’article premier de la loi bancaire considère comme « établissement de crédit les personnes morales
qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des
apporteurs de leur capital social ou leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre
de profession habituelle une ou plusieurs des activités suivantes :

La réception des fonds publics ;

Les opérations de crédit ;

La mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion »


Suivant l’article 7 de la même loi « Les établissements de crédit peuvent aussi effectuer, sous
réserve du respect des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière, les
opérations connexes à leur activité ».

En résumé on peut retenir quatre critères pour l’exercice d’une activité bancaire :

L’établissement en question doit être une personne morale ce qui exclut la possibilité pour les
personnes physiques d’exercer une activité bancaire. Cette personne morale ne peut être qu’une
société anonyme à capital fixe, et ce conformément à l’article 28 de la loi bancaire.

L’établissement concerné doit effectuer des opérations de banque, à savoir, la réception de fonds du
public, les opérations de crédit, la mise à disposition de la clientèle de tous les moyens de paiement
ou leur gestion.

Ces opérations de banque doivent être exercées a titre habituel par l’établissement de crédit ;

L’établissement de crédit peuvent également exercer des opérations connexes : Il s’agit notamment
des opérations de change ; les opérations de bourses ; les opérations d’assurance de personnes,
d’assistance et d’assurance-crédit ; l’intermédiation en matière de transferts de fonds ; le conseil et
l’assistance en matière de gestion financière, l’ingénierie financière et, d’une manière générale, tous
les services destinés à faciliter la création et le développement des entreprises.

Aussi, en dehors de la qualité de l’établissement du crédit qui doit être une personne morale et des
opérations connexes qui ne sont pas propres aux établissements de crédit, l’exercice a titre habituel
d’une ou plusieurs opérations de banque qui constitue le principal critère caractérisant ces
établissements.

A cet égard, l’article premier de la loi bancaire énumère trois opérations de banque :
- La réception des fonds public (§1)
- Les opérations de crédit (§2)
- La mise à disposition ou la gestion des moyens de paiement (§3)

Paragraphe 1 : La réception de fonds du public.

L’article 2 de la loi bancaire donne une définition des fonds reçus du public. Il énumère les opérations
assimilées auxdits fonds (A), tout en excluant certaines opération de cette catégorie (B)

A. Les fonds reçus du public.

Suivant les dispositions de l’article 2 précité, « sont considérés comme fonds reçus du public , les
fonds qu’une personne recueille de tiers sous forme de dépôt ou autrement , avec le droit d’en
disposer pour son propre compte , à charge pour elle de les restituer » .

Cette définition repose sur les quatre critères suivants :

1. Remise de fonds
La remise de fonds est un acte de remise de monnaie en dirham ou en devise, pouvant être effectué
en espèce, par chèque ou par virement. Le support de cette remise n’est pas clairement précisé par
la loi qui vise uniquement « les dépôts ».
La durée de la remise est également sans importance. Elle peut concerner les fonds restituables a
vue ou des fonds relatifs à des dépôts à terme.

2. Tiers

Les fonds remis doivent en outre, selon l’article 2 précité, être reçus des « tiers ». Cette exigence
vise à exclure du monopole des établissements de crédit les hypothèses dans lesquelles les liens
entre le déposant et le réceptionnaire des fonds sont tellement étroits qu’ils ne nécessitent pas
l’intermédiation d’un établissement bancaire (c’est l’exemple des versements réalisés par des
associés d’une société sur un compte courant d’associés ; les sommes détenues par une entreprise
pour le compte de ses salariés). C’est également le cas des prêts participatifs considérés comme des
quasi-fonds propres.

La notion de « tiers » a été critiquée par certains auteurs, qui l’ont considéré « Inadéquate parce
qu’elle manque de précision et qu’elle est utilisée dans un sens différent de celui du droit des
obligations : on parle de tiers alors même que le déposant a une relation avec son dépositaire ».

3. Libre disposition des fonds reçus.

L’autre caractéristique des fonds reçus du public c’est de permettre à l’établissement de crédit de
disposer librement des fonds reçus.
Le texte ne pose aucune restriction à cette liberté. Les établissements de crédit sont donc libres dans
l’utilisation et l’affectation des fonds ainsi reçus du public.

4. Obligation de restitutions.

La réception des fonds par l’établissement bancaire entraine une obligation par a banque dès les
restituer.
Le moyen de cette restitution est indifférent. Il peut s’agit d’une remise de billets de banque, d’un
paiement de chèque, d’un transfert d’argent par virement ou autres.

En guise de conclusion, il y a lieu de signaler qu’en dehors de ces définitions des fonds reçus du
public, la loi bancaire énumère certaines opérations qu’elle assimile aux fonds reçus du public. Il
s’agit en l’occurrence des :

Fonds déposés en compte à vue, avec ou sans préavis, même si le solde du compte peut devenir
débiteur.

Fonds déposés avec un terme ou devant être restitués après un préavis ;

Fonds versés par un déposant avec stipulation d’une affectation spéciale, si l’entreprise qui a reçu le
dépôt ne le conserve pas en l’état.

Fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par le dépositaire, d’un bon de caisse ou de tout
billet portant intérêts ou non.
B. Exceptions

Après avoir défini les fonds reçus du public et énuméré les opérations assimilées à ces fonds, l’article
2 de la loi bancaire a assorti cette définition de certaines exceptions. Il s’agit notamment des prêts
participatifs, des comptes courants associés et des épargnes salariales.

Paragraphe 2 : Les opérations de crédit

Les opérations de crédit sont largement entendues par l’article 3 de la loi bancaire qui considère
comme opération de crédit « tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne :

Met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de
les rembourser ;

Ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de
cautionnement ou toute autre garantie.

Sont assimilées à des opérations de crédit :

Les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilés ;

Les opérations d’affacturage ;

Les opérations de vente a réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de pension telles
que prévues par la législation en vigueur ».

A. Caractère commun à l’ensemble des opérations de crédit : Onérosité.

Pour être qualifiées d’opérations de crédit, les actes visés par l’article 3 précité doivent être effectués
à titre onéreux. Le texte ne précise pas la nature des rémunérations envisagées, qui peuvent être,
aussi bien, des frais des commissions ou des intérêts. D’une manière générale, l’onérosité suppose
l’existence de la réelle contrepartie quelle qu’en soit la teneur.

B. Avance ou promesse d’avance de fonds.

Il s’agit de toute avance de fonds quelle qu’en soit la durée, et quel que soit le support juridique
utilisé. Aussi, cette notion comprend principalement les découverts et l’escompte.

Il en est de même des promesses d’avances de fonds que l’article 3 considère comme une opération
de crédit.

C. Crédit par signature

L’article 3 susvisé considère expressément les crédits par signature comme des opérations de crédit.
Les crédits par signature peuvent être définis comme « des engagement contractés par une banque
au profit des tiers à la demande d’un client ».
Cette notion englobe aussi bien les avals et cautionnement énumérés par ce texte, que toute autre
forme de crédit par signature comme le crédit documentaire et la garantie a première demande.

D. Crédit-Bail

L’article 3 assimile expressément le crédit-bail et les autres formes de location avec option d’achat à
des opérations de crédit. Le texte vise toute forme de location sans distinction aucune quant à la
nature du bien loué. La seule exigence porte sur l’existence d’une option d’achat. Ce qui exclue du
domaine bancaire les locations simples sans option d’achat.

E. Les opérations d’affacturage

La loi bancaire définit, dans son article 5, l’affacturage comme étant « la convention par laquelle un
établissement de crédit s’engage à recouvrer et à mobiliser des créances commerciales, soit en
acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas,
une garantie de bonne fin ».

F. Les opérations de vente à réméré

La vente à réméré, appelée également « vente avec faculté de rachat » est un acte par lequel le
vendeur (en l’occurrence le client de la banque) se réserve le droit de reprendre la chose vendue,
moyennant la restitution du prix principal et le remboursement de frais.

A cet égard, la vente a réméré s’apparente à une opération de crédit : Le propriétaire qui a besoin de
fonds peut vendre son bien à la banque. En restituant le prix de vente et les frais, il rembourse ce
crédit et récupère son bien donné en garantie.

Paragraphe 3 : Les services bancaires de paiement.

Comme il a été signalé ci-dessus, l’article premier de la loi bancaire considère comme établissement
de crédit, les personnes morales qui ont comme activité « la mise à la disposition de la clientèle de
tous moyens de paiement ou de leur gestion ».

Aussi, l’article 6 de la même loi considère comme moyen de paiement tous l’instrument qui, quel que
soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds

A. Mise à disposition ou gestion

Comme son nom l’indique, la mise à disposition porte sur l’émission de moyen de paiement au profit
de la clientèle.

Les moyens de paiement recouvrent tous les procédés permettant de faire circuler la monnaie
scripturale (virement, carte de crédit et de paiement, les chèques, les moyens de paiement
électroniques).

Quant à la gestion de ces moyens, elle vise la concrétisation des opérations de paiement pour le
compte du donneur d’ordre (débit du compte de l’émetteur, transfert de fonds, crédit du compte
bénéficiaire, encaissement du chèque, gestion des pièces comptables afférentes à l’opération.Etc.)

B. Transfert de fond.
Pour être qualifiés de moyens de paiement les instruments précités doivent permettre un transfert
de fonds. D’un point de vue comptable, ceci se matérialise par une opération de débit du compte du
donneur d’ordre et de crédit du compte du bénéficiaire.

En guise de conclusion, il convient de signaler que les opérations bancaires précitées doivent être
effectuées par l’établissement de crédit à titre habituel. Tout exercice illégal de l’activité bancaire
expose son auteur a des sanctions pénales, et ce conformément aux dispositions de l’article 136 de la
loi bancaire.
Section 2 : Le statut bancaire

Il y a lieu de traiter le statut des établissements de crédit (paragraphe 1) et des organes de tutelle
(paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les fondements du statut de l’établissement de crédit.

L’exercice d’une activité bancaire est tributaire de l’obtention d’un agrément (A). Un régime
dérogatoire est prévu pour certains établissements présentant une relation fonctionnelle avec les
établissements de crédit (B).

A. Agrément des établissements de crédit

L’agrément des établissements de crédit soulève des questions sur sa nécessité, son octroi, sa
modification, son retrait et sa portée.

1) Nécessité d’un agrément.

L’établissement de crédit doit, avant d’exercer son activité au Maroc, avoir été préalablement agréée
par le gouverneur de Bank-Al-Maghreb après avis du comité des établissements de crédit, soit en
qualité de banque soit en qualité de société de financement.

a. Les banques

La loi bancaire confère aux banques une compétence générale dite « universelle ».

Aux termes du premier alinéa de l’article 11 de ladite loi : « les banques peuvent exercer toutes les
activités visées aux articles premiers [opérations bancaires] et 7 [opérations connexes] et sont seules
habilitées à recevoir du public des fonds a vue ou d’un terme égal ou inférieur a deux ans ».

b. Société de financement

En considération de l’article 11 de la loi bancaire, les sociétés de financement ne peuvent effectuer,


parmi les activités visées à l’article 1 et 7 précités, que les opérations précisées dans leur décision
d’agrément, ou dans la disposition législative et réglementaire qui leur sont propres.

Aussi, les sociétés de financement ne peuvent, sauf dérogation, recevoir les fonds du public.

Les sociétés de financement sont généralement des filiales de banque. Ces société exercent
généralement, des activités spécialisés se rapportant aux prêts à court et moyen terme
(l’affacturage, le crédit-bail, le crédit immobilier)

2) Octroi d’agrément

Suivant l’article 27-4 de la loi bancaire, la décision d’agrément doit être notifiée par le gouverneur de
Bank Al-Maghreb a l’entreprise requérante dans un délai de quatre mois à compter de la date de
réception de l’ensemble des documents et renseignements requis. Le cas échéant, le refus
d’agrément doit être dûment motivé et notifié à ladite entreprise dans le même délai de quatre
mois.

La décision d’agrément peut être totale ou partielle, limitée à l’exercice de certaines opérations
seulement lorsqu’il apparait que les moyens humains, techniques ou financiers du requérant sont
insuffisants au regard des opérations qu’il envisage d’effectuer.

Le gouverneur de Bank-Al-Maghreb peut également subordonner l’octroi de l’agrément au respect


des engagements financiers souscrits par le requérant.

3) Modification d’agrément.

Les modifications affectant l’établissement de crédit peuvent suivant le cas nécessité ou non un
nouvel agrément.

a. Nouvel agrément

Un nouvel agrément est requis en cas de : - Fusion de deux ou plusieurs établissements de crédit ; -
L’absorption d’un ou plusieurs établissements de crédit par un autre établissement.

De même, les changements qui affectent la nationalité, le contrôle d’un établissement de crédit ou la
nature des opérations qu’il effectue habituellement, sont subordonnés à l’octroi d’un nouvel
agrément.

b. Notification de modifications

Certaines modifications affectant les établissements de crédit ne requièrent pas un nouvel agrément,
mais doivent seulement être notifié à la banque centrale.

Aussi, suivant l’article 38 de la loi bancaire : « Les établissement de crédit doivent notifier a Bank-Al-
Maghreb :

Toute modification affectant leurs statuts :

Le programme annuel d’extension de leur réseau au Maroc ou à l’étranger

Toute ouverture effective, fermeture ou transfert, au Maroc ou à l’étranger, d’agences, de guichets


ou de bureaux de représentation.

4) Retrait d’agrément.

Le gouverneur de Bank Al-Maghreb a le pouvoir de retirer l’agrément de l’établissement de crédit


dans les cas suivants :

Soit à la demande de l’établissement de crédit lui-même ;

Soit lorsque l’établissement de crédit :


N’a pas fait usage de son agrément dans un délai de douze de moi, à compter de la date de
notification de la décision portant agrément

N’exercer plus son activité depuis au moins 6 mois

Ne remplis plus les conditions au vu desquelles il a été agréé

Soit lorsque la situation de l’établissement de crédit et considéré comme irrémédiablement


compromise ;

Soit à titre de sanction disciplinaire dans les conditions prévues par la Loi.

5) Portée de l’agrément

L’agrément ainsi délivré à l’établissement de crédit l’autorise à exercer les opérations prévues dans la
décision d’agrément. Un établissement de crédit ne peut exercer une activité pour laquelle il n’a pas
été agréé.

La méconnaissance de cette règle est sanctionnée par l’article 135 de la loi bancaire qui puni d’un
emprisonnement de 3 mois a un an et d’une amende de 5000 à 100.000 dirhams, ou de l’une de ces
deux peines seulement, toute personne qui utilise tous procédés ayant pour objet de créer un doute
dans l’esprit du public quant à la catégorie d’établissement de crédit au titre de laquelle elle a été
agréée.

B. Les établissements à statut spécial

Certains établissements peuvent, dans le cadre de leurs attributions et conformément à leur


réglementation exercer une activité bancaire.

Ces établissements sont :

Soit soumis partiellement aux dispositions de la loi bancaire, notamment à ses règles comptables et
prudentielles. Il s’agit en l’occurrence des services financiers de la poste ; la caisse d’épargne
nationale, les associations de micro-crédit et les banques off-shore.

Soit ils ne sont nullement soucis à la loi bancaire. C’est le cas de :

Bank Al-Maghreb

La trésorerie générale

Les entreprises d’assurance et réassurances ;

Les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des raisons d’ordre social,
accordent sur leurs ressources propres des prêts à des conditions préférentielles à certaines
personnes.

Le Fonds Hassan 2 pour le développement économique et social,


Les institutions financières internationales et les organismes publics de coopération étrangers
autorisés par une convention conclue avec le Maroc, à exercer une ou plusieurs opérations
bancaires.

Paragraphe 2 : Supervision et contrôle de l’établissement de crédit.

Les établissements de crédit sont étroitement contrôlés. On distingue les organes d’encadrement (A)
des organes de contrôle stricto sensu (B)

A. Les organes d’encadrement

Plusieurs organes sont prévus par la loi bancaire. Ils ont comme principales missions d’assurer des
fonctions de conseils et de propositions sur des questions se rapportant à l’activité bancaire.

La loi bancaire prévoit ainsi les quatre organes suivants :

1. Le conseil national du crédit et de l’épargne.

Ce conseil a pour mission, aux termes de l’article 18 de la loi bancaire, de débattre de toute question
intéressant le développement de l’épargne ainsi que l’évolution de l’activité des établissements de
crédit. Il formule des propositions au gouvernement dans les domaines qui entrent dans sa
compétence.

2. Comité des établissements de crédit.

Le comité des établissements de crédit a pour mission de donner ses avis au gouverneur de Bank Al-
Maghreb sur toute question ayant trait à l’activité des établissements de crédit.

Le comité mène également toute étude portant sur l’activité de l’établissement de crédit et
notamment sur leurs rapports avec la clientèle et sur l’information du public. Lesquelles études
peuvent donner lieu à des circulaires ou recommandations du gouverneur de Bank Al-Maghreb.

3. Commission de discipline de l’établissement de crédit

Comme son nom l’indique, cette commission est chargée d’instruire le dossier disciplinaire et de
proposer, au gouverneur de Bank Al-Maghreb, les sanctions disciplinaires à prononcer à l’encontre
des établissements de crédit, conformément aux dispositions de la loi Bancaire.

4. Les associations professionnelles des établissements de crédit.

La loi bancaire distingue deux catégories des associations professionnelles : - Le groupement


professionnel des banques du Maroc (GPBM) qui regroupe l’ensemble des banques marocaines. Et –
Les associations professionnelles des sociétés de financement (APSF) qui regroupent l’ensemble des
établissements de crédit agréés en tant que sociétés de financement.

Les associations professionnelles des établissements de crédit mènent plusieurs études se rapportant
à leur activité, comme elles peuvent être consultées sur des questions relevant de la profession
bancaire.

B. Les autorités de contrôle


1. Le Contrôle de la banque centrale.

Dénommée « Banque du Maroc » jusqu’en 1987, Bank Al-Maghreb a été créée par dahir du 30 juin
1959 et, est régie depuis le 23 novembre 2005, par le dahir n° 1-05-38 portant promulgation de la loi
n° 76-03 portant statut de Bank Al-Maghreb.

Bank Al-Maghreb est chargée de contrôler le respect, par les établissements de crédit, des
dispositions de la loi bancaire et des textes pris pour son application.

A cet égard, Bank Al-Maghreb vérifie l’adéquation de l’organisation administrative et comptable et


du système de contrôle interne de ces établissements et veille à la qualité de leur situation
financière.

Dans le cadre de sa mission, Bank Al-Maghreb peut demander aux établissements de crédit de lui
communiquer tous documents et renseignements nécessaires à l’accomplissement de sa mission.

2. Les commissaires aux comptes

Les établissements de crédit sont tenus, conformément aux dispositions de la loi bancaire, de
désigner deux commissaires aux comptes (après approbation de Bank Al-Maghreb).

Les commissaires aux comptes, ainsi désignés, ont principalement pour mission de contrôler les
comptes et la situation financière des établissements de crédit.

Après accomplissement de leur mission, les commissaires aux comptes établissent des rapports dans
lesquels ils rendent compte de leur mission à Bank Al-Maghreb et aux organes d’administration de
l’établissement de crédit concerné.
Chapitre 1 : Les comptes en Banque

Le compte bancaire peut être défini comme un tableau ou un document comptable des crédits et des
dettes réciproques du banquier et son client (art 493 du code de commerce). Il s’agit donc d’un
document comptable qui retrace les opérations effectuées par le client dans sa relation avec un
établissement de crédit.

Cependant le compte bancaire est réduit par la plupart des définitions à un banal mécanisme de
dégagement des soldes, n’est-il pas d’une autre nature ?

A cet égard, on s’accord à dire que le compte est un contrat (au moins pour les ouvertures de
comptes qui ne sont pas exigées par le législateur et dans lesquelles il n’y a pas un véritable accord
de volonté). Mais la problématique n’est pas pour autant résolue est la question reste posée quand a
la nature juridique de ce contrat ?

La réponse n’est pas aisée, dans la mesure où le contrat de compte bancaire englobe plusieurs
qualifications juridiques : - Il s’agit d’abord d’un contrat de dépôt. Le banquier est un dépositaire des
fonds par excellence ; - Le compte est ensuite un instrument de règlement des créances et des dettes
réciproques des parties ; - Le compte est enfin le support juridique des opérations que la banque
s’engage à réaliser pour le compte de son client dans un cadre contractuel bien déterminé.

Au-delà des différentes théories sur la nature juridique des comptes, on peut analyser le compte
bancaire en tant qu’un mécanisme de droit des biens. Le compte en banque répond aux deux
caractéristiques d’un bien à savoir

Il est constitutif d’une certaine richesse, c’est-à-dire il présente une certaine valeur (créances ou
valeurs mobilières constitutives de richesse)

Il présente une certaine forme, certes immatérielle : Constitué de l’ensemble des procédés
permettant son identification et individualisation

Ceci étant donné, après avoir tenté de présenter la nature juridique du compte en banque, il y a lieu
de mettre en exergue les dispositions générales des comptes bancaires (Section 1), avant d’étudier
les différents types de comptes en banque (Section 2).

Section 1 : Les comptes en banque : Disposition générales

Les comptes en banque obéissent à des dispositions communes se rapportant aussi bien à leur
ouverture (SS1), qu’à leur fonctionnement (SS2) et leur clôture (SS3).

Sous-Section 1 : Ouverture des comptes bancaires

L’ouverture de compte soulève plusieurs questions liées notamment à la liberté de contracter (§1),
aux formalités devant être observées avant l’ouverture de compte (§2) et les obligations de la
banque quant à cette ouverture (§3)

§1. La liberté de contracter et ses limites


L’ouverture d’un compte bancaire pose une première question sur la possibilité pour une banque de
refuser d’ouvrir un compte à un postulant.
Cette question soulève d’autres questions connexes : - Quel degré de l’autonomie de la volonté et de
la liberté pour une banque de contracter ? - La banque remplit-elle un service public l’empêchant de
refuser toute ouverture de compte à un client ? Le contrat de compte est-il un contrat intuitu
personae ? Existe-t-il un droit au compte comme corollaire de l’obligation faite dans certains
domaines par le législateur ou par la pratique d’ouvrir un compte bancaire ?

L’ensemble de ces questions peuvent être réduites à deux problématiques : La liberté de contracter
(A) et le droit au compte (B)

A. La liberté de contracter

L’exercice par la banque d’une mission de service public ne l’empêche pas de refuser d’ouvrir un
compte à un postulant (consommateur) sans s’exposer à la sanction de refus de contracter prévue
par l’article 57 du dahir sur la protection du consommateur et par les articles 49 et 71 de la loi n° 06-
99 sur la liberté des prix et de la concurrence , ou a quelconque autre sanction.

La liberté pour la banque de refuser de contracter a été reconnue, implicitement, par le législateur,
sans doute en raison du caractère intuitu personae de la relation entre la banque et son client.

La possibilité pour la banque de refuser d’ouvrir un compte emporte d’autres libertés comme celle
de subordonner, dans le cadre d’une politique commerciale d’exclusion des petits comptes,
l’ouverture de compte à un préalable versement d’une certaine somme d’argent.

Peut-on alors considérer qu’un postulant ne peut prétendre au droit au compte ?

B. Droit au compte

Le droit par une banque de refuser de contracter doit se conjuguer avec le droit d’une personne
physique ou morale d’ouvrir un compte bancaire.
Prenant en considération ce droit , l’article 112 de la loi bancaire prévoit que « Toute personne ne
disposant pas d’un compte à vue et qui s’est vue refuser par une ou plusieurs banques ,l’ouverture
d’un tel compte après l’avoir demandé par lettre recommandée avec accusé de réception , peut
demander a Bank Al-Maghreb de désigner un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se
faire ouvrir un tel compte .

Lorsqu’elle estime que le refus n’est pas fondé, Bank Al-Maghreb désigne l’établissement de crédit
auprès duquel le compte sera ouvert. Ce dernier peut limiter les services liés à l’ouverture du compte
au opérations de caisse ».

La banque ainsi désignée par Bank Al-Maghreb ne peut pas refuser d’ouvrir le compte en question,
sous peine d’engager sa responsabilité disciplinaire, mais peut limiter le fonctionnement du compte
aux opérations de caisse, à savoir la réception et les transferts de fonds.

La loi bancaire ne prévoit aucune disposition quant à la possibilité pour la banque de clôturer ce
compte après son ouverture, ou de subordonner cette clôture a l’accord ou au moins l’information
préalable de Bank Al-Maghreb ;
On peut dire que cette clôture demeure possible en observant un délai de préavis de 60 jours tel que
prévu par l’article 503 du code de commerce . A charge pour le client en question d’initier une autre
procédure auprès de Bank Al-Maghreb pour désignation d’une banque auprès de laquelle il peut
ouvrir son compte.

§2.Formalités préalables à l’ouverture de compte.

Préalablement à l’ouverture d’un compte, la banque est tenue d’observer certaines formalités,
portant, notamment sur la vérification de l’identité et de l’adresse du postulant (A), sa capacité et ses
pouvoirs (B).

A. Le contrôle de l’identité et de l’adresse.

Préalablement à l’ouverture d’un compte, la banque est tenue de recueillir les éléments
d’identification de sa clientèle (1) ainsi que leur adresse (2).

1. Contrôle de l’identité

La banque est tenue de vérifier l’identité de toute personne physique ou morale sollicitant
l’ouverture d’un compte.

Plusieurs textes législatifs et réglementaires consacrent cette disposition et énumèrent les


documents devant être sollicités par la banque à cet effet. Etant entendu que a banque doit rejeter
tout document manifestement faux, sans pour autant être tenue responsable si le document produit
est, en apparence, r régulier.

2. Vérification de l’adresse

Le banquier est tenu de vérifier, non seulement l’existence d’une adresse, mais l’exactitude de cette
adresse.

A cette fin, une lettre de bienvenue est envoyée au client dès l’ouverture du compte. En cas
d’adresse erronée, l’établissement de crédit doit s’assurer par tous les moyens de l’adresse exacte. A
défaut, il peut décliner l’entrée en relation et procéder, s’il y a lieu, à la clôture du compte, et ce sous
peine d’engager sa responsabilité.

De même, la banque doit prêter une attention particulière aux clients dont le courrier est domicilié
chez un tiers, dans une boite postale, aux guichets de l’établissement ou qui changent d’adresse
fréquemment.

B. Vérification de la capacité et des pouvoir

La banque est tenue de vérifier aussi bien la capacité et les pouvoirs des personnes physiques (1) que
l’existence juridique et l’attribution des mandataires des personnes morale (2).

Etant entendu que l’absence de vérification sérieuse constitue une faute susceptible d’engager la
responsabilité de la banque à l’égard des tiers, victime des agissements dont le compte serait le
support.

1. Capacité et pouvoirs des personnes physiques


Avant d’ouvrir un compte, la banque est tenue de s’assurer de la capacité du postulant personne
physique, qui doit être doté de la capacité d’exercice (a). A défaut, l’ouverture d’un compte pour un
incapable ne peut s’effectuer que par le biais de son représentant légal (b).

a. Vérifications de la capacité des personnes physiques

Une personne physique qui entend ouvrir un compte doit être majeure est dotée de la capacité
d’exercice. Dans le cas contraire l’ouverture du compte est soumise aux règles du code de la famille
qui distingue les catégories suivant :

Mineur dépourvu de discernement

Jusqu’à l’âge de 12 ans révolus, le mineur est considéré comme dépourvu de discernement. Les actes
passés par ce mineur sont nuls et ses effets, qu’ils lui soient profitable (ex : Donation en sa faveur) ou
préjudiciable (ex : Don d’une partie de ses bien à autrui) ou alors entre le profitable et le
préjudiciable (ex vente)

La banque ne peut donc ouvrir un compte à un mineur dépourvu de discernement sans la présence
de son représentant légal.

Mineur doué de discernement

Les actes du mineur passés par un mineur doué de discernement (ayant atteint l’âge de douze
années grégoriennes révolues) sans l’autorisation de son représentant légal, sont soumis aux
dispositions suivantes :

Ils sont valable, s’ils lui sont pleinement profitable ;

Ils sont nuls s’ils lui sont préjudiciable ;

S’ils ne revêtent pas un caractère profitable ou préjudiciable évident, leur validité est subordonnée à
l’approbation de son représentant légal.

Suivant ces règles , la validité d’un contrat d’ouverture d’une compte par un mineur doué de
discernement , sans la présence de son représentant légal , dépend du caractère profitable ou non de
cette opération pour le mineur en question.

S’agissant d’un élément qui ne peut être contrôlée au préalable par la banque, l’ouverture du
compte doit dans ce cas être effectuée par le représentant légal du mineur.

La période d’essai

Le code de la famille autorise le mineur doué de discernement, sur autorisation de son tuteur légal
ou du juge des tutelles, de prendre possession d’une partie de ses biens pour en assurer la gestion à
titre d’essai.

Dans ce cas le mineur autorisé est considéré comme ayant la pleine capacité pour agir dans la limite
de l’autorisation qu’il a reçu.

En considération de cette disposition, un mineur doté de discernement peut, sur autorisation de son
tuteur légal ou du juge, ouvrir un compte auprès d’une banque, si cette faculté lui a été
expressément réservée dans ladite autorisation. Bien que dans la pratique, les banques sont
généralement hésitante quant à l’ouverture de compte sur la base de l’autorisation du représentant
légal et exige que celle-ci soit accompagné de l’autorisation expresse du juge.

Emancipation

Un mineur peut lorsqu’il atteint l’âge de 16 ans être émancipé par le juge. Dans ce cas il acquiert la
pleine capacité pour la gestion et la disposition de ses biens, et peut, sans la présence de son
représentant légal, ouvrir un compte en banque.

Pleine capacité

Le mineur acquiert sa pleine capacité (sauf autre interdiction) à l’âge de 18 ans grégoriens révolus
(article 209 du code de la famille).

Incapable majeur

On entend par incapable majeur, aux termes de l’article 220 du code de la famille, les personnes
ayant perdu la raison, les prodigues et les faibles d’esprit, frappés d’interdiction par jugement du
tribunal.

A l’instar des mineurs dépourvus de discernement les acte des incapables majeurs sont nuls et ses
effets, qu’ils leur soient profitables comme l’acceptation de la donation de la part d’un tiers, ou
préjudiciable quand ils font don d’une partie de leurs biens à autrui ou alors, entre le profitable et le
préjudiciable, comme la vente.

Un incapable majeur ne peut donc, suivant ces dispositions, ouvrir un compte en banque sans
l’intervention de son représentant désigné par le tribunal.

b. La représentation légale

Dans le cas où le mineur appartient à une catégorie ne lui permettant pas d’ouvrir directement un
compte bancaire, cette ouverture ne peut s’effectuer que par le biais de son représentant légal.

A cet égard, le code de la famille limite la représentation légale du mineur a six personnes :

Le père capable ;

La mère capable. Elle exerce cette représentation à défaut de l’existence du père suite à son décès, à
son décès, à son absence dans un endroit inconnu, au fait d’être complètement inconnu, au défaut
d’établissement de la filiation par voie judiciaire, ou à son incapacité.

A cet égard, on constate que certaines banques marocaines autorisent l’ouverture d’un compte sur
carnet par la mère a son enfant mineur en dépit de la présence du père dans un endroit connu, et ce
en méconnaissance des règles précitées.

Toutefois nous considérons que le législateur doit entériner cette pratique qui consacrera encore
plus le principe de l’égalité entre l’homme et la femme , et surtout permettra à la mère en conflit
avec le père , par suite du divorce ou autre , de faire ouvrir des comptes au nom de ses enfants
mineurs ;
Le tuteur testamentaire désigné par le père à défaut de l’existence du père et de la mère ;

Le tuteur testamentaire désigné par la mère à défaut de l’existence du père et de la mère et du


tuteur paternel ;

Le juge ;

Le tuteur datif à défaut de l’existence du père, de la mère des tuteurs testamentaires désignés par le
père ou par la mère.

Pour l’incapable majeur l’ouverture du compte ne peut s’effectuer que par le biais de son
représentant légal désigné par le tribunal.

2. Ouverture de compte pour des personnes morales

Lorsque le postulant est une personne morale, la banque doit s’assurer de sa réalité juridique et ce
par la production des documents attestant de sa constitution (Statuts, PV de désignation des
mandataires, attestation d’immatriculation au registre de commerce « modèle 7 », publicité légale).

De même la banque doit vérifier les pouvoir de la personne sollicitant l’ouverture d’un compte au
nom de la personne morale. Cette obligation s’impose tant au stade de l’ouverture du compte que
pendant toute son existence.

Généralement les statuts et les PV de nomination donnent une indication assez claire sur l’étendue
des pouvoirs des représentants de la personne morale. Dans le cas contraire, la banque, doit refuser
l’ouverture du compte et inviter le postulant à lui communiquer tout acte investissant le mandataire
d’un pouvoir effectif.

Le défaut de vérification des pouvoirs risque d’engager la responsabilité de la banque envers la


personne morale et les tiers qui ont été victimes de malversations, et ce sur le fondement de l’article
77 du DOC.

La vérification des pouvoirs s’impose à la banque même si le postulant ne jouit pas de la personnalité
morale. C’est le cas des sociétés en participation, des sociétés de fait et des sociétés en formation.

Ceci étant relevé, après avoir présenté les conditions générales d’ouverture de compte pour les
personnes morale. C’est le cas des sociétés en participation, des sociétés de fait et des sociétés en
formation.

Ceci étant relevé, après avoir présenté les conditions générales d’ouverture de compte pour les
personnes morales, il y a lieu de mettre en exergue les cas particuliers des sociétés en cours de
formation (a) ; des sociétés de fait (b) ; des sociétés en redressement judiciaire (c) et des sociétés en
dissolution (d).

a. Société en cours de constitution

Les fondateurs d’une société en formation peuvent ouvrir un compte au nom de la société qui
fonctionnera sous leur signature conjointe ou sous celle de leur mandataire commun. Dans
l’hypothèse où la société a été immatriculée l’engagement pris au cours de sa formation, y compris
les opérations effectuées sur son compte bancaire seront réputés avoir été souscris dès l’origine par
la société. Dans le cas contraire les fondateurs restent tenus personnellement et solidairement des
actes accomplis pendant cette période.

b. Société en participation, société de fait.

Les sociétés en participation et les sociétés de fait ne sont pas immatriculés au registre de commerce
et ne possèdent pas une personnalité morale.

Dépourvue de la personnalité, ces sociétés ne peuvent être titulaires de comptes bancaires en leur
nom propre. Seuls les gérants de la société en participation ou le mandataire d’une société de fait
peuvent ouvrir un compte en banque en leurs noms personnels, en le réservant aux opérations
effectuées pour le besoin du fonctionnement desdites sociétés.

c. Société en redressement judiciaire

Une société en redressement judiciaire peut se faire ouvrir un compte bancaire. Cette ouverture
peut s’effectuer soit par le chef de l’entreprise soit par le syndic selon les pouvoirs qui leur sont
dévolues par le tribunal (article 576 du code de commerce).

Etant précisé que le syndic peut en toute circonstance faire fonctionner les comptes bancaire ou
postaux de l’entreprise dans l’intérêt de celle-ci (art 577 du code de commerce).

d. Société en dissolution

Conformément à l’article 362 de la loi 17-95 relatives à la société anonymes, applicable également
aux autres types de sociétés commerciales « la personnalité morale de la société subsiste pour les
besoins de la liquidation, jusqu’à la clôture de celle-ci ».

En considération de cette disposition, une société en dissolution peut être titulaire d’un compte
bancaire qui fonctionnera sous la signature du liquidateur de ladite société. Etant précisé que
l’intitulé du compte doit conformément au même article être suivi de la mention « société en
liquidation ».

§3. Obligations de la banque relatives à la conclusion de la convention de compte.

Préalablement à la conclusion de la convention de compte (B), le postulant doit être en possession


des informations sur les conditions tarifaires applicables aux différentes opérations bancaires (A).

A. L’information préalable

La banque est tenue de s’informer sa clientèle sur les conditions tarifaires applicables à ses
opérations.

Cette information doit être assurée au moins sur support papier par voie d’affichage dans les locaux
de l’établissement de crédit. Les supports d’information doivent faire ressortir les modalités de
perception des intérêts et commission et les conditions particulière dans lesquelles elles
s’appliquent, et doivent préciser ses les opérations donnent lieu, en sus des intérêts et commissions,
a d’autres frais réellement engagés (timbres, téléphone, fax…)
B. Conclusion d’une convention de compte

L’ouverture d’un compte par un établissement de crédit doit être matérialisée par la conclusion
d’une convention d’ouverture de compte, et ce conformément à l’article 113 de la loi bancaire.

Cette convention doit notamment préciser les conditions de fonctionnement (les principaux services
fournies par la banque « ex. retraits, versements, opérations de virement, délivrance des moyens
paiements, envoi d’un relevé de compte, rémunération perçues par la banque.etc) et des clôture
dudit compte (conditions et effets de la clôture de compte)

SS2. Fonctionnement du compte

Après avoir donné un aperçu général sur les opérations effectués sur le compte (§1), il y a lieu de
traiter successivement, les opérations de transferts de fonds (§2), et le solde du compte (§3).

§1. Les opérations effectuées sur le compte.

Les opérations effectuées sur le compte, quelle que soit leur complexité, se réduisent à des
opérations de crédit et de débit (A). Ces opérations peuvent être effectuées par le client ou par son
mandataire (B), et doivent être portées à la connaissance du client (C)

A. Les opérations de crédit et de débit


1. Les opérations de crédit.

Les opérations de crédit peuvent emprunter plusieurs formes : versement d’espèce, virement,
remise de chèque ou d’effet de commerce ou toute autre forme de remise de créances

Les opérations de crédit quelle que soit leur nature, soulèvent des questions sur la possibilité pour la
banque de régulariser une opération portée, par erreur, au compte d’un client.

A cet égard, il est largement admis que la banque est en droit de régulariser cette écriture. Etant
entendu que si malgré cette contrepassation le solde du compte présente un solde débiteur, la
banque peut exercer une action en répétition de l’indu à l’encontre du client ayant bénéficié de cette
erreur, et ce sur la base de l’article 68 du DOC.

2. Les opérations de débit

A l’instar des opérations de dépôt, les opérations de débit peuvent emprunter plusieurs formes :
retraits par caisse auprès des agences, paiement par chèque, effets de commerce ou tous autres
instruments de paiement.

Toutefois, par comparaison aux opérations de dépôt, la banque doit prêter une grande attention aux
opérations de débit, le banquier ne doit payer qu’à son client ou à toute autre bénéficiaire
expressément désigné par lui.

Toute méconnaissance de cette règle engagera la responsabilité de la banque en tant que


dépositaire. Etant précisé que lorsque l’ordre du client a été falsifié, la responsabilité de la banque ne
sera engagé que si cette falsification est apparente et détectable par un employé normalement
diligent.
B. Les opérations effectuées par un mandataire

Le client peut mandater toute personne pour faire fonctionner son compte. Cette possibilité est
ouverte au client, quelle que soit la nature de son compte bancaire, à l’exception du compte sur
carnet.

Le mandat occupe une place primordiale dans la pratique bancaire, il est même, dans certaines
situations exigées par le législateur. C’est le cas du fonctionnement du compte d’un détenu qui ne
peut s’effectuer que par un mandataire, qui doit être étranger à l’administration pénitentiaire.

Le mandat ainsi donné par le client obéit aux règles du droit commun (article 879 et suivants du
DOC). Il pose des questions sur l’étendue du mandat donné par le client à son mandataire et sur son
extinction.

1. Etendu du mandat

L’étendu du mandat pose des questions quant à sa nature juridique, général ou spécial : sur la
capacité du mandat et du mandataire et sur la possibilité pour ce dernier de subdéléguer ses pouvoir
a une autre personne de son choix ?

Concernant la première question, le mandat octroyé par un client en faveur de son mandataire peut
être général ou spécial, bien qu’en pratique la banque exige que les opérations autorisées par le
mandant soient expressément relatées dans l’acte de procuration.

Quant à la question de la capacité elle s’apprécie uniquement en la personne du mandant et ce


conformément à l’article 880 du DOC qui prévoit que « pour donner un mandat ; il faut être capable
de faire par soi-même l’acte qui en est l’objet. La même capacité n’est pas requise chez le
mandataire ; il suffit que celui-ci soit doué de discernement et des facultés mentales ». Bien que les
banques refusent, en général, d’autoriser le fonctionnement d’un compte par un incapable même
mandaté à cet effet par leur client.

Par ailleurs, le mandataire ne peut subdéléguer son pouvoir à un autre mandataire de son choix que
si cette faculté lui a expressément été réservée dans l’acte de procuration. La même règle s’applique
aux mandataires d’une personne morale qui doivent expressément être investis de cette faculté de
subdélégation (article 900 du DOC).

2. Extinction du mandat

Plusieurs événements entrainent l’extinction du mandat.

Il en est ainsi de sa révocation par le mandant. La banque qui en est informée, doit, sous peine
d’engager sa responsabilité, refuser de donner effet à toute opération ordonnée par le mandataire
ainsi révoqué.

De même le mandat prend fin dès lors qu’il a été exécuté par le mandataire.
Le mandat prend également fin à l’arrivée du terme convenu. Cette situation concerne
principalement les comptes ouverts au nom des sociétés, dont les gérants sont généralement investis
de pouvoirs limités dans le temps

Là aussi la banque risque d’engager sa responsabilité si des opérations ont été effectuées par un
mandataire dont la durée de mandat a été expirée.

Aussi, pour éviter cette situation, les banques tiennent un échéancier de renouvellement des
pouvoirs des mandataires de leurs clients, et les invitent, avant la date de chaque échéance, à la
régularisation de leur dossier juridique, par le renouvellement des pouvoirs ou la désignation
d’autres mandataires.

Enfin, le mandat cesse par le décès du mandant dûment porté à la connaissance de la banque. Sauf
pour le cas des personnes morales ou le décès du mandant (par exemple un dirigeant) ne met pas fin
au mandat, étant donné que le préposé tient ses pouvoirs de la société elle-même.

C. Information du client

Le client est généralement informé des opérations effectuées sur son compte par le biais des relevés
de comptes et des avis d’opéré (avis propre à une opération donnée passée par la banque pour le
compte de son client).

Les relevés de compte rétractent pour une période déterminée, les opérations effectuées sur le
compte ils posent la question du rôle probatoire de ces relevés ?

A cet égard, l’article 118 de la loi bancaire apporte a une réponse à cette question, en considérant
qu’en « matière judiciaire, les relevés de comptes, établis par les établissements de crédit selon les
modalités fixées par circulaire du gouverneur de Bank Al-Maghreb, après avis du comité des
établissements de crédit, sont admis comme moyens de preuve eux et leurs clients, dans les
contentieux les opposants, jusqu’à preuve du contraire ». La même disposition est prévue par
l’article 492 du code de commerce.

Il en résulte que le client peut toujours apporter, pendant la période de prescription légale, la preuve
de l’inexactitude des informations arrêtées sur le relevé de compte. Cette possibilité est ouverte au
client même en l’absence de protestation, préalable, des relevés qui lui ont été adressés par la
banque.

En vue de restreindre cette possibilité de contestation, les banques pourraient être tentées de
préciser sur les relevés un délai de forclusion à l’expiration duquel le client ne peut plus contester
l’exactitude des opérations apportées sur son relevé.

De telle clause à l’article 118 de la loi bancaire précitée , vont également à l’encontre de l’article 7 de
la circulaire de la BAM 3/G/10 relative aux modalités d’établissement des relevés de compte de
dépôts qui prévoit que les banques doivent inviter « les titulaires de comptes à procéder à la
vérification des écriture figurant sur lesdits relevés et à soulever toutes erreurs ou omissions
éventuellement constatées », sans pour autant imposer un quelconque délai de forclusion. Ces
clauses peuvent, au demeurant, être considérées comme abusives au sens du Dahir sur la protection
du consommateur.

§2. Les opérations de transfert de fond

Le compte bancaire est le support juridique de la quasi-totalité des opérations effectuées entre la
banque et son client. A côté des opérations de crédit qui feront l’objet du deuxième chapitre du
présent cours et de la réception de fonds en espèce, le compte bancaire abrite les différentes
opérations de transfert de fonds, et particulièrement les opérations de virement (A) et de règlement
par chèque (B).

A. Le virement

L’article 519 du code de commerce définit le virement comme étant « l’opération bancaire par
laquelle le compte d’un déposant est, sur l’ordre écrit de celui-ci, débité pour un montant destiné à
être porté au crédit d’un autre compte ».

Le virement s’analyse juridiquement en un mandat donné par le client à sa banque en vue de débiter
son compte d’un certain montant pour en créditer le compte du bénéficiaire. Il en est de même du
prélèvement automatique (dérivé du virement) qui repose sur un double mandat : un mandat de
recouvrement donné au fournisseur et un mandat de paiement donné à la banque.

Le virement soulève des questions des questions sur la possibilité de sa révocation (1) et sur la
responsabilité de la banque quant à son exécuté (2)

1. La révocation du virement

Conformément à l’article 521 du code de commerce le virement devient irrévocable dès que le
compte du donneur d’ordre a été débité. A compter de cette date le bénéficiaire du virement
devient propriétaire de la somme à transférer ; même si le virement ne vaut paiement que lorsqu’il a
été effectivement réalisé par l’inscription de son montant au compte du bénéficiaire.

Aussi, la révocation du virement ou de l’ordre de prélèvement est toujours possible avant que le
compte du donneur d’ordre n’ait été débité, même s’ils sont revêtus de la mention « irrévocable ».

En effet, une irrévocabilité conventionnelle ne peut avoir pour effet d’interdire toute révocation,
mais a uniquement pour objet de sanctionner l’abus de révocation par anticipation et sans motif
légitime. Cette mention peut, au demeurant, être considérée comme abusive dans le sens du Dahir
sur la protection du consommateur.

La même solution s’applique si l’ordre du prélèvement a été conclu, comme c’est souvent le cas,
dans l’intérêt commun des deux parties. En dépit des termes de l’article 931 du DOC, le donneur
d’ordre peut toujours révoquer son mandat moyennant une indemnisation du mandataire.

2. Responsabilité de la banque pour exécution du virement

La banque, agissant en tant que mandataire, est tenue d’exécuter l’ordre de virement conformément
aux instructions de son client. Toute erreur dans cette exécution risque d’engager sa responsabilité
(virement effectué doublement, erreur dans le montant viré, exécution d’un faux ordre de virement,
retard dans l’exécution du virement.)

De même la banque, sous peine d’engager sa responsabilité est tenue de prendre en considération
toute modification ou révocation de l’ordre de virement par son client.

A l’instar de la banque du donneur d’ordre, la responsabilité de la banque réceptionnaire peut


également être engagée pour erreur ou mauvaise exécution du virement. C’est ainsi que la cour de
cassation a considéré dans son arrêt du 29 juin 2002 que « la banque réceptionnaire d’un ordre de
virement ne peut se borner, avant d’en affecter le montant au profit de l’un de ses clients, à un
traitement informatique sur son seul numéro de compte, sans aucune vérification du nom
bénéficiaire. La responsabilité de la banque qui n’effectue pas ses vérifications doit être engagée ».

Il s’agissait en l’espèce d’une employée d’une compagnie d’assurances, ayant émis, par voie
électronique, de faux ordres de virements, mentionnant, en lettres, les noms de véritables créanciers
de cette compagnie mais comportant, en chiffres, les références du propre compte créditer ce
compte des sommes reçues, sans vérifier la concordance entre son numéro et les indications
alphabétiques. La cour de cassation a déclaré cette banque responsable pour non vérification de la
concordance entre le numéro du compte et le nom du bénéficiaire portée sur l’ordre de virement.

B. Règlement par chèque

Le chèque est un écrit par lequel une personne, appelée tireur, donne l’ordre à un établissement de
crédit appelé tiré, de payer une certaine somme a une troisième personne appelée bénéficiaire, ou à
son ordre.

Le chèque occupe une place primordiale dans l’activité des établissements de crédit, qui sont tenues
d’effectuer certaines vérifications avant tout paiement d’un chèque (1). Le rôle et la responsabilité
des établissements de crédit ne se limite pas au paiement des chèques, mais s’étend au traitement
des chèques impayés (2) et à la sauvegarde des chèques présentés au paiement (3).

1. Obligations du tiré préalablement au paiement des chèques.

Préalablement a tout paiement, le tiré est tenu d’effectuer certaines vérifications aussi le tiré est
tenu de vérifier la chaine des endossements (a), les pouvoirs du tireur ou de son mandataire (b)
l’absence de falsification du chèque (c), la validité du chèque (d) la qualité du bénéficiaire (e) et
l’absence d’opposition (f)

a. Vérification de la chaine des endossements

Le tiré qui paie un chèque endossable est tenu de vérifier la régularité de la suite de l’endossement
et non la signature des endosseurs (art 274 du code de commerce).

Aussi, la banque tirée engage sa responsabilité lorsqu’une chaine des endossements présente une
irrégularité apparente ; concrètement la banque doit s’assurer que le chèque a été émis par le
titulaire du compte qu’il ne porte pas de signe de falsification.

b. Vérification du pouvoir du tireur du et son mandataire.


Avant de payer le chèque, la banque doit s’assurer que l’ordre émane bel et bien de son client ou de
son mandataire dûment habilité.

A cet égard la banque est tenue de vérifier la conformité de la signature du tireur apposée sur le
chèque avec celle figurant sur le carton de spécimen de signature qu’elle détient au nom du titulaire
du compte ou ses mandataires.

L’obligation de vérification de signature s’accompagne, en principe, d’une obligation de vérification


des pouvoirs. C’est ainsi qu’un arrêt de la cour de cassation française du 27 mai 2008 a considéré
« qu’il appartient à la banque , tant lors de l’ouverture du compte bancaire d’une personne morale
que , le cas échéant , en cours de fonctionnement a l’occasion du changement de mandataire , de
vérifier la conformité des pouvoirs de ses représentants à la vigilance dans la vérification des
pouvoirs de ses représentants s’il laisse le président d’une mutuelle tirer des chèques sur le compte
de la mutuelle , pour les encaisser sur son compte personnel , alors qu’au terme des statuts si le
président engageait les dépenses , c’était le trésorier qui était chargé de leur paiement ».

c. Vérification d’absence de contrefaçon ou falsification

Le tiré ne peut régler, sans engager sa responsabilité, un chèque contrefait, c’est-à-dire un chèque
faux dès l’origine et qui n’a jamais été émis. La contrefaçon porte principalement, mais non
exclusivement sur la signature.

Toute fois la responsabilité du tiré n’est pas engagée, s’il paie un chèque correctement imité. Seul
l’imitation grossière, qui pourrait être décelée a première vue (apparente) entraine la responsabilité
du banquier.

d. Contrôle de la validité du chèque

Le tiré doit s’assurer que le chèque présenté au paiement est conforme aux formules délivrées par
l’établissement de crédit.

De même le tiré doit s’assurer que le chèque n’est pas prescrit (1 an à compter de la date de
présentation)

La banque en payant un chèque prescrit engage sa responsabilité à l’égard de son client mais
seulement si ce dernier subit un préjudice, c’est-à-dire s’il apporte la preuve que sa dette vis-à-vis du
bénéficiaire a disparu. Par dérogation à cette règle, si le chèque prescrit est payé malgré une
opposition préalable du client, la banque doit ré-créditer le compte de celui-ci sans pouvoir exiger de
sa part la preuve d’un préjudice.

e. Contrôle de la qualité du bénéficiaire

Le tiré engage sa responsabilité s’il règle un chèque à une personne autre que celle désignée sur le
chèque comme bénéficiaire.

Aussi le tiré est tenu de vérifier l’identité du bénéficiaire, et ce même si le chèque est au porteur.

f. Absence d’opposition
Conformément à l’article 271 du code de commerce, le tireur ne peut faire opposition au paiement
du chèque qu’en cas de perte, de vol, d’utilisation frauduleuse ou falsification de chèque, de
redressement ou de liquidation judiciaire du porteur.

Le tireur doit immédiatement confirmer son opposition par écrit quel que soit le support de cet écrit
et appuyer cette opposition par tout document utile.

Le tireur doit immédiatement confirmer son opposition par écrit quel que soit le support de cet écrit
et appuyer cette opposition par tout document utile.

Il en résulte que le tireur ne doit pas formuler une opposition pour d’autres motifs que ceux
énumérés par ce texte, sous peine de sanctions pénales (emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une
amende de 2000 à 10000 Dirhams sans que cette amende ne puisse être inférieure à 25 % du
montant du chèque ; Art 316 al2 du code de commerce)

Toutefois, la question reste posée de savoir si le tiré doit payer en présence d’une opposition fondée
sur des motifs ne rentrant pas dans les cas énumérés ci-dessus ?

La réponse est donnée par le même article 271 du code de commerce qui prévoit que si le tireur fait
opposition pour d’autres causes, le président du tribunal doit sur demande du porteur ordonner sa
mainlevée.

Aussi, le tiré qui reçoit une opposition ne pouvant se faire juge de sa validité doit refuser le paiement
du chèque jusqu’à production de la mainlevée d’opposition.

2. Traitement des chèques impayés

Les chèques impayés mettent deux séries d’obligation à la charge de la banque :

D’une part, tout établissement bancaire qui refuse le paiement d’un chèque tiré sur ses caisses est
tenu de délivrer au porteur ou à son mandataire un certificat de refus de paiement ;

D’autre part l’établissement de crédit qui refuse le paiement d’un chèque pour défaut ou
insuffisance de provision est tenu d’adresser une lettre au titulaire du compte lui ordonnant de
restituer les formules en sa possession et l’informant de l’interdiction bancaire prononcée à son
encontre (art 313 du code de commerce)

Le même principe s’applique pour tout non-paiement du chèque émis sur un compte clôturé ou sur
un compte frappé d’indisponibilité.

Suite à cette injonction, le titulaire du compte en question ne peut plus émettre, pendant une durée
de dix ans, des chèques autres que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré
ou ceux qui sont certifiés.

Toutefois l’auteur de l’incident peut recouvrer la possibilité d’émettre des chèques s’il régularise
l’incident en justifiant :

Qu’il a réglé le montant du chèque impayé ou a constitué une provision suffisante et disponible pour
le besoin de son règlement par les soins du tiré ;
Qu’il s’est acquitté de l’amende fiscale (5% du montant du chèque pour la première injonction, 10 %
pour la deuxième, 20 % pour la troisième injonction.

C. Sauvegarde des chèques.

En sa qualité de dépositaire, la banque est tenue d’une obligation de résultat quant à la présentation
du chèque à son paiement et quant à la conservation dudit chèque pendant la période de
prescription légale.

Aussi, engage sa responsabilité vis-à-vis du bénéficiaire la banque qui a égaré le chèque ou qui ne l’a
pas présenté au paiement dans les délais requis.

Paragraphe 3 : Le solde du compte

Il est largement admis par la doctrine que l’entrée en compte d’une créance ou d’une dette présente
un effet novatoire. Les créances entrées dans le compte comportent un effet de fusion, elles perdent
leur individualité et participent à la création d’un solde en faveur de l’une ou de l’autre partie.

S’il est créditeur, le solde du compte constitue une créance certaine, liquide et disponible du client
de l’établissement bancaire. Il peut être saisi par les créanciers du client (saisie arrêt, avis à tiers
détenteur)

De même le solde du compte est producteur d’intérêts. On parle d’intérêts débiteurs lorsque le solde
est débiteur et créditeur dans le cas contraire. Etant précisé que dans ce dernier cas, les banques ne
peuvent, conformément à la circulaire de Bank Al-Maghreb n° 2/G/2011 du 28 octobre 2011, servir
des intérêts créditeurs que sur :

Les dépôts en compte sur carnets ;

Les dépôts en dirham convertibles ;

Les dépôts à terme et les bons à échéance

Sous-Section 3 : Clôture du compte

Il y a lieu de présenter les causes de clôture du compte bancaire (§1) et ses effets paragraphes (§2).

§1. Les causes de la clôture du compte

La clôture de compte peut être expresse (A) ou tacite (B)

A. Causes expresses de clôture de compte

La clôture du compte peut être expresse et refléter la volonté des parties de mettre fin à leur
relation. Il en est ainsi dans le cas où les parties envisageant dans leur convention que le compte
seront ouvertes pour une opération ou un terme déterminé a l’issue duquel il sera clôturé.
Il n’est pas nécessaire que la volonté de clôturer le compte qui sont manifestée par les deux parties.
Un compte peut être clôturé a la demande d’une seule partie : sans préavis si la demande émane du
client et en observant un préavis de 60 jours si l’initiative de clôture émane de la banque.

B. Clôture implicite du compte

Il arrive que le client laisse son compte sans mouvement pour une période plus ou moins longue.
Mais la simple cessation de tout mouvement sur le compte ne peut à elle seule justifier la clôture
immédiate du compte par la banque, qui reste tenue d’observer le de préavis précité.

Une exception à cette règle est prévue pour le compte de dépôt a vue ouvert sans versement de
fonds au préalable, qui peut être clôturé par la banque s’il n’a fait l’objet d’aucun mouvement au
crédit, dans un délai de 6 mois à compter de sa date d’ouverture

§2. Effets de la clôture de compte

La clôture du compte ouvre une période de liquidation à l’issue de laquelle s’établit le solde définitif.

La liquidation du compte qu’il ne puisse fonctionner que pour les besoins de cette liquidation, ce qui
exclut que le client puisse l’utiliser pour des opérations nouvelles. Seules doivent être imputées sur le
compte les opérations nouées antérieurement à la clôture.

Si le solde dégagé n’a pas été réclamé par le titulaire du compte ou ses ayants droits, la prescription
s’accomplit au profit de l’Etat conformément aux dispositions de l’article 114 de la loi bancaire (les
fonds non-réclamés pendant 10 ans sont versés à la caisse de dépôt et de gestion) qui les détiendra
pour le compte de leurs titulaires ou ayants droit jusqu’à l’expiration d’un nouveau délai de 5 ans.
Passé ce délai, ces fonds sont versés au profit du Trésor).

Section 2 : Les différents types de comptes

Les comptes bancaires peuvent être classés en fonction de leur nature (SS1) ou en considération de
la qualité de leur titulaire (SS2).

SS1. La classification des comptes en fonction de leur nature

Conformément à l’article 487 du Code de commerce : Le compte en banque est soit à vue (§1), soit à
terme (§2)

§1. Les comptes à vue

Le compte à vue est défini par l’article 493 du code de commerce comme un contrat par lequel la
banque convient avec son client d’inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous
forme d’articles de crédit et de débit , dont la fusion permet de dégager a tout instant un solde
provisoire en faveur de l’une des parties.

Cette définition qui répond parfaitement au compte courant et dans une certaine mesure au compte
chèque, s’apparente difficilement avec le compte sur carnet considéré par la circulaire ce Bank Al-
Maghreb n° 2/G/2011 comme un compte à vue.
Aussi, il y a lieu de traiter les caractéristiques du compte à vue (A) avant de souligner les
particularités du compte sur carnet (B)

A. Qualification d’un compte à vue

Le code de commerce dans son article 493 précité donne une seul définition du compte à vue sans
aucune distinction entre le comte chèque et le compte courant.

Cette démarche ne peut être qu’approuvée dans la mesure où les différences entre ces deux
comptes sont tellement rares que la plupart des solutions retenue sont identiques

Aussi le compte à vue présente, notamment, les caractéristiques suivantes :

1. Affectation générale

La finalité de l’ouverture d’un compte à vue est de permettre à la banque et au titulaire du compte
d’inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous forme d’articles de crédit et de débit.

Il s’agit ici d’une application du principe d’affectation générale au compte, suivant lequel les parties
conviennent de faire du compte à vue le support juridique de leur créances réciproques. L’objectif de
la partie étant de créer un mécanisme de règlement de ces créances en simplifiant leur
recouvrement.

Au regard de cette règle d’affectation générale, une partie, ne peut, sauf convention contraire
limitant les inscriptions qui seront portées sur le compte, s’opposer à l’inscription d’une créance
réciproque au compte à vue le liant à son partenaire.

2. Réciprocité

Le compte à vue a pour objet d’inscrire sur un relevé unique des créances réciproques. Ces créances
doivent être certaines, liquides et exigibles, par opposition aux créances simplement éventuelles, qui
ne sont ni liquide ni certaines.

La réciprocité dans la remise des créances constitue un élément essentiel dans la définition du
compte à vue

Ce principe , qui permet à chaque partie d’être à la fois créancière et débitrice suivant les flux des
créances inscrite sur le compte , a été affirmé par la cours de cassation française dans son arrêt du 2
juillet 1980.

Toutefois la jurisprudence interprète cette exigence de réciprocité d’une manière extensive, en


considérant que la simple écriture en compte d’intérêts ou de commissions suffit à caractériser la
réciprocité des remises.

Aussi l’inscription dans un compte à vue des seules remises du client ne portent nullement atteinte
au principe de réciprocité qui me reste assuré par l’inscription au débit du compte de la créance de la
banque , même réduite à de simples frais ou commissions.

3. Enchevêtrement
Le compte à vue peut enregistrer des opérations au débit et au crédit. Ces opérations sont effectuée
de manière réciproque et alternée sans périodicité ni ordre prévus. Les parties ne sont pas tenues de
respecter un ordre particulier dans leur remise, ni prioriser le règlement d’une dette particulière sur
une autre.

Aussi, les créances inscrites en compte perdent, selon les termes même de l’article 498 du code de
commerce, leurs caractères spécifiques et leur individualité propre.

Elles sont réputées payées et dès lors ne peuvent plus faire l’objet, à titre distinct, d’un paiement,
d’une compensation, d’une poursuite, d’une voie d’exécution ou de prescription.

L’autre conséquence de la disparition de la créance et la disparition des suretés y afférentes, sauf


leur report, de convention expresse, sur le solde du compte.

4. Solde provisoire du compte

Les différentes opérations au débit et au crédit effectuées sur le compte permettent de dégager un
solde provisoire en faveur de l’une ou l’autre des parties.

Il en résulte qu’à chaque opération, on calculera la position du compte de laquelle le résultera un


solde débiteur ou créditeur.

Il faut cependant remarquer qu’il s’agit ici d’une position uniquement comptable : celui qui est en
découvert n’est pas débiteur et celui qui l’a consenti n’est pas créancier. En effet, pendant le
fonctionnement du compte il n’y a ni créance ni dette, puisque l’exigibilité de la créance, résultant du
solde définitif dégagé en faveur de l’une ou de l’autre partie, ne peut être prononcée qu’à la clôture
du compte.

B. Compte sur carnets

Prévus par la circulaire de Bank Al-Maghreb n° 2/G/11 relative aux intérêts créditeurs, les comptes
sur carnets sont exclusivement réservés aux personnes physiques. Suivant cette même circulaire, une
personne physique ne peut être titulaire que d’un seul compte sur carnet.

Les comptes sur carnet, dont le solde maximum en capital est limité à 400 000 drh, présentent la
particularité d’être rémunérés par la banque, de même ces comptes ne peuvent pas fonctionner en
position débitrice.

§2. Le compte à terme

Les comptes à termes sont régis par l’article 506 à 508 du code de commerce. Ces comptes reçoivent
des dépôts, qui doivent demeurer bloquer jusqu’à l’échéance fixée au moment de l’ouverture de
compte, et qui ne peut être inferieure a un mois.

La rémunération constitue la principale caractéristique de ces comptes en contrepartie de laquelle


les fonds déposés dans un compte à terme doivent demeurer bloqués jusqu’à leur échéance.

Aucun retrait de ces fonds n’est toléré. Toutefois, les titulaires de compte à terme peuvent bénéficier
d’avance en compte garanties par les fonds déposés dans lesdits comptes.
SS2. Classification des comptes selon leur titulaire.

Plusieurs personnes physiques ou morales peuvent convenir de conclure un compte unique (§1) ; de
même une seule personne peut ouvrir plusieurs comptes (§2).

§1. Les comptes collectifs

On parle de compte collectif lorsque plusieurs personnes conviennent de conclure un seul compte.

Le compte collectif trouve son fondement dans l’article 490 du code de commerce selon lequel :
L’établissement bancaire peut ouvrir des comptes collectifs avec ou sans solidarité.

De même, le compte collectif est régi par le droit commun de l’indivision et il est de fait soumis à
deux principales règles :

D’une parte, le compte ne peut fonctionner qu’avec la signature de l’ensemble des Co-titulaires, sauf
si ces derniers conviennent de désigner un ou plusieurs mandataires en vue d’effectuer les
différentes opérations sur le compte ;

D’autre part, en dehors du cas de la solidarité stipulée ou si le compte a un caractère commercial,


chaque Co-titulaire est tenu envers la banque au paiement du solde débiteur du compte dans la
limite de sa cote part dans l’indivision.

Cette dernière règle est cependant dépourvue d’intérêt dans la pratique et les banques prennent
soin de stipuler la solidarité dans la convention du compte collectif conclue avec leur client.

Il s’agit d’une solidarité passive et active :

Passive, dans la mesure où chaque Co-titulaire est débiteur de l’intégralité du solde débiteur du
compte.

Active, dans la mesure où les parties peuvent confier à une seule personne le soin de disposer de
l’intégralité du solde créditeur du compte, lequel fonctionnera alors par la signature d’un seul Co-
titulaire qui sera créancier de l’intégralité de ce solde créditeur.

Le compte collectif soulève des questions en cas d’interdiction bancaire (A), de saisie (B) et de
dénonciation (C)

A. Interdiction bancaire

Il arrive qu’un Co-titulaire d’un compte collectif émette un chèque sans provision, soulevant ainsi la
question de savoir si l’interdiction bancaire doit être limitée à cette personne ou doit concerner
l’ensemble des Co titulaires du compte ?

La réponse à cette question est donnée par l’article 9 de la circulaire de Bank Al-Maghreb 6/G/97
relative aux incidents de paiement qui prévoit que l’interdiction bancaire affecte l’ensemble des Co-
titulaires de compte qui ne peuvent plus émettre des chèques tant sur leur compte collectif que sur
leur compte personnel.

B. Saisie du compte
Le compte collectif peut être saisi, par les créanciers d’un des Co-titulaire du compte dans la limite de
sa cote part dans le solde créditeur du compte concerné.

Etant entendu que si cette part n’est pas déterminée, comme c’est souvent le cas, il y a lieu
d’applique la règle prévue par l’article 961 du DOC, suivant lequel : Dans le doute, les portions sont
présumées égales.

C. Dénonciation

Le compte collectif peut être dénoncé par un seul titulaire du compte même sans le consentement
des autre Co titulaires.

La dénonciation du compte met un terme à la solidarité active de sorte que le compte ne peut plus
fonctionner qu’avec l’accord de tous ses titulaires.

§2. Le compte multiple

Une personne physique ou morale peut être titulaire de plusieurs comptes de la même nature ou de
nature différente. Ces comptes fonctionnent d’une manière indépendante (A) sauf convention
contraire entre les parties (B).

A. Indépendance du compte multiple.

La multiplicité des comptes ouverts au nom d’une seule personne ne porte pas atteinte à leur
fonctionnement : chaque compte est indépendant des autres.

L’indépendance des différents comptes ouverts au nom d’une seule personne entraîne les
conséquences suivantes :

La compensation entre les différents soldes de ces comptes n’est pas possible

La provision d’un chèque tiré sur un compte donné doit être appréciée au regard du compte
concerné sans prendre en considération la situation des autres comptes. Aussi un chèque peut être
rejeté pour insuffisance de provision, même si le solde des autres comptes permet le paiement dudit
chèque par la banque ;

Les commissions et intérêts, notamment débiteurs, prélevés sur un compte ne prennent en


considération que la situation du compte concerné. Leur paiement ne peut être écarté au prétexte
qu’un autre compte présente un solde créditeur.

B. Aménagement conventionnel

Le principe d’indépendance des comptes multiples peut être mis en échec par les parties. Deux
moyens sont utilisés à cet effet : L’accord de compensation (1) et l’accord de fusion (2).

1. Accord de compensation.

L’accord de compensation peut concerner même des comptes qui ne sont pas de la même nature. Il
permet, notamment à l’établissement de crédit de fusionnent généralement à tout moment, le solde
créditeur d’un compte avec le solde débiteur d’un autre compte. Il constitue une garantie pour la
banque qui ne sera pas tenue d’exercer des recours pour recouvrer ledit solde débiteur.

Tant que la faculté de compensation n’est pas exercée, les comptes fonctionnent de façon
indépendante. L’exercice de celle-ci met fin au fonctionnement de l’un des comptes au moins.

2. Accord de fusion des comptes

L’accord de fusion, encore appelée lette d’unité de compte, doit concerner des compte compatibles
entre eux. En considération de cet accord les différents comptes ouverts au nom d’un seul titulaire
constituent de simples rubriques d’un compte unique. Tout se passe comme si c’est un seul compte
qui est ouvert par le client, dont le solde global servira comme référence pour savoir si le client est
passible ou non des intérêts débiteurs.

Chapitre 2 : Les opérations de crédit.

La loi bancaire définit d’une manière générale, les opérations de crédit dans son article 3 comme tout
acte, à titre onéreux, par lequel une personne –met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition
d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser ; ou prend, dans l’intérêt d’une autre
personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de cautionnement ou de toute autre
garantie.

Cette définition couvre tout type d’opération, des simples prêts aux particuliers, aux prêts les plus
complexes.

Aussi, il y a lieu de présenter le cadre général du crédit bancaire (Section 1) avant de mettre en
exergue les différentes opérations de crédit (section 2).

Section 1 : Cadre général du crédit bancaire

Le crédit bancaire obéit à des règles générales de droit commun et a des règles qui lui sont propres
(§1), il ouvre droit à une rémunération du banquier (§2) et impose des obligations a la charge de la
banque (§3).

§1. Convention de crédit.

L’octroi d’un crédit bancaire soulève des questions sur la liberté de la banque d’accorder ou de
refuser un crédit (A) et sur les conditions à observer en vue de la conclusion d’une convention de
crédit (B)

A. Octroi de crédit.

La banque est libre d’accorder ou de refuser d’octroyer des concours bancaires. Cette liberté a été
clairement affirmée par un arrêt de la cour de cassation française du 09 octobre 2006 , en
considérant qu’ « hormis le cas où il est tenu par un engagement antérieur , le banquier est toujours
libre , sans avoir à justifier sa décision qui est discrétionnaire , de procéder ou de consentir un crédit
quelle qu’en soit la forme , de s’abstenir ou de refuser de la faire ».

Le banquier est doc libre de refuser d’accorder un crédit à un client. Toutefois la responsabilité de la
banque peut être engagée s’il refuse son concours bancaire sur la base des considérations de race ou
de religion.

B. Convention de crédit

A l’exception des crédits aux consommateurs (crédit de consommation et crédit immobilier), la


convention de crédit n’est soumise à aucune forme particulière.

Toutefois l’établissement par écrit de la convention de crédit est primordial aussi bien pour fixer les
conditions du crédit que pour répondre à certaines exigences de la réglementation en vigueur en la
matière.

Par ailleurs, les conventions de crédit sont soumises aux conditions de validité propre à tout contrat :
consentement non vicié, un objet constitué par la somme d’argent mise à la disposition de
l’emprunteur et une cause qui doit être licite.

§2. La rémunération du crédit

Conformément à l’article 1 er de la circulaire de BAM n° 04/G/2010 en date du 12 mai 2010 : « les


taux d’intérêts annuels applicables aux opérations de crédit sont librement négociés entre les
établissement de crédit et leur clientèle ».

Toutefois, cette liberté n’est pas totale, et le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le taux maximum
des intérêts conventionnels en vigueur au moment de la signature du contrat, tel que calculé et
publié par Bank Al-Maghreb.

Le taux d’intérêt doit être indiqué par écrit. Cette obligation découle aussi bien du DOC qui exige la
stipulation des intérêts dans son article 871 , même s’il apporte une exception à cette règle
lorsqu’une des partie est un commerçant , et de l’article 143 de la loi sur la protection du
consommateur qui précise que le taux effectif global doit être mentionné dans tout écrit constatant
un contrat de crédit.

Le taux d’intérêt pose des questions sur sa portée (A) et ses modalités (B).

A. Portée de la stipulation d’intérêts.

La stipulation des intérêts s’impose pour tout concours bancaire à l’exception des opérations de
crédit-bail et de locations avec option d’achat.

Aussi, la stipulation des intérêts est indispensable, de sorte qu’à défaut de telle stipulation, la banque
ne peut prétendre à des intérêts qu’au taux légal et ce conformément à l’article 871 précité ;

B. Modalité de fixation du taux d’intérêts.

Le taux d’intérêt peut être fixe ou variable. Toutefois, pour les crédits dont la durée est au plus égale
à une année, le taux d’intérêt doit être fixe.
Lorsque le taux est variable, il peut varier à la baisse comme à la hausse en considération de
l’évolution du taux de référence.

§3. La responsabilité du banquier en matière de crédit

La banque peut engager sa responsabilité si elle commet une faute lors de l’octroi du crédit ou lors
de sa mise en place.

A. Financement d’une activité illicite

Commet une faute la banque qui accepte de financer une activité illicite ou qui, en connaissance de
cause, accepte de financer une opération ou un montage financier contraire à la loi. (Exemple octroi
d’un crédit a une entreprise en vue du remboursement d’un crédit personnel d’un gérant ; ou encore
octroi d’un crédit a un associé garanti par la société).

B. Soutien abusif des entreprises

La banque commet une faute lorsqu’elle finance une entreprise dont la situation est
irrémédiablement compromise, conduisant ainsi à masquer sa réalité et à induire en erreurs des
tiers.

De même la banque engagera sa responsabilité lorsqu’elle consent un crédit ruineux a une


entreprise. Il en va ainsi, lorsqu’en raison de son montant, son coût ou de sa destination, le crédit est
inadapté aux besoins de l’entreprise et provoque une croissance continue de ses charges financières
et un manque de sa rentabilité.

Toutefois, il n’y a pas d’octroi de crédit abusif si la banque a agi dans le but d’éviter les pertes de la
société et d’assurer son redressement.

De même, la banque n’encourt aucune responsabilité si le projet qui lui a été présenté est viable et
que l’étude effectuée prévoyait des perspectives de développement.

C. Crédit aux consommateurs.

Plusieurs règles doivent être observées par les banques avant l’octroi des crédits à la consommation
ou des crédits immobiliers. Ces règles s’organisent autour de trois principes : L’information ; la
vérification de la solvabilité du consommateur et la période de réflexion.

1) L’information

L’obligation d’information s’impose au banquier tant au stade précontractuel qu’au stade


contractuel.

1. L’information préalable

L’information préalable est assurée par le biais de la publicité et de l’information précontractuelle.

a. La publicité
Toute publicité portant sur des crédits octroyés à des consommateurs doit comporter des
informations sur les caractéristiques du crédit (durée du crédit, taux effectif global, son caractère fixe
ou révisable.etc) (article 76 et 115 de la loi sur la protection du consommateur).

b. L’information précontractuelle

Dans le cadre de son obligation d’information, la banque est tenue, préalablement à l’octroi d’un
crédit à la consommation ou d’un crédit immobilier, de remettre à l’emprunteur une offre préalable
écrite, comprenant toutes les caractéristiques du crédit, de manière à ce qu’il puisse apprécier la
nature et la portée de son engagement financier (art 77-78 et 117 et 118 de la loi sur la protection du
consommateur)

2. L’information contractuelle

Le contrat de crédit doit comporter toutes les informations sur les caractéristiques du crédit souscrit,
l’exécution du contrat et un certain nombre d’informations légales.

2) La vérification de solvabilité du consommateur

La vérification de la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de remboursement du crédit sollicité est au


cœur du métier du banquier. Elle permet de limiter le risque des impayés et constitue une protection
de l’emprunteur contre le risque de surendettement.

A cet égard, la circulaire de Bank Al-Maghreb n°28/G/2007 du 13 avril 2007 relative aux conditions et
modalités d’accès aux informations détenues par le service de centralisation des risques impose à
chaque établissement de crédit de consulter la centrale des risques pour la fourniture de services
d’information relatifs au crédit.

Concrètement chaque établissement de crédit doit obtenir auprès de ce service, préalablement à


l’octroi de tout concours bancaire un « rapport de solvabilité » : rapport sur support papier ou
électronique contenant toutes les informations et données sur les crédits d’un client et renseignant
sur son état de solvabilité.

3) La période de réflexion

La période de réflexion permet au consommateur de bien réfléchir avant de s’engager


définitivement. Deux systèmes assurent cet objectif :

En crédit à la consommation est prévu un droit de rétractation qui permettra au consommateur de


revenir sur son engagement pendant un délai de sept jours à compter de l’acceptation du contrat
(article 85 de la loi sur la protection du consommateur)

A l’intérieur de ce délai de sept jours aucun versement de fonds ni paiement ne peut intervenir (art
87)

En matière immobilière, c’est un délai de réflexion préalable qui s’applique. L’offre de contrat de prêt
est envoyée au consommateur qui ne peut l’accepter que dix jours après l’avoir reçue (article 120 et
121 de la loi sur la protection du consommateur).
Section 2 : La différente opération de crédit

Les crédits peuvent être classés selon plusieurs critères :

Une première distinction peut être faite selon la durée du crédit. On distingue les crédits à court
terme , c’est-à-dire d’une durée inférieure a deux ans , des crédits a moyens terme , dont le
remboursement doit s’effectuer sur une durée comprise entre 2 et 7 ans ,et des crédits à long terme
dont la durée excède 7 ans .

Une autre distinction peut être faite selon l’objet du crédit, suivant qu’on est en présence d’un crédit
internet ou international (ex. Financement des exportations, importations, investissement
internationaux) ;

Par ailleurs une distinction peut être faite entre les crédits sans mobilisation des créances et des
crédits sur une mobilisation des créances de l’emprunteur.

De même, les crédits peuvent être distingués selon la qualité de l’emprunteur, suivant que le crédit a
été octroyé à un particulier ou à un professionnel.

Enfin on peut distinguer les crédits en fonction du caractère que revêts la mise à disposition des
fonds. C’est-à-dire suivant que cette mise à disposition est future (§1), immédiate (§2) ou éventuelle
(§3).

§1. La mise à disposition future des fonds –ouverture de crédit-

La mise à disposition de fonds est future lorsque le décaissement est seulement promis, la réalisation
de celui-ci dépend d’un autre acte qui peut lui-même être une opération de crédit.

La mise à disposition peut ainsi être définie comme un engagement de la banque accordé
ultérieurement un crédit à son client, qui bénéficiera alors d’une option lui permettant de bénéficier
du crédit promis.

Avant la levée de l’option, le client ne bénéficiera pas des fonds promis. Au contraire s’il décide de
lever l’option, la banque sera tenue de mettre immédiatement les fonds à sa disposition.

La mise à disposition future de fonds emprunte généralement la forme d’ouverture de crédit, qui
peut porter sur n’importe quelle opération de crédit.

Ce peut être une autorisation de découvert, c’est-à-dire l’autorisation de rendre un compte débiteur
ou un crédit d’escompte qu’on peut définir comme l’engagement du banquier d’escompter les effets
de commerces remis par son client. L’ouverture de crédit peut également résider dans plusieurs
opérations de crédit offertes au client.

Aussi nous examinerons successivement les caractères de l’ouverture de crédit (A) et sa durée (B).

A. Caractères
L’ouverture du crédit présente un double caractère : c’est un contrat unilatéral et un contrat intuitu
personae.
Un contrat unilatéral dans la mesure où seul le banquier est, en principe, débiteur de la promesse
d’ouverture de ce crédit. Le client n’est pas tenu d’utiliser le crédit ainsi promis par son banquier.

Toutefois, malgré ce caractère unilatéral de principe, l’ouverture de crédit est souvent un contrat
synallagmatique, en ce qu’elle donne, dans la plupart des cas, lieu à la perception par le banquier
d’une commission dite « d’engagement » ou de « confirmation ».

L’ouverture de crédit, est en outre un contrat intuitu personae parce que le banquier ne contracte un
tel engagement que s’il a confiance en son client. Bien que dans la pratique c’est plutôt les suretés
présentées qui déterminent la décision du banquier et non pas la qualité de son client.

B. Durée et révocation

Si l’ouverture de crédit peut être à durée déterminée (1) ou indéterminée (2), cette durée n’est pas
sans incidence sur la possibilité de révocation de ladite convention.

1. Ouverture de crédit a durée déterminée.

Si l’ouverture de crédit est à durée déterminée, le banquier doit accorder le crédit promis jusqu’à
l’échéance du terme convenu. L’ouverture de crédit à durée limitée prend ainsi fin de plein droit au
terme fixé sans que la banque ait l’obligation d’aviser le bénéficiaire (article 525 du code de
commerce ) , et sans être obligée de renouveler ladite ouverture de crédit .

Il en résulte que le banquier ne peut, sans engager sa responsabilité , résilier , avant le terme
convenu ,l’ouverture de crédit consentie à son client , sauf dans les cas expressément prévus par
l’article 525 du code de commerce , à savoir les cas de cessation notoire de paiements du
bénéficiaire ou de faute lourd commise à l’égard de l’établissement de crédit ou dans l’utilisation du
crédit .

Par ailleurs, au lieu de mettre fin à la convention de crédit, les parties peuvent convenir de la
renouveler, soulevant ainsi la question de savoir si par des renouvellements successif l’ouverture de
crédit ne devient pas une convention a durée indéterminée ?

La réponse semble être positive, à condition que ces renouvellements traduisent une volonté
implicite des parties de donner un caractère indéterminé à leur contrat.

2. Ouverture de crédit a durée indéterminée.

L’ouverture de crédit à durée illimitée peut être révoquée unilatéralement par l’une ou l’autre partie,
à condition d’observer le délai de préavis prévu dans le contrat et qui ne peut être inférieur à 60
jours. Toutefois, comme pour l’ouverture de crédit à durée limitée, l’établissement bancaire peut
mettre fin sans délai à une ouverture de crédit a durée déterminée en cas de cessation notoire de
paiement du bénéficiaire ou de faute lourde commise à l’égard dudit établissement ou dans
l’utilisation du crédit

§2. Mise à disposition immédiate des fonds.


La mise à disposition est immédiate lorsque le décaissement s’effectue immédiatement après la
conclusion du contrat de crédit.

La mise à disposition de fonds peut intervenir après une ouverture de crédit ou toute autre promesse
de prêt. Elle peut emprunter deux formes, selon que le crédit se réalise sans (A) ou avec mobilisation
de créance (B)

A. Les crédits sans mobilisation de créance.

Les banques utilisent principalement deux techniques de mise à disposition immédiate des fonds au
profit de leurs clients : le contrat de prêt réglementé par droit commun (1) et le crédit-bail (2).

1. Le prêt

Le prêt consiste pour le banquier à livrer immédiatement une somme d'argent à son client, à charge
pour ce dernier de la restituer dans un délai déterminé. Le montant des fonds prêtés peut faire
l'objet d'une inscription au compte de l'emprunteur, soit au crédit, soit même au débit si la banque
laisse le compte devenir débiteur. Il peut être également versé directement au bénéficiaire du
paiement que doit effectuer l'emprunteur.
En principe, l'emprunteur dispose librement des fonds prêtés, mais le contrat conclu entre le client et
la banque peut prévoir une affectation particulière des fonds qui devra être respectée par ces deux
parties. Etant précisé que le non-respect de cette affectation entraînera la résolution du contrat de
prêt et la restitution des fonds.
Le remboursement du prêt diffère selon que le contrat de prêt est à durée déterminée. Lorsque le
contrat est à durée déterminée l'emprunteur doit respecter le terme convenu. Dans le cas contraire
la banque peut demander à tout moment le remboursement du crédit octroyé à condition de
respecter le délai de préavis de 60 jours.
Parmi les crédits portant mise à disposition immédiate des fonds au profit des clients on cite le crédit
à la consommation et le crédit immobilier.

2. Le crédit-bail.

L'opération de crédit-bail est une technique de crédit par laquelle un client demande à une société
de crédit-bail d'acheter à un tiers Im bien en vue de le lui louer, cette location étant assortie d'une
promesse unilatérale de vente à son profit.
L'opération de crédit-bail, qui ne doit pas être confondue avec le contrat de crédit-bail proprement
dit, est donc une opération triangulaire qui repose sur deux contrats :
Un contrat de vente conclu entre une société de crédit-bail et un fournisseur, contrat destiné à
l'acquisition du bien loué ;

-Un contrat de crédit-bail par lequel la société de crédit-bail, dénommée crédit-bail leur, va louer le
bien acheté à un locataire, encore appelé crédit preneur, et auquel il consent une promesse
unilatérale de vente qui confère à celui-ci l'option d'acquérir le bien loué à l'issue de la période de
location.

Cette promesse est un élément indispensable pour retenir la qualification de contrat de crédit-bail :
si elle n'est pas consentie, il s'agit seulement d'une location si d'une location simple.
Le crédit-bail présente des avantages aussi bien pour le crédit-preneur que pour le crédit-bail leur.
Pour le premier l'opération lui permet de bénéficier d'un bien sans qu'il ait à le financer lui-même
alors qu'on lui reconnaît la possibilité d'en devenir
propriétaire.

Pour le crédit-bailleur, l'avance des fonds nécessaires à l'acquisition du bien est assortie d’une
garantie : la propriété du bien loué.

Ces avantages se rencontrent aussi bien dans le schéma classique du crédit-bail précité que dans ses
deux autres variantes, à savoir la cessions-bails encore dénommée lease-back et le crédit-bail adossé.

La cessions-bails suppose que le client, future locataire, soit déjà propriétaire du bien qu'il souhaite
louer lorsqu'il demandera le concours de la société de crédit- bail. C'est l'opération par laquelle le
client vend le bien à la société de crédit- bail qui le lui loue aussitôt tout en lui consentant une
promesse unilatérale de vente.

Le crédit-bail adossé est l'opération par laquelle la société de crédit-bail achète un bien à un
fournisseur pour le lui donner aussitôt en location, avec
l'autorisation de sous-louer le bien au client utilisateur.

Conformément à l'article 431 du CC, le crédit-bail peut être mobilier, s’est-il- dire portant sur du
matériel ou d'outillage ; ou immobilier à usage professionnel.
Le crédit est soumis aux règles de publicité conformément à l'article 436 du CC.

B. Les crédits avec mobilisation de créances.

Les crédits avec mobilisation de créance sont des crédits à court terme réalisés au moyen d'une
mobilisation de créances et dont le remboursement est assuré par le recouvrement desdites
créances.
Parmi les techniques de mobilisation des créances, on trouve l'escompte (l) et l'affacturage(2).

1. L'escompte.

L'escompte qui concerne les effets de commerce ou tous autres titres négociables, en particulier les
lettres de change, est l'opération de crédit à court terme par laquelle des effets sont transférés au
banquier qui, en contrepartie, procède à leur paiement immédiat, sous déduction des intérêts et
commissions.
L’escompte résulte d'un accord entre le client « le remettant » et son banquier. Il peut être ponctuel,
comme il peut être précédé d'une convention d'ouverture de crédit, e est-à-dire une promesse du
banquier d'escompter les effets présentés par son client, souvent dans la limite d'un montant
déterminé. La banque se réserve, généralement, la faculté de refuser certains titres dont il peut
douter.
A l'échéance, la banque présentera lesdits effets au paiement, ce qui lui permettre, en quelque sorte,
de récupérer l’avance versée au client. Si l'effet n'est pas réglé à l'échéance, le banquier dispose,
conformément à l'article 528 du CC et sous réserve des impacts relatifs à l'inscription en
compte, de deux possibilités :

Exercer un recours contre tous les signataires de l'effet sur la base du titre qu' il a escompté ;

- Un recours fondé sur le contrat d'escompte, qualifié d'action de droit commun, qui permet à la
banque de demander au remettant de lui rembourser le montant avancé, augmenté des intérêts et
commissions.

2. L'affacturage.

Conformément à l'article 5 de la loi bancaire l'affacturage est la convention laquelle un établissement


de crédit (le factor) s'engage à recouvrer et à mobiliser des créances commerciales de son client
(l'adhérent), soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec,
dans ce dernier une garantie de bonne foi.

L'affacturage permet au client d'obtenir immédiatement et définitivement des fonds puisque le


factor règle les factures de son client Cette mise à disposition des fonds est en principe définitive
dans la mesure où le factor en garantit la bonne fin, ce qui signifie qu'il assume le risque de non-
paiement de la créance transférée.

L'affacturage concerne les créances qui ont fait l'objet des factures.
Généralement, le contrat prévoit une clause dite de globalité ou d'exclusivité. En vertu de cette
clause l'adhérent doit offrir toutes ses factures au factor qui dispose, lui, d'un pouvoir dit
d'approbation ou de sélection des créances qui lui sont présentées. Il est ainsi libre, sous réserve
d'abus, d'accepter ou des rejeter les créances qui lui sont soumises. En contrepartie de cette liberté
l’établissement de crédit supporte seul le risque de non-paiement.

Paragraphe 3 : La mise à disposition éventuelle des fonds.

Dans ce cas la banque s'engage à procéder à une mise à disposition de fonds seulement en cas de
défaillance de son client. Il n'y a aucune mise à disposition immédiate, mais seulement un
engagement du banquier résultant de sa signature.
On parle généralement de crédit par signature.
La mise à disposition éventuelle des fonds emprunte généralement la forme de cautionnement (A) et
de garantie à première demande (B)

A. Cautionnement.

Le cautionnement est un contrat par lequel une personne s'oblige envers


le créancier à satisfaire à l'obligation du débiteur, si celui-ci n'y satisfait pas lui-
même (art. 1117 du DOC).

Le cautionnement peut être simple ou solidaire.

1. Le cautionnement simple.

Lorsque le cautionnement est simple, la caution dispose de deux prérogatives lui permettant de
retarder la poursuite du créancier : le bénéfice de discussion et le bénéfice de division :

• On donne le nom de bénéfice de discussion au droit qu'à la caution de faire « discuter » d'abord les
biens du débiteur principal. Le créancier sera contraint de poursuivre d'abord le débiteur principal, à
saisir et à vendre ses biens avant de poursuivre la caution.

• Le bénéfice de division n’intervient que lorsque plusieurs cautions ont garanti la même dette. La
caution poursuivie peut exiger que le créancier divise sa poursuite entre toutes les cautions (le
créancier doit diviser son action en considération de la part de chaque caution)

2. Cautionnement solidaire

C'est-à-dire que la caution ne peut opposer au créancier le bénéfice de division et de discussion. Le


créancier peut donc poursuivre de son choix le débiteur principal ou la caution. Tout se passe comme
si, à son égard, la caution était de premier rang. Mais cette règle ne porte pas atteinte au caractère
accessoire du cautionnement.

B. La garantie à première demande.

La garantie à première demande est l'engagement par lequel un garant s'engage à payer, sans
pouvoir différer le paiement ou soulever de contestation. Il s'agit d'une garantie autonome du
contrat qui lui sert de cause, interdisant au garant d’invoquer les exceptions propres au débiteur.

Il en résulte que le garant doit payer le bénéficiaire sans discussion et sans pouvoir imposer des
moyens de défense tirés du contrat de base. Sauf les exceptions suivantes :

- Existence d'une fraude, qui suppose des manœuvres dolosives ;


- Abus manifeste : le bénéficiaire réclame l'exécution bien qu'il soit
dépourvu de toute créance au titre du contrat de base.

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