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LES ANEVRISMES ARTERIELS DES MEMBRES

I/- DEFINITION  - GENERALITES :


 Ce sont des dilatations sur le trajet artériel
 Anévrisme vrai : s’il est limité par la paroi artérielle
 Faux anévrisme : s’il se développe au dépend d’un hématome
organisé
DUBOST : rupture acquise du parallélisme des bords de l’artère
On distingue deux formes anatomiques :
 Anévrisme fusiforme : le plus fréquent
 Anévrisme sacculaire : ou sacciforme
Fréquence : la fréquence des anévrismes artériels des membres augmente
avec le vieillissement progressif de la population
Ces anévrismes ont en commun :
 Etiologie athéroscléreuse nettement prédominante
 Association fréquente à d’autres localisations anévrismales
 Terrain vasculaire caractérisé par de multiples atteintes viscérales
 Risques évolutifs dominés par :
 La thromboembolie
 Compression et rupture à moindre degré
II/- ETUDE CLINIQUE :
TDD : anévrisme athéromateux peu évolué du creux poplité  :
Ces anévrismes sont certes moins fréquents que ce de l’aorte abdominale
mais représentent 70% des anévrismes périphériques
A/- Circonstances de découverte : Svt c’est un anévrisme latent et découvert
de façon fortuite par le malade lui-même ou lors d’un examen systématique
Ailleurs ce sont des SF minimes qui amènent le malade à consulter, à
type de :
 Fourmillements
 Lourdeur
 Gène aux mouvements du genou
 Œdème malléolaire qui survient à la fatigue
Parfois découverte d’une tuméfaction anormale ou des SF
strictement unilatéraux, qui doivent attirer l’attention
Les complications pvt révéler l’anévrisme avec thrombose qui engendre
B/- Diagnostic repose sur l’examen clinique : Celui-ci doit être effectué en
décubitus ventral de façon méthodique et comparative surtout, jambes en
extension puis en flexion à 45°
1. Inspection :jambes en extension :
Comblement du creux poplité par une tumeur ; dont on perçoit les
battements à jour frisant
2. Palpation : jambes fléchies : précise les caractères de cette tuméfaction
 Médiane
 Arrondie ou ovalaire
 A grand axe vasculaire (appartenance vasculaire)
 Bien limitée
 Légèrement mobilisable transversalement

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 Souple surtout vasculaire, car battante et expansive(+++) car
les doigts mis sur la tumeur sont soulevés et écartés
3. Auscultation : Avec inconstamment un souffle systolique irradiant en
aval
 La compression d’amont faisant disparaître ce souffle ainsi que les
battements et l’expansion, confirmant ainsi le caractère artériel de la
tumeur
 La qualité du lit d’aval est très importante à apprécier par :
 La palpation des pouls pédieux et tibiaux postérieurs
III/- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
A/- radiographie standard du membre : à la recherche de calcifications
B/- ECHODOPPLER :le doppler apprécie la perméabilité des axes vasculaires
de la jambe et la qualité du flux d’aval
C/- ARTERIOGRAPHIE :+++ indispensable
Pratiquée en général par ponction fémorale, plus rarement par voie
aortique translombaire, Cet examen renseigne sur :
 L’anévrisme lui même : siège(fémoro-poplité ou tibio-poplite) et
le nombre de collatérales intéressées par cet anévrisme
 Qualité du lit d’aval et le nombre d’axes perméables de la jambe
 Existence d’arcade plantaire
 L’état des artères d’amont : montrant parfois un aspect de
dystrophie polyanévrismale intéressant la totalité de l’axe
iliofémoropoplité
 Le volume de l’anévrisme svt sous-estimé du fait de la
thrombose intrasacculaire
IV/- BILAN GENERAL :
 Rechercher d’autres localisations de la maladie athéromateuse dont
l’anévrisme n’est qu’une manifestation locale
 Palpation et auscultation de tous les axes artériels périphériques
 Rechercher d’autres anévrismes pvt nécessiter un doppler ou une
artériographie à d’autres étages
 Terrain : âge, recherche de facteurs de risques(HTA, diabète
hyperlipémie, notion de tabagisme) faire un ECG, FO, et EF rénales
V/- COMPLICATIONS : A rechercher et pvt être révélatrices
A/- THROMBOEMBOLIQUES : Ce sont les plus fréquentes et les plus graves,
car elles menacent la vitalité du membre
1/- Thrombose massive de l’anévrisme :
Peut être progressive se traduisant par une claudication intermittente et des
douleurs de décubitus
Ailleurs elle peut être brutale avec ischémie du membre dont l’intensité
dépens de l’importance de la circulation collatérale
L’anévrisme n’est plus battant et les pouls périphériques
disparaissent
2/- Embolie : Peut entraîner une ischémie distale localisée, ailleurs et
microembolies distales répétées asymptomatiques pvt détruire le lit d’aval et
compromettre ainsi la possibilité de revascularisation chirurgicale.
B/- RUPTURE : Elle est plus rare, réalisant un hématome sous tension dans le
tissu sous-cutané
Plus rarement cette rupture se fait soit à la peau ou dans une articulation

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Elle entraîne douleurs et ischémie distale par effet garrot imposant un trt
urgent
C/- COMPRESSION : Touchant les autres éléments du pédicule vasculo-
nerveux
 Névralgies ou syndrome déficitaire( SPI ou SPE)
 Phlébite, œdème par compression veineuse
 Lymphangite par compression lymphatique
D/- INFLAMMATOIRES : Par réaction inflammatoire de la gangue anévrismale
donnant un aspect de phlegmon du creux poplité
VI/- FORMES CLINIQUES :
A/- EVOLUTIVES : L’anévrisme ancien perd ses caractères vasculaires et c’est
la présence de calcifications de la gangue qui permet d’évoquer le diagnostic
B/- ETIOLOGIQUES :
1/- ATHEROSCLEROSE : C’est l’étiologie prédominante qui entraîne une
dégénérescence de la média avec fragmentation du tissu élastique et
apparition secondaire de dépôts calciques, la résistance de la paroi artérielle
est réduite à un seul plan ; adventiciel, Ce phénomène est irréversible et ne
peut aller qu’en s’aggravant
Par ailleurs la localisation préférentielle de ces anévrismes
périphériques à l’artère poplité pvt être expliquer par les traumatismes
répétés dus à la flexion du genou.
2/- ANEVRISMES INFLAMMATOIRES : Sont représentés non pas tant par les
classiques anévrismes syphilitiques rares que par les anévrismes secondaires
à une septicémie ou une endocardite bactérienne pvt atteindre n’importe quel
axe artériel et prendre deux formes :
 Soit vrai anévrisme athéromateux : se compliquant
secondairement d’une greffe bactérienne
 Soit faux anévrisme : par perforation septique de la paroi artérielle,
se compliquant plus fréquemment de rupture que les autres
anévrismes
Leur trt ATB et chirurgical doit être rapidement mis en route.
3/- ANEVRISMES POST STENOTIQUES : Se rencontre immédiatement en aval
d’une sténose permanente responsable d’une accélération du flux à laquelle
fait suite un ralentissement brutal post sténotique à l’origine de turbulences et
d’augmentation de tension pariétale entraînant une dilatation artérielle
 Exemple type : HTA réno-vasculaire avec anévrisme de l’artère rénale
 Le siège de prédilection de ces anévrismes post sténotiques :
 Artère sous-clavière : lorsqu’elle est comprimée par une
anomalie du défilé thoracobrachial(côte cervicale)
 Voire artère poplité comprimée par l’insertion anormale du
jumeau interne(poplité piégée)
4/- ANEVRISMES TRAUMATIQUES : Les traumatismes artériels
responsables de faux anévrismes quant aux anévrismes
disséquants des artères périphériques secondaires à un
traumatisme sont exceptionnels
5/- ANEVRISMES EN RAPPORT AVEC UNE DYSPLASIE ARTERIELLE :
 Syndrome de MARFAN : Atteinte des artères périphériques qui est plus rare
que celle de l’aorte, toutes les artères pvt être touchées
 Syndrome de EHLER DANLOS : Toutes les artères pvt être touchées, siège
d’anévrismes et de sténoses étagées

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6/- ANEVRISMES POST CHIRURGICAUX : Pvt être de plusieurs types :
 Anastomotiques :Surviennent au niveau de l’implantation d’un greffon
artériel, sont dus à une déhiscence de la ligne de suture et sont causer par
une fracture du matériel de suture ou greffon trop court ou bien dus à la
dégénérescence des bords de l’artériotomie ou à une infection.

 Post anastomotiques : Pvt se développer en aval d’une anastomose


artérielle sténosante

 Post endartériectomie : Surviennent au niveau d’une artère dont la paroi à


été fragilisée par l’endartériectomie.

7/- PERIARTERITE NOUEUSE : Réalise de multiples anévrismes des artères


de petit calibre, histologiquement c’est une dystrophie de la média et le
diagnostic repose sur la biopsie musculaire
8/- ANEVRISMES CONGENITAUX : Exceptionnels, la persistance chez
l’adulte de l’artère sciatique embryonnaire, évolue volontiers vers la
formation d’un anévrisme, Son trt dépens de l’état de développement du
réseau fémoral
C/- FORMES TOPOGRAPHIQUES :
1/- Anévrismes fémoraux : siègent au niveau du triangle de SCARPA ou
du canal de HUNTER, Sont fréquemment bilatéraux.
2/- Anévrisme de l’artère sous-clavière : En rapport parfois avec une côte
cervicale, à rechercher systématiquement, svt révélé par une ischémie
distale du MS ou des troubles vasomoteurs (type maladie de REYNAUD)
Sont très emboligénes
VII/- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : En présence d’un anévrisme jeune, on peut
parfois discuter une MEGADOLICHOARTERE ; C’est surtout en présence d’un
anévrisme évolué qu’on peut discuter :
 Un abcès
 Un kyste poplité
L’artériographie lèvera le doute.
VIII/- TRAITEMENT : Chirurgical mené au mieux en un centre spécialisé
A/- CONTRE INDICATION : rares
1/- D’ordre général : terrain, mais il s’agit d’une chirurgie vasculaire
périphérique à faible risque
2/- D’ordre local : absence de lit d’aval ou altération très sévère de
celui-ci
B/- VOIE D’ABORDS :
 Latérale interne de la jambe ou de la cuisse
 Postérieure : rarement utilisée : anévrisme de petite taille
asymptomatique, avec excellent jour.

C/- METHODES :
1/- Méthodes interrompant le courant artériel : PALLIATIVES : rarement
proposées

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 Endoanévrysmorraphie oblitérante : réalisant une fermeture de
tous les orifices par voie endossacculaire sans rétablir la
continuité artérielle
 Extirpation entre pluri ligatures
2/- Méthodes curatives ; respectant la continuité artérielle :
 Exclusion pontage : avec
 Ligature de part et d’autre de l’anévrisme puis pontage
fémoro-poplité bas ou fémoro-jambier
 Le matériel le plus svt utilisé est la veine saphène, vu le
petit calibre de l’artère et en présence d’une zone de
flexion.
 Exérèse ou mise à plat – greffe :
 Incision de l’anévrisme avec exérèse de la thrombose
intrasacculaire
 Mise à plat de l’anévrisme avec ligature des collatérales
qui aboutissent dans le sac
 Exérèse suivie d’un rétablissement de la continuité par
un greffon veineux cheminant dans la poche
anévrismale.

3/- Fibrinolyse  : Constitue un trt adjuvant précieux dans un anévrisme


thrombosé, Usage de Streptokinase
4/- Sympathectomie lombaire :
5/- Amputation :

D/- INDICATIONS :
1/- Chaque fois que lit d’aval est suffisant une mise à plat – greffe
ou exclusion pontage seront réalisés
2/- Lit d’aval trop pauvre ; contre indiquant le rétablissement de la
continuité artérielle pvt amener à se contenter d’une
sympathectomie lombaire
3/- L’association d’un anévrisme aortique abdominale : pose un
problème de l’ordre de la cure des différentes lésions, en dehors
des cas où elles pvt être traitées dans le même temps opératoire

IX/- CONCLUSION :
 De nombreux auteurs pensent que le trt préventif d’un anévrisme
poplité, reste le meilleur moyen d’éviter l’amputation
 Si l’anévrisme est perméable la chirurgie par pontage assure un taux
de sauvetage du membre à 100% à deux ans de recul
 Si l’anévrisme est thrombosé, l’attitude peut être disparate
 Soit fibrinolyse avec ou sans pontage
 Soit pontage fémoro-jambier avec ou sans
désobstruction
 Le taux de sauvetage à 2 ans est de 73%

 BOWYER : Après avoir traiter 06 anévrismes poplités thrombosés ;


dont
 Trois traités par pontage

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 Trois par anticoagulants sans pontage
Conclut que si la fibrinolyse permet de trter efficacement la thrombose
aiguë d’un anévrisme, il est injustifié de faire courir le risque d’un
pontage préventif à un malade asymptomatique, d’autant que certaines
complications post opératoires pvt survenir comme la thrombose du
greffon pvt entraîner l’amputation de ce membre.

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