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MASTER DROIT DES AFFAIRES

MODULE DU DROIT ECONOMIQUE

Exposé sous le thème :


LES ORGANISATIONS QUI PROTEGENT LE
CONSOMMATEUR :

Encadré par :- Pr.MOUHTARAM Ghizlane


Réalisé par : -Ajlil hiba
-Aourdou sonia
-Ramhane oumaima
-Boumed manal
-Souhaila elfaiz
-Qraou Imane

Année universitaire : 2021-2022


Table des matières
INTRODUCTION.................................................................................................
...1
CHAPITRE 1 : LES ATTRIBUTIONS DES ASSOCIATIONS ........................................
Section 1 : Le statut type des associations protégeant le consommateur ....... 2
Section 2 : Le rôle de ces associations et leur financement .......................... 4
CHAPITRE 2 :L’ETENDU DU POUVOIR DES ASSOCIATIONS SELON LA LOI 31-
08 ..........................................................................................................................
Section 1 : La fédération nationale de défense de consommateurs et le
conseil supérieur de la consommation ............................................................ 5
Section 2 : Le droit d’agir en justice ............................................................. 6
CONCLUSION......................................................................................................
12
INTRODUCTION

La consommation représente le stade final du processus économique : elle


intervient après la production et la distribution des biens ou produits qui sont
destinés à satisfaire les besoins du consommateur.
Le consommateur, sujet du droit de la consommation, peut être défini comme
toute personne physique ou morale qui acquiert ou qui utilise pour la satisfaction
de ses besoins non professionnels des produits, biens ou services destinés à son
usage personnel ou familial.
La loi 31-08 apporte des dispositions originales par rapport aux cas classiques
prévus par la théorie générale des obligations, cette dernière est entrée en vigueur
depuis avril 2011, et a créé un nouveau cadre juridique de protection du
consommateur. Elle met en exergue les droits fondamentaux du consommateur et
tente de rééquilibrer les relations entre ce dernier et le fournisseur des biens et de
services.
En effet, le consommateur est perçu comme étant la partie faible, celui-ci ne peut
rien contre un opérateur financièrement puissant. Pour faire face à cette
domination de l’opérateur, des associations des consommateurs agissent.
La loi 31-08 a consacré tout un titre aux associations de protection du
consommateur (TITRE VII) l’article 152 confère à ces associations un rôle direct
d’information des consommateurs. En effet, cet article dispose que « les
associations de protection du consommateur, constituées et fonctionnant
conformément à la législation et la réglementation en vigueur relatives au droit
d’association, peuvent assurer l’information, la défense et la promotion des
intérêts des consommateurs, et concourent au respect des dispositions de la
présente loi. »1
Pour être agréées, les associations de protection du consommateur doivent se
constituer et fonctionner conformément à la législation en vigueur : elles doivent
se charger d'assurer l'information, la défense et la promotion des intérêts du
consommateur, et concourir au respect des dispositions de la loi 31-08 édictant
des mesures de protection du consommateur.

L’étude de ce sujet présente un intérêt considérable, il s’agit de savoir l’efficacité


de la protection du consommateur effectuée par ces associations. Ces dernières,
ont pour principal objectif de veiller au respect des droits du consommateur à
savoir son droit à l’information, à la protection de ses intérêts économiques, à la
représentation, à la rétractation, au choix, et à l’écoute.
Alors, il sera fondamental de se poser la question suivante : Dans quelle mesure
peut-on soutenir que les associations de protection du consommateur peuvent agir
en justice ?

1
Article 152 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

1
I- LES ATTRIBUTIONS DES ASSOCIATIONS :

1) Le statut d’une association protégeant le consommateur :

La loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur promulguée


par le Dahir 1.11.03 du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) donne la possibilité aux
associations de protection du consommateur d’être reconnue d’utilité publique à
condition d’être régies par des statuts conformes à un modèle-type.
Le présent projet de décret fixe les clauses obligatoires que doivent respecter les
statuts des associations de protection du consommateur pour prétendre au statut
d’utilité publique.
En effet, l’article 154 de ladite loi exhorte les associations de protection du
consommateur désirant acquérir le statut d’utilité publique à reproduire dans leurs
statuts les clauses figurant dans un modèle de statut-type et éviter toute disposition
contraire aux dites clauses.2
Les principales dispositions de ce modèle de statut-type sont comme suit :3
 Les clauses des statuts relatives à la gouvernance des associations
doivent respecter les dispositions des articles relatifs à
l’organisation et au fonctionnement de ces associations ;
 L’association doit garantir, à tous ses membres, la participation
effective à la gestion, à la direction et le contrôle périodique.
L’association doit également se doter d’organes délibérants et
préciser expressément dans les statuts le rôle et les fonctions de
ces organes ;
 Les statuts de l’association doivent avoir pour objet exclusif la
protection et la défense des intérêts du consommateur ;
 Les statuts doivent préciser les conditions d’adhésion des
nouveaux membres à l’association ;
 L’association ne peut, en aucun cas, avoir parmi ses membres une
personne morale ayant une activité à but lucratif ;
 L’association doit avoir un Conseil d’Administration et un
Bureau exécutif. dont les membres sont élus par l’Assemblée

2
Article 154 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
3
Projet de décret fixant le modèle de statut-type des associations de protection du consommateur susceptibles
d’être reconnues d’utilité publique.

2
Générale. Ces organes doivent fonctionner et se réunir
régulièrement.

2) Le rôle des associations et leur financement :

Le rôle des APC :

La loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur complète le


dispositif juridique existant en matière de protection du consommateur et met en
place un cadre favorable pour la promotion du rôle des associations de
protection du consommateur.

Les objectifs de la loi :

 Assurer une information claire, objective et loyale au


consommateur (prix, étiquetage, conditions de vente) ;

 Renforcer la protection des intérêts économiques du


consommateur (interdiction ou réglementation de certaines
pratiques commerciales) ;

 Rééquilibrer les relations consommateur-fournisseur


(interdiction des clauses abusives, garantie, crédit)

 Renforcer le mouvement consommateur en permettant aux


Associations de protection des consommateurs d’être
reconnues d’utilité publique et autorisées à ester en justice.

Les droits garantis aux consommateurs :

 Le droit à l’information : fournir au consommateur toutes les


informations nécessaires avant la conclusion d’un contrat de
vente ;

3
 Le droit aux choix : garantir la liberté d’achat en fonction des
besoins et des moyens du consommateur ;
 Le droit à la rétractation : offrir, dans certains cas de figure, au
consommateur un délai de 7 jours pour changer son avis;
 Le droit à l’écoute et à la représentation : permettre au
consommateur, lors d’un litige avec un fournisseur, d’être
conseillé, orienté et de se faire représenter par une association
de protection du consommateur ;
 Le droit à la protection des intérêts économiques :
réglementation de certaines pratiques commerciales comme la
publicité promotionnelle, les ventes avec primes, les soldes,
les loteries, les ventes à distance, etc.

Le financement des associations :

Au Maroc, le nombre d’associations est estimé à 100 dont seul un nombre limité
d’entre eux a une activité régulière. Les entretiens avec certains responsables
associatifs permettent de constater le manque de moyens dont ils disposent. Agir
dans le domaine de la protection du consommateur nécessite des ressources
financières conséquentes. Gérer des locaux, avoir des permanents et pouvoir
recourir à des consultants coûte de l’argent. Les seules cotisations des membres
ne peuvent couvrir qu’une infime partie des coûts de fonctionnement. La loi a
reconnu la nécessité de mettre en place des financements adaptés aux activités des
associations. L’article 156 institue, conformément à la législation en vigueur, un
« Fonds National du Consommateur ». 4 Ce fonds doit financer les activités et les
projets visant la protection du consommateur, » à développer la culture
consumériste et à soutenir les associations de protection du consommateur
constituées conformément aux dispositions de la présente loi. Le ministère du
Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies est chargé de la gestion
de ce fonds. Les ressources de ce fonds sont constituées: des dotations du budget
général ; d’un pourcentage des amendes perçues à la suite des contentieux sur
lesquels il a été statué en vertu de la présente loi ; des dons et legs au profit du
fonds ; et de toutes autres ressources obtenues légalement. Les associations sont
toujours en train d’attendre la mise en place du fonds. Leur fédération tente de

4
Article 156 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

4
pousser le gouvernement à mettre dans le circuit décisionnel le projet de fonds.
Le traitement de milliers de réclamations et le lancement des procédures
d’arbitrage, de contentieux ou de médiation se trouve handicapé par le manque de
moyens.

II- ETENDU DU POUVOIR DES ASSOCIATIONS SELON


LA LOI 31-08 :

1) Fédération nationale de défense de consommateurs et le conseil supérieur


de consommation :

La fédération Nationale de défense de consommateurs et le conseil


supérieur de la consommation :

Cette fédération sera également reconnue d’utilité publique et pourra


intenter des actions en justice en se constituant partie civile devant le juge
d’instruction dans les mêmes modalités que ceux prévues pour les
associations de défense du consommateur reconnues d’utilité publique.
Il sera créé par la suite un conseil supérieur de la consommation dont la
composition et le fonctionnement seront fixés par voie réglementaire. Le
conseil supérieur de la consommation sera un organe consultatif ayant une
force de suggestion en matière de mesures pour la promotion de la culture
du consumérisme où seront présents les représentants de l’Etat, les
représentants des opérateurs économiques et les représentants de la société
civile, ainsi que des représentants de différents départements ministériels
tels que l’agriculture, l’artisanat, la pêche et le commerce.
Ce conseil sera considéré comme une instance d’étude, où un observatoire
sera mis en place pour vérifier l’évolution des objectifs de la loi et de
trouver des solutions en cas de rencontre d’obstacle. Il aura pour mission la
gestion des litiges et permettra aux associations d’assurer leur rôle de
médiateur convenablement. Un centre de médiation sera créé au sein même
de ce conseil supérieur de la consommation. Il visera également à

5
développer la coopération internationale dans la matière afin de la mobiliser
en faveur des associations de protection du consommateur. 5

2) Le droit d’agir en justice :

Occupant une place importante dans le paysage consumériste, les


Associations de protection de consommateurs s’avèrent représenter une
force judiciaire non négligeable. En effet, ces structures peuvent agir en
justice et former ainsi des actions en défense des intérêts collectifs des
consommateurs à condition de remplir les conditions fixées par la loi 31-08
édictant des mesures de protection du consommateur.
En effet, le législateur marocain a fixé par le biais de la loi sur la protection
du consommateur des dispositions qui, en s’y conformant, l’Association
pourrait être dotée de cette capacité à agir en justice.
L’Article 157 de la loi 31-08 fixe à cet égard la condition primordiale
devant être respectée, à défaut de quoi les Associations de protection des
consommateurs ne peuvent agir en justice ; celle d’être reconnue d’utilité
publique6 . Aux termes de cet Article : « La Fédération nationale et les
associations de protection du consommateur reconnues d’utilité publique
conformément aux dispositions de l’article 154 peuvent former des actions
en justice, intervenir dans les actions en cours, se constituer partie civile
devant le juge d’instruction pour la défense des intérêts du consommateur
et exercer tous les droits reconnus à la partie civile relatifs aux faits et
agissements qui portent préjudice à l’intérêt collectif des consommateurs.»
Pour ce faire, l’Association demandant à être reconnue d’utilité publique
devrait suite aux dispositions de l’Article 154, satisfaire « à la législation
et la réglementation en vigueur et relatives au droit d’association ; elles
doivent en outre avoir pour objet statutaire exclusif la protection des
intérêts du consommateur et être régies par des statuts conformes à un
modèle de statuts-type fixé par voie réglementaire. »7.
Cette reconnaissance n’est toutefois pas accordée automatiquement, mais
par décret émanant du secrétariat du gouvernement qui dispose d’un

5
https://www.scribd.com/document/415164938/la-protection-du-consommateur-au-maroc p: 25.
6
Article 157 al. 1 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
7
Article 154 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

6
pouvoir d’appréciation sur l’opportunité d’accorder cette reconnaissance. 8
Nonobstant, et suite aux obstacles que les Associations de protection des
consommateurs rencontrent en vue de justifier du statut d’utilité publique,
un Arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre de l’Industrie, de
l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, est venu faire
figure de palliatif.
Ainsi, les Associations de Protection de Consommateurs non reconnues
d’utilité publique peuvent désormais ester en justice en défense des intérêts
collectifs des consommateurs 9 , à charge pour elles d’obtenir une
Autorisation Spéciale, dont les modalités d’octroi sont fixées par l’Arrêté
susmentionné publié au B.O. (3 mai 2018).
Pour ce faire, et en application des dispositions de l’Article 39 du décret n°
2-12-503, l’Article premier de l’Arrêté dispose que « toute association de
protection du consommateur, non reconnue d’utilité publique et dont le but
exclusif est la protection du consommateur, qui souhaite obtenir
l’autorisation spéciale pour ester en justice doit déposer sa demande
auprès du bureau d’ordre central du ministère de la justice, accompagnée
des documents visés à l’Article 2, contre récépissé ».
Ces conditions fixées pour l’obtention de l’Autorisation Spéciale d’ester
en justice, le manque de moyens financiers et la faible adhésion des
pouvoirs publics et des consommateurs représentent en effet les trois
problématiques majeures justifiant le scepticisme régnant toujours dans le
milieu de la défense des droits du consommateur. 10
En cas d’octroi de cette Autorisation Spéciale par Arrêté du ministre chargé
de la justice, qui se fait dans un délai de 60 jours à compter de la date de
dépôt de la demande, ladite Autorisation Spéciale reste valable aux termes
de l’Article 5 de l’Arrêté uniquement pour une durée de trois années,
renouvelable une seule fois en cas de besoin, ne courant que pour un seul
procès.11
Cette disposition reste ainsi loin d’être bien assimilée par les associations,
vu l’existence de deux interprétations possibles : Faut-il la demander une

8
Article 155, al. 4 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
9
Article 157 al. 2 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
10
Souhail Nhaili, « Protection du consommateur : des associations fortes, ce n’est pas pour demain », 11 Avril
2021 ; sur https://medias24.com/2018/06/11/protection-du-consommateur-des-associations-fortes-ce-nest-pas-
pour-demain/
11
Article 5 al. 1 de l’Arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre de l’Industrie, de l’investissement,
du commerce et de l’économie numérique.

7
seule fois, par domaine d’intervention ou à l’occasion d’une poursuite en
justice ? Flou qui doit, suite aux paroles des Associations être levé par les
ministères de tutelle.
Une autre disposition n’ayant aucun sens, selon Me Younes Anibar, avocat
et vice-président de l’Association de protection des consommateurs
Uniconso rappelant que selon l’Arrêté : l’octroi de l’autorisation spéciale
d’ester en justice reste tributaire de l’Avis du ministère concerné par les
actions en justice éventuelles. On se trouvera dès lors devant le cas d’un
Conflit d’intérêt ; ainsi comment peut-on demander l’autorisation du
ministère du Transport si par exemple on compte poursuivre l’ONCF un
jour ?
Il convient en outre de souligner que pour les spécialistes contactés, même
en cas d’octroi de cette Autorisation Spéciale, peu d’Associations auront
les moyens d’ester en justice. En effet, seuls 40% des subventions
décidées en 2016 ont été débloquées à aujourd’hui.12 À côté de ce manque
de moyens financiers de source institutionnelle, les associations font face
à une faible adhésion des consommateurs, ce qui mène les présidents des
Associations qui n’ont pas les moyens : retraités, fonctionnaires… à tout
prendre en charge.

A- L’action civile :

Agréées, les Associations peuvent exercer les droits reconnus à la partie


civile relativement aux faits portant préjudice direct ou indirect à l'intérêt
collectif des consommateurs. L’intérêt collectif est l’intérêt commun à un
ensemble de consommateurs lésés par un acte de large diffusion tel qu’: une
publicité trompeuse, une irrégularité commise dans la rédaction d'offre
préalable de crédit. L’intérêt collectif se situe à mi-chemin entre l'intérêt
individuel de chaque consommateur et l'intérêt général de l'ensemble des
citoyens. Le premier type d’action ouvert à une association agréée est
l’action civile, prévue par l’Article 157 al. 1 de la loi 31-08. Ce texte précise
que « La Fédération nationale et les associations de protection du
consommateur reconnues d’utilité publique conformément aux dispositions
de l’article 154 peuvent former des actions en justice, intervenir dans les
actions en cours, se constituer partie civile devant le juge d’instruction pour
la défense des intérêts du consommateur et exercer tous les droits reconnus

12
Souhail Nhaili, « Protection du consommateur : des associations fortes, ce n’est pas pour demain », 11 Avril
2021 ; sur https://medias24.com/2018/06/11/protection-du-consommateur-des-associations-fortes-ce-nest-pas-
pour-demain/

8
à la partie civile relatifs aux faits et agissements qui portent préjudice à
l’intérêt collectif des consommateurs.» 13 . Ainsi, deux conditions sont
exigées pour qu’une telle action puisse prospérer : l’existence d’une
infraction pénale qui ressort de l’expression « droits reconnus à la partie
civile ». Il faut en outre que l’infraction ait atteint l’intérêt collectif des
consommateurs qui ne se résume pas à la somme de leurs intérêts
individuels.14

B- L’action en suppression des clauses abusives :

Afin de protéger le consommateur de toute clause abusive, la loi 31-08 à


déterminer la liste des clauses qualifiées d’abusives et pouvant entraîner la
nullité du contrat.
Selon l’article 15 15 « Dans les contrats conclues entre fournisseur et
consommateur, est considérée comme abusive toute clause qui a pour objet
ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.
La loi de la protection du consommateur oblige le fournisseur l’application
des dispositions des clauses abusives quels que soient la forme ou le support
du contrat. Nous allons constater que le législateur oblige le fournisseur à
prendre en considération les nouvelles dispositions de la loi sous peine de
sanction et d’astreinte et même de publication dans les journaux.
Le caractère abusif d’une clause s’apprécie en se référant, au moment de la
conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa
conclusion, de même qu’à toutes les autres clauses du contrat. Il s’apprécie
également au regard de celles contenues dans un autre contrat lorsque la
conclusion ou l’exécution de ces deux contrats dépendent juridiquement
l’un de l’autre.16 L’appréciation du caractère abusif d’une clause ne porte
ni sur la définition de l’objet principal du contrat ni sur l’adéquation du prix
ou de la rémunération au bien vendu ou au service offert pour autant que

13
Article 157 al. 1 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
14
Jérôme Julien, Droit de la Consommation, Domat Droit privé.
15 Article 15 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08

édictant des mesures de protection du consommateur.

16
Article 16 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08
édictant des mesures de protection du consommateur.

9
les clauses soient rédigées de façon claire et compréhensible 17 .Ainsi
l’article 1818 dispose les cas des clauses qui sont qualifiées comme clauses
abusives.
Les associations de consommateurs reconnues d’utilité publique peuvent
demander à la juridiction civile d’ordonner la suppression d’une clause
illicite ou abusive dans tout contrat ou type de contrat proposé ou destiné
au consommateur. Cette mesure peut être accompagnée d’astreinte en cas
d’inexécution19 .Désormais toute association reconnue d’utilité publique à
la possibilité d’agir devant la juridiction civile en vue de faire cesser des
agissements illicites pouvant causer un dommage aux consommateurs, en
vue de protéger les intérêts économiques de ces derniers. Ainsi le juge peut
ordonner la suppression dans tous les contrats proposés aux
consommateurs, des clauses interdites ou non conformes à des textes de
nature légale ou réglementaire. Elles peuvent intenter une action en
représentation jointe « lorsque plusieurs consommateurs, personnes
physiques, identifiés ont subi des préjudices individuels qui ont été causés
par le fait d’un même professionnel, et qui ont une origine commune ».
Mais elles ne peuvent exercées cette action que si elles ont été mandatées
par au moins deux des consommateurs concernés, pour pouvoir agir en
réparation au nom de ces consommateurs. Ce mandat doit être donné par
écrit, et doit être personnel c'est-à-dire que chaque consommateur doit
écrire son propre mandat et le donner à l’association concernée. La
fédération nationale ou l'association de protection du consommateur visée
à l'article 157 peut demander à la juridiction statuant sur l'action civile ou
sur l'action accessoire d'enjoindre au défendeur ou au prévenu, de cesser les
agissements illicites ou de supprimer dans le contrat ou le contrat-type
proposé ou adressé aux consommateurs une clause illicite ou abusive. 20

17
Article 17 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08
édictant des mesures de protection du consommateur.
18 Article 18 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08

édictant des mesures de protection du consommateur.


19 Article 162 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08
édictant des mesures de protection du consommateur « La fédération nationale ou l'association de protection du
consommateur visée à l'article 157 peut demander à la juridiction statuant sur l'action civile ou sur l'action
accessoire d'enjoindre au défendeur ou au prévenu, de cesser les agissements illicites ou de supprimer dans le
contrat ou le contrat-type proposé ou adressé aux consommateurs une clause illicite ou abusive ».

20
Article 162 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08
édictant des mesures de protection du consommateur.

10
L'injonction émanant de la juridiction est assortie d'une astreinte fixée par
la juridiction et de l'exécution provisoire.
L'astreinte s'applique à compter du huitième jour suivant la date de
l'injonction si celle-ci est prononcée contradictoirement, et à compter du
8ème jour suivant la notification si elle est prononcée par défaut, sauf si la
juridiction fixe un autre délai pour l'application de l'astreinte ne dépassant
pas trente jours. L’article 163 dispose que « Lorsque le défendeur ou le
prévenu exprime son désir de faire cesser les agissements illicites ou de
supprimer dans le contrat ou le contrat-type proposé ou adressé au
consommateur une clause illicite ou abusive, la juridiction applique les
dispositions de l'article précédent et donne à l'intéressé un délai ne
dépassant pas trente jours renouvelable une seule fois. L’astreinte
s'applique immédiatement après l'expiration du délai fixé par la juridiction
et elle est recouvrée lors du prononcé du jugement ».Le ministère public
produit d'office ou sur ordre de la juridiction saisie, les procès-verbaux ou
les rapports d'enquête qu'il détient, dont la production est utile pour trancher
le litige.21

21
Article 164 du Dahir n°1-11-03 du rabii 1 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n°31-08
édictant des mesures de protection du consommateur.

11
CONCLUSION :
La loi 31-08 est venue pour établir l’équilibre contractuel entre cet acteur
vulnérable qu’est le consommateur et les fournisseurs. Elle est désormais une
sorte de politique de la consommation, ébauche les principes généraux d’un droit
nouveau, et va jusqu’à esquisser certains traits de la société de demain. La
protection du consommateur sera mieux assurée désormais par une information
plus complète et plus claire, tant au niveau de la publicité préalable, que du contrat
lui-même. Dans le contexte d’une économie libérale fondée sur le libre choix, une
politique de la consommation devra avoir pour objectif de donner au
consommateur les moyens d’être un partenaire conscient et responsable. En
espérant que les objectifs de cette loi soient atteints, le législateur devra prendre
l’initiative d’adopter les textes réglementaires l’accompagnant. Au Maroc, même
si la loi 31-08 est censée protéger les droits du consommateur, le citoyen ne
dispose pas toujours d’informations nécessaires et appropriées pour faire son
choix. Il n’est pas assez protégé contre les pratiques frauduleuses de certains
fournisseurs.2011 a été une année charnière puisque ce n’est qu’à cette date-là,
qu’une loi spécialement dédiée à la protection des consommateurs a été enfin
adoptée. En effet, la loi 31-08 a énuméré les mesures assurant théoriquement les
droits du consommateur. Dans sa philosophie, ce texte de loi a pour objectif «
d’assurer un équilibre dans les relations contractuelles entre le consommateur et
le fournisseur, d’instaurer les règles générales de protection du consommateur, de
mettre en place un ensemble de mécanismes permettant au consommateur de faire
valoir ses droits et lui reconnaître son rôle d’acteur économique et reconnaître au
mouvement associatif le droit de sensibiliser, d’encadrer et d’accompagner les
consommateurs. » Dix ans plus tard, le constat est mitigé et le contrat de la
protection effective du consommateur, loin d’être rempli. Selon les associations
de protection du consommateur, ce dernier n’est pas assez couvert. S’il dispose
de recours, il arrive rarement à avoir gain de cause et réparation, surtout s’il
s’évertue à ester le fournisseur en justice. En effet, les entreprises ne sont pas
suffisamment contrôlées à ce niveau et les pratiques déloyales ne sont pas
clairement définies par la loi.

12
BIBLIOGRAPHIE:

- Jérôme Julien, Droit de la Consommation, Domat Droit privé.

Textes de loi :
-Projet de décret fixant le modèle de statut-type des associations de protection du
consommateur susceptibles d’être reconnues d’utilité publique.
-Loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

WEBOGRAPHIE :
-https://www.challenge.ma/peut-on-proteger-les-consommateurs
marocains30680/.
-https://www.mcinet.gov.ma/fr/content/protection-du-consommateur.
-Souhail Nhaili, « Protection du consommateur : des associations fortes, ce n’est
pas pour demain », 11 Avril 2021 ; sur
https://medias24.com/2018/06/11/protection-du-consommateur-des-
associations-fortes-ce-nest-pas-pour-demain/.
-https://www.scribd.com/document/415164938/la-protection-du-consommateur-
au-maroc p: 25

13

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