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ANALYSE FINANCIERE

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PLAN DU COURS
Introduction générale
Chapitre I. L’ANALYSE DE LA SANTE FINANCIERE DE L’ENTREPRISE
Chapitre II. L’ANALYSE DE L’EXPLOITATION : LE COMPTE DE RESULTAT
Chapitre III. FLUX DE TRESORERIE ET ANALYSE DE LA LIQUIDITE
Chapitre V. ANALYSE DU RISQUE
Chapitre IV. LE COUT DU CAPITAL
Chapitre VI. EVALUATION DES PROJETS D’INVESTISSEMENT

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DUPLAT C-A. (2004), Analyser et maîtriser la situation financière de son entreprise,
Vuibert, Paris.

HUBERT DE LA BRUSLERIE (2010), Analyse financière : information financière,


diagnostic et évaluation, 4ème Edition, Dunod, Paris.
KEISER A.M. (2004), Finance d’entreprise, Dunod, Paris.
OGIEN D. (2008), Gestion financière de l’entreprise, Dunod, Paris.

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INTRODUCTION GENERALE
L’analyse financière est une façon de transcrire la réalité économique
de l’entreprise en un langage universel permettant le développement
d’outils de suivi de l’activité.

L’analyse financière consiste à apprécier le plus objectivement possible la


performance économique et financière à partir des comptes (états financiers) publiés par une
entreprise. Il est indispensable de savoir lire ces
états financiers composés d’un bilan, d’un compte de résultat et d’une annexe. Les comptes
permettent d’analyser la rentabilité, la solvabilité et le patrimoine de l’entreprise. Cette
analyse dite aussi diagnostic financier s’effectue à partir des états financiers du passé dans une
optique dynamique et comparative à partir des comptes des deux ou trois dernières années.

L’analyse financière (encore appelée diagnostic financier) est une démarche qui a
pour objectif :

 d’identifier les causes de difficultés présentes ou futures de l’entreprise ;


 de mettre en lumière les éléments défavorables ou les dysfonctionnements
dans
la situation financière et les performances de l’entreprise ;
 de présenter les perspectives d’évolution probables de l’entreprise et de
proposer
une série d’actions à entreprendre afin d’améliorer ou de redresser la situation
et les performances de l’entreprise.

Le diagnostic s’effectue à partir des états financiers du passé dans une optique
dynamique et comparative. On recueille ces documents sur les deux ou trois derniers
exercices afin d’étudier l’évolution de la société et de comparer les performances
dans le temps. Cette comparaison se fait à l’aide des ratios.
Les états financiers comprennent trois éléments indissociables :
 le bilan qui présente l’état du patrimoine de la société à une date donnée ;
 le compte de résultat qui analyse les bénéfices ou les pertes annuelles ;
 l’annexe dont l’objet est de fournir des informations complémentaires sur le
bilan et le compte de résultat, en particulier lorsque ceux-ci ne suffisent pas à
donner une image fidèle de la situation financière.
Le diagnostic est communiqué aux intéressés sous forme d’une note de synthèse
qui met en évidence les points faibles et les points forts de l’entreprise en fonction
de la lettre de mission.

La note doit aborder les différents aspects du diagnostic financier :


 Présentation : évolution de la société, perspectives de développement, objectifs
de l’entreprise ;

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 Analyse de la rentabilité sous son triple aspect commercial, économique et
financier en s’aidant des soldes intermédiaires de gestion et des ratios de
rentabilité classiques ;
 Analyse de la liquidité qui permet, grâce aux tableaux d’équilibre financier, de
faire le lien entre fonds de roulement et besoin en fonds de roulement et par
ailleurs de suivre l’évolution du besoin en fonds de roulement par rapport au
chiffre d’affaires dans les entreprises dont l’activité est régulière ;
 Analyse de la structure financière, c’est-à-dire étude des tableaux de
financement et des tableaux de flux ;
 évolution des ratios fondamentaux de l’analyse financière
orthodoxe.

Dans le cadre d’un diagnostic global on peut se livrer à une analyse économique
qui dépasse le cadre de l’analyse financière classique. Le diagnostic financier doit
être alors complété par un diagnostic stratégique qui éclaire la société sur l’analyse
des produits, le potentiel technologique et le système de gestion.
Chacun de ces différents points de l’analyse financière donnera lieu à un chapitre.

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Chapitre I.ANALYSE DE LA SANTE FINANCIERE DE
L’ENTREPRISE : EXAMEN DU BILAN
Objectifs :
- Identifier les différences qui existent entre bilan fonctionnel et bilan financier
- Apprécier l’équilibre financier d’une entreprise

Le bilan est un document de synthèse qui décrit à un moment donné la situation de l’entreprise
dans une approche de stock. Il s’apparente à une photographie de l’entreprise à un instant donné et
rend compte de la provenance des ressources (passif) et de leur affectation (actif). Par définition, les
emplois et ressources ne peuvent qu’être équilibrés. L’analyse financière du patrimoine conduit à
l’élaboration de deux bilans : le bilan fonctionnel et le bilan financier.

I. LE BILAN FINANCIER ET LE BILAN FONCTIONNEL


L’analyse du bilan peut être effectuée suivant deux approches :
- financière (liquidité/exigibilité) : c’est le bilan financier ;
- fonctionnelle (par cycles) : le bilan fonctionnel est un outil d’information sur le mode de
financement de l’actif stable (investissements) et du cycle d’exploitation : c’est l’approche du PCG.
Le bilan financier propose d’apprécier le patrimoine de l’entreprise et sa capacité à faire face
à ses échéances de court terme. Les emplois (actifs) et les ressources (passifs) sont évalués à leur
valeur vénale (valeur probable de vente). Les actifs sont classés selon leur degré de liquidité tandis que
les passifs sont classés par ordre d’exigibilité.
Le bilan fonctionnel a pour objet de mettre en évidence l’équilibre financier de l’entreprise. Il
s’analyse en vertu de la règle d’or de l’analyse financière : un équilibre minimum doit être respecté
entre la durée d’un emploi et la durée de la ressource qui le finance (un bien à long terme est financé
par une ressource stable). Les flux de ressources et d’emplois sont organisés autour de trois cycles :
- Cycle investissement = emplois stables (immobilisations brutes) ;
- Cycle financement = ressources durables (capitaux et emprunt à plus d’un an) ;
- Cycle exploitation = actifs et dettes circulants.
L’actif du bilan est divisé en emplois stables (à long terme) et actifs circulants (à court
terme). Le passif du bilan est divisé en ressources stables (à long terme) et passifs circulants (court
terme).

II. L’ÉQUILIBRE FINANCIER


Le bilan, en particulier fonctionnel, est construit autour d’un équilibre central entre, d’une
part, ressources stables et emplois stables (lié à la notion de fonds de roulement), et d’autre part entre
les actifs circulants et les dettes circulantes (lié à la notion de besoin en fonds de roulement). L’étude
de l’ajustement de ces éléments traduit l’équilibre financier de l’entreprise. La définition et
l’utilisation des notions vont être successivement présentées pour le fonds de roulement, le besoin en
fonds de roulement et la trésorerie. Le fonds de roulement du bilan fonctionnel est appelé fonds de
roulement net global.
II.1. Le Fonds de Roulement Net Global(FRNG)
Le fonds de roulement net global est la partie excédentaire des ressources stables, après
financement des emplois stables, qui concourt au financement de l’actif circulant.
Le FRN donne lieu à deux définitions, qui, bien qu'équivalentes, permettent d'éclairer cette
notion sous deux angles distincts.

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a) L'ajustement entre capitaux permanents et actifs immobilisés
Selon une première formulation, le FRN est défini comme suit :
FRN = Capitaux permanents - Actifs immobilisés.
Dans cette perspective, le FRN correspond à l'excédent des capitaux permanents sur les actifs
immobilisés. Les ajustements susceptibles d'être établis entre ces deux « masses » correspondent aux
trois relations suivantes :
(1) Capitaux permanents > Actifs immobilisés, alors FRN > 0
Si le FRN est positif, c'est que les capitaux permanents permettent de financer l'intégralité des
actifs immobilisés et de financer en outre une partie des actifs circulants. Ainsi, le FRN correspond au
montant des capitaux permanents qui permettent de financer les actifs circulants, après financement de
l'ensemble des immobilisations.
(2) Capitaux permanents < Actifs immobilisés,alors FRN < 0
Lorsque le FRN est négatif, les capitaux permanents ne représentent pas un montant suffisant
pour financer l'intégralité des immobilisations. Celles-ci doivent donc être, pour une part, financées sur
ressources à court terme.
(3) Capitaux permanents = Actifs immobilisés, alors FRN = 0
Ce troisième type d'ajustement, peu probable, implique une harmonisation totale de la
structure des ressources et de celle des emplois.

b) L'ajustement entre actifs circulants et dettes à court terme


Selon la seconde formulation proposée, le FRN peut être également défini grâce à
l'expression suivante :
FRN = Actifs circulants - Dettes à court terme
Cette seconde expression du FRN, même si elle est strictement équivalente à la première,
attire l'attention de l'analyste sur l'ajustement entre les « masses » du bas du bilan. Dans cette
perspective en effet, le FRN correspond à l'excédent des actifs circulants (ceux qui sont les plus
liquides, c'est à dire transformables en monnaie à moins d'un an) sur les dettes à court terme (celles qui
sont les plus exigibles, c'est-à-dire celles qui devront être remboursées à moins d'un an). Dès lors, les
ajustements possibles correspondent aux trois situations suivantes :
(1) Actifs circulants = Dettes à court terme
<=> Capitaux permanents = Actifs immobilisés
<=> FRN = 0
Dans cette première hypothèse, fort peu probable, les actifs circulants « couvrent » strictement
les dettes à court terme sans ménager d'excédent de liquidités.
(2) Actifs circulants > Dettes à court terme
<=> Capitaux permanents > Actifs immobilisés
<=> FRN > 0
Cette deuxième situation signifie que les actifs circulants permettent d'espérer des rentrées de
monnaie à court terme qui permettront, non seulement de rembourser l'intégralité des dettes exigibles à
court terme, mais également de dégager des liquidités excédentaires.
(3) Actifs circulants < Dettes à court terme
<=> Capitaux permanents < Actifs immobilisés
<=> FRN < 0
Dans cette troisième situation, le montant des actifs circulants laisse prévoir des recettes
futures à court terme insuffisantes pour rembourser l'ensemble des dettes à court terme. Ce constat
semble en première analyse défavorable pour la solvabilité. Mais l'appréciation précise des

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perspectives de solvabilité de l'entreprise exige également la prise en compte de la structure à terme
détaillée des actifs circulants et des dettes à court terme.
Lorsque le FRNG est positif, il constitue un surplus de ressources stables qui peut être utilisé
pour couvrir une partie des besoins de financement liés à l'exploitation. L'entreprise a besoin de
financer son cycle d'exploitation du fait des décalages dans le temps entre le moment où l'entreprise
paie ce qu’elle achète et le moment où l'entreprise récupère l'argent de ses ventes. Lorsque l'entreprise
accorde des délais de paiement à ses clients, elle doit avancer l'argent nécessaire pour produire afin de
payer les matières premières, les salariés et les autres charges.

II.1. Le besoin en fonds de roulement


Les opérations d'exploitation entraînent la formation de besoins de financement, mais elles
permettent aussi la constitution de moyens de financement. La confrontation globale de ces besoins et
de ces moyens de financement permet de dégager un « besoin de financement induit par le cycle
d'exploitation » ou « besoin en fonds de roulement» (BFR).

Les besoins de financement entraînés par le cycle d'exploitation, ou « emplois cycliques »,


correspondent aux avances de fonds que l'entreprise est contrainte d'effectuer pour constituer ses
stocks et pour accorder des délais de paiement à ses partenaires débiteurs.

On peut dès lors formuler comme suit le besoin de financement induit par le cycle
d'exploitation ou besoin en fonds de roulement (BFR).

BFR = Emplois cycliques - Ressources cycliques

BFR = Stocks + créances - Dettes à court terme

II.3.La notion de « trésorerie » ou de situation de trésorerie


Alors que les composantes du BFR sont liées à l'activité courante et notamment à l'activité
d'exploitation, celles de la « trésorerie » sont liées aux opérations financières à court terme réalisées
par l'entreprise.

Trésorerie (T) = Emplois de trésorerie (ET) - Ressources de trésorerie (RT)


Trésorerie Nette = Trésorerie active – trésorerie passive
Trésorerie Nette = FDR - BFDR
Compte tenu des éléments de sa définition, la trésorerie traduit la position globale que
l'entreprise acquiert sur ses opérations financières à court terme. Trois situations se presentment :

(1) T > 0 <=> ET > RT


Une trésorerie positive signifie que l'entreprise constitue des placements financiers liquides
(ET), auprès de partenaires financiers pour un montant qui excède celui des ressources à court terme
obtenues également auprès de partenaires financiers (RT). Dans ce cas, la situation traduit une aisance
de la trésorerie puisque l'entreprise semble disposer de liquidités assez abondantes pour lui permettre
de rembourser ses dettes financières à court terme (RT). On peut alors parler d'une réelle autonomie
financière à court terme.

(2) T < 0 <=> ET < RT


Une trésorerie négative signifie au contraire que l'entreprise est dépendante de ses ressources
financières à court terme (RT). Cette situation de dépendance ou de tension sur la trésorerie traduit un
ajustement dans lequel les liquidités ou quasi-liquidités (ET) s'avèrent insuffisantes pour permettre le
remboursement des dettes financières à court terme (RT), même si l'entreprise le souhaite. Le maintien

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des ressources de trésorerie apparaît alors comme une contrainte qui s'impose à l'entreprise et limite
son autonomie financière à court terme.

EXERCICES D’APPLICATION :

Soit l’extrait du bilan de l’entreprise ADAMA relative aux exercices N, N+1, N+2 :

2017 2018 2019

Il vous est demandé de procéder à une analyse financière de son patrimoine.

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Chapitre II. ANALYSE DE L’EXPLOITATION : EXAMEN DU
COMPTE DE RESULTAT
Objectifs :
- Définir les soldes intermédiaires de gestion
- Apprendre à calculer les soldes intermédiaires de gestion
- Interpréter la formation du résultat.

L’activité de l’entreprise se mesure sur une année par le résultat de l’exercice. Ce résultat est
formé par la différence entre les produits et des charges de l’exercice. Les produits et les charges sont
séparés en trois grandes masses : l’exploitation (l’activité récurrente de l’entreprise), le financier (coût
du financement de l’activité), l’exceptionnel (activité non récurrente de l’entreprise). Il est possible de
mieux comprendre la formation du résultat en calculant des différences partielles entre certains
produits et certaines charges appelées soldes intermédiaires de gestion (SIG).

I. LES SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION (SIG)

Les soldes intermédiaires de gestion sont une transcription directe du compte de résultat. Ce
sont des indicateurs synthétiques de l’activité de l’entreprise, qui servent généralement de base à
l’analyse financière. Les SIG expliquent donc la formation du résultat de l’exercice en analysant les
différentes étapes de création de valeur dans l’entreprise, selon le découpage retenu dans le compte de
résultat (exploitation, financier, exceptionnel). On distingue huit niveaux d’analyse. Les SIG sont
généralement présentés sous la forme d’un tableau (voir ci-après).
CASCADES DES SOLDES INTERPRETATION ET COMMENTAIRES
DE GESTION
Vente de marchandises La marge commerciale n’a de sens que pour les entreprises de négoce,
- Stock de marchandises vendues de distribution… Pour ces entreprises, la marge commerciale ou le taux
= Marge commerciale de marge (MC/CAHT) est l’indicateur fondamental.
Vente de marchandises
+Ventes de produits fabriqués
+ Travaux et services vendus
+ Produits accessoires
= Chiffre d’affaires
- Stocks marchandises vendues La valeur ajoutée représente la richesse crée par l’entreprise du fait de
+ Production immobilisée ses opérations d’exploitation. Elle mesure le poids économique de
+ Production stockée l’entreprise et constitue le critère de taille le plus pertinent.
+ Subvention d’exploitation
+ Autres produits D’un exercice à l’autre, le pourcentage de variation de la valeur ajoutée
- Transferts de charges est un indicateur de la croissance de l’entreprise.
- Achat de matières premières
-/+Variation de stocks de matières premières
- Autres achats
- Transports
- Services extérieurs
- Impôts et taxes
- Autres charges
= Valeur ajoutée
- Charges de personnel L’EBE est ce qui reste de la VA après règlement des charges de
= Excédent brut d’exploitation personnel.
L’EBE est la ressource qu’obtient l’entreprise du seul fait de ses
opérations d’exploitation. En effet, l’EBE est indépendant du mode de
financement, des modalités d’amortissement, des produits et charges

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HAO, de l’impôt sur les sociétés.
+ Reprises de provisions Le résultat d’exploitation représente la ressource nette dégagée par la
+- Dotations aux amortissements et prov. totalité des opérations d’exploitation.
= Résultat d’exploitation
+ Produits financiers Le résultat sur activités ordinaires mesure la performance économique
- Charges financières et financière.
= Résultat sur activités ordinaires
+/- RHAO Le résultat de l’exercice représente le revenu qui revient aux associés.
- Impôt sur les sociétés C’est à partir du résultat de l’exercice qu’est calculé la rentabilité des
- Participation capitaux propres.
= Résultat de l’exercice

II. ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU COMPTE DE RÉSULTAT


Le compte de résultat est le premier document utilisé par l’analyste financier pour poser un
diagnostic sur l’activité de l’entreprise. D’une part, il permet le calcul de la capacité
d’autofinancement qui représente l’ensemble des ressources internes dégagées par l’entreprise pour
financer de nouveaux investissements ou pour rembourser des emprunts. D’autre part, les différents
soldes intermédiaires de gestion servent à établir des ratios pour pousser plus avant l’analyse de
l’activité de l’entreprise.

a) La capacité d’autofinancement (CAF)


La notion de CAF s’oppose aux ressources externes de l’entreprise provenant des associés
(apport en capital), prêteurs (emprunts) ou État (subventions). La CAF est la ressource interne dégagée
par l’entreprise du fait de son activité.

De manière générale, la CAF est définie comme le solde entre les produits encaissables et les
charges décaissables du compte de résultat à l’exception des produits exceptionnels sur opération en
capital. Il existe deux méthodes pour calculer la CAF à partir du compte de résultat.

 La méthode ascendante
À partir du résultat net après impôt, il s’agit d’éliminer les produits calculés et les charges
calculées.

 La méthode descendante
Cette méthode part de l’EBE pour en déduire les autres charges décaissables et y ajouter les
autres produits encaissables.

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Interprétation et limites de la CA

Le renseignement principal fourni par la CAF concerne les possibilités d’autofinancement de


l’entreprise. On appelle autofinancement la CAF diminuée des dividendes versés. Plus la CAF est
élevée, plus les possibilités financières de l’entreprise sont grandes.
En effet, la CAF permettra le financement des investissements, le remboursement des
emprunts. Inversement, une CAF négative reflète une situation précaire. Deux ratios sont couramment
utilisés pour éclairer l’interprétation de la CAF :
➤autofinancement/valeur ajoutée : l’importance de l’autofinancement au sein de l’entreprise
est donnée par la répartition de la valeur ajoutée ;
➤dettes financières/CAF : la capacité d’endettement liée à la CAF est un ratio généralement
étudié par les banques.

La CAF n’est qu’un flux de trésorerie potentiel, c’est-à-dire un flux certain mais dont on ne
connaît pas la date d’encaissement. En outre, toute la CAF n’est pas encaissée au même moment en
raison des délais de paiements différents accordés aux clients et négociés avec les fournisseurs. La
CAF ne représente donc pas le flux de trésorerie effectivement encaissé durant la période. La CAF
mélange des flux hétérogènes, flux d’exploitation mais aussi financiers ou exceptionnels.

b) Les ratios décrivant l’activité de l’entreprise


L’analyste financier cherche à établir un diagnostic de l’activité de l’entreprise. Pour cela, il
utilise des ratios c’est-à-dire le rapport entre deux grandeurs issues par exemple du compte de résultat
ou du bilan. On étudie ainsi le dynamisme de l’entreprise à travers le chiffre d’affaires ou les moyens
matériels et humains mis en œuvre. Cependant, une croissance de l’activité mal gérée peut amener à la
faillite de l’entreprise.

 Étude du chiffre d’affaires

De manière globale, l’analyste financier s’intéressera à l’évolution du chiffre d’affaires dans


le temps, donnée par le taux de croissance :

Taux de croissance CA = (CA N+1 – CA N)/CA N

La croissance du chiffre d’affaires est très souvent à l’origine de la capacité de l’entreprise à


entretenir son dynamisme. À l’inverse, une croissance faible ou négative est généralement interprétée
comme le début du déclin, voire de la disparition de l’entreprise.

En particulier pour une comparaison dans le temps, il faut éliminer les effets de l’inflation («
déflater ») sur le chiffre d’affaires. Une formule peut être utilisée à cet effet :

Taux de croissance réelle du CA = [(1+ taux de croissance apparent)/(1+ taux d’inflation)] – 1

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 Étude de la valeur ajoutée et des moyens mis en œuvre

Comme pour le chiffre d’affaires, le taux de croissance de la valeur ajoutée est un indicateur
du dynamisme de l’activité de l’entreprise :

Taux de croissance VA = (VA N+1 – VA N)/VA N

Un certain nombre de ratios permettent d’éclairer cette analyse. Concernant les ressources humaines,
des éléments généraux comme l’évolution de l’effectif moyen, des charges de personnel extérieur à
l’entreprise ou encore du taux d’absentéisme peuvent être étudiés. Surtout, il convient d’analyser la
productivité de la main-d’œuvre. La valeur ajoutée moyenne par employé renseigne à ce sujet :

VA moyenne par employé = valeur ajoutée/effectif moyen

Cette productivité peut être améliorée par une nouvelle organisation du travail ou une meilleure
qualification du personnel.

c) L’évaluation de l’activité

L’analyste financier peut évaluer l’activité de l’entreprise par différents ratios qui comparent
soient uniquement des éléments du compte de résultat (ce sont des indicateurs de profitabilité), soit des
éléments du compte de résultat à des éléments du bilan (ce sont des indicateurs de rentabilité).

 Profitabilité

La profitabilité met en relation un résultat ou une marge avec le niveau d’activité (mesuré par
le chiffre d’affaires). On peut citer un certain nombre de ratios de profitabilité :
➤ le taux de marge nette : résultat de l’exercice/chiffre d’affaires HT ;
➤ le taux de marge brute d’exploitation : EBE/chiffre d’affaires HT ;
➤ le taux de marge commerciale : marge commerciale/vente de marchandises.

 Rentabilité
À l’origine de l’activité d’une entreprise se situe le seuil de rentabilité (appelé aussi « point
mort ») qui est le chiffre d’affaires minimum à réaliser par l’entreprise pour que l’activité soit
bénéficiaire (résultat positif). De manière plus générale, la rentabilité se définit comme le rapport entre
un résultat ou une marge et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. On distingue la rentabilité
financière de la rentabilité économique suivant que les moyens mis en œuvre sont uniquement les
capitaux propres de l’entreprise ou plus largement ses ressources stables.

III. LES PRINCIPAUX RATIOS ISSUS DU COMPTE DE RÉSULTAT

Ce tableau n’est pas limitatif. D’autres ratios peuvent être créés à besoin en mettant en rapport
deux éléments du compte de résultat ou un élément du compte de résultat à une autre donnée
comptable ou financière.

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Chapitre III. FLUX DE TRESORERIE ET ANALYSE DE LIQUIDITE
A partir des années 70, à la suite notamment de l’influence des pratiques anglo-
saxonnes, les analystes financiers ont commencé à s’écarter des concepts purement
comptables et à s’orienter vers des préoccupations de plus en plus centrées sur la trésorerie.
Cette évolution a conduit à la définition de nouveaux concepts : ETOG – ETE – ETOIF.

I. GENERALITES
Il existe une relation entre flux de trésorerie et flux de fonds.
En effet : ventes encaissées en N = Ventes N – Δ Clients
Achats décaissés en N = Achats N – Δ Fournisseurs
D’une manière générale : Flux de trésorerie = Flux de fonds – Décalages
Il existe des concepts fondamentaux liés à la trésorerie
Flux de trésorerie = Flux de fonds – Décalages
ETE = EBE – ΔBFRE
ETE = ESO – Δ Encours commercial
ETOG = CAFG - .Δ BFRT

II. ANALYSE GENERALE DES FLUX


II.1. La variation de la trésorerie globale
Toutes les opérations de l’entreprise se traduisent, immédiatement ou à terme, par des
flux de trésorerie. Ainsi, pour un exercice donné, on a ΔT = Encaissement – Décaissements
La variation globale de la trésorerie observée au niveau d’un exercice correspond
également à la relation ΔT = ΔFDR – ΔBFDR
La ΔT provient de trois origines :
- Les opérations relevant de l’activité : la notion d’activité est beaucoup plus large que
la notion d’exploitation. Relèvent de l’activité tous les postes dits d’exploitation au sens strict,
mais aussi :
. les charges et les produits financiers ;
. certaines charges et certains produits exceptionnels
. la participation et l’impôt sur les sociétés.
Pour résumer, on peut dire que l’activité rassemble tout ce qui n’est ni investissement,
ni financement.
- Les opérations d’investissement : Il s’agit des acquisitions et des cessions ou
réductions d’éléments de l’actif immobilisé.

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- Les opérations de financement : Plusieurs opérations liées au financement font varier
la trésorerie de l’entreprise :
- les augmentations de capitaux propres ;
- les augmentations de dettes financières ;
- les remboursements de dettes financières ;
- les distributions de dividendes.
On n’a donc FNTA + FNTI + FNTF = ΔT = ΔFDR – ΔBFDR

II.2. La trésorerie générée par l’activité


II.2.1. Définition
L’ETOG relatif à un exercice donné, est la différence entre produits de gestion
encaissés au cours de cet exercice et les charges de gestion décaissées au cours de ce même
exercice.

II.2.2. Calcul de l’ETOG


L’ETOG peut être calculé à partir de la CAFG moyennant certaines corrections.

 Correction relatives aux Δ stocks


La constatation des variations de stocks n’ayant aucun effet sur la trésorerie, il faut
éliminer les variations de stocks de la CAF pour trouver l’ETOG.

 Corrections relatives aux variations de créances et de dettes


En raison des crédits interentreprises, tous les produits et charges de gestion
encaissables ou décaissables de l’exercice ne sont pas encaissés ou décaissées au cours de
l‘exercice. Il faut donc tenir compte des variations de créances ou des dettes à apporter à la
CAFG pour obtenir l’ETOG.

* Conclusion
La relation liant l’ETOG et la CAFG est la suivante :

ETOG = CAFG – Δ Stock – Δ Créances + ΔDettes


= CAFG - ΔBFDR

II.2.3. Intérêt de l’ETOG


L’ETOG permet de savoir si les opérations de gestion améliorent ou détériorent la
trésorerie. Une entreprise dont les opérations de gestion réduiraient la trésorerie (ETOG < 0)
se trouverait dans une situation critique et risquerait d’être confrontée, à bref délai, au

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problème de non liquidité. Si au contraire, l’ETOG est largement positif, il exprime
l’existence d’un potentiel d’autofinancement et est le signe d’une bonne rentabilité.

La CAFG ne peut être assimilée à un excédent de trésorerie c’est-à-dire à une


ressource disponible à 100 %. En réalité, l’ETOG dépend de l’importance respective de la
CAFG et de la ΔBFDR.

Exemple :Il vous est demandé de calculer l’ETOG à partir des données fournies dans
le tableau cidessous

CAF 100 100 100


ΔBFDR +120 0 -50
ETOG
Commentaire

II.3. L’excédent de trésorerie d’exploitation


L’exploitation au sens strict constitue en principe la principale source de revenus de
l’entreprise et elle mérite donc une attention particulière.

II.3.1. Définition
L’ETE est la trésorerie dégagée ou consommée par les opération d’exploitation au
sens strict.

ETE = Produits d’exploitation encaissés – Charges d’exploitation décaissées

II.3.2. Calcul
ETE = EBE – ΔBFDRE
II.3.3. Intérêt de l’ETE
L’ETE représente la trésorerie gagnée ou perdue par l’entreprise au cours de
l’exercice. Plus l’ETE est important plus la rentabilité de l’exploitation et le potentiel
d’autofinancement sont grand.

Si l’ETE est négatif, cela signifie que l’exploitation consomme de la trésorerie au lieu
d’en dégager : les d’encaissements sont supérieurs aux encaissements. Il s’agit alors d’une
situation grave qui sauf exception traduit une rentabilité insuffisante.
Il est nécessaire de contrôler régulièrement le niveau et l’évolution de l’ETE.

II.4. Excédent de trésorerie d’investissement et de financement


Le document qui se prête le mieux à la détermination de cet excédent de trésorerie est
le tableau de financement I.

ETOIF = Ressources durables (CAFG exclu) – Emplois stables

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ETOIF = ΔFRNG – CAFG
Exemple : Le tableau de financement I d’une entreprise se présente ainsi :

Emplois Montant Ressources Montant


Dividende 20 CAFG 142
Acquisitions 500 Cession 8
Remboursement 100 Augmentation du 100
capital
ΔFRNG 10 Augmentation dettes 380
fin
ETOIF =
ETOIF =

III. ANALYSE DE LA LIQUIDITE


III.1. La notion de liquidité
Liquidité d’un marché : aptitude d’un marché à satisfaire tous les ordres d’achat et de ventes
qui se manifestent.

Liquidité de l’entreprise : aptitude de l’entreprise à faire face à ses échéances à court


terme au moyen des ressources dégagées par ses opérations courantes.
Liquidité d’un bien : aptitude du bien à être transformé en monnaie.

III.2. Les principales approches de la liquidité


III.2.1. Approche traditionnelle
*Ratio de liquidité générale

La liquidité ne peut être valablement appréciée à partir du seul FDR. Cet indicateur ne
permet pas de préjuger du degré de liquidité de l’entreprise. Il s’agit plus d’un ratio de
solvabilité que d’un ratio de liquidité.

*Ratio de liquidité réduite


Ce ratio ne peut donner qu’une information partielle sur la liquidité. Il ne tient pas
compte de la qualité des créances et leurs échéances.

* Ratio de liquidité immédiate


Généralement très faible, il connaît des fluctuations dont l’interprétation est souvent
très incertaine.

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III.2.2. Approche moderne
Dans cette approche, la liquidité est appréciée sur une durée qui correspond à celle de
l’exercice.
* Au niveau des opérations courantes

La liquidité de l’entreprise est assurée si elle est capable de rembourser des dettes
financières. Ainsi,

CAFG – Δ BFDR – Remb D F > 0


* Au niveau des opérations d’exploitation
L’expression de la liquidité s’écrit :

ETE – FF – Remb DF – IS ≥ 0

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Chapitre IV. LE COUT DU CAPITAL
La question fondamentale envisagée ici est de savoir s’il existe une structure
financière optimale c’est-à-dire celle qui minimise le coût du capital et donc maximise la
valeur de l’entreprise. Avant de traiter ce problème, il y a lieu de définir la notion de coût du
capital.

I. DETERMINATION DU COUT DU CAPITAL


Généralement, on considère que le projet doit dégager une rentabilité au moins égale
au coût moyen du financement c’est-à-dire au coût du capital.

I.1. Définition
Le coût du capital est la moyenne arithmétique pondéré des coûts des différents
financements auxquels l’entreprise fait appel.

Soit K le montant des capitaux propres dont le coût est t


D le montant des dettes dont le coût est i
Le coût du capital tc est donné par la relation:
𝑲𝒕 𝑫𝒊
tc = +
𝑲+𝑫 𝑲+𝑫
Exemple :Pour financer ses projets d’investissements, une entreprise dispose d’un capital de
80.000.000 F CFA comprenant :
- 50.000.000 F de capitaux propres, coût : 10% ;
- 30.000.000 F de dettes financières, coût : 12%.
Travail à faire : Déterminez le coût de ce capital.
Solution :
𝐾𝑡 𝐷𝑖
tc = +
𝐾+𝐷 𝐾+𝐷
50.000.000∗0,1 30.000.000∗0,12
tc = +
80.000.000 80.000.000

tc = 0,1075 soit 10,75%


La rentabilité d’un projet doit être au moins égale au coût du financement, donc au
coût du capital.
I.2. Calcul
I.2.1. Le coût des capitaux propres
Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigée par les actionnaires.

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I.2.1.1. Modèles actuariels
Il s’agit des modèles d’évaluation des actions à partir des dividendes espérés et du
cours futur.La théorie financière admet que la valeur d’une action est égale à la valeur
actuelle, calculée au taux de rentabilité exigée par les actionnaires, de l’ensemble des
dividendes espérés et du cours futur.
Pour déterminer le coût des capitaux propres (t), deux cas de figure se distinguent :

 Les dividendes sont constants :


On sait que :
𝑫
Co =
𝒕
𝑫
==> t = avec :
𝑪𝒐
- D qui représente les dividendes
- Co qui représente le cours de l’action ou sa valeur sur le marché

 Les dividendes sont croissants à un taux g :


𝟏+𝒈 𝒏 𝟏+𝒕 −𝒏 −𝟏
Co= Do (1+g)
𝒈−𝒕
𝟏+𝒈 𝟏+𝒕 −𝒏 −𝟏
𝒏
==> Co= D1
𝒈−𝒕

𝑫𝒐 (𝟏+𝒈)
Lorsque n→ +∞, Co =
𝒕−𝒈
𝑫𝟏
==>Co =
𝒕−𝒈

𝑫𝒐 (𝟏+𝒈)
==>t = +𝒈
𝑪𝒐

𝑫𝟏
==> t = +𝒈
𝑪𝒐

Application : Le cours d’une action est de 10.000. Quel est le coût des capitaux
propres si les dividendes attendus sont :
- constants et égaux à 500
- croissants au taux annuel de 2,5 % avec Do = 400

Solution :
Déterminons le coût des capitaux propres lorsque :
- les dividendes sont constants :

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𝑫 𝟓𝟎𝟎
t= ==>t = ==> t = 0,05 soit 5%
𝑪𝒐 𝟏𝟎.𝟎𝟎𝟎
- les dividendes sont croissants :
𝑫𝒐 (𝟏+𝒈) 𝟒𝟎𝟎 (𝟏,𝟎𝟐𝟓)
t= + 𝒈 ==> 𝐭 = + 𝟎, 𝟎𝟐𝟓 ==> t= 0,066 soit 6,6 %
𝑪𝒐 𝟏𝟎.𝟎𝟎𝟎

I.2.1.2. Modèles d’équilibre des actifs financiers


Le coût des capitaux propres représente la rentabilité exigée par les
actionnaires [E(Rx)]. Il est aussi égale à la rentabilité de l’actif sans risque (RF) augmentée
d’une prime de risque. Cette prime de risque [E(Rm) – RF] est égale à la prime du risque de
marché fois β.

E(Rx) = RF + β [E(Rm) – RF]


Application : Déterminez le taux de rentabilité exigé par les actionnaires de la société
CF3 sachant que : E (Rm) = 15%, β = 0,8, RF = 13%

Le taux de rentabilité exigé par les actionnaires qui engagent des fonds dans cette
société serait qui correspond au coût des capitaux propres.

I.2.2. Le coût des capitaux empruntés


Le coût d’un emprunt est le taux de revient calculé en prenant en considération les
économies d’impôts réalisées sur les intérêts et le cas échéant sur les amortissements des
primes de remboursement et des frais d’émission.

Le coût réel d’un emprunt représente le taux de revient de cet emprunt compte tenu
des économies d’impôts réalisées sur les intérêts, les amortissements des primes de
remboursement ainsi que sur les frais d’émission.
- Pour un emprunt classique, le coût réel de la dette = taux après IS donc, i’ = i (1 – θ).

- Pour un emprunt obligataire, référons nous à l’exemple ci-après :


Soit un emprunt de 1.000.000 F contracté au taux de 12 % sans frais d’émission et
remboursable infine au bout de 4 ans. IS = 1/3. Il vous est demandé de déterminer le coût réel
de cet emprunt.
Calculs préliminaires :
- Calcul de l’intérêt annuel (I)
I = D * i ==> I = 1.000.000*0,12 ==>I = 120.000 F

- Calcul de l’économie d’impôt (EI)


EI = I * IS ==> EI = 120.000 * 1/3 ==>EI = 40.000 F

- Calcul des décaissements réels (d)


d= Annuités – EI

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Annuités Economie Décaissement
Périodes Capital Intérêt Amortissement
(I + Amort.) d’impôt réel
1 1.000.000 120.000 - 120.000 40.000 80.000
2 1.000.000 120.000 - 120.000 40.000 80.000
3 1.000.000 120.000 - 120.000 40.000 80.000
4 1.000.000 120.000 1.000.000 1.120.000 40.000 1.080.000

Le coût réel de l’emprunt est donné par la relation suivante :

1.000.000 = 80.000 (1+i)-1 +80.000 (1+i)-2 + 80.000 (1+i)-3 + 1.080.000 (1+i)-4


i’ = 8 %

Importance de la notion de coût du capital


Le coût du capital sert de taux d’actualisation dans de nombreuses situations :
- évaluation de la rentabilité des projets d’investissement ;
- détermination de la valeur d’une entreprise sur la base des flux futurs actualisés.

Théoriquement, le niveau du coût du capital est l’expression du niveau de risque


supporté par l’entreprise. Ce niveau de risque conditionne l’exigence de rentabilité des
actionnaires et des créanciers : si le risque augmente, la rentabilité exigée augmente et
inversement. Le coût du capital est directement fonction du niveau de risque supporté par
l’entreprise.

II.LA STRUCTURE FINANCIERE OPTIMALE


Structure financière optimale voudrait dire une proportion entre K et D pour laquelle le
coût du capital est minimum et donc la valeur de l’entreprise est maximum.

II.1. Approche traditionnelle


Selon l’approche traditionnelle, il existe une structure financière optimale qui
minimise le coût du capital et maximise la valeur de l’entreprise.

Le raisonnement est le suivant : le coût des capitaux propres est supérieur aux coût des
dettes, donc le recours à la dette va faire baisser le coût du capital. Mais ce recours devient
trop important le risque encouru par les actionnaires va croître, ceux-ci vont alors exiger un
taux plus élevé. Simultanément d’ailleurs les créanciers eux même relèveront leur exigence.
Ainsi le recours progressif à la dette va d’abord faire baisser le coût du capital puis le faire
remonter. Il existe donc un minimum caractéristique de la structure financière optimale.
Schématiquement, on a :

II.2. Approche de Modiagliani et Muller


Les travaux de M M ont marqué un tournant important dans la recherche financière
relative à la structure financière. Leur démarche s’est développée en deux temps.

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II.2.1. Cas où il n’existe pas d’imposition
M M ont démontré qu’il n’existe pas de structure financière optimale : le coût du
capital et la valeur de l’entreprise sont indépendants de la structure financière.

* Démonstration relative au coût du capital


S’il n’y a pas d’impôt, la formule générale de l’effet de levier Rf=(1-θ)[Re+D/K(Re-i)]
devient Rf = Re+D/K(Re-i). Rf exprime la rentabilité des capitaux propres exigée par les
actionnaires. Rf est donc le coût des capitaux propres. i est le coût des dettes.
Le coût du capital tc est donnée par la relation tc = Kt/K+D + Di/K+D.
En remplaçant t par sa valeur (rf), on obtient tous calculs faits : tc = Re

Le coût du capital est donc égal au taux de rentabilité économique, il est


indépendant de la structure financière.

* Démonstration relative à la valeur de l’entreprise


M M ont donné une démonstration à partir d’une entreprise non endettée et d’une
entreprise endettée, mais identique en tous autres points. Ces auteurs ont montré que si les
valeurs de ces entreprises n’étaient pas égales, les actionnaires de l’entreprise endettée
auraient intérêt à vendre leurs actions pour acheter des actions de l’entreprise non endettée, ce
qui aboutirait nécessairement à l’égalisation des valeurs de ces deux entreprises.

La structure financière n’influence pas la valeur de l’entreprise. La valeur de


l’entreprise dépend uniquement de sa rentabilité économique.

II.2.2.Cas où il existe une imposition


*Valeur de l’entreprise
Considérons deux entreprises E1 et E2 strictement identiques sauf en ce qui
concernent leur structure financière : E1 n’est pas endettée, E2 est endettée.

Calculons le flux annuel susceptible d’être distribué aux pourvoyeurs de fonds de


chacune de ces deux entreprises.

E1 E2
Résultat économique R R
Charges d’intérêt - Di
Résultat avant impôt R R-Di
Résultat net R(1-θ) (R-Di) (1-θ)
Revenu distribuable
-aux actionnaires R(1-θ) (R-Di) (1-θ)
-aux créanciers - Di
TOTAL R(1-θ) R (1-θ) +Diθ

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La valeur d’une entreprise est égale à la valeur actualisée des revenus distribués. Le
taux d’actualisation est le taux exigé par les pourvoyeurs de fonds (Re) et le calcul est
effectué sur un nombre infini d’années. D’où :
- Valeur de E1 VE1 = R (1-θ) 1-(1+Re)-n = R(1-θ)
Re Re
- Valeur de E2

Le revenu des pourvoyeurs de fonds comporte un élément aléatoire[R (1-θ)] qui doit
être actualisé au taux exigé (Re) et un élément certain (Diθ) qui doit être actualisé au taux i.
VE2 = VE1 = R (1-θ) 1-(1+Re)-n + Dio 1-(1+ i)-n = R(1-θ) +Dθ
Re i Re
Dθ est l’économie d’impôt réalisée du fait de la dette, actualisée sur une durée infinie.

En situation d’imposition, la valeur de l’entreprise endettée est égale à la valeur


de l’entreprise non endettée, augmentée de l’économie induite par la dette.

* Coût du capital
Dans le cadre d’une imposition, l’entreprise endettée a une valeur majorée de
l’économie d’impôt par rapport à l’entreprise non endettée. Cette majoration vient accroître la
valeur de marché des capitaux propres, modifie le taux de rentabilité financière et par voie de
conséquence, le coût du capital.

Il n’existe donc pas de structure financière qui minimise le coût du capital. Mais, à
partir d’un certain niveau d’endettement, un supplément de dette n’entraîne qu’une baisse très
faible du coût du capital. L’entreprise peut donc se fixer un niveau d’endettement qu’elle juge
inintéressant de dépasser.

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Chapitre V. ANALYSE DES RISQUES
Objectifs :
- Maîtriser les notions de risque d’exploitation et risque financier
- Définir et déterminer les outils d’appréciation du risque économique
- Définir et déterminer les outils d’appréciation du risque financier

La flexibilité d’une entreprise reflète sa capacité à s’adapter aux évolutions de son


environnement et sur un plan plus restreint à son aptitude à gérer son risqué qu’il soit économique ou
financier.

Le risque représente l’incertitude à l’égard du futur. Plus précisément en finance, le risqué est
associé à la variabilité de la rentabilité anticipée. La rentabilité et au centre des préoccupations
financières de l’entreprise. Elle peut se renforcer ou être remise en cause soit en raison du risqué
financier ou du risqué d’exploitation.

Le risque financier correspond à la variation de la rentabilité financière des fonds propres


imputable à l’endettement.

Le niveau d’activité d’une entreprise n’est pas certain, ni totalement maîtrisé. Il est influence
tant par l’évolution de l’environnement ou par la qualité de la gestion interne. Dans ces conditions,
l’entreprise est exposé à un risqué d’exploitation. Le risque d’exploitation peut être appréhendé par la
sensibilité du résultat d’exploitation ou résultat économique suite à une variation du niveau d’activité
ou du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Toute entreprise affronte de multiples risques. Cependant, nous nous attarderons sur deux
principaux risques dans ce chapitre :

- Le risqué financier ;
- Le risqué d’exploitation.

I. ANALYSE DU RISQUE FINANCIER


Le risque financier correspond à la variation de la rentabilité financière imputable au poids et
au coût de l’endettement. En effet, le recours à l’endettement a un impact décisif sur la rentabilité
financière ou la rentabilité des fonds propres.

I.1. NOTION DE L’EFFET DE LEVIER FINANCIER


L’endettement n’est pas qu’un poids pour l’entreprise. L’importance de l’endettement
financier par rapport aux capitaux propres, qui limite l’autonomie financière de l’entreprise, est
également susceptible d’accroître la rentabilité financière de celle-ci.

On appelle “effet de levier”, l’incidence de l’endettement de l’entreprise sur la rentabilité de


ses capitaux propres. Autrement dit, l’effet de levier financier mesure l’incidence positive ou négative
de l’endettement de l’entreprise sur sa rentabilité financière.

Nous allons détailler ici le rôle de l’endettement sur la rentabilité. Pour la formulation de
l’effet de levier, nous adoptons les notations suivantes :

Rf : la rentabilité financière ;
Re : le taux de rentabilité économique ;

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RN : le résultat net
i : le taux d’intérêt sur les dettes financières ;
D : les dettes financières ;
CP : les capitaux propres ;
CA : chiffre d’affaires
t : le taux d’imposition sur les sociétés.
La rentabilité financière se décompose en trois éléments :

Les deux premiers termes correspondent à la décomposition de la rentabilité économique par


le résultat et le troisième renvoie à la structure de financement de l’entreprise. Le troisième terme fait
référence à l’effet de levier financier. En effet, on peut transformer le ratio actif total/capitaux propres
:

Le ratio dettes/capitaux propres est le levier d’endettement. L’effet de levier financier mesure
l’incidence positive ou négative de l’endettement de l’entreprise sur sa rentabilité financière.

I.2. MECANISME DE L’EFFET DE LEVIER FINANCIER


Le taux de rentabilité financière (Rf) est déterminé par la formule suivante :
𝑫
Rf = [Re +(Re –i) ](1 – t)
𝑪𝑷

𝑫
Rf = Re (1 – t) + (1 – t) (Re –i)
𝑪𝑷
Avec :
- (Re – i) est le levier financier ou l’écart entre le taux de rentabilité économique et le taux
d’intérêt de la dette financière.
- D/CP est le ratio de levier ou le poids de la dette par rapport aux capitaux propres.

La rentabilité financière (Rf) est donc déterminée par la rentabilité économique (Re), le coût
de l’endettement (i) et la structure de financement (D/CP) qui joue le rôle de ratio de levier.
Le ratio de levier amplifie l’écart entre la rentabilité économique et la rentabilité des capitaux
propres en sens favorable ou défavorable. Trois cas peuvent se présenter :
- (Re – i) > 0, l’entreprise présente un effet de levier positif. Plus elle est endettée, plus elle est
rentable financièrement pour ses actionnaires ;
- (Re – i) < 0, l’entreprise présente un effet de levier négatif ou « effet de massue ». Plus elle
est endettée, moins elle est rentable pour ses actionnaires ;
-(Re – i) = 0, l’entreprise ne présente aucun effet de levier positif ou négative. La rentabilité
financière est indépendante de sa structure financière.
Les capitaux investis dans l’entreprise produisent de la rentabilité économique. Ces capitaux
sont fournis soit par les actionnaires soit par des créanciers. Les créanciers sont rémunérés par l’intérêt
(i). Si les fonds qu’ils ont prêtés sont investis dans une activité dont la rentabilité (Re) est supérieure à
leur coût (i), les actionnaires bénéficient de cette marge. Le ratio D/CP est le bras du levier. Plus il est
important, plus il amplifie l’effet de levier.

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Exemple d’application :

Soit une entreprise qui dispose d’un actif économique de 100.000 F dont la rentabilité économique est
de 15%. Calculons sa rentabilité financière selon la manière dont elle finance cet actif économique
(100% par fonds propres et 50% par fonds propres et par dettes) sachant que le taux d’intérêt est de
10%, et le taux d’impôt est de 30%.

NB: Actif économique = Actif Immobilisé + BFDR

Actif économique = Capital économique = Capitaux propres + Dettes

Solution :

Elements Financement par capitaux Financement par capitaux


propres propres et endettement
Capitaux propres
Dettes financières
Actif économique
Résultat économique
Charges d’intérêt
Résultat avant impôt
Impôt sur le résultat
Résultat net
Rentabilité financière
Dans ce cas, il apparaît clairement que le recours à l’endettement accroît la Rf des capitaux propres.
On peut dire que l’effet de levier financier est de :
𝑫
EL = (1 – t) (Re –i)
𝑪𝑷

EL = 0,035 soit 3,5%


EL = Rf2 –Rf1= 14% -10,5% = 3,5%

I.3. COEFFICIENT DE LEVIER FINANCIER


Le coefficient de levier financier (LF) exprime le degré de sensibilité du résultat
d’exploitation (RE) au résultat avant impôt (RAI)

LF = RE / (RE – Frais financiers)


LF = RE / RAI
Exemple d’application :Soient les trois entreprises suivantes :

- L’entreprise A : l’actif économique est de 100.000 financé par ses fonds propres.
- L’entreprise B : l’actif économique est de 100.000 financé par ses fonds propres
(50.000) et les dettes financières (50.000)
- L’entreprise C : l’actif économique est de 100.000 financé par ses fonds propres
(20.000) et par ses dettes financières (80.000).
Le taux de rentablité économique est de 15 % tandis que le taux d’intérêt est de 12 %.
Le taux d’impôt sur les societés est de 30 %.

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Travail à faire : Calculer le taux de rentabilité financier et le coefficient de levier
financier.
Solution :
Eléments Entreprise A Entreprise B Entreprise C
Capitaux propres 100.000 50.000 20.000
Dettes financières 0 50.000 80.000
Actif économique 100.000 100.000 100.000
Résultat économique = 0,15 *AE 15.000 15.000 15.000
Charges d’intérêt 0 6.000 9.600
Résultat avant impôt 15.000 9.000 5.400
Impôt sur le résultat 4.500 2.700 1.620
Résultat net 10.500 6.300 3.780
Rentabilité financière 0,105 0,126 0,189
Coefficient de levier financier 1 1,667 2,778
L’on observe que l’effet de levier joue seulement si l’entreprise est endettée. Le
coefficient de levier financier est d’autant plus grand que le pourcentage d’endettement est
élevé.

II. ANALYSE DU RISQUE D’EXPLOITATION


Alors le risque financier est lié au recours à l’endettement et à l’impact de celui-ci sur
la rentabilité des fonds propres, le risque d’exploitation est indépendant du mode de
financement choisi par l’entreprise. Il est lié à la nature des relations existant entre les
bénéfices, les charges fixes et les charges variables.

Le risque d’exploitation traduit donc l’impact des variations du chiffre d’affaires sur le
niveau du résultat d’exploitation et par conséquent, sur le niveau de la rentabilité économique.

II.1. Notion de seuil de rentabilité d’exploitation


Le seuil de rentabilité d’exploitation (SRe) est le chiffre d’affaires pour lequel
l’entreprise couvre la totalité de ses charges d’exploitation (fixes et variables), c’est-à-dire le
résultat d’exploitation ou économique est nul et la marge sur coûts variable est égale aux
charges fixes d’exploitation.

Il convient de relever que, la détermination du seuil de rentabilité d’exploitation ne


tient compte que des seules charges d’exploitation. Les charges financières n’entrent pas dans
le calcul du seuil de rentabilité d’exploitation comme des charges fixes.

Considérons :
- CA : Chiffre d’affaires
- SRe : Seuil de rentabilité d’exploitation
- MCV : Marge sur coût variable
- CF : Charges fixes d’exploitation
- TMCV : taux de marge sur cout variable
On sait que :
TMCV = MCV/CA
Résultat = MCV – CF
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Résultat = (TMCV * CA) – CF
Au seuil de rentabilité, MCV = CF
C’est-à-dire TMCV * SRe = CF

SRe = CF / TMCV

Exemple d’application :
Une entreprise fabrique et vend un article au prix de 60F. La capacité de
production est de 10.000 unités. Les frais fixes correspondants s’élèvent à 120.000F. Le coût
variable unitaire s’établit à 42F.
Travail à faire :
1. Calculer le seuil de rentabilité d’exploitation
2. Représenter graphiquement le seuil de rentabilité d’exploitation.

II.2. LE COEFFICIENT DE LEVIER D’EXPLOITATION


Le levier d’exploitation (LE) est un coefficient qui exprime le degré de sensibilité du
résultat d’exploitation (RE) aux variations du chiffre d’affaires (CA).

LE = (% variation du RE) / (% variation du CA)


LE = (∆RE / RE) / (∆CA / CA)
Le coefficient de levier d’exploitation (LE) est le taux de variation des benefices
consécutifs à un certain taux de variation des quantités vendues :

LE =(∆Bénéfice / Bénéfice) / (∆Quantité / Quantité)


Soient PVU le prix de vente unitaire et CVU le coût variable unitaire. On peut donc écrire :

LE = [Quantité * (PVU - CVU)] / [Quantité * (PVU - CVU) – CF]


Par conséquent, le coefficient de levier d’exploitation est le rapport entre la marge sur
coût variable (MCV) et le résultat d’exploitation :

LE = MCV / RE
Le levier d’exploitation peut aussi être calculé en fonction du seuil de rentabilité de
l’entreprise : LE = CA / (CA – SR). Cette relation montre que le risque d’exploitation est
d’autant plus élevé que :
- le seuil de rentabilité et les charges fixes sont élevés ;
- le chiffre d’affaires est proche du seuil de rentabilité.
Si l’entreprise travaille à un niveau bien plus élevé que son seuil de rentabilité, son risque
d’exploitation sera beaucoup plus faible.

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Exercice d’application :Une entreprise fabrique et vend des biens au prix de 70F. La
capacité de production est de 25.000 unités. Les frais fixes d’exploitation s’élèvent à 220.000.
Le coût variable unitaire est de 31 F.
Travail à faire :
1. Calculer le RE correspondant à 7500 unités et à 8250 unités vendues.
2. Déterminer le SRe en quantité et en valeur.
3. Calculer le LE pour le niveau d’activité envisage à la question 1.
SOLUTION :
1. Calculons le Résultat d’exploitation (RE)
RE = MCV – CF
RE = (Q * MCVU) – CF
Or, MCVU = PVU – CVU = 70F – 31 F = 39 F
Q MCV CF RE
7500 292.500 220.000 72.500
8250 321.750 220.000 101.750

2. Déterminons le SRe
- SRe en quantité = CF / MCVU. SRe en quantité = 220.000 / 39 = 5.641 unités
- SRe en Valeur = SRe en quantités * PVU. SRe en valeur = 5.641 * 70 = 394.870 F
3. Calculons le LE
LE =(∆Bénéfice / Bénéfice) / (∆Quantité / Quantité)
LE = [(101.750 – 72.500) /72.500] / [(8250 -7500) / 7500]

LE = 4,034482759
LE = CA / (CA – SR).
LE = (7500*70) / [(7500*70) – 394.870]
LE = 4,034427111

II.3. Le coefficient de levier combine


Le coefficient combine(LC) est le produit du coefficient de levier financier (LF) et le
coefficient de levier d’exploitation (LE).

LC= LF * LE
𝑸𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é∗(𝑷𝑽𝑼 𝑪𝑽𝑼)
LC = 𝑸𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é∗ 𝑷𝑽𝑼−𝑪𝑽𝑼 −𝑪𝑭−𝑭𝑭

LC = MCV / Resultat avant impôt


Exemple d’application :
Une entreprise a un actif total de 100.000 F financé comme suit : capitaux propres :
30.000 F et dettes financières : 70.000 F.
Le taux endettement est de 10% tandis que le taux de rentabilité économique est de
15%. Pour l’exercice 2018, l’entreprise envisage produire et vendre 10.000 unités. Le prix de

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vente unitaire est de 30F. Le coût variable unitaire s’établit à 26F. Les frais fixes
d’exploitation correspondants s’élèvent à 25.000F.
Travail à faire :
1. Calculer le coefficient de levier d’exploitation
2. Calculer le coefficient de levier financier
3. Calculer et commenter le coefficient de levier combiné.
Solution :
- Tableau de travail :
Eléments Calcul Montants
Chiffres d’affaires 30 *10.000 300.000
Coût variables 26 *10.000 -260.000
Marge sur Coût Variable 4 * 10.000 40.000
Charges fixes d’exploitation - -25.000
Resultat d’exploitation 15.000
Frais financiers 70.000 * 0,1 - 7.000
Résultat avant impôt 8.000
1. Calcul du levier d’exploitation
LE = MCV / RE = 40.000 / 15.000 LE = 2,6667
2. Calcul du coefficient de levier financier
LF = RE /Résultat avant impôt = 15.000 / 8000 ==> LF = 1,875
3. Calcul du coefficient de levier combiné
LC = LF * LE = 2.6667 * 1,875 LC = 5
LC = MCV /RAI = 40.000 / 8000 LC = 5
Interprétation: Ce résultat signifie que si l’entreprise nvisage augmenter son chiffre
d’affaire de 10%, l résultat avant impôt augmentera de 10% * 5 = 50%.

II.4. Evaluation du risque économique

Le risque économique ou risque d’exploitation mesure la sensibilité du résultat


d’exploitation à une variation du niveau d’activité de l’entreprise.

II.4. Evaluation par la dispersion du résultat d’exploitation

 Détermination de l’espérance mathématique du résultat d’exploitation


(E(RE))

Soient :
- CA : le chiffre d’affaire
- E(CA) : l’espérance mathématique du chiffre d’affaire
- T/MCV : le taux de marge sur coût variable
- CF : les charges fixes
Nous avons :E(RE) = [E(CA)*T/MCV] – CF

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 Détermination de la dispersion du résultat d’exploitation (σ RE)
- Variance du résultat d’exploitation : V(RE) = (T/MCV)2 * V(CA)

- Ecart–type du résultat d’exploitation :σ RE = σ CA * T/MCV

Application :Le CAHT x, réalisé par une entreprise est caractérisé par E(x)=1000, σx=200.
Les charges variables représentent 70% du CAHT et les charges fixes d’exploitation s’élèvent
à 250. Déterminez l’écart l’espérance mathématique et l’écart-type du résultat d’exploitation.

Solution :

- Déterminons le taux de marge sur coût variable


On sait que : MCV = CA – CV
==> T/MCV = 1 – 0,7 ==>T/MCV = 0,3 Soit 30%
- Déterminons l’espérance mathématique du résultat d’exploitation (E(RE))
E(RE) = [E(CA)*T/MCV] – CF

E(RE) = [1000*0,3] – 250 ==> E(RE) = 50

- Déterminons l’écart-type du RE

σ RE = σ CA * T/MCV
σ RE = 200 * 0,3 ==>σ RE = 60

II.4.2. Evaluation par la dispersion de la rentabilité économique (Re)

On sait que :

𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 (𝑜𝑢 𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑑 ′ 𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 )


Re =
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒

𝑅𝐸
Re =
𝐾+ 𝐷

1
Re = RE
𝐾+𝐷

𝟏
 Variance de la rentabilité économique (VRe) :VRe = VRE
𝑲+𝑫

Avec : VRE = La variance du résultat d’exploitation

𝟏
 Ecart-type de la rentabilité économique (σRe) :σRe = σRE
𝑲+𝑫

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Avec : σRE = L’écart-type du résultat d’exploitation

Application : Soit une entreprise dont le CAHT est une variable aléatoire obéissant à la loi
normale (1200 ; 400). Son taux de marge sur cout variable est de 50%. Ses charges fixes
d’exploitation s’élèvent à 150. Son capital économique (K+D) = 1000. Calculez l’écart-type
du taux de rentabilité économique.

Solution :
- Déterminons l’espérance mathématique du résultat d’exploitation (E(RE))
E(RE) = [E(CA)*T/MCV] – CF

E(RE) = [1200*0,5] – 150 ==> E(RE) = 450

- Déterminons l’écart-type du RE

σ RE = σ CA * T/MCV

σ RE = 400 * 0,5 ==>σ RE = 200

- Déterminons l’écart-type de la rentabilité économique (σRe) :


𝟏
σRe = σRE
𝑲+𝑫

1
σRe = 200 ==>σ Re = 0,2
1000

II.4.3. Analyse de la variation de la rentabilité financière induite par une variation du


résultat d’exploitation

 1èrehypothèse : Entreprise non endettée


∆Rf = ∆Re (1-θ)

 2èmehypothèse : Entreprise endettée


𝐷
∆Rf = ∆Re (1-θ) + ∆Re (1-θ)
𝐾

II.4.5. Mesure de la dispersion de Rf

Application : Déterminez la dispersion de la rentabilité financière d’une entreprise sachant


que : D = 750, K = 1000, taux d’impôt = 30%, σRe = 0,2

Solution :

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𝑫
On sait que :σRf = σRe (1-θ) + σRe (1-θ)
𝑲

750
σRf = 0,2(1-0,3) + 0,2 (1-0,3)
1000

σRf = 0,245

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Chapitre VI. : EVALUATION DES PROJETS D’INVESTISSEMENT
On appelle investissement, l’engagement d’un capital dans une opération de laquelle
on attend des gains futurs étalés dans le temps.

Les calculs de rentabilités financières ne concernent que les investissements dits


productifs (techniques et financiers) pour lesquels il est possible d’estimer les gains attendus.

Les autres investissements, sociaux (cantines et crèches) et intellectuels (recherche et


formation) sont décidés sur la base d’autres critères ; satisfaction du personnel, respect de la
législation, préoccupation stratégique,…

I. CARACTERISTIQUES D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT


Tout projet d’investissement se caractérise par quatre éléments.

I.1. Le capital investi


C’est la dépense que doit supporter l’entreprise pour réaliser le projet. Il comprend :
- le prix d’achat HT ; - les frais accessoires ;
- la TVA non déductible ; - l’augmentation du BFDR.

I.2. La durée de vie


Il s’agit de la durée de vie économique qu’on peut substituer par la durée
d’amortissement.

I.3. Les flux de trésorerie générés par le projet


Les rentrées d’argent ou les économies sont traditionnellement désignées par le terme
cash flow.
CF = économies réalisées imputables au projet = R N + DAP

I.4. La valeur résiduelle


Le produit de cession d’un projet à la fin constitue une plus value imposée au taux
normal. Le produit de cession net d’impôt doit être ajouté au dernier cash flow.

II. CRITERE DE CHOIX


Tous les critères d’évaluation ne correspondent pas au même objectif et donc, ne
donnent pas forcement le même classement.

CRITERES OBJECTIFS
TRI Maximisation de l’avantage global c’est-à-dire la rentabilité du
projet exprimée sous forme de taux
VAN Maximisation de l’avantage absolu global
La VAN mesure la création de valeur attendue ou espérée en
valeur absolue
Dr Considération du risque

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Le Dr privilégie les projets permettant de récupérer rapidement
la capital investi, parfois au détriment de la rentabilité
IP Maximisation de l’avantage relatif
Dans la mesure où il est naturel que l’entreprise privilégie l’aspect rentabilité, le
critère le mieux approprié est le TRI (critère le plus pur de la rentabilité).

Secondairement, peuvent être utilisés :


- la VAN : capitaux égaux,
- l’IP : capitaux différents.

III. EVALUATION DES PROJETS AYANT DES DUREES DE VIE DIFFERENTES


La comparaison de projets ayant des durées de vie différentes s’avère malaisée. Les
solutions habituellement préconisées sont :
- renouvellement à l’identique des projets jusqu’à ce que leurs durées de vie
concordent ;
- réduction de la durée du projet le plus long au niveau de la durée du plus court et
estimation de la valeur résiduelle.
Malheureusement, ces procédés sont tout à fait irréalistes. Aussi, la meilleure solution
consiste à utiliser un critère global en raisonnant sur la durée la plus longue.

IV. PBOBLEMES DE LA DISCORDANCE ENTRE CRITERES


Pour augmenter la fiabilité du classement, il arrive qu’on utilise simultanément deux
critères : TRI et VAN (si les capitaux sont égaux), TRI et IP (si les capitaux sont différents).
Si les deux critères concordent, on peut estimer que le classement est indiscutable. Par
contre, si les deux critères sont discordants, le décideur doit :
- s’en remettre à un seul critère ;
- utiliser un critère susceptible de départager les deux précédents.
Ce troisième critère peut être :
- soit le TRIG (Taux de rentabilité interne global)
- soit la VANG (Valeur actuelle nette globale) : capitaux identiques ;
- soit l’TPG (Indice de profitabilité global) : capitaux différents
L’utilisation de l’un ou l’autre de ces critères globaux suffit car ils sont toujours
concordants.

IV.2. La VANG
Elle est basée sur la même hypothèse de réinvestissement des cash flows. La VANG
est la différence entre la valeur actuelle de la valeur acquise des cash flows et le montant de
l’investissement. La valeur actuelle de la valeur acquise se calcule au coût du capital.

La VANG (encore appelée VAN intégrée) repose sur l’hypothèse selon laquelle les
cash-flows dégagés par un projet sont réinvestis à un taux de placement (r) plus réaliste. La
VANG mesure le retour que procure l’investissement initial plus le réinvestissement des cash-
flows. Le principe est simple :

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- on détermine la valeur acquise des cash-flows (A)

A = CF1 (1+r)n-1 + CF2 (1+r)n-2 +…+ CFn

- On détermine la VANG à partir de la valeur acquise des cash-flows

VANG = A (1+i)-n - Io

Exemple : soit le projet suivant :

Durée 0 1 2 3 4
Investissement 100
Cash flow - 20 50 40 30
Supposons que les cash-flows sont réinvestis au taux de 10%. Le taux d’actualisation
du projet est de 12%. Déterminez la VANG.

IV.2. Le TRIG
Le TRIG Correspond au taux d’actualisation qui annule la VANG. Il est aussi
appelé TIR intégré. Pour déterminer le TIRG, on se sert de la relation suivante :

Io = A (1+TIRG)-n

Io (1+TIRG)n= A

Application : Reprenons l’exemple précédent et déterminons le TIRG

Il est basé sur l’hypothèse que les cash flow sont réinvestis à un taux réaliste x. Le TRIG x est
le taux pour lequel il y a équivalence entre le capital investi et la valeur acquise des cash flow
calculée au taux r.

IV.4. L’IPG
L’hypothèse de réinvestissement des cash flow demeure. L’IPG est le quotient par Io de la
valeur actuelle de la valeur acquise par les cash flow.

L’IPG mesure le profit induit par un franc de capital investi et des cash-flows
réinvestis. L’IPG mesure l’avantage relatif que procurent l’investissement et le
réinvestissement des cash flow. Il se détermine par la formule suivante :

𝐴 (1+𝑖)−𝑛
IPG =
𝐼𝑜

Application : A partir de l’exemple précédent, déterminez l’indice de profitabilité


général.

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