Vous êtes sur la page 1sur 19

Physiologie du développement : enfant et adolescent 1

Sommaire du cours
I. EVOLUTION DES PARAMETRES MORPHOLOGIQUES AU COURS DE 2
L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE
I.1. Croissance et maturation ? 2
I.2. Etapes de la croissance 2
I.2.1. La phase fœtale 2
I.2.2. De la naissance à l’âge de 3-4 ans 3
I.2.3. La croissance durant l’enfance 3
I.2.4. La croissance à la puberté 3
1.3. Evolution des dimensions corporelles 4
I.3.1. Evolution de la taille 4
I.3.2. Evolution du poids 5
I.3.3. Evolution de l’IMC 6
I.3.4. Evolution de la masse grasse et de la masse maigre 7
I.3.5. Evolution de la masse musculaire 7
II. EVOLUTION DES PARAMETRES CARDIO-RESPIRATOIRES AU 9
COURS DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE
II.1. La fréquence cardiaque 9
II.2. Le volume d’éjection systolique 9
II.3. Le débit cardiaque 11
II.4. La pression artérielle systolique et diastolique 11
II.5. La fréquence respiratoire et la ventilation pulmonaire 12
III. EVOLUTION DES CAPACITES MOTRICES AU COURS DE L’ENFANCE 13
ET DE L’ADOLESCENCE
III.1. La force manuelle 13
III.2. La vitesse des membres inférieurs (course vitesse sur 50 mètres) 14
III.3. La force explosive des membres inférieurs (saut en longueur et en 14
hauteur)
III.4. L’endurance musculaire du tronc (abdominaux) 16
III.5. La souplesse du tronc 16
III.6. La vitesse maximale aérobie 17
III.7. La consommation maximale d’oxygène 19
IV. BIBLIOGRAPHIE 19

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 2

D
ans le long processus de développement et de maturation qui, depuis la
conception et la naissance amène l’homme à sa maturité adulte puis à son
vieillissement, l’adolescence occupe une place bien singulière. Débutée par ce
véritable tsunami biologique et plus particulièrement neuro-hormonal de la puberté
dont les hautes turbulences tant physiques que comportementales en sont les
probables conséquences, l’adolescence s’achève au stade très discret de sa liaison
intime entre la fin des processus de maturation et ceux du début de la maturité
caractérisant le jeune adulte. Il est important de connaître le développement, et les
principales caractéristiques des enfants, pour pouvoir proposer des situations
d'apprentissage adaptées qui permettrons aux enfants de 5 à 15 ans (et même un
peu plus tôt) de bien être dans leurs corps et dans leur tête.
Le but du présent chapitre est de mettre en évidence les particularités
morphologiques, cardio-respiratoires et motrices de l’enfant et de l’adolescent.

I. EVOLUTION DES PARAMETRES MORPHOLOGIQUES


AU COURS DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE

I.1. Croissance et maturation ?


La croissance représente les augmentations mesurables de longueur, de
poids, de force, de volume et de quantité de sécrétions produites, etc…
Il s'agit d'une valeur quantitative

La maturation signifie qu’à certaines périodes du développement, un tissu ou


un organe se modifient et acquièrent alors d’autres possibilités de fonctionnement.
C’est donc une donnée qualitative.

Ces deux processus sont en réalité très intriqués, la croissance étant


nécessaire pour que la maturation se produise

I.2. Etapes de la croissance

I.2.1. La phase fœtale

C’est pendant la grossesse que la croissance est la plus rapide puisque vers 4-
5 mois environ, le fœtus grandit à un rythme de 2,5 cm par semaine. Et
l’environnement fœtal y joue beaucoup. L’alimentation de la mère par exemple, via le
placenta, permet au bébé de grandir et se développer. Cette croissance est
également influée par l’exposition de la future maman aux substances toxiques, ou
par la taille de l’utérus… L’influence génétique sur la croissance prénatale est en
revanche plutôt limitée et les gènes n’expliquent que 20% à 40% la taille d’un bébé
à la naissance. Il est donc difficile d’établir un lien entre la taille des parents et celle
de l’enfant à la naissance.
A cette période, ce sont l’insuline et les facteurs de
croissance IGF1 et IGF2 (les principaux facteurs hormonaux) qui contrôlent la
croissance du bébé.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 3

I.2.2. De la naissance à l’âge de 3-4 ans

Après la naissance, le nouveau-né maigrit. C’est un phénomène normal,


l’enfant retrouve son poids de naissance vers le 10ème jour. A partir de là jusqu’à 3
mois il prend environ 25 g par jour et environ 3,5 cm par mois. Son poids augmente
de 400 à 800 g par mois les trois mois suivants, puis de 300 à 500 g par mois à
partir du 6ème mois.

Cela s’explique par les apports nutritionnels des premiers mois ainsi que
les facteurs hormonaux (hormone de croissance, IGF1 et hormones thyroïdiennes)
qui deviennent de plus en plus influents à partir de 6-7 mois. Par ailleurs, jusqu’à
l’âge de 2-3 ans, à mesure que l’héritage génétique reprend de l’importance, on peut
davantage faire le lien entre la taille de l’enfant et celle de ses parents.

I.2.3. La croissance durant l’enfance

Durant l’enfance, la vitesse de croissance se stabilise. Ainsi, un enfant gagne


en moyenne 5 à 6 cm par an. De manière générale, cette vitesse de croissance
dépend de l’hormone de croissance, de l’IGF1 et des hormones thyroïdiennes,
dont l’action est modulée par l’environnement et notamment la nutrition de l’enfant.

I.2.4. La croissance à la puberté

Très rapide à la puberté, la vitesse de croissance connaît ensuite une


décélération sur 4 à 5 ans, avec un pic pouvant atteindre jusqu’à 10 cm par an. En
cause notamment : les stéroïdes sexuels qui stimulent l’activité de l’axe somatotrope.
Mais la croissance est différente entre les garçons et les filles. En effet, la puberté
démarre entre 12 et 13 ans chez les garçons tandis qu’elle commence plus tôt chez
les jeunes filles, en moyenne entre 10 et 11 ans. Ainsi, le pic de croissance
pubertaire est plus tardif, et de la même manière la fin de la croissance se terminera
vers 16 ans chez les filles et 18 ans chez les garçons.

Tableau 1. Etapes de développement physique.

Etat Développement Temps


Embryon puis fœtus Gestation fécondation - 9 mois
Nouveau-né naissance - 1 mois
Nourrisson 1 mois - âge de marche
Enfant Petite enfance âge de marche - 6 ans
Enfance 6 ans - 10 ans
Préadolescence (enfant) 10 ans - 14 ans
Adolescent Adolescence 15 - 19 ans
Adulescence 19 ans - 30 ans
Adulte Adulte 30 ans - 60 ans
Vieillesse 60 ans - mort

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 4

La croissance est un phénomène continu mais qui n’est pas uniforme. En


effet, les proportions du corps sont différentes selon l’âge : la hauteur de la tête du
fœtus et de celle du nouveau- né correspond au quart de la longueur de son corps,
alors que celle de l’adulte correspond au 1/8e (Figure 1).

2 mois (fœtal) 5 mois Nouveau-né 2 ans 6 ans 12 ans 25 ans

Figure 1. Évolution des proportions du corps, du 1er mois fœtal à l’âge adulte.

1.3. Evolution des dimensions corporelles


Chaque enfant est unique et se développe à son propre rythme. Certains
facteurs peuvent influencer la croissance des enfants, on peut penser à :

 La génétique,
 L’alimentation,
 La dépense énergétique.

L’âge de l’enfant influence aussi la vitesse de la croissance. Les nourrissons


grandissent de façon très rapide. À l’âge préscolaire et lors du primaire, les enfants
grandissent de façon relativement graduelle. Enfin, pendant la poussée de croissance
de l’adolescence, les garçons et les filles grandissent rapidement. Un enfant qui
mange peu verra probablement sa croissance ralentir. À l’inverse, un enfant qui
mange trop et ne bouge pas assez, aura une prise de poids.

I.3.1. Evolution de la taille

La taille est la hauteur du corps, du sommet de la tête aux talons. La mesure


se fait à l’aide d’une toise.

 Normes de la naissance à 4 ans : La taille de l’enfant croît de façon


spectaculaire durant cette période, elle double en l’espace de quatre années,
alors qu’elle ne progressera que de 60 à 80 cm (environ) durant les seize années
suivantes.
 Normes entre 5 ans et 12 ans : L’enfant grandit de 5 à 6 cm par an environ
(Tableau 2 ; Figure 2).

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 5

Tableau 2. Gain statural de 5 ans à 12 an

Age de référence Filles Garçons


Vers 5/6 ans 1,08 m 1,10 m
Vers 7/8 ans 1,24 m 1,24 m
Vers 9/10 ans 1,34 m 1,35 m
Vers 12 ans 1,46 m 1,46 m

I.3.2. Evolution du poids


Le poids corporel se mesure à l’aide d’un pèse personne en étant peu vêtu.

 Normes de la naissance à 4 ans : A la naissance, l’enfant pèse en moyenne


3,250 kg, puis le poids croît rapidement.
 Normes entre 5 ans et 12 ans : Croissance régulière pendant l’enfance.
 Normes 13 ans et 18 ans : Nouvelle augmentation à la puberté puis diminution
du taux de croissance jusqu’à l’âge adulte (Tableau 3 ; Figure 2).

Tableau 3. Gain pondéral moyen de 4 ans à 10 ans.

Age de référence Mensuel Annuel


De 4 à 5 ans 170 g 1,700 kg
De 5 à 7 ans 125 g 1,500 kg
De 8 à 10 ans 115 g 1,400 kg

Figure 2. Normes du poids et de la taille en fonction du sexe et de l’âge.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 6

I.3.3. Evolution de l’IMC

Le poids seul ne suffit pas à évaluer les risques de santé liés à la corpulence.
Sans connaître l’Indice de Masse Corporelle (IMC), le diagnostic reste approximatif.
L’IMC résulte de la division du poids exprimé en kilogrammes et de la taille au carré.
Pour illustrer, un sujet qui pèse 70 kg pour 1m75 correspond à un IMC de 22,86. On
a calculé comme suit pour accéder à cette valeur : 70/(1,75 x 1,75).

La Figure 3, indique les interprétations des valeurs de l’IMC. La Figure 4,


montre que les filles dès l’âge 12 ans présentent un IMC légèrement plus important
que les garçons, la différence reste non significative.

Figure 3. Interprétations des valeurs de l’IMC.

Figure 4. Evolution de l'IMC (en kg/m2) en fonction de l’âge et du sexe.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 7

I.3.4. Evolution de la masse grasse et de la masse maigre

Outre la croissance osseuse et musculaire, l’adolescence est aussi marquée


par les transformations des rapports entre masse grasse (MG) et masse maigre (MM)
ou masse sans graisse : os, muscles, viscères… (Figure 5).

Pour la masse maigre :


• Evolution similaire de 0 à 11 ans,
• Différences sexuelles vers 13 ans.

Pour la masse grasse :


• MG de 10 à 20% à la naissance,
• Augmentation rapide 0 à 2-3ans puis diminution pdt l’enfance. Peu de
différences entre G et F,
• Différences garçons-filles apparaissent à la puberté,
• A l’âge adulte : 15% de MG chez le garçon et 25 % chez la fille.

Figure 5. Évolution de la masse maigre et de la masse grasse en fonction du sexe et


de l’âge (Malina et Bouchard 1991).

I.3.5. Evolution de la masse musculaire

Chez le garçon la masse musculaire représente 25% du poids total à la


naissance et près de 40% à l’âge adulte. La majorité de ce gain survient à la puberté
sous l’effet conjugué des hormones à fort pouvoir anabolisant, en premier lieu la
testostérone dont les concentrations sanguines sont multipliées entre dix et vingt fois
au cours de l’adolescence, de l’hormone de croissance et de l’IgF-1 en forte
augmentation aussi (Figure 5).

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 8

La fille présente un développement musculaire pratiquement linéaire par


rapport à celui mesuré au cours de la période pré pubertaire. Seule l’hormone de
croissance, l’IgF-1 et de façon modeste la testostérone favorisent une légère mais
significative prise de masse musculaire au cours de la croissance de la fille. Malgré
cette sensible augmentation de masse, arrivée à l’âge adulte, la femme présente
toujours un nombre total de fibres musculaires significativement inférieur à celui de
l’homme, ce qui en partie, explique ses moindres qualités de force par rapport à
l’homme (Figures 5 et 6).

Figure 5. Evolution de la masse musculaire en fonction du sexe et de l’âge.

Figure 6. Evolution de la testostérone en fonction du sexe et de l’âge.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 9

II. EVOLUTION DES PARAMETRES CARDIO-


RESPIRATOIRES COURS DE L’ENFANCE ET DE
L’ADOLESCENCE

II.1. La fréquence cardiaque


Le tableau 4 et la Figure 7 montrent que la fréquence cardiaque diminue en
fonction de l’âge. En effet, le nourrisson et le bébé jusqu’à l’âge de 5 mois
présentent une tachycardie (augmentation de la Fc). Le but normal d'une tachycardie
est d'augmenter le débit cardiaque (Fc x VES), qui a pour rôle d'apporter aux
organes le volume sanguin nécessaire au maintien de leurs fonctions

Tableau 4. Valeurs de la fréquence cardiaque en fonction de l’âge.

Nouveau- 1 mois 5 mois 10 ans Pré- Adolescent Jeunes


né adolescent adultes
Fc 140  25 110  21 115  15 95  15 85  15 80  10 70  10
(batt/min)

Figure 7. Valeurs de la fréquence cardiaque en fonction de l’âge.

II.2. Le volume d’éjection systolique


Le VES augmente avec l’âge (Tableau 5 et Figure 8). Chez le nouveau-né, le
VES est de 3 à 4 ml/batt (petit cœur et petit volume sanguin) (Figure 9). Ce dernier
va augmenter à 35 ml/batt à l’âge de 10 ans pour devenir égal à 55-60 ml/batt chez
l’adolescent et l’adulte.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 10

Tableau 5. Valeurs du volume d’élection systolique en fonction de l’âge.

Nouveau- 1 mois 5 mois 10 ans Pré- Adolescent Jeunes


né adolescent adultes
VES 3-4 10 - 35 40 50 - 55 60
(ml)

Figure 8. Valeurs du volume d’élection systolique en fonction de l’âge.

Volume 40 80 120 600 - 800


cardiaque
(cm3)
Volume 144 200 320 5000
sanguin
(ml)

Figure 9. Volume cardiaque et volume sanguin en fonction de l’âge.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 11

II.3. Le débit cardiaque


Le débit cardiaque augmente linéairement en fonction de l’âge : augmentation
de la Fc et du VES (Tableau 6 et Figure 10).

Tableau 6. Valeurs du débit cardiaque en fonction de l’âge.

Nouveau- 1 mois 5 mois 10 ans Pré- Adolescent Jeunes


né adolescent adultes
Qc 0,5 – 1,0 1,5 – 2,5 2,5 – 3,5 3,5 4,5 5-6
(L/min)

Figure 10. Valeurs du débit cardiaque en fonction de l’âge.

II.4. La pression artérielle systolique et diastolique


La différence de pression artérielle entre hommes et femmes est détectable
dès l’adolescence et persiste jusqu’à l’âge adulte. La puberté semble être une des
périodes charnières. La pression artérielle, en particulier la pression artérielle
systolique, augmente quatre à six fois plus rapidement chez l’homme pendant la
croissance pubertaire que pendant la période pré-pubertaire. Cette augmentation est
moins marquée chez la femme (deux à quatre fois).

Cette augmentation explique en partie pourquoi les valeurs seuils qui


définissent l’hypertension diffèrent entre les filles et les garçons à partir de
l’adolescence (Figure 11).

Les mécanismes expliquant les différences de pression artérielle entre


hommes et femmes ne sont que partiellement élucidés. Sur un plan hormonal, les
œstrogènes ont souvent été tenus comme responsables de cette différence.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 12

Figure 11. Valeurs de ma pression artérielle systolique et diastolique en fonction du


sexe de l’âge.

II.5. La fréquence respiratoire et la ventilation


pulmonaire

La ventilation minute (Fr x volume courant) augmente en fonction de l’âge.


Elle est de 600 ml/min à l’âge de 3 mois et passe à 6000-7000 ml/min à l’âge adulte.

Cette hyperventilation peut être expliquée par l’augmentation du volume


courant de ce malgré la diminution de fr (Figure 12).

Figure 12. Valeurs de la fréquence respiratoire en fonction de l’âge.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 13

III. EVOLUTION DES CAPACITES MOTRICES AU COURS


DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE

Dans cette parie on va analyser j’évolution de : 1. La force manuelle, 2. La


vitesse des membres inférieurs, 3. La force explosive des membres inférieurs, 4.
Endurance musculaire du tronc, 5. La souplesse du tronc, 6. La vitesse maximale
aérobie et 7. La consommation maximale d’oxygène au cours de l’enfance et
l’adolescence.

III.1. La force manuelle


Le « hand-grip » : dynamomètre manuel est le plus utilisé dans les études
pour l’évolution de la force manuelle au cours de l’adolescence. La Figure 13 montre
que la force musculaire augmente progressivement au cours de la croissance en
fonction de l’accroissement de la masse corporelle. Avant la puberté, la force
maximale des garçons et des filles n’est pas très différente.

En moyenne, les filles présentent l’accroissement en force la plus élevé


pendant les années de croissance maximale: 11,5 à 12,5 ans. Chez les garçons,
l’augmentation est maximale un an après le pic de croissance : 14,5 à 15,5 ans. La
force maximale se stabilise vers 6-18 ans chez la fille et entre 20 et 30 ans chez le
garçon.

Figure 13. Evolution de la force maximale dynamométrique de préhension manuelle


en fonction de l’âge et du sexe. *p<0,05 ; **p<0,01 filles vs garçons (Cazorla,
2010).

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 14

III.2. La vitesse des membres inférieurs (course vitesse


sur 50 mètres)

Pour l’épreuve de course vitesse sur 50 mètres, la différence significative


commence à être observée entre filles et garçons à partir de 14 ans. Cette différence
s’accroît au fil des ans (16, 17 et 18 ans) expliquée par l’amélioration constante des
performances des garçons alors que celles des filles stagnent à partir de 13 ans
(Figure 14).

Figure 14. Evolution de la performance de 50 m sprint en fonction de l’âge et du


sexe (Cazorla, 2010).

III.3. La force explosive des membres inférieurs (saut


en hauteur et en longueur)
Faute de pouvoir mesurer la force directement sur le terrain et lors de la
réalisation d’un geste dans une activité physique particulière, la puissance quelque
fois appelée aussi « force explosive » peut être évaluée par les différents tests de
détente verticale (Sargent test) (Figure 15) ou horizontale (saut en longueur départ
arrêté et pieds joints) (Figure 16).

Comme dans tous les tests de puissance, les filles n’augmentent plus leurs
performances à partir de 13-15 ans alors que celles des garçons progressent
linéairement à partir de 12 ans entraînant des différences significatives inter sexes.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 15

Figure 15. Evolution de la force explosive des membre inférieurs (saut en hauteur
sans élan) en fonction de l’âge et du sexe.

Figure 16. Evolution de la force explosive des membre inférieurs (saut en longueur
sans élan) en fonction de l’âge et du sexe. *p<0,05 ; **p<0,01 filles vs garçons.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 16

III.4. L’endurance musculaire du tronc (abdominaux)


L'endurance est définie comme la capacité de maintenir le plus longtemps
possible un pourcentage donné de la puissance maximale. Dans ce cas, la durée est
la variable à mesurer.

Comme l’endurance résulte surtout du niveau d’activité physique et


d’entraînement, on peut déduire que plus les filles s’approchent de l’âge adulte plus
leur niveau d’activité physique baisse (Figure 17).

Figure 17. Evolution de l’endurance musculaire du tronc (abdominaux) en fonction


de l’âge et du sexe. *p<0,05 filles vs garçons (Cazorla, 2010).

III.5. La souplesse du tronc


La souplesse peut être définie comme la capacité maximale d’amplitude de
mouvement d’une ou de plusieurs articulation et d’étirement d’une ou de plusieurs
chaînes musculaires.

Au cours de la poussée pubertaire du garçon, probablement à cause de


l’importante croissance osseuse surtout des membres supérieurs et inférieurs et de
l’augmentation des masses musculaires, on peut observer une sensible baisse de
souplesse entre 12 et 13 ans puis après une amélioration entre 14 et 16 ans une
stagnation jusqu’à l’âge adulte (Figure 18).

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 17

Chez la fille au contraire l’amélioration est observée à partir de 11 ans et se


poursuit jusqu’à 14 ans, pour stagner ensuite. Ces différences résultent
probablement du dimorphisme sexuel préparant progressivement la jeune fille à
d’éventuelles futures grossesses par un bassin plus large, aux articulations plus
souples, ce qui entraîne une articulation différente de la tête du fémur sur le bassin
et donne plus d’amplitude articulaire à ce niveau. De ce point de vue, la fille apparaît
donc plus « souple » que le garçon (Figure 18).

Figure 18. Evolution de la souplesse du tronc en fonction de l’âge et du sexe.


*p<0,05 filles vs garçons (Cazorla, 2010).

III.6. La vitesse maximale aérobie


La vitesse maximale aérobie (VMA) se mesure sur terrain à partir de plusieurs
tests validés (Leger et al. 1988 ; Léger et Boucher, 1980…) (Figure 19).

L’épreuve consiste à réaliser le plis grand nombre d’aller-retour à des vitesses


progressivement élevées sur une piste de 20 mètres. Les vitesses sont réglées au
moyen d’une bande sonore (casette) émettant des bips à intervalles réguliers. A
chaque bip sonore, le sujet doit ajuster sa vitesse pour qu’il se trouve sur l’une des
extrémités du tracé de 20 mètres. Le test commence lentement à une vitesse de 8
km/h et la vitesse augmente progressivement de 0.5 km/h toutes les minutes.

On compte le nombre de paliers réalisés par le sujet. On arrête l’épreuve


lorsque le sujet ne peut plus maintenir le rythme imposé par la cassette. Le VO2max
et la VMA sont estimés directement à partir des tableaux associés au protocole
(Leger et al. 1988).

VO2max (mL/kg/min) = VMA (km/h) x 3,5.


Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef
Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 18

Magnétophone et
cassette du protocole

Figure 19. Représentation schématique de l’épreuve de course navette de 20 m


(Léger et al. 1985).

La Figure 20 montre que les différences significatives entre les deux sexes
n’apparaissent qu’à partir de 13 ans. C’est l’âge à partir duquel les résultats des filles
ne progressent plus alors que ceux des garçons montrent une importante poussée
expliquant de fortes différences significatives entre les deux sexes.

Figure 20. Evolution de la vitesse maximale aérobie en fonction de l’âge et du sexe


(Cazorla, 2010).

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Physiologie du développement : enfant et adolescent 19

III.7. La consommation maximale d’oxygène


En valeur absolue (L/min) : Augmentation avec l'âge quelque soit le sexe il
n’existe pas de différence sexuelle avant la puberté : puis elle augmente chez le
garçon après la puberté car augmentation de la masse musculaire. Chez la fille :
VO2max stagne après la puberté (Figure 21).

En valeur relative (ml/kg/min) : Chez le garçon, le VO2max reste à peu


près constant autour d’une valeur proche de 50 ml/kg/min et ceci quelque soit âge.
Chez la fille : le VO2max chute après la puberté (Figure 21).

Figure 21. Evolution de la consommation maximale d’oxygène absolue et relative en


fonction de l’âge et du sexe.

IV. BIBLIOGRAPHIE

1. Léger L, Boucher R. An indirect continuous running multistage field test: the


Université de Montreal track test. Can J Appl Sport Sci 5(2): 77-84, 1980.
2. Léger L. Mercier D. Gadoury C. Lambert J. The multistage 20 meter shuttle
run test for aerobic fitness. J Sport Sciences. 138-45. 63, 1988.
3. Malina, R.M. Bouchard, C. Growth, maturation and physical activity.
Champaign, IL: Human Kinetics p. 115-131, 1991.

Anissa Bouassida Professeur Universitaire à l’ISSEP Kef


Ibrahim Ouergui Maître Assistant à l’ISSEP Kef
Imen Ben Cheikh Maître Assistant à l’ISSEP Kef

Vous aimerez peut-être aussi