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Premier mouvement du texte : de « En approchant de son usine » à « la voix de leur
père » (l. 1 – 5) : Présentation du père et des frères par opposition à Julien.
Dès la première ligne, le père de Julien Sorel est présenté comme un homme puissant, de
même que le sont ses fils aînés. On relève en effet les expansions nominales
(complément du nom) « voix de stentor* » (l.1) et « espèces de géants » (l.2), qui
permettent pratiquement d’assimiler cette présentation à une description de conte
merveilleux.
(*Dans la mythologie grecque, Stentor est le crieur de l'armée des Grecs lors de la guerre
de Troie. Son nom signifie «gémir profondément et bruyamment, mugir ». )
Cette caractéristique de puissance et de force est accentuée par les actions des fils qui
« armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs des sapins, qu’ils allaient porter à la
scierie ».
Le lecteur a l’impression de découvrir des ogres en train de couper du bois. Les fils aînés
du père Sorel sont si absorbés par leur activité physique, qu’ils n’entendent pas leur père
les appeler : insistance par l’adverbe « tout » : « tout occupés… », et par la phrase
déclarative à la forme négative : « Ils n’entendirent pas la voix de leur père ».
La scierie du père Sorel est ainsi dépeinte comme un univers bruyant où seule la force
physique est attendue et valorisée.
Conclusion
Cette présentation en action nous donne donc d’emblée des précisions importantes sur le
héros : il a un physique fragile, une grande sensibilité et c’est un intellectuel qui aime la
figure napoléonienne. Totalement opposé au reste des hommes de sa famille, le héros va
chercher tout au long du roman à compenser ce vide paternel.