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- Droit des assurances -

Introduction :
Le Droit des assurances est entendu comme l'ensemble des règles régissant le contrat d'assurance
ainsi que les opérations d'assurances. Les opérations d'assurances visent la protection du
patrimoine privé contre les aléas en garantissant une indemnisation en cas de perte, de
détérioration ou une prestation de service. Elles couvrent de même la prise en charge des
conséquences pécuniaires du fait dommageable nécessitant réparation. Elles ont aussi comme
objet le versement du capital ou d'une rente lors de la survenance d'un événement.

Les opérations d'assurance impliquent les relations entre d'une part l'assureur qui est la personne
qui, moyennant le paiement de prime, s'engage à verser à l'assuré ou à un tiers une somme
d'argent, une rente ou de lui fournir une prestation en cas de survenance d'un sinistre, et d'autre
part un ensemble d'assurés qui sont des personnes qui, ayant intérêt à se couvrir d'un risque
déterminé, contractent une assurance à leurs bénéfices personnels ou à ceux d'un tiers convenu.

Par contre, le contrat d'assurance implique ou crée une relation individuelle entre l'assureur et
l'assuré. Il s’agit d’un système dans lequel une personne (assuré) va convenir à une autre personne
(assureur) lequel s’engage à couvrir un risque, que si l’événement prévu dans le contrat survienne,
l’assuré ou le tiers recevra une indemnité.
Historique  Les tous premiers contrats ressemblant au contrat d’assurance, il faut remonter au
14ème siècle. Dans les archives de notaires, on trouve des contrats d’assurance. Il s’agit d’un
contrat par lequel une personne paie une prime en contrepartie de quoi l’assureur promet
de payer une certaine somme d’argent si un évènement décrit au contrat intervient.
L’idée de l’assurance apparaîtra en 1666 après un incendie à Londres où 13000 maisons et
certaines églises auront été brûlées.
Ce n’est qu’en 1750, que la première institution dite « Chambre Générale des Assurances de
Paris » verra le jour pour être interdite par ordonnance de Louis XIV en 1781. Enfin, le Code
Napoléonien de 1804 va parler du Code d’assurances comme un contrat aléatoire. L’assurance vie
fait son apparition et crée une certaine répugnance vis-à-vis des contrats, la volonté divine
considérant ce type de contrat comme immoral.
En 1898, apparaît l’assurance sur les accidents de travail et plus tard l’assurance maritime.
Le 13 juillet 1930, une loi française sur les contrats d’assurance est promulguée. Cette loi va être
accompagnée d’un autre dispositif législatif et réglementaire pour les contrats d’assurance car elle
fait appel à un large public. Et en raison des risques encourus, il faut qu’il y ait un contrôleur, ce
sera l’Etat.
Le 28 novembre 1934, l’assurance est introduite au Maroc par l’arrêté Viziriel. C’est la
reproduction fidèle de la loi française de 1930 ; c’est le début du développement de l’assurance.
Titre 1 : Contrat d’assurance
Les autorités d’assurance sont nombreuses. On trouve les assurances de dommages d’une part, et
les assurances des personnes de l’autre.
La mécanique de l’assurance consiste en le versement d’une prime par l’assuré à un assureur en
contrepartie d’une prestation.
L’opération d’assurance est donc composée de 3 éléments : la prime, le risque et la prestation de
l’assureur.

1- Un risque :

1
C’est un événement qui se situe dans l’avenir, c’est un événement futur et technique, il peut avoir
deux caractères :
- Le risque constant : par exemple un accident de la voiture ou incendie, il peut survenir dans
n’importe quel moment dans l’année.
- Le risque variable : lorsque le risque change dans le vecteur du temps, les chances de réalisation
du risque vont augmenter ou diminuer :
(Ex : le décès => risque progressif)
(Ex : survie => risque régressif : plus les années passent plus l’événement a peu de chance de
survenir)
(Ex : maladie => risque progressif et régressif, perturbé par une variante supplémentaire).
Dans tous ces cas, la prime à payer va dépendre du risque.

2- La prime :

Sur le plan technique, on distingue la prime pure et les changements de prime.


Sur le plan juridique, la prime se présente comme la contre partie de la prestation de l’assureur.
La prime est destinée à permettre à l’assureur de payer les sommes qu’il doit débourser en cas de
réalisation du risque, on parle alors du sinistre 1.
A l’encaissement de la prime, l’assureur doit en affecter une partie à une provision dite « réserve
pour sinistre en cours ».
Une fois le sinistre survenu, l’assureur constitue une 2 ème provision dite « réserve pour sinistre à
payer ».

3- La prestation de l’assureur :
Le particularisme du contrat d’assurance, c’est que la prime doit être payée, contrairement à la
prestation qui elle ne sera qu’une promesse de règlement d’une somme d’argent. Il y a le moment
de la promesse puis le moment subordonné à la réalisation du risque. Et lorsque le risque ne se
réalise pas, il n y a pas de règlement. Autrement dit, on aura une partie qui a déjà payé et une autre
qui ne se contentera que d’une promesse ; c’est là le coté aléatoire du contrat. 2

 Le caractère du contrat d’assurance :


 Synallagmatique : prestation (prime)/ contre prestation.
 Aléatoire : n’a plus la même configuration selon que l’évènement se réalise ou non. Dans
certains cas, l’assureur peut prévoir de n’intervenir qu’en cas de dépassement d’un certain
volume (de dommage par ex), prévu à l’avance avec l’assuré.
 Contrat à titre onéreux : prestation payante : prime
 Contrat successif : exécuté tous les jours de façon continue 3.
 Contrat de bonne foi : fondé sur une relation de confiance (cette bonne foi va se
manifester durant toute la durée du contrat).

Chapitre I : La conclusion du contrat d’assurance

Section 1 : La conclusion initiale

Au plan de la validité, les conditions ne sont pas toutes appréhendées au droit commun :
1
La prime ne permet jamais à elle-même de payer un sinistre.

2
La prestation de l’assureur se présente d’une manière aléatoire, cette prestation se présente comme une
promesse (engagement conditionnel) => exécution => réalisation du sinistre. Si le sinistre ne survient pas on
reste au stade de la promesse et la prime est conservée.
3
Les parties au contrat s’échangent continuellement des obligations.

2
 Consentement : le consentement des parties est bien sur une condition de la validité du
contrat, toutefois les tiers peuvent également être impliqués dans ce contrat (par ex :
accident de la circulation, le piéton est la victime et donc il sera bénéficiaire de la prime
d’assurance).
 La capacité : en ce qui concerne l’assureur, il doit avoir la capacité mais pas seulement en
tant que SA, elle est également tributaire de la capacité dans le code d’assurance et
agrément que l’assureur doit obtenir du ministère des finances 4.
 L’objet : diffère selon les formes de l’assurance (assurance-vie, assurance automobile,
assurance contre l’incendie...)
 La cause : elle est censée être licite.

Au niveau de la forme, le contrat d’assurance doit être écrit, il n’est ni solennelle, ni authentique,
mais c’est un contrat sous seing privé.
Le contrat doit comporter les conditions prévues dans le code des assurances :
- La loi exige par ailleurs que le contrat comporte en caractères apparents, non seulement, les
dispositions générales mais surtout les exclusions.
- Le contrat peut également être conclu en vertu d'un mandat, auquel cas, l'assurance profite à
celui pour le compte duquel il a été conclu.
- S'agissant de sa durée, elle est fixée par la police d'assurance et sauf renouvellement, elle est
d'un an.
- Le risque est décrit mais au cours de l'exécution, les circonstances peuvent entrainer des
changements.

Section 2 : Modification du contrat d’assurance

Elle s’impose quand le risque ou ses éléments changent :


 Aggravation du risque : rend le risque plus probable de se réaliser mais l’importance du
sinistre risque d’être beaucoup plus importante. Il y aura de ce fait augmentation de la prime
initiale. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que l’assureur soit tenu de cette aggravation
et le contrat en sera modifié :
- Aggravation du fait de l’assuré : l’assuré lui-même va introduire un élément
aggravant. La déclaration de l’aggravation doit être faite par l’assuré préalablement,
avant l’introduction du fait aggravant.
- Aggravation non imputable à l’assuré : l’assuré doit envoyer une lettre recommandée à
l’assureur dans les huit jours suivant la constatation de l’aggravation.

 Diminution du risque : peut intervenir en raison des mesures prises par l’assuré et qui ont
modifié l’importance du risque ; ce qui va entraîner la diminution de la prime initiale.

 Disparition du risque : Le contrat est soit résilié soit modifié (ex : vente de la voiture
assurée). La part restante de la prime sera restituée selon le genre de contrat ou la prime sera
transférée pour une nouvelle assurance.

En cas d’aggravation du risque, la non déclaration ou fausse déclaration de la part de l’assuré


conduit à la nullité d’assurance. Sauf si c’est non intentionnel, auquel cas la règle de
proportionnalité sera appliquée c.à.d. que l’assureur sera tenu en proportion de la différence entre
la prime payée et celle qui aurait du l’être si l’assuré avait fait une déclaration exacte et réelle ou
si l’assureur avait déclaré l’aggravation survenue (ex : ex si l’assuré n’a payé que la ½ de la
prime, il n percevra que la ½ de ce qu’il devrait recevoir). 5
4
Homologation par le ministère des finances.
5
On peut parler ici de réticence qui est le fait de taire ce que l’on a obligation de dire et ce qu’autrui a intérêt à
savoir

3
La règle proportionnelle s’applique lorsqu’après le sinistre, la fausse déclaration est découverte
mais qu’elle a été de bonne foi. L’article 31 du code dispose : « L'omission ou la déclaration
inexacte de la part de l'assuré dont la mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la nullité de
l'assurance. » on applique alors la règle proportionnelle, elle signifie que l’indemnité est réduite
en proportion du taux des primes payées par rapport au taux de primes qui auraient été dues si le
risque avait été complètement et exactement déclaré. Ex : un assuré couvre sa propriété contre
l’incendie pour un capital de 1 millions de Dhs et l’assureur lui applique une prime de 100.000
Dhs, le risque se réalise, l’incendie survient mais l’assureur découvre que l’assuré avait fait une
fausse déclaration non intentionnelle à la description du risque en appliquant la prime qui aurait
du être payée, l’assuré aurait eu à payer 200.000 Dhs au lieu de 100.000, il a donc bénéficié de
50% de moins, il n’est pas normal que l’assureur l’indemnise comme s’il avait payé la prime
réelle, comme l’assuré a payé que la moitié de la prime, l’assureur ne supportera que la moitié de
l’indemnité.

Chapitre II : Les effets du contrat d’assurance

Section 1 : Prestation de l’assuré

L’échéance qui déclenche le paiement de la prime se situe au début, à la signature du contrat.


Mais il est des situations ou il n’est pas possible de déterminer la prime à l’avance : les assurances
de groupe, ne peuvent pas donner lieu à une détermination préalable et définitive du montant total
de la prime. Ces assurances couvrent le personnel et la prime est calculée sur la base des salaires.
Or, des fluctuations sont possibles pendant la durée du contrat d'assurance. C'est pour cela que
l'assureur obtiendra une avance et que la prime sera régularisée trimestriellement ou à la fin de
l'année selon le cas.

En cas de non paiement de la prime. L’assureur doit d’abord (art 21) mettre en demeure l’assuré 6.
Le contrat sera ensuite suspendu pour une durée de 20 jours. Si l’assuré n’a toujours pas payé,
l’assureur dispose de 10 jours pour résilier le contrat. 7

Section 2 : La mise en œuvre de la garantie 

L’obligation principale de l’assureur est celle de la garantie, l'assureur donne sa garantie en ce


sens, qu'en contrepartie de la prime, il s'engage à prendre en charge les conséquences du sinistre
selon les conditions du contrat.
La caractéristique de l'engagement de l'assureur sur ce plan réside dans le fait qu'initialement, il ne
porte que sur cette garantie formelle. Celle- ci ne se concrétise et ne débouche sur le paiement que
si le sinistre survient.
En ce qui concerne la mise en œuvre de la garantie elle suppose que le sinistre soit survenu, c.à.d.
que le risque défini au contrat se soit réalisé. Celui ci aura été décrit de façon précise et il faut à ce
propos rappeler que la plupart des risques (incendie, accident de la circulation...) sont l'objet de
conditions générales édictées par le ministère des finances en tant qu'autorité de tutelle. Il faut par
ailleurs, préciser que l'assureur une fois qu'il a reçu la déclaration du sinistre en vérifie le délai
notamment le délai de 5 jours dans lequel elle a été émise sous peine de déchéance. 8

6
Il existe des difficultés en pratique ou la mise en demeure est inopérante pour différentes raisons (changement
de l’adresse de l’assuré...)
7
La détention de l’attestation d’assurance est une présomption du paiement de la prime.
8
L’article 20 du code des assurances. Déclaration du sinistre dans un délai de 5 jours à compter de sa
survenance sous peine de déchéance opposable uniquement dans les rapports entre assureur et assuré.

4
Suivant la nature du contrat l'assureur prend des mesures d'instruction, telle que la nomination
d'un expert et réclame à l'assuré tous les justificatifs du sinistre et de ses conséquences.
L'assureur procède au règlement de celles-ci mais toujours en numéraire.
S'il s'agit d'une assurance de choses, l'indemnité sera versée à l'assuré. Il en est de même pour les
assurances de personnes, elles donneront lieu au paiement au profit de l'assuré et le cas échéant au
bénéficiaire.
S'il s'agit d'une assurance de responsabilité, le paiement sera fait au profit du tiers qui a subi le
dommage qui lui a été causé par l'assuré.
Cela étant, l'action qui dérive du contrat d'assurance, se prescrit par deux ans à compter de la date
de l'événement qui y donne naissance.

Le Code des assurances confère d’office à l’assureur qui a payé l’indemnité mise à sa charge
l’exercice de son recours subrogatoire à l’encontre du véritable responsable de son dommage et de
l’assureur de ce dernier. Cette possibilité de recours jouera d’ailleurs un rôle dans la détermination
de la prime puisque dans certains cas l’assureur pourra récupérer tout ou partie de l’indemnité
versée du fait du sinistre (subrogation partielle ou totale).

Section 3 : La durée du contrat

La durée est généralement définie pour une période d’une année, et doit être expressément
mentionnée dans le contrat.

Selon l’article 6 du code des assurances : « Lorsque la durée du contrat est supérieure à un 1


an, elle doit être rédigée en caractères très apparents et rappelée également en caractères
très apparents par une mention figurant au-dessus de la signature du souscripteur. »

Section 4 : Extinction du contrat d’assurance 

Le contrat d’assurance s’éteint selon les conditions générales prévues dans le code d’assurance et
les conditions spéciales prévues autrement :
- Dans le cas du non paiement de la prime (en respectant les délais et formalités prévues dans le
code)
- Disparition du risque.
- Résiliation demandée par l’assuré moyennant un préavis.
- Fausse déclaration intentionnelle.
- Usage non convenu au coût.
- La réquisition met fin au contrat d’assurance.

Section 5 : Contentieux relatif au contrat d’assurance

Toutes les actions dérivantes du contrat d’assurance se prescrivent dans deux ans à compter de
l’événement qui lui a donné naissance.
Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le délai de la
prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l'assuré ou
a été indemnisé par ce dernier. (Article 36)

Elle est interrompue par la désignation d'experts à la suite d'un sinistre ou par toutes
causes ordinaires d'interruption de la prescription conformément aux règles de droit
commun, et notamment par l'envoi d'une lettre recommandée avec accusé de réception
adressée par l'assureur à l'assuré en ce qui concerne l'action en paiement de la prime et
par l'assuré à l'assureur en ce qui concerne le règlement de l'indemnité. (Article 38)

5
Lorsqu’une cause de prescription intervient dans les deux ans, le délai de prescription commence
le jour ou la prescription est interrompue et un nouveau délai de prescription commence à courir.

Section 6 : Les effets à l’égard des tiers

Lorsqu’on parle de tiers, on doit distinguer les tiers d’accidents de circulation et les tiers
bénéficiaires dans le cadre d’une SPA.
Comment se traduit la situation du tiers par rapport au contrat d’assurance ?
Le tiers est dans toutes les situations un tiers créancier, mais de qui ?
Il est dans l’assurance de responsabilité, créancier du responsable.
Tiers créancier: ex: accident de circulation
La victime a un droit direct envers l'assureur.
Avocats/ médecins qui assurent leur responsabilité civile.
 Tiers débiteur: le principe est qu'un contrat ne peut pas obliger un tiers, il ne peut le rendre
débiteur et pourtant dans certains contrats d'assurance " assurance de responsabilité
civile", il y a moyen de rendre un tiers débiteur.
Ex: incendie provoquée par une personne (auteur= débiteur délictuel)
L’assureur= débiteur contractuel.
Le tiers ne peut pas en principe être débiteur à l'occasion d'un contrat auquel il n'a pas été
partie. Pourtant dans certaines formes d'assurance notamment de choses, le mécanisme de la
subrogation aboutit à cette situation. Tel est l'exemple de l'assuré dont la maison couverte par une
garantie incendie est détruite par un tiers connu, l'assuré a alors, deux débiteurs l'un contractuel en
vertu du contrat d'assurance et il s'agit de l'assureur. L'autre à savoir l'auteur, est le débiteur
délictuel.
L'assureur paie l'assuré, se subroge à lui et se retourne contre l'auteur de l'incendie. Celui ci est
donc devenu débiteur à l'occasion du contrat d'assurance et par le fait de la subrogation.
Si l'auteur est partiellement insolvable, et que son actif ne permet pas le remboursement
intégral, l'assureur ne sera que partiellement remboursé.
Si le dommage est supérieur au montant de la garantie, l'assureur n'est tenu qu'à
concurrence de ce montant et pour le surplus, l'assuré doit s'adresser directement au tiers auteur de
l'incendie. Si ce dernier n'est pas suffisamment solvable pour faire face aux deux rémunérations
c.à.d. celle de l'assureur et celle de l'assuré, il y aura une répartition de prorata entre assureur et
auteur. En d'autres termes, il n'y a pas de priorité de l'un par rapport à l'autre.
La subrogation peut être de plein droit au profit de celui qui paye parce qu’il est tenu de le faire,
on peut être tenus avec d’autres personnes c’est le cas des codébiteurs solidaires tenus avec
d’autres c’est le cas de la caution.
La subrogation est de plein droit au profit de celui qui paye parce qu’il avait intérêt à le faire  :
c’est le cas de celui qui a prêté son bien pour être donné en gage et c’est également le cas du
créancier hypothécaire d’un rang inférieur qui désintéresse le créancier privilégié titulaire d’une
hypothèque d’un rang supérieur et qui est sur le point de vendre le bien, alors que le prix de la
vente risque de ne pas être suffisant pour désintéresser les deux.
La subrogation est de plein droit au profit de celui qui paye la dette parce qu’elle est connexe avec
la dette d’autrui.

Titre 2 : Les formes d’assurances


Les formes d’assurances se sont développées et diversifiées, quelques statistiques de la croissance
de projets d’assurances :

6
En 2009  6% - En 2008  7% -En 2007  20% 9
L’activité d'assurance couvre plusieurs domaines qu'on appelle branches mais que l'on regroupe
en deux catégories, à savoir :
 L’assurance de dommages
 L’assurance de personnes

Partie I- Assurances de dommage :

Régies par les dispositions des articles 39 à 50.


On définit l'assurance du dommage comme celle qui couvre les biens. On l'appelle un contrat
d'indemnité, c.à.d. que l'indemnité due par l'assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le montant de
la valeur de la chose assurée au moment du sinistre.

On distingue les assurances de chose ou l’assuré est lui-même bénéficiaire (vol- incendie...), et
l’assurance de responsabilité ou les tiers sont bénéficiaires.

L'assurance de chose a pour propriété essentielle de réparer le dommage subi sans aucune
possibilité d'enrichissement. Il s'agit du principe indemnitaire que l'on retrouve également en
matière d'assurance de responsabilité. Il faut réparer le dommage, tout le dommage mais rien que
le dommage. Ce principe a un effet moralisateur et permet d'écarter la spéculation.
Les assurances de choses sont illustrées par l'assurance contre l'incendie, le vol, détournement, la
grêle, la mortalité des bétails, le crédit etc.

Les assurances de responsabilité sont illustrées par l'assurance contre les accidents de la
circulation, la responsabilité civile et professionnelle, les accidents du travail etc.
Ces deux formes d'assurance peuvent parfois se combiner. Il en est ainsi lorsque par ex, le
propriétaire d'un véhicule l'assure contre les dommages causés aux tiers c.à.d. en responsabilité et
en même temps contre le vol, l'incendie, le bris de glace...
L'art 40 du code dispose que toute personne ayant intérêt à la conservation d'une chose peut la
faire assurer, et tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation d'un risque peut faire l'objet d'une
assurance.
Cela rappelle le cas dans lequel un créancier hypothécaire par ex, craignant que le bien
hypothéqué ne prenne feu, l'assure au lieu et place du propriétaire débiteur récalcitrant.
Enfin, un autre principe régit l'assurance des choses à savoir, celui de l'application de la règle
proportionnelle. En effet, l'assuré doit déclarer la valeur réelle de la chose, de sorte que l'art 43
dispose que « s'il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du
sinistre la somme garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédant et supporte une part proportionnelle du dommage sauf convention contraire ». Le code
confirme à l'art 47 le bénéfice de la subrogation qui est consentie à l'assureur après paiement de
l'indemnité et ce en application de l'art 47.

Chapitre I - Assurance de choses : l’assurance incendie

Régie par les dispositions des articles 51 à 56 10.

9
Ensemble des primes dans le marché a atteint 22 milliards de Dhs, Au Maroc, les données de l'assurance sont
marquées par une prédominance des branches d'assurance de dommage telle que: l'assurance automobile du fait
de son caractère obligatoire. Les assurances du dommage occupent une place très importante dans la statistique
relative au marché d'assurance. Il s'agit d'un phénomène que la branche d'assurance de personne n'a pas encore
réussi à renverser.
10
Ces articles sont quasiment la reproduction des articles 41 et S. de l’arrêté viziriel de 1934.

7
L’assurance incendie est une branche qui se caractérise par le fait qu’elle n’est pas obligatoire,
elle n’est obligatoire que pour les grandes industries. Il faut stipuler dans le contrat la délégation
des indemnités d’assurances aux bénéficiaires auquel cas il y aura donc stipulation pour autrui.

Section 1 : Données juridiques 

Prévues par les articles 51 et S.


Ce sont ces articles qui régissent cette forme d'assurance et disposent de la procédure à suivre
pour l'indemnisation. Chaque compagnie d’assurance établit des conditions générales types mais
ses conditions sont édictées par les pouvoirs publics afin que l’assurance s’adresse à une large
tranche de la population.
Le problème essentiel dans cette branche est celui de la définition que le code ne donne pas de
façon précise.
Les dommages qui résultent de la chaleur :
 Conflagration : Apparition du feu (explosion)
 Embrasement : Feu se répand
 Simple combustion : Feu se consume de l’intérieur.
Le juge va désigner un expert qui va préciser si cet évènement constitue ou non un feu éprouvé
par la garantie.
Certains incendies peuvent être plus ou moins graves (les accidents ménagers n’entrent pas dans
la garantie). Il y a des accidents qui peuvent dégénérer en incendie, on parle là de causes
d’incendies (ex : accident électrique).
Dans l’incendie, il y a les dégâts du feu ; mais il peut également y avoir vol. Les choses volées
sont assurées par le contrat sauf stipulation contraire.

Section 2 : Données jurisprudentielles

Très peu de conflits naissent de ce contrat d’assurance, ceci s’explique par le fait que le dispositif
mis par le code est efficace.

Section 3 : La réparation (article 52)

 Règle proportionnelle
 Système indemnitaire avec les caractéristiques propres à l’indemnisation
 Présentation obligatoire de l’état des pertes par l’assuré : il s’agit d’une liste de choses,
endommagées, volées ou perdues pendant le sauvetage.
 Examen de l’état des pertes par l’assureur
 Nomination de 1’expert par l’assureur après 3 mois (fin de l’expertise 3mois après).
 Impossibilité pour l’assuré d’aller en justice pendant 6 mois après la remise de l’état des
pertes
 Possibilité pour l’assuré de nommer un expert également
 Pour l’évaluation du montant de la perte, l’assuré doit apporter les factures
Lorsqu’on assure la maison, déclaration de tous les objets. Le problème survient lorsque
les produits sont nouveaux et donc non déclarés. Si le mobilier dépasse le montant
d’assurance, l’assuré est en sous déclaration.
L’expert devra évaluer la valeur des choses.
Dans le calcul des pertes, on va tenir compte de la franchise (c’est la somme minimale
qui reste à la charge de l’assuré). L’assureur intervient lorsque le montant est dépassé.
 Il n’y a pas de contentieux d’assureur contre l’incendie. Il n’y aura subrogation que dans
le cas où l’incendie est déclenché par un tiers. En droit romain, le subrogeant passe avant

8
le subrogé contrairement au droit civil qui met en valeur les règles d’égalité entre
subrogeant et subrogé.
L’assurance incendie n’est pas la seule branche d’assurance des choses car le code prévoit
également d’autres branches telles que les assurances contre la grêle ou encore contre la mortalité
du bétail.
Dans le cadre des mesures prises récemment par les pouvoirs publics en matière agricole,
l’assurance contre la grêle bénéficie d’une subvention permettant de faire bénéficier l’agriculteur
qui contracte cette assurance d’une réduction allant jusqu’à 50% du montant de la prime, laquelle
réduction est prise en charge par l’Etat.
C’est une mutuelle d’assurance (MAMDA) qui opère dans ce domaine.

Chapitre 2 - Assurance de responsabilité : Assurance automobile

A titre d’observation générale, il y a lieu de rappeler qu’en matière d’assurance de responsabilité


l’assureur n’est tenu que si une réclamation amiable ou judiciaire est faite par la victime.
Sur le plan procédural et en dehors des cas dans lesquels la victime a une action directe contre
l’assureur, la victime s’adresse à l’auteur par une action e réparation et ce dernier appelle en cause
son assureur, il demande ainsi que ce dernier lui soit substitué en cas de condamnation.
Dès lors, si le tribunal retient la responsabilité de l’assuré, il le condamne au paiement, et si les
conditions de garantie et de mise en œuvre de celle-ci sont réunies, il ordonne la substitution de
l’assureur.
Egalement, sur la plan procédural, l’assureur préfère avoir la direction du procès, ce la explique
par le fait que c’est à lui qu’incombera le paiement et qu’il a tout intérêt à assurer sa défense.
D’ailleurs, les assureurs proposent même dans ce domaine une garantie supplémentaire appelée
« garantie défense et recours », celle-ci consiste pour l’assureur à désigner un avocat dont il prend
l’honoraire en charge et qui défendra l’assuré.
Cette défense peut porter sur l’aspect pénal ou l’aspect civil ou les deux.
Dans le même ordre d’idées, les dépenses qui sont exposées par l’assuré dans une action de
responsabilité sont à la charge de l’assureur.
En revanche l’assuré n’a pas le droit de reconnaître sa responsabilité et ni de conclure un
arrangement quelconque sans l’accord de l’assureur, ce qui signifie qu’il ne peut engager ce
dernier.
Enfin, pour protéger la victime, l’assureur ne peut payer d’indemnités qu’à celle-ci, s’il versait la
réparation à son assuré à charge pour ce dernier de la payer à la victime, cette réparation risque de
ne pas parvenir à la victime et d’être appréhendée par les créanciers de l’assuré ou être conservé
simplement par ce dernier.

Section I : Les données juridiques 

Para 1 : L’obligation d’assurance

Assurance instituée en 1941 et confirmée par le Dahir de 1969, Art 120 à 132 du code.
L’historique de l’assurance automobile est remarquable à plusieurs points de vue, dès 1909, il y a
eu la conclusion de la convention de Paris sur la circulation automobile, elle va aborder les
problèmes de couverture.
Le Maroc va adhérer à cette convention dans les années 40, plus spécialement avec l’arrêté sur les
véhicules terrestres à moteurs du 6 octobre 1941, il faudra attendre plusieurs années pour que
l’obligation d’assurance automobile ne soit instituée en France (29 février 1958).

Mais le fait que l’assurance automobile n’était pas obligatoire ne voulait pas dire qu’on ne pouvait
pas s’assurer : 95% des propriétaires de véhicules terrestres à moteurs étaient déjà assurés.

9
Dans d’autres pays comme la Suisse, l’obligation d’assurance a été instituée en 1914, au
Danemark en 1918, en Grande Bretagne en 1930, Allemagne en 1939, Egypte en 1955, Belgique
en 1962.
Dans ces pays on constate que y en a ceux qui on été d’une certaine sévérité, d’autres pays qui ont
adopté l’assurance automobile seulement pour régulariser la situation.
Au Maroc, à partir de l’indépendance, de nouveaux textes vont être adoptés, qui sont le reflet de
l’exigence du temps. En 1963, un Dahir va être promulgué le 20 octobre 1969, un Dahir de 15
articles mais qui va reprendre les grandes lignes de l’arrêté.
Cela va s’étendre jusqu’à la promulgation du Code en 2002.

Para 2 : L’étendue de cette obligation

Prévue par les articles 120 et S.


Les personnes assujettis à cette obligation : le propriétaire du véhicule – le conducteur autorisé –
un souscripteur – certains dans lequel le propriétaire confie sa voiture à un garagiste par ex, ce
dernier est contraint d’avoir sa propre assurance.
Cette obligation s’étend pour les véhicules terrestres à moteur non reliés à une voie ferrée et pas
utilisé à usage domestique.

On garantie par cette assurance tous les dommages causés à des tiers, cela nous amène à
rechercher les tiers, pour pouvoir les identifier il faut agir par élimination, les salariés et préposés
transportés par leur employeur pour besoin de service sont exclus des bénéfices de l’assurance :
en cas d’accident, ils ne peuvent pas cumuler juridiquement l’indemnité pour accident de travail
et en même temps pour accident de circulation, si le salarié est avec son employeur en dehors des
heures de travail et un accident survient le salarié récupère la qualité de tiers et en conséquent il
bénéficie de la prime.
Le problème c’était posé pour une personne morale, et si le véhicule appartient à cette dernière :
par le exemple : le Directeur général qui utilise le véhicule appartenant à la société n’est pas
considéré un tiers parce qu’il est le représentant légal de la société, il devient cependant un
conducteur autorisé et donc il ne bénéficie pas de l’assurance.

Personnes exclues (Art 124) :


- Le conducteur lorsque la voiture appartient à une personne morale
- Les salariés et préposés de l’assuré.

Les dégâts causés par le propriétaire du véhicule ne sont pas recouvrés, autrement dit
l’intervention d’un tiers dans la réalisation du dommage est une condition sine qua non.
 Assurance de responsabilité : se tourne vers les tiers
 Assurance de choses : se tourne vers l’assuré

Lorsque la personne est assurée tous risques, l’assureur rembourse les dégâts et va à l’encontre de
l’auteur du dommage, donc de son assureur pour se faire rembourser.

 Etendue territoriale : L’assurance des choses et des responsabilités couvre le territoire du


pays uniquement.

Para 3 : Modes de contrôle et du respect de l’obligation de l’assurance

Si l’assurance n’est pas contrôlée, il est fort probable qu’elle ne soit pas respectée. Sur le plan
du contrôle, l’obligation d’assurance est matérialisée par l’attestation d’assurance. Ce
document a une forme précise.

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L’assurance automobile comporte une présomption de paiement de prime détention de
l’attestation.
Pour les sanctions, on distingue entre :
 Défaut de présentation de l’attestation (Art 130)
 Défaut d’assurance (absence de l’assurance)

Le défaut d’assurance est le plus grave et condamné de l’emprisonnement de 1 à 6 mois et


d’une amende de 1200 à 6000 Dhs ou l’une de ces deux peines.
L’article 131 du code a introduit une sanction nouvelle : « ... toute personne qui refusera, en
cas de suspension ou de résiliation du contrat d’assurance, de restituer à l’assureur le
document faisant présumer que l’obligation d’assurance a été satisfaite... »

L’assureur dans ce cas peut déposer une plainte pénale, mais l’application ne va pas être
satisfaisante, la longueur de la procédure, expiration du contrat d’assurance...
En conclusion, les données juridiques sont nombreuses mais ne sont pas toutes là pour
réparer les dommages.

Section II- Données institutionnelles

Sont au nombre de 2 : le bureau central marocain et le fond de garantie automobile.

Para 1 : Bureau central marocain

Ce bureau se présente comme une association qui a été créée au Maroc le 20 février 1969, il
remplit deux fonctions, il en même temps émetteur et un bureau gestionnaire, la convention
internationale de Londres à laquelle il a adhéré lui permet d’émettre les cartes d’assurance
internationales dites cartes vertes, celle-ci permet l’extension du territoire de l’assurance, car
celui-ci est limité au Maroc, mais l’extension permet de rendre la police d’assurance
applicable à tous les pays figurants sur la carte. Ainsi, l’assuré au Maroc bénéficie dans ces
pays de la même garantie que s’il avait contracté l’assurance dans l’un de ces pays, à titre de
référence en 2009, le BCM a émis 68 412 cartes pour un montant total encaissé de presque 3
millions de Dhs. Il faut noter que la progression en 2009 était de 13%.
A coté de sa fonction du bureau émetteur, le BCM remplit celle de bureau gestionnaire. C’est
cette fonction que le bureau central étranger qui a émis une carte verte au profit de voyageurs
vers le Maroc remplit et ce à l’occasion de l’accident qui surviendrait au Maroc, en effet le
BCM va gérer le dossier de l’accident survenu au Maroc causé par un véhicule immatriculé à
l’étranger bénéficiant d’une carte verte.
A la suite de cet accident dont la victime est au Maroc, celle-ci peut avoir recours au BCM,
lequel désigne une compagnie d’assurance ou un intermédiaire ou un organisme de gestion
dont la mission sera de représenter l’assureur étranger dans la procédure d’indemnisation.
Une fois celle-ci ordonnée par un jugement exécutoire, l’assureur gestionnaire au Maroc
demande le règlement à son homologue étranger et verse l’indemnité à la victime.
En général, la plupart des compagnies d’assurance ont des correspondants au Maroc, et
certaines ont même des filiales (ex : Zurich assurance).
En sens inverse, les compagnies d’assurances marocaines ont également des liens à l’étranger
qui leur permettent de faire gérer par leur correspondant de dossiers d’accidents lesquels
finalement donnent lieu à la procédure d’indemnisation.
Le BCM a pu en 2009 faire indemniser et transférer près de 47 Millions de Dhs à l’étranger
aux victimes et les victimes marocaines ont pu par ce mécanisme recevoir environ 5 millions
en provenance notamment d’Espagne, d’Italie et de France.

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Le BCM d’ailleurs gère directement un bon nombre de dossiers et à titre d’exemple en 2009,
il a ouvert 5650 dont il a conservé 774 et le reste a été confié à des sociétés d’assurances ou à
autres organes gestionnaires.

Para 2: Fond de garantie automobile

1- Domaine d’application :
Il s’agit d’un organisme créé par un texte de 1955 pour pouvoir répondre aux besoins
d’indemnités des victimes (Art 153 et S. du FGA). Cet organisme est doté de la personnalité
morale ; il a pou but d’assurer la réparation totale ou partielle des dommages corporels causés
par un véhicule terrestre à moteur dans le cas où l’auteur serait non assuré, inconnu ou
insolvable. L’art 134 énumère les personnes qui en sont exclues.

2- Financement du FGA :
Le FGA est financé par des prélèvements effectués sur les primes d’assurances et sur les
propriétaires des véhicules non assurés. En effet, si une personne est arrêtée au volant de son
véhicule non assuré, elle devra non seulement payer une amende au Trésor public mais elle
sera également dans l’obligation de s’acquitter d’une autre amende du même montant que la
première qui sera elle, versée au FGA.

3- Situation du FGA face aux tribunaux :


Le FDG étant destiné à dédommager certaines victimes des accidents de circulation ds les
conditions prévues par la loi, il a ainsi à sa charge une indemnisation qui doit résulter d'une
décision judiciaire exécutoire ou d'une transaction. S’agissant des accidents de la circulation
obéissent au barème du dahir portant loi du 2 oct. 1994. Les articles 140 et suivants prévoient
un dispositif précis concernant le recours au FDG.
Tout d'abord, le texte a introduit une mesure intéressante et utile au processus
d'indemnisation. Ainsi, une copie du PV doit être transmise au FDG par la police ou la
gendarmerie dans le mois qui suit sa clôture lorsqu'il s'agit d'un accident corporel causé par un
auteur inconnu ou non assuré. D'ailleurs il faut préciser que seuls les accidents corporels sont
indemnisés.
– Tout d'abord, la victime ou ses ayants droit lorsque le responsable de l'accident est
inconnu, doivent s'adresser au FDG ds les 3 ans à compter de la date de l'accident.
– Dans tous les autres cas, le délai est d'un an à compter soit de la date du jugement
définitif, soit de la transaction.
– Enfin les victimes ou leurs ayants droit doivent dans un délai de 5 ans à compter de la
date de l'accident.
1. soit avoir réalisé un accord avec le Fonds ou avoir exercé contre celui-ci une action en
justice si le responsable est inconnu
2. soit avoir conclu une transaction avec le responsable ou avoir intenté contre lui une
action s'il est connu. Le code exige la réunion de certaines conditions pour pouvoir à titre
supplémentaire mais primordiale bénéficier du Fonds. ainsi, la demande faite par lettre
recommandée ou par extra judiciaire doit faire parvenir à la compagnie les justificatifs
suivants:
Que la victime est marocaine ou résidant au Maroc ou ressortissante d'un état ayant ac le
Maroc une convention de réciprocité.
• La victime ou ses ayants droit n'ont aucune possibilité d'être indemnisés
• la preuve que le responsable n'a pu être identifié ou est non assuré ou est non solvable.
La place du FDG sur le plan judiciaire est particulière:

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Exemple : Auteur de l’accident inconnu. La victime fait « l’appel en cause » à la compagnie
d’assurance. Supposons que cette dernière invoque la nullité du contrat pour X raison (ex :
prime non payée. On fera appel au FGA car si ce que la compagnie d’assurance avance est
vrai  Le FGA devra payer.
Le tribunal a alors 2 options :
 Rejeter les arguments de la compagnie d’assurance et l’obliger à payer.
 Dans le cas contraire, le tribunal va dire qu’ « il prend acte de
l’intervention du FGA ». Ce qui rend particulier la position du FGA,
c’est que bien que le FGA ne soit pas partie, il peut faire appel.

Para 3 : La réparation des dommages causés par les accidents de circulation

Le dommage peut être matériel, corporel ou moral.

1. Dégât matériel :
La convention d’indemnisation directe (CID) est à l’origine du contrat à l’amiable qui est un
formulaire rempli par les 2 antagonistes. Chacun donne à son assureur l’exemplaire du
constat. En revanche lorsque la personne n’est pas responsable, l’assureur avance les
indemnités pour elle.

2. Dommage corporel :
Couvre l’homicide involontaire.

L’évolution de la répartition

En 1970 : grande bataille entre les compagnies d’assurance et la justice.


En 1978 : mise en place d’un barème pour établir le montant de l’indemnité.
En 1984 : barème des indemnités devenu obligatoire

Ce barème va prendre en considération le où l’accident est mortel et celui où l’accident cause


des blessures.

Accident causant des blessures : Ici la réparation passe une évaluation du préjudice. On
distingue ici l’incapacité partielle permanente (IPP) de l’incapacité totale temporaire (ITT).
Si l’on considère une personne saine et sauve, sa capacité est de 100%. L’accident de
circulation fait qu’elle a des séquelles plus ou moins graves. 1 barème des incapacités, entré
en vigueur en 1985, va établir le pourcentage correspondant à chaque séquelle.
Exemple : Accident : séquelles estimées à 20% des capacités de la personne  (20% du
revenu annuel * un nombre d’années établi selon un barème) + D’autres indemnités (par ex :
préjudice d’agrément).
Supposons que cette même personne qui n’a plus que 80% de ses capacités est victime d’un
autre accident qui lui fait perdre donc 10% de ses capacités actuelles  8% (10% de 80%) ;
c’est ce qu’on appelle la règle de Balthazar. Cette règle permet d’appliquer des taux
d’incapacités sur le nouveau pourcentage.

Accident mortel : Avant tout proche de la victime quel qu’il soit pouvait être indemnisé.
Aujourd’hui, le préjudice moral reste calculé sur la base du revenu professionnel. Le préjudice
moral quant à lui a connu la suppression de certaines victimes, à savoir les collatéraux par
exemple ; de plus la somme perçue est dérisoire.

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Les victimes d’accidents de la circulation doivent d’abord passer par une tentative de
conciliation amiable sauf si une action pénale a déjà été enclenchée. Dans le cas contraire ce
n’est qu’après l’échec de la tentative de conciliation que la procédure judiciaire pourra être
ouverte.
Dans le cas ou il n’y a pas de poursuite pénale ou dans le cas de l’acquittement du prévenu, la
victime a la possibilité d’enclencher une action en réparation sur la base de l’article 88 du
DOC.

Partie II- Les assurances de personnes :

Dans cette assurance on parle de tout ce qui peut porter atteinte à l’intégrité corporelle (décès,
maladie...). L’objet de l’assurance est la personne.
Il existe plusieurs catégories d’assurances de personnes :
 Assurance vie/décès : assurance grande branche
 Assurance groupe : collective
 Assurance populaire : assurance vie + simplifiée, - formalisée, petit capital.
 Assurance nuptialité et natalité : très peu pratiquées

Chapitre I- Assurance sur la vie

Est une opération de capitalisation et d’épargne.


Il y a un certain nombre de règles qui commandent cette assurance.
Elle a un caractère conventionnel dans la mesure où les parties choisissent les choses à assurer
et le montant de la prime.
- Il y a l'assurance vie « grande branche »
Peut être une assurance contre la vie ou contre le décès et en général les 2 sont jumelées.
C.à.d. que l'assuré convient avec l'assureur d'un capital qui sera versé au tiers bénéficiaire à
son décès ou à lui même en cas de survie.
La caractéristique principale de l'assurance vie est que l'assureur ne peut pas contraindre
l'assuré au paiement de la prime. Cela reflète l'originalité de cette forme d'assurance.
Le contrat d'assurance vie remplit désormais un rôle économique après avoir eu un rôle social.
Il sert comme moyen de facilité de crédit. De plus en plus, les organismes de crédit exigent de
l'emprunteur de contracter une assurance vie et de désigner l'organisme comme bénéficiaire.

Section 1- les conditions de validité:

Le contrat d'assurance vie doit être constaté par écrit à peine de nullité.
L'assurance vie peut être contractée par la personne elle même ou par un tiers. C.à.d. qu'elle
est contractée sur la tête d'un tiers, sous réserve cependant qu'il y ait consentement par écrit
avec indication de la somme assurée.
Néanmoins, l'article 69 interdit de contracter une assurance en cas de décès sur la tête d'un
mineur âgé de moins de 12 ans ou d'un interdit. Une telle assurance est nulle.
Les autres conditions de validité sont prévues à l'article 171 du code à savoir: la désignation
du bénéficiaire, l'événement ou le terme dont dépend l'exigibilité, les conditions des achats et
des avances etc. ... Y compris le capital ou la rente et le montant de la prime.

Section 2- la désignation du bénéficiaire:


L’opération d'assurance vie, rappelons le se présente comme SPA avec l'assureur qui est le
promettant, l'assuré qui est le stipulant et le tiers qui bénéficie du capital assuré.

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La force du droit direct du tiers s'explique par le fait que le capital provient du patrimoine du
promettant et non de celui du stipulant. C'est pour cela que le tiers est à l'abri de toute
réclamation des héritiers et des créanciers de la succession.
La caractéristique de l'assurance vie est que la stipulation peut être faite au profit d'enfants nés
ou à naître. D'ailleurs il n'est pas nécessaire d'indiquer les noms.
Il arrive également que le contrat soit fait au profit du conjoint sans indication de nom .Dans
ce cas le contrat profite à la personne qu'il épouse même après la date du contrat. Et en cas de
pluralité de mariages, le profit de cette stipulation appartient aux conjoints survivants.
Dans le cas où il n'y a pas désignation de bénéficiaire ou lorsque celui ci n'a pas accepté la
désignation, le souscripteur conserve le droit de désigner un bénéficiaire ou de substituer un
bénéficiaire à un autre.
Il faut rappeler que l'acceptation de la stipulation rend celle- ci irrévocable par le stipulant.
C'est pour cela que la révocation n'est possible qu'avant l'acceptation et que l'article 76 vise la
transmission de ce droit aux héritiers mais prévoit également que le tiers bénéficiaire sera
informé de la stipulation après le décès et aura un délai de 90 jours pour déclarer s'il accepte
la stipulation.
Lorsqu'aucun tiers bénéficiaire n'est désigné, le capital ou la rente sont versés à la succession
du contractant. Il en est de même lorsque l'assurance a été conclue avec désignation d'un
bénéficiaire qui n'existe plus au décès de l’assuré.
Rappelons le problème lié à la dissolution du lien de mariage entre le conjoint et le stipulant
lorsque le premier a déclaré à cet effet, la stipulation.
En fait, si l'article 83 permet aux conjoints de contracter une assurance réciproque sur la tête
de chacun d'eux, Il y a pour mettre fin au bénéfice de la stipulation que la possibilité de mettre
fin au contrat d'assurance lui même au vivant du stipulant.
Cela étant, le contrat d'assurance peut non seulement être donné en garantie mais il peut faire
l'objet d'un rachat, auquel cas la valeur de rachat est déterminée par un règlement général de
l'assureur approuvé par l'autorité de tutelle. Les conditions d'ailleurs sont prévues au contrat.
Enfin, lorsque le contrat d'assurance porte sur le décès sans condition de survie, le défaut de
paiement de la prime ne peut réduire ni le capital ni la rente à condition que l'assuré ait payé
au moins 3 ans de primes.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que là également la bonne foi est importante car la
réticence ou la fausse déclaration de l'assuré aura pour conséquence la réduction du capital
convenu.
– En dehors de l'assurance vie grande branche une autre forme est constituée par les
assurances populaires qui sont des assurances à prime périodique et à montant limité sans
examen médical obligatoire. C'est une forme, comme son nom l'indique, qui s'adresse au
public à large échelle mais qui n'a pas en pratique au Maroc une place importante.

Chapitre 2 - Assurance de groupes : (Art 103 et S.)

Il s’agit là d’une assurance contractée par une entreprise ou par un chef d’entreprise et qui va
faire adhérer 1 ensemble de personnes qui travaillent au sein de cette même entreprise.
Le chef d'entreprise fait adhérer son personnel à la couverture des risques concernant la vie,
l'intégrité physique, la maladie, la maternité, les risques d'incapacité ou d'invalidité.
L'adhésion se fait par bulletin destiné à informer la compagnie. D'ailleurs le souscripteur est
tenu de remettre à l'adhérent une notice qui définit les modalités et formalités à accomplir en
cas de sinistre.
Vis à vis de la compagnie, le contrat est conclu avec l'employeur.

Section I : Définition

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A- Caractéristiques

 Contrat conclu par 1 souscripteur (personne morale ou physique) qui le souscrit pour
d’autres et non pour lui-même. Il ne s’agit pas ici d’une stipulation pour autrui mais d’un
contrat cadre qui se traduit par des bulletins d’adhésion qui seront remplis par les adhérents,
autrement dit, les employés.
 Paiement d’une prime versée par l’employeur
 Eventuellement, un prélèvement par les salariés.
 Couverture des risques contre la maladie/ les accidents/ les frais médicaux,
pharmaceutiques et hospitaliers.
 S’applique à toute personne faisant partie de l’entreprise

B- Régime

Il s’agit d’une assurance de personnes qui donne donc lieu à une prime calculée sur le salaire
de la personne. Généralement on paie par trimestre au terme duquel l’assureur affecte un
pourcentage à la liste des salariés et effectue si besoin les réajustements nécessaires.

C- Règles de paiement

On se retrouve dans le régime des frais médicaux, c’est le régime indemnitaire.


Cette assemblée a pris aujourd’hui une forme obligatoire : L’assurance maladie est
obligatoire. Toutes les entreprises doivent assurer leurs salariés contre le risque de maladie ou
d’accidents.

Section II-Les effets du contrat.

Le contrat d'assurance de groupe bénéficie aux adhérents mais c'est l'employeur qui doit
acquitter la prime.
L'adhérent a la possibilité de résilier son adhésion surtout si des modifications surviennent sur
lesquelles il n'est pas d'accord. Par contre et c'est important, l'adhérent n'a pas cette faculté
lorsque le contrat de travail rend obligatoire l'adhésion au contrat.
Moyennant l'adhésion, l'adhérent bénéficie ainsi de la prise en charge des frais
pharmaceutiques et médicaux mais aussi des prestations liées à la maternité et les rentes en
cas d'invalidité ainsi qu'un capital décès. Il faut distinguer cette forme d'assurance de celle des
accidents de travail.

Partie 3 : Les entreprises d’assurance


Quand on parle des entreprises d’assurance, on parle d’assurance et de réassurance, l’une est
indispensable à l’autre, on ne peut pas imaginer l’assurance sans la réassurance et vice versa.

Section I : Les entreprises de réassurance

Chaque compagnie d'assurance est tenue de par la loi de conclure des traités de réassurance.
En d'autres termes elle cède aux conditions de ce traité à la société de réassurance un
pourcentage des risques assurés (selon les branches) moyennant un pourcentage des primes.
Cela signifie que la compagnie d'assurance ne gardera en définitive à sa charge qu'une partie

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du risque et ne supportera qu'une partie de l'indemnité ou la somme versées à l'assuré, et le
surplus sera pris en charge par le réassureur.
Cela ne veut pas dire que l'assuré et de manière générale, le prétendant à l'indemnité, doit
s'adresser au réassureur. En effet l'art 4 du code dispose clairement dans tous les cas où
l'assureur se réassure contre les risques qu'il a assuré il reste seul responsable vis à vis de
l'assuré.
La compagnie d'assurance fait ses comptes avec le réassureur, lesquels ne vont intervenir que
lorsqu' est dépassé le montant prévu par le traité à la charge du réassureur.
Au Maroc, la société centrale de réassurance SCR exerce pratiquement seule la réassurance, et
les compagnies sont obligée de lui céder 10% des risques et des primes ce qu'on appelle la
cession légale qui est destinée à disparaître en 2012 pour permettre aux assureurs de s'adresser
pour la totalité de la couverture aux réassureurs de leur choix. Cela ne veut pas dire que la
SCR ne couvre que 10% des risques, car les compagnies d'assurance peuvent également lui
céder tout le risque moins la part qu'elles veulent garder si les conditions leur conviennent
mais souvent elles vont s'adresser au marché international;

Section II : Les SA commerciales

Le capital minimum est de 50 millions de Dhs et toutes les actions sont nominatives.
- Ce qui est important, la compagnie est soumise obligatoirement à un agrément,
l’agrément est délivré par le ministère des finances, direction d’assurance et de
prévoyance sociale après avis du comité consultatif du comité d’assurance.
La DAPS est en pleine mutation et une loi est en disposition en parlement en vue de son
remplacement par une agence nationale de contrôle qui aura un statut indépendant dont le
président est doté de très larges pouvoirs ce qui lui vaut de nombreux critiques.
- Le 2ème point, c’est que le code prévoit un contrôle non seulement de l’activité elle-
même et de sa gestion mais aussi un droit de regard sur les changements qui
peuvent affecter le capital social.
Ainsi, tout changement de majoration, toute cession de plus de 10% ou toute prise de contrôle
direct ou indirect supérieur à 30% est soumise à l’accord de l’administration.
- Le 3ème point, le contrôle exercé sur les compagnies d’assurance, sur les garanties
financières, les réserves : parce que le principe est que les actifs des compagnies
d’assurance sont grevés du privilège des assurés, d’ailleurs le contrôle dicte les
règles à observer en matière d’investissement, les fonds des compagnies doivent
être placées en conformité avec les dispositions règlementaires en la matière.

Section III : Les sociétés mutuelles (Art 173 et S.)

La première règle est qu’ils ont un but non lucratif, elles doivent avoir un capital minimum de
50 Millions de Dhs et l’administration peut exiger d’avantage, elles sont également soumises
à la procédure d’agrément pour les branches d’assurance dans lesquelles elles peuvent opérer.
Elles sont également soumises au contrôle de l’administration qui porte sur le respect des
règles de gestion, des règles comptables, des garanties financières...
Les SA comme les sociétés mutuelles s’exposent à des sanctions pécuniaires mais dans les cas
les plus graves, il peut s’agir du retrait d’agrément, l’art 279 prévoit des sanctions contre les
dirigeants sous forme de suspension.
Le retrait d’agrément s’accompagne de la liquidation qui est confiée à un liquidateur nommé
par l’administration.

Section IV - Les intermédiaires d’assurances :

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La présentation des opérations d’assurance se fait par des intermédiaires qui sont de deux
catégories : des courtiers et des agents.

1- les courtiers :

Les courtiers d’assurance sont soumis à un agrément et doivent avoir la forme d’une SARL ou
SA, dans les deux cas la société est représentée par une personne physique qui doit avoir subi
avec succès les épreuves d’examens prévus par l’administration pour obtenir l’agrément car
celui-ci est attaché à la personne physique. La licence en droit est exigée pour le principal
examen. Le courtier est le mandataire de son client et sa tâche consiste à conseiller et à placer
le risque aux meilleures conditions sur le marché.
Parfois, cette représentation est opérée par la société de courtage pour le compte de la
compagnie lorsque celle-ci autorise la société de courtage à encaisser des primes à son profit,
il faut noter que la société de courtage peut opérer que dans un seul local.

2- les agents d’assurance

Les agents d’assurance sont par contre des représentants des compagnies, ils peuvent avoir la
forme d’une SARL ou SA et ne peut exercer de manière concurrente le métier d’agent et de
courtier.
L’agent d’assurance est nommé par un traité qui lui est accordé par la compagnie qui le
nomme.
Les intermédiaires d’assurances opèrent dans toutes les branches d’assurances lorsqu’ils ont la
forme d’une société de courtage, l’agent d’assurance par contre opère seulement dans le
domaine d’activité de la compagnie qu’il représente.
Une 3ème forme de représentation de produit d’assurance a été introduite par le code à l’article
306, ainsi Barid El Maghrib et les banques agrées peuvent commercialiser des polices
d’assurance après avoir obtenu un agrément de l’administration.
Seulement, ces établissements ne peuvent intervenir qu’en matière d’assurance pour
personnes, en matière d’assistance médicale et dans l’assurance crédit.
Les banques ne sont pas des composantes d’assurance mais se présentent comme des
intermédiaires pour commercialiser le produit précité.
Il faut reconnaître que les banques sont arrivées à développer ainsi le recours à l’assurance
puisqu’elles arrivent à utiliser pour cela leurs importants fichiers de clientèles et collaborent
ainsi avec les compagnies d’assurance auprès desquelles elles souscrivent les polices pour le
compte de leur client.

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