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Histoire

Article détaillé : Histoire du Kosovo.


De la Préhistoire à l'Empire romain

Les Illyriens apparaissent au XXe siècle av. J.-C., à une époque charnière entre l’âge du
bronze et l’âge du fer. Ils constituent un royaume englobant une grande partie de la région
balkanique. Les Illyriens sont considérés par certains auteurs comme les ancêtres directs, tant
par leur culture que par leur langue, des actuels Albanais. Les Illyriens étaient divisés en
plusieurs clans : les Taulantes, Ardianes, Dardaniens, etc. L'actuel Kosovo se trouvait alors
essentiellement compris dans la région peuplée par les Dardaniens qui vivaient aussi dans une
partie de l’actuelle Albanie du nord, du sud de la Serbie et du nord de la Macédoine du
Nord jusqu’aux environs de Skopje. Après la conquête romaine, survenue aux alentours de 28
av. J.-C., les Dardaniens sont progressivement romanisés et l’ancienne colonie grecque
de Naissus (actuelle Niš), située en Dardanie orientale, devient un carrefour stratégique de la
province romaine de Mésie supérieure. Elle est même la ville natale de
l’empereur Constantin qui fera de la Dardanie une province romaine à part entière en 284.
De l’Empire serbe médiéval à l’Empire byzantin

Le royaume de Bosnie et le Despotat de Serbie en 1422


La chute de l’Empire romain marque le début de nombreuses invasions barbares slaves dans
la péninsule balkanique, qui touchèrent aussi bien la Dardanie que les autres régions
des Balkans. Dès le Ve siècle, des tribus déferlent en masse, parvenant à s’implanter
jusqu’en Thessalie, et ce dans l'ensemble des Balkans, certaines tribus étant même allées
jusque dans le Péloponnèse. En cette même période, les Avars s’installent dans la contrée,
conquérant la majeure partie de l’actuel Kosovo, n’échouant que devant Lipljan car confronté
à de forts contingents byzantins. La Rascie, y compris ses terres méridionales, passe de
nouveau sous domination byzantine après la mort de Vukan en 1115. À la fin du XIe siècle, la
dynastie serbe des Nemanjić parvient à étendre considérablement les terres slaves et à en
déplacer le centre de gravité. À la mort de Dušan en 1355 et à la suite de la dissolution de
l'empire serbe, la majeure partie du Kosovo se trouve alors sous la domination du prince
serbe Vuk Branković. À cette époque, associé aux territoires du prince Lazar, le pays de Vuk
Brankovič devient prospère. D’anciens marchés se transforment également en villes prospères
comme Pristina, Vushtrri ou encore Peć.
En 1371, la bataille de la Maritsa ouvre aux Ottomans la porte des Balkans.
Conquête ottomane

Illustration de la bataille de Kosovo Polje.


Dès le milieu du XIVe siècle, les Ottomans obtiennent des Byzantins une tête de pont en
Europe (péninsule de Gallipoli), puis se frayent en quelques décennies un chemin jusqu'au
cœur des Balkans. Le sultan Mourad, fort de ses nombreuses conquêtes sur les anciens
domaines byzantins, décide de lancer une offensive contre les pays balkaniques au
printemps 1389, accompagné de ses fils Jakub et Bayezid. De l’autre côté, le prince Lazar
Hrebeljanović parvient à réunir une puissante armée en ralliant ses alliés, dont Vuk Branković
et le roi de Bosnie Tvrtko Ier. La bataille de Kosovo Polje, le 15 juin 1389, ou « bataille du
Champ des merles » (selon sa traduction en français), marque un tournant majeur dans
l’histoire du Kosovo et de la Serbie : progressivement, les princes serbes acceptent de devenir
vassaux du nouveau sultan Bayezid Ier.
En septembre 1448, une armée de croisés et de mercenaires venus de Hongrie, de Pologne,
de Valachie, de Bohême et d’Allemagne, commandée par le chevalier hongrois Jean Hunyadi,
traverse la Serbie et parvient jusqu’au Kosovo. Une grande bataille s’y engage du 17 au 19
octobre 1448, contre l’armée du sultan Mourad II, au cours de laquelle les croisés subissent un
terrible revers.
En 1455, l'Empire ottoman fait un recensement ethnique des familles du Kosovo de façon à
établir une politique de gouvernance, 46 étaient albanais et 13 000 serbes, ce document existe
encore et se trouve dans les archives turques à Istanbul. Détail intéressant, le recensement turc
touche aussi le nord de l'Albanie actuelle qui lui aussi est peuplé à très grande majorité de
familles serbes, puisque sur 89 villages, 3 sont à majorité albanaise et 86 à majorité serbe. Le
document est également connu sous le nom « habitants des terres des Branković »25,26,27,28. Le
recensement de 1455 indique également qu'au Kosovo, il y a 480 communes, villes et villages
(voir : Defter de 1455 (en)).
Au Kosovo, la conversion des Serbes à l’islam commence rapidement bien qu’elle reste faible
dans cette partie de l'Empire. Dans certaines régions pauvres, il arrive que des villages entiers
se convertissent afin de ne plus payer le djizîa et d’autres charges. L’invasion de l’Empire
ottoman met fin également au système féodal qui régnait encore dans cette région. Les
Ottomans, connaissant à cette époque une expansion culturelle sans précédent, transforment le
pays au moyen d’une structure sociale et administrative beaucoup plus développée. Ils
installent aussi des colons albanais convertis à l'Islam dans la région.
En 1557, Sokollu Mehmet Pacha décide d'accorder à l'Église serbe la restauration
du patriarcat de Peć. Cependant, alors que l'empire des Habsbourg est en guerre avec l'Empire
ottoman, les Autrichiens prennent des mesures pour favoriser la création d'une zone militaire
tampon entre les deux territoires. Après l'échec du second siège de Vienne, en septembre
1683, l'Empire ottoman reflue face aux Autrichiens qui, avec l'aide des Serbes et de tribus
albanaises catholiques, traversent le Kosovo en 1689 et parviennent jusqu'à Skopje en
Macédoine.
Jusqu'à la Grande migration serbe de 1690, le Kosovo était fortement lié au peuple serbe par
son histoire et son peuplement. Si on ne peut établir clairement l'identité ethnique de la région
à cette époque, on peut supposer qu'elle était en grande partie composée de Serbes et
vraisemblablement déjà d'Albanais. Cependant, la grande migration de 1690 aura pour effet
de vider le Kosovo d'une partie plus qu'importante de sa population serbe orthodoxe, on
l'estime à 200 000 individus. Ainsi, c'est probablement à partir de cette époque que l'identité
albanaise du Kosovo s'est réellement installée.
Rattachement à la Serbie

Carte du Royaume de Serbie en 1913


À l'hiver 1878, le congrès de Berlin accorde officiellement l'indépendance à la Serbie ou, plus
exactement lui accorde les terres au nord du Kosovo. Quant au Kosovo, il reste dans l'Empire
ottoman. Ayant étendu les frontières du nouvel État serbe aux régions
de Niš, Pirot, Toplica et Vranje, plusieurs milliers d'Albanais, les Muhaxheri (réfugiés)
habitant la région de Toplica près de Niš, sont chassés vers le Kosovo resté sous domination
ottomane. En 1912, les États balkaniques nouvellement affranchis de l'occupation ottomane
décident d'unir leurs forces afin de libérer les terres restant sous contrôle ottoman. Soutenus
par la Russie, ils repoussent les Ottomans aux portes de Constantinople. Tragiquement, une
nouvelle guerre a lieu en 1913 et oppose cette fois les anciens alliés : la deuxième guerre
balkanique. À l'origine d'un désaccord sur le partage des précédentes conquêtes, cette guerre
se solde par la victoire de la Serbie. Réunie à Londres, le 17 décembre 1912, la conférence
des ambassadeurs refuse à la Serbie, sous pression de l'Autriche-Hongrie, l'accès à la mer
qu'elle convoitait par la vallée du Drin (Drim en serbe) mais, sous pression française et russe,
lui octroie le Kosovo et la Macédoine.
Tentatives de rattachement par le royaume des Serbes, Croates et Slovènes
Province autonome du Kosovo rattachée à la république socialiste de Serbie, membre de
la république fédérale socialiste de Yougoslavie (1974-1990).
Après le premier conflit mondial, le 1er décembre 1918, naît le Royaume des Serbes, Croates
et Slovènes, État qui se veut rassembler tous les Slaves du sud en son sein comme l'avaient
imaginé certains intellectuels serbes et croates des XVIIIe et XIXe siècles. Le nouveau royaume
regroupe les régions balkaniques slaves anciennement contrôlées par l'Empire austro-hongrois
(Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine serbe) ainsi que l'État serbe indépendant
et le Monténégro qui s'était réunifié à la Serbie quelque temps auparavant. La dictature du roi
de Serbie ne fait qu'amplifier les tensions nationalistes. Le Kosovo, après avoir été occupé par
l'armée serbe, est incorporé au royaume et formellement rattaché au nouvel État. Le
monarque, tout en matant la résistance des Kaçaks, Albanais qui résistent à cette reconquête,
et des Comitadjis de Macédoine, entreprend de « désalbaniser » la région en encourageant les
Albanais à partir et en y favorisant la réinstallation de familles serbes et monténégrines.
De la Seconde Guerre mondiale à la brève intégration albanaise avant la fédération
yougoslave
Le Kosovo, la Métochie et une partie du Monténégro se voient inclus dans l'État
d'Albanie sous contrôle de l'Italie fasciste. Tito reconnaît à la conférence de Bujan le « droit
des Albanais à l'autodétermination ». Cependant, après que Tito eut rompu ses relations
avec Joseph Staline, le 28 juin 1948, le parti communiste albanais sous la direction d'Enver
Hoxha prend le parti de Staline. La frontière du Kosovo avec l'Albanie socialiste est alors
fermée et Tito interdit aux 100 000 Serbes chassés du Kosovo pendant la Deuxième Guerre
mondiale d'y revenir29. La constitution yougoslave est amendée en vue d'accorder plus de
contenu à l'autonomie de Kosovo, la « province socialiste autonome du Kosovo » étant
formellement déclarée depuis 1945. Cet effort culmine avec la constitution de février 1974 où
la république socialiste de Serbie perd tout droit de regard sur les affaires internes du
Kosovo : celui-ci est directement représenté dans les instances fédérales, « à égalité de droit »
des républiques et des provinces autonomes ainsi que des peuples et des nationalités.
Des conflits interethniques lors de la désintégration yougoslave à l'intervention de
l'OTAN en 1999

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