Chapitre 2

Les besoins énergétiques

Année universitaire 2020-2021 Iset de Bizerte

I- Besoin et équation énergétique

1) Les besoins énergétiques

Le terme besoin désigne un élément nécessaire à la vie. Pour assurer l’entretient, le

fonctionnement métabolique et physiologique de son organisme, l’individu a deux types de
besoins :

✓ des besoins énergétiques, assurant les fonctions vitales (respiration, digestion,

reproduction…), la contraction musculaire et l’activité cérébrale, et des
✓ des besoins plastiques et fonctionnels, pour la synthèse l’entretient le renouvellement
et le fonctionnement des cellules.
Les nutriments apportés par les aliments répondent à ces besoins.
L’énergie est la capacité de la matière de produire un travail, elle est exprimée en Calorie (kilo
Calorie) ou encore en Joule (Kilo Joule). Les besoins énergétiques ne représentent alors que la
quantité d’énergie que nous devons fournir à notre organisme (à partir de la nutrition) pour qu’il
puisse parvenir à combler ses dépenses.
Toutes les activités de l’organisme exigent donc des apports d’énergie comme suit:
i. Au niveau cellulaire: Chaque cellule travaille en performance pour maintenir sa
composition constante et pour renouveler ses constituants. Les transports actifs de substances
utilisent généralement de l’ATP.
ii. Au niveau musculaire: L’énergie potentielle chimique contenue dans les molécules
glucidiques et lipidiques est transformée en travail suite aux déplacements des myofilaments,
accompagnée de dégagement de chaleur et d’énergie mécanique.
iii. Au niveau de l’organisme: Les organes fonctionnent même si l’individu est au repos total
(battement cardiaque, mouvements respiratoire, tonus musculaire….). L’évolution de
l’organisme au cours du temps nécessite des synthèses de nouvelles cellules et molécules. Ceci
concerne spécifiquement le nourrisson, l’enfant, l’adolescent et la femme enceinte et allaitante.
L’énergie chimique est contenue dans les aliments (dont les constituants sont directement les
glucides, et indirectement les lipides et les protides). Seule la fraction d’énergie chimique des
aliments est indispensable pour assurer les besoins de la cellule comme l’indique la figure
suivante:

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Figure 5 : Bilan de conversion de l’énergie en travail

2) L’équation énergétique

On définit l’équation énergétique d’un organisme comme étant la suivante :

Bilan d’énergie = Apports d’énergie – Dépenses d’énergie

Quand le bilan énergétique est négatif, la quantité d’aliment qu’un organisme ingère ne permet
pas de combler ses dépenses d’énergie; il doit alors épuiser de ses réserves, et sa masse
corporelle diminue. A l’inverse, si l’apport d’énergie excède la dépense, le bilan énergétique
est dans ce cas positif; l’organisme ajoutera le surplus à ses réserves et sa masse corporelle va
augmenter.

II- Principe d’évaluation énergétique

La détermination des besoins énergétiques, repose sur plusieurs méthodes qui utilisent dans la
majorité des cas le premier principe de la thermodynamique et la loi de conservation de
l’énergie.

Energie reçue = Energie dépensée

1) La calorimétrie directe

La calorimétrie directe consiste à mesurer, en un temps donné, la quantité d’énergie dégagée

par l’organisme placé dans une chambre isolée du milieu extérieur dite chambre calorimétrique
en se basant sur la mesure de la quantité de chaleur dégagée par l’organisme. Cette chambre
calorimétrique se présente comme une enceinte étanche dans laquelle on introduit de l'air.

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Figure 6 : schéma du calorimètre

Les parois renferment des tuyaux de cuivre où circule de l'eau. Le sujet à l'intérieur de l'enceinte
produit de la chaleur qui irradie vers les parois et chauffe l'eau. Il est facile de mesurer la
température de l'eau ainsi que celle de l'air qui entre et quitte la pièce. Leurs variations traduisent
la production de chaleur corporelle et donc l'activité métabolique.

Aliments + O2 → CO2 + Déchets + Energie

Toutefois, c'est de cette façon qu'on détermine la valeur calorique des aliments.

2) La calorimétrie indirecte

Les métabolismes du glucose ou des graisses consomment de l'oxygène et produisent du CO2

et de l'eau. Or, les échanges gazeux pulmonaires en O2 et CO2 sont essentiellement fonction
de leur utilisation ou libération par les tissus. Il est alors possible d'évaluer la dépense calorique
par des mesures respiratoires. C’est la méthode la plus couramment utilisée. Elle consiste à
mesurer directement le volume d’oxygène et de dioxyde de carbone, ce qui permet l’évaluation
de la chaleur produite lors de la combustion des aliments.
Aliments + O2 → CO2 + Déchets + Energie
Le taux de CO2 est mesuré par l’eau de chaux. Le sujet doit porter un masque et mis en
connexion « inspiration- expiration » avec un spiromètre. Ce dernier assure l’alimentation en
oxygène et l’absorption du CO2 dégagé par l’eau de chaux.

Cette méthode d'évaluation de la dépense énergétique est appelée calorimétrie indirecte parce
que la

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chaleur produite n'est pas mesurée directement. Elle est en fait calculée à partir de mesures de
CO2 et d'O2.

III- Etablissement des dépenses énergétiques

Les besoins énergétiques d’un individu correspondent à la quantité d’énergie nécessaire pour
maintenir son état de santé à un certain niveau d’activité. En effet les besoins doivent compenser
les dépenses énergétiques.

On définit la DET ou dépense énergétique totale comme étant l’énergie nécessaire pour
satisfaire les demandes de l’individu en ce qui concerne son entretient, son activité et sa
croissance. Elle est donc la somme des dépenses de plusieurs facteurs qui sont les suivanst:

i. Dépenses nécessaires au métabolisme d’ un individu au repos (MR): un homme au repos et

à jeun depuis 24 heures dépense 6900 KJ alors qu’une femme dans les mêmes conditions
dépense 5400 KJ. Cette dépense minimale dite métabolisme de base (MB), correspond à
l’entretient des cellules et au maintient de la température corporelle ainsi que l’activité du
corps (battement cardiaque, respiration…) et toutes les autres fonctions vitales de l’organisme.
Divers facteurs influent le MR tel que le poids, la taille, le sexe, l’âge, état physiologique (sain
ou malade), le régime, état émotionnel, le sommeil….

ii. Dépenses liées à la thermorégulation: C’est à dire le maintient de la température corporelle

à 37°C. La thermorégulation est grande consommatrice d’énergie surtout par un grand froid.
De plus, la digestion l’absorption et le transport des nutriments nécessite de l’énergie et on
parle de l’effet thermique de l’alimentation (ETA). Elle représente 10% de la DET. Ces
dépenses varient selon la composition du régime alimentaire: 5% de la DET pour les glucides,
4% pour les lipides et 30% pour les protéines.

iii. Dépenses liées aux activités physiques: Ce sont les dépenses liées aux contractions
musculaires. L’énergie dépensée lors des activités physiques varie d’une personne à une autre
et chez le même sujet (athlète, sujet sain ou malade, sujet qui marche ou au lit….). Ces
dépenses représentent 15% de la DET chez une personne malade au lit alors qu’elle est prés
de 50% de la DET chez l’athlète.

iv. Dépenses liées à autres facteur: la croissance, l’entretient et réparation des tissus.

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IV- Evaluation des besoins énergétiques

Les besoins énergétiques d’un individu correspond à la valeur de l’apport énergétique
alimentaire qui équilibre la dépense d’énergie chez un sujet dont la corpulence, la composition
et la masse corporelle et le degré d’activité physique sont compatibles avec le maintien durable
d’une bonne santé.
Les apports conseillés figurant dans le tableau IV ont été établis par le Centre National d’Etude
et des Recherches pour la Nutrition et l’Alimentation (CNERNA).

Tableau IV : Apports énergétiques conseillés exprimés en KJ

Garçon- Fille-Femme
Individus Homme

5600- 5200-6700
Enfants
7300
4 à 6 ans
7800- 7200-8200
7 à 9 ans
8800
10 à 12 ans
9200- 8700-9300
9900

Adolescent 10000- 9500-10400

13 à 15 ans 11800
16 à 18 ans 11800- 10400-10600
12400
Adulte
Activité habituelle 11400 8750

Femme enceinte
9380
1ertrimestre
2éme et 3émetrimestre 10215

V- Valeur calorifique des aliments

1) Définition

La valeur calorifique des aliments est déterminée par calorimétrie, c’est-à-dire en mesurant la
quantité de chaleur provenant par combustion complète des aliments dans ce qu’on appelle une
bombe calorimétrique et qui donne les valeurs énergétiques pour les nutriments comme suit:

1g de Glucide = 4 Kcal = 17 KJ

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1g de Lipide = 9 Kcal = 37 KJ avec 1 kilocalorie (Kcal) = 4,184 kilojoule

(KJ)
1g de Protéine = 4 Kcal = 17 KJ

Exemple: Un œuf de gros calibre contient 1g de glucide, 5g de lipide et 6g de protéine. La

valeur énergétique totale de l’œuf est donc 73 Kcal ou 304 KJ.

2) Application

Le plat concerné est « Riz au lait ». On donne à manger à une personne 25g de riz, 175g de
lait demi- crémé et 20g de sucre. Calculer la valeur énergétique que lui apporte ce plat ?

Protéine Lipide (g/100g) Glucide Calcium

(g/100g) (g/100g) (mg/100g)

Riz 8 0 77 0

Lait 3,2 1,5 à 1,8 4,8 120

Sucre 0 0 100 0

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