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Allo-Immunisation Transfusionnelle

- L’allo-immunisation est la production d’anticorps immuns irréguliers, dirigés contre les antigènes sanguins ou
tissulaires des cellules sanguines et parfois contre les déterminants d’immunoglobulines. C’est un phénomène
fréquemment retrouvé chez les polytransfusés.
- Le risque majeur de la transfusion est l’allo-immunisation anti-érythrocytaire pouvant conduire à des accidents
immuno-hémolytiques ou à des impasses transfusionnelles.
- Le sang transfusé doit être iso-groupe, iso-rhésus et phéno-identique au sang du receveur. À défaut, on utilise des
concentrés globulaires compatibilisés.

Facteurs
- Immunogénicité de l’antigène du donneur : capacité de l’antigène à induire une réponse immunitaire qui dépend
de son expressivité et de son pouvoir antigénique, par ordre décroissant : D, K, c et E, Fya, Jka, S et s.
- Nombre et le rythme des transfusions : le risque d’allo-immunisation est proportionnel au nombre et rythme des
transfusions, elle peut se développer contre plusieurs systèmes antigéniques en même temps.
- Phénotype érythrocytaire du receveur : il doit être différent de celui du donneur.
- État immunitaire du receveur : certaines maladies prédisposent à l’allo-immunisation dont la cirrhose, la maladie
de Hodgkin, les aplasies médullaires, les leucémies lymphoïdes chroniques et aigües et la drépanocytose.
- Sexe du receveur.
- Déterminisme génétique de la réponse immunitaire du receveur.

Causes
Allo-immunisation anti-érythrocytaire
- Système Rhésus : l’antigène D étant le plus immunogène, les sujets Rh nég doivent être transfusés avec du sang
du même Rhésus. L’antigène D doit être recherché chez les donneurs, complété par l’antigène D faible (Du)
considéré comme Rh positif et les autres antigènes du système (C, c, E et e), seuls ceux qui sont négatif pour le
D, E et C sont répertoriés comme Rhésus négatif.
- Système ABO : c’est l’anticorps du receveur qui doit être pris en compte lors des transfusions.

Allo-immunisation anti-leuco-plaquettaire
- Système HLA : elle est plus précoce que l’allo-immunisation anti-érythrocytaire et concerne surtout les
antigènes HLA-A, B et DR.
- Système HPA :
o Lors de l’incompatibilité fœto-maternelle : HPA-1a.
o Lors de l’incompatibilité transfusionnelle : HPA-1b, HPA-5 et HPA-2.

Allo-immunisation anti-protéines plasmatiques


- Complication redoutable lors de la transfusion des hémophiles A car les IgG3/4 produits peuvent inhiber le
facteur VIII injecté.
- Les autres anticorps anti-facteurs sont rares : vWF, FI et FV.

Conséquences
Immédiates
- Hémolyse intravasculaire : activation du complément après fixation des allo-anticorps sur les GR.
- Hémolyse intratissulaire : fixation des allo-anticorps sur les GR sans activation du complément.
- Transfusion sans bénéfice : la lyse frustre et précoce des GR et plaquettes transfusées ne s’accompagne
d’aucun signe clinique, l’échec transfusionnel est confirmé par la non amélioration des paramètres biologiques
ciblés.

Retardées
- Chez les transfusés : une immunisation préalable peut provoquer un danger hémolytique direct (si le titre
d’anticorps est suffisant) ou une hémolyse retardée (si le titre d’anticorps est faible).
- Chez les femmes : une transfusion antérieure pourrait induire une allo-immunisation et la production d’allo-
anticorps pouvant être transmis à la descendance et provoquer une MHNN.
Prévention
- Phénotypage des receveurs et donneurs et déleucocytation systématique des produits sanguins labiles : pour éviter
la production d’allo-anticorps.
- Recherche des agglutinines irrégulières (RAI) et constituer un dossier transfusionnel pour chaque patient pour
répertorier les résultats des RAI : pour ne pas apporter au receveur des antigène contre lesquels il possède des
anticorps.
- Test de compatibilité au laboratoire : pour mettre en évidence un conflit antigène – anticorps in vivo.
- Rationalisation de l’utilisation des produits sanguins.

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