Voice party, c’est une histoire douce-amère qui montre
l’attitude d’un homme lambda dans ses derniers instants. Cette histoire est celle d’un quidam qui réagit face à l’inattendu, en l’occurrence une voix qui lui donne des conseils loufoques. On assiste à un triangle dramatique avec la voix, Laure et Martin. La voix est un élément clé de l’histoire, car elle apporte une touche humoristique et surréaliste au récit. La voix devient un personnage à part entière qui ajoute une dimension absurde et comique à une histoire tragique. Elle permet également de mettre en lumière les doutes et les hésitations de Martin. En somme, cette voix est ainsi un élément de compréhension du protagoniste. C’est une véritable réflexion anthropologique sur l’attitude de l’homme face au destin sous un vernis absurde et décalé. Au sein de ce triangle dramatique, le protagoniste se retrouve devant un dilemme : séduire son amie d’enfance ou écouter cette voix qui le prévient d’une mort imminente. Ce choix cornélien reflète cette dualité de la nature humaine. Cette voix tragicomique constitue un rappel brutal de la façon dont la vie peut être fragile et imprévisible. Lorsque Martin choisit de passer la soirée en ignorant sa mort imminente, il choisit son destin. D’une certaine manière, c’est une ode à l’instant présent, au bonheur de ces moments. Vaincre sa timidité, sociabiliser, s’adapter à la société sont des problématiques courantes de la vie quotidienne. Cette histoire met en exergue cette intégration d’un personnage introverti dans une soirée au moyen de l’intervention d’un élément surnaturel (la voix). Le personnage est ainsi captif d’un monologue intérieur qui dépasse sa condition. Ce récit est aussi une réflexion sur la déresponsabilisation, sur l’ignorance délibérée. Martin n’écoute pas cette voix qui parait étrange au même titre que les divers pays ne prennent pas en compte les conseils du GIEC sur le réchauffement climatique. En outre, Martin montre une force intérieure dans la manière qu’il a eu de s’adapter à cette soirée, à discuter avec Laure. Filmer Voice party, c’est mettre en lumière les relations humaines, la corporéité. Le corps est un vecteur du personnage, c’est-à-dire qu’il est présenté à l’écran, puisqu’on est dans un média visuel, mais, en définitive, il ne sert qu’à illustrer une détermination qui le dépasse considérablement, la détermination du personnage. Le corps permet de déterminer des éléments psychologiques du personnage, des tics, des manières d’être, une posture. C’est par le corps qu’on va déterminer des éléments sociologiques, une façon de se tenir. La toile de fond de la « soirée » sert de contrepoids à ce conflit interne à Martin. Ce personnage est traversé par une multitude d’émotions : tristesse, angoisse, joie, colère. Cette comédie noire recouvre le paradigme classique des trois actes. La voix apparaissant comme l’antagoniste qui empêche le protagoniste d’atteindre son objectif. Le style sobre, les cadres fixes aideront à créer un sentiment d'immobilité, de fixité qui engloutit les personnages de l'histoire. L’atmosphère pesante, imprégné d'un mal-être souterrain et constant à l'intérieur de l’appartement emprisonnera tous les personnages. Une grande attention sera portée sur le visage de Martin( pour montrer ce conflit intérieur.