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Débat institutions/développement :
Faut-il avoir de bonnes institutions pour se développer ?
Droits de propriété mis en avant = accorder des droits de propriété, c'est autoriser les agents
économiques à disposer d'objectifs concrets de valorisation des ressources (je fais attention
à mes ressources parce que ce sont les miennes).
Douglas North : prix Nobel 1993. Pour lui, la grande force de l'institution serait de réduire
l'incertitude qui pèse sur l'agent économique.
Daron Acemoglu et James Robinson : ils publient en 2013 Why nations fail ? et insistent sur
la particularité des institutions dans leurs trajectoires historiques.
Ex : quand la colonisation s'est imposée en Afrique sub-saharienne, les colons avaient peur
des maladies infectieuses. Du coup, colonisation extractive = on récupère le maximum de
ressources naturelles et on part (afin de réduire le temps de présence sur place). À l'opposé
dans les colonies nord-américaines, le climat étant plus favorable ont été mis en place des
colonies de peuplement (institutions de long terme) : en Australie par exemple.
Dani Rodrik : Nation et mondialisation. Pour lui, la croissance asiatique ne vient pas de
l'ouverture des marchés mais d'un changement radical des autorités publiques à l'égard des
entreprises privées.
Controverse célèbre : Jeffrey Sachs a travaillé pour l'ONU et publie en 2003 Les
institutions n'expliquent pas tout. Il récuse l'explication mono-causale : de bonnes
institutions ne font pas tout ! Il montre à quel point cette explication est tautologique : le fait
que l'on ait à faire à une économie dont les revenus s'élèvent contribue assez largement à la
mise en œuvre d'institutions solides (on peut les financer). On n'aurait pas imaginé la
construction d'un État social en Europe début 20ème s'il n'y avait pas eu un développement
technologique auparavant.
Les différents défis qui se posent aux gouvernements (défi sanitaire par ex) sont difficilement
solubles par des institutions. Sachs veut montrer que le contexte physique (le fait de
posséder ou pas un capital naturel) pèse fortement sur la stratégie de développement. Ce
n'est pas le hasard que ce soit les régions côtières de l'Asie et de l'Asie du SE qui se soient
développées et pas le reste.
Le capital naturel et le capital humain se conjuguent. La Chine occidentale éprouve des
difficultés à attirer des capitaux étrangers et à éviter les exodes de main d'œuvre.
Il invite à se pencher sur une dynamique des facteurs : les solutions mises en œuvre dans le
processus de développement dépendent évidemment de la situation géographique.
Sachs réhabilite l'aide au développement souvent critiquée par Acemoglu qui pense que
l'aide au développement est détournée par l'élite : Sachs répond qu'à condition qu'elle soit
bien utilisée, l'aide au développement peut avoir un intérêt majeur pour réaliser des
dépenses d'infrastructure et de transport qui ne seraient jamais réalisées toute seule.