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BIO100 – HARMATTAN 2020-2021

Chapitre 3 – Les Constituants

Chimiques de la Cellule

II- Constituants organiques


On les retrouve sous plusieurs formes : on distingue des unités moléculaires relativement
simples ou monomères, lesquels peuvent s’associer pour former des polymères. Lorsque ces
derniers constituent des édifices particulièrement complexes et volumineux, on obtient des
macromolécules.

Ces macromolécules peuvent être caractérisées par leur vitesse de sédimentation (par
ultracentrifugation), leur poids moléculaire (par électrophorèse). Ces édifices ont une
architecture définie et spécifiques, tiennent une place importante dans la cellule. En effet, ils
constituent une très grande partie de la matière vivante et interviennent dans les activités
fonctionnelles de la cellule.

A l’échelle de la cellule, le métabolisme est l’ensemble de toutes les transformations


chimiques subies par les molécules et catalysées par des enzymes. A chaque étape, une
molécule subit une transformation simple. Une voie métabolique comporte plusieurs de ces
étapes au cours desquelles une molécule ou métabolite est transformée en un produit final.
Le catabolisme (dégradation) est la phase du métabolisme au cours de laquelle des molécules
organiques sont dégradées et transformées en produits plus petits et plus simples.
L’anabolisme (biosynthèse) est la phase du métabolisme au cours de laquelle des précurseurs
simples et de petite taille sont associés pour former des molécules plus grandes et plus
complexes. Ce dernier phénomène intervient dans le renouvellement (« turn-over) des
molécules biologiques, qui est l’une des caractéristiques de la vie.
Les constituants organiques biogènes (liés à la vie) les plus abondants sont les glucides, les
lipides, les protéines et les acides nucléiques (ADN et ARN).

2.1- Les glucides ou sucres


Ils constituent la plus importante source d’énergie chimique nécessaire au métabolisme
cellulaire. D’origine surtout végétale, les glucides ou sucres résultent de l’activité de
photosynthèse des végétaux et constituent la principale source d’énergie des cellules animales
et végétales. Ils interviennent dans les processus complexes d’édification de macromolécules
(seuls ou associés à de protéines ou à des lipides) à l’intérieur ou à l’extérieur de la cellule.
On distingue deux groupes de glucides : les glucides simples ou oses ou monosaccharides
(composé d’un sucre) et les glucides complexes ou osides ou polysaccharides (composés de
plusieurs sucres).

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2.1.1- Les oses (monosaccharides ou sucres simples)

Caractéristiques générales
 Ils ne peuvent être dégradés en glucides de PM plus petit
 Ce sont de polyalcools (fonction alcool = groupement hydroxyle –OH) dont l’une des
fonctions est oxydée soit en fonction aldéhyde (aldoses), soit en fonction cétone
(cétoses)
 La longueur de leur chaîne carbonée varie de 3 à 9. Les plus importants sont en C5
(pentoses) ou en C6 (hexoses)
 Ils peuvent exister sous une forme linéaire ou sous forme cyclique.

Propriétés physico-chimiques
 Les oses sont très solubles dans l'eau
 Ils peuvent être facilement dégradés par la température : la caramélisation (dégradation
d'un ose par la chaleur).
 Tous les Aldoses ont la propriété d'être réducteur (se libérer de leur hydrogène).Les
oses qui ont la capacité d'être réducteur sont mis en évidence par la liqueur de Feelings
(au départ bleuet devient un précipité rouge brique). Le glucose est réducteur, ainsi
que le lactose, mais pas le fructose car c'est un cétose.

La formule brute d’un ose est CnH2nOn. Il est l’élément de base de la constitution des glucides.
n = 3 (triose), n = 4 (tétrose), n = 5 (pentose), n = 6 (hexose)
Chaque ose contient une fonction Carbonyle, une et une seule, c'est soit une fonction
Aldéhyde (Aldoses) ou Cétone (cétoses)

 Les pentoses (C5H10O5)


Le ribose (C5H10O5) et son produit de réduction, le désoxyribose (C5H10O4), ont une
importance biologique considérable. Ils entrent dans la constitution des nucléotides qui jouent
plusieurs rôles (dans les processus énergétiques) ou sont des monomères des acides
ribonuléiques (ARN) et acides désoxyribonucléiques (ADN).

 Les hexoses (C6H12O6)


Trois exemples d’aldoses : le glucose entre dans la composition du saccharose, de l’amidon,
du glycogène. Le mannose entre dans la composition de glycoprotéines. Le galactose entre
dans la composition des cérébrosides (glycolipides) des cellules nerveuses.
Le fructose est un cétose important qui entre dans la composition du saccharose. Il a un rôle
trophique pour les spermatozoïdes.

 Les modifications enzymatiques des oses permettent leur utilisation par les cellules
La phosphorylation des oses est souvent indispensable à leur entrée dans les voies
métaboliques. Celle du glucose par exemple est la première étape de la glycolyse.
L’acidification d’un ose conduit à la formation d’un acide uronique, dont le principal est
l’acide glucuronique (glycuronique) formé à partir du glucose. Dans l’organisme, l’acide
glucuronique fait partie de divers polysaccharides ou se combines à certains composés
biologiques, contribuant à leur élimination et au phénomène général de détoxification.
Le remplacement d’un groupement hydroxyle –OH par un groupement amine –NH2 (ou
amination) caractérise les osamines (exemple du glucosamine qui entre dans la composition
de divers polysaccharides.

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De nombreux osamines sont acétylés (groupement –NH-CO-CH3). Exemple du N-acétyl-


glucosamine

2.1.2- Les osides (polysaccharide, polyosides ou sucres complexes)

Ce sont des polymères de 2 à plusieurs milliers de sucres.


Quelques diosides ou disaccharides
Saccharose = 1 glucose + 1 fructose
Lactose = 1 glucose + 1 galactose
Maltose = 1 glucose + 1 glucose (on le trouve principalement dans la bière)
L’ose peut se polymériser pour former des polysaccharides ou polyosides
Les polyosides peuvent représenter une réserve énergétique importante (amidon ou
glycogène) ou constituer des structures rigides (cellulose, chitine)
L’amidon est un polymère de glucose ; c’est la forme de réserve du glucose chez les végétaux.
Le glycogène est aussi un polymère du glucose ; il est la forme de réserve du glucose chez les
animaux dont l’homme. Son hydrolyse (glycogénolyse) produit du glucose phosphorylé, qui
est le métabolite utilisé par la cellule dans de nombreuses réactions chimiques chez l’Homme.
Les sucres peuvent être couplés de manière covalente à des lipides pour former des
glycolipides ou à des protéines pour former des glycoprotéines selon deux mécanismes
enzymatiques :
La glycosylation fait intervenir des enzymes spécifiques ou glycosyl-transférases
La glycation est une réaction chimique de fixation covalente de sucres à des protéines et des
lipides, faisant intervenir des enzymes. La glycation est observée au cours du diabète sucré et
elle est liée à l’augmentation taux de glucose.

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Tableau X : Différents types de glucides

2.2- Les lipides

Les lipides sont des éléments très divers définis non par une structure de base commune, mais
par leurs caractères de solubilité. Ils constituent la matière grasse des êtres vivants.
Ce sont des molécules insolubles dans l’eau (hydrophobes, qui montre une forte répulsion
pour l’eau), mais solubles dans les solvants organiques tels que l’éther, le toluène, l’acétone...
Ce sont des molécules amphiphiles : présentent une extrémité hydrophile et une extrémité
hydrophobe.

2.2.1- Lipides simples.

Ils sont uniquement constitués de carbone d'hydrogène et d'oxygène et leur formation résulte
de l’estérification d'un alcool (OH) par un ou plusieurs acides gras.
Les acides gras sont très divers et leur formule générale est R-COOH (fonction carboxylique)
Ce sont des constituants des bicouches membranaires. Ils contribuent à la fourniture d’énergie
dans les cellules par oxydation dans la mitochondrie et le peroxysome. Certains acides gras
sont couplés à des protéines et permettent leur ancrage dans l’un ou l’autre des feuillets de la
bicouche lipidique constituant les membranes cellulaires.
On peut les trouver soit sous forme libre, soit comme matériaux de base des lipides plus
complexes. L'acide palmitique ne présente aucune double liaison entre carbone et est à cet
effet un acide gras saturé.
Pour les plantes supérieures et les animaux, les acides gras les plus communs ont de 14 à 20
carbones, avec une nette prédominance de ceux à 16 ou 18 carbones. Les acides dont le

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nombre de carbones est inférieur à 12, sont trouvés dans le lait des mammifères et bien sûr
dans le beurre. Les acides gras dont le nombre de carbones est supérieur à 24, sont
essentiellement des composants des cires protectrices fabriquées par des plantes, des bactéries
et des insectes.
Lorsqu'il y a double liaison, on parle d'acides gras insaturés. Ceux-ci représentent plus de la
moitié des acides gras des plantes et des animaux. Lorsqu’ils possèdent :
 une double liaison et une seule : acides monoéniques ou monoinsaturés
 ou plusieurs doubles liaisons : ils sont des acides polyéniques ou polyinsaturés
La plupart des acides gras insaturés ont des longueurs de chaînes de 16 à 20 carbones. En
règle générale, la première ou la seule double liaison est établie entre les C9 et les C10
Parmi les acides gras, on a des composés essentiels que l’organisme ne peut pas les fabriquer :
 acide linoléique
 acides linolénique.

Les alcools principaux sont les alcools gras et surtout le glycérol. Les glycérides sont les
esters du glycérol. Les glycérides constituent la forme de stockage des acides gras dans la
cellule. Ils représentent à eux seuls les 95% des lipides chez l’Homme.
On distingue les monoglycérides : 1 glycérol (alcool) + un 1 acide gras ; les diglycérides : 1
glycérol + 2 acides gras ; les triglycérides : 1 glycérol + 3 acides gras.

2.2.2- Les lipides complexes

Les lipides complexes sont des lipides simples liés à des molécules de sucre par exemple, à
des molécules d’acide aminé, un groupement phosphate, ou encore à un radical qui contient
du souffre.
Les phospholipides : ils sont formés de 1 glycérol + 2 acides gras + 1 groupement phosphate.
Ce sont les principaux constituants de la membrane plasmique. Ce sont des molécules
amphiphiles. Les plus importants sont les lécithines (soja, tounesol, foie, jaune d’œuf…), les
céphalines (rein) et les sphingomyélines. Certains sont synthétisés dans la MP, d’autres à la
surface cytosolique de la membrane d’enveloppe du RE, d’autres encore à la surface luminale
de la membrane d’enveloppe de l’AG.
Les lipoprotéines : elles sont abondantes dans le sérum sanguin et dans le tissu nerveux, mais
aussi présentes dans les membranes cellulaires.
Les glycolipides : ils présents dans les MP et certains sont des récepteurs membranaires de
toxines bactériennes et permettent leur entrée dans les cellules.

Les stéroïdes : ce sont des dérivés du cholestérol.


Les stéroïdes diffèrent les uns des autres par la nature et la position des différents
groupements portés par ce noyau, par la présence éventuelle de doubles liaisons et leur
nombre. Les stéroïdes naturels sont répartis en quatre séries :
 les stérols
 les acides et sels biliaires
 les stéroïdes hormonaux
 les vitamines D et autres dérivés

Les stérols. Le plus représentatif est le cholestérol, qui est le principal stérol d'origine
animale, présent dans les structures membranaires en association avec des lipides simples et
complexes (tissu nerveux, rein, peau, foie, hématies…). Il est aussi le précurseur de
nombreuses substances stéroïdes, hormones sexuelles et corticosurrénaliennes, d'acides et sels
biliaires, et de la vitamine D.

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Les acides et sels biliaires. Synthétisés par le foie et concentrés dans la bile, les sels biliaires
ont deux fonctions : émulsification des lipides permettant leur digestion enzymatique dans
l'intestin par la lipase pancréatique (propriétés des corps amphiphiles), élimination du
cholestérol.
Ce sont des sels d'acides provenant du cholestérol puis condensés (ou conjugués) avec un
acide aminé ou un dérivé.
Exemples : L'acide cholique (dérivé du cholestérol) ; les sels de sodium

Les stéroïdes hormonaux. C’est un groupe très important comprenant des hormones.
Chez les mammifères, on a les hormones :
- des glandes sexuelles et du placenta : androgènes, oestrogènes et progestagènes
- des glandes corticosurrénales : les minéralocorticoïdes qui contrôlent l'équilibre minéral, et
les glucocorticoïdes qui contrôlent le métabolisme des glucides et le catabolisme des lipides
de réserve.
On a aussi les ecdysones qui sont des hormones de la mue des insectes, des crustacés et que
l'on trouve aussi dans les plantes.

Vitamines liposolubles D
Elles sont indispensables à la minéralisation du tissu osseux par leur intervention dans le
métabolisme phosphocalcique.
Les deux substances naturelles abondantes que l'on trouve sont :
- la vitamine D2 ou ergocalciférol, formée à partir de l'ergostérol (végétaux), et
- la vitamine D3 ou cholécalciférol formée à partir du 7-déhydrocholestérol (huiles de
poissons).

Diverses molécules stéroïdiennes


On trouve chez les plantes des molécules stéroïdiennes qui sont souvent toxiques.
- la digitonine : C'est un puissant cardiotonique et possède en outre la propriété de
désorganiser les membranes.
- l'ouabaine : un ose, le L-rhamnose, est lié à un dérivé du stérol sur le noyau A par une
liaison glycosidique avec l'hydroxyle du carbone en position 3
Certaines sont des poisons du système nerveux ; on les trouve dans le venin de batraciens.
- la batrachotoxine des grenouilles tropicales à dard
- la bufotoxine est le principal composé toxique de la peau du crapaud européen
On a aussi des hopanoïdes : ce sont des dérivés de l'hopane (triterpène à cinq cycles) que l'on
trouve dans les membranes des bactéries.

2.2.3- Rôles des lipides

Les lipides naturels jouent de nombreux rôles dans le monde vivant :


 Matériaux de « réserve » énergétique intracellulaire dans toutes les cellules et
particulièrement dans les cellules adipeuses
 Matériaux de structure
- couches de protection de cellules
- composants des membranes biologiques

 Molécules en concentration faible qui peuvent être :


- des précurseurs d'activité biologique : hormones stéroïdes, médiateurs
extracellulaires et messagers intracellulaires, vitamines liposolubles...

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- sensibles à des stimuli comme celles des photorécepteurs


 Ce sont des isolants thermiques (tissus adipeux sous-cutanés des animaux à sang
chaud des régions polaires.
 Plusieurs types d’acides gras permettent l’ancrage de protéines aux feuillets
cytosolique ou extracellulaire des membranes
 Certains interviennent dans la communication intercellulaire : des dérivés lipidiques
sont des signaux de communication intercellulaires hydrosolubles et agissent par
l’intermédiaire de récepteurs de la MP ; d’autres dérivés lipidiques sont des seconds
messagers intracellulaires.

2.3- Protides

Constituants principaux de la matière vivante, indispensables à sa structure et à sont


fonctionnement. Les protides sont constitués d’acides aminés regroupés en peptides simples
ou complexes (protéines)

2.3.1- Acides aminés

Ce sont des molécules biologiques qui possèdent deux fonctions : l’une acide (COOH) et
l’autre amine (NH3). On les obtient par hydrolyse acide complète d’un protide.
La fonction amine est liée au carbone n°2 ou le carbone α. Le carbone n°1 est celui qui
porte la fonction acide. Un acide aminé contient aussi un radical :

Des propriétés des acides aminés sont liées à certaines particularités du groupement R. La
dégradation ultime des protides (donc des acides aminés) se fait dans le foie et aboutit à la
formation d’urée CO(NH2)2.

Il existe des acides aminés dits essentiels (au nombre de 9), qui ne peuvent pas être
synthétisés par l’organisme humain.

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 Classification des acides aminés les plus courant (au nombre de 20)

Monoacides monoamines simples.

Monoacides monoamines alcools.

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Monoacides monoamines soufrés

Diacides monoaminés.

Acides aminés amides.

Acides diaminés.

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Acides aminés cycliques

Le cycle de la phenylalanine et de la tyrosine s'appelle noyau phénol, tandis que les 2


cycles du tryptophane s'appellent noyau indol.

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2.3.2- Peptides

Nombre d’acides aminés allant de 2 à 100 (dipeptide à polypeptide). Les acides aminés sont
reliés par des liaisons peptidiques –CO-NH-
Certaines hormones (insuline) et certains antibiotiques sont des polypeptides.

2.3.3- Protéines

Ce sont des polypeptides à nombre élevé d’acides aminés. Au sein d’une protéine, les acides
aminés sont disposés suivant une séquence précise et stable qui caractérise cette protéine :
c’est la structure primaire. Celle-ci comporte de couts enchaînements d’acides aminés qui
constituent des signaux, décodés dans le cytosol, dans les compartiments du système
endomembranaire, dans le nucléoplasme. Elle comporte en outre des enchaînements d’acides
aminés définissant des domaines structuraux et/ou fonctionnels.

Des facteurs tels que l’orientation des atomes de carbone et d’azote provoquent l’apparition
des replis dans la chaîne polypeptidique, réalisant ainsi la structure secondaire.
Les structures tertiaire et quaternaire des protéines représentent le niveau le plus complexe de
repliement :
 Le repliement de la protéine par interaction entre acides aminés éloignés dans sa séquence
primaire constitue la structure tertiaire.
 L’association de plusieurs chaînes peptidiques synthétisées de manière indépendante
constitue la structure quaternaire. Toutes les protéines n’ont donc pas de structure
quaternaire.

2.3.4- Fonctions biologiques des protéines

Ils présentent une double importance :


Quantitative, les protéines représentent près de 80 % du poids sec d’un broyât cellulaire. On
les retrouve seules, soit combinées à des glucides (glycoprotéines), à des lipides
(lipoprotéines) ou à des acides nucléiques (nucléoprotéines).
Qualitative et fonctionnelle, une protéine donnée est caractéristique de l’espèce à laquelle
appartient l’organisme. L’importance fonctionnelle dépend du type de protéines :

 Les enzymes
Les enzymes catalysent les réactions chimiques qui se déroulent en permanence dans la
cellule. Ce sont des catalyseurs qui accélèrent les vitesses des réactions biologiques.
Chaque enzyme possède une fonction spécifique et agit sur une réaction métabolique
particulière. En présence d'un enzyme, la vitesse d'une réaction dans les cellules peut
atteindre 1020 fois la vitesse mesurée en absence d'enzyme.
 Les oxydoréductases : Réactions d'oxydo-réduction. La L-lactate : NAD+
oxydoréductase ou la L-lactate déshydrogénase.

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 Les transférases : Transfert de groupes fonctionnels. La carbamyl phosphate : L-


aspartate carbamyltransférase.
 Les hydrolases : Réaction d'hydrolyse. Le glycérol ester hydrase ou la lipase.
 Les lyases : Elimination de groupes chimiques pour former des doubles liaisons. Le
fructose biphosphate aldolase.
 Les isomérases : Rôle d'isomérisation. La triose phosphate isomérase.
 Les ligases : Formation de liaison chimique couplée avec une hydrolyse d'ATP.
L'acétyl CoA synthétase.

 Les protéines de régulation


Elles régulent la capacité d'autres protéines à réaliser leurs fonctions physiologiques.
Exemples :
 L'insuline, hormone qui régule le métabolisme du glucose chez les animaux.
 La somatotropine et la thyrotropine sont des hormones qui stimulent la glande
thyroïdale.

 Les protéines de transport


Elles transportent des substances spécifiques d'un endroit à un autre. L'hémoglobine
transporte l'oxygène des poumons aux tissus. La sérum albumine transporte les acides gras
des tissus adipeux à différents organes. Certaines protéines membranaires transportent des
molécules métabolisées à travers la membrane. Ainsi, grâce à ces protéines (Protéines de
canal, pompes), des produits tels que le glucose et les acides aminés traversent la
membrane cellulaire.

 Les protéines de stockage


Elles sont des protéines de réserve des produits nutritifs. Parmi ces protéines, on trouve :
 L'ovalbumine, la protéine du blanc d'œuf, fournit à l'embryon d'oiseau de l'azote durant
sa présence dans l'œuf.
 La caséine se trouve dans le lait et est une source d'azote pour les enfants.
 La ferritine se trouve dans les tissus animaux. Elle fixe le fer, permettant ainsi la
synthèse des protéines telle que l'hémoglobine. Une molécule de ferritine fixe 4500
atomes de fer, soit 35% de son poids.

 Les protéines de mouvement et de contraction


Elles se présentent sous forme de filaments. Exemples, l'actine et la myosine qui forment le
système de contraction des cellules. La division cellulaire, la contraction musculaire et le
déplacement cellulaire représentent certains des moyens par lesquels les cellules exécutent
leurs mouvements.

 Les protéines de structure


Les protéines de structure constituent la substance même de la cellule. Elles renforcent et
protègent les cellules et les tissus. Les monomères des protéines structurales se
polymérisent pour former de longues fibres, comme c'est le cas par exemple dans les

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cheveux. Les α-kératines sont des protéines fibrillaires insolubles formant les cheveux et
les ongles. Le collagène, protéine fibrillaire insoluble, se trouve dans les os, les tendons, le
cartilage. Il forme le tiers des protéines présentes chez un vertébré. L'élastine est un
composé important des ligaments. Le cytosquelette est de nature protéique.

 Les protéines de protection et de défense


Les immunoglobulines ou anticorps produites par les lymphocytes sont des protéines de
protection. Les anticorps « ignorent » les molécules intrinsèques à l'organisme et
reconnaissent et neutralisent les molécules étrangères dont la présence est due à l'invasion
de l'organisme par les bactéries, les virus ou d'autres agents d'infection. La thrombine et le
fibrinogène empêche la perte de sang lorsque le système circulaire est endommagé.
Il existe aussi des protéines de défense telles que les protéines neurotoxiques des serpents et
la ricine chez les végétaux.

 Les protéines exotiques.


 Les organismes qui vivent dans les eaux glacées des océans arctique et antarctique
possèdent des protéines anti-congélation.
 La monelline, protéine que l'on trouve dans une plante africaine, possède un goût doux.
 Certains organismes marins secrètent des protéines gluantes leur permettant de
s'attacher aux surfaces solides.

2.4- Acides nucléiques

Les acides nucléiques contrôlent l’édification des macromolécules protéiques et leur séquence
peptidique. Il existe deux types d’acides nucléiques : l’acide désoxyribonucléique (ADN) et
les acides ribonucléiques (ARN), selon la nature du pentose (désoxyribose ou ribose) qui
compose leurs nucléotides constitutifs.
L’ADN nucléaire détient toute l’information nécessaire à la synthèse protéique. Ensemble
avec les protéines qui lui sont associées, il contrôle, par l’intermédiaire des différents ARN, le
fonctionnement de l’ensemble de la cellule ainsi que ça morphologie générale.
Structure chimique des acides nucléiques
Ils sont constitués d’éléments de base (monomères) : les nucléotides, formés d’une base
azotée, d’un glucide (un pentose) et d’acide phosphorique. La base azotée et le pentose
forment le nucléoside.

 ADN

L’acide désoxyribonucléique se trouve dans le noyau des cellules eucaryotes ; dans les
cellules procaryotes l’ADN est libre dans le cytoplasme sous la forme de chromosome
circulaire dans la majorité des cas. Dans les cellules procaryotes, on trouve aussi des
fragments d’ADN ou plasmides, qui servent principalement de transmission d’une bactérie à
l’autre. L’ADN est le support biochimique de l’information génétique puisque des fragments
d’ADN codent, pour les protéines ; ces fragments se nomment le gène.

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Les monomères constitutifs de l’ADN sont : une molécule d’acide phosphorique, une
molécule de sucre (désoxyribose) et une base azotée. L’ensemble forme le
désoxyribonucléotide. L’ADN comporte quatre bases azotées différentes :
 deux bases pyrimidiques, thymine (T), cytosine (C) ;
 deux bases puriques : adénine (A), guanine (G)
Ces bases sont reliées deux à deux (adénine-thymine et cytosine-la guanine)
Il existe quatre types de désoxyribonucléosides naturels (synthétisés par les cellules) :
désoxythymidine, désoxycytidine, désoxyguanosine, désoxyadénosine, et quatre types de
désoxyribonucléotides monophosphates : désoxythymidine-monophosphate (dTMP),
désoxycytidine-monophosphate (dCMP), désoxyguanosine-monophosphate (dAMP),
désoxyadénosine-monophosphate (dGMP).
La polymérisation des désoxyribonucléotides (chaîne polynucléotidique) réalise la structure
primaire de l’ADN, structure définie par la séquence des bases constitutives de ses
désoxyribonucléotides successifs. Il y a donc une infinité de molécules différentes d’ADN.
L’information génétique réside dans la nature même de cette séquence. Cette information est
codée par les triplets de bases ou codons, chacun des triplets de bases codant pour un acide
aminé.

Nature chimique de la molécule d’ADN


Une molécule d’ADN est formée de deux chaines (ou brins) enroulées l’une autour de l’autre
en double hélice.
Chaque brin est constitué de l’assemblage d’unités élémentaires appelées nucléotides.

Un nucléotide est formé par l’association de trois types de molécules différentes :


• Un sucre : le désoxyribose
• Un acide phosphorique
• Une base azotée.
Il existe 4 bases azotées différentes, donc 4 nucléotides différents : Adénine, Thymine,
Guanine, Cytosine.

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 ARN

C’est un polymère de ribonucléotides. La séquence de bases est variable selon la molécule


d’ARN. La différence porte sur le glucide, qui est le ribose, et sur une base pyrimidique,
l’uracile (U) qui remplace la thymine (T). Les ribonucléotides monophosphates sont :
cytidine-monophosphate (CMP), adénosine-monophosphate (AMP), guanosine-
monophosphate(GMP) et uridine-monophosphate (UMP).
Il existe plusieurs types d’ARN qui diffèrent par leur poids moléculaire, la séquence de leurs
bases, leur site de synthèse, leur localisation et leur rôle :

ARN ribosomaux (ARNr)


Ils représentent la majorité des ARN d’une cellule eucaryote. La plupart sont transcrit dans le
nucléole et sont immédiatement associés à des protéines en 2 types de particules
ribonucléoprotéines, puis sont transportées ensuite dans le cytosol. Elles s’associent pour
former des ribosomes en début de synthèse protéique, puis se dissocient à la fin de la
synthèse.

ARN messagers (ARNm)


Ils sont transcrits dans le nucléoplasme et apportent l’information génétique au cytoplasme.
Ils s’associent dans le cytoplasme avec plusieurs ribosomes pour former des polysomes,
nécessaire à la traduction. Leur taille, très variable, est directement liée à celle des protéines
pour lesquelles ils codent : la longueur (en nombre de bases) de la partie codante de l’ARNm,
traduite en une protéine est égale à 3 fois le nombre d’acides aminés de la protéine. On évalue
à 10 000 le nombre d’ARMm différents dans une cellule humaine. Leur durée de vie, plus
courte que celle des ARNr, est étroitement contrôlée par la cellule.

ARN de transfert (ARNt)


Synthétisés dans le nucléoplasme, ils sont caractérisés par leur petite taille, leur solubilité, leur
pouvoir de s’associer aux acides aminés, chaque type d’ARNt étant spécifique d’un seul acide
aminé ;
Ces ARNt apportent aux ribosomes les acides aminés qui seront polymérisés en protéine,
selon une séquence définie par celle des bases de l’ARNm

En plus des 3 grandes familles d’ARN précitées, il existe d’autres ARN de taille plus petite,
qui ne codent pas pour les protéines, mais qui sont associés à des protéines et constituent des
complexes ribonucléoprotéines (RNP). Ils interviennent dans la maturation des ARNm, des
ARNt et des ARNr. Certains RNP sont indispensables lors de la synthèse protéique dans le
cytosol.
Le « Signal Recognition Particle (SRP) » est une RNP qui intervient et facilite le phénomène
de transfert des protéines néosynthétisées vers le réticulum granulaire.
Certains RNP participent à la régulation de l’expression des gènes.

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Les « micro-ARN (mi-ARN) » sont aussi des RNP qui s’hybrident avec les ARNm, bloquent
leur traduction ou conduisent à leur destruction. Certains contrôlent aussi la transcription de
gènes ou l’épissage des ARNm.
Les « petits ARN interférents (siRNA ou small interferent RNA) » eux s’hybrident avec les
ARNm et provoquent leur fragmentation par un complexe enzymatique spécifique, le « RISC
ou RNA-Inducing Silencing Complex ». Les siRNA ont déjà des applications expérimentales
(blocage temporaire de la traduction d’un ARNm) et pourraient avoir des applications
thérapeutiques comme la lutte contre l’infection virale…

2.5- Nucléotides
Un nucléotide est une molécule organique qui est l'élément de base d'un acide nucléique tel
que l'ADN ou l'ARN. Il est composé d'une base nucléique (ou base azotée), d'un ose à cinq
atomes de carbone, dit pentose, dont l'association forme un nucléoside, et enfin de un à trois
groupes phosphate.
Un nucléotide est composé de 3 molécules : une base azotée, un pentose et un ou plusieurs
groupements phosphatés.
Les nucléotides jouent des rôles clé dans de très nombreuses voies métaboliques, en
particulier, lors des phénomènes de transfert d’énergie chimique, de transport de sucres…

 Ce sont des précurseurs des acides nucléiques : les uns sont des désoxyribonucléotides
triphosphate (dATP, dGTP, dCTP, dTTP) et les autres sont des ribonucléotides
triphosphate (ATP, UTP, CTP, GTP).
 C’est la forme de stockage de l’énergie produite par la cellule
 Certains d’entre eux sont synthétisés sous forme cyclique et jouent le rôle de signal
chimique. C’est l’exemple du GMPc (GMP cyclique) qui contrôle l’ouverture et la
fermeture des canaux ioniques.

 Les ATP et GTP sont aussi utilisés par certaines protéines comme régulateurs de leur
conformation spatiale.
Certaines protéines G utilisent le nucléotide à guanine (G) pour modifier leur
conformation spatiale ; elles possèdent 3 propriétés suivantes : fixation du GTP,
fixation du GDP, activation du GTPasique avec hydrolyse du GTP en GDP.
Certaines d’entre elles interviennent dans transduction de signaux chimiques,
d’autres contrôlent les flux membranaires, les échanges nucléo-cytoplasmiques au
travers des pores nucléaires, l’organisation du cytosquelette, plusieurs voies
métaboliques régulant la prolifération cellulaire….

 Ils interviennent dans le transport d’électrons ou de protons


 Ils interviennent aussi dans le transport de molécules élémentaires (sucres et lipides
simples) vers le lieu de leur utilisation pour la biosynthèse des macromolécules.
 Les oligonucléotides artificiels sont utilisés en recherche et comme médicaments
(séquence « antisens » complémentaires des gènes, ARNm, séquences virales…,
s’hybrident avec ceux-ci et bloquent leurs fonctions. Les small interferent RNA (siRNA)

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BIO100 – HARMATTAN 2020-2021

artificiels très largement utilisés pour détruire leurs ARN cibles (ARNm, génomes
viraux…).
 L'adénosine triphosphate, dite ATP, est un nucléotide dont l'hydrolyse sous forme d'ADP et de
phosphate libère une quantité d'énergie utilisée dans l'activité de la cellule animale ; plus
généralement, sous la forme de dNTP (ATP, GTP, CTP, UTP), les nucléotides jouent un rôle
central dans le métabolisme. Les nucléotides participent également à la signalisation cellulaire.
Certains sont des cofacteurs ou coenzymes de réactions biochimiques.

Nucléoside

 une base azotée purine ou pyrimidine : adénine, guanine, cytosine, uracile ou thymine
;
 un sucre : un ribose pour les nucléosides de l'ARN ou un désoxyribose pour les
nucléosides de l'ADN).

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