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33 HYPOTHYROÏDIE DE L’ADULTE

Sandrine Laboureau et Vincent Rohmer

L’insuffisance thyroïdienne ou hypothyroïdie est la pathologie hormo- De nos jours, le diagnostic est souvent fait à un stade précoce de la mala-
nale la plus fréquente [6]. Elle concerne 4 à 9 % des femmes et 1 à 3 % die, avant même l'apparition de symptôme, fortuitement lors d’un
des hommes. Elle est favorisée par le post-partum, les antécédents per- dosage biologique systématique. La séméiologie s’est donc appauvrie.
sonnels ou familiaux auto-immuns, les antécédents d’irradiation cervi- Les signes cliniques de l’hypothyroïdie patente sont les suivants.
cale ou d’hypertension artérielle pulmonaire et est fréquente en cas de • Le syndrome cutanéomuqueux est caractéristique de l’hypothyroïdie
trisomie 21 ou de syndrome de Turner [6]. Sa prévalence augmente avec primaire. Il est dominé par le myxœdème qui constitue une infiltration
l’âge, atteignant 10 % des sujets âgés. ferme et élastique pouvant intéresser l'ensemble du revêtement cutané.
L’hypothyroïdie peut être primaire ou périphérique (atteinte de la glande C'est un faux œdème car il ne prend pas le godet. Le visage est bouffi et
elle-même) ou bien secondaire ou centrale (insuffisance thyréotrope). arrondi, les lèvres sont épaissies, les paupières gonflées, le nez épaté et le
front épaissi, les pommettes sont érythrosiques et les lèvres cyanosées,
donnant un aspect très évocateur dès l’inspection. Les doigts sont bou-
Diagnostic dinés ; l’infiltration est souvent très nette au niveau du dos des mains et
des pieds. Les creux sus-claviculaires, axillaires et inguinaux sont com-
Diagnostic clinique blés. La peau est pâle, jaunâtre et cireuse. Le visage, les paumes des mains
et les plantes des pieds peuvent paraître orangés (carotinodermie).
Hypothyroïdie primaire acquise (Figure 33-1) La peau est froide, sèche, squameuse par diminution des sécrétions sudo-
Les signes cliniques de l’hypothyroïdie sont peu spécifiques et sen- rales et sébacées. Les ongles sont striés, cassants, les cheveux épais, secs et
sibles (Tableau 33-I). Le début de la maladie est volontiers insidieux. tombant facilement, la pilosité axillaire et pubienne est diminuée ; la dis-

Figure 33-1 Aspects cliniques de l’hypo-


thyroïdie. a) Visage arrondi, lunaire,
avec chute de la queue des sourcils.
b) Œdème au niveau des yeux, sourcils
rares. c et d) Mains : infiltration (d) en
comparaison d’une main normale (c).
e) Pieds.
HYPOTHYROÏDIE DE L’ADULTE 213

Tableau 33-I Symptômes de l’hypothyroïdie : sensibilité (Se), spécificité (Sp), phragme se traduit par un syndrome d’apnées du sommeil et la diminu-
valeur prédictive positive (VPP) et valeur prédictive négative (VPN) [28]. tion de la contractilité des fibres musculaires lisses de l’intestin par une
constipation.
Signes et • Sur le plan rhumatologique, il est décrit une arthrose des genoux, des
Se (%) Sp (%) VPP (%) VPN (%) mains et des chevilles. Les crises mimant une goutte et celles de chondro-
symptômes
calcinose sont fréquentes lors des formes évoluées.
Retard à la 77 93,5 92,2 80,3 • Des épanchements liquidiens peuvent intéresser diverses séreuses :
relaxation péricarde mais aussi plèvre, cavité péritonéale et synoviales.
• Le retentissement endocrinien comporte impuissance ou frigidité,
Peau sèche 76 63,8 67,7 72,7
infertilité, spanioménorrhée (éventuellement associée à une galactorrhée,
Frilosité 64 65 64,6 64,4 en rapport avec une rare hyperprolactinémie secondaire à l’hypothyroï-
die) ou, au contraire, ménorragies.
Peau rugueuse 60 81,2 76,1 67 • Enfin, le coma myxœdémateux, exceptionnel et grave, est favorisé par le
froid, une infection ou une intervention chirurgicale (voir Chapitre 37). Il
Infiltration 60 96,3 94,2 70,7
se caractérise par un coma calme, profond, associant hypothermie et
Bradycardie 58 42,5 50,2 50,3 bradycardie sans signe de localisation neurologique. Le pronostic est
conditionné par la bradypnée.
Baisse de la 54 86,2 79,6 65,2 Les caractéristiques cliniques de la palpation thyroïdienne dépendent
sudation de l'étiologie de l'hypothyroïdie.
Prise de poids 54 77,5 70,6 62,8
Devant une hypothyroïdie, l’interrogatoire recherchera la prise de
médicaments, la notion de maladie familiale rare (Encadré 33-1) ou de
Paresthésies 52 82,5 74,8 63,2 pathologies intercurrentes. On recherchera aussi des maladies auto-
immunes personnelles ou familiales (Encadré 33-2) dont la présence
Peau froide 50 80 71,4 61,5 orientera vers une thyroïdite lymphocytaire chronique (maladie de
Hashimoto).
Constipation 48 85 76,2 62

Mouvements 36 98,7 96,5 60,7


lents Encadré 33-1 Encadré 33-1
Voix rauque 34 87,5 73,1 57 Encadré 33-1 Causes familiales ou congénitales d’hypothyroïdie.
• Hypothyroïdie centrale congénitale (voir Encadré 33-3).
• Hypothyroïdie périphérique congénitale :
– anomalie du développement de la thyroïde (mutation : TTF1, TTF2,
PAX8, FOXE1).
parition de la moitié externe du sourcil réalise le « signe de la queue du – résistance à la TSH (déficit dans le récepteur de la TSH, sous-unité D
sourcil ». Le myxœdème peut occasionner une prise de quelques kilo- de la protéine G) ;
grammes mais non une obésité. L’infiltration des muqueuses touche la – résistance aux hormones thyroïdiennes (TRD1, TRE1, TRE2) ;
langue (macroglossie), le larynx (voix rauque ou éraillée, sourde, ronfle- – anomalie du métabolisme de l’iode : a) transport de l’iode : sympor-
ments nocturnes), la trompe auditive (hypo-acousie et vertiges, bour- teur Na+/I– ; b) iodination de la thyroglobuline : mutation du gène de
donnements d’oreille). la thyroperoxydase ; c) organification de l’iode : mutation du gène de la
• Le syndrome d’hypométabolisme comporte une asthénie physique pendrine (syndrome de Pendred) ; d) synthèse de la thyroglobuline :
(fatigabilité à l’effort, mobilisation lente), psychique, intellectuelle mutation du gène de la thyroglobuline ; e) recyclage de l’iode : muta-
(troubles de l’attention, perte de la mémoire, lenteur d’idéation et désin- tion du gène des déshalogénases 1 et 2.
térêt apparent avec parfois somnolence diurne) et sexuelle. Il s’y associe
une frilosité, une constipation et une anorexie.
• Les signes cardiaques sont liés au déficit hormonal lui-même et à
l’infiltration myxœdémateuse : bradycardie sinusale, assourdissement
des bruits du cœur, anomalies électrocardiographiques (diminution du Encadré 33-2 Encadré 33-2
voltage des complexes QRS, troubles diffus de la repolarisation dans Encadré 33-2 Maladies auto-immunes associées
toutes les dérivations, aplatissement ou inversion de l’onde T, augmenta- aux thyroïdites chroniques [2, 4, 10]
tion des espaces PR et QT), diminution du débit cardiaque, plus rare- • Syndrome polyglandulaire auto-immun de type 1 (APECED, gène
ment hypertension diastolique et extrasystoles ventriculaires. AIRE localisé sur le chromosome 21) :
L’hypertrophie cardiaque est essentiellement due à un épanchement – hypoparathyroïdie, maladie d’Addison, candidose cutanéomu-
péricardique objectivable à l’échographie. Les anomalies lipidiques asso- queuse, thyroïdite chronique dans 10-15 % des cas.
ciées favorisent l’athérosclérose, surtout coronarienne. La coronaropathie • Syndrome polyglandulaire auto-immun de type 2 (polygénique,
est fréquemment silencieuse et peut ne s’exprimer que lors de l’institu- association HLA-DR, DQ, ou CTLA-4, PTPN22, etc.) :
tion de l’opothérapie substitutive. – maladie auto-immune thyroïdienne, diabète de type 1, maladie
• Les signes musculaires sont également la conséquence du myx- d’Addison, insuffisance ovarienne primitive, hypophysite lymphocy-
œdème : empâtement ou atrophie des masses musculaires. La décontrac- taire, vitiligo, alopécie en plaques, maladie cœliaque, anémie de Bier-
tion musculaire est lente (réflexe achilléen décomposé mais non mer, myasthénie.
spécifique). On note un enraidissement prédominant le matin, une • Maladies rhumatologiques :
dysarthrie qui explique le débit lent et monotone de la parole, des – arthrite rhumatoïde, lupus érythémateux systémique, syndrome de
Gougerot-Sjögren, polymyalgie, artérite temporale, sclérose systé-
crampes et des paresthésies des extrémités (syndrome du canal carpien,
mique.
souvent précoce). Une atteinte des muscles intercostaux et du dia-
214 THYROÏDE

Hypothyroïdie primaire congénitale sécrétée est biologiquement peu active (diminution de sa glycosylation)
[3, 19].
et hypothyroïdie de l’enfant (voir Encadré 33-1) D’autres examens biologiques spécifiques orientent le diagnostic étio-
L’hypothyroïdie primaire congénitale (voir Chapitres 12, 15 et 35) logique [11] :
concerne 1 enfant sur 4 000 naissances. Elle peut se traduire chez le – les anticorps antithyroïdiens, vers une étiologie auto-immune :
nourrisson par une hypothermie, une bradycardie, une jaunisse, une dif- anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO) présents dans 95 % des cas
ficulté à l’alimentation, un élargissement des fontanelles postérieure et et anticorps antithyroglobuline dans 80-90 % des cas ;
antérieure et une hernie ombilicale. Mais, le plus souvent, le nouveau-né – l’iodurie ou l’iodémie élevées, vers une surcharge iodée ;
ne présente pas de signe spécifique. Cela justifie la pratique systématique
– la thyroglobuline qui doit être dosée uniquement au cours de cer-
d’un dépistage à quelques jours de vie. Le dépistage précoce permet de
taines hypothyroïdies congénitales, pour démontrer la présence de
débuter dans les meilleurs délais un traitement, évitant ainsi les compli-
tissu thyroïdien.
cations sévères de l’hypothyroïdie congénitale.
L’hypothyroïdie profonde peut s’accompagner d’une anémie
Sinon, chez l’enfant, l’hypothyroïdie doit être recherchée devant un
(normo-, micro- ou macrocytaire), de troubles de la coagulation (dimi-
retard de maturation osseuse ou de l’apparition de la première dent, une
nution du facteur VIII surtout, mais aussi des facteurs II, VII, X, maladie
pseudo-hypertrophie musculaire, une anémie, une hypertrophie hypo-
de Willebrand acquise), d’une hypercholestérolémie et d’une hypertrig-
physaire (hyperplasie des cellules thyréotropes), une galactorrhée, un
lycéridémie, d’une élévation des CPK, des LDH et des ASAT, d’une
retard pubertaire ou, au contraire, une puberté précoce.
hyponatrémie de dilution, d’une hyperprolactinémie, d’une hyper-
homocystéinémie et d’une hypoglycémie.
Hypothyroïdie secondaire (centrale) (Encadré 33-3) La TSH peut être augmentée en cas de résistance aux hormones thy-
Cliniquement, l’insuffisance thyréotrope se distingue de l’hypothyroï- roïdiennes ou d’artefacts dans les dosages (présence d’immunoglobu-
die primaire par l’absence d’infiltration myxœdémateuse. Le syndrome lines), d’exposition au froid ou d’insuffisance rénale. Les hormones
d’hypométabolisme est présent et il existe en général des signes d’insuffi- thyroïdiennes peuvent être abaissées et la TSH normale en cas de mala-
sance antéhypophysaire associés (voir Chapitre 113). die générale sévère (syndrome de basse T3-basse T4), de prise de médica-
ments dopaminergiques, de dobutamine ou de corticoïdes à fortes doses,
Encadré 33-3 Encadré 33-3 de syndrome de Cushing, de syndrome dépressif, de grossesse ou de prise
Encadré 33-3 Principales causes d’hypothyroïdie de TRIAC (T3L augmentée). La TSH et la thyroxine libre peuvent être
secondaire (centrale) [21, 23]. diminuées en cas de traitement par carbamazépine ou phénytoïne.
• Causes tumorales :
– macro-adénome hypophysaire ;
– méningiome, craniopharyngiome, granulomes d’origine diverse,
Échographie thyroïdienne
métastases ; L'examen échographique oriente le diagnostic étiologique. Une écho-
– anévrysmes géants ; structure hétérogène et hypo-échogène est en faveur d’une thyroïdite.
– selle turcique vide (hernie de l’arachnoïde).
• Insuffisance thyréotrope post-opératoire (chirurgie hypothalamo-
hypophysaire). Scintigraphie thyroïdienne
• Infiltrations (sarcoïdose, hémochromatose, histiocytose, etc.).
• Insuffisance thyréotrope post-traumatique. La scintigraphie ne doit pas être réalisée pour le diagnostic d’hypothy-
• Insuffisance thyréotrope du post-partum : syndrome de Sheehan. roïdie acquise.
• Hypophysite lymphocytaire à forme tumorale ou non. Toutefois, elle peut être utile au diagnostic de thyroïdite subaiguë
• Insuffisance thyréotrope congénitale : silencieuse ou du post-partum et d'hypothyroïdie congénitale (athyréose,
– mutations du gène POU1F1/Pit-1 : déficit en TSH, GH et prolactine ; ectopie thyroïdienne). La scintigraphie sera « blanche », le radio-élément
– mutation du gène PROP1 : déficit de toutes les lignées (ACTH plus n’étant alors pas capté par la thyroïde. La courbe de fixation (ou de cap-
tardivement) ; tation) de l’iode 123 ou 131 sert à confirmer l’existence d’un trouble de
– mutation du gène HESX1 : panhypopituitarisme ; l’hormonogenèse : on peut mesurer alors la captation de l’iode à
– mutation du gène LHX3 : déficit en TSH, GH, prolactine, FSH/LH ; 2 heures, suivie immédiatement d’une prise orale de perchlorate de
– mutation du gène LHX4 : déficit en GH, TSH et ACTH ;
potassium et de nouvelles mesures du pourcentage de captation pendant
– mutation du gène LEPR : retard pubertaire et déficit modéré en TSH ;
1 à 2 heures. Chez le sujet normal, la captation de l’iode n’est pas modi-
– mutations du gène de TSH-E : déficit thyréotrope isolé ;
– mutation du gène du récepteur de la TRH : déficit thyréotrope isolé. fiée par la prise de perchlorate de potassium car immédiatement oxydé et
• Syndrome de Prader-Willi. organifié. En revanche, en cas d’anomalie de la thyroperoxydase, le
• Causes médicamenteuses : acide rétinoïque, mitotane, ipilimumab contenu en radio-élément diminue de plus de 10 % car l’iode radioactif
(responsable d’hypophysite), dopamine, somatostatine, glucocorticoïdes. qui n’est pas oxydé ni organifié diffuse dans la circulation générale [11].
La scintigraphie est inutile si l’on estime qu’il s’agit d’un trouble acquis.

Étiologie
Diagnostic biologique
Le diagnostic biologique de l’hypothyroïdie primaire repose unique-
Hypothyroïdie primaire acquise (Encadré 33-4)
ment sur le dosage de la TSH qui est élevée. La baisse de la thyroxine
libre (T4L) permet seulement de juger de la profondeur de l’hypothyroï-
Thyroïdites (voir Chapitre 27)
die ; le dosage de T3L ne doit pas être fait. THYROÏDITE LYMPHOCYTAIRE CHRONIQUE ATROPHIANTE
L’insuffisance thyréotrope est, quant à elle, diagnostiquée sur un (THYRÉOSE INVOLUTIVE) • Il s’agit de la cause la plus fréquente.
dosage de TSH et de T4L. La T4L est basse et la TSH, paradoxalement, Elle survient plutôt chez les femmes, après la ménopause et chez le sujet
basse ou normale. En cas d’atteinte hypothalamique, la TSH peut être âgé. C’est une maladie d’installation insidieuse et d’origine auto-
modérément augmentée entre 4 et 10 mUI/l [21]. Dans ce cas, la TSH immune. Les anticorps anti-TPO sont positifs dans 75 % des cas et les
HYPOTHYROÏDIE DE L’ADULTE 215

Les thyroïdites chroniques peuvent être asymptomatiques, c’est-à-dire


Encadré 33-4 Principales causes d’hypothyroïdie primaire
chez l’adulte [6]. euthyroïdiennes. Elles se traduisent alors seulement par leurs caractéris-
tiques cliniques, échographiques et la présence d’anticorps antithyroï-
• Hypothyroïdies auto-immunes (thyroïdites chroniques auto-immunes) :
diens circulants. Dans ce cas, une surveillance clinique et un contrôle
– sans goitre : thyroïdite atrophique ;
annuel de la TSH sont recommandés. Dix pour cent des femmes présen-
– avec goitre : maladie de Hashimoto, thyroïdite du post-partum,
maladie de Basedow. teraient une thyroïdite asymptomatique, mais seules 5 % développent,
• Hypothyroïdies iatrogènes : chaque année, une hypothyroïdie [15].
– chirurgie partielle ou totale ; THYROÏDITE DU POST-PARTUM • Il s’agit d’une situation très fré-
– iode 131 et radiothérapie cervicale externe (lymphomes, cancers
quente (5 % des femmes) survenant dans l’année qui suit l’accouche-
ORL, du sein) ;
– iode et médicaments iodés, amiodarone en particulier ;
ment. La thyroïdite du post-partum survient plus souvent en cas
– agents antithyroïdiens (goitre) : lithium, thionamides, thiocya- d’anticorps antithyroïdiens positifs au 1er trimestre de la grossesse. Elle
nates, perchlorate de potassium, résorcinol, phénylbutazone, amino- est trois fois plus fréquente en cas de diabète de type 1. Le risque de réci-
glutéthimide, acide p-aminosalycilique, cytokines (interféron D, IL-2, dive au décours des grossesses suivantes est de 30 à 40 %.
GM-CSF) ; Dans les deux tiers des cas, elle ne se traduit que par une hypothyroï-
– autres médicaments : inhibiteurs des tyrosines kinases, anticorps die. Dans un tiers des cas, l’hypothyroïdie apparaît vers le 4e mois du
monoclonaux anti-CTLA4 (ipililumab), anti-PD1 (nivolumab, pembroli- post-partum et fait suite à un épisode d’hyperthyroïdie, souvent asymp-
zumab), anti-PDL1 (atézolizumab, durvalumab, avélumab) ; tomatique, survenu vers le 2e mois du post-partum. Elle est générale-
– goitre endémique en zone de carence iodée ; ment transitoire (80 % des cas), justifiant la surveillance de l’éventuel
– déficit en sélénium. traitement mis en place.
• Hypothyroïdie par infiltration de la thyroïde :
– lymphome ; THYROÏDITE DE DE QUERVAIN ET THYROÏDITE VIRALE • Clas-
– thyroïdite de Riedel (infiltration fibreuse massive) ; siquement, l’hypothyroïdie survient après une phase de thyrotoxicose et
– autres : hémochromatose, amylose, sarcoïdose, sclérodermie, cysti- de goitre douloureux. Elle est habituellement transitoire et souvent
nose, chondrocalcinose, infection (VIH, mycoplasme). asymptomatique. Elle ne nécessite que rarement un traitement.
• Hypothyroïdie transitoire :
– thyroïdites subaiguës, silencieuses, du post-partum. Autres causes d’hypothyroïdie
• Hypothyroïdies périphériques :
Une hypothyroïdie peut être secondaire à la dégradation accrue de T4
– diminution de la sensibilité aux hormones thyroïdiennes (mutations
et T3 en cas de tumeurs exprimant la désiodase de type 3 (hémangiomes,
de MCT8, THRA, THRB, etc.) ;
– expression aberrante de la désiodinase 3 (hémangiome, tumeurs tumeurs stromales ou autres tumeurs) [14, 16].
fibreuses, stromales). Certains médicaments favorisent l’apparition d’une hypothyroïdie :
• Maladies aiguës non thyroïdiennes (syndrome de basse T3-basse T4). produits iodés (amiodarone), lithium (hypothyroïdie transitoire chez
• Syndrome de Turner, trisomie 21 (syndrome de Down). 33 % et persistante chez 10 % des sujets traités), cytokines (surtout chez
• Substances toxiques : la femme et apparaissant en moyenne après un an de traitement : exacer-
– tabagisme ; bation d’une thyroïdite auto-immune chronique préexistante ou authen-
– agents environnementaux ou industriels. tique induction d’une maladie thyroïdienne auto-immune par le
traitement) (voir Chapitre 40). L’évolution de l’hypothyroïdie au cours
du traitement par l’interféron D est variable : transitoire ou définitive ; elle
anticorps antithyroglobuline dans 50 % des cas. Rarement, elle est due à n’impose pas l’arrêt du traitement et sera substituée par lévothyroxine.
la production d’anticorps bloquants le récepteur de la TSH. La thyroïde Des hypothyroïdies peuvent survenir aussi sous éthionamide, aminoglu-
est plutôt petite, hypo-échogène et hétérogène à l’échographie. téthimide, sulfamides, nitroprussiate de sodium, thalidomide, stavudine,
Au fil du temps, le titre des anticorps diminue parallèlement à la dimi- sunitinib, sorafénib et d'autres thérapeutiques antityrosine kinase, anti-
nution du parenchyme thyroïdien fonctionnel. Il peut s’associer une corps monoclonaux (anti-CTLA4, anti-PD1, anti-PDL1).
autre maladie auto-immune, à rechercher à l’interrogatoire et à l’examen Une hypothyroïdie peut survenir après traitement par iode 131 ou
clinique (voir Encadré 33-2). après irradiation externe. Le risque d’hypothyroïdie est fonction de la
dose administrée. Elle est plus fréquente chez les sujets jeunes, de sexe
THYROÏDITE LYMPHOCYTAIRE CHRONIQUE DE HASHIMOTO • La féminin et si la radiothérapie est associée à une chimiothérapie ou à un
maladie de Hashimoto est la forme hypertrophique des thyroïdites lym- apport iodé important et chronique (lymphographie). Une surveillance
phocytaires chroniques. Elle prédomine aussi chez la femme et son inci- régulière et prolongée de la TSH est donc recommandée chez tout sujet
dence est plus élevée en cas d’apports alimentaires riches en iode. Là ayant eu une irradiation englobant la région cervicale antérieure.
aussi, l’association à d’autres maladies auto-immunes est fréquente. Une hypothyroïdie peut s’inscrire dans le cadre d’une hémochroma-
À la palpation, la thyroïde est indolore, modérément augmentée de tose, d’une contamination par des polluants (polybrominate biphényl,
taille de façon diffuse, parfois bosselée, pseudo-nodulaire. Sa consistance polychlorate biphényl, résorcinol, perchlorate) ou être favorisée par cer-
est particulière ferme (caoutchouc). Le goitre n’est pas compressif. Le tains aliments (manioc, cassave, etc.).
diagnostic repose sur la présence d’anticorps antithyroperoxydase (95-
100 % des cas). L’aspect échographique du parenchyme thyroïdien est Hypothyroïdie durant la grossesse
hypoéchogène et hétérogène. L'examen scintigraphique, inutile, montre-
Les hypothyroïdies survenant pendant la grossesse sont développées
rait une fixation hétérogène « en damier ». La captation de l’iode serait
dans le chapitre 36
conservée, parfois accrue, témoignant de l’existence d’un trouble de
l’organification.
L’évolution naturelle se fait vers la majoration de l’hypothyroïdie, la Hypothyroïdie centrale [18, 20]
diminution du volume thyroïdien et du titre des anticorps antithyroï- (voir Encadré 33-3 et Chapitre 116)
diens. Une hyperthyroïdie transitoire est possible (« hashitoxicose »).
Rarement, la thyroïdite chronique lymphocytaire favorise l’émergence Elle est le plus souvent secondaire à un adénome hypophysaire et/ou à
d’un lymphome thyroïdien [13, 22]. son traitement (chirurgie ou radiothérapie).
216 THYROÏDE

Hypothyroïdie congénitale après tout changement de posologie. Dans ce cas, la surveillance biolo-
gique reposera sur le seul dosage de T4L.
Dans le monde, la cause principale d’hypothyroïdie congénitale pri-
maire est la carence en iode [8].
En France, l’hypothyroïdie congénitale est plutôt secondaire à une dys-
Indications et modalités du traitement
génésie thyroïdienne : ectopie, athyréose (mutation du gène PAX8, du fac- Elles dépendent de l’étiologie de l’insuffisance thyroïdienne primaire
teur de transcription thyroïdien 1 ou 2), à un trouble de l’hormonogenèse ou secondaire, de la profondeur du déficit hormonal, de l’âge du malade
(mutation des gènes du récepteur de la TSH, de la sous-unité D de la pro- et de ses comorbidités.
téine G, de la thyroperoxydase, de la thyroglobuline, de la pendrine, du
transporteur d’iodure NIS, des transporteurs MCT8) (voir Encadré 33-1)
[9]. Elle peut aussi être transitoire chez le nouveau-né, en cas d’anticorps
Insuffisance thyroïdienne primaire
antirécepteurs de la TSH bloquants maternels ou de prise maternelle de La posologie de lévothyroxine habituellement nécessaire est de 1,5 à
médications antithyroïdiennes ou iodées qui traversent tous la barrière 1,8 Pg/kg/j chez l’adulte en une prise. Suite à une thyroïdectomie, la
placentaire. Rarement, il peut s’agir d’une résistance aux hormones thyroï- posologie est habituellement supérieure à celle prescrite pour une hypo-
diennes. thyroïdie auto-immune dans laquelle une partie du parenchyme reste
L’hypothyroïdie congénitale centrale est due à des mutations des gènes fonctionnelle.
des facteurs de transcription permettant la différenciation des cellules Chez les sujets de moins de 50 ans et sans coronaropathie, la posologie
thyréotropes (POU1F1, PROP1, HESX1, LHX3, LHX4) du gène du est rapidement progressive jusqu’à la dose théorique. Chez le sujet jeune,
récepteur de la TRH et de la TSH-E [20]. et en particulier la femme jeune en âge de procréer, l’objectif est de main-
tenir la TSH entre 1 et 1,5 mUI/l. En effet, les normes de TSH fournies
par les laboratoires, trop larges, ne prennent pas en compte l’âge, le sexe
Traitement ni l’ethnie des malades. Tous âges et ethnies confondus, la TSH est en
moyenne de 1,46 mUI/l chez les hommes et de 1,49 mUI/l chez les
Méthodes thérapeutiques femmes [25]. Si l’objectif thérapeutique du traitement est de normaliser
la TSH, la valeur cible doit donc être évaluée pour chaque malade.
L’opothérapie substitutive repose sur la lévothyroxine ou L-thyroxine Chez le sujet âgé, l’hypothyroïdie patente doit être traitée. En cas
(L-T4) : Lévothyrox®, comprimés sécables dosés à 25, 50, 75, 100, 125, d’hypothyroïdie profonde, le traitement doit parfois être institué en hos-
150 et 200 Pg et L-Thyroxine Roche®, solution à usage pédiatrique pitalisation sous surveillance clinique et électrocardiographique régu-
(1 goutte = 5 Pg) ou ampoules injectables (IM ou IV) à 200 Pg. Le traite- lière. Elle est atteinte par paliers de 12,5 à 25 Pg, dont la durée dépend
ment doit être pris une fois par jour, si possible à jeun le matin et à distance de l’âge du patient et de son statut coronarien connu ou supposé : paliers
(2 heures) de la prise d’autres médicaments réputés modifier l’absorption de 4 à 8 semaines selon les cas. L’objectif est alors d’améliorer le confort
de la L-T4. Ces modalités idéales sont souvent difficiles à mettre en pra- du malade et de normaliser lentement la T4L, sans chercher à normaliser
tique et une prise régulière sans oubli dans les mêmes conditions journa- la TSH. D’autre part, un surdosage, marqué par une concentration de
lières permet souvent un bon équilibre hormonal (Tableau 33-II). TSH trop basse, expose au risque de fibrillation auriculaire ou de décom-
Un traitement associé par bêtabloquants peut parfois être nécessaire pensation d’une insuffisance coronarienne masquée par l’hypothyroïdie.
afin d’éviter et/ou de contrôler une insuffisance coronarienne. Dans cette population, l’hypothyroïdie infraclinique est classiquement
traitée seulement lorsque la TSH est supérieure à 10 mUI/l, et de façon
prudente. Des méta-analyses récentes ne mettent pas en évidence de rela-
Objectifs thérapeutiques tion entre hypothyroïdie infraclinique et détérioration cognitive [1]. En
En cas d’hypothyroïdie primaire, l’objectif est de maintenir la TSH revanche, un surrisque d’accidents vasculaires cérébraux est constaté
dans les limites de la normale. La TSH sera contrôlée 6 à 8 semaines pour des patients avec une TSH supérieure à 10 mUI/l et chez les
après l’obtention de la posologie théoriquement nécessaire ou 6 à patients âgés de moins de 50 ans avec hypothyroïdie fruste [7]. De
8 semaines après tout changement de posologie. même, on constate une augmentation des risques cardiovasculaires chez
Une fois l’euthyroïdie obtenue, la surveillance biologique reposera sur les sujets jeunes avec hypothyroïdie infraclinique et lorsque la TSH
le seul dosage de TSH, une à deux fois par an. dépasse 10 mUI/l [12].
En cas d’hypothyroïdie centrale, l’objectif est l’obtention d'une T4L En cas d’infarctus du myocarde récent ou de coronaropathie évolutive,
dans le tiers supérieur de la norme. La T4L sera contrôlée 4 semaines la prescription prudente du traitement hormonal se fera avec l’accord des
après l'obtention de la posologie théoriquement nécessaire ou 4 semaines cardiologues et sous surveillance, et après les gestes de revascularisations
effectués. La posologie de départ est de 12,5 à 25 Pg/j, voire moins par-
fois, en utilisant les gouttes de L-thyroxine (5 Pg par goutte). Si une
insuffisance coronarienne se révèle en cours de traitement, la posologie
Tableau 33-II Situations pouvant modifier l’absorption ou l’activité de la
lévothyroxine (L-T4) [24]. de L-T4 est maintenue en s’assurant de l’absence de signe clinique ou
biologique de surdosage. Des bêtabloquants peuvent être associés.
Diminution des besoins Alors que la posologie optimale de lévothyroxine est atteinte, la persis-
Âge > 65 ans tance d’une élévation de la TSH pose la question de la compliance du
Thérapeutiques androgéniques chez la femme malade, d'une interférence médicamenteuse ou d'une malabsorption. En
effet, un certain nombre de situations peuvent modifier l’absorption ou
Augmentation des besoins le métabolisme des hormones thyroïdiennes administrées par voie orale
Syndromes de malabsorption (maladie cœliaque, gastrite à Helicobacter pylori)
Cirrhose biliaire primitive (voir Tableau 33-II).
Grossesse (majoration théorique des doses de 30 à 50 %) D’autre part, les hormones thyroïdiennes potentialisent les antivita-
Thérapeutiques : diminution de l’absorption de la T4 (colestyramine, sucralfate, mines K.
hydroxyde d’aluminium, sulfate de fer, carbonate de calcium, alimentation L'association L-T4 et L-T3 est parfois proposée mais non formellement
riche en soja, inhibiteur de la pompe à protons) ou modification de la clairance
validée, chez des patients sélectionnés et porteurs de polymorphismes des
de la T4 (rifampicine, carbamazépine, phénytoïne)
gènes des transporteurs des hormones thyroïdiennes ou des désiodases
HYPOTHYROÏDIE DE L’ADULTE 217

qui diminuent les taux intracellulaires disponibles de T3. Des recom- HYPOTHYROÏDIE ET GROSSESSE • Les consensus préconisent une
mandations de l'ETA ont été publiées en 2012 [26]. TSH inférieure à 2,5 mUI/l au 1er trimestre de la grossesse. En cas sub-
stitution d’un déficit thyroïdien, il est nécessaire de surveiller régulière-
Insuffisance thyroïdienne secondaire ment durant la gestation la TSH afin d’augmenter si besoin les
posologies de lévothyroxine. Classiquement, les besoins en hormones
Les règles de prescription sont les mêmes, mais la surveillance repose
thyroïdiennes augmentent de 30 à 50 % durant la grossesse, mais il existe
sur le seul dosage de la T4L. La TSH ne doit pas être dosée et ne permet
de grandes variations selon les patientes.
en aucun cas d’équilibrer le traitement.
À ce jour, aucune étude ne permet d’affirmer qu’une hypothyroï-
En cas de déficits hormonaux associés, une insuffisance surrénalienne die infraclinique (TSH > 2,5 mUI/l, L-T4 normale) soit délétère
primaire ou une insuffisance corticotrope doit être substituée avant l'ins- pour le déroulement de la grossesse ni que son traitement soit béné-
titution d'un traitement par hormones thyroïdiennes. fique. Toutefois, il est habituellement recommandé de traiter ces
Un traitement par hormone de croissance ou œstrogènes (chez une patientes [5, 27].
femme) peut nécessiter des doses plus importantes de lévothyroxine.
HYPOTHYROÏDIE FRUSTE (OU INFRACLINIQUE) • Elle est défi-
Traitement du coma myxœdémateux nie par une TSH modérément élevée et une thyroxine libre normale. En
dehors de la grossesse, le traitement substitutif reste discuté ; il est pro-
La prise en charge du coma myxœdémateux est détaillée dans le
posé en cas de signes cliniques, d’hypercholestérolémie, de goitre, d’anti-
tableau 33-III et le chapitre 37.
corps anti-TPO positifs, d’antécédents d’irradiation cervicale et d’une
TSH dépassant 10 mUI/l [17].
Tableau 33-III Traitement du coma myxœdémateux.

Traitement symptomatique
Complications du traitement
Aspiration trachéobronchique Les complications de l’opothérapie substitutive sont essentiellement le
Oxygénothérapie, ventilation assistée fait de surdosages. Elles incluent la thyrotoxicose symptomatique ou
Réchauffement progressif passif infraclinique et leurs complications respectives.
Macromolécules (si collapsus) avec contrôle
de la pression veineuse centrale
Sérum glucosé isotonique (ou hypertonique)
Restriction hydrique en cas d’hyponatrémie BIBLIOGRAPHIE
de dilution importante (plus rarement, utilisation
de sérum salé) 1. AKINTOLA AA, et al. Front Aging Neurosci. 2015;7:1-11.
Antibiothérapie 2. ANTONELLI A, et al. Autoimmun Rev. 2015;14:174-80.
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Hormones thyroïdiennes : L-thyroxine IV (en bolus), 300 à 500 Pg les premières 6. BRAVERMAN LE, et al. Werner and Ingbar’s the thyroid: a fundamental
24 heures puis 100 Pg/24 heures ou Cynomel® (L-T3) per os (ou sonde and clinical text, 8th ed. Philadelphia: Lippincott-Williams and Wilk-
gastrique), 75 à 100 Pg en 3 à 4 prises
ins; 2000.
La combinaison des deux est prônée par certains 7. CHAKER L, et al. J Clin Endocrinol Metab. 2015;100:2181-91.
8. DELANGE F, et al. Thyroid. 2001;11:437-47.
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Réchauffement externe
10. EISENBARTH GS, et al. N Engl J Med. 2004;350:2068-79.
Agents vasopresseurs
Isoprénaline
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HYPOTHYROÏDIE INDUITE PAR L’IODE • S’il est possible d’arrêter
18. PERSANI L. J Clin Endocrinol Metab. 2012;97:3068-78.
le produit iodé, l’euthyroïdie surviendra progressivement avec la désatu- 19. PETERSEN VB, et al. Clin Endocrinol. 1978;8:397-402.
ration. Toutefois, elle peut être longue, surtout en cas de prescription 20. REYNAUD R, et al. Ann Endocrinol (Paris). 2005;66:250-7.
d’amiodarone (Cordarone®). Alors, de petites doses de lévothyroxine 21. ROBERTS CGP, et al. Lancet. 2004;363:793-803.
(25 à 50 Pg/j) peuvent être nécessaires de façon transitoire. Si l’amioda- 22. ROHMER V, et al. In: Leclèrce J, et al. La thyroïde, 2e éd. Paris: Else-
rone doit être maintenue pour des raisons cardiologiques, l’hypothyroï- vier; 2001. p. 481-4.
die est prudemment substituée sous surveillance biologique régulière 23. SHERMAN SI, et al. N Engl J Med. 1999;340:1075-9.
24. VAIDYA B, et al. BMJ. 2008;337:284-9.
(tous les 4 mois, après l’obtention de l’euthyroïdie).
25. .WIERSINGA WM. Nat Rev Endocrinol. 2014;10:164-74.
L’hypothyroïdie induite par l’iode peut révéler une maladie thyroï- 26. WIERSINGA WM, et al. Eur Thyroid J. 2012;1:55-71.
dienne sous-jacente. Dans ce cas, le traitement par lévothyroxine est 27. WILES KS, et al. BMJ. 2015;351:ha726.
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