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Fonction financière
Comptabilité et consolidation

Comptabilisation des contrats


de concession en normes IFRS :
IFRIC 12
Michel Sion
Manager Offre et    
Expertise Finance Cegos

Les contrats de concession concernés par



IFRIC 12

Illustration : Mode de comptabilisation selon



la norme IAS 11 – Contrats de construction

Nombreux sont les groupes (concessionnaires) qui


réalisent une partie significative de leur activité dans
le cadre d’accords de concessions avec une
personne publique (Vinci, EDF, Air liquide,…) pour une
diversité d’infrastructures (routes, ponts, stades,
centrales électriques,…). Voyons sur quoi porte les
normes IFRS : IFRIC 12.

Les contrats de
concession concernés
par IFRIC 12
L’interprétation IFRIC 12 porte sur les contrats de
concession conclus entre le secteur public et un
opérateur du secteur privé lorsque :

le concédant contrôle ou réglemente la nature,


les bénéficiaires et le prix des services que
l’opérateur fournit grâce à l’infrastructure ;
le concédant contrôle l’infrastructure à la fin du
contrat de concession de services.

L’accord prévoit souvent que le concessionnaire


construise ou fasse construire une infrastructure, qu’il
apporte des améliorations et assure la maintenance
d’une infrastructure apportée par le concédant. Par
exemple, un accord BOT (build, operate, transfer)
impose au concessionnaire de construire une
infrastructure, de l’exploiter pendant une certaine
période contractuelle et de la restituer au concédant
après l’avoir remise en état à l’issue de cette période

La question se pose alors du mode de


comptabilisation des coûts de construction de
l’infrastructure et des revenus. Le mode de
comptabilisation dépend de la nature de l’accord,
l’opérateur bénéficie-t-il d’une garantie de revenus ou
supporte-t-il le risque lié au degré de fréquentation
de l’infrastructure ?

Ces coûts ne sont jamais


comptabilisés en immobilisation
corporelle.
L’opérateur ne contrôle pas l’infrastructure, il accède
uniquement à son exploitation sur une durée limitée
pour fournir un service public. Il n’est pas propriétaire
de l’infrastructure, à la fin de l’accord, celle-ci revient
au concédant.

1er cas : l’opérateur bénéficie d’une


garantie de revenus
Il reçoit au titre de sa prestation le droit contractuel
inconditionnel de recevoir de la trésorerie ou un
autre actif financier de la part ou sur instruction du
concédant ». Il a un droit inconditionnel de recevoir
de la trésorerie lorsque le concédant s’engage à lui
payer :

des montants spécifiés ou déterminables définis


au contrat. C’est l’hypothèse où les usagers ne
paient pas pour l’utilisation de l’infrastructure ;
le déficit éventuel résultant de l’exploitation de
l’actif, calculé par différence entre les montants
reçus des usagers et des montants spécifiés ou
déterminables.

Dans ce cas, l’opérateur applique la norme IAS 11 sur


les contrats de construction à LT. Les coûts de
construction sont enregistrés en immobilisation
financière en intégrant la marge prévue. Cette
immobilisation diminue ensuite progressivement des
montants facturés au concédant. Le revenu lié au
projet est reconnu sur l’ensemble de la durée du
projet (construction et exploitation), au prorata des
coûts réellement engagés annuellement. Il y a donc
une déconnexion entre le revenu comptabilisé et les
montants facturés au concédant.

2nd cas : l’opérateur supporte le


risque de trafic
Le concédant ne garantit pas à l’opérateur le revenu
futur qui demeure lié au degré de fréquentation de
l’infrastructure par les usagers. Dans ce cas, les coûts
de construction sont enregistrés en immobilisation
incorporelle qui représente le droit d’accès à
l’infrastructure. Cette immobilisation est amortie sur
la durée de la concession à partir de sa mise en
exploitation. Les revenus liés à l’exploitation de la
concession sont actuellement comptabilisés en
application de la norme IAS 18 « Revenus des
activités ordinaires ».

Les contrats de concession assurent souvent un


partage des risques entre le concédant et l’opérateur.
Par exemple, l’opérateur bénéficie d’un revenu garanti
pour la construction et de l’exploitation d’un stade et
supporte le risque de fréquentation lié à l’activité de
restauration. Dans ce cas, le concédant
comptabilisera un actif financier pour tout montant
garanti par le concédant et une immobilisation
incorporelle pour la partie résiduelle.

Ces immobilisations, financières ou incorporelles, ne


figurent pas systématiquement au bilan consolidé du
groupe opérateur. Elles figurent au bilan d’une
société de construction créée spécifiquement pour
l’opération. Les groupes s’efforcent d’échapper aux
critères de consolidation en jouant sur le critère de
contrôle pour éviter d’alourdir l’endettement apparent
au bilan.

Illustration : Mode de
comptabilisation selon
la norme IAS 11 –
Contrats de
construction
D’après la norme IAS 11, lorsque le résultat d'un
contrat à long terme peut être estimé de façon fiable,
les revenus et les coûts doivent être comptabilisés
respectivement en produits et en charges en
fonction du degré d'avancement de l'activité du
contrat à la date de clôture.

Tableau 1 : Les flux de trésorerie du


projet
Le tableau ci-dessous retrace les coûts
d’investissements et d’exploitation prévisionnels ainsi
que les facturations client sur la durée de la
concession. L’opérateur réalise la construction d’une
infrastructure sur 2 ans et exploite ensuite celle-ci
pendant 8 ans. Il ne facture le concédant qu’au cours
de la période d’exploitation.
Avec la norme IAS 11, le revenu et la marge sont
reconnus comptablement sur la durée du contrat au
prorata des coûts engagés annuellement. Il convient
de calculer le taux de marge actuariel qui prend en
compte la valeur temps de l’argent, il est de 11,2%
dans l’exemple.

Tableau 2 : Le revenu et la marge


comptabilisés annuellement
Le tableau 2 retrace les revenus comptabilisés à
l’avancement année par année ainsi que la marge qui
en résulte. Le revenu d’une période est égal aux
coûts de cette période augmenté de la marge. Pour
l’année 1, le revenu est de : 150 x 1,112% = 166,8.

Le tableau nous montre que la comptabilisation des


revenus est déconnectée des facturations émises
aux clients. Alors que les facturations client sont
émises exclusivement des années 3 à 8, la majeure
partie des revenus sont comptabilisés les années 1 et
2.
Tableau 3 : Détermination du taux de
rendement de l’actif financier
Les revenus comptabilisés et non encaissés sont
enregistrés en immobilisation financière. Le montant
de l’actif n’est toutefois pas valorisé à sa valeur
nominale. Les montants facturés au concédant sont
censés inclure les produits financiers sur les coûts de
construction. En IFRS, les créances à LT à taux nul ou
faible sont comptabilisées pour leur valeur actuelle,
des produits financiers étant enregistrés
distinctement. Le taux de rendement actuariel est le
taux qui rend la somme des flux actualisés égale à
zéro, 8,2% dans l’exemple.

Tableau 4 : Evolution de la valeur de


l’actif financier
Les produits financiers sont calculés au taux de
rendement sur l’encours de début de période. Pour
l’année 1, ils sont égaux à : 166,8 x 1,082 =13,6

Chaque année, l’actif financier est augmenté des


revenus comptabilisés ainsi que des produits
financiers calculés sur l’encours de début de période,
il est diminué des montants encaissés. Il est égal à
zéro à la fin de la période de concession.

Par ailleurs, la différence de rythme de


reconnaissance des revenus entre le résultat fiscal et
le résultat consolidé constitue une différence
temporelle sur laquelle se calculent des impôts
différés.

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ECRIT PAR
Michel Sion
Spécialisé dans la finance d'entreprise, Michel Sion
est responsable des offres de formation Trésorerie,
Finance, Gestion et Comptabilité pour non
spécialistes et Risque client.
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