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UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT LOUIS

UFR DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES


SECTION SCIENCE POLITIQUE
ARMAND ASSANE COLY P30 1274

Sujet : Les compromissions colonialistes de l’anthropologie politique

La discipline de l’anthropologie est une matière qui a perduré dans le temps et dans l’espace de par
ses évolutions. Elle se compose donc de plusieurs rubriques : l’anthropologie sociale, politique… Par
ailleurs elle a eu a évolué dans des espaces différents. En outre elle a aussi eu se formaliser dans le
temps. L’Afrique représente l’un des espaces dans lesquelles l’anthropologie s’est remodelée. En
Afrique, oui, mais surtout durant la période coloniale. En effet dans cette zone l’anthropologie a connu
d’énorme soubassements, bouleversements que nous allons voir.
L’anthropologie politique est une science incluse dans l’anthropologie en générale. Elle est définie
comme une science qui étudie les typologies sociétales, leurs organisations et qui tente de dégager des
vérités générales de ces objets d’études.
Il est vrai que la relation qui existe entre le colonialisme et l’anthropologie politique est juste large.
Elles ont vécu plusieurs années, voire siècles en symbiose. Cela atteste donc des multiples débats et
sujets pouvant jaillir de cette dualité conceptuelle. Pourtant pour des soucis de précisions, nous allons
axer notre réflexion sur une certaine considération quelque peu gauchiste de l’anthropologie politique
pour expliquer l’impérialisme.
Ce sujet comporte pour nous un intérêt théorique et pratique. Il comporte un intérêt théorique dans la
mesure où il nous permet de mieux cerner le concept de colonialisme et le concept d’anthropologie. Il
a aussi un intérêt pratique dans la mesure où il permet nous, étant étudiants en droit, de mieux
comprendre la considération anthropologique des réalités coloniales existantes jadis.
Comment appréhender la teneur de la relation entre le colonialisme et l’anthropologie politique?
La réponse à cette question incombe pour nous d’étudier tour à tour la catégorisation des sociétés
africaines et la mise en relief d’interprétations comparatives bénéfiques pour la conquête coloniale, et
d’autre part le piège de l’ethnocentrisme comme obstacle à la recherche d’objectivité et les excès du
normativisme comme source d’omission empirique évitable.
Ainsi au niveau de notre travail nous allons d’abord étudier l’anthropologie politique comme un
instrument capital dans l’élaboration colonialiste, avant de terminer par la mise en exergue du rejet de
toute neutralité par l’anthropologie politique dans sa collaboration avec l’impérialisme

I- L’anthropologie politique, un instrument capital dans l’élaboration colonialiste


Cette considération de l’anthropologie politique est actée parce qu’elle fait une catégorisation
drastique des sociétés (A) et une mise en relief d’interprétations comparatives bénéfiques
pour la conquête coloniale (B).
A- La catégorisation des sociétés africaines par les anthropologues de l’époque coloniale :
Les missionnaires et colonialistes ont foulé les terres de l’Afrique dans le but de nous sois disant
« civiliser ». Mais alors lorsqu’on parle de civilisations des peuples c’est parce qu’on sous-entend
une vie à l’état sauvage de ces derniers. Donc selon ces occidentaux, l’Afrique est un continent
sans civilisation. Par ailleurs cette remarque a été fondée au moyen d’une étude anthropologique.
Une étude anthropologique qui dans ses analyses a procédé à plusieurs méthodes pour mettre
finalement en exergue un résultat. Ce résultat serait synonyme des vérités à caractère objectif. Et
qui d’ailleurs ont fini de séduire les colonialistes. Il s’agit de la catégorisation et de la
classification des sociétés africaines. C’est un partage de l’espace africain en micro territoire pour
indexer la nature de chaque partie et ainsi montrer la diversité des milieux étudiés. Cependant cela
s’est fait dans le but d’aider les colonialistes à mieux quantifier la teneur démographique de
l’Afrique. Et donc par déduction, l’anthropologie politique serait un outil à la merci des
colonialistes afin d’atteindre leur objectif. Toutefois cela ne constitue pas le seul apport de
l’anthropologie vis-à-vis du colonialisme.
B- La mise en relief d’interprétations comparatives bénéfiques à la conquête coloniale :
Comme ultérieurement évoqué, les anthropologues, pas tous mais la majorité, ont eu à aider les
colonialistes dans leur conquête de l’Afrique. Tout d’abord à travers les analyses des sociétés dites
« primitives », ensuite la comparaison de l’ensemble des sociétés étudiées dans la zone. Enfin, ces
anthropologues vont relever des vérités générales et donc des interprétations qui vont favoriser la
marche vers l’impérialisme. En effet ces adeptes de l’anthropologie politique, vont mettre à la
disposition des colonialistes, des hypothèses telles que les sociétés africaines sont le miroir inversé
de celles des occidentales, que ne comportant pas d’écriture, ces sociétés africaines demeurent
donc des peuples « sans histoires ». D’ailleurs, l’étude anthropologues à l’égard des sociétés
africaines reste la comparaison de deux types de réalités bien distinctes évidemment, de deux
types de cultures bien différents, des organisations totalement extérieures l’une de l’autre. Et
pourtant l’adoption de la réalité occidentale serait la plus adéquate à la marche vers l’avancée.
Ceci va donc faire naitre des critiques à l’égard de cette conception plus ou moins gauchiste des
anthropologues de l’époque.
II- L’absence de neutralité des anthropologues dans leur collaboration avec les
colonialistes :
Cette collaboration a fait naitre une certaine subjectivité au sein des anthropologues. Cela se
manifeste par le piège de l’ethnocentrisme (A) et les excès du normativisme (B).
A- Le piège de l’ethnocentrisme, aspect bouleversant dans la recherche de l’objectivité :
L’ethnocentrisme pourrait être défini comme le simple vouloir de mettre ta civilisation, ta culture,
ton ethnie, ta réalité au-dessus de toutes autres civilisations, cultures, ethnie, réalité. C’est donc
une préférence de ta société au détriment de l’autre. Il est vrai que tout le monde peut choisir, mais
l’ethnocentrique va jusqu’à invalider les réalités des autres pour valider la sienne. Ce qui fait
naitre sans aucun doute une sorte de supériorité dans les constats. Par ailleurs, les anthropologues
de l’époque coloniale ont plus ou moins adoptés cette posture. Considérant l’Afrique comme un
continent sans histoire, ils ont boosté l’envie des occidentaux de venir nous « civiliser ». Juste
parce que les africains ne détiennent pas de preuves écrites attestant de leur civilisations, ils sont
donc des peuples primitifs ? Car pour eux l’écriture constitue une marque de développement. Or
cet ethnocentrisme comporte un obstacle en elle-même. Dans la mesure où, il empêche les
anthropologues de devenir objectifs dans leur analyse et dans leurs interprétations. Toutefois les
obstacles ne se limitent pas à cela. Nous avons aussi une trop forte dose de normativisme dans
l’élaboration anthropologues durant l’époque coloniale.
B- Les excès du normativisme, cause probable d’une omission évitable :
Le normativisme pourrait être défini comme une sorte de voie à suivre. Un chemin à emprunter,
une démarche à adopter. Bref une certaine orientation vers quoi on doit tendre. Pourtant on est
tenté de bannir ce normativisme de la démarche anthropologique. Gage de réforme, le recul des
anthropologues vis-à-vis de normativisme est donc une solution au manque d’objectivité remarqué
dans leurs analyses. Ainsi le normativisme en soi est juste normal, mais l’utilisation qu’ils en ont
faite change la nature de leur démarche. En effet les anthropologues de l’époque coloniale, avait
tendance à se baser sur leur propres réalités culturelles pour mesurer les caractéristiques du
continent africain. Pour finir, en tant qu’instrument de l’impérialisme, l’anthropologie a eu à
théoriser soit le déni de l’humanité des sociétés exotiques soit leurs infériorités par rapport aux
sociétés occidentales. Ils avaient aussi tendance à vouloir orienter l’Afrique dans une perspective
occidentale, ce qui atteste de l’excès du normativisme dans leur opération.

CONCLUSION
Arrivé au terme de notre analyse, nous pouvons affirmer que l’anthropologie de l’époque
coloniale était constituée d’énormes compromissions dans ses analyses et méthodes. L’explication
de ce phénomène s’est fait à travers la mise en exergue de la relation symbiotique qui existait
entre l’anthropologie et le colonialisme. Ensuite il était important de souligner aussi la dimension
peu objective qu’avait cette discipline dans ses analyses. Par ailleurs des critiques ont été formulés
à l’endroit de l’anthropologie. Elle est taxée d’ethnocentrique et teintée d’un excès de
normativisme. Ethnocentrique dans la mesure où elle privilégiait sa culture pour quantifier la
culture des autres. Excès de normativisme dans la mesure où elle imposait aux sociétés africaines
une vision du monde spécifiquement occidentale. Toutefois l’anthropologie a donc été l’objet d’un
débat dans lequel, certains estimait judicieux de supprimer cette dite discipline pour son manque
d’objectivité. Pour d’autres il était plus louable de le réformer à travers des changements multiples
à opérer. Ce qui se fera sans doute, dans l’unique but de mettre l’anthropologie dans la voie
objective, scientifique et neutre.

CORRECTION :
Alors les colonialistes ont massivement financé les recherches anthropologiques dans les
sociétés africaines
Matrice coloniale :
Collision : entente tacite entre les anthropologues et les colons (projet colonialiste)
Relativisme culturel : dire que toutes les civilisations se valent
Georges Balandier : approche théorique, situation coloniale des sciences sociales
Au plan épistémologique : remise en cause de cet ethnocentrisme
Anthropologie colonialiste : anthropologie au service de la colonisation
Edouard Saïd, Mudimbe= participer à montrer les tares colonialistes et les erreurs de
l’anthropologie
Etre dans la logique de produire une science sans subjectivité.

Pb : quelles sont les conséquences de la collision entre l’anthropologie politique et la


colonisation ?
Plan :
I- Une anthropologie politique au service du projet colonial
A- Une volonté de connaissances des sociétés extra occidentales
B- Un enjeu de domination propre au projet colonial
II - Une disqualification de l’anthropologie colonialiste avec la décolonisation
A- La remise en cause des postures ethnocentriques
B- Le recentrage de l’objet de l’anthropologie politique

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