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N° 3285 – L’État

Date de fraîcheur : 31 Janvier 2023

Emma Durand-Poudret
Doctorante contractuelle – Aix-Marseille université
Membre du Centre d’études et de recherches internationales et communautaires (CERIC)

actualisé par :

Pierre Couturier
Doctorant
Centre d’études et de recherches internationales et communautaires (CERIC)

1. Éléments-clés

Tout à la fois phénomène politique et social, l’État est, sur le plan juridique, une personne morale, statut duquel dérive un certain nombre d’attributs légaux. En
tant que personne, il s’agit d’un sujet de droit international, c’est-à-dire d’une entité dotée de droits et d’obligations. Elle est au surplus qualifiée d’immédiate et d’
originaire. L’État est déclaré immédiat au sens où il tire de façon directe ses droits et obligations de l’ordre juridique, sans que l’intervention d’un intermédiaire
soit nécessaire à sa constitution. Originaire ou de plein droit, il l’est, car aucun acte n’est indispensable à son accession à la personnalité juridique, elle provient
du droit international lui-même.

Pierre de touche de l’ordre juridique, l’État opère à côté d’autres sujets dont l’existence et l’étendue de leur capacité découlent, à un moment ou à un autre, de la
volonté du premier (Fiche pédagogique n° 3239 : L’individu en droit international ; et Fiche pédagogique n° 3296 : Les organisations internationales). À cette
catégorie des sujets s’ajoute celle des acteurs – organisations non gouvernementales, entreprises transnationales et multinationales, groupements d’intérêts –
qui contribuent à la vie de la société internationale et peuvent influencer les politiques juridiques de l’État ou, plus généralement, certaines de ses actions. Mais,
dépourvus de personnalité juridique, ils ne sont pas aptes à concurrencer, sur le plan légal, l’action de l’État.

Cependant, pour centrale qu’elle soit, l’importance du concept d’État est devenue progressivement controversée. « La chronique d’une mort annoncée » (J.
Salmon, Quelle place pour l’État dans le droit international d’aujourd’hui ? : RCADI 2010, t. 347, p. 19) trouve ses arguments sur les plans tant juridiques que
politiques. S’agissant des premiers, l’émergence d’autres sujets viendrait concurrencer l’action de l’État. Tout particulièrement, l’accroissement du nombre d’
organisations internationales et leur autonomisation progressive seraient de nature, dans les domaines pour lesquels elles sont instituées, à restreindre les
pouvoirs de l’État (Fiche pédagogique n° 3296 : Les organisations internationales). En second lieu, motifs cette fois sociaux et politiques, la mondialisation
accentuerait les inégalités de fait et reléguerait l’État au rang d’entité peut apte à répondre aux besoins d’une société internationale globalisée et, par suite, aux
besoins de ses citoyens. Malgré les critiques dont il fait l’objet, le rôle central de l’État dans l’ordre juridique international n’est pas démenti par la pratique.

2. Textes de référence

Charte des Nations Unies, 24 oct. 1945

Conv. Montevideo, 26 déc. 1933, sur les droits et devoirs des États : RTSDN, vol. 165, p. 19

Rés. 2625 (XXV), 24 oct. 1970, Déclaration relative aux principes de droit international touchant les relations amicales et la coopération entre États

Rés. 1514 (XV), 14 déc. 1960, Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux

3. Bibliothèque LexisNexis

3.1. Fascicules JurisClasseur

JCl. Droit international, fasc. 5, 10, 110, 120, 409-50 et 581-50

3.2. Fiches pédagogiques

Fiche pédagogique n° 3292 : La Cour internationale de Justice

Fiche pédagogique n° 3239 : L’individu en droit international

Fiche pédagogique n° 3296 : Les organisations internationales

Fiche pédagogique n° 3240 : Les sources du droit international public

3.3. Revues JurisClasseur

Journal du droit international (Clunet)

Connaissances

1. Les critères de définition de l’État

La société internationale accueille différentes entités parmi lesquelles celles disposant de la qualité d’État ne sont pas toujours aisées à discerner. Déterminer
comment les identifier se révèle alors crucial. La Commission d’arbitrage de la Conférence européenne pour la paix en Yougoslavie a énuméré différents critères
d’appartenance à cette catégorie : « [l]’État est communément défini comme une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population soumis à un
pouvoir politique organisé » (Commission d’arbitrage de la Conférence européenne pour la paix en Yougoslavie, avis n° 1, 29 nov. 1991 : RGDI publ. 1992, p. 264
. – V. également Conv. Montevideo, 26 déc. 1933, art. 1er sur les droits et devoirs des États : RTSDN, vol. 165, p. 25). C’est donc du droit international que
provient la qualité d’État. Le premier en arrête les critères, il est en ce sens logiquement antérieur à l’État. Toute entité prétendant ainsi détenir la qualité étatique
doit disposer d’un territoire, d’une population et d’un pouvoir politique organisant les relations entre ses sujets. Nécessaires, ces critères ne sont cependant pas
suffisants. Nombreuses sont les collectivités humaines politiquement organisées dans un espace déterminé, plus rares sont celles qui peuvent prétendre
valablement figurer au rang d’État. Les départements où les États fédérés appartiennent à la première catégorie, ils ne peuvent, en revanche, prétendre être
classés sous la seconde. Le critère à partir duquel s’opère le départ entre un État véritablement constitué et d’autres formes d’organisation politique est la
souveraineté (Commission d’arbitrage, ibid., p. 264). Elle a en ce sens une valeur discriminante.

1.1. Le territoire, la population, un pouvoir politique organisé : éléments d’identification de l’État

1.1.1. Le territoire

Le territoire constitue l’assise de l’État de sorte que la disparition du premier entraîne également celle du second. Celui-ci est composé d’espaces physiques de
différentes natures (CIJ, 27 juin 1986, Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et c/ celui-ci : Rec. CIJ 1986, p. 111) :

la partie terrestre comprend le sol et le sous-sol, les eaux comprises à l’intérieur des frontières terrestres ;

la partie maritime conjugue les eaux intérieures et la mer territoriale ;

la partie aérienne inclut l’espace atmosphérique situé au-dessus du territoire terrestre et de la mer territoriale de l’État (il n’existe pas de limite
supérieure ; au-delà, on parlera d’espace extra-atmosphérique).

S’agissant de l’évaluation du territoire, la dimension de l’État est un élément indifférent à la réalisation du critère.

Exemple : La surface réduite sur laquelle s’étend la Principauté de Monaco ou la République de Nauru ne s’oppose nullement à leur qualité d’État.

Pas plus, une détermination précise des limites spatiales n’est exigée. La Cour internationale de Justice notait à cet égard « [qu’a]ucune règle ne dispose par
exemple que les frontières terrestres d’un État doivent être complètement délimitées et définies et il est fréquent qu’elles ne le soient pas en certains endroits et
pendant de longues périodes » (CIJ, 20 févr. 1969, Plateau continental de la mer du Nord : Rec. CIJ 1969, p. 32).

Quant aux modifications du territoire, soit dans le sens d’une diminution, soit dans celui d’un accroissement, celles-ci sont sans incidence sur l’existence de l’
État.

Cette assise spatiale différencie par ailleurs l’État des autres sujets du droit international qui ne disposent pas d’une telle assise géographique. Les organisations
internationales disposent d’un siège et les individus d’un domicile ou d’une résidence. Surtout, le territoire permet d’asseoir la souveraineté étatique. L’État va
ainsi y exercer ses compétences de manière exclusive, tandis que ses pairs, sur cet espace géographique, s’en trouvent largement dénués.

Conseil : Quoique les modifications de l’assise spatiale soient sans pertinence sur l’existence d’un État déjà constitué – sous réserve que son territoire ne
disparaisse pas entièrement, elles ne sont pas sans conséquence sur la création d’un nouvel État. Au moment où le monde fini commence et où la majorité
des espaces répondent d’une étatisation, création et disparition de l’État sont des phénomènes s’impliquant l’un et l’autre. La création ex nihilo d’un État, à
partir d’un territoire sans maître, est désormais une hypothèse largement virtuelle (V. par ex. CIJ, avis, 16 oct. 1975, Sahara occidental, avis consultatif : Rec.
CIJ 1975, p. 39). Toute création suppose la modification ou la disparation d’un autre État. Cette coïncidence entre l’apparition, la disparition ou la modification
influe sur l’économie générale du régime attenant aux modalités d’émergence des communautés étatiques. Parce que l’une des fonctions du droit international
est d’assurer la stabilité des rapports et que cette stabilité est dépendante des rapports entre États, ces derniers ont développé un certain nombre de principes
largement défavorables aux mutations tout en étant avantageux à la protection des États déjà existants. Désormais, la formation concrète d’un État procède
ou bien de la substitution ou bien de la sécession. Dans la première hypothèse, l’État ne survit pas à l’inverse de la seconde.

La substitution prend deux formes :

soit deux États s’unissent pour n’en former plus qu’un, il est alors question d’une fusion. Plusieurs exemples illustrent cette modalité de formation :
en 1787 les États-Unis se constituaient de cette façon, en 1974 le Tanganyika et le Zanzibar se réunirent pour donner naissance à la Tanzanie ;

soit un État se divise pour en constituer plusieurs, il s’agit alors d’une scission. Ce fut le cas de la Tchécoslovaquie qui se partageât en deux États.

Dans un cas comme dans l’autre, l’État initial disparaît pour céder la place à un ou plusieurs autres. En principe, le ou les nouveaux États ne sauraient se
positionner en État continuateur et prolonger la personnalité juridique de leur prédécesseur puisque celui-ci a disparu – sauf à ce que la transition soit menée
suivant un mode conventionnel.

La sécession consiste en la séparation du territoire d’un État dont la partie soustraite constituera l’assise spatiale de la nouvelle communauté étatique. De son
côté, l’État amputé se trouve protégé par le principe de continuité. C’est suivant ce modèle que les États colonisés obtinrent leur indépendance au titre du
droit, désormais coutumier, à la libre détermination (CIJ, 30 juin 1995, Timor oriental – Portugal c/ Australie : Rec. CIJ 1995, p. 102. – CIJ, avis, 9 juill. 2004,
Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans territoire palestinien occupé : Rec. CIJ 2004, p. 172). Ce principe trouve à se réaliser de différentes
manières : ou bien l’État non autonome choisit de devenir effectivement indépendant et souverain, ou bien il s’associe librement à un État indépendant, ou
bien il se prononce favorablement à son intégration à un État indépendant (Nations Unies, ass. générale, X, rés. 1541 (XV), principe VI, 15 déc. 1960). Mais,
en toute hypothèse, il importe que le choix en faveur de l’une ou l’autre de ces branches de l’alternative soit « l’expression de la volonté libre et authentique du
peuple concerné » (CIJ, avis, 25 févr. 2019, Effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965 : Rec. CIJ 2019, p. 134, § 157).
Quant à la forme du consentement, le droit international n’est guère directif.
Si la colonisation cristallise le phénomène de sécession, elle ne l’épuise pas. Elle en est une espèce particulière pourvue d’un régime propre. Ce dernier, s’
étendant à des contextes différents, est moins propice à la sécession. À l’évidence, toute sécession organisée par voie conventionnelle ne pose pas de
difficulté : conséquence de la volonté de l’État, celui-ci se divise pour en former plusieurs. L’hypothèse d’une sécession non consentie est plus délicate, elle
met en présence deux principes a priori contradictoires. Alors que l’entité désireuse de la partition soutient celui de l’autodétermination, l’État déjà institué se
fonde sur le respect de son intégrité territoriale. Or, ce premier principe est théoriquement sans pertinence, car seuls les territoires non autonomes tels que
caractérisés par les résolutions 1514 et 2625 de l’Assemblée générale de l’ONU sont susceptibles de s’en prévaloir. Pour le dire autrement, la portée du
principe d’autodétermination se restreint aux situations de subjugation, de domination et d’exploitation étrangères. En pratique toutefois, rien n’interdit à une
entité de faire valoir ses prétentions à l’indépendance et de formuler une déclaration en ce sens – mais c’est là une position différente de celle d’alléguer un
droit, sous réserve qu’elles n’aillent pas jusqu’à excéder la limite qu’impose l’interdiction du recours à la force ou, plus généralement, que ces velléités ne se
placent pas en contrariété avec la légalité internationale (CIJ, avis, 22 juill. 2010, Conformité au droit international de la déclaration unilatérale d’indépendance
relative au Kosovo : Rec. CIJ 2010, p. 436-438).

1.1.2. La population

L’État, personne morale, agit par le biais des personnes physiques qui y sont incorporées. La population est constituée par l’ensemble des individus présentant
un lien de rattachement juridique, la nationalité, avec l’État (CIJ, 6 avr. 1955, Aff. Nottebohm (deuxième phase) : Rec. CIJ 1955, p. 23).

Conseil : Le sens commun du terme population, c’est-à-dire l’ensemble des individus effectivement présent sur le territoire de l'État, n’a que peu à voir avec
son acception juridique. Il est tout à la fois trop restrictif et trop extensif. Trop restrictif, il exclut les individus ayant la nationalité de l’État, mais vivant à l’
extérieure de ses frontières. Trop extensif, il inclut les individus disposant d’une nationalité étrangère mais résidant à l’intérieur des frontières de l’État.

La notion doit être distinguée de celles qui lui sont proches. La raison de cette proximité tient à l’identité de leur objet : un ensemble d’individus. Un peuple ou
une nation sont composés d’individus sans, pour autant, que ces termes puissent être indifféremment substitués à celui de population. Les premiers
supposent un critère de rattachement subjectif, une volonté de vivre ensemble suffisamment homogène, pour se réaliser, tandis qu’un tel lien subjectif peut
faire défaut à une population sans qu’elle ne l’empêche de se constituer. C’est ainsi qu’il existe des États plurinationaux ou multinationaux formés de plusieurs
peuples ou de différentes nations mais d’une seule population.

Pour le reste, l’État est libre de fixer les règles d’attribution de la nationalité, qu’il s’agisse de :

la nationalité d’origine, laquelle s’acquiert par la loi du sang ou la loi du sol ;

la nationalité par voie d’acquisition, laquelle résulte d’un mariage, d’une naturalisation…

Cependant, il existe plusieurs limites à ce pouvoir discrétionnaire traditionnellement reconnu aux États. Cette prérogative étatique a été progressivement
encadrée par des principes issus du droit international positif. Les États ont ainsi l'obligation d'éviter et de réduire les cas d'apatridie. La privation arbitraire de
nationalité est également prohibée et ils sont soumis à une obligation générale de non-discrimination.

1.1.3. Un pouvoir politique organisé

Au-delà du territoire et de la population résidant sur celui-ci, l’État se caractérise également par une autorité gouvernant cet ensemble (CIJ, avis, 16 oct. 1975,
Sahara occidental : Rec. CIJ 1975, p. 39 et 63). L’exigence d’un gouvernement découle de la qualité de personne morale de l’État. Perçu comme un tout par ses
pairs, il est réputé agir par l’intermédiaire de ses organes, eux-mêmes représentés par leurs agents.

Tout gouvernement revêt un double aspect, il est à la fois organique et fonctionnel. Organique, la collectivité politique doit posséder un outil gouvernemental et
devient soumise à son pouvoir. L’État a alors besoin d’être représenté par différents organes, au sein desquels évoluent des agents, qui agissent en son nom. L’
État prévoit cette organisation en toute autonomie. Il n’existe aucune exigence sur la forme que peut revêtir le gouvernement (CIJ, avis, 16 oct. 1975, Sahara
occidental : Rec. CIJ 1975, p. 43-44). Il est ainsi libre de se constituer en république ou encore en monarchie. La résolution 2625 de l’Assemblée générale des
Nations Unies prévoit « le droit inaliénable de choisir son système politique, économique, social et culturel, sans aucune forme d’ingérence de la part d’un autre
État. » (Rés. 2625 (XXV), 24 oct. 1970, Déclaration relative aux principes de droit international touchant les relations amicales et la coopération entre États).
Ainsi, l’organisation démocratique d’une collectivité n’est pas un critère déterminant – pas même pertinent – quant à sa qualification en tant qu’État. Pour le dire
autrement, la forme et les orientations politiques que prend un gouvernement sont parfaitement indifférentes à la réalisation de ce critère.

Fonctionnel, le Gouvernement exerce ainsi son pouvoir sur son territoire en toute indépendance par rapport à ses pairs. Ni l’État ni le gouvernement ne
dépendent d’une quelconque autorité étrangère et/ou supérieure. Le gouvernement doit, en outre, présenter certaines garanties d’effectivité, ce qui permet de ne
pas reconnaître les gouvernements dits fantoches n’étant ni souverains ni indépendants. L’État doit être capable d’exercer réellement toutes les fonctions
étatiques (CPA, 4 avr. 1928, Aff. île de Palmas – États-Unis c/ Pays-Bas). Cette condition est présumée, mais rarement vérifiée en pratique dans la mesure où
elle serait contraire au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.

1.2. La souveraineté : élément de différenciation

Territoire, population et pouvoir politique ne sont pas suffisants pour distinguer, au sein du genre plus général que constituent les rapports sociaux collectivement
organisés, l’espèce particulière que forme l’État. Celui-ci peut être catégorisé comme tel, si et seulement si, il est détenteur de la souveraineté. Or, la première
difficulté est de distinguer entre les différents usages du terme.

Employée pour décrire les rapports entre un État et ses sujets, la souveraineté désigne une puissance supérieure ou suprême. Portée au niveau international et
employée pour décrire les rapports entre États, elle est synonyme d’indépendance. Elle manifeste pour chacun d’eux « le droit d’y exercer à l’exclusion de tout
autre État, les fonctions étatiques » (CPA, 4 avr. 1928, Aff. île de Palmas – États-Unis c/ Pays-Bas). En revanche, lorsqu’il y est fait référence pour évoquer les
rapports qu’entretiennent les États avec le droit international, elle renvoie à la soumission des premiers au second. Pour le dire autrement, le fait que l’État ne soit
le sujet d’aucun sujet n’implique pas qu’il ne puisse être assujetti au droit international. C’est sur l’origine et la portée de cette limitation du pouvoir de l’État que
porte l’essentiel du désaccord.

Dans la première moitié du XXe siècle, certains auteurs, appartenant pour l’essentiel à la doctrine volontariste allemande et italienne, accordaient à cette
limitation du pouvoir de l’État une portée extrêmement restrictive. H. Triepel pose ainsi que « dans la sphère des relations entre États, la source de droit ne peut
être qu’une volonté émanant d’États » (H. Triepel, Les rapports entre le droit interne et le droit international : RCADI 1923, vol. 1, p. 82). A. Cavaglieri abonde
également en ce sens lorsqu’il soutient qu’il est de seule bonne « constatation objective du droit réellement reconnu dans le moment actuel par la seul source
légitime de ce droit : la volonté collective des États » (A. Cavaglieri, Règles générales du droit de la paix : 1929, vol. 26, p. 322). Toute règle de droit international
ne vaut ainsi que dans la mesure où l’État y consent. L’origine du droit international, c'est-à-dire son fondement, est contenue dans la volonté de l’État suivant ce
que ses intérêts bien compris lui dictent. Le caractère obligatoire du droit international est ainsi entièrement suspendu à la volonté de l’État. Il est dès lors
parfaitement libre de se dégager de toute obligation si sa volonté s’oriente dans un sens contraire. Sur un plan théorique, résumer le fondement du droit
international à la volonté de l’État de s’autolimiter est largement dogmatique. Cette approche s’épuise dans sa contradiction fondamentale, car tout en cherchant
à fonder l’ordre juridique international, elle le prive de l’un des éléments qu’elle admet essentiels : la contrainte. Dire qu’un État est contraint au seul titre de sa
volonté, ce n’est pas autre chose que de nier ce caractère, donc nier le droit international en tant que système normatif obligatoire. Sur un plan pratique, elle
échoue à rendre compte de plusieurs phénomènes empiriques de sorte à s’en trouver invalidée. Pas même l’arrêt de la Cour permanente de justice
internationale, dans l’affaire du Lotus et le dictum qu’elle comporte, selon lequel « [l]es règles de droit liant les États procèdent […] de la volonté de ceux-ci »
(CPJI, 7 sept. 1967, Aff. « Lotus », série A, n° 10, p. 18), sont de nature à justifier la thèse de l’autolimitation (pour cette démonstration V. A. Pellet, Lotus que de
sottises on profère en ton nom ! Remarques sur le concept de souveraineté dans la jurisprudence de la Cour mondiale, in F. Alabrune dir. pub, l’État souverain
dans le monde d’aujourd’hui. Mél. en l’honneur de J.-P. Puissochet : Paris, Pedone, 2008, p. 216-22). Pour n’en relever que quelques exemples, les partisans de l’
autolimitation, s’ils peuvent encore justifier l’adhésion d’un État à une organisation internationale, peinent à fonder les actes manifestement contraires qu’adopte
cette dernière à l’encontre de la volonté des premiers. De même, cette théorie se heurte à l’hypothèse où une coutume est opposable à un État tandis que celui-ci
n’a pas consenti à sa formation, à plus forte raison lorsqu’elle revêt la qualité de norme impérative puisque le régime affecté à une telle qualification ne permet
plus à l’État d’y déroger. Et que dire enfin des principes généraux de droit dont la formation, loin d’être redevable d’un mode consensuel, répond d’un travail d’
induction à partir de ce qui est pratiqué dans les ordres juridiques internes ?

Dans un sens moins restrictif, la doctrine a également lié la notion de souveraineté à celle de domaine réservé. À la différence d’une approche reposant sur la
libre volonté, la notion de domaine réservé est parfaitement compatible avec l’idée du droit international comme ordre juridique limitant le pouvoir de l’État. La
question dérive, pour ces auteurs, sur la portée de la limitation. La doctrine s’est dans un premier temps attachée à déterminer l’étendue du domaine réservé
suivant un critère matériel. Autrement dit, certaines compétences étaient présentées comme appartenant par nature à l’État et exclusivement à lui, sans quoi son
existence même serait mise en péril. H. Rolin admet ainsi que, s’agissant de certaines compétences, « [i]l en est dont l’appréciation discrétionnaire, sans être liée
par aucune règle internationale, apparaît aux gouvernements comme une condition essentielle et permanente, non seulement de leur indépendance […] mais
encore de leur autonomie. Telle l’organisation de pouvoirs publics » (H. Rolin, Les principes de droit international public : RCADI 1950, vol. 77, p. 384). Puis
poursuit « [e]n pareille matière, l’absence de réglementation n’est pas une lacune temporaire du droit […] mais le respect d’une compétence étatique irréductible,
privilégiée et protégée » (ibid.). Cette conception doctrinale trouve son assise pratique dans l’article 15, paragraphe 8 du Pacte de la Société des Nations tout en
s’alimentant à l’affaire de la Cour permanente de justice internationale relative au Décret de nationalité en Tunisie et au Maroc. Au titre du premier, il est disposé
que « [s]i l’une des parties prétend et si le Conseil reconnaît que le différend porte sur une question que le droit international laisse à la compétence exclusive de
cette partie, le Conseil le constatera dans un rapport, mais sans recommander aucune solution ». La Cour permanente avalisait l’interprétation d’un domaine
exclusif par nature au sens où « [l]es mots “compétence exclusive” semblent plutôt envisager certaines matières qui, bien que pouvant toucher de très près aux
intérêts de plus d’un État, ne sont pas, en principe, réglées par le droit international. En ce qui concerne ces matières, chaque État est seul maître de ses
décisions » (Série B, n° 4, p. 23-24). Un temps circonscrite au règlement jurisprudentiel des différends, la portée du concept s’est étendue jusqu’à atteindre, au
moment de l’adoption de la Charte des Nations Unies et au titre de l’article 2, paragraphe 7, tout organe des Nations Unies relativement à toute activité qu’il
exerce. Cet élargissement n’a pas été sans soulever d’importantes conséquences sur la notion de souveraineté elle-même et sur ce critère essentialiste de
détermination du domaine réservé. L’examen de la pratique actuelle invalide cependant cette approche par la nature du concept. Si le domaine réservé est
consacré en droit positif, c’est dans une acception relative (CIJ, 21 mars 1959, Aff. de l’Interhandel : Rec. CIJ 1959, p. 24-26. – V. également CIJ, Activité
militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, préc., p. 108). Relatif signifie ici que l’État n’a pas encore souhaité porter la réglementation de ces
domaines sous l’empire du droit international, non que ceux-ci y échappent en raison de leur essence. Le domaine réservé n’a pas de contenu intangible, sa
portée est inverse à la somme des engagements de chaque État, elle est toujours susceptible de se réduire à mesure que les règles du droit international s’
accroissent. L’Institut de droit international ne conclut pas autre chose lorsque ses membres précisent que « l’étendue de ce domaine dépend du droit
international et varie selon son développement » (Rés. IDI, 1954, Session d’Aix-en-Provence, art. 1er). En toute hypothèse, c’est bien le droit international qui
donne sa portée au domaine réservé et donc à la souveraineté.

Dans son acception moderne, la souveraineté désigne non plus une puissance, mais une liberté (J. Combacau, Pas une puissance, une liberté : la souveraineté
internationale de l’État : Pouvoir, 1993, n° 67, p. 47-58). La perspective change radicalement : le droit international n’est plus une limite ou une restriction à l’
action de l’État, il en est la garantie. La liberté ne saurait y être un « prius, présumée sur la base de la souveraineté ; elle doit rester un posterius, subordonnée à l’
application de l’ensemble des sources, principes et analogies du système y compris les valeurs et les exigences fondamentales du droit » (R. Kolb, Théorie du
droit international : Bruxelles, Bruylant, 2013, p. 342). En son sens juridique, la liberté n’est pas la possibilité de tout faire, elle est la possibilité de faire une infinité
de choses dans un cadre juridique donné, ce cadre juridique est de droit international. Dès lors, dire d’un État qu’il est souverain c’est l’affecter « d’un degré de
superlatif qui exclut toute attribution à un tiers d’un titre quelconque à l’exercice sur lui d’une puissance légale » (J. Combacau, S. Sur, Droit international public :
Paris, LGDJ, 2019, 13e éd., p. 272). En un mot, les États sont juridiquement égaux (Rés. 2625 (XXV) 24 oct. 1970, préc., 6e principe). La notion de souveraineté
est dès lors très proche de celle d’indépendance, elles doivent néanmoins être distinguées. Alors que la première intègre le monde du droit, la seconde appartient
à celui du fait. L’indépendance, en tant que critère constitutif, permet à l’État de valablement revendiquer le statut d’être légal ; pourvu de celui-ci il acquière la
qualité de souverain, c’est-à-dire le droit au maintien de son indépendance. Au reste, à la différence des théories essentialistes, la souveraineté n’est plus
redevable d’une acception dogmatique et ontologique liée à la question de savoir ce qu’est le droit international. Elle est un concept relevant de la technique
juridique, elle permet la répartition des compétences entre sujets d’un même genre : l’État. Moins qu’aux fondements du droit international, la notion de
souveraineté se trouve ainsi liée à la question du droit applicable entre États (V. 2.3).

2. La reconnaissance de l’État

L’existence d’un État doit être soigneusement distinguée de sa reconnaissance. L’existence de l’État est l’objet de sa reconnaissance. Pour le reste, c’est en
premier lieu la nature de la reconnaissance qu’il convient de définir pour en déterminer les effets.

2.1. S’agissant de sa nature

Appartenant à la catégorie des actes unilatéraux, la reconnaissance reçoit une double signification, ou bien elle est déclarée constitutive, ou bien elle est qualifiée
de déclarative.

2.1.1. Constitutive

Dire de la reconnaissance qu’elle est constitutive équivaut à faire de celle-ci une condition supplémentaire à l’existence de l’État. Cette acception trouve ses
soutiens dans la théorie volontariste du droit international. Le présupposé selon lequel le droit international est façonné par la volonté des États implique que tout
élément provoquant une modification de leur situation juridique recueille l’assentiment de ces derniers. La création d’un nouvel État ne peut dès lors que passer
par l’acceptation des pairs déjà constitués. Si la thèse de la reconnaissance constitutive demeure largement minoritaire dans la doctrine internationale, R. Le
Bœuf note « [qu’i]l est cependant remarquable que cette conception volontariste continue de dominer le débat médiatique à chaque fois que se pose la question
de la naissance d’un nouvel État, la dimension objective de la question étant systématiquement éludée au profit de la problématique de la reconnaissance » (R.
Le Bœuf, Reconnaissance : Rep. de droit international, par. 30). Il faut dire que l’acception constitutive de la reconnaissance ne trouve guère à s’alimenter à la
pratique moderne. Faisant la part belle aux présupposés théoriques des auteurs qui la soutiennent, la définition est redevable d’une signification de lege ferenda
plus que de lege lata (pour des exemples de cette pratique V. Commission d’arbitrage, op. cit., p. 264. – Conv. Montevideo, op. cit., art. 3. – Rés. l’IDI, 1936,
Session de Bruxelles, art. 1er).

2.1.2. Déclarative

De nature déclarative, la reconnaissance n’est ni nécessaire ni suffisante à la constitution d’un nouvel État :

non nécessaire, un État peut se constituer comme tel malgré l’absence de reconnaissance, sa qualité objective ne s’en trouve pas altérée. Tout au plus,
le défaut de reconnaissance condamne en pratique l’État à une existence solitaire, voire virtuelle ;

non suffisante, même objet d’une large reconnaissance, le défaut d’un élément constitutif interdit à l’État qui revendique cette qualité de l’atteindre
valablement. En ce sens, la reconnaissance est un mécanisme par lequel la qualité préexistante d’État est reconnue moyennant l’évaluation d’une
situation de fait par rapport aux critères définis par le droit international.

2.2. S’agissant de ses effets

Par la reconnaissance, un État se rend opposable l’existence de l’entité nouvellement cooptée de sorte à ne plus pouvoir se soustraire aux conséquences
juridiques qui en découlent, sauf à démontrer la nullité ou la caducité de l’acte reconnaissant. La reconnaissance a dès lors un effet relatif, elle opère entre celui
qui la formule et l’État nouvellement constitué (CPJI, 25 mai 1926, Aff. relative à certains intérêts allemands en Haute-Silésie polonaise – Allemagne c/ Pologne. –
V. R. Le Bœuf, Reconnaissance : Rep. de droit international, spéc. par. 22-24 et 32-34).

3. Les compétences de l’État

Désormais identifié comme un être légal, l’État est pourvu de compétences, c’est-à-dire d’un ensemble de capacités ou de pouvoirs qui lui sont attribués en vertu
du droit international (J. Salmon, Dictionnaire de droit international public : Bruxelles, Bruylant, 2001, V. « compétence »). Le lien entre l’État et les compétences
qu’il exerce dérive de la souveraineté. Celle-ci opère dès lors comme une notion permettant tout à la fois la répartition des compétences entre les États tout
autant qu’elle en fonde pour chacun le rattachement. Sous ces deux aspects, l’exercice par l’État de ses compétences est largement tributaire des espaces sur
lesquelles elles s’exercent, soit sur le territoire de l’État soit hors de celui-ci.

3.1. Les compétences de l’État sur son territoire

Il serait vain de vouloir dresser une liste exhaustive des compétences matérielles de l’État tant celles-ci sont variées. Pour ne donner qu’un aperçu de leur
domaine, celui-ci s’étend des modalités de délivrance d’un permis de pêche jusqu’à fixer les obligations des citoyens lorsqu’ils concourent à la défense nationale.
Quoi qu’il en soit, le droit international reconnaît deux caractères aux compétences de l’État, celles-ci sont réputées être pleines et exclusives.

3.1.1. Compétences pleines

La plénitude désigne le fait qu’il revient à l’État de déterminer librement le régime juridique auquel ses sujets sont soumis. Sur ce point, il est présumé avoir la
compétence d’exercer ses compétences. Corrélativement, « tout ce que l’on peut demander à un État, c’est de ne pas dépasser les limites que le droit
international trace à sa compétence » (CPJI, 7 sept. 1927, Aff. « Lotus »). Dans son appréciation, « la souveraineté territoriale joue à la manière d’une
présomption. Elle doit fléchir devant toute obligation internationale, mais ne fléchit que devant elle » (sent. arb. 16 nov. 1957, Aff. lac Lanoux – Espagne c/ France)
. La présomption, question probatoire, est donc réfragable. Elle a pour effet d’obliger celui qui allègue de l’incompétence à apporter la démonstration d’une
contrariété avec une règle de droit international.

Ratione personae, le principe d’exclusivité ne se limite pas aux personnes attestant d’un lien juridique de rattachement avec l’État, il s’étend à toute personne
effectivement présente sur son territoire (CPJI, 7 sept. 1927, Aff. « Lotus »).
3.1.2. Compétences exclusives

L’exclusivité désigne le fait que « la souveraineté territoriale appartient toujours à un seul État » et à l’exclusion de tous les autres. Elle renvoie à cette idée
cardinale et maintes fois répétée que l’État, dans l’exercice de ses compétences, doit être « indépendant » (CIJ, 9 avr. 1949, Aff. Détroit de Corfou : Rec. CIJ
1949, p. 35. – CIJ, Aff. des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et c/ celui-ci, préc., p. 106) et réciproquement, fonde le principe de non-intervention
dans les affaires d’un autre État.

La portée des principes de plénitude et d’exclusivité ne doit pas tromper. Dire que l’État a compétence de principe sur son territoire n’implique pas que celle-ci ne
puisse pas, par exception – et elles sont nombreuses, céder devant les règles du droit international qui en disposeraient autrement. Les compétences de l’État s’
étendent dès lors au-delà de son territoire.

3.2. Les compétences de l’État hors de son territoire

Hors de son territoire souverain, l’État reçoit habilitation du droit international pour exercer ses compétences sur des espaces internationaux ou sur celui d’autres
États. Ces compétences peuvent être réparties suivant les fonctions qui leur sont assignées, tandis que les unes traduisent une capacité d’action hors de l’
espace souverain, les autres manifestent la possibilité pour lui de se protéger dans la conduite de ses activités à l’étranger.

3.2.1. L’exercice des compétences de l’État hors de son territoire

Il convient de discerner entre les compétences normatives que l’État exerce hors de son territoire et celles d’exécution. Les premières renvoient à la capacité de l’
État d’adopter des normes (lois, règlements ou jugements) dont l’application produit des effets au-delà de ses frontières. Les secondes concernent sa capacité à
prendre des actes matériels dans l’exécution de ses compétences. La distinction est commandée par le régime juridique différent qui s’attache à chacune de ces
catégories : alors que le premier se trouve être libéral, le second encadre plus strictement les compétences d’exécution de l’État.

S’agissant de la compétence extraterritoriale normative, les États disposent d’une large liberté en ce domaine. En 1927, déjà, la Cour permanente considérait
que le droit international, « [l]oin de défendre d’une manière générale aux États d’étendre leurs lois et leur juridiction […] leur laisse, à cet égard, une large
liberté » (Aff. « Lotus », préc., p. 19). À l’analyse, les États n’ont jamais fait l’économie de telles législations voire, à une époque récente, celles-ci ont trouvé à se
multiplier.

Exemple : L’affaire portée par l’Iran devant la Cour internationale de Justice en 2018, reposait fondamentalement sur une problématique de cette nature. Il s’
agissait pour elle de démontrer la contrariété des lois nationales américaines avec le traité d’amitié et de commerce liant les deux États (V. CIJ requête
introductive d’instance, 16 juill. 2018, Violations alléguées du traité d’amitié, de commerce et de droit consulaire de 1955 – Iran c/ CIJ).

Pour le reste, tout État est libre de déterminer le champ d’application qu’il entend donner à sa législation nationale dans la mesure où celle-ci présente un lien de
rattachement avec l’être légal qui l’édicte :

soit suivant un lien de rattachement personnel, au regard de la nationalité de ses ressortissants ou de toute personne agissant sur son territoire ;

soit suivant un lien de rattachement matériel, c’est-à-dire suivant l’activité visée. Ainsi de ce dernier critère, par exemple, retenu dans les lois d’Amato-
Kennedy lesquelles offrent à l’administration américaine la possibilité de sanctionner les entreprises investissant dans l’industrie pétrolière libyenne ou
iranienne au motif de la sécurité nationale américaine.

La compétence universelle, dernier critère de rattachement, est sans doute le plus large, il est aussi le plus contesté. Celui-ci constitue pour un État la possibilité
d’étendre le champ de sa législation pénale aux cas où l’auteur d’un délit ou d’un crime n’entretient aucun rapport avec celui qu’il prétend le juger (même à défaut
de tout lien de nationalité et sans que sa présence sur le territoire soit requise). Il semble que si certaines juridictions internationales reconnaissent, en matière
pénale (TPIY, 1998, Furundzija), la possibilité pour l’État d’alléguer d’une telle extension territoriale de sa compétence normative, l’état du droit international
positif soit trop mal assuré pour conclure fermement à l’existence d’une règle coutumière générale autorisant l’exercice d’une compétence normative fondée sur
ce lien de rattachement. La CIJ, à l’occasion de l’affaire Yérodia, avait d’ailleurs éludé cette question (CIJ, 14 avr. 2002, Mandat d’arrêt du 11 avr. 2000 –
République démocratique du Congo c/ Cour internationale de Justice. Belgique : Rec. CIJ 2002, p. 19).

Quoi qu’il en soit, le droit international définit un cadre juridique relativement libéral quant à la compétence extraterritoriale normative des États. Il en va
différemment s’agissant de sa compétence extraterritoriale relative aux actes matériels, laquelle est nettement plus encadrée.

S’agissant des compétences extraterritoriales relatives aux actes de l’État dans l’exécution de ses compétences, le principe procède, ici encore, de l’
affaire Lotus. Le dictum est indiqué ainsi : « [l]a limitation primordiale qu’impose le droit international à l’État est celle d’exclure – sauf l’existence d’une règle
permisse contraire – tout exercice de sa puissance sur le territoire d’un autre État ». Autant il est admis qu’une norme puisse produire ses effets sur le territoire d’
un autre État, autant un acte matériel ne saurait, par principe, empiéter sur la souveraineté territoriale d’un être légal de même nature, il y va de l’exclusivité de
ses compétences sur son territoire.

Le cours des relations internationales conduit néanmoins les États à effectuer des actes matériels sur le territoire d’un autre État. Ces impératifs liés à la vie de la
société internationale supposent d’aménager certaines exceptions afin d’atténuer la rigueur du principe. Pour l’essentiel, les actions matérielles effectuées par un
État hors de son territoire concernent les domaines des relations diplomatiques et consulaires. Elles trouvent généralement pour fondement le consentement de l’
État sur lequel se déroule l’acte matériel. C’est ainsi que l’établissement d’un « poste consulaire ne peut être établi[…] qu’avec le consentement de cet État [l’État
hôte] » (Conv. Vienne, art. 4, sur les relations consulaires). L’article 17 prévoit l’hypothèse où un État, quoique n’ayant pas de mission diplomatique dans l’État d’
accueil, peut néanmoins accomplir des actes de cette nature à condition d’obtenir « le consentement de l’État de résidence » (Conv. Vienne, art. 17, sur les
relations consulaires). Lorsqu’il s’agit d’établir des relations diplomatiques mutuelles, « l’établissement de missions diplomatiques permanentes se f[ait] par
consentement mutuel » (Conv. Vienne, art. 2, sur les relations diplomatiques. – V. également CIJ, 11 déc. 2020, Immunités et procédures pénales – Guinée
équatoriale c/ France : Rec. CIJ 2020, p. 319-324). Le régime des exceptions à l’interdiction de principe est ainsi suspendu à une double condition. Il suppose
une habilitation du droit international et le consentement de l’État sur le territoire duquel l’action matérielle est effectuée.

3.2.2. L’exercice des compétences protectrices de l’État hors de son territoire

Libres d’agir sur la scène internationale, les États, exerçant leur souveraineté, risquent de heurter celle des autres. C’est ainsi qu’ils reçoivent compétences pour
préserver certains intérêts déterminés hors de leur territoire. Ce faisant, les compétences en matière de protection peuvent être distinguées suivant le destinataire
qu’elles entendent viser, soit l’État lui-même, soit ses ressortissants.

C’est, en premier lieu, l’État lui-même ou les personnes habilitées à agir en son nom qui sont sujets de cette protection. L’État fait alors valoir son immunité de
sorte que celui d’accueil soit privé du titre de compétence nécessaire pour juger la personne bénéficiaire de l’immunité. Mécanisme fondé sur l’égalité souveraine
des États en raison de ce qu’il ne saurait être soumis au droit d’un État étranger, sauf à y consentir, il est tout autant « une dérogation au principe de souveraineté
territoriale et au pouvoir de juridiction qui en découle » (CIJ, 3 févr. 2012, Immunités juridictionnelles de l’État – Allemagne c/ Italie : Recueil CIJ 2012, p. 124). En
pratique, le mécanisme des immunités s’articule fondamentalement autour d’une double interrogation, la première est celle de savoir qui peut en bénéficier, la
seconde, supposant celle qui précède résolue, appelle à déterminer la portée de la protection octroyée (s’agissant de la résolution de ces questions V. JCl. Droit
international, fasc. 409-50 : Immunités internationales).

En second lieu, l’État a vocation à exercer l’une de ses compétences extraterritoriales lorsqu’il s’agit de protéger ses ressortissants nationaux. Il fait alors usage
de la protection diplomatique. Il s’agit pour lui de prendre fait et cause pour l’un de ses ressortissants se situant sur le territoire d’un autre territoire souverain. À la
différence des immunités, les juridictions internes de l’État disposent bien d’un titre de compétence pour juger du national étranger, l’épuisement des voies de
recours internes est d’ailleurs l’une des conditions à l’exercice, devant les tribunaux internationaux, de la protection diplomatique (CIJ, 21 mars 1959, Interhandel,
préc., p. 27. – CIJ, 20 juill. 1989, Electtronica Sicula S.p.À. (E.L.S.I.) : Rec. CIJ 1989, p. 46). Par ce mécanisme, l’État du ressortissant élève le différend au
niveau international. L’action en protection diplomatique demeure à la libre discrétion de l’État (CIJ, 5 févr. 1970, Barcelona Traction and Power Company
Limited : Recueil CIJ 1970, p. 44). Il n’est nullement à exclure que l’État cherche aux fins de satisfaire cette compétence une voie diplomatique plutôt que
contentieuse.

Pour aller plus loin :

J. Combacau, Pas une puissance, une liberté : la souveraineté internationale de l’État : Pouvoirs 1993, n° 67, p. 47-58

H. Ruiz Fabri, Genèse et disparition de l’État à l’époque contemporaine : AFDI 1992, vol. 38, p. 153-178

J. Salmon, Quelle place pour l’État dans le droit international d’aujourd’hui ? : RCADI 2010, t. 347, p. 9-78

Exercices

1. Cas pratique

(V. Fiche pédagogique n° 3187 : Résoudre un cas pratique).

1.1. Énoncé

Dans le conflit qui l’oppose à la Russie, l’Ukraine décide de répondre aux actions russes sur plusieurs fronts. Sur le théâtre des opérations militaires en tant que
tel, bien sûr, mais également sur un plan juridique. Pour mentionner uniquement les initiatives judiciaires, l’Ukraine a ainsi sollicité la Cour internationale de
justice, la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour pénale internationale. C’est ainsi au titre de cette stratégie juridique de grande envergure qu’elle
vous consulte. Ayant eu connaissance des nombreuses affaires auxquelles vous avez participé devant la Cour internationale de justice, l’Ukraine désire savoir si
la reconnaissance russe de l’indépendance des territoires de Donetsk et Louhansk est de nature à justifier l’action militaire de la Russie au titre d’une intervention
consentie.

Par ailleurs, différents États ont mené des actions en réaction à ce qu’ils ont qualifié « d’activités contraires à leurs intérêts de sécurité ». Le 4 avril 2022, la
France décide du renvoi de trente-cinq diplomates russes. Par voie de presse, le ministre des Affaires étrangères motivait cette action en indiquant que la
responsabilité du gouvernement « est de toujours assurer la sécurité des Français et des Européens » et que, pour partie tout au moins, certains diplomates
russes étaient des espions. Travaillant régulièrement pour la direction juridique du ministère des Affaires étrangères, celle-ci vous contacte pour s’assurer de la
licéité de la mesure. Lors de la conversation téléphonique, vous apprenez par ailleurs que la France et la Russie sont liées par la convention de Vienne sur les
relations diplomatiques ainsi que celle relative aux relations consulaires.

Enfin, les États-Unis prennent une série de lois nationales visant à freiner le commerce avec la Russie sous peine, pour leurs entreprises nationales, de se voir
infliger de lourdes sanctions financières. Opérant également dans un sens inverse, les États-Unis ont strictement encadré l’importation de certains produits
russes voire en ont entièrement interdit l’importation. C’est ainsi qu’une loi interdit toute importation de pétrole de la Russie vers le territoire national. L’objectif
affiché est d’assécher cette manne financière de manière que ces capitaux ne puissent pas être employés par la Russie pour financer la guerre. Très apprécié du
gouvernement américain, celui-ci requiert votre analyse sur la légalité de son action. Au cours de la discussion, votre interlocuteur vous précise qu’aucun traité
bilatéral d’investissement ou d’amitié et de commerce n’est applicable avec la Russie.

1.2. Corrigé

Sur la question de savoir si l’intervention consentie est licite. – Savoir si l’intervention consentie est licite suppose de connaître le statut du Donbass. En effet, si
celui-ci est un État, alors l’intervention russe sur ce territoire et seulement sur celui-ci est licite, en revanche si cet espace relève de la souveraineté ukrainienne
alors elle consiste en une intervention armée sur le territoire d’un État, action proscrite au titre de l’article 2, paragraphe 4 (V. également CIJ, 27 juin 1986, Aff.
Des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et c/ celui-ci, préc., p. 98-106, § 187-201). C’est donc à déterminer la qualité du Donbass qu’il convient de s’
atteler. L’existence objective de l’État résulte de la réunion d’un territoire, d’une population et d’un gouvernement (Commission d’arbitrage de la Conférence
européenne pour la paix en Yougoslavie, avis n° 1, préc., p. 26). Qu’une population réside sur ce territoire et que celui-ci soit globalement délimité ne se prête à
aucun désaccord. Que cette population soit effectivement dirigée, en toute indépendance, par un gouvernement est nettement plus incertain tant la Russie exerce
une influence décisive sur les prises de décision du premier.

Pas d’avantage les modalités d’accession à l’indépendance du Donbass ne permettent de conclure à son accession au rang d’État. L’hypothèse est ici celle d’une
sécession, laquelle ne se réalise valablement dans deux cas, soit elle est consentie, soit elle relève du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes tel que l’
article 1er, paragraphe 2 de la Charte des Nations Unies le prévoit. À l’évidence, la scission n’est pas consentie. Pas plus, elle ne constitue une application du
droit coutumier à l’autodétermination (Effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965, préc., p. 134, par. 152). D’abord, elle ne
répond pas aux conditions permettant une telle qualification puisqu’elle n’est pas statut séparé et distinct au sens que confère la Résolution 2625 à ses termes
(rés. de l’Assemblée générale 2625 relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États). Ensuite, le
Donbass ne figure pas sur la liste de la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies en charge des questions politiques spéciales et de la
décolonisation.

De même, la reconnaissance de la Russie n’est pas de nature à assurer au Donbass sa qualité d’État. Outre qu’elle n’a pas de caractère constitutif, cet acte
unilatéral est lui-même contraire au droit international. Cette obligation de non-reconnaissance résulte de la doctrine Stimson eu égard à laquelle il était soutenu
qu’un État ne pouvait en reconnaître un nouveau dans l’hypothèse où sa gestation impliquerait un recours illicite à la force. Règle un temps doctrinale, celle-ci
trouve désormais à s’appliquer en droit positif. Ainsi, la Commission d’arbitrage de la Conférence pour la paix en Yougoslavie admettait que la reconnaissance
était un acte laissé à l’entière discrétion des États « sous la seule réserve du respect dû aux normes impératives du droit international général, notamment celles
qui interdisent le recours à la force » (Commission d’arbitrage de la Conférence européenne pour la paix en Yougoslavie, avis n° 10, 4 juill. 1992 : RGDI publ.
1992, p. 594).

Ainsi, le Donbass n’ayant valablement accédé à la qualité d’État, il ne saurait se prévaloir du droit à une intervention consentie. Les actions militaires russes sont
contraires à l’interdiction du recours à la force, celles-ci sont donc illégales.

Sur la question de savoir si l’expulsion des diplomates est licite. – L’article 41 de la convention de Vienne sur les relations prévoit à son paragraphe 1 que « [s]ans
préjudice de leurs privilèges et immunités, toutes les personnes qui bénéficient de ces privilèges et immunités ont le devoir de respecter les lois et règlements de l’
État accréditaire. Elles ont également le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’État ». Pour le dire autrement, cet article prévoit le cas où
un diplomate, sous couvert de ses fonctions et des immunités qui y sont affectées, agirait au-delà de ce que les premières prescrivent, de sorte à constituer une
immixtion dans les affaires intérieures de l’État (V. CIJ, 24 mai 1980, Personnel diplomatique et consulaire des États-Unis à Téhéran : Rec. CIJ 1980, p. 38, § 84).
De cela, il résulte à l’article 9 de ladite convention que « l’État accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer que le chef ou tout
autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata ». Dans cette hypothèse, « l’État accréditant rappellera alors la personne en
cause » (Conv. Vienne sur les relations diplomatiques, art. 9, al. 1er). Le renvoi d’un diplomate s’accompagne ainsi de très peu de conditions de forme, au plus l’
État accréditaire se trouve dans l’obligation d’en informer celui accréditant. Ce renvoi n’a pas à être motivé et l’État accréditaire est libre d’opérer ainsi à tout
moment. Ces conditions libérales de renvoi sont liées aux difficultés pratiques qu’il peut y avoir à prouver l’espionnage qui, par définition, n’est pas destiné à être
découvert. C’est en ce sens que « les règles du droit diplomatique constituent un régime se suffisant à lui-même qui, d’une part, énonce les obligations de l’État
en matière de facilité, de privilèges et d’immunités à accorder aux missions diplomatiques et, d’autre part, envisage le mauvais usage que pourraient en faire des
membres de la mission et précise les moyens dont l’État accréditaire dispose pour parer à de tels abus » (ibid., p. 40, § 86).

En l’occurrence, le ministre des Affaires étrangères a informé l’État russe du renvoi des diplomates. Quoique cela ne soit pas nécessaire au titre de l’article 9, le
Haut Représentant de l’État l’a au surplus justifié par les activités d’espionnages et l’atteinte à la sécurité nationale. L’abus est caractérisé et l’immixtion dans les
affaires intérieures réalisée. L’histoire ne dit pas si une correspondance diplomatique fut échangée entre les chancelleries, elle n’est cependant pas nécessaire.
Le pouvoir discrétionnaire de l’État accréditaire en la matière et l’économie générale du traité n’imposent pas de condition de forme quant aux modalités d’
informations. Le passage par le canal diplomatique est de l’ordre de la courtoisie, non une condition de réalisation de l’article 9. Le renvoi des diplomates russes
est licite.

Sur la question de la licéité des lois nationales américaines relatives aux restrictions commerciales. – L’hypothèse de la conformité d’une loi nationale au droit
international n’est pas régie par des traités bilatéraux, c’est ainsi au droit général qu’il convient de s’en remettre. Il va de soi que le problème soulevé ici est lié à
la notion d’extraterritorialité normative. La question de la portée extraterritoriale d’une loi s’est posée très tôt devant les juridictions internationales. Dans l’affaire
Lotus, la Cour permanente énonçait le principe applicable : aucune interdiction générale tirée du droit international ne prescrit à un État de prendre des lois
nationales dont les effets ont une portée extraterritoriale (Aff. du Lotus, préc., p. 19). Libérale dans son principe, la capacité d’action de l’État sur ce point n’est
pas pour autant arbitraire. Il importe que ces lois contiennent un critère de rattachement qui pour sa part est défini par le droit international. Celui-ci peut être
personnel, territorial ou matériel.

En l’espèce l’effet extraterritorial est rattaché à chacun d’eux. La première concerne les entreprises américaines le critère est donc personnel. La deuxième
prévoit de restreindre l’importation de certains produits vers le territoire national, le critère est ici territorial. La dernière proscrit l’importation de pétrole russe vers
le territoire national, le critère est là encore territorial, il est au surplus matériel. Les lois américaines sont licites.

2. Dissertation

(V. Fiche pédagogique n° 3335 : Rédiger une dissertation).

2.1. Énoncé

« La souveraineté des États au XXIe siècle ».


2.2. Corrigé

Introduction

rappel de l’actualité : contentieux riche notamment en matière de souveraineté territoriale ;

définition de l’État et de la souveraineté ;

expliquer que la souveraineté étatique constitue la base du droit international ;

existence de certaines limites à ce principe ;

problématique : dans quelle mesure la souveraineté étatique demeure le socle du droit international au XXIe siècle ?

annonce du plan.

I. L’importance du concept de souveraineté

A. Un concept angulaire du droit international

pas d’alternative au concept juridique de souveraineté : le droit international reste largement celui qui émane de la volonté des États ;

la souveraineté est affirmée en droit positif et ainsi dispose d’une stabilité importante : principe affirmé par la Charte des NU, la Résolution 2625 de l’
Assemblée générale des Nations Unies …

B. L’importance du phénomène étatique dans les relations internationales

les États « puissants » n’ont jamais vu leur souveraineté contestée ;

la notion d’État et donc la souveraineté a été défendue même par les États colonisés, pourtant a priori peu enclins à défendre un concept qui assurait
leur assujettissement ;

en ce sens, l’État souverain demeure le sujet commun du droit international.

II. Des défis pour la souveraineté

A. Les « défis internes » à la souveraineté de l’État

le défi interne principal est constitué par les déclarations unilatérales d’indépendance des minorités. Celles-ci constituent-elles un véritable défi pour la
souveraineté des États ? Dans l’affirmative dans quelle mesure se manifeste ce défi et pour quel résultat (question de la sécession) ?

B. Les « défis externes » à la souveraineté de l’État

les sujets plus récents viennent-ils concurrencer l’action de l’État au plan international (organisations internationales et individus) ?

quel est l’impact des nouveaux acteurs et du contexte de mondialisation sur la souveraineté ?

peut-on parler d’une remise en cause d’une société internationale stato-centrée ?

Outils

1. Glossaire

J. Salmon, Dictionnaire de droit international public : Bruxelles, Bruylant, 2001

Effectivité : qualité correspondant à une situation juridique qui existe en fait

État : personne morale en capacité juridique pleine et entière formée par la réunion de trois éléments constitutifs (une population, un territoire et un
gouvernement)

Gouvernement : organe représentatif de l’État dans ses relations internationales, quelle que soit sa structure interne

Indépendance : qualité selon laquelle l’État n’est soumis à aucune autorité étatique

Protection diplomatique : droit conféré à l’État d’introduire une réclamation à l’encontre d’un autre État lorsque l’un de ses ressortissants a fait l’objet d’un
fait internationalement illicite

Reconnaissance : acte par lequel un État, constatant l’existence de certains faits, déclare ou admet implicitement qu’il les considère comme des
éléments sur lesquels seront établis ses rapports juridiques

Souveraineté : pouvoir conféré à l’État de déterminer lui-même ses compétences sans ingérence extérieure

2. Conseils / Pièges à éviter

Veiller à employer les termes État, pays et gouvernement à bon escient, l’un n’étant pas synonyme de l’autre.
L’État est certes le sujet originaire du droit international, mais il n’est pas l’unique sujet. Les organisations internationales occupent également une place
importante dans l’ordre juridique international.

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