Vous êtes sur la page 1sur 31

Sokolow

Les secrets du Droit International


Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 1 : l’Etat :

1. Eléments constitutifs d’un état :

Les trois éléments constitutifs de l’état se retrouvent dans la Convention Monte vidéo, petit traité
qui n’a été signé que par quelques états d’Amérique latine mais qui est retenu car on considère qu’il
reflète la coutume internationale sur le sujet. Cette convention dit que les trois éléments constitutifs
d’un état sont :

• Un territoire;
• Une population;
• Un gouvernement souverain.

Il n’y a pas trop de controverses pour le territoire, il n’y a pas de limite de taille et il peut même être
contesté juridiquement. Il faut en fait un endroit ou l’état se trouve, on ne peut donc pas créer un
état sur internet ou sur une île artificielle par exemple.

Pour la population, il n’y a pas de limite concernant le nombre, il faut juste des gens qui constituent
la population de l’état.

En ce qui concerne le gouvernement, il faut une personne ou une organisation qui exerce les
pouvoirs publics sur ce territoire. La partie sur le gouvernement souverain suscite plus de
controverses. En effet, il faut qu’il n’y ait personne au dessus du gouvernement qui le domine, l’état
doit donc être indépendant. Par exemple, une ville n’a pas la souveraineté et n’est donc pas un état
car elle a toujours un gouvernement qui le domine hiérarchiquement.

Cette souveraineté s’analyse objectivement dans les faits en constatant une certaine stabilité et peu
de contestations.

2. Création d’un Etat :

Cela se passe plutôt de nos jour par la sécession, la séparation d’un état existant. Dans les faits, on a
une déclaration d’indépendance contestée par l’état central, l’état sécessionniste attend donc
l’accord de l’état central ce qui est évidemment assez rare. C’est pourtant arrivé au Soudan qui a
accepté la déclaration d’indépendance du Soudan du Sud. La sécession repose donc essentiellement
sur la reconnaissance par l’état central de la région sécessionniste.

Il existe cependant des situations plus compliquées : au Kosovo, la Serbie n’a encore jamais
reconnu l’état du Kosovo ce qui le laisse dans une situation délicate malgré que le Kosovo a été
reconnu par certain états mais ne fait toujours pas partie des NU.

3. Effets de la reconnaissance en droit international :

1
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Le fait pour un état de reconnaitre l’existence d’un autre état est la base de toute existence de
relations diplomatiques entre eux. Mais cette reconnaissance a-t-elle un effet au moment de la
création de cet état ? On a ici deux écoles qui s’affrontent :

(1) La théorie de la reconnaissance constitutive de souveraineté : un état ne devient souverain


que si il est reconnu comme tel par les autres. Mais combien faudrait-il de reconnaissance pour
qu’un état soit souverain ? 


(2) La théorie de la reconnaissance déclarative de souveraineté : la reconnaissance est une


simple constatation des éléments qui forment l’état, cela ne sert donc pas à grand chose et ce
sont donc seulement les faits qui peuvent définir existence d’un état.

La reconnaissance crée des effets relatifs entre les états mais il n’y a pas vraiment de consensus au
niveau de la création de l’état à ce sujet.

Les états sont libres de reconnaitre qui ils le souhaitent, il y a cependant deux exceptions :

(1) ex inuria non oritur : « d’une situation illégale, aucun droit ne peut naitre », en raison d’une
violation majeure du DI, il ne faudrait pas reconnaitre une situation qui en découle ( exemple de
la République turque de Chypre-Nord suite à une invasion illégale ).

(2) Reconnaissance prématurée : cela peut être vu comme une intervention dans les affaires
intérieures de l’état central.

4. La droit à l’autodétermination :

C’est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce droit est né au moment de la décolonisation,
il découle des Résolutions 1514 et 1541 de l’AG de décembre 1960 et a été complété par la
Résolution 3314 de 1974. Ce droit s’applique à trois situations particulières :

(1) Les colonies;

(2) Les peuples sous régime raciste : vise des situations comme le régime de l’Apartheid en
Afrique du sud;

(3) Les peuples sous domination étrangère : vise des situations comme le régime de la Palestine.

Aujourd’hui, il existe une liste des territoires non-autonomes qui auraient droit à
l’autodétermination, elle comprend 17 territoires non-autonomes.

Attention : le droit à l’autodétermination n’est pas un droit à l’indépendance, cela peut mener à
une indépendance mais aussi à d’autres possibilités. Cela ne veut pas dire non plus que l’état doit
forcement se séparer de ces territoires mais plutôt qu’il doit les soutenir dans les décisions
concernant leur futur.

2
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

5. La théorie de la sécession remède :

Doctrine selon laquelle un peuple qui subirait d’importante persécutions de la part de l’état central
pourrait avoir un droit à la sécession. C’est une théorie qui n’a jamais vraiment été acceptée.

6. La succession d’état :

En matière de traité, il y a la Convention de Vienne sur la Succession d’état mais elle n’a que 15
ratifications. En général, cela dépendra donc des accords entre les états. On peut distinguer deux
situations :

(1) La succession véritable : un état perd un morceau, il est généralement admis qu’il restera un
état continuateur qui gardera les obligations et un nouvel état qui devra résigner les traités, re-
rentrer dans les OI, les traités, …

(2) La dissolution : aucun état ne subsiste.

On voit donc que c’est l’accord entre les états qui prime dans un cas de séparation.

3
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 2 : quelques questions de souveraineté :

1. Exercice des compétences par les états sur leur territoire et en dehors :

Un état souverain et peut donc exercer des compétences exécutives, législatives et judiciaires ainsi
que des pouvoirs publics sur son territoire. Mais cette question a également des ramifications en
droit international qu’on pourra explorer au travers de deux affaires :

(1) L’affaire du Détroit de Corfou ( CIJ 1949 ) : les états sont soumis à un devoir de diligence qui
les oblige à ne pas laisser se produire sur leur territoire des actes qui seraient contraires aux
droits des autres états. Cette affaire opposait le RU à l’Albanie, un navire britannique a coulé
dans ce détroit après avoir explosé sur une mine qui ses trouvait dans les eaux territoriales de
l’Albanie. Celle-ci avait le devoir de déminer le Detroit sous sa souveraineté, c’est donc ça le
devoir de diligence.

(2) L’affaire du Lotus ( CPJI 1947 ) : un navire français est rentré en collision avec un navire turc
qui a coulé et la moitié son équipage meurt, l’autre moitié est sauvée par l’équipage du Lotus.
La capitaine du bateau français est arrêté par la police turque mais la France proteste et soutient
que le capitaine ne peut pas être poursuivi par la Turquie pour un acte qui s’est passé en dehors
de son territoire. Mais la CPJI va rejeter l’argument de la France et dire que, en DI, il n’est pas
interdit aux états d’exercer leurs compétences en dehors de leur territoire. Par contre, la Cour va
rajouter que ce principe est valable que pour les compétences législatives et judiciaires mais pas
pour les exécutives sauf autorisations spécifiques.

Exemples de compétences exercées en dehors d’un territoire :

• Un état peut prendre des lois qui s’appliqueraient à l’étranger ( législatives );

• Les tribunaux des états peuvent se fixer des compétences pour juger des crimes qui se sont
produits à l’étranger.

Par exemple, entre 1993 et 2003, la Belgique s’est dotée d’une loi de compétence universelle qui
lui permettait de juger toute personne, belge ou pas, qui avait commis un grave en Belgique ou
ailleurs ce qui a provoqué beaucoup de tensions diplomatiques. Aujourd’hui elle existe toujours
mais sa porte a été fortement réduite et elle demande pas mal de liens de rattachement avec la
Belgique.

Pour les compétences exécutives exécutées à l’étranger, c’est à priori interdit, comme par exemple
l’arrestation d’un criminel à l’étranger sans autorisation spécifique.

4
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

2. Principe de non-ingérence :

Un état ne peut, par ses actions directes ou indirectes, intervenir dans les affaires de politique
interne d’un pays. Ce principe est prévu dans l’article 2 §7 de la Charte des NU et dans la
Résolution 2625 de l’AG sur les relations amicales entre états.

Les conditions pour conclure si, oui ou non, il y a eu violation du principe de non intervention ont
été établies dans l’arrêt Nicaragua en 1986 au §205 : « une intervention illicite c’est une contrainte
exercée sur une compétences nationale d’un état ».

La contrainte est assez difficile à définir car il n’y a pas de définition précise.

- Exemple de ce qui n’est pas un élément de contrainte : un Tweet de Donald Trump qui dénonce
des violations des DH par un état.

- Exemple de ce qui n’est pas forcément un élément de contrainte mais qui peut l’être : ce sera
au juge de déterminer si c’est un élément de contrainte qu’on pourra qualifier d’intervention
illicite.

- Exemple de ce qui est un élément de contrainte maximale : une intervention armée sur le
territoire d’un autre état

3. Les immunités des états et de ses représentants :

C’est l’idée générale selon laquelle un état ne peut pas être jugé par les tribunaux d’un autre état.
Les agents d’un état ne peuvent pas non plus être jugés par les tribunaux d’un autre état pour éviter
que le travail d’un agent d’état à l’étranger soit perturbé par des actions judiciaires qui auraient
uniquement un objectif politique. Ce sont des règles qui ont été acceptées au point de faire partie du
droit international coutumier. Il existe deux type d’immunités :

(1) Immunité des états : affaire du mandat d’arrêt ( 2002 ), Belgique c. Congo : la Belgique avait
une loi de compétence universelle, en vertu de celle-ci, quelqu’un avait porté plainte contre un
ministre du Congo et la Belgique avait émis un mandant d’arrêt à son encontre. Le Congo porte
plainte contre la CIJ qui donne lieu à un procès que la Belgique a perdu et a donc du retirer son
mandant d’arrêt. La Cour a retenu que les immunités s’appliquent aux représentants de l’état
( exemple : diplomates ) mais également à certains membres du gouvernement qui représentent
l’état : le chef du gouvernement, le chef d’état et le ministre des affaires étrangères. Pour
eux, s’appliquent des immunités à titre public mais aussi à titre privé c’est à dire qu’ils ne
peuvent pas être poursuivis pour les actions prises à titre public ou à titre privé. Lorsque le
mandat d’un représentant est terminé, il pourra être poursuivit pour les faits qu’il a commis à
titre privé devant les tribunaux de l’état. Les actes commis à titre public, même si ils sont très
graves, ne pourront pas être jugé par ces tribunaux. MAIS ce n’est pas pour autant qu’il y a une
impunité des représentants de l’état, il existe 4 situations où ceux-ci pourraient quand même
avoir à rendre des comptes :

5
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

• Ils pourront être poursuivis dans leur propre état parce que l’immunité ne vaut que pour
l’étranger, il peut bien sur y avoir des règles de droit interne qui modélisent un peu la façon dont
les représentants de l’état pourront être poursuivis;

• L’Etat pour lequel travaille la personne concernée peut aussi décider de lever son immunité;

• Après son mandat, les représentants de l’état peuvent être poursuivis pour les actes commis à
titre privé;

• Des juridictions internationales peuvent prévoir d’aller au delà de l’immunité, c’est le cas des
tribunaux pénaux internationaux ou de la CPI qui prévoient certaines règles de ce type.

(2) Immunité des agents de l’état : affaire des immunités des états ( 2012 ) : affaire qui opposait
l’Allemagne et l’Italie devant la CIJ. En Italie des gens ont porté plainte contre l’Allemagne
pour des agissements qui avaient été commis par des nazis en demandant des D et I, le juge
accepte l’affaire et accepte les D et I. Il y a donc une exécution du jugement et des biens sont
saisis en Allemagne qui porte plainte pour violation de son immunité d’état en matière civile.
La Cour donne plutôt raison à l’Allemagne car l’immunité ne devrait pas être levée même au
motif que les crimes commis sont très graves. On divise les actes des états en deux catégories :

• Acte de jure imperi : actes juridiques de pouvoir, actes officiels qui relèvent de la puissance
publique.

• Acte de jure gestionis : actes juridiques de gestion, actes de gestion interne pris par l’état au titre
de simple organisation, des actes privés et commerciaux par exemple.

Concernant les immunités, une question s’est posée devant la CEDH concernant les droits
fondamentaux qui était de savoir si les immunités des états ne risquaient pas de bloquer le droit
fondamental d’accès à un tribunal ? Dans l’affaire Cudac c. Lituanie, la Cour avait conclu que cela
violait bien le droit à un recours effectif.

C’est ici un équilibre délicat qu’il faut essayer de maintenir entre l’utilité de l’immunité pour
faciliter les relations internationales et le droit de chacun d’accéder à un tribunal.

Questions souvent posées par les élèves sur les immunités :

- Quelle est la différence entre immunité diplomatique et protection diplomatique ?

• L’immunité diplomatique est un statut particulier prévu pour les états ou les personnes qui
représentent l’état

• La protection diplomatique est une procédure qu’un état peut engager devant la CIJ et qui
prévoit que si une personne a subit des dommages de la part d’un état étranger, un état pourra

6
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

engager une action en son nom devant la CIJ. La personne lésée n’est donc plus partie à l’affaire
et cela deviendra alors un différent état contre état.

- Pourquoi dit-on que « l’immunité ne joue pas sur le fond » ?

Car le fait d’invoquer une immunité ne changera rien au fait que l’acte qui a été commis est licite ou
illicite, on est donc pas innocenté pour autant, ce sont juste les procédures qui on été arrêtées.

7
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 3 : l’ONU :

Organisation créée en 1945, elle succède à la Société des Nations. Elle compte 193 membres, c’est
à dire tous les états du monde sauf le Vatican et la Palestine qui sont des états observateurs. Les NU
ont été établies par la Charte des NU qui prévoit une série d’organes qui vont fonctionner :

• Assemblée générale;
• Conseil de sécurité;
• Cour internationale de justice;
• Conseil économique et social;
• Conseil de tutelle;
• Secrétariat.

1. Assemblée générale :

Organe délibératif principal des NU et chaque EM y siège avec une voix. Elle s’organise par session
entre septembre et décembre où les états vont voter des résolutions non contraignantes. Cependant,
il existe une exception à ces résolutions non contraignantes, ce sont le résolutions qui permettent
d’assurer le bon fonctionnement de l’organisation ( budget par exemple).

2. Conseil de Sécurité :

Se concentre sur les questions de paix et de sécurité internationale alors que l’AG a une vocation
plus générale. Il est composé de 15 membres dont 10 temporaires qui siègent pour deux ans et 5
membres permanents ( RU, Chine, France, Russie et E-U ). Contrairement à l’AG, le CS siège toute
l’année et vote des résolutions qui peuvent être contraignante pour les états, en particulier lorsque
cela touche à la sécurité. Les règles de vote sont un petit peu particulières, pour adopter une
résolution il faut un majorité de 9 voix positives et les membres permanents ne peuvent émettre de
vote négatif en vertu de leur droit de véto sinon la résolution ne sera automatiquement pas adoptée.

Attention: la Charte dit qu’il faut que les 5 membres permanents aient donné un vote positif pour
que la résolution soit appliquée. C’est très sévère et cela n’a jamais été appliqué en réalité. Comme
le dit la Résolution 4 du CS, on a pris l’habitude d’adopter toute les résolutions qui n’avaient pas
obtenus de « non » des membres permanents, donc si il y a une abstention d’un membre permanent,
la résolution pourra être adoptée si la majorité requise est atteinte. C’est une coutume contra legeme
car la pratique et donc la coutume va à l’encontre du texte.

3. Relation entre le Conseil de Sécurité et l’Assemblée Générale :

La Charte établit une hiérarchie qui place le CS au dessus. En effet, l’article 12 de la Charte prévoit
que lorsque le CS se saisit d’une situation, l’AG ne peut pas prendre de résolution à ce sujet. Ce
principe connait une seule exception qui a été instituée par la Résolution 377 de l’AG « union pour
le maintient de la pays » qui dit que « lorsque le CS est bloqué par un droit de véto sur une
situation de menace contre la paix, l’AG pourra se substituer au CS et prendre des résolutions pour
essayer de débloquer la situation ».
8
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Attention : ces résolutions ne sont pas plus obligatoires que celles qu’elle prend d’habitude.

4. Cour Internationale de justice :

Troisième organe principal des NU, son organe judiciaire. Elle est régie par le Statut de la CIJ
auquel tous les états de l’ONU sont automatiquement parties car c’est une annexe à la Charte. Par
contre ici, la Cour est compétente pour tous les différents entre états pour lesquels ceux-ci ont
reconnu exclusivement la compétence de la Cour. Tous les états qui sont parties à un litige doivent
donc consentir à la compétence de la CIJ, cela limite un peu la compétence de la Cour.

5. Les organes administratifs :

(1) Conseil économique et social : rôle consultatif ;

(2) Secrétariat : rôle d’organisation ;

(3) Conseil de tutelle : chargé de gérer les territoires mis sous la tutelle des NU mais il ne se réunit
plus depuis 1994 car il n’y a plus de territoires sous tutelle.

9
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 4 : les droits fondamentaux


( partie I du chapitre sur les personnes privées )

Les droits fondamentaux sont prévus en droit international par des traités conclus entre états, en
vertu de ceux-ci, les personnes physiques ont le droit de faire valoir leurs droits fondamentaux si ils
ont été violé par un état partie à ces traités. Mais comment faire valoir ces droits fondamentaux ?

• Aller devant les juridictions nationales internes : premier endroit où faire valoir ses droits
fondamentaux ;

• Aller devant des instances internationales : on doit d’abord avoir épuisé toutes les voix de
recours internes. Il en existe de deux types :

(1) les juridictions : Cours et tribunaux internationaux qui prévoient la possibilité de porter plainte
contre un état qui n’aurait pas respecté les traité que ces juridictions doivent protéger. À la fin, on
obtiendra un jugement que l’état sera normalement tenu de respecter ( exemples : Cour EDH, Cour
africaine des DH, … ) ;

(2) les comités : institués par des traités et n’ont qu’un pouvoir de surveillance et de
recommandation. Suite à une plainte, il ne pourra que donner des avis et des recommandations à
l’EM concerné ( exemples : Comité contre la torture, Comité des DH, … ).

Deux choses sont à vérifier :

1) L’état a-t-il bien signé et ratifié l’instrument de protection des DH concernés ? ;

2) L’état a-t-il bien accepté la compétences de l’instance de contrôle ? Par exemple en faisant une
déclaration spécifique d’acceptation de la compétence d’une juridiction ou en ratifiant un
protocole.

Attention :

Lorsqu’on a subit une violation des droits fondamentaux, il faut se plaindre contre l’état sous la
juridiction duquel on se trouve ( article 1 CEDH ). En général, cette juridiction est assimilée au
territoire de l’état mais il y a une subtilité : lorsqu’un état contrôle une situation en territoire
étranger, il est aussi responsable d’y faire respecter les DH ( affaire Ramirez Sanches / Carlos ). La
juridiction des états peut donc être étendue à toutes les situations sur lesquelles les états ont les
contrôle en dehors de leur territoire.

10
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Autre moyen de faire valoir ses droits fondamentaux devant les tribunaux internationaux :
La protection diplomatique

La protection diplomatique est une procédure par laquelle un état, voyant qu’un de ces
ressortissants a subit une violation du droit international prend fait et cause pour lui et porte plainte
contre l’état responsable devant les juridictions internationales. Le cas le plus connu à ce sujet est
celui de l’affaire Dialo devant la CIJ. Cette procédure est assez rare dans la pratique car les états
n’ont aucune obligation de la pratiquer, ils ont un pouvoir discrétionnaire à ce sujet. La protection
diplomatique demande donc deux choses :

(1) La violation par un état des droits d’un particulier ressortissant d’un état étranger ;

(2) L’accord discrétionnaire de l’état du ressortissant de prendre fait et cause pour lui devant les
tribunaux internationaux.

Cela a lieu plus souvent dans le droit de la mer.

11
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 5 : le droit pénal international :

Certains crimes ont été jugés trop importants ou trop connotés politiquement pour être jugés devant
un tribunal national, des cours et tribunaux internationaux ont donc fait leur apparition. Cette idée
est née après la 2ie GM quand il a fallu juger les principaux responsables du régime nazi.

Dans les années 90, le Conseil de Sécurité des NU a décidé de mettre en place deux tribunaux
pénaux internationaux pour connaître des crimes particulièrement graves tels que les génocides au
Rwanda et les Guerres après l’éclatement de la Yougoslavie. Leur création a soulevé l’importance
de la mise en place d’une instance permanente qui pourrait poursuivre les crimes internationaux, on
a donc crée la Cour Pénale internationale qui aura pour mission de juger n’importe quelle situation
de crimes internationaux moyennant quelques conditions. Elle a été établie par le statut de Rome de
la CPI, il délimite la compétence de la Cour et celle-ci ne sera compétente que pour les pays qui ont
ratifié le statut, ils sont 124 à l’heure actuelle malgré l’absence de la Chine, l’Inde, les E-U ou la
Russie.

Donc, si on commet des crimes graves, il y a de fortes chances pour qu’on soit jugés par des
tribunaux nationaux d’un état car ils sont les premiers compétents pour connaitre des infractions
pénales. La CPI répond elle au principe de complémentarité, sa mission est donc de poursuivre les
auteurs de crimes graves si les états ne peuvent pas ou ne veulent pas les poursuivre. C’est donc
toujours les états qui ont la priorité si ils veulent poursuivre un auteur présumé de crime
international ( exemple : mandant d’arrêt de la CIP en Côte d’Ivoire ). Donc si les états ne peuvent
pas ou ne veulent pas prendre une affaire, la CPI pourra s’en charger moyennant le respect de 3
conditions :

• Une condition ratione materiae : condition matérielle, il faut avoir commis un crime pour lequel
la Cour est compétente, ces crimes sont au nombre de 4 :

(1) Crime de guerre : violation des règles du droit des conflits armés ;

(2) Crime de génocide : crime grave commis dans l’intention de détruite un groupe national,
ethnique, racial ou religieux ( très difficile de prouver l’intention génocidaire ) ;

(3) Crime contre l’humanité : attaque généralisée ou systématique à l’encontre d’une population
civile ( article 7 du Statut de Rome ) ;

(4) Crime d’agression : forme la plus grave de recours à la force définie dans la Résolution 3314
de l’AG, il a été intégré dans le Statut de Rome en 2018 mais tous les états parties n’ont pas
encore ratifié cet amendement ce qui pose quelques problèmes.

• Une condition ratione personae : condition de lieu ou de personne, l’article 12 prévoit que la
Cour est compétente pour :

(1) tous les crimes commis sur le territoire d’un état partie ;

12
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

(2) Un crime commis ailleurs par un ressortissant d’un état partie.

Il y a toutefois 2 exceptions à cela :

(1) le CS peut déférer une situation au procureur de la CPI qui pourra enquêter sur n’importe quelle
situation même si elle couvre des états qui n’ont pas ratifié le statut ;

(2) Exception de l’agression : l’article 15bis du statut prévoit que la Cour n’est pas compétente
pour les agressions qui se sont produite dans un état non partie sauf si le CS défère la situation à
la Cour.

• Une condition ratione temporis : il faut que le crime ait été commis après l’entrée en vigueur du
Statut de Rome ( 1 juillet 2002 ). De plus, pour les états qui ont rejoint le statut, la Cour ne sera
compétente que pour les crimes qui auront été commis après la ratification du statut sauf si l’état
concerné fait une déclaration particulière pour étendre la compétence de la Cour.

Attention : concernant le crime d’agression, la Cour n’est compétente que pour les faits qui suivent
la date à laquelle la compétence a été activée donc le 17 juillet 2018 et il faut aussi que l’état où
s’est produit l’agression ait ratifié l’amendement ajoutant le crime et il est nécessaire que l’état d’ou
viennent les accusés l’ait ratifié aussi.

1. Procédure devant la CPI :

(1) L’affaire peut être introduite de 3 façons :

• Le procureur ouvre une enquête de sa propre initiative, il n’y a pas moyen de porter plainte devant
la CPI mais on peut attirer son attention sur de potentiels crimes internationaux ;

• Un état peut demander à la CPI d’enquêter sur quelque chose qui s’est produit sur son territoire, il
ne demande pas de poursuivre quelqu’un en particulier mais plutôt d’analyser un cas. L’état qui
fait cette demande peut ne pas être partie aux statuts, il devra donc préalablement déclarer qu’il
accepte la compétence de la Cour;

• Le CS peut déférer une situation au procureur, il n’y a pas de limite territoriale.

(2) Phase d’enquête : si l’enquête révèle que des crimes internationaux ont été commis, la Cour
pourra émettre des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des personnes concernées. C’est une
étape qui repose entièrement sur la coopération des états parties.

(3) Procès : se déroule en 3 phases :

- phase préliminaire : les juges analysent les dossiers pour déterminer si il existe des motifs
raisonnables de croire que des crimes ont bien été commis par les accusés. Le procureur devra
enquêter à charge et à décharge. Si les crimes sont avérés, on va émettre un jugement de
confirmation des charges ;
13
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

- Procès dans la chambre de première instance ;

- Décision des juges sur le fait de savoir si l’accusé a commis des crimes au de la de tout doute
raisonnable ;

(4) Jugement :

- Possibilité de faire appel à la chambre d’appel.

- Procédure très longue qui peut durer 6 ou 7 ans.

14
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 6 : les sources du droit international :

L’article 38 du Statut de la CIJ prévoit une liste des sources auxquelles la CIJ peut se référer
lorsqu’elle rend un jugement. En résumé, cet article dit que la Cour, dont la mission est de régler les
différents qui lui sont soumis, applique :

• Les conventions internationales : les traités ;


• La coutume internationale ;
• Les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ;
• Les décisions judiciaires et la doctrine des différentes nations comme moyens auxiliaires de
détermination de la règle de droit : la jurisprudence et la doctrine.

Deux éléments qui ne sont pas cités dans l’article 38 :

• Le droit dérivé des OI ;


• Les engagements unilatéraux.

1. Les traités :

Ils sont à la base du DI, c’est un accord écrit généralement entre états régit par le droit
international. Cela doit toujours être écrit, même si la forme générale importe peu, tant que les états
se sont mis d’accord par écrit et ont signé ce sera bien un traité. Cependant, il existe également des
traités qui sont réalisés entre des états et des OI ou avec des OI entre elles comme par exemple
l’Accord de Marrakech. Il arrive aussi parfois que des état signent des accords avec des entités non-
étatiques comme des régions qui souhaitent faire sécession mais on évitera de les qualifier de traité,
ce sera plutôt des accords internes.

Toutes les règles de base sur les traités peuvent être trouvées dans la Convention de Vienne de 1969
sur le droit des traités. Voyons ensemble quelques règles relatives aux traités :

(1) La validité d’un traité :

La Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités prévoit qu’un traité peut être nul ou
invalide pour plusieurs raisons :

• Vice de consentement : concept selon lequel il peut arriver qu’un traité soit nul parce que les
parties n’ont pas vraiment consenti. Il existe différents vices de consentement en droit
international :

- L’erreur;
- Le dol : erreur provoquée par la fraude d’un autre état ;
- La corruption ;
- La contrainte : sur le représentant de l’état ou sur l’état lui même.

15
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

• Violation d’une norme impérative de droit international : norme de jus cogens c’est à dire une
norme reconnue par toute la communauté internationale comme étant si importante qu’on ne peut
y déroger ( exemples : interdiction du recours à la force, interdiction de la torture , … ), ces règles
sont si importantes qu’on ne peut pas faire de traités en violation de celles-ci.

• Un traité ne peut pas être invalide si il a été pris en violation du droit interne de l’état : un
état ne peut pas invoquer son droit interne pour se soustraire à ses obligations de droit
international.

(2) Conclusion d’un traité : ( 2 étapes )

• La signature : acte purement politique et diplomatique, le traité n’est pas encore en vigueur car il
n’y a pas encore eu la ratification.

• La ratification : l’état qui a préalablement signé va prendre une loi pour officialiser sa signature,
c’est à ce moment là que le traité sera applicable pour cet état. Durant la période qui s’écoule
entre la signature et la ratification, la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités prévoit
que les états ont l’obligation de ne pas priver le traité de son objet ou de son but. Mais en
pratique, on ne pourra pas faire grand chose contre un état qui n’a pas encore ratifié le traité.
Certains traités prévoient qu’ils entreront en vigueur au moment où un certain nombre de
ratifications auront été réalisées.

(3) Les réserves :

Les états sont souverains, ils ne peuvent être soumis à des obligations qu’ils n’auraient pas accepté.
En matière des traités, cela a pour conséquence le principe de la relativité des traités : un traité
entre des états ne peut avoir aucun effet envers des états tiers. Cela mène au mécanisme des
réserves des traités, une réserve est une déclaration d’un état par laquelle on vise à priver ou
modifier l’effet juridique d’une certaine disposition. En pratique, cela veut dire que les traités multi-
latéraux pourront s’appliquer de manière différente en fonction de l’état dans lequel on se trouve.
Tout cela peut s’avérer très compliqué, si bien que certains traités interdisent parfois les réserves
comme c’est souvent le cas avec les OI. Les états peuvent objecter aux réserves des autres états si
ils considèrent que celles-ci sont abusives. Une objection à une réserve aura pour conséquence
qu’on va considérer que l’article soumis à la réserve n’existe pas entre les deux états. Cela n’a pas
beaucoup d’effet en pratique car on ne peut jamais obliger un état à appliquer un article qu’il ne
voulait pas, cela peut donc juste avoir un poids politique.

2. La coutume :

C’était à l’époque la première source de DI. Ce sont des règles juridiques non écrites qui sont
acceptées par les états comme étant du droit, elle ne sont à priori pas dans un traité ou dans un
accord. Elle demande 2 éléments pour exister :

• Une pratique : fait que l’état fasse ce que prévoit la coutume. Combien de temps faut-il pratiquer
une pratique pour que cela soit considéré comme tel ? On considère généralement qu’il faut que
cela s’installe dans la durée. Mais certains états prônent l’existence d’une pratique instantanée qui
16
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

se mettrait en place immédiatement à la suite d’un événement ( exemple : attentats du 11


septembre avec la guerre contre le terrorisme ), le prof dit que c’est sans doute un peu exagéré.

• opinio iuris : fait que l’état fasse ce que prévoit la coutume mais qu’il considère également que
c’est du droit. On va regarder les déclarations et les lois officielles, la jurisprudence interne et
l’absence de réaction à une situation dictée par la coutume.

Les débats pour conclure à la présence de ces deux éléments peut s’avérer ardue car il y a des
débats sur tous les points. Il reste très difficile de déterminer si une coutume existe ou pas, il est
plus facile de se baser sur le travail des autres comme la CIJ ou des OI comme avec le CICR qui a
établit une liste de 161 règles coutumières relatives aux conflits armés pour lesquelles tout le monde
ou presque est d’accord.

Attention : lorsqu’on veut appliquer une coutume contre un état en particulier, il faut vérifier que
celui-ci n’est pas un objecteur persistant de cette coutume, à ce moment là elle ne s’appliquera pas
à lui.

3. Principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées :

Ne sont pas aussi importants que les traités ou la coutume. Ce sont des principes qu’on rencontre
dans le droit interne et qui, par analogie, devraient être aussi appliqués au DI même si ils n’y sont
pas explicitement mentionnés.

4. Jurisprudence et doctrine des publicistes les plus qualifiés des différentes nations :

Ces deux moyens sont des moyens auxiliaires pour définir et interpréter les règles du droit. On
remarquera que, en général, les pays ont tendance à plus utiliser leur propre jurisprudence, il est
ainsi très rare qu’ils citent de la doctrine dans leur jugement.

5. Droit dérivé des OI : ( pas mentionné dans l’article 38 )

C’est le droit issu des OI où les états prennent des décisions ensemble en vertu de l’acte constitutif
de cette organisation.

6. Les engagements unilatéraux : ( pas mentionné dans l’article 38 )

Cas rare dans lequel est un état promet quelque chose ce qui crée alors des obligations dans son
chef. Il faudra vérifier 3 conditions :

• Qui est ce qui s’engage au nom de l’état ?

On retient que ceux qui peuvent engager l’état sont : les chefs d’état, les chefs du gouvernement et
les ministres des affaires étrangères. Parfois, d’autres agents plus spécialises peuvent également
engager l’état.

17
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

• Envers qui il s’engage ?

Seuls les destinataires véritables de l’engagement peuvent invoquer cet engagement unilatéral. Il est
possible que cet engagement ne soit dirigé vers aucun destinataire en particulier mais vers tous les
états à la fois.

• Existait-il une intention de s’engager ?

Il faut que l’engagement soit clair et précis. On peut voir un tel engagement dans l’affaire des essais
nucléaires de la CIJ, « cette campagne d’essais nucléaire sera la dernière », la CIJ prend ça pour un
engagement unilatéral car ça a été annoncé par un président devant plusieurs états.

18
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 7 : Jus contra bellum :


( partie I sur la guerre en droit international )

Le jus contra bellum est le droit contre la guerre tandis que le jus in bello c’est le droit dans la
guerre. Il faut bien faire attention à ne pas les mélanger car ils s’appliquent à des situations et des
échelles totalement différentes :

• Jus contra bellum : droit du recours à la force qui s’applique dans les rapports entre états

• Jus in bello : droit des conflits armés, l’échelle beaucoup plus petite que dans le Jus contra
bellum. Est ce que je peux tirer sur des civils ? Est ce que je peux détruire une centrale militaire ?

Ils régissent donc la guerre mais à des niveaux différents et il se peu que, dans une situation donnée,
l’un soit violé et l’autre pas.

Nous commencerons aujourd’hui par analyser le Jus contra bellum :

La Charte des NU prévoit dans son article 2 §4 une interdiction de recours à la force entre état, c’est
le Jus contra bellum. Il y a cependant 3 exceptions à cette interdiction du recours à la force :

(1) L’intervention sur invitation : cette exception n’est pas écrite explicitement dans la Charte
mais on considère que l’article 2 §4 l’accepte. Pour voir si cette intervention est conforme à la
charte, il y a 4 critères à respecter :

- L’invitation doit venir du gouvernement internationalement reconnu de l’état concerné, cela ne


pas être demandé par des rebelles ;

- Le consentement doit être donne avant le début du recours à la force;

- Le consentement doit être clair ( exemple : affaire Congo c. Ouganda de la CIJ ) ;

- Il faut rester dans les limites que ce qui a été consentis.

(2) L’autorisation du Conseil de Sécurité : dans l’objectif de maintenir la paix et la sécurité


internationale ( article 42 de la Charte ). À ce titre, le CS a plusieurs possibilités :

- Il peut organiser sa propre opération de maintien de la paix ;

- Il peut autoriser un état à intervenir.

19
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

(3) La légitime défense : prévue à l’article 51 de la charte qui prévoit qu’un état a le droit de
recourir à la force à l’encontre d’un autre état qui l’aurait attaqué. Il y a deux conditions
principales :

- Il faut une agression ( définie dans la résolution 3314 de l’AG ) ;

- Il faut que cette agression vienne d’un autre état ;

- Il faut également prévenir le CS qu’on va avoir recours à la légitime défense et agir dans les
limites du principe de proportionnalité.

La Charte prévoit que la légitime défense peut être individuelle ou collective.

Au delà de ces trois exceptions, les états cherchent parfois à avoir recours à d’autres formes de
justification qui ne sont pas acceptées en droit international :

(1) Intervention humanitaire : si jamais il y a de graves violations des DH, les états voisins
pourraient intervenir militairement sur le territoire de l’état concerné. Ce serait intervenir dans
les affaire intérieures de l’état, les NU ont donné une réponse officielle dans la Résolution 60/1.
L’AG a établit un nouveau concept pour remplacer cette intervention humanitaire, c’est la
responsabilité de protéger : un état doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de violations graves des
droits fondamentaux sur son territoire, si il n’y arrive pas, les autres états auront le droit
d’intervenir seulement si le CS les y autorise.

(2) Légitime défense préventive : ne remplit pas la première condition qui est celle de la présence
d’une agression ;

(3) Guerre globale contre le terrorisme : ne rentre dans aucune des trois exceptions donc ce n’est
pas acceptable ;

(4) Théorie de l’état défaillant : ne fait pas non plus partie des exceptions et doit donc être
écartée.

20
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 8 : Jus in bello :


( partie II sur la guerre en droit international )

C’est le droit des conflits armés qui s’applique sur le terrain lorsqu’on est face à un conflit armé.
Comme on l’a vu, le jus contra bellum s’applique entre les états, à l’inverse, ceux qui violent le
droit des conflits armés sont, en premier lieu, les personnes ( combattants, officier, … ). Le droit des
conflits armés c’est formé à partir d’un idéal selon lequel il serait possible de faire la guerre sans
verser une seule goute de sang. Ainsi, si on lit les règles de droit des conflits armés, on peut
découvrir quelle serait en quelque sorte « la guerre idéale ». Selon le droit des conflits armés, nous
ne sommes jamais obligés de tuer l’ennemi et ne pas le faire souffrir inutilement.

Le droit actuel des conflits armés est basé sur les 4 Conventions de Genève du 12 août 1949 sous
l’auspice du CICR dont le but est de protéger la vie et la dignité des victimes des conflits armés.
Ces 4 conventions couvrent chacune des situations différentes :

• Améliorer le sort des militaires blessés au combat pour les guerres qui se déroulent sur terre ;

• Améliorer le sort des militaires blessés au combat pour les guerres qui se déroulent sur mer ;

• Traitement des prisonniers de guerre ;

• Protection générale des civils.

Ces conventions sont accompagnées de protocoles additionnels et elles comptent parmi les traités
qui sont les plus ratifiés au monde ( par tous les états du monde et même par des groupes armés non
étatiques ). Chaque Convention de Genève commence par les 3 premiers articles qui cadrent
l’application de celles-ci. Leur article 2 dit : « elles sont applicables à tout conflit armé surgissant
entre deux ou plusieurs des hautes parties contractantes », elles s’appliquent donc aux conflits
armés internationaux.

En effet, en droit des conflits armés, on distingue deux catégories de conflits :

• Conflits armés internationaux : situation de recours à la force d’un état sur l’autre

• Conflits armés non-internationaux : les conventions de Genève ne le définisse pas vraiment, on


se tournera donc vers l’arrêt Tadic du TPIY pour trouver une définition plus précise. Cet arrêt est
une référence en droit des conflits armés. On aura donc un conflit armé non-international quand
un état affronte un groupe armé non étatique ou bien quand des groupes armés non-étatiques
s’affrontent entre eux.

Mais qu’est ce qu’un groupe armé non-étatique et quand il y a-t-il exactement conflit ?

Le Tribunal explique qu’il y a deux conditions pour le CANI :


21
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

(1) l’organisation des parties : le groupe armé doit être organisé ;


(2) L’intensité des hostilités.

Si ces deux conditions ne sont pas remplies, on sera alors face à un conflit interne qui sera soumis à
la loi pénale de l’état concerné.

Pour analyser quel est le droit applicable à une situation ce sont les deux seules catégories
auxquelles il faut avoir égard. Cependant, la doctrine évoque parfois d’autres catégories comme :

• Les conflits internationalisés : conflit non international qui devient international ;

• Les conflits transnationaux : situation où on va combattre ( souvent contre des terroristes )sur le
territoire d’un autre état sans son autorisation ;

• La guerre globale contre le terrorisme.

Mais toutes ces appellations ne sont qu’un ajout à apporter aux catégories de base car ils peuvent
être placés dans l’une ou l’autre des catégories. Il est également possible que plusieurs conflits
armés aient lieu en même temps au même endroit entre différentes parties.

- Comment se passe l’internationalisation d’un conflit ? ( affaire Tadic )

Si on a un conflit armé non international, il peut arriver que celui-ci devienne un conflit armé
international si un groupe armé non-étatique se fait aider par un autre état qui exercera un contrôle
global sur ce groupe non-étatique. Pour exercer un contrôle global, il faudra exercer un rôle dans la
coordination, la planification ou l’organisation des actions militaires du groupe en plus de le
financer, l’entrainer ou l’équiper ( rôle actif dans l’organisation des activités ). On oppose ce
concept de contrôle global à un concept de contrôle effectif qui avait été établit par la CIJ dans
l’affaire Nicaragua, le principe du contrôle effectif est qu’il faut une structure quasi hiérarchique.
Le contrôle global est lui plus large, il ne nécessite pas de hiérarchie aussi forte mais juste d’un rôle
dans la planification et la coordination. Les deux tribunaux ont donc des visions assez différentes
dans ces deux affaires :

• Pour la CIJ : il faut vérifier qu’un état n’est tenu responsable que de ses actes les plus directes ;

• Pour le TPIY : il s’agit de s’assurer que les personnes victimes bénéficient du maximum de règles
de droit des conflits armés, c’est donc pour ça qu’il privilégie ces critères de contrôle différents.

- Mais quel droit s’applique lorsqu’on est dans ces différents types de conflits armés ?

(1) quand on est dans un conflit armé international : on appliquera toutes les Conventions de
Genève ;
22
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

(2) Quand on est dans un conflit armé non-international : les Conventions de Genève ne
s’appliquent normalement pas mais elles prévoient toutes le même article 3 qui prévoit une
série de principes qu’il faudrait quand même appliquer même dans les cas où les Conventions
de Genève ne s’appliquent pas. On appliquera également aux CANI une série de règles de droit
coutumier.

- Les principaux points cardinaux des Conventions de Genève :

(1) principe de précaution : quand on planifie les actions militaires, il faut toujours prendre toutes
les mesures possibles pour éviter de faire du mal aux civils ;

(2) Principe de proportionnalité : il faut toujours veiller à ce que les actions militaires ne causent
pas de dommages disproportionnés aux civils mais aussi à l’armée ennemie par rapport à
l’avantage militaire qui pourrait en résulter ;

(3) Principe de distinction : en tout temps, on doit faire la distinction entre les combattants et les
civils, les attaques ne doivent jamais les atteindre.

23
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 9 : la responsabilité internationale :

Le droit de la responsabilité est essentiellement concentré dans le Projet d’article de la Commission


du DI sur la responsabilité des états. La Commission du DI est un organe des NU chargé de la
codification et du développement progressif du DI, elle est composée d’experts dont le travail
consiste à analyser le DI et à réaliser des projets d’articles basés sur la jurisprudence afin de
reprendre des règles du DI qui étaient jusque là non-écrites. Ces projets d’articles sont ensuite
proposés à l’AG pour en faire des traités.

Le Projet d’article de la Commission du DI sur la responsabilité des états a été rédigé en 2001 et ce
n’est pas encore un traité à l’heure actuelle mais il a largement été accepté par les états.

La responsabilité des états est plutôt une responsabilité de type civil, l’état devra donc réparer le
dommage causé par la violation de son obligation, il n’y a pas ce coté punitif comme le serait la
responsabilité pénale pour les individus.

10 ans après le projet d’article de la Commission du DI sur la responsabilité des états, la CPI a
rendu un autre projet cette fois sur la responsabilité des OI. Il est bien moins accepté car il y a
beaucoup moins de pratique en la matière pour soutenir ces articles.

L’épisode sera divisé en 4 parties chronologiques :

1) Quels faits peuvent engager la responsabilité internationale ? Les faits internationalement


illicites

2) Quelles sont les circonstances qui permettent d’exclure l’illicéité d’un fait ?

3) La mise en oeuvre de la responsabilité

4) Que peut faire l’état pour réparer après la mise en oeuvre de sa responsabilité ?

1. Fait internationalement illicite :

L’article 2 du projet d’article définit ce fait comme étant une violation d’une obligation
internationale qui est imputable à l’état. Il faut donc :

• Une violation d’une obligation de DI ;

• Une violation imputable à l’état : mais quels faits peuvent être considérés comme étant
imputables à un état ?

Les articles 4 à 11 du Projet d’article donnent une réponse complète à cette question, ils énumèrent
les comportements qui peuvent être imputables à un état :
24
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

- Article 4 : le comportement des organes d’un état est assimilé au comportement de l’état
( exemple : affaire du mandat d’arrêt de la CIJ ).

- Une personne ou une entité qui exerce la puissance publique peut aussi engager la
responsabilité de l’état mais uniquement dans l’exercice de sa fonction.

- Les organes des états mis à disposition d’un autre état engagent la responsabilité de l’état qui
les reçoit.

- Article 7 : ces personnes ou ces organes engagent la responsabilité de l’état même lorsqu’ils
agissent au delà de leur fonction. Attention à ne pas confondre ce type d’acte avec les actes
commis à titre privé qui n’engagent pas la responsabilité de l’état.

=> Exemple : un policier, organe de l’état, rentre chez lui et trouve sa femme au lit avec son amant,
il le tue, c’est sans doute un acte privé qui n’engagera pas la responsabilité de l’état. Par contre, si
ce même policier rentre chez lui le soir, croise un voleur et le tue, cela ne sera pas un acte privé
même si il n’était pas dans ses heures de service, il agissait bien en tant que policier en outrepassant
ses compétences et la responsabilité sera bel et bien engagée ici.

- Peuvent également engager la responsabilité de l’état, les faits des groupes de personnes sous
la direction ou le contrôle d’un état ( affaire Tadic / affaire Nicaragua ) ;

- Peuvent aussi engager la responsabilité de l’état, les personnes privées qui exercent des
pouvoirs publics en l’absence de pouvoir officiel ( exemple : comité révolutionnaire iranien ) ;

- Les mouvements insurrectionnels engagent aussi la responsabilité de l’état mais seulement


dans deux cas :

(1) si les rebelles renversent le gouvernement et prennent sa place ;


(2) Si ils font sécession et créent un nouvel état, ils engageront la responsabilité de ce nouvel état.

- Les actes commis par d’autres mais qui ont été reconnus par l’état comme relevant de sa
responsabilité.

Il est parfois difficile d’attribuer un comportement directement à un état par manque de preuve ou
parce que la situation est compliquée. Dans ce cas, une possibilité serait d’invoquer l’obligation de
diligence ( affaire du détroit de Corfu ) qui dit que l’état doit tout mettre en oeuvre pour éviter les
violations du DI sur son territoire, on pourrait donc essayer de prouver que celui-ci n’a pas fait tout
ce qui était en son pouvoir pour empêcher la violation lorsqu’on arrive pas à engager sa
responsabilité.

25
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

2. Les circonstances excluant l’illicéité :

Il existe 6 situations dans lesquelles un acte illicite ne le serait en fait pas : ( article 20 à 25 du projet
d’article )

Attention : si un acte est illicite car il viole une norme de jus cogens, on ne peut pas exclure son
illicéité ( art. 26 ). Cet article prévoit une liste de certaines règles qui sont du jus cogens :

• l’interdiction de l’agression ;
• l’interdiction du génocide ;
• l’interdiction de la torture ;
• l’interdiction des crimes contre l’humanité ;
• l’interdiction de la discrimination raciale ;
• le respect du droit à l’autodétermination.

Les 6 circonstances excluant l’illicéité :

(1) le consentement : petite exception, certaines règles comme les Conventions de Genève
prévoient qu’il est interdit de consentir à leur violation ;

(2) La légitime défense ;

(3) Les contres-mesures : acte illicite qu’un état peut prendre pour répondre à l’acte illicite d’un
autre état ;

(4) La force majeure ;

(5) La détresse ;

(6) L’état de nécessité : un état est obligé de faire quelque chose d’illicite pour éviter un péril
encore plus grave.

Attention 2 : Les articles 3 et 32 disent que l’état ne peut faire appel à son droit interne pour
échapper à sa responsabilité.

3. La mise en oeuvre de la responsabilité :

Il faut distinguer plusieurs catégories d’états dans une situation de violation :

• L’état lésé : celui qui a subit la violation ;

• L’état autre que l’état lésé : n’a pas été laissé mais envers qui l’obligation violée est aussi due
comme par exemple les états qui réagissent à la violation d’une obligation erga omnes ;

26
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

• L’état tiers : état pas du tout concerné par la violation.

Seules deux catégories peuvent invoquer la responsabilité :

(1) Les états lésés ;

(2) Les états autres que l’état lésé : exemple du génocide chez les Rohingyas, tous les signataires
de la convention contre le génocide sont des états autres que l’état lésés et, parmi eux, la
Gambie a décidé de porter l’affaire devant la CIJ en tant que état autre que l’état lésé.

Il convient également de préciser que la mise en oeuvre de la responsabilité des états peut se faire
par le droit mais également par les faits. En effet, un état peut ainsi mettre la pression sur un autre
pour arrêter une violation du droit. Il y a ici deux réactions possibles :

(1) les mesures de rétorsion : mesures licites que les états prennent pour répondre à une violation (
exemples : rappeler son ambassadeur, mettre fin à une aide financière volontaire, … ), ils
peuvent être pris à n’importe quel moment ou pour n’importe quelle raison ;

(2) Les contre-mesures : d’habitude sont illicites mais deviennent licites parce qu’elles répondent
à une violation du DI. Seuls les états lésés peuvent prendre des contre-mesures, certains états
semblent penser qu’on devrait ouvrir celles-ci aux états autres que les états lésés mais le projet
d’article est clair sur cette question car il dit que seules les mesures licites comme les actes de
rétorsion peuvent être acceptées et c’est aussi la position de la CIJ. Pour pouvoir prendre des
contre-mesures, il faudra respecter une série de conditions :

• Ne peuvent être dirigées seulement contre l’état qui a violé l’obligation seulement pour lui faire
cesser son comportement;

• Il faudra lui notifier et l’inviter à changer son comportement;

• La mesure devra être proportionnée par rapport à la violation.

4. La réparation après la mise en oeuvre de sa responsabilité :

Après la reconnaissance de la responsabilité, les états se mettront d’accord sur ce que l’état
récalcitrant devra faire pour réparer sa violation. Le projet d’article prévoit quelques propositions de
réparation :

• La cessation ;

• La réparation du dommage, souvent faite en argent ;

• La restitution ;

• Des excuses.
27
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Episode 10 : les modes de règlement pacifique des différends


internationaux :

Matière qui a pris de l’ampleur depuis la création de l’ONU, c’est une conséquence de l’interdiction
générale du recours à la force. L’article 2 §3 de la Charte des NU prévoit qu’on doit régler
principalement ses différends par des modes de règlement pacifiques. L’article 33 de cette même
charte prévoit même une liste des modes de règlement parmi lesquels les états peuvent choisir :

• Négociation ;
• Enquête;
• Arbitrage;
• Médiation;
• Conciliation ;
• Recours aux organismes régionaux;
• Règlement judiciaire ;

Nous allons analyser un à un ces modes de règlement avec un focus particulier sur l’arbitrage et le
règlement judiciaire.

1. La négociation :

La base de ce que les états peuvent faire, ils discutent, négocient et se mettent d’accord, c’est « le
niveau zéro » des règlements pacifiques des différends.

Les 3 modes qui vont suivre sont des moyens d’améliorer la négociation, celle-ci reste la règle au
fond mais si les états ne sont pas d’accords sur des faits ils peuvent organiser une enquête.

2. L’enquête :

Des enquêteurs indépendants vont donc être chargés d’établir les faits. Après les résultats de
l’enquête, les états pourront en prendre compte et se mettre d’accord comme ils le souhaitent.

3. La médiation :

Consiste à demander à un tiers sous avis sur le différent, cet avis sera non obligatoire et non
contraignant pour les parties qui pourront choisir de le prendre en compte ou pas pour la suite de
leur négociation.

4. La conciliation :

Les états se mentent d’accord sur le processus de conciliation qu’ils vont suivre et durant lequel un
tiers leur donnera son avis, c’est une sorte de médiation mais en plus formelle.
28
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

5. Recours aux organismes régionaux :

Il y a parfois des procédures de règlement des différends internationaux qui sont organisées à des
niveaux régionaux.

Exemple : Union africaine, CDAO, …

6. L’arbitrage :

Consiste pour des parties à organiser et mettre en place leur propre tribunal, elles se mettent aussi
d’accord qu’elles suivront sa décision finale. Les parties choisissent entre elles les règles de
procédure, le nombre d’arbitres et leur identité ( on prend souvent un arbitre unique ou chacun
choisi un arbitre pour avoir un tribunal équilibré ). Certains traités comme la Convention de
Montego Bay, prévoient des règles d’arbitrage pour les litiges qui portent sur eux.

Ensuite, la procédure a donc lieu selon les règles sur lesquelles les parties se sont accordées et
l’arbitre fini par rendre une sentence arbitrale que les parties ont promis de respecter. Il faut aussi
mentionner la Cour permanente d’arbitrage, ce n’est pas vraiment une Cour car il n’y a pas de juges
qui y siègent de façon permanente, c’est plutôt une sorte de grand secrétariat qui sert à aider les
états à mettre en place les procédures d’arbitrage qu’ils souhaitent. Elle pourra ainsi leur mettre à
disposition des règlements de procédure ainsi que des infrastructures.

Les avantages de l’arbitrage c’est qu’on peut y organiser la procédure qu’on veut et que on peut
choisir son juge. Ensuite, contrairement à une procédure judiciaire, l’arbitrage n’est pas forcément
public.

7. Règlement judiciaire :

Le principe c’est de porter l’affaire devant un tribunal permanent dont on ne choisi pas les juges.
Pour les litiges inter-étatiques c’est principalement devant la CIJ que cela va se passer mais ce n’est
pas la seule juridiction possible : il y a également le TI du droit de la mer mais souvent les états
choisissent d’aller devant la CIJ.

Partie II : La Cour internationale de justice :

Elle a été établie par le statut de la CIJ que tous les états ont ratifié car c’est une annexe de la Charte
des NU. Tous les états peuvent donc se présenter devant la CIJ. Mais ils n’y sont pas obligés car,
comme ils sont souverains, il est prévu que la Cour est compétente pour une affaire que si les états
parties au litige ont tous accepté sa compétence.

29
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

1. Introduction de l’affaire devant la CIJ : ( 2 possibilités )

(1) les états viennent présenter leur différend ensemble : c’est le compromis ;

(2) Soit un état introduit une requête contre un autre : il faudra donc vérifier que les états parties
consentent à la compétence de la Cour. Si un état présente une requête à la Cour, il faudra donc
obtenir le consentement de l’état défendeur. Il arrive aussi que l’état demandeur essaie
d’invoquer dans sa requête un argument pour mettre que l’état défendeur a déjà donné son
consentement auparavant pour le forcer à venir. Il y a deux principaux arguments de ce type :

• La clause compromissoire : clause, un article d’un traité qui fait office de compromis, l’état qui
porte plainte pourra ainsi invoquer la violation d’un tel traité et l’état défendeur sera forcé de
venir si il a effectivement ratifié le traité et n’a pas émis de réserve à cette clause ( affaire Gambie
c. Myanmar + affaire des plateformes pétrolières ).

• La déclaration facultative de juridiction obligatoire : un état peut faire une déclaration dans
laquelle il dit qu’il accepte d’aller devant la CIJ pour tout litige futur. Toutefois, cette déclaration
peut être assortie de conditions ou d’une clause de réciprocité ( l’adversaire doit avoir aussi fait
une telle déclaration ).

• Si il n’y a rien de tout ça, on peut toujours tenter de porter plainte en espérant que l’état contre
lequel on a porté plainte accepte d’être jugé, c’est le forum prorogatum ( Djibouti c. France).

2. Procédure devant la CIJ :

Les états parties au litige qui n’ont pas, parmi les 15 juges de la Cour, un juge de leur nationalité,
peuvent choisir un juge ad hoc, c’est un juge temporaire qui siègera uniquement dans cette affaire.

S’ensuit la procédure écrite faite de mémoires, contre-mémoires, etc. Comme devant les tribunaux
nationaux, ils peuvent demander, si nécessaire, que la Cour ordonne des mesures conservatoires
urgentes. Ils peuvent aussi contester la compétence de la cour ou la portée de l’affaire en invoquant
des exceptions préliminaires. La Cour se prononcera sur celles-ci avant de rendre son verdict final.

Ensuite, la procédure orale débute, des délégations des états vont donc se présenter devant la Cour
pour plaider. Ces délégations ont, à leur tête, un agent qui représente l’état qui est accompagné de
conseils et d’avocats qui vont plaider. Cela peut durer très longtemps …

Après cette procédure sur le fond, la Cour rend un arrêt qui sera obligatoire pour les parties. Dans
l’ensemble, ces arrêts sont respectés mais il arrive parfois qu’ils ne le soient pas.

La Cour peut ensuite rendre un arrêt supplémentaire sur la modalités des réparations. Aucun appel
n’est prévu.

30
Sokolow
Les secrets du Droit International
Vladimir

Retranscription 2020-2021

Compétence consultative de la CIJ :

Le CSNU et l’AGNU peuvent poser des questions à la Cour sur le droit international. La Cour y
répondra alors après avoir demandé à tous les états de donner leur avis. Cela arrive bien plus
rarement que les procédures contentieuses.

GROS BIG UP A MONSIEUR FALLAS !!!

FORCE A TOUS POUR LA


SESSION <3

31

Vous aimerez peut-être aussi