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Dr BOUCEHLA Rahil
Email :rahilboucehla@yahoo.com
Plan :
5- Culture
I- Introduction 6- Identification
II- Infections bactériennes de SNC 7- Biologie moléculaire
1- Méningites A- PCR pneumocoque
2- Encéphalites B- Approche syndromique
3- Autres 8- Recherche des antigènes solubles
III- Rappel bactériologique A- D’antigènes polysaccharidiques
IV- Epidémiologie de la capsule
1- Données épidémiologiques B- De polyoside C
2- Facteurs de risque pneumococcique (Binax NOW
V- Physiopathologie Streptococcus test)
VI- Diagnostic bactériologique 9- Etude de la sensibilité aux
1- Prélèvements antibiotiques :
2- Fiche de renseignement A- Antibiogramme par diffusion
3- Transport des disques d’antibiotiques
4- Examen direct B- Antibiogramme d’urgence
A- Macroscopique 10- Tests complémentaires
B- Analyse biochimique A- La détection de pneumocoques
C- Microscopique de sensibilité diminuée à la
a- Cytologie quantitative pénicilline G
b- Centrifugation
- Cytologie qualitative VII- Traitement
- Coloration de Gram VIII- Prévention
1- Vaccination
IX- Conclusion
I- Introduction :
Cause majeure de morbidité et mortalité, les infections du système nerveux central à
pneumocoque et plus particulièrement les méningites représentent un fléau mondial. La
méningite bactérienne est une maladie grave de forte incidence, en particulier dans les pays
moins développés. De ce fait elle nécessite des méthodes de diagnostic rapides, sensibles et
spécifiques pour la mise en route d’un traitement adapté, cependant l’émergence des
souches de pneumocoques résistants a amené à changer les protocoles thérapeutiques des
méningites.
L'avènement et la mise en place de vaccins anti-pneumococciques ont permis
d'accomplir des progrès considérables dans la prévention des méningites contre un grand
nombre de sérotypes infectieux du pneumocoque.
Cependant la couverture vaccinale n’étant pas suffisante pour protéger la population
de façon complète d’où la nécessité de la surveillance de la résistance pour une meilleure
prise en charge en cas d’échec de la prophylaxie.
IV- Epidémiologie :
1- Données épidémiologiques :
S.pneumoniae est l’une des principales bactéries responsables des méningites
bactériennes communautaires, elle est à l’origine de plus de 80 % des cas confirmés avec
Neisseria meningitidis. Elle est la principale étiologie chez l’enfant avant 2 ans et chez
l’adulte à partir de 25 ans.
Les séquelles d’une infection neuroméningée à pneumocoque ne sont pas rares en
particulier pour l’adulte chez qui la fréquence est comprise entre 30 et 50 %. Chez l’enfant,
les séquelles sont moins fréquentes de l’ordre de 15 %.
Les flambées de méningite à pneumocoque signalées se limitent à l’Afrique
subsaharienne (ceinture méningitique), une zone qui couvre 26 pays où le taux de létalité est
très élevé (36%-66%).
En Europe :
L’incidence de la méningite bactérienne s’élève à 1–2 cas pour 100 000 habitants par
an, elle est majoritairement causée par S.pneumoniae (environ 50% des cas) chez l’adulte.
En Algérie :
Entre 2010 et 2014, parmi 207 épisodes d’infections invasives à pneumococque (IIP)
enregistrés au CHU Mustapha bacha, 60% des cas ont présenté des méningites. Les
sérotypes les plus fréquemment associés aux IIP, étaient de fréquence décroissante 14, 19A,
19F.
2- Facteurs de risque :
Deux catégories de facteurs de risque de méningite à S.pneumoniae sont individualisables :
V- Physiopathologie :
La bactérie diffuse par :
- Contiguïté à partir d’un foyer ORL, ou d’un portage oropharyngé chez les sujets
porteurs d’une brèche ostéoméningée. Parfois, elle diffuse par voie hématogène à
partir d’un foyer profond (poumon).
- Inoculation directe (rare) : postopératoire de neurochirurgie, traumatisme crânien.
Elle peut envahir l’espace méningé, créant une « méningite à pneumocoque ».
L’invasion de l’espace méningé déclenche une réaction inflammatoire locale, de type et
d’intensité variables et selon l’immunocompétence du patient. Cette réaction inflammatoire
est délétère pour le parenchyme cérébral (du fait de phénomènes de nécrose purulente,
d’ischémie et d’hypertension intracrânienne) et peut être responsable de séquelles, voire du
décès de la personne.
La variation saisonnière des infections à pneumocoque (méningites) serait en relation avec
les infections virales saisonnières (grippe) qui joueraient un rôle facilitateur.
7- Biologie moléculaire :
A- PCR pneumocoque (spécifique) : La méthode recommandée par l’OMS est la
RT-PCR utilisant le gène LytA (code pour l’autolysine), le gène ply codant pour la
pneumolysine ou le gène spn9802 de fonction inconnue. La sensibilité entre 92-100% et
spécificité à 100%.
B- Approche syndromique : Le panel FilmArray® (Nested PCR) dédié à la
méningite et à l’encéphalite représente le premier kit complet pour le diagnostic
syndromique de ces infections, il permet la mise en évidence simultanée et rapide, en moins
d’une heure, de 14 pathogènes différents sur le même échantillon de LCR dont le
S.pneumoniae.
8- Recherche des antigènes solubles : Se fait par une méthode immunologique à la
recherche :
A- D’antigènes polysaccharidiques de la capsule : se fait habituellement par
agglutination au latex directement sur le LCR avec une sensibilité voisine de 80 %, cependant
ces tests peuvent présenter des réactions croisées avec d’autres germes (alpha
hémolytiques). En pratique, le bénéfice de cette technique est noté en cas des méningites
décapitées, en raison de la persistance des antigènes solubles après disparition des
bactéries.
B- De polyoside C pneumococcique : par une technique
d’immunochromatographie sur membrane : (Binax NOW Streptococcus test) :
Ce test de diagnostic rapide a été validé sur les échantillons du LCR au cours des
méningites avec une bonne spécificité et sensibilité et il est susceptible de suppléer en
partie aux déficiences du Gram, des antigènes solubles capsulaires et de la culture.
Il est à effectuer sur le LCR, lorsque l’examen direct est négatif et lorsque la suspicion
de méningite est forte.
- CMI par bandelettes E-Test : dans les mêmes conditions que l’antibiogramme standard.
- CMI en milieu liquide : Test de confirmation (PSDP si CMI ≥ 0.12 μg/ml)
VII- Traitement :
La mise en route de l’antibiothérapie au cours des méningites bactériennes à
pneumocoque est une urgence absolue, le pronostic immédiat et à moyen terme dépendant
de sa précocité.
Devant des signes cliniques de méningite, le traitement probabiliste doit être
administré immédiatement après ponction lombaire. Il est administré au plus tard dans les
trois heures après l’arrivée à l’hôpital.
Le traitement de 1ère intention, que l’examen direct soit positif ou non repose sur des
céphalosporines de 3ème génération (C3G) à doses optimales (doses méningées), qui assure
une diffusion dans le LCR à des taux suffisants.
Après documentation microbiologique (étude de la sensibilité), la C3G utilisée dans le
traitement probabiliste est maintenue avec adaptation de la posologie ou bien remplacée
par l’amoxicilline à la dose de 200 mg/kg/jour en IV.
- CMI pénicilline ≤ 0.12 μg/ml : Pénicilline ou Amoxicilline/Ampicilline
- CMI pénicilline ≥ 0.12 μg/ml (PSDP) : Céfotaxime ou Ceftriaxone
- CMI C3G ≤ 2 μg/l : la Céfotaxime à 300 mg/kg/j en IV ou la Ceftriaxone à 100
mg/kg/jour en IV.
- CMI C3G ≥ 2 μg/l : C3G + Vancomycine / C3G+ Rifampicine / Vancomycine +
Rifampicine
(La ceftriaxone présente de plus l’avantage par rapport au céfotaxime, d’avoir une CMI
souvent plus basse et une administration plus simple).
La durée du traitement est classiquement de 10 à14 jours en fonction de l’évolution de
l’état du patient. (Avec un minimum de 5 j selon l’OMS)
VIII- Prévention :
Les mesures préventives liées à un cas de méningite à pneumocoque n’incluent ni
isolement, ni antibioprophylaxie et reposent essentiellement sur la vaccination.
1- Vaccination : Deux types de vaccins sont disponibles, le vaccin polysaccharidique
conjugué ou pneumococcal conjugate vaccine (PCV) et le vaccin polysaccharidique non
conjugué ou pneumococcal polysaccharide vaccine (PPSV).
Ces deux types de vaccins ont réduit les taux d'infections pneumococciques dans les
communautés immunisées (particulièrement enfant < 2 ans et personnes âgées avec ou sans
immunodépression).
- Le PCV13 a réduit plus de 50% le nombre de nouveaux cas de septicémies et méningites à
pneumocoque chez l’enfant entre 2008-2009 et 2014 en France. Un impact important a
également été observé chez les adultes et les personnes âgées (diminution de plus de 40% de
ces maladies), grâce à l’immunité de groupe conférée par la vaccination des enfants.
- En Algérie, le PCV13 couvre jusqu'à 90% des isolats circulants associés aux IIP.
Cependant le remplacement du sérotypes par des souches virulentes qui ne sont pas
contenues dans les vaccins polysaccharidiques a été observé après la mise en œuvre des
vaccins actuels d’où la nécessité de rechercher de nouveaux vaccins non polysaccharidiques
ayant une couverture plus large.
IX- Conclusion :
La méningite à pneumocoque reste toujours une maladie d’actualité avec un
caractère foudroyant.
Un meilleur contrôle de ces maladies nécessiterait non seulement des moyens de
diagnostic rapides et fiables, une surveillance continue de la résistance aux antibiotiques,
mais aussi la disponibilité de vaccins plus efficaces, et cela n’empêche pas de veiller à une
couverture vaccinale optimale avec les vaccins actuels.
Annexe : Vaccins anti-pneumococcique PCV (Prevenar 13®) et PPSV (le Pneumo 23®)
Références :
- Sebastian von Arx et al, Infections du système nerveux central – partie, Méningite chez l’adulte Forum
Med Suisse 2017;17(2122):464-470.
- PILLY.E,2016-FROTTIER,2005
- (17e Conférence de Consensus en Thérapeutique Anti-infectieuse. Prise en charge des méningites
bactériennes aiguës communautaires (à l’exclusion du nouveau-né), SPILF. Reanimation (2009) 18, 353
—365)
- Van de Beek1 et al, ESCMID guideline: diagnosis and treatment of acute bacterial meningitis D, 2016.
- https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Meningites-pneumonies-et-
septicemies-a-pneumocoque
- Francois Denis et al, Bactériologie médicale Techniques usuelles, 2016
- Standardisation des tests de sensibilité aux antibitiques à l’échele national 7ème édition 2014.
- Surveillance de la résistance des bactéries aux antibiotiques, 18 ème Rapport d’évaluation,2018.