SEQUENCE 3 : POESIE

Emancipation créatrices - Arthur Rimbaud, les cahiers de Douai (1870)

TXT 1 : ROMAN
INTRO :
En juillet 1870, en pleine guerre entre la Prusse et la France, Arthur Rimbaud fugue.
Il quitte sa ville natale de Charleville-Mézières pour entrer dans une période d’errance et de révolte.
Cette liberté et cette révolte se retrouvent dans ses premiers essais poétiques et notamment dans le
poème roman, qu’on retrouve dans son recueille les cahiers de Douai publié en 1870, qui est à la fois
une ode à la simplicité de l’adolescence et du lyrisme mais aussi à la recherche d’une poésie
moderne.

Problématique : Comment ce poème participe-t-il à une émancipation poétique ?

------------------------Mouvement 1 (v.1-12/3 strophes) : une promenade sous les tilleuls------------------

 Cadre spatio-temporel du roman

 Diérèse « sérieux » v.1 = accentue le mot, montre une forme de légèreté avec la jeunesse +
envie de s’amuser
 Elément perturbateur « un beau soir » v.2 + ON universel v.1
 CL alcool-ivresse, CL sensation = ivresse intérieure, expérience vécue pleinement
 Parallélisme v.8 = on profite encore plus de la douceur estivale
 Sous les tilleuls, poète sensible à l’amour, pense aux filles
o Transition : on comprend que l’ivresse qu’il ressent dans l’admiration de la nature
(strophe 3) = ivresse de l’amour

-------------------------------Mouvement 2 (v.13-28/strophes 4 à 7) : un roman d’amour------------------------

 Nom poème : Roman => romantique, romanesque

 2 phrases exclamatives non verbales => surgissement de l’amour rapide
 « Lorsque » v.18, l’amour est vu comme une péripétie
 « le cœur fou Robinsonne » v.17, néologisme formé sur le nom Robinson du célèbre roman
d’aventures de Daniel Defoë, robinson Crusoé (1719) => son cœur vit une aventure
 « Naïf » v.21, « meurent les cavatines » v.24, donne une image de lui incertain, pas
d’expérience
 … = hésitation constante de l’adolescent qui découvre un nouveau monde : celui de l’amour
 Il ne sait que dire mais pourtant il parait très amoureux => anaphore « Vous êtes amoureux »,
même si ce n’est qu’une amourette de vacances « loué jusqu’au mois d’aout »
 « Adorée » v.28, terme excessif, très investi
o Transition : Allitération en « t », vivacité du mouvement, montre que la fille n’est que
de passage, CL du mouvement

---------------------------Mouvement 3 (v.28-32/dernière strophe) : épilogue/chute----------------------------

 Dénouement : la fille s’est abaissée à lui écrire v.28

 Chute = fin de la relation
 Reprise du 1er vers avec une ponctuation qui change,
 … = hésitation constante de l’adolescent qui découvre un nouveau monde : celui de l’amour,
déception
  On comprend que lorsqu’on est jeune, l’amour est passagé
 L’amour part et revient, on a autre chose à penser que d’être sérieux quand on a 17 ans
o Conclusion : Ironie : il se moque de lui quand il était jeune, ses réactions face à
l’amour, de comment il tombe amoureux avec ce cliché du ciel étoilé, des
réverbères…

Conclusion : Le poète s’émancipe de la poésie classique en expérimentant un nouveau style. Il

mélange roman et poésie. Le titre surprenant du poème « roman » et la présence de chapitres
contraste avec la versification classique en alexandrin, d’où le fait qu’on peut dire qu’il s’essaye à son
propre style. Conséquemment, nous assistons bien à une émancipation poétique de l’auteur.