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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE


Union-Discipline-Travail

CONTROLE FISCAL
ET
CONTENTIEUX DE L’IMPOT

Monsieur FOFANA Daouda


Administrateur Principal des Services Fiscaux

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

CONTROLE FISCAL
ET CONTENTIEUX DE L’IMPOT

DECEMBRE 2023

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

PREMIERE PARTIE : LE CONTROLE FISCAL

TITRE 1 :
OBLIGATIONS DU CONTRIBUABLE ET POUVOIR DE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION

Le système fiscal ivoirien est déclaratif : l’impôt est calculé et déclaré par le contribuable. C’est le principe du
consentement à l’impôt comme fondement de la démocratie.

Ce principe a deux conséquences :

- d’une part, les déclarations et les actes souscrits par le contribuable bénéficient d’une présomption
d’exactitude et de sincérité : les insuffisances, erreurs et omissions relevées dans ces déclarations sont
présumées être commises de bonne foi ;
- d’autre part, ces insuffisances, erreurs et omissions doivent être corrigées par l’Administration fiscale
(reconnaissance du droit de contrôle).

CHAPITRE 1- LES OBLIGATIONS DU CONTRIBUABLE

Les contribuables ont des obligations fiscales et des obligations comptables

Section 1 : Les obligations fiscales

Les contribuables sont astreints à une série de déclarations durant la vie de leur entreprise.

Paragraphe 1- Déclaration avant le début de l’exploitation

Aux termes des dispositions des articles 71, 105 et 436 du Code général des impôts, toute personne qui entreprend
l’exercice d’une profession doit en faire la déclaration avant le commencement de ses opérations. La déclaration doit
se faire sur un imprimé administratif prévu à cet effet.

Pour les sociétés, la déclaration doit être accompagnée d’une copie des statuts, et pour les sociétés anonymes, de la
déclaration de souscription et de versement des apports.

Le défaut de déclaration est puni d’une amende d’un million de francs (1 000 000F).

Lors de la déclaration fiscale d’existence, le contribuable est classé dans un régime d’imposition et ses obligations
fiscales lui sont indiquées en conséquence par l’agent du service d’assiette.

Pour rappel, quatre régimes d’imposition existent en Côte d’Ivoire : Deux régimes forfaitaires, deux régimes réels. Le
seuil pour relever de l’un de ces régimes est le suivant :

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QUATRE (4) REGIMES D’IMPOSITIONS


DEPUIS LE 08-01-2021, DATE D’ENTREE EN VIGEUR DE L’ANNEXE FISCALE 2021
REGIME
PERSONNES CONCERNEES SEUIL IMPOSITION ASSIETTE TAUX
D’IMPOSITION
ASSIETTE
ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE QUOTITE
CA A DETERMINER
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC EST TAXE JOURNALIERE A DETERMINER
INF A 1 200 000 (PAR LE CONSEIL
INFERIEUR A 1 200 000 (PAR LE CONSEIL MUNICIPAL)
MUNICIPAL)
2% (COMMERCE OU
ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE CA
REGIME DE TAXE COMMUNALE CHIFFRE NEGOCE)
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC EST INF A 5 000
L’ENTREPRENANT DE L’APPRENANT D’AFFAIRES 2,5% (PRESTATIONS DE
INFERIEUR A 5 000 000 000
SERVICES ET AUTRES)
ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE 4% (COMMERCE OU
CA
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC TAXE D’ETAT CHIFFRE NEGOCE)
DE 5 000 001
COMPRIS ENTRE : DE L’APPRENANT D’AFFAIRES 5% (PRESTATIONS DE
A 50 000 000
5 000 000 ET 50 000 000 SERVICES ET AUTRES)

ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE


REGIME DES CA IMPOT DES 7% (DROIT COMMUN)
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC CHIFFRE
MICROENTREPRISE DE 50 000 001 MICROENTREPRISE 5% (POUR ADHERENTS DE
COMPRIS ENTRE : D’AFFAIRES
S A 200 000 000 S CGA)
50 000 001 ET 200 000 000

ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE CA DIVERSES


REGIME DU
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC DE ASSIETTES DIVERS TAUX
BENEFICE REEL DIVERS IMPOTS
COMPRIS ENTRE : 200 000 001 (PAR TYPE D’IMP (PAR TYPE D’IMPOT)
SIMPLIFIE
200 000 001 ET 500 000 000 A 500 000 000 OT)

ENTREPRISES DONT LA CHIFFRE CA DIVERSES


REGIME DU SUP OU EGAL
D’AFFAIRES (CA) ANNUEL TTC ASSIETTES DIVERS TAUX
BENEFICE REEL A 500 000 001 DIVERS IMPOTS
SUPERIEUR OU EGAL A : (PAR TYPE (PAR TYPE D’IMPOT)
NORMAL
500 000 001 D’IMPOT)

Paragraphe 2- Déclaration en cours et en fin d’exploitation

A-Déclaration en cours d’exploitation

Durant la vie de l’entreprise, toute modification portant sur la forme juridique, le statut et l’objet social doit donner
lieu à la souscription d’une déclaration fiscale modificative. Cette obligation est prévue à l’article 436 alinéa 2 du CGI
qui dispose que « Tout changement qui aurait pour résultat de modifier les indications de la déclaration initiale devra
être porté, dans les dix jours, à la connaissance du service des Impôts dont relève la personne assujettie ».

En cours d’exploitation également, le contribuable est tenu de souscrire ses déclarations périodiques. Il s’agit d’abord
de la déclaration et du paiement des impôts mensuels ; il s’agit ensuite de la déclaration et du paiement des impôts
non mensuels. Outre le paiement des impôts, le contribuable doit satisfaire diverses autres obligations fiscales.

Les délais de déclaration sont les suivants :

 Déclarations mensuelles
Il s’agit des déclarations de TVA, ITS, AIRSI, TSE et taxes diverses mensuelles.
Pour ces déclarations, les échéances déclaratives sont les suivantes :

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ENTREPRISES RELEVANT DES


ENTREPRISES RELEVANT
NATURE D’IMPOTS SERVICES D’ASSIETTE DES
DE LA DGE OU DES CME
IMPOTS (SAID)
Déclaration et paiement : Déclaration et paiement :
1-IMPOTS SUR LES *le 10 du mois suivant : pour les Entreprises *le 10 de chaque mois : pour les
TRAITEMENTS, industrielles, pétrolières et minières. Entreprises relavant d’un régime réel
SALAIRES, PENSIONS *le 15 du mois suivant : pour les Entreprises d’imposition : Dépôt et paiement le 10
ET RENTES VIAGERES commerciales : Déclaration et paiement le 15 du * le 15 du mois : pour les Entreprises
(ITS) mois suivant le paiement des salaires relavant du régime de l’impôt
2-CONTRIBUTION A *le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de synthétique
LA CHARGE DE prestations de services *le 30 mai Dépôt de l’état
L’EMPLOYEUR (CE) *le 30 avril : Dépôt de l’état récapitulatif récapitulatif annuel des salaires
annuel des salaires versés (Etat 301) versés (Etat 301)
Entreprise au RNI
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises Entreprise au RNI
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
TAXE SUR LA VALEUR
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
AJOUTEE (TVA)
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
mois suivant le paiement des salaires précédent
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Entreprise au RNI
TAXE SUR LES Entreprise au RNI Déclaration et paiement :
OPERATIONS Déclaration et paiement : le 10 de chaque mois pour les
BANCAIRES le 20 de chaque mois opérations effectuées au cours du mois
précédent
Entreprise au RNI
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises Entreprise au RNI
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
TAXE SUR LA
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
PUBLICITE
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
mois suivant le paiement des salaires précédent
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
TAXE SUR LES
Déclaration et paiement : Déclaration et paiement :
CONTRATS
Le 20 du mois Le 10 du mois
D’ASSURANCES
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
DROITS D’ACCISE :
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
TAXES SUR LES
mois suivant le paiement des salaires précédent
TABACS
*le 20 du mois suivant : pour Dépôt de l’état récapitulatif :
Dépôt de l’état récapitulatif : Avant le 1er mars
Avant le 1er mars

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Entreprise au RNI
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises Entreprise au RNI
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
TAXE SPECIALE
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
D’EQUIPEMENT (TSE)
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
mois suivant le paiement des salaires précédent
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Dépôt de la déclaration :
le 31 janvier
Paiement du douzième de
IMPOT SYNTHETIQUE Néant l’impôt :
le 15 du mois pour le mois échu
Dépôt des états financiers :
30 juin
Entreprise au RNI
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises
ACOMPTE D’IMPOT
industrielles, pétrolières et minières.
SUR LE REVENU DU Déclaration et paiement :
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises
SECTEUR INFORMEL avant le 15 de chaque mois
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du
(AIRSI)
mois suivant le paiement des salaires
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Entreprise au RNI
Déclaration et paiement :
RETENUE A LA
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises
SOURCE SUR LES
industrielles, pétrolières et minières.
PAIEMENTS FAITS Déclaration et paiement :
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises
AUX PRESTATAIRES avant le 15 de chaque mois
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du
DE SERVICES DU
mois suivant le paiement des salaires
SECTEUR INFORMEL
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Déclaration et paiement :
(à compter du paiement effectif des intérêts ou
de leur échéance contractuelle) :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises Déclaration et paiement :
industrielles, pétrolières et minières. le 10 du mois suivant la date du
IRC
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises paiement effectif des intérêts ou la
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du date de leur échéance contractuelle
mois suivant le paiement des salaires
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
Retenues à la source
*le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
d’IGR (Exploitants
commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
forestiers)
mois suivant le paiement des salaires précédent
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services
Le 15 de chaque mois pour les
Retenu à la source Le 15 de chaque mois pour les sommes versées
sommes versées au cours du mois
d’IGR au cours du mois précédent
précédent

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Déclaration et paiement :
*le 10 du mois suivant : pour les Entreprises
industrielles, pétrolières et minières. Déclaration et paiement :
Retenues à la source *le 15 du mois suivant : pour les Entreprises le 10 de chaque mois pour les
BIC/BNC/BA commerciales : Déclaration et paiement le 15 du opérations effectuées au cours du mois
mois suivant le paiement des salaires précédent
*le 20 du mois suivant : pour les Entreprises de
prestations de services

 Déclarations trimestrielles

 IRVM (Article 189 CGI)

ENTREPRISES RELEVANT DES


ENTREPRISES RELEVANT
NATURE D’IMPOTS SERVICES D’ASSIETTE DES
DE LA DGE OU DES CME
IMPOTS (SAID)
-Des obligations,
emprunts et autres -Au plus tard au 10 janvier, 10 avril, 10 juillet et
valeurs 10 octobre : pour les entreprises industrielles,
-Des lots et primes pétrolières et minières
de remboursement -Au plus tard le 15 janvier, 15 avril, 15 juillet et
-Des bénéfices, 15 octobre : pour les entreprises commerciales
indemnités de -Au plus tard le 20 janvier, 20 avril, 20 juillet et
fonction et 20 octobre : pour les entreprises de prestations
rémunérations de services
diverses distribuées (L’article 25 de l’ordonnance n°2015-797)
aux administrateurs.

 TVA/RSI
ENTREPRISES RELEVANT DES
ENTREPRISES RELEVANT
NATURE D’IMPOTS SERVICES D’ASSIETTE DES
DE LA DGE OU DES CME
IMPOTS (SAID)
Entreprise au RSI
Déclaration et paiement :
-Au plus tard au 10 janvier, 10 avril, 10 juillet et Entreprise au RSI
10 octobre : pour les entreprises industrielles, Déclaration et paiement :
Déclarations
pétrolières et minières *au plus tard le 10 avril,
trimestrielles
-Au plus tard le 15 janvier, 15 avril, 15 juillet et * au plus tard le 10 juillet,
(Article 394 du CGI)
15 octobre : pour les entreprises commerciales * au plus tard le 10 octobre,
-Au plus tard le 20 janvier, 20 avril, 20 juillet et * au plus tard le 10 janvier.
20 octobre : pour les entreprises de prestations
de services

 TSE
ENTREPRISES RELEVANT DES
ENTREPRISES RELEVANT
NATURE D’IMPOTS SERVICES D’ASSIETTE DES
DE LA DGE OU DES CME
IMPOTS (SAID)
Déclarations Entreprise au RSI Entreprise au RSI
trimestrielles Déclaration et paiement : Déclaration et paiement :
(Article 394 du CGI) -Au plus tard au 10 janvier, 10 avril, 10 juillet et *au plus tard le 10 avril,
10 octobre : pour les entreprises industrielles, * au plus tard le 10 juillet,
pétrolières et minières * au plus tard le 10 octobre,
-Au plus tard le 15 janvier, 15 avril, 15 juillet et * au plus tard le 10 janvier.
15 octobre : pour les entreprises commerciales
-Au plus tard le 20 janvier, 20 avril, 20 juillet et
20 octobre : pour les entreprises de prestations

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de services

 IRVM

NATURE D’IMPOTS ECHEANCES


Déclaration et le paiement :
(en ce qui concerne les sommes mises en paiement au cours
IRVM sur les lots et primes de remboursement et du trimestre précédent)
sur les rémunérations des membres des conseils - le 20 janvier ;
d’administration payés le trimestre précédent - le 20 avril ;
- le 20 juillet ;
- le 20 octobre.
Déclaration et le paiement :
(en ce qui concerne les indemnités de fonction et les
IRVM sur les bénéfices, indemnités de fonctions rémunérations versées aux administrateurs des sociétés,
et rémunérations versées aux administrateurs de compagnies ou entreprises)
sociétés, compagnies ou entreprises au cours du - le 20 janvier ;
trimestre précédent. - le 20 avril ;
- le 20 juillet ;
- le 20 octobre.

 Déclarations annuelles

 Au titre de l’impôt sur le BIC/IBA

ENTREPRISES RELEVANT DES


ENTREPRISES RELEVANT
LIBELLE SERVICES D’ASSIETTE DES IMPOTS
DE LA DGE OU DES CME
(SAID)
Déclaration de résultats :
*au plus tard le 10 avril : pour les entreprises
industrielles et minières
Déclaration de résultats :
*au plus tard le 15 avril : pour les entreprises
Le 15 avril
commerciales
*au plus tard le 20 avril : pour les entreprises de
prestations de services.
Dépôt des états financiers :
* le 30 mai : pour les Entreprises relevant
Dépôt des états financiers :
d’un régime réel d’imposition
Le 30 avril
* le 30 juin : pour les Entreprises relevant
du régime de l’impôt synthétique
Régime général
Dépôt de la déclaration des commissions,
Dépôt de la déclaration des
honoraires, etc.
commissions, honoraires, etc.
(état 302) :
(état 302) :
Le 30 avril
Le 30 mai
Paiement fractionné :
*le 10 avril, 10 juin, et 10 septembre : pour les
Paiement fractionné :
entreprises industrielles, pétrolières et minières ;
*le 20 avril pour le 1er tiers ;
*le 15 avril ; 15 juin et 15 septembre : pour les
*le 20 juin pour le 2ème tiers ;
entreprises commerciales ;
*le 20 septembre le 3ème tiers.
*le 20 avril, 20 juin et 20 septembre : pour les
entreprises de prestations de services.

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 Au titre de l’impôt sur le BNC

ENTREPRISES RELEVANT DES


ENTREPRISES RELEVANT
LIBELLE SERVICES D’ASSIETTE DES IMPOTS
DE LA DGE OU DES CME
(SAID)
Déclaration de résultats : Déclaration de résultats :
Le 20 avril Le 20 avril
Dépôt des états financiers :
* le 30 mai : pour les Entreprises relevant
Dépôt des états financiers :
d’un régime réel d’imposition
Le 30 avril
* le 30 juin : pour les Entreprises relevant
du régime de l’impôt synthétique
Dépôt de la déclaration des commissions, Dépôt de la déclaration des
Régime général honoraires, etc. commissions, honoraires, etc.
(état 302) : (état 302) :
Le 30 avril Le 30 mai
Paiement fractionné :
*le 10 avril : pour les entreprises industrielles, Paiement fractionné :
pétrolières et minières ; *le 20 avril pour le 1er tiers ;
*le 10 juin : pour les entreprises commerciales ; *le 20 juin pour le 2ème tiers ;
*le 10 septembre : pour les entreprises de *le 20 septembre le 3ème tiers.
prestations de services.

 Impôt général sur le revenu (IGR)

REGIME GENERAL
OBLIGATION FISCALE ECHEANCE
Déclaration du revenu Avant le 1er mai
Première moitié : 15 juillet
Paiement de l’IGR
Seconde moitié : 15 octobre
RETENUE A LA SOURCE D’IGR
Déclaration et paiement 15 de chaque mois pour les sommes versées au cours du mois précédent

 Impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM)

OBLIGATIONS ECHEANCES
IRVM dû sur les produits des obligations, Déclaration et le paiement :
emprunts et autres valeurs dont le revenu est Avant le 20 janvier en ce qui concerne les produits échus au
fixé à l’avance cours de l’année précédente
Déclaration et le paiement :
- soit dans les 30 jours qui suivent la distribution ou la
IRVM dû sur les actions, parts d’intérêts et
détermination de la quotité imposable ;
commandites
- soit dans les 3 mois suivant la date du procès-verbal de
l’assemblée ayant décidé de la distribution.

 Contribution des patentes

Dépôt de la déclaration des contributions des patentes et licences : au plus tard le 30 avril.

Paiement de la patente et de la licence : Première moitié, au plus tard le 30 avril ; deuxième moitié, au plus tard le 30
juillet.

Déclaration et paiement de la contribution des patentes et licences des entreprises nouvelles : avant le

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commencement des activités.

REGIME GENERAL
Entreprises relevant de la DGE et des CME :
*au plus tard le 15 mars : pour les entreprises
commerciales
Dépôt de la déclaration annuelle de la contribution
*au plus tard le 20 mars : pour les entreprises de
des patentes et licences
prestations de services

Entreprises relevant des SAID :


Entreprises relevant de la DGE et des CME :
*au plus tard le 10 mars et le 10 juillet : pour les
entreprises industrielles, pétrolières et minières
*au plus tard le 15 avril et le 15 juillet : pour les
entreprises commerciales
Paiement de la patente et de licence
*au plus tard le 20 mars et le 20 juillet : pour les
entreprises de prestations de services
Entreprises relevant des SAID :
*Première moitié : 20 mars
*Seconde moitié : 20 juillet
VEHICULES DE TRANSPORT PUBLIC DE PERSONNES OU DE MARCHANDISES
OU DE MARCHANDISES
*Première moitié : 1er mars
Déclaration et paiement
*Seconde moitié : 20 mai
ACHETEURS DE PRODUITS LOCAUX
15 Jours après l’ouverture officielle de la
campagne ou de la date de fixation du prix
Déclaration et paiement d’achat des produits

TAXE SPECIALE SUR LES TRANSPORTS PRIVES DEMARCHANDISES

Paiement 15 février

 Impôt foncier

REGIME GENERAL PERSONNES PHYSIQUES PERSONNES MORALES


*au plus tard le 10 février : pour les
entreprises industrielles, pétrolières
et minières
Dépôt de la déclaration *au plus tard le 15 février : pour les
Du 1er octobre au 15 novembre
foncière annuelle entreprises commerciales
*au plus tard le 20n février : pour
les entreprises de prestations de
services
RETENUES A LA SOURCE PERSONNES PHYSIQUES PERSONNES MORALES
Reversement des
prélèvements à la source de 15 du mois suivant celui du 15 du mois suivant celui du
l’acompte au titre de l’impôt versement du loyer versement du loyer
sur les revenus locatifs

B- Déclaration en fin d’activité

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La fin d’une activité ou d’une branche d’activité doit être portée à la connaissance des services fiscaux. Les articles 71,
105 et 436 du CGI prescrivent ainsi que toute cession et/ou cessation totales ou partielles d’entreprise doit
obligatoirement être déclarée dans un délai de dix (10) jours.

Section 2 : Les obligations comptables

Outre les déclarations fiscales, la loi fait obligation au contribuable de tenir et de transmettre à l’Administration des
Impôts des déclarations comptables régulières et probantes.

Paragraphe 1 : Obligations comptables des Contribuables imposés sous le régime du Réel Normal
d’Imposition (RNI)

Aux termes des dispositions de l’article 36 du CGI, les contribuables au réel normal sont tenus de fournir leurs états
financiers établis et présentés selon le cas, conformément au droit comptable OHADA, au droit comptable bancaire ou
au Code de la Conférence Interafricaine des Marchés des Assurances (CIMA) aux dates suivantes :

- au plus tard le 30 mai suivant la date de clôture de l’exercice comptable, pour les entreprises soumises à l’obligation
de certification de leurs comptes par un commissaire aux comptes ;

- au plus tard le 30 juin suivant la date de clôture de l’exercice comptable, pour les entreprises non soumises à
l’obligation de certification de leurs comptes par un commissaire aux comptes ;

Paragraphe 2 : Obligations comptables des contribuables imposés sous le régime du Réel Simplifié
d’Imposition (RSI)

L’article 49 du CGI dispose que les contribuables au réel simplifié d’imposition (RSI) ont l’obligation de tenir une
comptabilité simplifiée comportant obligatoirement :

- un livre des achats ;

- un livre des frais généraux ;

- un livre des salaires et des charges sociales ;

- un livre des ventes et des prestations réalisées ;

- un livre de caisse ;

- un livre d’inventaire des stocks, des immobilisations, des créances et des dettes.

L’article 49 bis du Code général des Impôts précise que les contribuables relevant du RSI doivent produire leur état
financier au plus tard le 30 mai de chaque année.

Paragraphe 3 : Obligations comptables des contribuables imposés sous le régime de l’Impôt


Synthétique (IS)

Pour les contribuables à l’impôt synthétique, le résultat financier de fin d’exercice doit être présenté selon le système
minimal de trésorerie prévu par le droit comptable OHADA. L’état financier retraçant ce résultat doit être fourni au
plus tard le 30 juin de chaque année.

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CHAPITRE 2- LE POUVOIR DE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION FISCALE

Section 1- Aperçu du droit de contrôle de l’administration

Paragraphe 1 : Champ d’application du contrôle

Les déclarations souscrites par les contribuables sont réceptionnées par les services d’assiette ou de recette, et sont
rangées dans les dossiers uniques créés pour un suivi individualisé. L’attitude de l’Administration fiscale face à ces
déclarations n’est pas passive. En effet, dès le dépôt de celles-ci, les agents des Impôts procèdent aux contrôles
appropriés.

Le droit de contrôle qui leur est reconnu est le pendant du système déclaratif. Il est prévu à l’article 1 er du Livre de
Procédures fiscales. Aux termes des dispositions dudit article « l’Administration fiscale contrôle les déclarations ainsi
que les actes et documents utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances.

Elle contrôle également les documents déposés en vue d’obtenir des déductions, restitutions, remboursements,
dégrèvements, exonérations et attestations fiscales. »

Le champ d’application du pouvoir de contrôle de l’Administration fiscale est très vaste. Il peut s’exercer :

- sur les déclarations ainsi que sur les actes utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances ;
- sur les documents déposés en vue d’obtenir des déductions, restitutions ou remboursements, dégrèvements,
exonérations et attestations fiscales ;
- à l’égard de tous les contribuables : en vertu de l’article 3 du LPF, l’Administration peut exercer son droit de
contrôle auprès des institutions et organismes qui n’ont pas la qualité de commerçants et qui paient des salaires,
des honoraires ou des rémunérations de toute nature ou qui encaissent, gèrent ou distribuent des fonds pour le
compte de leurs membres ou adhérents ;
- et concerne toutes les natures d’impôts.

Paragraphe 2 : Objectif du contrôle

L’objectif du contrôle fiscal est de préserver les intérêts du Trésor public en réparant les insuffisances, les erreurs et
les omissions constatées dans les déclarations des contribuables.

En ce qui concerne la correction des erreurs, il y a lieu de distinguer entre erreurs comptables et décision de gestion
d’une part, et entre erreur de gestion et acte anormal de gestion, d’autre part.

 Distinction entre erreur comptable et décision de gestion


 Erreur comptable

"L’erreur est une méprise, involontaire par définition ; elle se caractérise par la violation d’une prescription légale"
(Droit fiscal général, Jacques GROSCLAUDE, Philippe M ARCHESSOU, 3 e édition, DALLOZ, P.148).

L’exemple type de l’erreur est la comptabilisation en charge des frais d’acquisition d’une immobilisation amortissable.

 Correction des erreurs par l’Administration fiscale

Les agents des impôts sont en droit de corriger les erreurs comptables, qu’il s’agisse d’erreur de droit ou de fait. Une
erreur de fait est une irrégularité ou une inexactitude qui résulte d’une analyse subjective des faits matériels (le
contribuable se trompe dans l’appréciation des données matérielles). Par exemple, l’erreur dans la consistance ou la

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valeur des éléments du patrimoine de l’entreprise, l’omission involontaire de comptabilisation d’éléments que le
contribuable est tenu d’inscrire dans ses comptes ; une erreur de droit résulte d’une interprétation erronée des textes
fiscaux. Par exemple, l’erreur de rattachement d’une créance ou d’une dette à tel ou tel exercice, la mauvaise
imputation d’une écriture comptable, etc.

Dans le cas de l’erreur comptable, le contribuable se trompe de bonne foi et ne cherche nullement à se soustraire à
ses obligations fiscales.

 Réparation des erreurs à l’initiative du contribuable

Si l’erreur est volontaire, le contribuable ne peut s’en prévaloir. Il ne peut demander sa réparation. Tel est le cas par
exemple de l’inscription en comptabilité d’une dette personnelle contractée par l’un des associés d’une SARL.

En revanche, si le contribuable s’aperçoit qu’il a commis à son détriment une erreur involontaire, il peut en demander
réparer. Trois possibilités lui sont ouvertes : soit il introduit une simple réclamation, soit il demande une
compensation, soit il demande une correction symétrique lorsque l’erreur non intentionnelle affecte plusieurs bilans.

 Réclamation

Aux termes des dispositions de l’article 24 du Livre de Procédures Fiscales (LPF), "le contribuable de bonne foi qui
désir spontanément réparer une omission, rectifier une erreur ayant conduit à une insuffisance dans les éléments
servant de base au calcul des impôts dont il est redevable peut saisir les services compétents de l’Administration des
Impôts en vue de leur soumettre les déclarations rectificatives appropriées."

Toutefois, le contribuable ne peut soumettre une déclaration rectificative que si :

- aucune insuffisance de même nature n’a été relevée par l’Administration au cours des trois années précédentes ;

- le contribuable n’a fait l’objet d’aucun engagement de procédure de redressement sur les points soumis à
rectification spontanée ;

- le contribuable n’a pas reçu un avis de vérification de comptabilité ou de vérification approfondie de sa situation
fiscale d’ensemble au regard de l’impôt général sur le revenu.

 Compensation

L’article 112 du LPF dispose que des compensations sont opérés au profit du contribuable qui fait l’objet d’un
redressement, lorsqu’il démontre qu’une taxation excessive a été établie à son encontre ou lorsque le redressement
fait apparaître une double imposition.

 Correction symétrique du bilan

La réparation d’une erreur comptable consiste à rectifier les valeurs d’actif ou de passif du bilan de clôture de
l’exercice concerné, et donc à modifier l’actif net servant de base à l’impôt
(Actif net = actif total – dettes)

Lorsque les erreurs de droit ou de fait portent sur la méthode comptable et contribue à fausser également le bilan
d’ouverture de l’exercice (par exemple maintien à tord d’une dette au passif, méthode erronée d’évaluation des
travaux en cours), le contribuable peut demander la rectification symétrique des bilans.

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

Cas pratique

En application des dispositions de l’article 15 du Code général des impôts, le bénéfice net est égal à la différence
entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de l’exercice, diminuée des suppléments d’apport et
augmentée des prélèvements effectués au cours de la période par l’exploitant ou par les associés.

Exemple 1 :

Les bilans déclarés par un contribuable au réel simplifié d’imposition (RSI) s’établissement comme suit :

Bilan au 31-12-2008 (Initial) Bilan au 31-12-2009 (Initial)


Actif Passif Actif Passif
Immobilisation 10 000 000 10 000 000
Créances 5 000 000 5 000 000
Trésorerie 3 000 000 3 000 000
TOTAL 18 000 000 18 000 000
Actif net 14 000 000 14 500 000
Dettes 4 000 000 3 500 000
TOTAL 18 000 000 18 000 000

Le bénéfice net étant égal à la variation de l’actif net entre l’ouverture et la clôture de l’exercice, le résultat déclaré de
l’exercice 2009 s’élève à 500 000 F, c’est-à-dire (AN2009 – AN2008), soit (14 500 000 - 14 000 000).

Tout redressement de l’actif net de clôture d’un exercice majore le résultat de cet exercice.

Exemple 2 :

Au cours d’un contrôle, le vérificateur découvre une dette fictive d’un montant de 100 000 F figurant au bilan de
l’année 2009. La dette réelle de l’entreprise est donc de :
3 500 000 – 1 000 000, soit 3 400 000.

Le bilan de clôture de l’exercice 2009 après correction s’établit comme suit :

Bilan au 31-12-2009’ (après correction)


Actif Passif
Immobilisation 10 000 000
Créances 5 000 000
Trésorerie 3 000 000
TOTAL 18 000 000
Actif net 14 600 000
Dettes 3 400 000
TOTAL 18 000 000

Le bénéfice net de l’exercice 2009 s’élève, après rectification par le vérificateur, à :

600 000 F (AN2009’ – AN2008), soit (14 600 000 - 14 000 000).

L’agent des impôts procède au redressement et réclame un impôt supplémentaire de :

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Réintégration : 100 000 FCFA

IBIC (20%) : 20 000

Mais le nouveau bénéfice reconstitué serait irréel si le bilan de clôture de l’exercice précédent était lui-même entaché
de la même erreur.

C’est la raison pour laquelle il a été jugé que l’Administration, lorsqu’elle rectifie au bilan de clôture d’un exercice
déterminé une erreur génératrice d’une sous ou surestimation de l’actif net, doit rectifier symétriquement le bilan
d’ouverture si ce bilan est affecté de la même erreur.

Exemple 3 :

La dette de 100 000 F figurant au bilan de l’année 2009 était également fictive à la clôture de l’exercice 2008. Le bilan
à la clôture de l’exercice 2008 aurait dû se présenter comme suit :

Bilan au 31-12-2008’
(après correction)
Actif Passif
Immobilisation 10 000 000
Créances 5 000 000
Trésorerie 3 000 000
TOTAL 18 000 000
Actif net 14 100 000
Dettes 3 900 000
TOTAL 18 000 000

Le bénéfice net de l’exercice 2009, après correction symétrique du bilan d’ouverture et du bilan de clôture est donc
égal à la variation des actifs nets rectifiés, soit 500 000 F
(AN2009’ – AN2008’ = 14 600 000 - 14 100 000), ce qui correspond au bénéfice initialement déclaré par le contribuable
auprès des services des Impôts.

Conclusion : La pratique des corrections symétriques a donc pour effet de limiter le redressement pour chaque
exercice à l’enrichissement effectif de l’entreprise au cours de cet exercice.

 Décision de gestion

La décision de gestion est un choix opéré par un contribuable entre plusieurs solutions possibles. Cette décision peut
être régulière ou irrégulière.

Elle est régulière lorsque le choix du contribuable est conforme aux prescriptions de la loi fiscale. Il en est ainsi quand
un contribuable décide par exemple d’amortir en mode linéaire une immobilisation qui peut l’être en mode dégressif.
Il en va de même de la décision de constituer ou non une provision, d’inscrire ou de ne pas inscrire un bien à l’actif du
bilan ou une dette au passif en ce qui concerne un exploitant individuel.

Ces décisions ne peuvent être rectifiées ni par l’Administration fiscale, ni par le contribuable lorsque son choix s’avère
par la suite défavorable pour lui.

La décision de gestion est irrégulière lorsqu’elle est contraire à la réglementation ; c’est-à-dire lorsque le contribuable
exerce une faculté qui n’est pas offerte par la loi. Ce peut être par exemple l’omission systématique de stocks à l’actif

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du bilan, l’omission volontaire de recettes, les déductions de charges fictives. Dans ce cas le contribuable commet une
erreur de mauvaise foi.

Une telle décision peut être rectifiée par l’Administration. Le contribuable par contre ne peut revenir sur son choix.

 Distinction entre erreur de gestion et acte anormal de gestion

L’erreur de gestion (ou mauvaise gestion) est un désastre subi dans l’acte de gestion. C’est par exemple le cas
lorsqu’un commerçant de vins prend le contrôle d’une société spécialisée dans la mécanique de précision et la tôlerie.
Le fait d’omettre de porter en charge des frais déductibles est une erreur de gestion.

L’Administration n’étant pas juge de l’opportunité des prises de décision du contribuable ne peut sanctionner de telles
erreurs ; seuls les actionnaires en sont habilité.

L’acte anormal de gestion par contre est un acte contraire aux intérêts de l’entreprise. C’est un acte qui prive de
profits l’entreprise considérée comme entité économique autonome. En effet, l’acte anormal de gestion est pris
délibérément dans l’intérêt :

- d’un tiers par rapport à l’entreprise. Il s’agit d’avantages accordés sans contrepartie : libéralités, avances,
abandons de créances ;
- des membres de l’entreprise (associés, dirigeants) : par exemple la vente d’un terrain par une S.A.R.L. à son
gérant pour un prix anormalement bas ou la vente d’un fond immobilier pour un prix anormalement élevé par un
président général à la société qu’il dirige ;
- des partenaires domiciliés à l’étranger (transfert indirect de bénéfices).

Bien que l’Administration fiscale ne soit pas juge de l’opportunité des décisions qu’un chef d’entreprise prend dans la
conduite de ces affaires, il lui est reconnu le droit de remettre en cause les actes contraires aux intérêts de
l’entreprise, qui du reste sont de nature à limiter la matière imposable.

Section 2- Les limites au droit de contrôle de l’administration

Paragraphe 1- La prescription du droit de reprise de l’Administration.

A- Principe

Aux termes de l’article 2219 du code civil, la prescription est l’extinction d’un droit par écoulement d’un certain laps de
temps et sous les conditions déterminées par la loi. Il y a donc prescription lorsque la loi interdit toute action au-delà
d’un certain délai.

En droit fiscal, lorsque des omissions, des insuffisances ou des erreurs commises par le contribuable au préjudice du
Trésor public sont constatées par l’administration, celle-ci dispose pour les réparer d’un délai à l’expiration duquel il y
a prescription, c’est-à-dire interdiction de tout droit de reprise.

B- Les délais d’exercice du droit de reprise de l’Administration

B.1- Règles générales

Le délai de prescription est variable selon les cas :

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 Le délai de prescription en matière d’impôts directs et de taxes assimilées est de trois (3) ans.

Les impôts concernés sont les suivants :

- impôt général sur le revenu (IGR) ;

- impôts sur les revenus des capitaux mobiliers (IRVM, IRC) ;

- contributions salariales à la charge des employeurs ;

- impôt synthétique ;

- contribution foncière des propriétés bâties ;

- contribution des patentes et licences ;

- prélèvements et retenues à la source représentatifs d’impôts directs.

Le délai de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à la fin de la troisième année qui suit celle au titre de laquelle
l’imposition est due.

Exemple :

Pour la patente 2010, la prescription intervient la 3 ème année (2013) qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est
due (2010).

 Le délai de reprise en matière de taxes sur le chiffre d’affaires et taxes spécifiques est de trois ans.

Les impôts concernés sont les suivants :

- la taxe sur la valeur ajoutée ;

- la taxe sur les tabacs ;

- la taxe sur les boissons ;

- la taxe d’équipement ;

- etc.

Le droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à la fin de la troisième année suivant celle au cours de laquelle la
taxe est devenue exigible.

Exemple :

Pour les taxes exigibles en 2009, la prescription intervient la 3 ème année (2012) qui suit celle au titre de laquelle
l’imposition est due (2009).

 Le délai de prescription des actes présentés à la formalité de l’enregistrement.

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Il y a prescription en matière de droit d’enregistrement après un délai de cinq (5) ans à compter du jour de
l’enregistrement d’un acte, d’un document ou d’une déclaration. Ce délai s’applique uniquement aux actes présentés à
la formalité de l’enregistrement.

 Le délai de prescription des actes non présentés à la formalité de l’enregistrement.

Pour les actes qui n’ont pas été présentés à la formalité de l’enregistrement, le délai de prescription est de dix (10)
ans.

Remarque :

Dans le cas où il n’est pas prévu un délai de prescription plus court que ceux indiqués ci-dessus le droit de reprise de
l’administration s’exerce pendant dix (10) ans à partir du jour du fait générateur.

B.2- Possibilité d’extension du délai de reprise

B.2.1- Vérification des exercices prescrits

Le délai de prescription s’oppose à l’établissement d’impositions supplémentaires au titre des exercices prescrits. Il ne
s’oppose pas à ce que l’administration vérifie la comptabilité des exercices prescrits pour vérifier le bien-fondé des
déductions en matière de TVA, de report déficitaire et d’amortissement régulièrement comptabilisés qui apparaissent
lors du contrôle du premier exercice non prescrit, etc.

Le vérificateur pourra réintégrer au premier exercice non prescrit les déficits non justifiés, les provisions constituées et
devenues sans objet au cours d’exercices précédents et qui réapparaissent cependant sur les bilans des exercices non
prescrits.

Il pourra également vérifier le caractère amortissable des biens acquis au cours d’un exercice prescrit dont
l’amortissement se poursuit au cours de la période vérifiée ou les amortissements qui ont été différés.

Le vérificateur peut contrôler le crédit de TVA qui a son origine dans une période couverte par la prescription, et qui
est imputé sur un exercice non prescrit ou est demandé en remboursement.

B.2.2- Extension liée à la fraude

Lorsque l’administration a découvert des agissements frauduleux, le délai de prescription est prolongé de trois ans, à
condition toutefois que les impositions en litige fassent l’objet d’une plainte suivie d’une condamnation pénale.

Si les fraudes sont découvertes à l’occasion d’une instance devant les tribunaux ou à l’occasion d’une réclamation
contentieuse émanent du contribuable, le droit de reprise s’exerce jusqu’à la fin de l’année suivant celle de la décision
qui a clos l’instance et au plus tard dix ans après les faits. Les fraudes révélées par une instance pénale peuvent donc
être corrigées dans ce délai de dix ans.

B.3- L’interruption de la prescription

Certains évènements énumérés par l’article 83 du LPF ont pour effet, lorsqu’ils interviennent avant l’expiration du
délai de reprise, d’annuler la prescription qui courrait à l’encontre de l’administration et d’ouvrir à celle-ci un nouveau
délai pour mettre en recouvrement les droits omis.

B.3.1- Modes d’interruption de la prescription

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Aux termes de l’article 83 du LPF les délais de prescription sont interrompues par :

- la notification de redressement : toutes les notifications régulières faites dans le cadre de la procédure de
redressement contradictoire ou de taxation d’office interrompent la prescription ;
- la déclaration ou la notification d’un procès-verbal : les notifications de procès-verbaux n’interrompent la prescription
que dans la limite du montant des droits fraudés ou compromis dont l’omission est constatée et à l’égard des seuls
impôts et taxes qui y figurent ;
- les actes des redevables comportant reconnaissance de dette : alors que les notifications de redressements et de
procès-verbaux n’interrompent que la prescription de l’action en reprise de l’administration, les actes comportant
reconnaissance par les contribuables de leur dette envers le Trésor, actes qui peuvent intervenir aussi bien avant
qu’après l’émission des rôles et avis de mise en recouvrement, sont susceptibles d’interrompre tous les délais de
prescription qu’ils s’agissent de ceux de l’action en reprise ou de ceux de l’action en recouvrement.

Remarque : La reconnaissance n’a d’effet interruptif qu’à l’égard des créances que le débiteur désigne sans
ambiguïté, ni réserves.

- la citation en justice : toute demande en justice tendant à faire reconnaître le droit de celui contre lequel on prescrit,
a un effet interruptif, même si cette demande est faite devant un juge incompétent.

B.3.2- Les effets et la portée de l’interruption de la prescription

B.3.2.1- Les effets de l’interruption de la prescription

L’interruption de la prescription a pour effet de faire courir, à compter de l’acte interruptif, un nouveau délai de
prescription de même nature et de même durée que celui interrompu et dans le cadre duquel l’administration fiscale
devra établir les impositions supplémentaires consécutives aux redressements notifiés.

Exemple :

Des impositions afférentes à l’année 2009 peuvent être établies jusqu’au 31 décembre 2012. Une notification de
redressement adressée au contribuable le 30 décembre 2012 a pour effet d’interrompre la prescription à l’égard d’une
imposition établie en matière d’impôt sur le revenu au titre de l’année 2009 et d’ouvrir un nouveau délai de
prescription venant à terme le 31 décembre 2015, c’est-à-dire à l’expiration de la troisième année suivant celle de la
notification.

B.3.2.2- La portée de l’interruption de prescription

 Substitution de base légale

L’effet interruptif de la prescription qui découle d’une notification de redressement est indépendant des motifs qui
justifient ce redressement. Par suite, lorsque l’administration ayant reconnu l’inexactitude de ces motifs procède,
après l’expiration du délai normal de reprise, à une nouvelle notification des mêmes redressements en invoquant un
autre fondement, cette substitution de base légale ne prive pas la première notification de l’effet interruptif de
prescription qui lui est attaché.

Quand une notification se substitue entièrement à une précédente, le désaccord précédemment exprimé par le
contribuable doit être renouvelé, faute de quoi son acceptation est considérée comme acquise.

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

Tant que le délai de répétition n’est pas expiré, l’administration demeure en droit de rectifier les insuffisances qu’elle
constate dans l’assiette de l’impôt. En conséquence, elle peut revenir sur les évaluations qu’elle a faites des bases
d’impositions, notamment en ce qui concerne les charges déductibles.

 Montant des redressements

L’administration n’est pas fondée à mettre en recouvrement un complément d’impôt sur des bases supérieures à
celles ayant fait l’objet de la notification interruptive de prescription. Par contre, elle garde la possibilité de réduire les
bases qui ont été notifiées dans la première notification de prescription, sans avoir obligation à notifier une seconde
fois.

Exemple :

Une notification provisoire de redressement qui a pour effet d’interrompre la prescription visait des redressements
concernant :

- les amortissements ………………….12 000 000 F


- les frais généraux …………………....24 000 000 F.

A la suite des observations présentées par le contribuable, il s’avère que le redressement relatif aux amortissements
n’est pas justifié mais que, par contre, une intégration de 10 000 000 F relative aux provisions a été omise.

L’effet interruptif résultant de la notification s’appliquera à l’ensemble du redressement définitif, soit : 10 000 000 +
24 000 000.

En revanche, si la provisoire à reprendre avait été 20 000 000 alors que le délai de reprise est expiré, la base de
l’imposition à établir dans le nouveau délai ouvert, devrait être limitée à 36 000 000 F et non porter sur la totalité des
redressements justifiés, soit : 20 000 000 F + 24 000 000 F.

C- Contrôle des bilans et prescription

C.1- Contexte jurisprudentiel

Le bénéfice imposable est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de
l’exercice diminué des suppléments d’apport et augmentée des prélèvements effectués par l’exploitant ou par les
associés au cours de l’exercice.

En cas d’erreurs affectant l’actif net du bilan, le conseil d’Etat a posé le principe dit de « la correction symétrique des
bilans ».

Selon ce principe, le contribuable a le droit de demander la correction, de manière symétrique, des erreurs entachant
le bilan de clôture de l’exercice précédent, dans la mesure où les erreurs affectant le bilan d’ouverture de l’exercice
suivant sont rectifiées.

Toutefois, le conseil d’Etat a défini un butoir à l’application de ce principe qui est constitué par le bilan d’ouverture du
premier exercice non prescrit. Cette limitation est connue sous la dénomination de « la règle de l’intangibilité du bilan
d’ouverture du premier exercice non prescrit ».

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C.2- Principe de l‘intangibilité du bilan d’ouverture affirmé par la loi

La règle de l’intangibilité du bilan d’ouverture du premier exercice non prescrit a été légalisée. L’actif net du bilan
d’ouverture du premier exercice non prescrit ne peut être corrigé, à l’initiative de l’entreprise ou de l’administration,
des omissions ou erreurs entraînant une surestimation ou sous-estimation de celui-ci.

Paragraphe 2- Le respect des droits et garanties du contribuable

En contrepartie des pouvoirs de contrôle et de redressement que la loi accorde à l’administration fiscale, des mesures
législatives et règlementaires ont été prises pour garantir les droits des contribuables.

Les droits et garanties du contribuable sont assez nombreux. Seules seront examinées ici la garantie contre le
changement de doctrine et les garanties communes aux vérifications.

A- La garantie contre le changement de doctrine de l’administration

Cette garantie contre les changements de doctrine de l'administration porte sur l’interprétation des textes fiscaux de
portée générale, les réponses individuelles aux questions des contribuables, les décisions ou solutions contenues dans
une notification de redressement.

A.1- Interprétation des textes fiscaux de portée générale (Article 21-1° du LPF)

« Lorsque le contribuable a appliqué des textes dont l'interprétation par l'administration a été publiée au moyen
d'instructions, circulaires ou documents ayant une portée générale, l'administration ne peut effectuer aucun autre
redressement concernant la même opération en soutenant une interprétation différente ».

A.2- Réponses individuelles (Article 21-2° du LPF)

« Les contribuables peuvent interroger l'administration sur l'interprétation d'un texte ou sur les conséquences fiscales
qu'il convient de tirer d'une situation de fait clairement exprimée. La décision ou l'interprétation expressément fournie
est opposable au contribuable, mais celui-ci ne peut faire l'objet de redressements fondés sur une interprétation
différente. Cette garantie ne joue pas lorsque les faits sur la base desquels l'interprétation a été fournie sont
différents de ceux qui sont constatés ultérieurement ».

A.3- Décision ou solution contenue dans une notification de redressement (Article 21-3° du LPF)

« Lorsque le contribuable a appliqué une décision ou une solution qui lui a été notifiée à la suite d'une procédure de
redressement, l'administration ne peut effectuer aucun autre redressement concernant la même opération ».

L'administration ne peut effectuer aucun autre redressement concernant la même opération et les mêmes impôts ou
taxes lorsque le contribuable a appliqué une décision ou une solution comprise dans une notification émise dans le
cadre :

- de la procédure de redressement contradictoire régie par les articles 22 à 26 du LPF ;


- d’une imposition d’office effectuée conformément aux articles 27 à 31 du LPF.

B- Les garanties communes aux vérifications

- L’administration est tenue de respecter les règles prévues pour chaque type de contrôle ;

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- Les irrégularités commises par l’administration dans l’exercice de son pouvoir de contrôle sont susceptibles, dans
de nombreux cas, d’entraîner l’annulation des impositions ;
- Même lorsque les opérations de contrôle et la procédure de redressement ont été régulières, le contribuable
conserve un droit de recours devant la juridiction contentieuse.

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TITRE 2 :
L’EXERCICE DU DROIT DE CONTROLE

Chaque année, le programme de contrôle est établi par la Direction générale des Impôts après sélection des
entreprises suivants divers critères : les déficits, les variations des données comptables et fiscales, les crédits
permanents de TVA, la faiblesse des marges et des bénéfices, etc.

Après l’établissement de ce programme, les dossiers éligibles sont attribués aux agents des structures de contrôle qui
procèderont à différents types de vérifications en usant des divers moyens d’investigation à leur portée.

CHAPITRE 1 : SERVICES COMPETENTS ET MODALITES DU CONTROLE

Section 2 : Les services compétents

Les missions de contrôle de la Direction générale des Impôts sont assurées par les services de base et par la Direction
des Enquêtes et Vérifications fiscales

Paragraphe 1 : Les services de base

Les services de base regroupent l’ensemble des services et directions qui réceptionnent au quotidien les déclarations
fiscales des contribuables. Il s’agit des services des différentes directions régionales, de la Direction des grandes
entreprises (DGE) et de la Direction de l’enregistrement.

A- Les services des Directions régionales

Dans les Directions régionales, les services d’assiette gèrent les dossiers uniques des contribuables relevant de leur
zone de compétence. Ils reçoivent les déclarations périodiques (Déclarations de TVA, d’ITS, de patente, de BIC, liasse
fiscale, état récapitulatif des salaires, état des honoraires…), procèdent à un contrôle formel et rangent les documents
à l’ORDOC. Ils effectuent les contrôles sur pièces et proposent souvent les dossiers à la vérification.

Dans les services d’assiette, les agents de la cellule CSP n’opèrent leurs contrôles que sur les dossiers des
contribuables qu’ils gèrent. Leur compétence territoriale n’est pas très étendue. Néanmoins, Ils peuvent contrôler tous
les impôts relevant de leur service (impôts sur le revenu, TVA…).

Il existe également dans les Directions régionales des brigades régionales de contrôle TVA. Ces brigades dépendent à
la fois du Directeur régional et du Directeur des Enquêtes et Vérifications fiscales. Elles ont pour mission de vérifier la
véracité des crédits de TVA déclarés par les contribuables exerçant dans le ressort territorial de la Direction régionale.

B- La Direction des grandes Entreprises et les services spécialisés de l’Enregistrement

A la Direction des Grandes Entreprises, plusieurs structures assurent la mission de contrôle : les cellules CSP, la cellule
de contrôle ponctuel, la brigade de contrôle TVA et les structures de gestion (pour le contrôle formel et l’exploitation
des bulletins de recoupements).

La Direction de l’Enregistrement aussi effectue des contrôles sur pièces au titre des droits d’enregistrement, des droits
de timbre et des retenues 15% en matière d’impôt foncier.

Paragraphe 2 : La Direction des Enquêtes et Vérifications fiscales

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Cette direction comprend la Sous-direction des Enquêtes et Recoupements et la Sous-direction des Vérifications
Fiscales.

A- La Sous-direction des Enquêtes et Recoupements

Au sein de la Direction des Enquêtes et Vérifications Fiscales (DEVF), la Sous-direction des Enquêtes et Recoupements
est une structure spécialisée dans la recherche de renseignements et d’informations, dans leur synthèse et dans leur
diffusion.

Pour assurer cette mission, elle est composée de six (6) brigades réparties par secteur d’activité. Ce sont : quatre (4)
Brigades d’enquêtes (la Brigade de recoupements et de documentation ; la Brigade d’enquêtes et de visites ; la
Brigade de recherches et d’investigations ; la Brigade d’étude des risques liés aux opérations d’import-export) et deux
(2) brigades de contrôles (une Brigade de vérifications approfondies de situations fiscales d’ensemble et une Brigade
de contrôle inopiné).

Les agents de la Sous-direction des enquêtes et recoupements fiscaux ont une compétence nationale. Quel que soit le
lieu de situation du contribuable, ils peuvent effectuer les opérations de contrôles.

B- La Sous-direction des Vérifications fiscales

La Sous-direction des vérifications fiscales assure la vérification comptable au titre de tous les impôts des entreprises
industrielles, commerciales ou non, de toute nature juridique. Les agents de la Sous-direction des vérifications fiscales
ont une compétence nationale.

Elle est organisée en brigades. On dénombre cinq (5) brigades nationales de vérifications fiscales spécialisées dans
un secteur professionnel particulier (la Brigade du secteur café-cacao, banques, assurances et établissements
financiers ; la Brigade du secteur Transport en commun et commerce ; la Brigade du secteur Travaux publics et
bâtiments ; la Brigade du secteur Mines, énergie, pétrole et chimie ; la Brigade du secteur agro-industrie et
industries ) ; deux (2) brigades PME-PMI (Abidjan-Nord et Abidjan-Sud) ; deux (2) brigades régionales (Daloa et San-
Pedro). Chaque brigade est placée sous l’autorité d’un chef de brigade.

Les brigades nationales de vérification ont compétence pour contrôler sur l’ensemble du territoire toutes les
entreprises quel que soit le niveau de leur chiffre d’affaires.

Les brigades régionales de vérification fiscale ont compétence pour contrôler dans leur ressort territorial toutes les
entreprises qui y exercent une activité.

Les brigades de contrôle PME-PMI ont une compétence territoriale restreinte. Elles contrôlent les entreprises qui ont
un chiffre d’affaires annuel TTC inférieur ou égal à 1 000 000 000 de francs et qui exercent dans leur zone de
compétence.

Section 2 : Les modalités du contrôle

Paragraphe 1 : Les différents types de contrôle

Pour s’assurer que les contribuables ont bien rempli leurs obligations fiscales, l’Administration fiscale dispose d’une
multitude de procédés de contrôle. Certains de ces contrôles ont lieux dans les locaux de l’Administration ; d’autres se
déroulent au sein de l’entreprise.

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A- Les contrôles dans les locaux de l’Administration

A.1- Le contrôle formel

Le contrôle formel a trait à la rectification des erreurs matérielles évidentes constatées dans les
déclarations déposées, quelle que soit la catégorie d’impôt ou de taxe visée. Ce mode de contrôle n’implique
aucune recherche extérieure aux déclarations.

A titre d’exemple, il comprend, en matière d’impôt, sur le revenu la vérification de l’identité et de l’adresse des
contribuables ainsi que celle des éléments qui interviennent dans la détermination du quotient familial.

Dans une déclaration de chiffre d’affaires par exemple, il consiste dans la rectification de l’erreur de multiplication de
la base déclarée par le taux de la TVA.

A.2- Le contrôle sur pièces

A.2.1- Aperçu

Le contrôle sur pièces est prévu par l’article 4 du LPF. Le contrôle sur pièces est exercé par l’Administration à partir de
ses bureaux et consiste en l’examen du dossier unique du contribuable, c’est-à-dire en l’étude critique dudit dossier.
Ce contrôle permet à l’Administration de s’assurer que les contribuables respectent bien les obligations prévues par la
loi. Il s’agit en fait de vérifier l’exactitude et la sincérité des déclarations souscrites.

Pour assurer ce contrôle, l’Administration dispose des données figurant dans les déclarations souscrites par les
contribuables, ainsi que des renseignements complémentaires qu’elle a pu obtenir de la part du contribuable lui-même
ou de la part de tiers par la mise en œuvre du droit de communication.

L’Administration n’est pas tenue d’informer le contribuable du déroulement d’un contrôle sur pièces. De ce fait, le
contribuable ne bénéficie pas des garanties qui lui sont accordées dans le cadre d’une vérification sur place. Ainsi :

- l’envoi préalable d’un avis de contrôle n’est pas nécessaire ;


- l’assistance d’un conseil n’est pas prévue avant la remise d’une notification provisoire de redressement, le cas
échéant ;
- l’information du contribuable en l’absence de redressement ne constitue pas une obligation pour l’Administration.

Dans le cadre du contrôle sur pièces, l’Administration peut instaurer avec le contribuable un débat oral et
contradictoire si elle le juge utile pour son information ; elle peut entendre l’intéressé lorsque son audition lui paraît
utile ou lorsqu’il demande à fournir des explications orales.

Elle peut également demander par écrit tous renseignements, explications, éclaircissements ou justifications
nécessaires.

La durée du contrôle sur pièces n’est pas limitée dans le temps.

A.2.2- Exercice du contrôle sur pièces

Au cours d’un contrôle sur pièces, l’Administration peut examiner toutes les natures d’impôts : BIC, BNC, BA, TVA,
TPS, ASDI, taxes spécifiques, ITS, IRVM, IRC…et toutes les déclarations des années non prescrites et non se limiter
seulement à la dernière année. Elle peut contrôler les années prescrites pour vérifier la réalité des déficits reportés sur
les années non atteintes par la prescription.

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

L’Administration peut être amenée à demander aux intéressés des renseignements sur les points qui lui paraissent
douteux. Elle peut notamment demander au contribuable des précisions sur l’objet des amortissements pratiqués et
des provisions constituées, sur l’origine des apports effectués, sur le détail des frais généraux. Cette demande de
renseignements peut se faire oralement.

A.2.3- Les conséquences du contrôle sur pièces

A la fin du contrôle sur pièces, deux situations peuvent se présenter :

- soit la situation du contribuable est régulière, et le dossier est classé ;


- soit la situation du contribuable est irrégulière, et l’agent procède alors au redressement de la déclaration ou
engage, le cas échéant, la vérification de la situation fiscale de l’intéressé (VASF) après l’en avoir préalablement
avisé.

A.3- La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble

La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble (VASFE) est l’ensemble des opérations destinées à
examiner la cohérence entre, d’une part, les déclarations de revenus d’une personne physique et,
d’autre part, sa situation patrimoniale, sa situation de trésorerie et son train de vie.

Aux termes des dispositions de l’article 5 du LPF, l’Administration fiscale peut procéder à la vérification approfondie de
la situation fiscale d’ensemble des personnes physiques au regard de l’impôt général sur le revenu (IGR). En fait,
l’objet de la VASFE est d’examiner la sincérité des déclarations d’IGR souscrites par une personne physique.

L’exercice de la VASFE nécessite des recherches extérieures sur la nature et la consistance de tous les biens
immobiliers et mobiliers appartenant au contribuable (propriétés bâties et non bâties, véhicules, puissance des
véhicules, quartier d’habitation, comptes bancaires, etc.).

La vérification proprement dite se déroule dans le bureau du vérificateur. Le contribuable est donc tenu d’apporter les
documents et pièces nécessaires au contrôle, notamment les relevés de ses divers comptes bancaires et financiers.

Le vérificateur donne décharge détaillée au contribuable de l’ensemble des documents remis.

L’administration est tenue d’informer le contribuable par l’envoi d’un avis de vérification. Cet avis doit mentionner
expressément, sous peine de nullité de la procédure, que le contribuable a la faculté de se faire assister par un conseil
de son choix. Il doit y être mentionné les années faisant l’objet du contrôle et préciser les documents, pièces et actes
que le contribuable doit présenter au bureau du vérificateur.

Le délai général de la VASFE est de douze (12) mois. Les délais supplémentaires accordés au contribuable pour
répondre aux demandes d’éclaircissements et de justifications s’ajoutent à ce délai général de 12 mois.

B- Les contrôles au sein de l’entreprise

B.1- La vérification générale de comptabilité

B.1.1- Notion

La vérification générale de comptabilité consiste pour l’Administration à vérifier sur place les documents
comptables en vue de contrôler la sincérité et la régularité de l’ensemble des déclarations du
contribuable sur la période susceptible d’être vérifiée.

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

Sont concernés par la vérification de comptabilité, conformément à l'article 2 du LPF, les contribuables astreints à
tenir et à présenter des documents comptables quel que soit leur régime d’imposition.

Dans le cadre des vérifications de comptabilité, sur le fondement de l’article 2 du LPF, le contrôle peut s’exercer sur
tous documents de nature à justifier l'exactitude des résultats indiqués par les contribuables dans leurs déclarations,
documents comptables et pièces justificatives.

B.1.2- Engagement et déroulement

B.1.2.1- L’engagement de la vérification

 La mise au point du dossier

Lorsque le dossier d’un contribuable est programmé pour le contrôle fiscal, la première démarche du vérificateur est
de le préparer.

Le vérificateur procède d’abord au dépouillement du dossier ; ensuite, il passe à la phase de recherche d’informations
sur le contribuable vérifié et sur son activité.

La collecte d’information peut s’opérer à partir des documents contenus dans le dossier unique du contribuable. Elle
peut l’être auprès de divers services administratifs, notamment sur la manière dont le contribuable accomplit ses
obligations fiscales et sur les procédures éventuellement en cours ou au moyen de l’exercice du droit de
communication en vue d’effectuer des recoupements.

Après la collecte d’information ou concomitamment, le vérificateur examine les déclarations de l’entreprise :


déclarations de résultat, déclarations de TVA, déclarations d’ITS. A ce titre, il dresse un état comparatif des bilans et
des comptes de résultats ; il rapproche l’état de dépouillement de TVA aux données du bilan ; il rapproche l’état de
dépouillement des ITS à l’état récapitulatif des salaires (état 301), etc.

Le vérificateur prendra connaissance de la « liasse fiscale » et des déclarations de l’entreprise.

Ce travail lui permettra de déterminer des axes de recherche et de choisir la stratégie de contrôle fiscal à mettre en
œuvre lorsqu’il se rendra dans l’entreprise.

 L’annonce de la vérification

La vérification de comptabilité est engagée par la remise ou l’envoi au contribuable d’un avis de vérification.

Conformément à l’article 15 du LPF cet avis doit préciser :

- les périodes et les impôts, droits et taxes, soumis à vérification ;


- la faculté pour le contribuable de se faire assister par un conseil de son choix ;
- la date et l’heure de la première intervention sur place.

L’avis doit être remis au contribuable au moins cinq jours francs avant l’engagement de la procédure. Pour le calcul de
ce délai, on ne retient ni le jour de réception de l’avis de vérification, ni le jour du début du contrôle.

Le contribuable peut demander le report de l'intervention. Il convient, en principe, de ne faire droit à cette demande
qui doit être formulée par écrit, que si les raisons invoquées paraissent fondées. Dans un tel cas, l'Administration

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

peut se limiter à prendre acte par pli recommandé avec avis de réception de la date fixée pour la nouvelle
intervention.

L'Administration peut prendre également l'initiative du report de la première intervention du vérificateur. Dans ce cas,
le service en informe le contribuable par pli recommandé avec avis de réception de la date fixée pour la nouvelle
intervention.

B.1.2.2- Le déroulement de la vérification

 La première intervention sur place

 Lieu de la vérification

Conformément à l’article 15 alinéa 4 du LPF, l'examen des documents comptables doit se dérouler sur place, c'est-à-
dire au siège ou au principal établissement de l'entreprise vérifiée.

Les contribuables vérifiés ne sont pas tenus d'envoyer au bureau du vérificateur leurs livres et documents comptables.

Lorsque le vérificateur se présente dans les locaux de l’entreprise, il entame le contrôle par un entretien avec le
dirigeant. Ce premier contact est très important car il permet à l’agent de situer le cadre de la vérification et de se
faire présenter globalement l’entreprise, sa structure, son activité, ses objectifs et son historique.

Après l’entretien avec le chef d’entreprise et éventuellement la visite de l’entreprise, le vérificateur est installé dans un
local où il commence l’analyse des livres journaux, des grands livres, des bilans, des comptes d’exploitation, des
factures, des relevés bancaires, etc.

 L’emport des documents.

En principe, les documents comptables doivent être examinés sur place au siège ou au principal établissement de
l’entreprise.

Mais le vérificateur peut être autorisé à emporter ces documents comptables sous certaines conditions :

- il faut l’accord écrit du contribuable et la délivrance par le vérificateur d’un reçu détaillé des pièces
emportées ;
- le déplacement des documents comptables ne doit pas avoir pour effet de priver le contribuable du débat oral
et contradictoire auquel il a droit ;
- la restitution des documents doit intervenir avant la clôture des opérations de contrôle.

Le non-respect par le vérificateur des conditions d’emport des documents comptables (accord écrit du contribuable,
remise d’un reçu détaillé, respect des garanties prévues en cas de vérification) entache d’irrégularité la vérification et
entraîne par suite la nullité des redressements qui trouvent leur origine dans cette vérification.

La restitution des documents doit avoir lieu en temps utile pour que le contribuable soit en mesure de présenter ses
observations sur les premiers résultats de la vérification ou de répondre à une demande de renseignements portant
sur les documents en cause.

 Durée de la vérification

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

L'Administration n'est pas tenue d'indiquer au contribuable vérifié quelle sera la durée des opérations de vérification.
Cependant, la vérification sur place des livres et documents comptables ne peut s'étendre au-delà d'une durée fixée
par l'article 20 du LPF, dont les dispositions peuvent être résumées comme suit :

VERIFICATION GENERALE DE COMPTABILITE

Entreprise au RNI Entreprise au RNI Entreprise Entreprise à


Entreprise au
dont le CA > 500 dont le CA < 500 soumise à l’impôt
RSI
millions TTC millions TTC l’impôt BNC synthétique IS

Durée maximum 6 mois 3 mois 3 mois 3 mois 3 mois


Durée maximum de
3 mois 45 jours 45 jours 45 jours 45 jours
la prorogation

Les délais ci-dessus commencent à courir à compter de la première intervention sur place. La limitation édictée par
l'article 20 du LPF ne s'applique qu'aux vérifications de comptabilité.

La durée des opérations ayant pour objet de faire des constatations matérielles dans le cadre du contrôle sur pièces
ne nécessitant aucun examen des écritures n’est pas prise en compte, que ces constatations soient antérieures ou
postérieures à la vérification.

De même, ne sont pas prises en compte dans ces délais, les périodes d’exercice du droit de communication et du
droit d’enquête effectués sur place.

B.1.2.3- La fin de la vérification

La date de la dernière intervention sur place clôt la vérification de comptabilité. Si le vérificateur a emporté des
documents, la vérification doit nécessairement se terminer après leur restitution, faute de quoi la vérification serait
irrégulière.

A la fin de la vérification générale de comptabilité l’Administration doit, conformément aux dispositions de l’article 17
du LPF, porter les résultats de cette vérification à la connaissance du contribuable, même en l'absence de
redressement.

L’article 20 du LPF fixe comme suit des délais maxima à compter de la date de l’avis de vérification pour notifier au
contribuable les redressements envisagés (ou l’absence de redressement) :

VERIFICATION GENERALE DE COMPTABILITE


Entreprise à
Entreprise au Entreprise au RNI Entreprise Entreprise
l’impôt
RNI dont CA > à dont CA < à relevant du soumise à
synthétique
1 milliard TTC 1 milliard TTC RSI l’impôt BNC
l’IS

Délai de notification à
compter de la date de 10 mois 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois
l’avis de vérification

Délai de confirmation à
compter de la date de 3 mois 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois
notification provisoire

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

Lorsque la vérification de comptabilité est achevée pour une période déterminée, au regard d’un impôt ou d’un
groupe d’impôts ou de taxes, l’administration ne peut procéder à une nouvelle vérification des écritures au regard des
mêmes impôts et taxes et pour la même période.

L’impossibilité de procéder à une nouvelle vérification de comptabilité est effective douze mois à compter de la date
de réception par le contribuable de l’avis de notification définitive.

L’Administration conserve dans ce délai, la faculté de procéder à de nouvelles vérifications sur place. Tout contrôle
dans ce cadre est subordonné à l’autorisation spéciale du Directeur général des Impôts.

En tout état de cause, l’Administration peut procéder à un contrôle sur pièces sur la même période, au regard des
mêmes impôts et taxes.

B.2- Le contrôle inopiné et le contrôle ponctuel

B.2.1- Le contrôle inopiné

Le contrôle inopiné au sens de l'article 16 alinéas 1 du LPF a pour objet de procéder à des constatations matérielles.

Ces simples constatations se distinguent :

- de l'examen critique des documents comptables ainsi que du rapprochement de ces derniers avec les déclarations
souscrites par le contribuable vérifié. Elles peuvent en conséquence être effectuées d'une manière inopinée sans
que la présence d'un conseil soit obligatoire à ce stade de la vérification, contrairement à ce qui est prévu à
l’article 16 alinéa 3 du LPF pour l’examen au fond des documents comptables ;
- de l'exercice du droit de communication qui consiste à prendre connaissance et à relever de manière passive
certains documents ou écritures comptables.

Dans le cas d’un contrôle inopiné, l'avis de vérification est remis au début des opérations de constatations matérielles.
L'examen au fond des documents comptables ne peut commencer qu'à l'issue d'un délai de deux jours permettant au
contribuable de se faire assister par un conseil (Article 16 alinéa 3 du LPF).

Les constatations matérielles effectuées dans le cadre du contrôle inopiné portent notamment
sur :

- l’inventaire des pièces justificatives de recettes et de dépenses, des immobilisations, des stocks ou des espèces en
caisse ;
- le relevé des prix et des marges pratiquées ;
- les constatations relatives au personnel employé ;
- La constatation de l'existence et de l'état des documents comptables sur lesquels s'exerce le droit de contrôle de
l'Administration : le vérificateur est en droit d'exiger la présentation des documents ;
- les pièces comptables et assimilées, mais leur contenu ne peut être analysé.

NB : En dehors des deux (2) jours francs et des constatations matérielles au début des opérations du contrôle
inopiné, la procédure concernant la vérification ultérieure est la même qu’en matière de vérification générale de
comptabilité, puisque c’est ce type de contrôle qui est mis en œuvre au terme du délai de deux jours francs.

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B.2.2- Le contrôle ponctuel

Un contrôle est ponctuel lorsqu’il ne porte pas sur l’ensemble des impôts et taxes exigibles au titre de la période
vérifiée.

C’est le cas lorsque la vérification porte sur certains impôts précis tels que la TVA, les impôts sur salaires, ou les droits
d’enregistrement.

C’est également le cas lorsque la vérification est limitée à des opérations bien déterminées telles que le contrôle des
crédits de TVA ou le contrôle des retenues à la source BIC, BNC ou TVA, ou encore le contrôle portant sur les frais
généraux.

 Durée du contrôle

Dans ces différents cas, la vérification sur place ne peut s’étendre sur une durée supérieure à trente jours (article 20-
3° du LPF).

Cette durée peut être prorogée de 15 jours en cas de suspension de la vérification à la demande du
contribuable (article 20-3° du LPF).

La durée de trente jours concernant les vérifications limitées est applicable à tous les contribuables quel que soit leur
régime d’imposition ou le montant de leur chiffre d’affaires.

VERIFICATION PONCTUELLE
Pour tout régime d’imposition
Durée maximum de présence entreprise 15 jours ouvrables
Durée maximum de la prorogation 15 jours ouvrables

 Délai de notification

L’Administration dispose d’un délai de soixante jours à compter de la date de l’avis de vérification pour notifier au
contribuable les redressements envisagés ; elle dispose d’un délai maximum de soixante jours à compter de cette
notification pour confirmer les redressements qu’elle maintient lorsque le contribuable a présenté des observations
(article 20-3° du LPF).

VERIFICATION
PONCTUELLE
Pour tout régime
d’imposition

Délai de notification à compter de la date de l’avis de vérification 60 jours (francs)

Délai de confirmation à compter de la date de notification provisoire


60 jours (francs)

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

 Effets du contrôle ponctuel

Aux termes des dispositions de l’article 19 du LPF, lorsque la vérification de la comptabilité pour une période
déterminée, au regard d’un impôt ou taxe, ou d’un groupe d’impôts ou taxes, est achevée, l’Administration ne peut
procéder à une nouvelle vérification de ces écritures au regard des mêmes impôts ou taxes et pour la même période,
même lorsqu’aucun redressement n’a été pratiqué au regard d’un ou plusieurs impôts.

Cette règle ne s’applique pas :

- lorsque la vérification a été limitée à des opérations déterminées, telles que notamment crédits de taxes, droits à
déduction, frais généraux, amortissements, provisions, à condition que l’avis de vérification ait mentionné que la
vérification porte sur lesdites opérations ;
- aux taxes sur le chiffre d’affaires et aux taxes indirectes pour les périodes comprises dans des exercices
comptables soumis à vérification au regard des impôts sur les bénéfices ;
- lorsque le réexamen des écritures et des documents comptables s’avère nécessaire pour instruire les observations
et réclamations des contribuables.

Paragraphe 2 : Les moyens d’investigation

I : Les moyens techniques

Les techniques de contrôle sont fonction de nature de l’impôt ou de l’opération à examiner, mais surtout de la
sagacité de l’agent commis à cette tâche.

Cependant, un ensemble de démarches standards sont requise pour parvenir effectuer un bon contrôle.

A- Les travaux préalables

A.1- Préparation et étude du dossier à contrôler

Tout contrôle commence par la préparation du dossier. Il s’agit du classement des déclarations et de leur
dépouillement.

Ensuite, une étude approfondie de l’entreprise est effectuée. Cette étude consiste à rechercher dans le dossier toutes
les informations sur l’entreprise soumise à contrôle. L’objectif est de déterminer les caractéristiques de cette dernière.
A ce titre l’attention doit porter sur l’objet de l’entreprise, son histoire juridique et économique. A cet effet, il ya lieu
d’examiner la déclaration fiscale d’existence de l’entreprise, son statut, ses actes modificatifs, les comptes rendus et
les extraits de délibération des conseils d’administration, des assemblées d’actionnaires, les liasses fiscales lorsque
tous ces documents sont dans le dossier.

Enfin, il importe de connaître l’activité de l’entreprise, surtout son cycle d’exploitation. L’étude doit porter entre autres
sur les moyens d’exploitation, les trois derniers résultats et chiffre d’affaires.

A.2- Analyse des états financiers

Une autre étape importante est l’analyse des chiffres du bilan et du compte de résultat. A défaut d’une analyse
financière exhaustive, de état comparatif de bilans et des comptes résultat successifs peut être élaboré afin
d’effectuer analyse différentielle des postes de ces deux états financiers.

AGITEL FORMATION Page 33


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B- La recherche d’incohérences et d’anomalies

Cette phase requière de bonnes connaissances fiscales au risque de faire un contrôle approximatif. Elle consiste a
approché les déclarations des données de la liasse fiscale ou des données extérieures au dossier.

L’objectif est de découvrir des incohérences ou des anomalies qui pourraient faire l’objet de demande de
renseignements ou d’explication.

Dans le cas d’une vérification de comptabilité, un examen d’ensemble de la comptabilité est effectué après une prise
de contact avec les dirigeants et le service comptable, et après la visite des locaux.

Le vérificateur s’assure que la comptabilité est probante (sans anomalies flagrantes). Il s’attarde notamment sur les
postes suivants :

- achats ;

- TVA déductible ;

- frais généraux ;

- provisions, amortissements,

- stocks ;

- rapprochements bancaires.

II : Les moyens juridiques

Les procédés de contrôle de l’administration fiscale sont multiples. Certains sont d’ordre technique, d’autres d’ordre
juridique.

Les moyens de contrôle d’ordre juridique mis à la disposition des agents sont contenus dans le Livre de Procédures
fiscales. Le droit de communication, le droit de visite et les demandes de renseignements, d’éclaircissements ou de
justifications sont les moyens d’investigation les plus courants.

A- Le droit de communication et le droit de visite et d’enquête

La collecte des informations nécessaires au déroulement du contrôle fiscal peut se faire soit grâce à l’exercice du
droit de communication, soit grâce à la mise en œuvre du droit de visite et d’enquête.

A.1- Le droit de communication

A.1.1- L’étendue du droit de communication

Le droit de communication est régi par les articles 32 et suivants du LPF. Il permet d’obtenir des informations
concernant un contribuable, mais ces informations sont fournies par des tiers (ce qui les rend plus crédibles).

En effet, pour l’assiette, le contrôle et le recouvrement des impôts, droits, redevances, taxes et tous autres
prélèvements prévus par le code général des impôts ou par tout autre texte, l’administration dispose d’un droit de
communication qui lui permet de prendre connaissance de tous documents, informations et renseignements détenus

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Contrôle fiscal et contentieux de l’impôt ANNEE ACADEMIQUE 2023

par les personnes physiques ou morales dans le cadre d’une activité économique et par les collectivités, groupements
et associations dans le cadre de la réalisation de leur objet social.

Les articles 51 à 61 du LPF mettent à la charge de certaines autorités privées et publiques l’obligation de fournir
certains renseignements sans demande préalable : autorité judiciaire, banques et autres établissements financiers,
imprimeurs de factures.

En principe, l’administration ne se propose pas de contrôler le contribuable auquel est adressée la demande.

Le droit de communication peut être utilisé dans le cadre de l’assistance fiscale administrative conformément aux
dispositions des conventions entre Etats.

A.1.2- L’exercice du droit de communication

Le droit de communication peut être exercé par correspondance ou sur place. Lorsque l’administration entend exercer
son droit de communication sur place, elle est tenue d’adresser au plus tard à la date de la première intervention, un
avis de passage sur lequel elle précise la nature des documents qui doivent être mis à sa disposition.

Les livres, documents ou pièces sur lesquels peut s’exercer le droit de communication de l’administration doivent être
conservés pendant un délai de six ans à compter de la date de la dernière opération mentionnée sur les livres ou
registres, ou de la date à laquelle les documents ou pièces ont été établis.

La période sur laquelle porte le droit de communication coïncide avec celle du droit de reprise de l’administration.

Le refus de communication sur place, le défaut de communication par correspondance ou les omissions ou
inexactitudes dans les renseignements fournis donnent lieu à l'application d’amendes fiscales prévues par les articles
57 à 60 du LPF, allant de 100 000 FCFA à 2 millions de FCFA par infraction et 500 000 F CFA par mois ou fraction de
mois supplémentaire.

A.2- Le droit de visite et d’enquête

L'examen des documents fiscaux ou comptables et les informations produits par les contribuables ou par les
personnes soumises à l’obligation de communication ne permettent pas toujours de déceler ou de réunir les preuves
de certaines infractions ou dissimulations.

L’administration est donc autorisée à procéder à des contrôles matériels dans le cadre de deux procédures spécifiques
: le droit de visite et le droit d’enquête qui ne constituent pas des procédures de vérification.

Les constatations effectuées ne peuvent aboutir à une notification de redressement qu’à la suite de l’engagement
d’une procédure de contrôle.

A.2.1- Le droit de visite

Cette procédure permet aux agents de l'Administration fiscale spécialement habilités à cet effet par le Directeur
général des Impôts de rechercher et saisir en tous lieux, même privés, des documents, pièces ou biens en vue de la
constatation des infractions en matière d'impôt général sur le revenu, d'impôts sur les bénéfices, de taxes sur le
chiffre d'affaires et de taxes indirectes.

L’Administration doit, avant d’engager la procédure de visite dans un domicile privé, hormis les cas de flagrance, saisir
le Président du tribunal dans le ressort duquel sont situés les locaux à visiter, d'une demande d'autorisation

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accompagnée de tous les éléments d'information sur les agissements présumés constituer une infraction.
L'autorisation est délivrée par le président du tribunal par voie d'ordonnance dans un délai de 48 heures.

Par exception, l'Administration peut exercer son droit de visite sans autorisation judiciaire en cas de flagrance ou en
l'absence de décision du juge dans le délai de 48 heures susvisé.

Les agents des impôts qui procèdent à une visite domiciliaire doivent respecter strictement les règles suivantes :

- la visite ne peut commencer avant 6 heures ni se dérouler après 21 heures. Dans les lieux ouverts au public, elle
peut débuter pendant les heures d’ouverture de l'établissement ;
- la présence d'un officier de Police judiciaire est toujours requise ; celui-ci veille au respect du secret professionnel
et des droits de la défense ;
- la visite est effectuée en présence de l'occupant des lieux ou de son représentant ; en cas d'impossibilité de ceux-
ci, l'officier de Police judiciaire requiert deux témoins choisis en dehors des personnes relevant de son autorité ou
de celle de l'Administration fiscale ;
- seuls les agents de l'Administration fiscale habilités par le Directeur général des Impôts à effectuer la visite,
l'occupant des lieux ou son représentant et l'officier de Police judiciaire peuvent prendre connaissance des pièces
et documents avant leur saisie ;
- un procès-verbal de visite relatant les modalités et le déroulement de l'opération, comportant en annexe un
inventaire des pièces et documents saisis, est dressé sur le champ par les agents de l'Administration fiscale. Le
procès-verbal et l'inventaire sont signés par les agents de l'Administration fiscale, par l'officier de Police judiciaire,
ainsi que par l'occupant des lieux ou son représentant ou les deux témoins choisis par l'officier de Police judiciaire.
En cas de refus de signer, mention en est faite au procès-verbal ;
- si l'inventaire sur place présente des difficultés, les pièces et documents saisis sont placés sous scellés. L'occupant
des lieux ou son représentant est avisé qu’il peut assister à l'ouverture des scellés qui a lieu en présence de
l'officier de Police judiciaire ; l’inventaire est alors établi ;
- les originaux du procès-verbal de visite et de l'inventaire sont, dès qu'ils ont été établis, adressés au juge qui a
délivré l'ordonnance, ou au Directeur général des Impôts, lorsqu'une ordonnance n'a pas été délivrée. Une copie
de ces documents est remise à l'occupant des lieux ou à son représentant et au Directeur général des Impôts
lorsqu'il n'est pas destinataire des originaux.

A.2.2- Le droit d'enquête

Le droit d'enquête codifié sous les articles 60 bis à 60 quater du LPF a pour objet de rechercher des manquements
aux règles de facturation auxquelles sont tenus les assujettis à la TVA et aux taxes indirectes ainsi que les
manquements aux règles de tenue de comptabilité et de déclaration auxquelles sont soumis l'ensemble des
contribuables. Il s'exerce de façon inopinée dans les locaux professionnels, sans saisie de documents, des copies
pouvant être demandées par les agents de l'Administration fiscale.

Le droit d'enquête permet aux agents de l'Administration ayant au moins le grade d'inspecteur de :

- se faire présenter les factures, la comptabilité matière ainsi que les livres, les registres et les documents
professionnels pouvant se rapporter à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation et de
procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation ;
- se faire délivrer copie de toute pièce ;
- recueillir des renseignements et justifications lors d'intervention sur place ou par convocation des personnes
concernées dans les bureaux de l'Administration.

Les auditions donnent lieu à l'établissement de compte-rendu.

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Les interventions sur place se déroulent comme suit :

- les agents de l'Administration ont accès aux locaux à usage professionnel, aux terrains et aux entrepôts ainsi
qu'aux moyens de transport à usage professionnel et à leur chargement. Les interventions doivent être effectuées
durant les heures d'activité professionnelle de l'assujetti ;
- lors de la première intervention sur place ou convocation, un avis d'enquête est remis à l'assujetti (à son
représentant s'il s'agit d'une personne morale), ou à la personne recevant les enquêteurs, en l'absence de
l'assujetti ou du représentant de la personne morale concernée ;
- chaque intervention fait l'objet d'un procès-verbal dressé sur le champ relatant les opérations effectuées. Ce
procès-verbal est signé par les agents de l'Administration fiscale et par la personne qui assistait au déroulement
de l'intervention. En cas de refus de signer, mention en est faite au procès-verbal. Une copie de celui-ci est
remise à cette personne. Une autre copie est transmise à l'assujetti ;
- à l'issue de l'enquête, les agents de l'Administration établissent un procès-verbal consignant les manquements
constatés ou l'absence de manquements et comportant en annexe la liste des documents dont une copie a été
délivrée. Le procès-verbal doit être établi dans les quinze jours qui suivent la dernière intervention sur place ou la
dernière convocation. Il est signé par les agents de l'Administration ainsi que par l'assujetti ou son représentant,
qui peut faire valoir ses observations dans un délai de trente jours ;
- les constatations du procès-verbal ne peuvent être opposées au contribuable ainsi qu'aux tiers concernés par la
facturation que dans le cadre d'une vérification de comptabilité ou d'une VASFE. Elles peuvent être invoquées
lorsqu'est demandée la mise en œuvre d'une procédure de visite et de saisie ;

Quiconque empêche ou tente d'empêcher par voie de fait, menaces ou moyens dilatoires, l'exercice du droit
d'enquête est passible d’une amende de 500 000 à 10 000 000 de francs et d'un emprisonnement de un à six mois,
ou de l'une de ces deux peines seulement (article 150 bis du LPF).

B- Demandes de renseignements, d’éclaircissements ou de justifications

Conformément au principe général posé par l'article premier alinéa 3 du Livre de Procédures fiscales, l'Administration
peut demander les renseignements, explications, éclaircissements ou justifications utiles pour asseoir et contrôler
l'impôt. Ces demandes sont adressées aux contribuables eux-mêmes.

Ces procédures sont distinctes du droit de communication qui permet à l'Administration de prendre connaissance de
tous documents, informations et renseignements détenus par des personnes physiques ou morales, y compris
concernant d’autres contribuables.

B1- La simple demande de renseignements

L’Administration peut effectuer une demande d’information dans le cadre de l'article premier alinéa 3 du LPF par écrit
ou verbalement.

Pour les demandes verbales, le service adresse une convocation au contribuable en vue d'un entretien dans les locaux
de l'Administration.

De telles demandes peuvent porter sur tous les points à propos desquels le service des impôts désire recevoir des
explications de la part des contribuables.

Pour les demandes de renseignements par écrit, un délai de réponse de 30 jours est imparti au contribuable (article
premier alinéa 4 du LPF). Le contribuable est libre d'y répondre selon les formes qui lui conviennent.

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Le silence ou le refus de répondre aux demandes de renseignements par écrit entraîne l'application d'une procédure
d'imposition d'office.

B2- Demandes d'éclaircissements ou de justifications

L'article 8 du LPF dispose qu’en vue de l'établissement des impôts sur le revenu, des taxes sur le chiffre d’affaires et
des taxes indirectes, l'Administration peut demander au contribuable tous éclaircissements, explications ou
justifications qu’elle juge utile.

Une distinction doit être faite entre demandes d’éclaircissement et demandes de justification. La demande
d’éclaircissements est destinée, d’une manière générale, à obtenir les explications du contribuable, par exemple sur
les discordances relevées :

- soit entre les énonciations des diverses parties de la déclaration ;


- soit entre ces énonciations et celles d'une déclaration antérieure ;
- soit entre la teneur de la déclaration et les renseignements dont le service est à même de faire état, notamment à
la suite de recoupements.

La demande de justifications vise à obtenir des réponses précises, détaillées, comportant des éléments chiffrés
nécessaires et assorties s'il y a lieu d'éléments de preuve ou justifications contrôlables.

En matière d’impôt général sur le revenu, les demandes de justifications doivent porter sur :

- la situation et les charges de famille du contribuable ;


- les charges retranchées du revenu global ou ouvrant droit à une réduction d'impôt sur le revenu en application de
l’article 89 du Code général des Impôts ;
- les revenus catégoriels déclarés ou non déclarés (traitements et salaires, pensions, rentes, revenus fonciers,
bénéfices industriels et commerciaux ou non commerciaux, bénéfices agricoles, etc.) ;
- lorsqu’il apparaît que le contribuable peut avoir des revenus plus importants que ceux qu'il a déclarés.

Les demandes d'éclaircissements et de justifications sont effectuées par écrit ou verbalement. Conformément à
l'article 10 du LPF le contribuable dispose d’un délai de trente jours pour répondre à une demande d'éclaircissements
ou de justifications. Ce délai a pour point de départ la date de réception ou de remise au contribuable de la demande
d'éclaircissements ou de justifications ou la date de convocation en cas de demande d'éclaircissement verbale.

Le contribuable peut solliciter un délai complémentaire pour répondre à la demande d'éclaircissements ou de


justifications. Il doit en faire la demande par écrit en précisant la durée du délai complémentaire souhaité.

L'Administration informe le contribuable de sa décision en lui indiquant, dans l'affirmative, la date d'expiration du délai
complémentaire accordé, ou dans la négative, lui fait part de son refus du report de délai suffisamment tôt afin de lui
permettre de s'organiser pour répondre dans le délai légal imparti.

Lorsque le contribuable s’est abstenu de répondre à une demande écrite, l’administration arrête d’office les bases
d’imposition, sans qu’il soit nécessaire d’adresser une mise en demeure.

Le refus ou le silence du contribuable à la suite d'une demande verbale d'éclaircissements ou de justifications


n'entraîne pas de sanction.

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CHAPITRE 2 : LA CONCLUSION DES OPERATIONS DE CONTROLE

Les redressements envisagés par l’administration peuvent être opérés soit suivant la procédure contradictoire, soit
suivant l’une des procédures d’office prévues par le Livre de Procédures fiscales.

Section 1 : Redressements et sanctions

Paragraphe 1 : Procédures de redressements

On distingue la procédure contradictoire et les procédures d’offices.

I- Procédures de contradictoire

La procédure de redressement contradictoire s’applique lorsque le contribuable s’est conformé à ses obligations
déclaratives.

Elle présente deux caractéristiques : son caractère contradictoire et la saisine de la commission mixte paritaire.

A- L’envoi de la notification provisoire

L’administration adresse au contribuable une notification de redressements par laquelle elle lui fait connaître la nature
des redressements envisagés.

Le contribuable dispose d’un délai de 30 jours soit pour faire connaître son acceptation, soit pour produire des
observations motivées.

B- La réponse du contribuable à la notification provisoire

Plusieurs situations peuvent se présenter :

Première situation : Le contribuable accepte expressément les redressements (donne son accord) ou tacitement (ne
répond pas) ;

Deuxième situation : Le contribuable présente des observations.

C- La réponse de l’administration aux observations du contribuable

Réponse de l’administration dans le premier cas :

L’administration adresse au contribuable un avis de mise en recouvrement (notification définitive) portant mention des
droits (rappels d’impôts) et des pénalités qui deviennent immédiatement exigibles.

 Réponse de l’administration dans le deuxième cas :


- si les observations du contribuable sont reconnues fondées par l’administration, celle-ci abandonnera tout ou
partie des redressements qui avaient été notifiés ;
- si l’administration rejette les observations du contribuable, sa réponse doit être motivée.

Dans le cas où le désaccord est consécutif à une vérification sur place de comptabilité et porte sur des questions de
fait dans le cadre de la procédure de redressement contradictoire, la commission mixte paritaire peut être saisie soit
par le contribuable, soit par l’administration.

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D- La possible saisine de la commission mixte paritaire

La commission mixte paritaire a compétence pour connaître des litiges survenant entre la Direction générale des
Impôts et les contribuables à l'occasion d'une procédure de redressement contradictoire consécutive à une vérification
sur place de comptabilité. Les affaires portées devant cette commission doivent être relatives à des questions de fait
en dehors de toute question de droit.

D1- Composition de la commission mixte paritaire (CMP)

La commission mixte paritaire est placée auprès du Directeur général des Impôts. La Commission présidée par un
magistrat désigné par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, comprend d'une part, trois membres représentants
des contribuables, désignés respectivement par le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, le Président
du Patronat ivoirien et le syndicat professionnel représentatif de l'activité du contribuable et, d'autre part, trois
représentants de l'Administration fiscale désignés par le Directeur général des Impôts.

A l'exception de la personne désignée par le syndicat professionnel représentatif de l'activité du contribuable dont le
mandat prend fin à la notification de l'avis de la Commission, tous les autres membres non fonctionnaires sont
nommés pour un an renouvelable.

D2- Compétence de la commission mixte paritaire (CMP)

La commission mixte paritaire a compétence pour connaître des litiges survenant entre la Direction générale des
Impôts et les contribuables à l'occasion d'une procédure de redressement contradictoire consécutive à une vérification
sur place de comptabilité.

Les affaires portées devant cette commission doivent être relatives à des questions de fait (par exemple : évaluation
d’un taux de marge, taux de perte, appréciation de l’importance d’une provision, caractère probant ou non d’une
comptabilité…).

La commission ne doit pas se prononcer sur des questions de droit (par exemple : catégorie d’imposition à l’impôt sur
le revenu, déductibilité de principe d’une provision, appréciation du caractère anormal d’un acte de gestion).

D3- Saisine de la commission mixte paritaire (CMP)

La saisine de la Commission résulte de l'initiative du contribuable ou de celle de l'Administration. Toute demande


devant la Commission doit, à peine d'irrecevabilité :

- porter sur un désaccord consécutif à une procédure de redressement contradictoire faisant suite à une
procédure de vérification sur place de comptabilité ou à une procédure de répression des abus de droit ;
- intervenir dans les quinze jours de la réception de la notification définitive de redressements;
- porter sur une question de fait, à l'exclusion de toute question de droit ;
- mentionner la ou les questions de fait contestées ;
- contenir l'exposé sommaire des moyens, les conclusions du réclamant et être appuyée des pièces
justificatives soutenant l'argumentation développée.

Les demandes de saisine de la Commission doivent être transmises au Directeur général des Impôts.

Les demandes qui ne satisfont pas aux conditions relatives aux faits font l'objet d'une décision de rejet prise par le
Directeur général des Impôts.

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Les demandes satisfaisant à ces conditions sont transmises par le Directeur général des Impôts au président de la
Commission dans les trente jours de leur réception.

D4- Effets de la saisine de la Commission mixte paritaire

La Commission doit statuer sur les demandes dans un délai de deux mois à compter de la date de leur réception par
le président de la Commission. Ce délai est suspensif de toute action en recouvrement.

Les avis de la Commission sont pris à la majorité des membres présents. En cas de partage égal des voix, celle du
président est prépondérante.

Les avis sont impérativement notifiés aux parties par le président dans un délai de vingt jours suivant la séance au
cours de laquelle ils ont été pris.

La partie qui n'entend pas se conformer à l'avis de la Commission supporte la charge de la preuve en cas de
contentieux ultérieur.

II- Les procédures d’office

Les procédures d’office permettent à l'Administration, dans des cas limitativement énumérés, d’établir unilatéralement
les impositions qui sont notifiées sans inviter le contribuable à exposer sa position. Dans cette procédure, la charge de
la preuve du caractère exagéré de l’imposition incombe au contribuable.

Le Livre de Procédures fiscales prévoit 3 types de procédures d’office :

- la taxation d’office ;
- la rectification d’office ;
- l’évaluation d’office.

A– La procédure de taxation d’office

La taxation d’office peut être mise en œuvre par l’Administration dans les cas suivants :

- Défaut de déclarations dans les délais, notamment en matière d’IGR, de TVA, TPS et taxes indirectes, de
contribution foncière, de contribution des patentes, d'impôts et taxes retenus à la source pour le compte du
Trésor public ;
- Défaut de production par les contribuables soumis à l'impôt sur les BIC (régime réel), des documents et
informations comptables prévus aux articles 17 et 18 du Code Général des Impôts ;
- Défaut de réponse ou réponse équivalant à un refus de répondre aux demandes de renseignements,
éclaircissements ou justifications prévues aux articles 7 à 10 du LPF ;
- Taxation d'office à l’IGR des contribuables dont les dépenses personnelles, ostensibles ou notoires dépassent le
revenu net déclaré.

B– La procédure de rectification d’office

Elle consiste pour l’Administration à rectifier de façon unilatérale les résultats déclarés ou les éléments servant de
base au calcul des impôts dans les cas suivants :

- défaut de présentation de la comptabilité, de documents comptables, de livres et registres et de tout document


obligatoire ;

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- erreur, omission ou inexactitude grave ou répétée constatée dans la comptabilisation des opérations effectuées ;
- absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur probante ;
- tenue d'une comptabilité parallèle.

C– La procédure d’évaluation d’office

L’évaluation d’office est appliquée par l’Administration lorsqu'un contrôle fiscal n'a pu avoir lieu du fait du contribuable
(opposition individuelle) ou d'autres personnes (opposition collective).

Elle consiste à évaluer d'office les bases d’imposition.

Les procédures de rectification d'office et d’évaluation d'office ne sont pas spécifiques au contrôle sur place. Aux
termes des dispositions de l'article 3 du LPF, les déclarations faisant l'objet d’un contrôle sur pièces peuvent être
rectifiées dans le cadre de toutes les procédures prévues aux articles 22 et suivants du LPF.

Ainsi la procédure de rectification d'office peut, à titre d'exemple, trouver à s’appliquer dans les cas suivants de
contrôle sur pièces :

- défaut de présentation de documents spécifiques réclamés par l'Administration pour justifier certains postes
ou éléments des déclarations souscrites (exemple : livre de paie pour contrôler les déclarations ITS ou le
‘’poste frais de personnel’’ en matière d'impôts sur les BIC, livres d'inventaire des stocks pour contrôler la
variation des stocks d'un exercice sur l'autre) ;
- constatation d'erreurs, omissions ou inexactitudes graves ou répétées dans la comptabilisation des opérations
effectuées. Cette constatation n'implique pas nécessairement un examen sur place de la comptabilité. Elle
peut résulter de l'examen approfondi des déclarations déposées (exemple : non concordance des bilans
d'ouverture et de clôture, postes d'actif et de passif non justifiés ou fictifs, variation importante et non
justifiée des marges brutes et nettes, frais généraux fictifs, salaires versés non comptabilisés, etc.) ;
- défaut de présentation de pièces justificatives demandées dans le cadre de contrôle d'opérations spécifiques
(exemples : factures de vente justifiant le montant ou la nature du chiffre d'affaires, factures d'achats ou de
dépenses constituant des frais généraux, documents douaniers d'exportation). L'absence de présentation de
telles pièces justificatives demandées peut justifier le recours à la procédure de rectification d'office des
déclarations BIC ou TVA (exemples : droit à déduction de la TVA non justifié par des factures, exportations
non corroborées par des documents douaniers, etc.).

A ces procédures, peut être ajoutée une autre qui n’est véritablement pas une procédure de redressements mais qui
s’y assimile. Il s’agit de la procédure de répression des abus de droit.

Elle consiste pour l’Administration à restituer le véritable caractère aux contrats ou conventions comportant des
clauses destinées à dissimuler leur portée véritable et à :

- faire appliquer des droits d'enregistrement ou une taxe de publicité foncière moins élevée ;
- déguiser soit une réalisation, soit un transfert de bénéfices ou de revenus ;
- éviter, en totalité ou en partie, le paiement des taxes sur le chiffre d'affaires correspondant aux opérations
réellement effectuées.

Cette procédure n'est pas applicable lorsque le contribuable a consulté par écrit la Direction générale des Impôts,
préalablement à la conclusion du contrat ou de la convention concernée, et que l'Administration n'a pas répondu dans
un délai de six mois à compter de la réception de la demande.

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Remarque :

1- La mise en œuvre de ces procédures est indépendante du type de contrôle effectué par l'Administration (contrôle
sur place ou contrôle sur pièces). Elle dépend uniquement de la nature des infractions constatées.

2- Lorsqu’une procédure d’office est utilisée, l’Administration fixe de façon unilatérale les bases d’imposition et les
sommes arrêtées sont immédiatement exigibles.

Toutefois, la note de service n° 238/MEF/DGI-DLC/002/MS/DG du 7 février 2006, prévoit d’adresser d’abord au


contribuable un avis indiquant les motifs justifiant le recours à la procédure d’office de même que les bases
envisagées et de lui accorder un délai de cinq (5) jours francs, à compter de la date de réception de l’avis de
procédure d’office, pour présenter ses observations à l’Administration.

Si les observations que le contribuable a présentées dans le délai sont reconnues fondées, l’Administration notifie au
contribuable l’abandon de la procédure d’office envisagée.

Au cas où le contribuable ne répond pas dans le délai imparti ou lorsque ses observations n’emportent pas la
conviction de l’Administration, les impositions arrêtées d’office lui sont notifiées.

Le contribuable pourra alors élever le contentieux devant le Directeur régional des impôts dont relève le service
initiateur de la procédure d’office.

La preuve du caractère exagéré des impositions incombe dans ce cas au contribuable.

3- La procédure contradictoire et les procédures d’office peuvent être utilisées dans une même notification de
redressement, lorsque les conditions de mise en œuvre de chacune d’elles sont réunies.

Dans ce cas, la notification doit indiquer de façon explicite les impositions pour lesquelles il est fait usage de chaque
procédure et les motifs qui fondent le recours à la procédure d’office.

Exemple :

Au cours de l’année N, l’entreprise X a produit régulièrement ses déclarations fiscales, à l’exception des déclarations
de TVA et d’ITS du 3ème trimestre. En cas de contrôle, il sera simultanément appliqué à l’entreprise, dans la même
notification, la procédure contradictoire pour les impôts ayant fait l’objet de déclaration, et une taxation d’office pour
la TVA et les ITS du 3ème trimestre.

4- Lorsqu’il est utilisé une procédure qui s’avère inappropriée, l’Administration conserve la possibilité de reprendre une
nouvelle procédure de redressement, à condition :

- d’être dans le délai de prescription ;


- d’avoir notifié le dégrèvement de l’imposition irrégulière ;
- d’adresser une nouvelle notification au contribuable.

5- La base légale invoquée à l’appui d’un redressement peut être corrigée par une simple notification rectificative de
redressement. Toutefois, la rectification ne peut entraîner la modification des chefs de redressement initialement
retenus, ni invoquer de nouveaux chefs de redressement.

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Paragraphe 2 : Sanctions applicables

Section 1 : Application des sanctions

Les sanctions applicables au contribuable à l'issue d'un contrôle fiscal se subdivisent en deux catégories :

- Les sanctions fiscales, sanctions pécuniaires appliquées par l'administration en vertu de la loi et sous le
contrôle des tribunaux ;
- Les sanctions pénales, consistant en des peines correctionnelles prononcées par les tribunaux pour les
infractions d'une gravité particulière.

La même infraction peut entraîner l'application cumulative de ces deux catégories de pénalités.

Paragraphe 1- Les sanctions fiscales

Les sanctions fiscales sont principalement constituées par des majorations de droits, des intérêts de retard et des
amendes fiscales.

Leur application à l'issue d'une vérification sanctionne le plus souvent des insuffisances de déclaration ayant conduit à
une minoration de l'assiette de l'imposition.

A- Les intérêts de retard

L'application d'intérêts de retard n'implique pas que l'administration se livre à une appréciation du comportement
fiscal du contribuable. Ces intérêts doivent être regardés comme une contrepartie financière destinée à réparer le
préjudice subi par le Trésor du fait du recouvrement tardif résultant de l'insuffisance de déclaration.

Le champ d'application de l'intérêt de retard est extrêmement large puisqu'il concerne tous les impôts, droits, taxes,
redevances ou sommes établies ou recouvrés par la DGl sauf les droits d'enregistrement, de timbre, de taxe de
publicité foncière, de droits et taxes domaniaux.

Les intérêts de retard ne sont pas plafonnés. Leur base de calcul est constituée par le montant des droits mis à la
charge du contribuable à la suite de la notification de redressements.

1-La computation des intérêts de retard

Les intérêts de retard ont un point de départ et un point d'arrêt.

a- Le point de départ

 Pour les déclarations spontanées

En principe les intérêts de retard commencent à courir dès le lendemain de la date limite de paiement de l’impôt. Mais
des mises à demeure peuvent précéder l’application des pénalités.

Exemple en matière d’impôt sur le revenu, de patente et de contribution foncière :

 Date d’exigibilité de l’impôt BIC : 30 avril de l’année N

* Paiement de l’impôt le 2 juin N, montant : 2 000 000 FCA ;

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* Point de départ des intérêts de retard : Mai de l’année N

 Date d’exigibilité de la patente :


- première moitié, au plus tard le 30 avril, montant : 1 500 000 FCA ;
- deuxième moitié, au plus tard le 30 juillet, montant : 1 500 000.

* Point de départ en cas de non-paiement de la première moitié dans le délai : Mai de l’année N ;

* Point de départ en cas de non-paiement de la deuxième moitié dans le délai : Août de l’année N.

Exemple en matière de Taxes sur le Chiffre d’Affaires, de Taxe d’Equipement, de taxes spécifiques et autres impôts
à déclaration mensuelle :

- Date de paiement de la TVA : au plus tard le 15 de chaque mois pour les opérations effectuées au cours du
mois précédent.

* Paiement de la TVA du mois de mars 2008 le 2 juin 2008.

* Point de départ des intérêts de retard : le 16 mars 2008 en principe, sauf décision contraire du chef de centre ou du
Directeur régional.

 Date de paiement de l’ITS : le 15 de chaque mois au plus tard pour les salaires versés au cours du mois
précédent.

* Paiement de l’ITS du mois de janvier 2008 le 15 mai 2008.

* Point de départ des intérêts de retard : le 16 février 2008, sauf décision contraire du chef de centre ou du Directeur
régional.

 En cas de redressement suite à contrôle

La pratique dans ce cas est la suivante :

 En matière de Taxes sur le Chiffre d’Affaires, de Taxe d’Equipement, de taxes spécifiques et autres impôts à
déclaration mensuelle

L'intérêt de retard est décompté à partir du premier jour de l’exercice suivant celui sur lequel porte le rappel de taxe.

Exemple :

Redressement en matière de TVA au titre de l’année 2006 : 15 000 000 FCA

Le point de départ des intérêts de retard est fixé au 1er janvier de l’année 2007.

Pour l’exercice en cours, le point de départ est fixé au premier jour du mois qui suit celui au cours duquel devait être
déposée la dernière déclaration soumise à contrôle.

Exemple :

- Non déclaration de l’impôt sur les traitements et salaires du mois de février 2008 : date limite 15 mars 2008.

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- Contrôle fiscal et rappel d’impôt le 30 mai 2008, montant : 3 000 000 FCA
- point de départ des intérêts départ : avril 2008.
 En matière d'impôt sur les revenus (BIC, BA, BNC, IGR)

Les intérêts de retard commencent à courir dès le premier jour du mois qui suit celui au cours duquel a expiré le délai
fixé pour le dépôt de la déclaration de la date limite de dépôt de la déclaration.

Exemple :

Impôt BIC de l’année 2005 : 6 000 000 FCA.

Date d’exigibilité de l’impôt BIC : 30 avril 2006

Rappel le 15 septembre 2007 de l’impôt BIC de l’exercice 2005.

Point de départ des intérêts de retard : Mai de l’année 6

 Au titre des autres impôts et taxes

Pour les impôts liés à l’exercice comptable (IRVM, IGR, IRC), les intérêts de retard courent le premier jour de
l’exercice qui suit celui au titre duquel les rappels sont réclamés.

Pour les impôts dus au titre de l’année civil (impôt foncier, patente), les intérêts de retard courent à partir du premier
jour de l’année qui suit celle au titre de laquelle les rappels sont réclamés.

b- Le point d'arrêt

Il se situe au dernier jour du mois de la régularisation ou de la notification de redressements.

2-Les taux applicables

Toute somme non acquittée dans le délai légal est passible d’un intérêt de retard au taux de :

 5 % pour le premier mois de retard et 0,5 % par mois ou fraction de mois de retard supplémentaire en ce qui
concerne l’impôt BIC, l’IRCM, la patente, etc.) ;
 10 % le premier mois et 1 % par mois ou fraction de mois de retard supplémentaire en ce qui concerne les impôts et
taxes retenus à la source pour le compte du Trésor public, les taxes sur le chiffre d’affaires, les taxes indirectes, et les
impôts sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères retenus à la source.

Les intérêts de retard se cumulent avec les majorations.

B- Les majorations

a) Majoration pour paiement hors délai :

Pour les impôts et taxes recouvrés par les comptables du Trésor, qui ne sont pas acquittés le dernier jour du mois
suivant celui de mise en recouvrement sont passibles d’une majoration de 10%.

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b) Majoration pour émission de chèques sans provision

L’émission de chèques qui se révèlent impayés faute de provision est sanctionnée par une majoration égale au
montant du chèque.

c) Insuffisance de déclaration

Lorsque le contribuable déclare une base d’imposition ou des éléments servant au calcul de l’impôt, inexacts (e) ou
incomplets (e), le montant des droits éludés est passible en sus des intérêts de retard d’une majoration de :

 15 % si les droits éludés sont inférieurs au quart des droits réellement dus ;
 30 % si les droits éludés sont supérieurs au quart des droits réellement dus ;
 100 % en cas de manœuvres frauduleuses (exemple : cas des ventes sans factures, achats sous nom
d’emprunt ou avec un faux numéro de contribuable…).

En ce qui concerne les impôts et taxes retenus à la source pour le compte du Trésor public, les taxes sur le chiffre
d’affaires, les taxes indirectes, et les impôts sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères retenus à la
source, ces majorations sont relevées dans les conditions suivantes :

30 (au lieu de 15 %) ; 60 % (au lieu de 30 %) et 150 % (au lieu de 100 %).

a) Majoration pour déclaration hors délai

Les droits afférents aux déclarations souscrites hors délais légaux dans le cadre d’une procédure de taxation d’office
sont passibles d’une majoration de 10%.

Ce taux est porté à 50 % en matière d’IGR, d’impôt sur le bénéfice (BIC, BA, BNC), d’impôt foncier et de contribution
des patentes et licences si la situation n’a pas été régularisée dans un délai de 30 jours après une mise en demeure
infructueuse de l’Administration.

Cette majoration est portée à 100 % pour les impôts et taxes retenus à la source pour le compte du Trésor public, les
taxes sur le chiffre d’affaires, les taxes indirectes, et les impôts sur les traitements, salaires, pensions et rentes
viagères.

b) Majoration pour défaut de production des déclarations

Le fait de ne pas souscrire une déclaration fiscale à l’échéance prévue met le contribuable en situation de taxation
d’office.

L’Administration fiscale est alors fondée à établir d’office les impositions sur la base de tous renseignements en sa
possession.

En ce cas, les rappels d’impôts sont majorés de :

 50 % en matière d’IGR, d’impôt sur les bénéfices (BIC, BA, BNC), de contribution foncière et de contribution
des patentes et licences ;
 100 % en matière d’impôts et taxes retenus à la source pour le compte du Trésor public, les taxes sur le
chiffre d’affaires, les taxes indirectes, et les impôts sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères
retenus à la source.
 Rectification d’office (Article 161 du LPF)

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Lorsque la procédure de rectification d’office est appliquée, les rappels d’impôt sont majorés de 100 %.

c) Evaluation d’office en cas d’opposition à contrôle fiscal

(Article 164 du LPF)

Le fait pour un contribuable ou pour un tiers de s’opposer à un contrôle fiscal constitue une faute grave qui entraîne
la mise en œuvre d’une procédure d’évaluation d’office.

Les impôts rappelés à cette occasion sont passibles d’une pénalité de 200 %.

d) Sanction de l’abus de droit (Article 165 du LPF)

Les rappels d’impôts dans le cadre d’une procédure d’abus de droit sont passibles d’une majoration de 150 %.

e) Fraude au numéro de compte de contribuable (Article 166 du LPF)

Le fait d’utiliser le n° de compte de contribuable d’autrui, ou d’autoriser autrui à utiliser son propre n° de compte de
contribuable, est sanctionné par une amende de 500.000 francs.

f) Fraude à la délivrance de facture (Article 167 du LPF)

Tout achat à titre professionnel sans facture ou avec une facture irrégulière est constitutif d’une fraude à la TVA. En
pareil cas, l’acheteur est, soit personnellement, soit solidairement avec le vendeur, tenu de payer lesdites taxes sur le
montant de cet achat, ainsi que les pénalités exigibles.

Les taxes acquittées relatives à des opérations réputées en fraude de taxe sur le chiffre d’affaires ne sont pas admises
en déduction.

Les infractions aux dispositions relatives à la délivrance de facture régulière sont punies d’une amende de 100 000
francs par facture non émise sans préjudice des autres sanctions prévues par le Livre des Procédures fiscales.

g) Amendes pour retard ou défaut de déclaration lorsqu’ aucun impôt n’est dû (Article 169 du LPF)

Le retard ou le défaut de dépôt de déclaration, même si aucun impôt n’est dû pour la période en cause, sont
passibles d’amendes fixés comme suit :

- pour les déclarations de bénéfices industriels et commerciaux, de bénéfices agricoles ou de bénéfices non
commerciaux en cas de résultats déficitaires ou nuls : 200.000 F si le retard n’excède pas 1 mois. Cette
amende est majorée de 50 000 F par mois de retard supplémentaire ;
- pour les déclarations de TVA : 20.000 F majorés de 10.000 F par mois de retard supplémentaire.

h) Amendes pour refus de communication de renseignements (Article 63 et suivants du LPF)

Le refus de communication sur place de documents ou de renseignements est constaté par procès-verbal et
sanctionné par une amende fiscale de deux (2) millions de francs. Cette amende est applicable à chaque refus
constaté.

Le défaut de communication par correspondance avec accusé de réception dans les 30 jours d’une demande de
l’administration est sanctionné par une amende de 1 million de francs, portée à 2 millions en cas de non réponse dans

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les 30 jours de la notification d’une mise en demeure. Chaque mois de retard donne lieu à une amende de 500.000
francs.

Toute omission ou inexactitude dans les renseignements fournis donne lieu à une amende de 100.000 francs.

Le défaut de conservation des documents pendant le délai de six ans à compter de la date de la dernière opération
mentionnée sur les livres ou registre est sanctionné par une amende de 500 000 frs par document.

i) Amendes pour retard ou défaut de production de l’état récapitulatif des salaires

(Article 170 du LPF)

Le défaut ou le retard de production de l’état récapitulatif des salaires est sanctionné par une amende de 200 000
francs majorée de 20 000 francs par mois ou fraction de mois de retard supplémentaire.

j) Amende pour déclaration de crédits injustifiés de TVA (Article 170 ter du LPF)

Les crédits de taxe sur la valeur ajoutée non justifiés donnent lieu à une amende de 30 % du montant du crédit non
justifié.

Ce taux est porté à 100 % lorsque le crédit non justifié procède de manœuvres frauduleuses.

k) Déclaration de l'état 302 relative aux commissions, courtages, honoraires (Article 108 du LPF)
- Omission ou inexactitude dans les renseignements : 500 frs par omission ou inexactitude avec un minimum
de 1000 frs par déclaration ;
- retard dans le dépôt de la déclaration entre un et deux mois : amende majorée de 50% ;
- retard dans le dépôt de la déclaration entre deux et trois mois : amende majorée de 100 % ;
- retard supérieur à trois mois : triplement de l'amende.

II- Les sanctions pénales (Article 171 et suivants du LPF)

A- La fraude fiscale

En plus des sanctions fiscales prévues par le Code général des Impôts, le fait de se soustraire frauduleusement, ou
tenter de se soustraire volontairement à l’établissement ou au paiement de l’impôt est passible d’amendes pénales et
de peines d’emprisonnement, notamment dans les cas suivants :

- défaut persistant de déclarations malgré les relances du service


- manœuvres frauduleuses telles : achats sans factures, achats sous nom d’emprunt, recours à des hommes de
paille, etc. ;
- organisation d’insolvabilité ;
- organisation concertée d’un groupe de contribuables qui tentent par voie de fait ou menaces, d’organiser le
refus collectif de l’impôt ;
- tenue de comptabilité parallèle et la passation d’écritures inexactes ou fictives au livre journal ou au livre
d’inventaire prévu par le Code de Commerce ;
- direction effective d’une personne morale sans mandat régulier à cette fin ;
- non reversement de l’impôt retenu à la source pour le compte du Trésor Public (impôt foncier, impôt sur le
revenu des capitaux mobiliers, impôt BIC, impôt retenu sur les salaires, ASDI).

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B- Les sanctions applicables

La fraude fiscale est réprimée par des amendes pénales et des peines de prison :

 500.000 F à 10, 20 ou 30 millions de francs et 1 mois à 2 ans de prison ;


 500.000 Frs à 60 millions Frs et 6 mois à 3 ans de prison en cas de ventes sans factures ou de recours à des
fausses factures.

En cas de récidive dans le délai de 5 ans, l’amende peut aller de 1,5 million à 100 millions et de 1 à 5 ans de prison.

Une interdiction d’exercer peut être prononcée par le tribunal pour une durée de 10 jours à 3 mois pour les délits en
matière de taxes sur le chiffre d’affaires et en cas de non reversement des retenues à la source effectuées pour le
compte du Trésor.

Cas de complices :

Les complices ou les co-auteurs des auteurs de fraude fiscale sont passibles des mêmes sanctions.

Cas de professionnels de la comptabilité :

Les experts, professionnels de la comptabilité ayant établi ou aidé à l’établissement de faux bilans, inventaires,
comptes ou documents produits pour la détermination des impôts dus par leurs clients, sont passibles des mêmes
peines.

Section 2 : Recouvrement des impositions supplémentaires

Les impositions supplémentaires établies à l’issu du contrôle sont prises en charge et recouvrées par les comptables
de la Direction générale des Impôts.

I- Le recouvrement amiable

A- La prise en charge

La prise en charge est une opération administrative qui permet de suivre les impôts et taxes non acquittés dans les
délais légaux.

La prise en charge intervient à l’expiration du délai d’exigibilité ou dès réception du document d’assiette (état de
liquidation interne) ou de service de contrôle (fiches de prises en charge pour les contrôles externes).

Les impôts enrôlés sont pris en charge dans le registre de prise en charge. Les impôts non enrôlés sont pris en charge
dans le journal de prise en charge.

B- L’avis de mise en recouvrement (AMR)

1- Définition

Après la prise en charge des redressements notifiés au contribuable, le comptable chargé de la créance notifie un avis
de mise en recouvrement au redevable.

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L’avis de mise en recouvrement est le titre exécutoire que se délivre l’Administration et qui authentifie la créance
fiscale non acquittée dans les délais réglementaires. Il comprend les droits et les pénalités. L’avis de mise en
recouvrement est établi au nom du redevable légal de l’impôt.

2- Effets de l’AMR

La notification de l’AMR comporte deux effets :

- L’ouverture du délai de réclamation

La date d’effet de la notification de l’AMR constitue le point de départ du délai dont dispose le contribuable pour
présenter une réclamation.

Une réclamation n’interrompt pas l’exécution de l’avis de mise en recouvrement, sauf si elle est assortie d’une
demande régulière de sursis à paiement.

- L’ouverture du délai de prescription de l’action en recouvrement

La notification d’un AMR :

- interrompt la prescription de l’action en répétition ;


- et ouvre le délai de la prescription de l’action en recouvrement.

En effet, la mise en recouvrement interrompt la prescription d’assiette et fait courir la prescription décennale (10 ans)
du recouvrement.

Lorsque le délai de 10 ans est écoulé, le droit du Trésor de procéder au recouvrement prend définitivement fin.

II- Le recouvrement forcé ou poursuite

Les poursuites sont un ensemble de mesures mises à la disposition du comptable public pour contraindre le redevable
à exécuter son obligation de paiement.

Les moyens de poursuite ne sont mis en œuvre qu’après l’envoi d’un commandement non suivi d’effet.

A- Le commandement de payer

1- Principe

Avant l’engagement de toute poursuite ou recouvrement forcé, le Receveur doit notifier un commandement de payer
et respecter un délai de dix (10) jours suite à cette notification. Les sommes dues sont alors majorées de 3%.

Si le débiteur ne procède pas au paiement de sa dette dans les 10 jours, le recouvrement forcé peut être engagé.

2- Le sursis à poursuites (Article 115, 116, 117 du LPF)

Le contribuable qui ne s’est pas acquitté de sa dette fiscale dans les 10 jours de la réception du commandement peut
demander le sursis à poursuites à deux conditions :

- verser immédiatement 25 % des sommes exigibles ;

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- prendre l’engagement écrit de payer le reliquat dans les 6 mois et présenter des garanties.

Le non-respect de ces engagements entraîne la reprise immédiate des poursuites.

B- Les moyens de recouvrement forcé

1-Les mesures conservatoires, saisies et ventes (Article 122 du LPF)

L’article 122 du LPF permet au fisc de recourir aux dispositions du Code de procédure civil relatives aux mesures
d’exécution et aux saisies pour le recouvrement des impôts.

En effet, en vue de poursuivre le recouvrement des arriérés d’impôts, la Direction générale des Impôts peut faire
procéder à la saisie-exécution des biens mobiliers ou immobiliers du contribuable.

Le Directeur général des Impôts peut alors ordonner la vente des objets saisis.

2- Fermeture de magasins et établissements et interdiction d’exercer (Article 123 du LPF)

La fermeture de magasins et d’établissements est effectuée par l’administration à l’égard des débiteurs d’impôt qui
n’ont pas répondu aux injonctions en vue du paiement de leurs dettes fiscales.

L’interdiction d’exercer, qui vise aussi bien les personnes physiques que les personnes morales peuvent également
s’appliquer aux dirigeants des personnes morales.

Ces sanctions peuvent être prononcées pour une durée allant de 10 à 60 jours et jusqu’à 5 ans, dans les cas
suivants :

- défaut de paiement dans les 10 jours suivant la signification d’un commandement de payer ;
- résistance à l’action des agents des Impôts.

La mesure peut être levée sous condition du paiement de l’impôt dû et d’un supplément d’un montant égal à l’impôt
dû majoré des pénalités et frais de poursuites.

3- L’avis à tiers détenteur (Articles 118 à 120 du LPF)

Lorsqu’un contribuable est redevable d’arriérés d’impôts, l’administration peut demander aux débiteurs de ce
contribuable de lui verser les sommes qu’ils lui doivent (cas du propriétaire qui loue un immeuble au contribuable).

Exemple :

Le tiers débiteur (dans cet exemple : le locataire) est donc tenu de verser les sommes dues, non pas au propriétaire,
mais à l’administration.

La demande de l’administration prend la forme d’un avis à tiers détenteur.

L’avis à tiers détenteur appréhende toutes les sommes dont le tiers est détenteur au moment où il les reçoit et pour
toutes les sommes dont il deviendra détenteur dans les 6 mois.

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Le détenteur qui s’abstient d’exécuter l’avis à tiers détenteur devient solidairement responsable de la dette fiscale du
débiteur, c’est-à-dire que l’administration est fondée à poursuivre le recouvrement de l’impôt sur les propres biens du
tiers détenteur.

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DEUXIEME PARTIE : LE CONTENTIEUX FISCAL


Le contentieux fiscal désigne l’ensemble des contestations relatives aux impôts. Ces contestations peuvent porter soit
sur l’assiette de l’impôt, soit sur le recouvrement de l’impôt. Dans le premier cas on parle de contentieux d’assiette et
dans le second cas il s’agit du contentieux du recouvrement.

Le contentieux de recouvrement consiste à faire opposition aux poursuites en matière de recouvrement.

Le contentieux d’assiette vise à obtenir une décharge ou une diminution du montant même de l’impôt ou des
pénalités qui s’y rattachent.

CHAPITRE I- LE CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT

Aux termes de l’article 208 du LPF, les contestations relatives au recouvrement des impôts et taxes dont la perception
incombe aux comptables publics sont adressées à l’administration dont dépend le comptable qui exerce les
poursuites. Elles peuvent être portées devant le tribunal.

Section 1 : La phase administrative du contentieux du recouvrement

I - Autorités compétentes pour recevoir la réclamation

 Le Directeur général des Impôts ;


 Le Directeur du Recouvrement.

II - Objet de la réclamation (Article 208 LPF)

La réclamation ne peut porter que sur :

 la régularité en la forme de l'acte ;


 sur l'existence de l'obligation de payer ;
 sur le montant de la dette compte tenu des paiements effectués ;
 sur l'exigibilité de la somme réclamée ;
 ou sur tout autre motif ne remettant pas en cause l'assiette et le calcul de l'impôt .

III - Qualité du requérant

Les contestations sont faites par :

 le contribuable ;
 ou la personne solidaire.

IV- Délai De La réclamation

Les réclamations doivent être utilement justifiées et faire l’objet d’une demande dans un délai de deux mois à partir
de la notification de l’acte.

V- Procédure (Article 210 LPF)

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La demande est adressée au Directeur de l’administration concernée. Celui-ci dispose d’un délai de deux (2) mois à
partir de la réception de la demande pour se prononcer. Le contribuable peut porter l’affaire devant le tribunal
compétent dans ce délai :

 si l’administration ne s’est pas prononcée ;


 ou si la décision rendue n’est pas satisfaisante.

Section 2- La phase judiciaire du contentieux du recouvrement

Le contribuable doit saisir le tribunal :

 soit dans un délai de deux mois à partir de la réponse de l’administration ;


 soit à partir de la date d’expiration du délai de deux mois accordé à l’administration pour se prononcer, à
défaut de réponse de la part de celle-ci.

La procédure ne peut, à peine d’irrecevabilité, être engagée avant ces dates.

Le tribunal se prononce exclusivement au vu des justifications qui accompagnent la demande adressée à


l’administration par le contribuable.

Les faits nouveaux et les justifications autres que celles déjà présentées à l’administration ne peuvent pas être soumis
au tribunal.

CHAPITRE II- LE CONTENTIEUX D’ASSIETTE

Pour les réclamations relatives à l’assiette et au calcul de l’impôt, les contribuables disposent de deux types de
recours :

 le recours contentieux qui consiste à contester le bien-fondé d’une imposition, à demander le remboursement
d’un impôt payé en trop ou à réclamer le bénéfice d’une mesure à laquelle on estime avoir droit ;
 le recours gracieux qui consiste à solliciter, pour des raisons particulières, l’atténuation totale ou partielle
d’une imposition dont on ne conteste pas le bien-fondé.

Section 1 : Le recours contentieux

I - Domaine de La juridiction contentieuse

L’article 182 du Livre de Procédures fiscales dispose que les réclamations relatives aux impôts, taxes et pénalités de
toute nature prévus par le Code général des Impôts sont du ressort de la juridiction contentieuse lorsqu'elles
tendent à obtenir :

 soit la réparation d'erreurs commises dans l'assiette ou le calcul des impositions ;


 soit le bénéfice d'un droit résultant d'une disposition législative ou réglementaire.

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II – Procédures du recours contentieux

Les réclamations contentieuses d’assiette ou de liquidation (calcul de l’impôt) doivent être présentées au préalable
auprès de l’Administration fiscale (recours administratif). Sous certaines conditions, elles peuvent être présentées
auprès du tribunal (recours juridictionnel).

A- Réclamation préalable auprès de l’Administration

Avant toute saisine du tribunal, le Livre de Procédures fiscales fait obligation au contribuable de porter au préalable le
contentieux devant l’Administration fiscale. Cette étape de la procédure est appelée recours administratif.

1 – Conditions et effets du recours administratif

a- Les conditions d’exercice du recours administratif

L’article 183 du Livre de Procédures fiscales énumère les conditions de recevabilité des réclamations introduites
devant l’Administration fiscale.

 Autorités compétentes pour recevoir les réclamations contentieuses

Les réclamations portant sur les impôts et taxes sont formulées auprès du Directeur général des Impôts en ce qui
concerne les contentieux portant sur l’assiette. Le Directeur général des Impôts a toutefois délégué certains de ses
pouvoirs à ses collaborateurs que sont les Directeurs régionaux lorsque le contentieux procède d’une procédure de
taxation d’office.

Les réclamations doivent être formulées par écrit.

 Personnes habilités à introduire une réclamation

Aux termes des dispositions de l’article 183 du Livre de Procédures fiscales, les réclamations sont, à peine de nullité,
adressées par le contribuable, ses ayants droit, ses mandataires régulièrement désignés, ses représentants légaux
justifiant de leurs pouvoirs, ou par toute personne mise personnellement en demeure d'acquitter un impôt qu'elle
n'estime pas dû.

Les réclamations font obligatoirement l'objet d'un récépissé délivré au requérant.

L’article 187 du LPF précise que toute personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit justifier d'un
mandat régulier. Le mandat doit, à peine de nullité, être produit en même temps que l'acte qu'il autorise ou enregistré
avant l'exécution de cet acte.

Toutefois, il n'est pas exigé de mandat des avocats inscrits au barreau, ni des personnes qui de par leurs fonctions ou
leur qualité, sont habilitées à agir au nom du contribuable. Il en est de même lorsque le signataire de la réclamation a
été mis personnellement en demeure d'acquitter les impositions mentionnées dans cette réclamation.

Dans le cas de réclamations relatives aux poursuites, les contestations peuvent être formulées par le contribuable ou
par la personne solidaire (Art. 209 LPF)

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 Délai d’exercice du recours administratif

L’article 185 du LPF dispose que pour être recevables, les réclamations doivent être présentées à l'Administration au
plus tard le 31 décembre de la deuxième année suivant celle :

1 - de la mise en recouvrement du rôle ou de la notification d'un avis de recouvrement ;

2 - du versement de l'impôt contesté lorsque cet impôt n'a pas donné lieu à l'établissement d'un rôle ou à la
notification d'un avis de mise en recouvrement ;

3 - de la notification définitive ;

4 - de la réalisation de l'événement qui motive la réclamation.

En ce qui concerne les réclamations portant sur les poursuites, la demande doit être adressée dans un délai de deux
mois à partir de la notification de l’acte.

 Forme de la réclamation

Toute réclamation doit, à peine d’irrecevabilité :

1 - Etre individuelle ; toutefois, les contribuables imposés collectivement ainsi que les membres des sociétés de
personnes qui contestent les impôts à la charge de la société, peuvent présenter une réclamation collective.

2 - Mentionner toutes les impositions contestées ;

3 - Contenir l’exposé sommaire des moyens et les conclusions du requérant pour chacune des impositions litigieuses.

4 - Etre adressée au Directeur général des Impôts, rédigée sur papier libre ou imprimée à la machine, datée et porter
la signature manuscrite, le numéro de compte contribuable, la boîte postale et le contact téléphonique du requérant.

5 - Etre appuyée de toutes les pièces justificatives nécessaires à l’instruction du dossier. Celles-ci comprennent
notamment :

- l’original ou la copie de l’avis d’imposition ou de l’avis de mise en recouvrement ;


- l’extrait de rôle ou la copie de l’extrait de rôle ;
- les notifications provisoire et définitive de redressements, si les impositions litigieuses résultent d’un contrôle fiscal
;
- l’original ou la copie de la quittance, de l’attestation de versement, de l’attestation de retenue à la source ou du
certificat informatisé de crédit d’impôt, en ce qui concerne le prélèvement à la source sur les sommes mises en
paiement par le Trésor public, délivrés par les comptables de la Direction générale des Impôts ou de la Direction
générale du Trésor et de la Comptabilité publique.

b- Effets de l’exercice du recours administratif

Le recours administratif ne peut suspendre la procédure de recouvrements des impôts et pénalités dont le
recouvrement est poursuivi par la Direction générale des Impôts ou la Direction générale du Trésor et de la
Comptabilité publique. Le recours administratif n’a donc pas un effet suspensif.

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Pour bénéficier de la suspension des impôts et pénalités contestés, le contribuable doit au préalable indépendamment
de la procédure contentieuse, formuler une demande de sursis à paiement auprès du Directeur général des Impôts.

L’article 190 du LPF dispose à cet effet que le contribuable qui conteste devant l'Administration fiscale le bien-fondé
ou le montant des impositions mises à sa charge peut, s'il en a expressément formulé la demande dans sa
réclamation et précisé le montant ou les bases du dégrèvement auquel il estime avoir droit, être autorisé à différer le
paiement des impositions contestées, s'il a constitué auprès du comptable chargé du recouvrement de l'impôt des
garanties suffisantes, et s'il a acquitté les droits et les pénalités non contestés.

La décision d'admission ou de rejet du sursis est prise, selon le cas par le Directeur général des Impôts ou le Directeur
général du Trésor et de la Comptabilité publique, et est notifiée au contribuable dans les quinze jours de la
constitution des garanties. En cas de rejet, elle doit être motivée.

Le montant des garanties qui peuvent notamment être constituées par une caution délivrée par un établissement
bancaire ou financier établi en Côte d'Ivoire doit être au moins égal à la moitié des droits et des pénalités encourues
qui font l'objet de la réclamation.

Aucune action en recouvrement ne peut intervenir tant que l'Administration n'a pas notifié sa réponse.

Le comptable peut prendre durant la phase administrative d'instruction de la réclamation, des mesures
conservatoires. Les mesures d'exécution ne peuvent toutefois être exercées tant que la décision prise sur la
réclamation par l'Administration fiscale n'a pas été notifiée au contribuable.

Si le sursis à paiement est refusé, le contribuable peut saisir le juge des référés dans les quinze jours de la notification
qui lui a été adressée, si le recouvrement des sommes contestées ou si la mise en œuvre des mesures conservatoires
par le comptable comportent des conséquences difficilement réparables ou mettent en péril la poursuite de ses
activités.

Pour saisir valablement le juge des référés, le contribuable doit présenter au comptable une caution bancaire couvrant
la moitié des droits et des pénalités contestés.

Pendant la durée de la procédure de référé, le comptable ne peut exercer sur les biens du contribuable que des
mesures conservatoires. Le juge des référés se prononce sur le bien-fondé de la demande de sursis et assortit
éventuellement sa décision d'une constitution de garanties complémentaires à celles initialement offertes.

Le sursis à paiement ne peut être demandé lorsque les impositions ont été établies dans le cadre d'une procédure de
taxation, de rectification ou d'évaluation d'office.

B– Procédure de la juridiction contentieuse

L’article 188 du LPF dispose que le Directeur général des Impôts, ou son délégué, statue sur les réclamations dans le
délai de deux mois suivant la date de leur réception.

Si le Directeur général des Impôts, ou son délégué n'est pas en mesure de statuer dans ce délai, il doit avant son
expiration en informer le contribuable en précisant le terme du délai complémentaire qu'il estime nécessaire pour
prendre sa décision. Ce délai ne peut excéder deux mois.

La décision est notifiée au réclamant et contient en cas de rejet total ou partiel, un exposé des motifs du rejet.

L'absence de réponse dans les délais prévus vaut rejet.

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L’article 189 du même livre précise qu’en cas de rejet de sa requête par le Directeur général des Impôts, le
contribuable a la possibilité de saisir dans les trente jours, le Ministre de l’Economie et des Finances qui statue dans
un délai de deux mois à compter de la réception de la réclamation.

Si le Ministre de l’Economie et des Finances n'est pas en mesure de statuer dans ce délai, il doit avant son expiration
en informer le contribuable en précisant le terme du délai complémentaire qu'il estime nécessaire pour prendre sa
décision. Ce délai ne peut, en tout état de cause, excéder deux mois.

La décision est notifiée au réclamant et contient, en cas de rejet total ou partiel, un exposé des motifs du rejet.
L'absence de réponse dans les délais prévus vaut rejet.

NB : Aux termes de la note de service n° 0458/MEF/DGI-DLC/gtn/ du 07 avril 2006 le recours devant l’autorité
ministérielle n’est pas une condition préalable à l’exercice du recours juridictionnel. La saisine du ministre à l’effet de
statuer sur la décision de rejet du Directeur général des Impôts est donc facultative.

La charge de la preuve incombe à l’administration dans la phase du contentieux.

Toutefois, la charge de la preuve incombe au contribuable dans les cas suivants :

1 - l'imposition a été établie dans le cadre d'une procédure de taxation, évaluation ou rectification d'office ;

2 - lorsque ayant donné son accord au redressement, ou s'étant abstenu de répondre dans le délai légal à la
notification de redressement, il présente néanmoins une réclamation ;

3 - l'imposition a été établie d'après les bases indiquées par lui dans une déclaration ou tout autre document ;

4 - l'imposition a été établie conformément à l'avis rendu par la commission mixte paritaire ;

5 - en matière d'impôt synthétique, de contributions foncières, de contribution des patentes et licences.

2– Réclamation devant les tribunaux

a– Conditions de saisine du tribunal

 Partie habilitée à saisir le tribunal

La saisine du tribunal peut être effectuée concurremment par le contribuable ou par l’Administration fiscale.

En ce qui concerne l’Administration, elle peut soumettre d'office au tribunal la réclamation présentée par un
contribuable devant elle. Elle doit informer le contribuable de cette saisine.

L’Administration est dispensée du paiement de la consignation légale lorsqu’elle exerce son droit de saisine auprès des
juridictions civiles et pénales.

 Délais de saisine

Les décisions de rejet total ou partiel peuvent faire l'objet d'un recours devant le tribunal compétent dans le délai de
deux mois à partir du jour de la réception de l'avis de la décision, que cette notification soit faite avant ou après
l'expiration du délai de deux mois prévu à l'article 188 ci-dessus.

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Le délai de recours est prolongé de deux mois pour les demandeurs qui résident hors de Côte d'Ivoire.

Le contribuable qui n'a pas reçu de décision de l'Administration dans le délai de deux mois peut saisir le tribunal dès
l'expiration de ce délai.

b- Procédure

Le demandeur ne peut contester devant le tribunal des impositions différentes de celles qu'il a visées dans sa
réclamation à l'Administration, ni solliciter un dégrèvement supérieur à celui fixé dans sa réclamation initiale.

Le demandeur et l'Administration peuvent, jusqu'à la clôture de l'instruction, présenter tout moyen nouveau.

Section 2 : Le recours gracieux

I- Domaine de la juridiction gracieuse

La juridiction gracieuse connaît des demandes tendant à obtenir l'atténuation par voie de remise, modération, ou
transaction de droits, pénalités et amendes fiscales de toute nature.

A– Demande de remise ou modération des droits et pénalités

Aux termes des dispositions de l’article 202 du LPF, Il peut être accordé sur la demande du contribuable, des remises
ou modérations de droits, d'amendes fiscales, de majorations d'impôts et d'intérêts de retard, lorsque ces impositions
ne sont plus susceptibles de faire l'objet d'un recours contentieux.

En ce qui concerne l’impôt général sur le revenu et la contribution foncière des propriétés bâties et non bâties, les
remises ou modérations sont consenties aux personnes physiques qui se trouvent dans l’impossibilité absolue par
suite de gêne ou d’indigence, de s’acquitter de l’impôt régulièrement mis à leur charge et de faire face aux besoins de
l’existence.

Les remises ou modérations peuvent être subordonnées à la réalisation de conditions à la charge du demandeur.

B – Demande de transaction

Dans le cadre d'une procédure de redressement, le contribuable a la faculté de présenter une demande de transaction
avant la mise en recouvrement des pénalités et des droits rappelés. La demande doit parvenir au Directeur général
des Impôts dans les quinze jours de la réception de la notification définitive de redressements.

Une demande de transaction peut également être présentée dans les quinze jours suivant la date de la notification de
la réponse du Directeur général des Impôts ou du Ministre de l’Economie et des Finances suite à un recours
hiérarchique.

Lorsqu'une transaction a été conclue, aucune procédure contentieuse ne peut plus être engagée ou reprise par le
contribuable pour remettre en cause les pénalités et les droits visés dans l'acte de transaction.

En cas de non-respect total ou partiel des obligations mises à la charge du contribuable, la transaction devient
caduque. L'Administration poursuit alors le recouvrement intégral et immédiat des pénalités et des droits légalement
exigibles.

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II– Procédures de la juridiction gracieuse

Les demandes gracieuses accompagnées d’une copie de l’avis d’imposition ou d’un extrait de rôle sont adressées au
Directeur général des Impôts. Le Directeur général des Impôts statue sur toutes demandes en remise, modération ou
transaction de droits, amendes fiscales, intérêts de retard et majorations de droits.

Le Ministre des Finances statue en appel des décisions du Directeur général des Impôts.

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BIBLIOGRAPHIE

1- Code général des impôts et Livre de Procédures fiscales , Abidjan, Edition 2007.
2- Annexe fiscale à l’ordonnance n° 2007-675 du 28 décembre 2007 portant budget de l’Etat pour la gestion
2008, Abidjan.
3- Francis Lefebvre, Dossiers Pratiques, Contentieux fiscal, Editions Francis Lefebvre.
4- Francis Lefebvre, Feuillets pratiques, Contrôle fiscal, Editions Francis Lefebvre.
5- Rémi Mouzon, Le contrôle fiscal des sociétés, Edition Litec, 1990.
6- Philippe Colin, Gilles Gervaise, Martine Rossetti, Fiscalité et entreprise, Edition Vuibert.
7- Philippe Colin, Gilles Gervaise, Fiscalité pratique des affaires, Edition Dunod.
8- Jean-Yves Mercier, Bernard Plagnet, Les impôts en France, Traité de fiscalité, Editions Francis Lefebvre.
9- Thierry Lambert, Contrôle fiscal, Droit et pratique, Edition PUF.
10- La charte du contribuable vérifié, Direction générale des Impôts, Côte d’Ivoire, Abidjan.

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