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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université de Constantine 3
Faculté de Médecine
Département de Chirurgie Dentaire
Service d’ Odontologie Conservatrice / Endodontie

Les urgences en Odontologie Conservatrice / Endodontie

Plan:
Introduction
I- Définition
II- Objectifs du traitement d’urgence
III- Facteurs déterminants le succès d’un traitement d’urgence
IV- Différentes thérapeutiques d’urgence :
A. Urgences douloureuses :
1. Urgences inflammatoires :
*Pulpite réversible : hyperhémie pulpaire
*Pulpite irréversible
*Parodontites apicales aigues
2. Urgences infectieuses:
* Abcès péri-apical aigue et l’abcès phénix
* Les cellulites cervico-faciales d’origine dentaire
3.Urgence liée à une atteinte parodontale
4.Urgence d’origine iatrogène
5.Urgences traumatiques
B. Urgences de confort :
1. Perte d’un amalgame
2. Perte ou fracture d’un composite
3. Restauration en surocclusion
4. Point de contact insuffisant
C. Urgences esthétiques :
1.Perte d’une reconstitution esthétique
2.descellement d’une couronne jacket ou d’une dent à tenon
3.Noircissement de la dent
Conclusion
Introduction :
L’urgence en OC/E est toujours liée à l’apparition d’une situation clinique nécessitant un
acte thérapeutique immédiat et efficace.
I- Définition :
Selon Ackerman : l’urgence est la survenue d’un problème diagnostic, et thérapeutique,
dont l’examen ne peut être différé, et qui nécessite une intervention immédiate.
II- Objectifs du traitement d’urgence :
- Identifier le motif de consultation
- Identifier l’origine des symptômes
- Déterminer la dent causale
- Poser un diagnostic
- Mettre en place un protocole clinique adapté qui permettra de :
 Soulager le patient de la douleur
 Ne pas compromettre le pronostic de conservation de la dent
 Limiter/prévenir les complications infectieuses
III- Facteurs déterminants le succès d’un traitement d’urgence :
1- Diagnostic : doit être précis et porté rapidement à partir de l’interrogatoire et
l’examen clinique.
* Signes subjectifs :
- La date d’apparition, le type, la localisation, la durée, et l'intensité des douleurs
- Les facteurs déclenchant et atténuants des douleurs
* Signes objectifs :
- La présence d’une carie
- La présence d’une restauration étendue
- La présence d’une pathologie parodontale
2- Efficacité de l’acte opératoire :
Pour être efficace, le traitement d’urgence doit permettre le début des phénomènes de
cicatrisation des tissus pulpaires et parodontaux.
Cet objectif ne peut être atteint que par :
- L’élimination de tissu pathologique enflammé ou infecté
- Le respect permanent des lois irréversibles de la chirurgie
3- Organisation du temps disponible :
Les thérapeutiques endodontiques sont longues et délicates, le praticien dispose souvent
de délais limités d’où la nécessité impérative à une simplification du travail qui permet
d’associer la notion d’ergonomie et le respect des règles chirurgicales.

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IV- Différentes thérapeutiques d’urgence :
A.Urgences douloureuses :
1. Urgences inflammatoires :
 Pulpite réversible : hyperhémie pulpaire :
* Si les douleurs font suite à une séance de soin :
- Rassurer le patient : suite postopératoire « normale ».
- Les douleurs sont passagères et doivent disparaître dans les 48 heures.
* Si la dent n'est pas en cours de soins :
- Anesthésie si nécessaire
- Curetage dentinaire
- Désinfection de la cavité
- Coiffage pulpaire indirect/direct au besoin
- Obturation coronaire provisoire étanche non compressive.
 Pulpite irréversible :
 Pulpite aigue séreuse :
Objectif : décongestion = réduire la surpression intrapulpaire
Traitement d’urgence :
- Anesthésie
- Mise en place du champ opératoire
- Élimination du tissu carieux et/ou des reconstitutions existantes
- Réalisation de la cavité d’accès
- asepsie de la cavité à l’NaOCL
 sur monoradiculée : Biopulpéctomie (extirpation totale de la pulpe) sous irrigation
abondante d’hypochlorite de sodium.
 sur pluriradiculée: biopulpotomie ( extirpation de la pulpe camérale) avec au – le canal
le plus large (le distal pour les molaires mandibulaires et le palatin pour les molaires
maxillaires).
- Obturation coronaire provisoire étanche non compressive
Prescription : un antalgique palier 1 peut être envisagée (AINS si pas CI, 1200mg
Max/24h pendant 48h).
 Pulpite aigue purulente :
Objectif : drainage par l’ouverture de la chambre pulpaire ( la trépanation du plafond =
évacuation de la collection purulente qui soulage immédiatement le patient )
Traitement d’urgence :
- Anesthésie
- Mise en place du champ opératoire
- Élimination du tissu carieux et/ou des reconstitutions existantes
- Réalisation de la cavité d’accès et localisation des entrées canalaire

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- Détermination de la LT et mise en forme sous irrigation au sérum physiologique
- Obturation à l’hydroxyde de calcium
- Si manque de temps : laisser la dent ouverte
 Parodontite apicale aigue, forme commençante ou exsudative :
Objectif : décongestion = réduire la surpression intra-péri apicale .
- Anesthésie si la dent est partiellement vivante (Dans le cas d’une parodontite apicale
primaire, une anesthésie est nécessaire car il persiste fréquemment un tissu pulpaire vital
dans le tiers apical)
- Élimination du tissu carieux et/ou des reconstitutions existantes
- la mise en place du champ opératoire
- Réalisation de la cavité d’accès
- Parage canalaire sous irrigation à l’hypochlorite de sodium
- Mise en place d’hydroxyde de calcium intra-canalaire en inter séance si le trt concerne
tt le systèmes canalaire
- Obturation coronaire provisoire étanche non compressive en sous occlusion
Lorsque le temps est insuffisant et qu’une partie du système canalaire est préparer :
- Dent laissée ouverte (48h maximum)
Prescription : un antalgique palier 1 peut être envisagée (AINS si pas CI, 1200mg
Max/24h pendant 48h).
Ce geste clinique est suffisant et, en l’absence de signes généraux : Pas de prescription
antibiotique.
2. Urgences infectieuses :
 Parodontite apicale aigue, forme avancée ou suppurative :
« Abcès péri-apical aigue et l’abcès phénix »:
Objectif :
- Supprimer la douleur et éviter la dissémination de l’infection
- Éliminer les tissus endodontiques infectés et drainer la collection suppurée
Traitement d’urgence :
- Anesthésie
- Élimination du tissu carieux et/ou des reconstitutions existantes
- Mise en place du champ opératoire
- Réalisation de la cavité d’accès
- Si nettoyage et mise en forme d'une partie du système canalaire (temps insuffisant) :
Dent laissée ouverte 48 h maximum
- Si nettoyage et mise en forme de tout le système canalaire :
- Passage d’une lime fine légèrement au-delà du foramen :
*Pas de drainage intracanalaire ou drainage insuffisant : Dent laissée ouverte 48 h
maximum
*Si drainage intracanalaire suffisantet le réseau canalaire peut être séché:

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- Obturation à l’hydroxyde de calcium
- Obturation coronaire provisoire étanche non compressive en sous occlusion.
*En cas d'abcès collecté fluctuant associé (signe du godet positif), un drainage trans-
muqueux est réalisé par incision franche jusqu’au contact osseux.
*L'incision de l'abcès peut être décidée en complément du parage canalaire s'il est décidé
de ne pas laisser la dent ouverte ou si la collection est importante.
*Prescription :
- Dans le cas où l’endodonte n’est pas accessible (du fait de restaurations prothétiques
importantes, présence d'ancrages radiculaires par exemple) et/ou qu’un drainage adéquat
ne peut être obtenu, ou en présence d’une infection accompagnée de l’un des signes
suivants : fièvre, trismus, adénopathie, œdème persistant ou progressif:
- Une antibiothérapie est justifiée afin de prévenir la survenue de complications
systémiques par diffusion de l’infection (ANSM 2011)
Première intention : Amoxicilline : 2 g/j en 2 prises
Deuxième intention :
• Amoxicilline-acide clavulanique (rapport 8/1) : 2 g/jour en deux prises à 3 g/jour en
trois prises
• Amoxicilline : 2 g/jour en deux prises et métronidazole : 1 500 mg/jour en deux ou trois
prises
• Métronidazole : 1 500 mg/jour en deux ou trois prises et spiramycine : 9 MUI/jour en
trois prises
- Un antalgique palier 1 peut être envisagée (AINS si pas CI, 1200mg Max/24h).
- Des bains de bouche à l’eau chaude salée afin de faciliter la collection et donc
l’exsudation.
 Les cellulites cervico-faciales d’origine dentaire :
Objectif: supprimer la cause de l’infection.

A. Cellulite séreuse :
* Traitement étiologique de la dent causale :
 Si la dent est conservable :
- Ouverture de la chambre pulpaire
- Repérage des orifices canalaire
- Parage canalaire sous irrigation
- Mise en sous occlusion
- La dent est laissée ouverte 48 h
 Si la dent est non conservable : extraction autant que possible afin d'assurer un
drainage alvéolaire.

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* Traitement médical :
Le traitement médical va lutter contre la diffusion de l'infection et sera représenté par
la prescription d'antibiotiques (amoxicilline 2g/jour en première intention), et antalgique
de palier 2 (ANSM 2011).
** Si la cellulite n’est pas ou est mal traitée, elle évolue vers la phase suppurée:
B. Cellulite suppurée :
* Traitement chirurgicale :
Un drainage est réalisé par incision de la collection fluctuante, en respectant les
impératifs d'ordre anatomique et esthétique liés à l'abord chirurgical de la région
cervico-faciale.
La voie d'abord doit être :
- Econome mais suffisante pour effectuer un bon drainage .
- Au plus près du lieu d'élection .
- A l'endroit le plus déclive de la collection.
- Si cela est possible, la voie d'abord sera endo-buccale :
* Au niveau du vestibule: l’incision au sommet de la tuméfaction jusqu’au contact osseux et
le périoste est décollé sur environ 2cm.
*Au niveau lingual: l’incision en intra-sulculaire et le décollement est réalisé en pleine
épaisseur pour ne pas léser les éléments vasculo-nerveux.
*Au palais: l’incision au point le plus déclive de la collection.
- L’incision du drainage cervical est une voie sous mandibulaire. Elle est parallèle au corps
de la mandibule et se situe 2 cm en médial.
- L’incision cutanée est d’environ 3 cm
* Traitement médical:
repose sur l’association antibiotiques-antalgiques, et l’éviction des AINS:
- Une antibiothérapie est recommandée en cas de cellulite et d’autant plus en cas de
signes systémiques tels que l’augmentation de la température (>38 °C), malaise, trismus ou
tuméfaction persistante:
* En première intention : Antibiothérapie à large spectre d’amoxicilline (2 g/j).
* En deuxième intention : Association amoxicilline (2 g/j) et métronidazole (1,5 g/j) ou
amoxicilline et acide clavulanique (2 à 3 g/jour), en l’absence d’allergies.
- Un antalgique de niveau II : paracétamol (600 mg) + codéine (60 mg)
- Des bains de bouche à base de polyvidone iodée.
- Cette antibiothérapie doit absolument être associée à l’acte chirurgical (incision,
drainage si possible, avulsion/traitement de la dent causale), car l’absence de traitement
étiologique déclenche des phénomènes de chronicité, ou provoque une aggravation de
l’infection présente, en entrainant des complications gravissimes.

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- Il est important de repérer les signes de gravité qui nécessiteront la prise en charge du
patient en milieu hospitalier car le pronostic vital est en jeu :
*Érythème avec extension cervicale (diffusion vers la base du cou),
*Tuméfaction du plancher buccal, s’accompagnant d’une dysphagie et/ou d’une dyspnée
*Crépitation à la palpation (crépitation neigeuse)
*Tuméfaction jugale haute évoluant vers la région ophtal-mique avec le risque de
thrombophlébite.
3. Urgence liée à une atteinte parodontale : ( Syndrome de septum )
Traitement d’urgence :( Étiologique : agir sur la couse )
- Évacuation de l’espace inter-dentaire
- curetage soigneux
- hémostase à l’eau oxygénée
- faire des attouchement à l’acide chromique à 10  ou à défaut de l’eugénol
- conseils d’hygiène bucco-dentaire.
4. Urgence d’origine iatrogène :
* La flambée inflammatoire : arthrite périapicale.
-Affection purement inflammatoire se manifeste 24 à 48h après un traitement
endodontique d’une dent à pulpe vivante.
- douleur vive à la pression, à la percussion axiale et latérale, associée à une douleur à la
palpation de la zone périapicale.
-La dent est légèrement mobile .
-Une hyperhémie gingivale ou de la muqueuse alvéolaire circonscrite, peut y être associée.
-Peut être due à :
 Dépassement instrumental :
- irrigation abondante à la bonne longueur, puis mise en place de Ca(OH)₂ en médication
temporaire suivi de l’obturation de la dent en sous occlusion
-Prescription : d’AINS Ibuprofène (400mg 3fois /jr pdt min 48h) sans dépasser la dose
maximale
 Dépassement médicamenteux « arthrite médicamenteuse » :
 concentration des produit d’irrigation :
- Mettre dans le canal une mèche de coton sèche qui sera changée plusieurs fois jusqu’ à la
disparition de la douleur
- Des anti-inflammatoires et des antalgique peuvent être prescrite
 Dépassement du matériau d’obturation :
- dépassement d’une pâte résorbable = pas de risque (prescription d’AINS et
d’antalgiques)
- dépassement une pâte non résorbable (la Gutta Percha ) = provoque des réactions de
défense au niveau de la région périapicale contre le corps étrangers = Si les réactions

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sont sévères =on recoure à la chirurgie avec un curetage de la région péri-apicale et
nettoyage avec le sérum physiologique .
* La flambée infectieuse : réactivation infectieuse - exacerbation infectieuse
- Présente le même tableau clinique de l’abcès perapical aigue
- Survient dans les 24 à 48h après la 1ere séance de nettoyage canalaire d’une dent
nécrosée initialement asymptomatique .
- elle fait suite : - à une inoculation septique de la lésion par un dépassement instrumental
- Le traitement d’urgence est le même que celui d’un abcès alvéolaire aigu.
- Cependant, la sévérité du tableau clinique impose la prescription d’Amoxicilline 2g/j +
Métronidazol 1.5 g/j
5. Urgences traumatiques :
A. Les traumatismes des tissus durs :
1.Fractures coronaires sans exposition pulpaire : ( rarement des urgences )
a- Les fractures de l’émail :
Traitement d’urgence :
- Une coronoplastie des bords d’émail avec une fraise diamantée montée sur turbine sous
irrigation constante .
- polissage sous irrigation et application d’un gel fluoré.
b- Les fractures amélo-dentinaires :
* Objectif :
- Sceller hermétiquement les tubuli dentinaires exposés (chocs thermique, invasion
bactérienne)
- Restaurer l’esthétique et la fonction - Ne pas nuire au tissu pulpaire.
 Dents permanentes :
Fragment dentaire n’est pas exploitable = protection dentinaire + reconstituer la dent
avec un composite
Fragment dentaire conservé = Essayer de le repositionner
 Dents temporaires :
 protection dentinaire et reconstitution de la dent (CVI ou composite fluide)
 le collage du fragment fracturé n’est pas recommandé (technique très délicate )
2.Fractures coronaires avec exposition pulpaire : la décision thérapeutique sera
fonction :
- Stade d'évolution radiculaire (dent mature, immature) .
- Taille de l'exposition pulpaire .
- Du laps du temps écoulé́ entre le moment du traumatisme et la consultation.
 Dents permanentes :
Dents immatures :
* l’exposition est minime (< 1mm) et récente (< 24h) : un coiffage direct.

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- rincer la surface exposée , Pose du produit de coiffage ( MTA©, hydroxyde de calcium
ou Biodentine) et Reconstitution provisoire de la dent
- Contrôle de la vitalité pulpaire à 1, puis 4 semaines puis tous les six mois
* Exposition est minime (< 1mm) et le laps de temps ne dépasse pas
3jours :Pulpotomie partielle
- Amputation de la pulpe sur une hauteur de 2 mm , Pose du produit de coiffage ,
Reconstitution provisoire de la dent
- Contrôle de la vitalité pulpaire à 1, puis 4 semaines puis tous les six mois
* exposition importante et le laps de temps > 3jours et test de sensibilité (+):
Pulpotomie cervicale
- Amputation de la pulpe camérale, Pose du produit de coiffage , Reconstitution provisoire
de la dent
- Contrôle de la vitalité pulpaire à 1, puis 4 semaines puis tous les six mois
Dents matures :
* l’exposition minime (< 1mm) et récente (< 24h) : un coiffage direct ou Pulpotomie
partielle
*l’exposition importante ou ancienne ( 24h) :
Monoradiculée : pulpectomie
Pluriradiculée : Pulpotomie cervicale
 Dents temporaires :
Stade 1 et 2 :
- Si l’exposition est minime et récente (< 48 h ): Pulpotomie (MTA ou biodentine)
- Si l'exposition est plus importante (> 48 h) : pulpectomie.
Stade 3 et absence de coopération : extraction
3.Fractures corono-radiculaires :
 Dents permanentes :
Fractures corono-radiculaires simples :
- retirer le fragment
- coiffage pulpaire
- reconstitution provisoire jusqu’à cicatrisation
Fractures corono- radiculaires compliquées :
On fait soit :
- Retrait du fragment dentaire fracturé
- Dégagement chirurgical de la région exposée
- Pulpectomie et mise en place d’un pansement provisoire
Ou bien une extraction de la dent
 Dents temporaires :
– Conservation : si trait fracture superficiel et si possibilité de restauration.

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– Extraction dans tous les autres cas
4.Fractures radiculaires : Les deux facteurs essentiels sont :
- le degré de maturation de l'apex
- la situation plus ou moins coronaire du trait de fracture.
 fracture du 1/3 apical : la situation la plus favorable
- souvent , il n’y a pas dans ce cas de mobilité ou de déplacement  abstention et la
surveillance
-S’il y a une fracture de la table osseuse ( un traumatisme important )
 le fragment apical est extrait ( au moyen d’un lambeau chirurgical )
 le fragment coronaire obturé à rétro avec du MTA suivie d’une obturation canalaire à la
gutta percha .
 fracture du 1/3 moyen :
- si le temps aprés le trauma est court et qu’il y a un déplacement de la partie coronaire :
 réducation et contention flexible sous anesthésie locale ( pendant 4 semaine )
- si la réducation est imposible , plusieurs solutions :
 extraction de la dent ou
 extraction du fragment apical , dévitalisation du fragment coronaire et contention de
ce dernier
- s’il n’y a pas de déplacement , ou s’il est faible et que le fragment coronaire n’est pas mobile
 la contention n’est pas nécessaire
 fracture du 1/3 coronaire:
- S’il n’y a pas de communication avec le milieu buccal et que le déplacement est faible , surtout
si la dent est immature  l’abstention et la surveillance (Une contention flexible pendant 4
mois peut être instaurée)
- S’il y a communication , extraction du fragment coronaire puis :
 Si le trait de fracture est supra alvéolaire :
 un traitement endodontique puis
 extrusion du fragment apical ( orthodontie ou chirurgie)
 traitement prothétique
 Si le pronostic est défavorable :
 l’extraction de la dent , puis maintien de l’espace et solution implantaire .
 Dents temporaires :
– Sans déplacement : conservation et surveillance clinique et radiologique ( car résorption
accélérée du fragment apical ) .
– Avec déplacement : extraction du fragment coronaire en laissant le fragment apical.
B- Traumatismes des Tissus parodontaux :
1.Concussion :
 Dents permanentes : surveillance
- la recommandation d’une hygiène dentaire rigoureuse avec une brosse à dents souple
- Un bain de bouche peut être prescrit pendant 1 semaine.

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- En cas de douleur à la mastication, une alimentation plus molle est conseillée pendant 1
semaine.
 Dents temporaires : Pas de traitement ( Surveillance)
2.Subluxation :
 Dents permanentes :
- Ajuster l’occlusion si celle-ci est traumatisante.
- La contention n’est pas toujours nécessaire (1 à 2 semaines).
- la recommandation d’une hygiène dentaire rigoureuse avec une brosse à dents souple
- Un bain de bouche pendant 1 semaine.
- Alimentation molle (1 à 2 semaines).
 Dents temporaires : Pas de traitement ( Surveillance)
3.Extrusion :
 Dents permanentes :
- Le repositionnement doit se faire avec une pression digitale douce afin d’éviter de surajouter
un traumatisme au ligament parodontal.
- Contention flexible pendant 2 semaines.
- la recommandation d’une hygiène dentaire rigoureuse avec une brosse à dents souple
- des bains de bouche pendant une semaine.
- une alimentation plus molle.
- Des antalgiques sont prescrits.
 Dents temporaires : Traitement dépend du degré d’extrusion, du stade physiologique
et de coopération.
– Extrusion minime (< 3 mm) dent immature : repositionnement passif dans l’alvéole
sans forcer et contention 1-2 semaines.
– Extrusion importante, interférences occlusales,dent proche de l’exfoliation :
extraction.
4.Luxation latérale :
 Dents permanentes :
- Une anesthésie locale
- Le repositionnement : peut s’effectuer selon les technique suivantes :
 Digital
 À l’aide d’un davier
 Orthodontique ( lorsque le patient consulte après 48 heures)
- Contention : flexible , 4 semaines
- des sutures : Si la gencive présente une déchirure
conseils postopératoires :
- la recommandation d’une hygiène dentaire rigoureuse avec une brosse à dents souple
- des bains de bouche pendant une semaine.

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- une alimentation plus molle.
- Des antalgiques sont prescrits.
 Dents temporaires :
- Si pas d’interférence occlusale: laisser la dent se repositionner spontanément
- Si interférence occlusale: repositionner la dent sous anesthésie locale
- Si déplacement sévère ou si la couronne s’est déplacée en vestibulaire : extraction
5.Intrusion :
 Dents permanentes :
Traitement médical : antibiotique pendant 8 jours + anti-inflammatoires.
Dents immatures :
 la rééruption spontanée : si le déplacements est inférieurs à 7 mm.
 le repositionnement orthodontiques :- si le déplacements est supérieure à 7 mm
- si la dent ne fait pas sa rééruption spontanée dans
les 4 semaines .
- la sensibilité pulpaire est contrôlée (6 semaines, 6 mois, 1 an ) .
Dents matures :
 la rééruption spontanée :- si le déplacements est inférieurs à 3 mm.
- peut retrouver sa position initiale après une durée moyenne de 6 mois (de 2 à 13 mois).
- la sensibilité pulpaire est contrôlée (6 semaines, 6 mois, 1 an) en cas de mortification,
le traitement endodontique est effectué.
 le repositionnement orthodontiques :- si le déplacements est de 3 à 7 mm
- si la dent ne fait pas sa rééruption spontanée dans
les 4 semaines.
- Le traitement endodontique est effectué pendant le traitement orthodontique
 le repositionnement chirurgical :- si le déplacements est supérieure à 7 mm
- en cas d’échec de la traction orthodontique
- Une contention pendant 4 à 8 semaines.
- Le traitement endodontique est effectué pendant la période de contention .
 Dents temporaires :
- Si déplacement vers l’os vestibulaire :laisser la dent se repositionner spontanément .
- Si déplacement vers le germe : extraction .
6.Expulsion :
 Dents permanentes :
Les facteurs les plus déterminants sont :
 Le temps extra alvéolaire :
- Aprés 1 heure de conservation à sec , aucune survie pulpaire n’est possible.
- les cellules parodontale n’ont aucune chance de survie aprés 2 h de conservation à sec .
 Le milieu de conservation : lait, sérum physiologique, salive
Dents matures :
 Lésion desmodontale réversible : Temps extra-oral inferieur à 60 min

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1ere phase : traitement d’urgence : réimplantation
- rincer la dent avec du sérum physiologique.
- tenir la dent par la couronne et non par la racine afin de ne pas endommager les cellules
parodontales .
- Rincer l’alvéole avec du sérum physiologique, afin d’éliminer le caillot qui induit des ankyloses
(ne pas cureter l’alvéole)
- anesthesie souvent inutile ( sauf en cas de suture de lacération gingivale ou muqueuse )
- repositionner manuellement la paroi osseuse alvéolaire ( en cas d’une fracture alvéolaire )
- la dent est replacée doucement dans l’alvéole avec une légére pression digitale .
- vérifié le bon positionnement par examen radiologique
- placer une contention souple pendant 2 semaines ( 4 à 6 semaines : fracture alvéolaire est
associée)
-antibiothérapie et bonne hygiene buccodentaire ( bain de bouche à la chlorohexidine ) +
alimentation ferme pour stimuler la fonction du ligament parodontal.
2eme phase :traitement endodontique
Traitement canalaire 7 à 10 jours apres la réimplantation et avant la dépose de la contention :
 un parage canalaire à l’hypochlorite de sodium 2,5 %
 une obturation canalaire avec CA(OH)2 (renouvelé tous les 3 à 6 moins )
 obturation classique à la gutta percha ( apres 12 moins )
 Lésion desmodontale irréversible : Temps extra-oral superieur à 60 min
- retier tout le ligament parodontal nécrosé de la surface radiculaire avec compresse
- le traitement endodontique est effectué extra oralement
- certains auteurs recommandent le trempage de la dent dans une solution de fluorure de
sodium à 2 % pendant 20 min ( éviter les résorption radiculaire )
- réimplanter la dent
- contention semi rigide pendant 6 semaines .
Dent immature :
1ere phase :traitement d’urgence : réimplantation (l’immersion de la dent, pendant 5 minutes
dans une solution de doxycycline ou minocycline ( 1 mg dilué dans 20 ml de sérum physiologique)
pour augmenter les chances de revascularisation .
2eme phase : conservation de la vitalité pulpaire ou traitement endodontique
- On peut espérer une revascularisation et une réinnervation du tissu pulpaire
- la vitalité est controlée tous les moins
- cependant des signes cliniques de reprise de la vitalité ne pourront apparaitre que 2 mois plus
tard.
-Le traitement endodontique au moyen de l’hydroxyde de calcium n’est instauré qu’en cas
d’apparition d’une pathologie à la radiographie ( résorption ou lésion apicale).
Suivi : 2 semaines, 4 semaines, 3 mois, 6 mois, 1 an, puis tous les ans pendant au moins 5 ans.

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 Dents temporaires :
- La réimplantation est contre indiquée
- Contrôle radiologique et réalisation d’un mainteneur d’espace en fonction du stade d’évolution
de la dent permanente.
B. Urgences de confort :
Il s’agit d’une urgence qui, pour le praticien, ne revêt pas un caractère de soin immédiat,
mais qui, pour le patient, peut sembler essentielle ou de grande importance.
 Perte d’un amalgame :
- nettoyage sous irrigation de la cavité.
- obturation temporaire à l'oxyde de zinc eugénol, un IRM ou un pansement de type
Cavit®
- L'amalgame peut être refait dans la séance si le temps disponible le permet.
 Perte ou fracture d’un composite :
- Pour un composite postérieur : l'attitude peut être la même que pour l'amalgame.
- Pour un composite antérieur :
 si la gêne est esthétique = refaire
 si la gêne est fonctionnelle (blessure ...) = meuler en attente d'une réfection définitive
 Restauration en surocclusion : un meulage avec un test au papier articulé suivi d'un
nouveau polissage est nécessaire.
 Point de contact insuffisant : À l'origine
- d'un futur syndrome du septum ou
- d'une simple gêne avec bourrage alimentaire.
Traitement : refaire la restauration en utilisant des moyens qui optimisent sa réalisation
(matrices, coins de bois...).
C. Urgences esthétiques :
 Perte d’une reconstitution esthétique :
- S’assurer de la vitalité pulpaire
- Reprendre la préparation et refaire l’obturation
 descellement d’une couronne jacket ou d’une dent à tenon :
- S’assurer du bon état de santé apicale
- Resceller définitivement la prothèse ou provisoirement si le descellement est en
rapport avec une mauvaise réalisation
 Noircissement de la dent : lié soit à une :
- à une nécrose pulpaire - à une dyschromie
traitement : - éclaircissement - reconstitution esthétique
Conclusion :
La prise en charge de l’urgence en odontologie conservatrice endodontie n’est pas un acte
anodin.

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