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Projet de Fin D Etude
Projet de Fin D Etude
La finance Islamique
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Dédicace:
Pour ma mère, dont l'esprit est toujours tourné vers mes études et dont
le cœur a toujours battu avec le mien.
A tous mes amis qui m'ont toujours encouragé et à qui je souhaite plus
de succès.
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Remerciement:
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Introduction générale :
Il y a quarante ans, la finance islamique était inconnue ou presque. Ces jours cette
pratique est présente dans plusieurs pays. Rappelons que le système financier islamique a
été
utilisé par les commerçants depuis l’arrivée de l’islam.
Il était grand temps que le Maroc prenne le " TGV " de la finance islamique.
Cela fait 30 ans de négociations avec la Banque Centrale et le Ministère des Finances sur un
projet de création de la première banque islamique en 1980 Cela ne s'est finalement pas
concrétisé.
Cependant, des contraintes supplémentaires concernant les taux d'épargne bancaires très
bas, nous ont incités à céder partiellement à la pression
Le 13 Septembre 2007 la banque centrale Marocaine (Banque Al-Maghrib) a donné le feu
vert aux établissements de crédit pour présenter au public les trois produits Ijara,
Moucharaka et
Mourabaha, et en 2009, la banque marocaine (Attijari wafa bank) a créé une filiale (en tant
que société de financement et non une banque)
Aujourd’hui, il y a, au Maroc qui est un pays en voie de développement, des tentatives à
créer un système de banque islamique qui sera capable de délivrer des micros financements
et ainsi de financer des projets privés. Alors qu’après une longue ambivalence, la
Banque centrale marocaine autorise les banques islamiques au Maroc sous l’appellation,
Toutefois, de banques participatives. L’article 54 du projet de Loi n° 103-12 précise que les
Banques participatives sont des personnes morales autoriser à exercer à titre de profession
Habituelle en concordance avec les préceptes de la Charia.
Aujourd'hui la finance islamique devient plus célèbre entre les marocaines, Alors en tant
qu’étudiant en troisième année Gestion, et dans le contexte de la réalisation d’un projet
tuteuré de fin d’étude, j’ai eu la motivation de définir cette finance islamique dont on parle
beaucoup sans vraiment Toujours connaitre ce dont il s’agit, Ainsi que l’a comparer avec la
finance conventionnelle, et tout ça pour tester l’image flow qui est devant les yeux de la
Population marocaine.
D’une part on à la finance islamique autant qu’un moyen de financement alternatifs, et de
l’autre part Le Maroc pays en voie de développement cherche les moyens juridiques de
provoquer le développement de son économie.
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La question qui se pose est de savoir si la finance islamique est une alternative
de finance conventionnelle ?
Pour traiter cette problématique posé ci-dessus on essayera de répondre a certain
question qui s'imposent :
Qu'est-ce que l'économie islamique et ses principes fondamentales ?
Qu'est-ce que la finance islamique et ses sources ?
Quelles sont les fondements et les instruments de la finance islamique ?
Quelle est la différence entre la finance classique (conventionnelle et la finance
islamique?
Quels sont les produits alternatifs qui sont commercialisé par les institutions
marocaines?
Quelles sont les principaux risques encourus par les institutions financières
islamiques?
Ce que on va traiter dans notre projet.
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Chapitre 1 : Approches théoriques et contexte
d’apparition de la finance islamique :
Section 1 : Définition et sources de la finance islamique :
1.1 De l’économie islamique à la finance islamique :
Parler de l’économie islamique pourrait surprendre dans le sens où on entend souvent
parler de la religion comme étant assimilée un rapport entre l’homme et Dieu
exclusivement. La société islamique n’échappe pas à cette vérité. Mais l’Islam enseigne
aussi l’économie, ses objectifs, comment posséder un capital, comment le dépenser,
l’écouler et comment distribuer la richesse parmi les citoyens de la société ?
L’économie islamique n’est pas une science, si l’on entend par là un système de
connaissance Fondé sur l’observation et la rationalisation logique des phénomènes réels.
Il est donc erroné d'appeler la société islamique, une société capitaliste, même lorsqu'elle
autorise la propriété privée d'un certain nombre de capitaux et de moyens de production. De
même il est erroné de l'appeler société socialiste même si elle (la société islamique) se sert
du principe de la propriété publique et de la propriété de l'État, pour certaines richesses et
certains capitaux. Et enfin, il est aussi erroné de la considérer comme un mélange de celle-ci
et de celle-là, donc Le modèle économique islamique est différent du capitalisme et du
communisme. L’argent en Islam est à Dieu et non pas à l’individu ni à l’État.
L’économie islamique essaie de créer une harmonie entre l’intérêt personnel et l’intérêt
social en changeant les préférences individuelles en fonction des priorités sociales.
L’Islam a mis en place la zakat comme pilier de l’Islam pour mieux distribuer les richesses
et subvenir aux besoins des pauvres…
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Le but de la zakat est de réaliser l’équilibre et la justice sociale, d’empêcher le monopole
de l’argent par les riches et encourager la circulation des biens.
Dans la conception islamique de l’économie, les principes moraux ont non seulement une
valeur en soi, mais encore une influence sur l’efficience du système économique et social.
A) L’équité :
B) La liberté économique :
La liberté de contracter :
Cette liberté est encadrée par des normes qui interdisent certaines pratiques aussi bien au
nom de la religion qu’en vertu de l’efficience économique. L’économie islamique repose sur
une complétude des contrats afin d’assurer une transparence dans des transactions
commerciales et financières.
Pour l’Islam, les prix doivent être déterminés par la rencontre de l’offre et de la demande.
Si une différence apparait entre le prix constaté et celui sur lequel les experts s’accordent, on
estime que les prix ne sont pas équitables.
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Diffusion de l’information :
C) L’esprit d’entreprise :
L’Islam encourage l’enrichissement à condition que celui-ci soit le résultat d’une activité
qui témoigne d’un esprit d’entreprise :
Les activités et produits illicites comme le commerce dans certains secteurs d’activité
(l’alcool, la viande de porc...) et les transactions portant l’or et la monnaie sont strictement
interdites dans l’économie islamique. Ces interdictions ont comme objectif soit d’éviter les
litiges éventuels dans des contrats complexes (la spéculation) soit pour respecter
strictement l’interdiction de Riba.
E) La propriété :
L’acquisition des droits de propriété peut se faire de trois manières par une activité
économique normale qui combine les ressources naturelles par un capital travail et par le
transfert de droit de même valeur par don au par héritage.
Repousser dans le futur la possibilité d’une consommation dans le présent n’est pas
valorisée par l’Islam et ne peut pas donc donner un droit de propriété. L’intérêt acquis de
cette manière est donc illégitime et illicite et il ne peut pas faire l’objet ni d’un échange ni
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d’un don. L’Islam rejette la thésaurisation et le gaspillage. Les biens doivent être utilisés
d’une manière rationnelle et équitable, sans négliger le bien-être de la société.
Selon le professeur OULD SASS la finance islamique peut être définie comme un
nouveau système financier dont la conceptualisation se construit autour d’une subtile
conjugaison entre l’économie et l’éthique et le droit musulman des affaires commerciales,
ses finalités résident dans la volonté de faire en sorte que les produits financiers soient
compatibles avec les principes juridico-éthique de l’islam.
La finance islamique est une composante de la finance éthique : c’est une finance qui
n’obéit pas à la seule loi du profit mais répond à des critères tels que le développement
durable, l’environnement et la gouvernance. Ce système est construit autour d’une subtile
conjugaison entre l’économie, l’éthique et la loi musulmane.
Elle s’inscrit ainsi dans le cadre plus général des produits financiers éthiques. Elle s’adresse
à tous ceux qui souhaitent une finance plus responsable et qui intègrent dans leurs décision
investissements un certain nombre de critères extra financiers notamment la bonne foi, la
confiance, la franchise ….
Pour la plupart des musulmans. La finance islamique tire sa racine puise son essence
même dans l’esprit de justice, de solidarité, en un mot dans l’équité qui doit régner au sein
de la communauté, entretenant par la même la bonne entente entre les membres de celle-ci.
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Soufia BENNAMARA "la finance islamique et capital-risque " mémoire de fin d'étude en MBA 2007
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Pour expliquer la dynamique de la loi islamique et son adaptabilité à tous les temps il est
essentiel de parler des sources et des bases de cette loi. Le droit musulman, Shari’a, est un
système de droit dont les principes et le contenu dérivent du Coran, parole de Dieu révélé à
son prophète Mohammed (paix et salut sur lui), des actions, conduite et paroles du prophète
(la Sunna et les hadiths). Ces sources sont à leur tour développées par le consensus (ijmâ) et
la raison (Ijtihad). Le droit musulman se conçoit comme un système de conduite dans le
domaine rituel, social, économique et personnel.
À partir de là, on peut dire que les sources de la finance islamique se divisent en deux ; les
sources principales et les sources secondaires.
a) Le Coran 2:
C’est le livre saint de l'Islam qui rend compte du message de Dieu tel que révélé au
Prophète Mohammed –paix et bénédictions d'Allah sur lui-, il constitue la première source
en termes de loi. Tout élément tiré d'autres sources juridiques doit impérativement être en
totale conformité avec la parole de Dieu dans le Coran.
Il a un niveau d’éloquence en dehors des capacités humaines d’où son inimitabilité. Il est
une obligation de le suivre et de se conformer à toutes ses injonctions. C’est le premier
niveau de la législation musulmane et sa psalmodie est une adoration.
L’intégralité du Coran est en arabe. IL fut révélé par Allah - Exalté soit-Il – en langue
arabe dans sa forme comme dans son sens. L’exégèse du Coran ou sa traduction dans une
autre langue ne sont pas du Coran.
Le Coran traite tous les aspects de la société, la vie humaine, la morale, l’économie, le
commerce, l’héritage, le mariage, la justice, … sont tous des sujets traités par le Coran.
b) La Sunna3 :
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Lachemi siagh :"l'islam et le monde des affaire " Edition de d'organisation , paris 2003 page 21
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Francois GUERANGEA " finance islamique une illustration de la finance éthique " dunod paris 2009 P27
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La Sunna est un recueil des traditions établies à partir du comportement et des paroles du
prophète Mohammed –paix et bénédictions d'Allah sur lui- et rapportées par ses
compagnons.
La Sunna vient immédiatement après le Coran en rang dans les sources de la législation.
Elle comporte l'explication de ce qui y est concis, l'élucidation de ce qui y est vague, la
restriction de ce qui y est absolu et traite ce qui n'y est pas évoqué.
La Sunna est donc une source indépendante de la législation en ce sens qu'elle peut
comporter des préceptes et des règles qui ne sont pas évoqués dans le Coran.
La distinction entre la Sunna et le hadith est que ce dernier est narratif, rapportant ce que
le prophète a dit, fait, approuvé ou désapprouvé. Alors que la Sunna est la pratique du
prophète - paix et salut sur lui-, c’est les normes comportementales.
Même si les solutions de tous les problèmes, qu’ils soient présents ou à venir, se trouvent
dans les deux sources fondamentales citées précédemment, il existe deux sources
secondaires : l’ijmâ et l’ijtihad.
a) El Ijmâ :
C’est l’unanimité des érudits de la religion, à une époque donnée à partir des compagnons
du prophète, sur une règle légale islamique précise. Ce consensus est la résultante de la
compréhension, de l’interprétation et de l’application du Coran et de la Sunna. C’est un
mécanisme permettant d’entreprendre des législations collectives pour suivre les évolutions
et les changements. C’est la troisième source de législation se situant après la Sunna. En
pratique, l'Ijmâ n’intervient que si aucun élément du Coran ou de la Sounna ne permet de
trancher sur un cas.
Même si, théoriquement, El Ijmâ représente une source moins importante que le Coran et
la Sunna, sa valeur pratique reste élevée, car c’est dans les livres où sont exposées les
solutions consacrées par El Ijmâ que le juge va chercher les motifs de la décision qu’il va
prendre.
b) El Ijtihad :
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Section 2 : Définition et catégories des banques islamiques :
2-1 Définition des banques islamiques4 :
Il existe plusieurs définitions des banques islamiques, qui se différent entre elles dans
l’élargissement des activités et leurs finalités.
Les deux définitions citées ci-dessus, tournent autour des activités par les banques
islamiques et leurs objectifs sans évoquer le concept de la banque islamique comme
composante de grand système, qui est le système économique.
De ce fait la suivante définition nous parait large et exhaustive : « les banques islamiques
sont des systèmes financiers visant le développement socio-économique dans le cadre de la
charia islamiques, elles se référant aux valeurs morales dictées par la loi divine, et elles
s’employaient à la correction du rôle du capital dans la société. Ce sont des systèmes de
développement social et puisqu’elles effectuent des opérations bancaires dans la gestion des
affaires, elles se mettent au service de la société pour pouvoir réaliser son développement ,
elles emploient rationnellement ses fonds d’une manière qui réalise, avant tout, l’utilité de la
société et elles sont, enfin, sociales parce qu’elles visent, dans leur fonctionnement,
l’entrainement des individus pour mieux rationaliser leur dépenses, leurs épargnes et elles
les aident au développement de leur fonds d’une façon qui leur permettent à leurs sociétés
d’en bénéficier ».
Donc, la banque islamique diffère de la banque conventionnelle par sa définition, car elle
possède une philosophie distincte, basée sur les principes islamiques de justice sociale,
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AMINE KADAOUI " les banques islamiques et leur impact sur l'économie national" P20-21
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d’équité et d’équilibre. Pour cela, elle va intégrer les lois, les pratiques, les procédures et les
instruments qui vont l’aider à maintenir et à dispenser cette justice et cette équité. En outre,
la banque islamique se distingue de la banque conventionnelle dans son rôle aussi :
l’intermédiation n’est pas la seule fonction conférée la banque islamique, elle joue aussi le
rôle d’un investisseur direct. Car son fonctionnement est basé sur le principe de partage des
pertes et des profits, alors le risque n’est pas à sa seule charge, mais il est supporté tant par
elle que par le dépositaire.
Donc c’est une véritable association qui naitra entre les deux parties.
Source : financededemain.com
Les banques islamiques de détail sont implantées uniquement dans le monde islamique,
puisque la nature de leurs produits culture de ces organisations ne peut attirer qu'une
communauté musulmane. Un non musulman resterait certainement indifférent.
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AMINE KADAOUI " les banques islamiques et leur impact sur l'économie national" P22-24
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Par ailleurs, les autorités monétaires en occident étaient hostiles à la création des banques
islamiques. Dr Taha professeur au Bahreïn Banking and finance institut disait : « si vous
voulez créer une banque islamique en occident regardez d'abord la réglementation. Si la
banque ne rentre pas dans le cadre légal alors elle ne pourra pas marcher ». C'est le cas
d'une banque de groupe al baraka à londrès quêtait l'objet de fermeture par la banque
d'Angleterre (la banque centrale). Selon le gouverneur de cette dernière « il y a des
difficultés de trouver des moyens satisfaisants pour permettre d'inclure les principes
bancaires tant occidentaux qu'islamiques au sein d'une structure règlementaire unique ».
Mais actuellement la plupart des pays occidentaux sont prêts à adopter cette nouvelle
forme de banque qui fait preuve de son existence dans le monde des affaires.
Sont des banque (de gros), leur objectif est de collecte de surplus de liquidité des banques
de détail et d'investissement dans des projets par exemple l'IICG (islamic investissement
company of the golfe). L'activité financer de gros est alimentée par les fonds souverains qui
sont à la recherche de placement intéressants essentiellement les banques centrales et les
investisseurs institutionnels des pays pétroliers.
Sont des guichets ouverts au sein des banques conventionnelles tant dans le monde arabo-
islamique que dans le monde occidental. Il s'agit d'ABN AMROBANQUE CITIBANK HSBC
SAUDI INTERNATIONAL BANK. Elles fonctionnent selon les principes de la charia. Elles
jouent un rôle crucial notamment dans la gestion de fonds et la structuration islamique ce
qui a entrainé une étroite coopération entre les banques islamiques de détail, les banques
d'investissement et les fenêtres islamique ouvertes par les banques classiques occidentales.
Il y a une grande polémique concernant la licéité de ces fenêtres car le risque de mixité de
flux halal et de flux harem est réel alors différents points de vue militent en faveur ou contre
l'existence de ces fenêtres .Certains les considérant comme non légitimes et n'existant que
pour exploiter la foi des musulmans croyants .Tandis que d'autres les considèrent comme
une source de concurrence bénéfique et génératrice d'innovations .Donc on va prendre
quelques opinions pour éclairer cette divergence .
D'une part cheikh Nidam Yaqubi, Membre des comités de la charia de plusieurs banques
islamiques, dont notamment islamic investment company of the gulf, citibank, islamic Bank
est favorable à la création des fenêtres islamiques si certaines conditions sont respectées :
« mon point de vue est qu'il n’y a pas de mal à ce que les banques conventionnelles ouvrent
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des fenêtres islamiques. Au contraire cela aidera à la propagation du concept des banques
islamiques ».
J'ai suggéré quatre conditions que les banques conventionnelles doivent respecter, si elles
veulent ouvrir des fenêtres islamiques :
Tout d'abord les objectifs de la banque doivent être authentique et pas simplement
avoir accès aux fonds des musulmans.
Il doit avoir ségrégation entre les fonds de fenêtre et ceux de la banque ou du moins
la fenêtre doit avoir un compte séparé.
Il doit avoir un contrôle qui doit être effectue par un comité de la charia.
La fenêtre doit se conformer aux standards établis par L'AOFI comme toutes autres
banques islamiques.
D'autre part, la plupart des dirigeants des banques islamiques voient que les conditions
proposées par le Cheikh Nidam Yaquabi ne trouvent pas leur application sur le terrain
pratique parce que les banques conventionnelles n'ont pas pris en compte l'activité bancaire
islamique et ne lui ont pas réservé les dispositions spécifiques qui appliquant à l'exercice de
cette activité.
D’après Abdelhak Al Kafsi, directeur général d’Islamic Finance Consulting, les fenêtres
islamiques créées par les banques occidentales sont de simples mesures défensives. C’est
une opportunité pour elles pour drainer des dépôts.
Malgré cette divergence autour de la licéité des fenêtres, ces dernières restent parfois un
moyen indispensable pour faciliter les transactions financières islamiques notamment entre
deux pays qui ont des systèmes financiers différents.
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o La banque islamique de développement (BID) :
Le BID aide les banques islamiques dans les études à mener sur la « validité » et la «
faisabilité » des projets en demande de financement afin de réduire les risques
d’erreur auxquels elles sont sans arrêt confronter.
o La Charia Board ;
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La divergence d’opinion entre les différents conseils de la Charia d’un pays à un autre,
avec le manque d’expert juridico-économique être considérés comme des obstacles majeurs
au développement de la finance islamique.
C’est une organisation qui a été créée en 1991 à la suite d’une décision adoptée en 1987 par
les dirigeants de la BID, et des principales banques de l’époque et d’un accord signé à Alger
en 1990, par neuf institutions financières islamiques. Elle est située à Bahreïn et a pour rôle
d’adapter les règles de fonctionnement des institutions financières islamiques aux normes
internationales, elle essaie de se conformer aux IFRS afin d’être en adéquation avec les
normes comptables internationales. L’AAOIFI à un but non lucratif, elle est créée pour
promouvoir les principes de la Charia auprès des institutions financières islamique et des
autres acteurs du secteur. Ainsi, que la plus parts des banques islamiques se tournent vers
elle pour obtenir des orientations. L’AAOIFI établi des standards en matière d’audit, de
gouvernance d’éthique à l’attention des institutions financières qui souhaitent développer
leurs activités sur le marché de la finance islamique, et dont l’objectif est de contribuer à une
plus grande harmonisation des produits et techniques de financement islamique.
L’IFSB a été institué en 2002 à Kuala Lumpur en Malaisie. Ce dispositif comporte 178
membres y compris la banque mondiale, la BID et le FMI, etc.…, 42 autorités de
règlementation et de supervision, 6 organisations gouvernementales internationales et 130
banques opérant dans 34 juridictions. Il s’agit d’une institution multilatérale qui a pour
objectif de promouvoir le développement d’un secteur des services financiers islamiques,
prudent transparent créant ou en adoptant des standards internationaux existants
conformes à la Charia. Dans ce cadre, la tâche de l’IFSB est celle du comité de Bale sur le
contrôle bancaire, de l’organisation internationale des commissions de valeurs et de
l’association internationale des superviseurs d’assurance.
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Il est nécessaire de noter que l’apparition de cette finance est due à plusieurs facteurs, les
plus importants sont6 :
o L’Égypte :
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tentative a connu un succès incontournable à compter plus de vingt succursales pendant
quatre années d’exercice mais malgré ce succès, l’expérience a pris fin en 1967 pour des
raisons politiques.
L’année 1972 a témoigné l’apparition d’une nouvelle institution bancaire la Nasser Social-
Banque. L’objectif de cette dernière était la prestation des services à caractère social pour
aider les catégories défavorisées par l’octroi des prêts sans intérêts.
Dans les années 70 plusieurs réunions et congrès islamiques se sont déroulés afin de créer
une institution supranationale basé sur les dogmes islamiques. Parmi les plus importants
congrès on cite :
o Pakistan :
L’islamisation du système financier pakistanais eut lieu dans l’année 1977, durant cette
période la Charia a été introduite comme loi officielle du pays. La même année a témoigné
aussi l’implantation du conseil d’idéologie islamique qui mit en place plusieurs
recommandations visant à éliminer progressivement l’intérêt de l’industrie bancaire
pakistanais.
En 1984, la banque centrale pakistanaise impose une période de transition de deux ans,
pendant laquelle toutes les institutions financières se devaient adapter toutes leurs activités
avec les principes financiers islamiques.
L’expérience des banques islamique au Pakistan est très riche notamment dans le
domaine d’investissement, il suffit de citer la Bankers Equity Ltd qui fut créer en 1979 et
transformée en Société Moudaraba en 1981. Ses objectifs sont de promouvoir
l’investissement dans le secteur privé de l’industrie et développer le marché financier par
des concours non assortis de taux d’intérêt.
o L’Iran :
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L’islamisation du système bancaire en Iran connait le même succès qu’au Pakistan. Sauf
en deux points de différence. En premier lieu, l’islamisation officielle du système bancaire
Iranien a pris place dans le contexte révolutionnaire et démocratique. La seconde différence,
c’est que l’Iran a adopté pour un passage immédiat de son système bancaire conventionnel
vers un système bancaire islamique.
Par conséquent, l’Iran a dû nationaliser toutes ses institutions afin d’éviter les risques de
fuites des capitaux consécutives à la révolution islamique de 1979. Les deux premières
banques iraniennes islamiques sont : la Bank Saderat et Bank Mellat : Au fil des années, 671
des banques iraniennes sont devenues purement islamiques et dominent le classement des
islamiques dans le monde.
La date du 20-10-1975 a été marquée par un évènement très important, c’est la création
d’une banque islamique gouvernementale dénommée la banque islamique de
développement (BID) à Dleddah.
Elle fut créée par quatre pays membres fondateurs l’Arabie Saoudite, la Lybie, les Emirats
Arabes Unis et le Koweït.
Elle joue également un rôle très intéressent dans le financement du commerce international,
elle apporte aussi son assistance technique en matière de coordination des projets de
développement.
Outre la BID, on peut trouver un second groupe dans les pays du golfe :
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o Les pays du Maghreb :
La Maroc :
La Tunisie :
En 2007, la Tunisie a autorisé la création d’une banque islamique, la Zitouna Bank. Une
année après, la banque émiratie Noor Islamic Bank filiale de Dubaï Investissement Group a
pris l’initiative d’ouvrir le premier bureau de représentation en Tunisie.
L’activité principale de ce dernier réside dans l’orientation des investissements des pays
membres du conseil de coopération de la région du Golfe (CCG) vers la région de l’Afrique
de Nord (Tunisie, Algérie, Maroc).
L’Algérie :
Cet établissement exerce ses activités conformément à la Charia et offre des produits
bancaires islamiques aux particuliers
En Octobre 2008, une deuxième banque islamique s’installe en Algérie, il s’agit d’Al Salm
Bank Algérie. Cette dernière vise le financement des entreprises, des particuliers et des
différents secteurs comme l’agriculture.
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Elle est dotée d’un capital de 100 millions de dollars et dispose de deux Agences qui
emploient 60 agents. Parmi eux des cadres algériens venant d’autres banques.
Il est intéressant de noter que les pays musulmans sont différents dans l’adoption du
système financier islamique, on prend comme exemple l’Iran et le Pakistan qui ont opté
pour un changement total du système financier conventionnel vers un autre système
financier islamique. Cependant, il y a d’autres pays musulmans tel que l’Arabie Saoudite,
l’Égypte, l’Algérie, qui ont un système financier mixte ou les banques islamiques cohabitent
avec les banques conventionnelles.
Parmi ces pays la Grande-Bretagne, la Suisse, la France, l’Allemagne et les Etats Unis.
o La Suisse :
Le 27-07-1986, une institution financière Dar Al Maal Al islami est fondée en Suisse. Elle
est parmi les plus importantes institutions financières islamiques dont le siège est à Grève.
Cette banque a pour objet de fournir des services bancaires commerciaux islamiques
(dépôts, prêts, cartes de crédit, gestion de fonds et de portefeuille).
Ce puissant groupe financier est installé dans une dizaine de pays via des filiales locales et
a participé à la fondation de plusieurs institutions financières telles que les banques
islamiques, les sociétés d’investissement commerciales, les sociétés d’assurances et les
sociétés d’affaires privées.
o L’Allemagne :
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BAHRI OUM EL KHAIR P18-21
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D’autre part, la majorité des institutions allemandes comme la Deutsche Bank, sont
impliquées dans la finance islamique, mais il y a encore, peu d’activité en Allemagne parce
qu’il est plus difficile de rendre les produits charia conformes aux standards de supervision.
o La Grande-Bretagne :
Londres est sans conteste la première place financière islamique et également la plaque
tournante des réflexions et discutions sue ce sujet. Par conséquent, la Grande-Bretagne est
le pays d’Europe le plus avancé et le plus ouvert à une réelle implantation du système
financier islamique.
Une trentaine pays sont actuellement activés sur le marché de la finance islamique en
Grande-Bretagne, et d’autres candidatures sont déposées.
Il existe deux modèles possibles pour les banques islamiques au Royaume Uni ; le premier
consiste à se revendiquer comme pleinement islamique, le second est considéré comme la
vitrine islamique d’organismes plus traditionnels.
Trois banques fonctionnant sur le premier modèle, sont actuellement autorisées à opérer :
l’Islamic Bank of Britain, l’Europran Islamic Investisment Bank et la Bank of London and
middle East, outre, un fonds spéculatif islamique et une compagnie d’assurance islamique
Takaful.
o La France :
Avec près de 5 millions de musulmans vivant en France, Population qui croit aussi le plus
fortement en Europe, la France en compte pas encore dans le monde de la finance
islamique, sauf quelques banques qui sont actives sue ce créneau telles que BNP Paribas qui
a créé en 2003 à Bahreïn une division islamique pour répondre à la forte demande de la
clientèle Calyons, la banque d’affaires du crédit agricole a ouvert son islamic Banking Unit
en 2004 Nataxis, une banque populaire a aussi annoncé en 2006 d’avoir participé au
financement de la flotte d’une nouvelle compagnie aérienne Koweitienne à coté de Kuwait
Fiance House deuxième banque islamique mondiale.
Les États Unis disposent d’un réel marché pour le développement des services financiers
islamiques, grâce au nombre de musulmans qui dépasse les 6 millions dont la plupart ont
un revenu très important. En réponse à cette forte demande, plusieurs institutions ont été
lancées. Parmi celles-ci, la Lariba Bank de l’America Finance House, qui est autorisée à
opérer dans plus de 13 États américains. Cette dernière propose une panoplie de services de
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financement, parmi qui s’est également largement développée est l’Amaria Mutual Fund
basée à Washington, ce fonds permet aux investisseurs de placer leur argent dans un
portefeuille diversifié d’actions de compagnies conformément aux principes de la Charia.
Il est très important de citer l’initiative prise par Omar Clark Fisher qui lança en 1992, la
première société de leasing islamique qui atteignit après trois ans d’existence un portefeuille
d’investissement de plus de 6 millions de Dollars.
Donc l’activité financière islamique est devenue mondiales avec un nombre colossal
d’établissements financiers éparpillés dans plus de 75 pays.
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JBIRA MOHAMED "la finance islamique" P21
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Le Riba-Al-fadl : Il s'agit de tout surplus concret perçu lors d'un échange direct entre
deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.
Riba-Annassia : Le surplus perçu lors de l'acquittement d'un dû, dont le paiement a
été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat, en raison du
délai accordé pour le règlement différé. Riba-Annassia est le type le plus répandu
dans la société, notamment à travers les crédits, des prêts et des placements proposés
par les établissements bancaires et les organismes de financement traditionnels.
Ce qui différencie le Riba de la vente d'un bien ou d'un service, est que la contrepartie
perçue n'est considérée comme acceptable dans le droit musulman, que si elle vise à
compenser quelque chose de légitime, comme :
La perte de valeur liée à l'usage d'un bien (dans le cas de la location d'un bien)
L'effort fourni pour la réalisation d'un objet (dans le cas de la vente d'un bien produit
par le vendeur)
Ou le travail accompli pour l'obtention d'un bien matériel et le risque engagé dans sa
prise en charge (dans le cas de la vente d'une marchandise achetée à autrui).
Selon l'orientaliste français Jacques Austruy la prohibition du Riba dans toutes ses formes
semble être l'une des conséquences de l'égalitarisme recherché dans la loi musulmane.
D'après lui, cette interdiction est fondée sur la double affirmation que le temps appartient à
Dieu seul et que l'argent, en lui-même, n'est pas productif. Ainsi, la Charia interdit le retrait
par le prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet avantage est librement
accordé par l'emprunteur après remboursement du prêt et sans en constituer une condition
tacite ou explicite.
Lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminée de façon
précise.
Lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fixé de
façon claire.
10
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" p22
Page
25
Lorsque la transaction porte sur une marchandise déterminée que le vendeur ne
possède pas encore.
Lorsque le transfert de propriété est conditionné à un évènement hasardeux.
Le risque calculé d'un investissement est autorisé par la Charia, en revanche l'interdiction
des contrats à terme impliquant le Gharar et le Maysir vient du fait que le risque de fausse
anticipation d'évolution des marchés pourrait remettre en cause la réalisation de
transactions basées sur l'incertitude, la spéculation, ou même la détention délictuelle d'une
information privilégiée et préalable. Les juristes musulmans justifient également la
prohibition de ces transactions par la nécessité d'orienter les fonds disponibles au
financement de l'économie réelle, au lieu de les laisser alimenter les bulles financières vides
de toute productivité et de richesse utile.
11
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" p23
Page
26
éthique en faveur du développement durable et dans l'investissement socialement
responsable.
Du point de vue financier, les sous-jacents de tout type de contrats doivent également
être conformes à la Charia. Typiquement, dans le cadre d'une prise de participation sous la
forme d'actions, un certain nombre de secteurs dont les activités sont considérées comme
illicites sont à exclure de l'univers d'investissements.
Le principe de partage des pertes et profits est utilisé dans plusieurs techniques de
financements islamiques tels que le Moudaraba où la banque va financer entièrement le
projet et l’entrepreneur va fournir son travail afin de faire fructifier le montant investi.
Les profits sont partagés tandis que les pertes sont entièrement assumées par la banque.
Ou encore le Mousharaka, transaction qui permet à la banque et l’entrepreneur de s’associer
pour un projet et partager les pertes et profits. Ces méthodes de financement se rapprochent
du capital risque où l’investisseur va financer la phase post-amorçage de l’entreprise. Elles
favorisent le développement des entreprises et donc de la croissance économique.
Nous comprenons rapidement que ce système suppose des risques supérieurs car,
contrairement aux banques conventionnelles, la rémunération d’un type de financement
dépend directement du rendement de l’opération et donc de la gestion du projet par
l’entrepreneur. Le financement islamique ne peut donc être viable qu’avec des clauses
contractuelles strictes permettant à la banque de s’assurer du bon fonctionnement des
affaires. Sans quoi la direction de l’entreprise partenaire pourrait maquiller ses résultats
financiers afin de diminuer la rétribution à la banque.
12
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" P24
Page
27
De plus, dans un tel système, les critères de sélection d’un projet par la banque ne sont
plus basés sur des questions de solvabilité mais plus sur la rentabilité anticipée, laquelle est
très difficilement estimable.
Le principe de la tangibilité des actifs est également une manière pour la finance islamique
de participer au développement de l'économie réelle par la création d'activité économique
dans les autres domaines.
Commençons donc par dissocier les instruments dits « participatives », tels que la
Moudaraba et la Moucharaka, de ceux dits « de financement », comme la Mourabaha, l’Ijara
et l’Istisnaa.
13
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" P25
Page
28
Graphique : Répartition des actifs islamiques par types de produits.
Source : Daily-bourse
o La mousharaka 14:
Les conditions de partage des profits sont prédéfinies. La répartition des bénéfices réalisés
est au prorata. Le remboursement obéit à un tableau d'amortissement qui comprend, outre
le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération. Les pertes sont
partagées en fonction de l'apport en capital investi.
14
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" p 49
Page
29
Graphique n° 1 : Schéma d’un contrat Mousharaka.
Source : fr.financialislam.com
Il s’agit d’une variante de la Mousharaka classique mais avec une différence importante
permettant à l’entrepreneur d’agrandir progressivement sa participation dans le partenariat.
Concrètement, la participation du financier est divisée en plusieurs unités et le client promet
contractuellement d’acquérir l’ensemble de ces unités sur une période donnée.
C’est un instrument souvent employé dans le cadre de financement d’un projet que
l’entrepreneur souhaiterait posséder à terme. Il pourrait également être utilisé dans le cadre
de prêts hypothécaires conforme à la Charia.
Il s'agit d'une propriété commune acquise de plein gré des associés comme dans le cas de
deux personnes acceptant en donation un même bien indivisible ou involontairement
comme dans le cas de deux personnes héritant conjointement d'un bien immobilier.
Sharikat al mulk n'est donc pas une société au sens généralement réservé à ce terme. Sa
Page
30
conclusion ne nécessite pas l'offre et l'acceptation et son objet n'est pas, en général, lié à une
activité commerciale déterminée.
Elle peut être considérée comme mousharaka car les parties concernées ont accepté de
leur plein gré de s'associer dans un projet d'investissement et de partager les profits et
pertes qui en découlent. Dans ce cadre ce qui est important, est que les partenaires
acceptent de supporter ensemble les risques auxquels le projet est exposé. Le contrat peut
être informel ou formel, mais il est préférable à ce que les termes du contrat soient écrits en
présence de témoins. Les termes et conditions du contrat doivent être en conformité avec la
Sharia.
o La Moudaraba15 :
La Mudaraba est une technique de financement utilisée par les banques islamiques. La
banque joue le rôle de l'investisseur (Rab el Mal). Elle s'engage à financer intégralement le
projet. En contrepartie, l'entrepreneur (Moudarib) doit assurer la gestion du projet. La
rémunération est fondée sur un pourcentage de bénéfices de l'entrepreneur fixé à l'avance.
Les pertes éventuelles doivent être supportées par le seul bailleur de capitaux. Le chef
d'entreprise renonce à une rémunération variable de son travail. Aujourd'hui, la Mudaraba
peut s'appliquer à diverses activités économiques
Source : fr.financialislam.com
15
JBIRA MOHAMED "la finance islamique" P49
Page
31
2-2 Les instruments de financement :
o La Mourabaha16 :
Le mot mourabaha vient du mot arabe ribh signifiant gain ou bénéfice. Il s’agit d’un
contrat de vente au prix de revient majoré d'une marge bénéficiaire connue et convenue
entre l'acheteur et le vendeur.
La banque doit acquérir le bien pour ensuite le revendre à son client avec bénéfice et
non en percevant des intérêts.
Source : fr.financialislam.com
16
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc : de la logique conventionnelle vers la vision participative" P31
Page
32
o L’Ijara17 :
Ijara vient du mot arabe oujra signifiant loyer. Pratiquement, c’est un contrat par lequel
la banque acquiert des machines et des équipements nécessaires à la réalisation d’un projet
puis en transfèrent l’usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle conserve
la propriété de ces biens. La banque supporte tous les risques liés à la propriété c'est-à-dire
c’est à elle que revient la responsabilité d'effectuer tous travaux d'entretien et de réparation
nécessaires au maintien du bien loué dans un état de servir à l'usage auquel il est destiné.
Source : fr.financialislam.com
17
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc : de la logique conventionnelle vers la vision participative" P32-
33
Page
33
o Le Salam18 :
Le Salam peut être défini comme un contrat de vente avec livraison différée de la
marchandise. Ainsi, contrairement à la mourabaha, la banque n'intervient pas comme
vendeur à crédit de la marchandise acquise sur commande de sa relation, mais comme
acquéreur, avec paiement comptant d'une marchandise qui lui sera livrée à terme par son
partenaire.
Source : Sharia-finance.lu
18
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc : de la logique conventionnelle vers la vision participative"P34
Page
34
o L’istisnaâ19 :
Source : fr.financialislam.com
Le Sukuk est l'équivalent islamique d'une obligation où l'intérêt devient un profit prévu
à l'avance à risque quasi-nul. Cette forme d'obligation est particulièrement utilisée pour les
financements immobiliers.
19
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc : de la logique conventionnelle vers la vision participative" P35
20
JBIRA MOHAMED " la finance islamique " p49
Page
35
afin de les proposer aux investisseurs Sukuk. Cette opération se réalise avec l'intervention
d'une société ad Hoc. Les investisseurs percevront alors l'usufruit de ces actifs en fonction
du prorata de leur investissement. Les risques de cette opération sont partagés. Les
investisseurs supportent les risques de crédit de l'émetteur et les risques liés aux actifs sont
supportés par la société ad Hoc. La particularité des Sukuk est qu'elles peuvent être cotées et
notées en fonction du marché cible.
Source : fr.financialislam.com
o Arbun21 :
Montant prélevé en garantie pour l’exécution d’un contrat futur. L’acheteur paie au
vendeur un dépôt pour avoir le droit de conclure ou d’annuler la vente. En cas de non-
exécution du contrat le vendeur garde le dépôt en compensation. Si la vente est conclue le
montant du dépôt est intégré au prix d’achat.
Selon Nuradli (2001), ce type de transaction n’est pas unanimement accepté par les
différentes écoles de pensées musulmanes. D’un côté, l’école Hanafite estime que l’Arbun est
une forme de corruption et les écoles Shafiites et Malikite soutiennent que ce genre de
contrat est nul, car, selon eux, il s’agit d’une forme de tromperie et accentue le risque.
21
JBIRA MOHAMED " la finance islamique " P51
Page
36
Section 3 : Comparaison du système financier islamique et
classique :
Faire une comparaison entre les deux systèmes financiers, islamique et classique, ne serai
pas une chose facile, et ce, pour plusieurs raisons. Parmi ces raisons, les différences
profondes des interprétations des principes de la charia entre les courants de pensées
islamiques, avec une interprétation moins conservatrice de la doctrine islamique en Afrique
du nord ainsi qu’une bonne partie de l'Asie musulmane. Notre tâche sera, aussi, compliquée
par l’absence de normes communes, conjuguée au manque de données agrégées.
Page
37
Source : SUNIL KUMAR K. et IOANNIS A, 2008
Page
38
3-2 Comparaison des produits financiers islamiques vs
conventionnelle :
La plupart des produits financiers islamiques se retrouvent dans la liste de leurs homologues
classiques avec, tout de même, un vernissage de conformité à la charia. Le tableau ci-après donne
quelques correspondances entre ces produits.
L’appellation
L’appellation islamique Objet conventionnelle
correspondante
Financement d’un projet
Moudaraba par la banque avec partage Capital-investissement
des pertes et profits selon
un ratio préétabli.
Cofinancement par la
Mousharaka banque et le client avec Capital-investissement
partage des pertes et profits
selon un ratio préétabli.
Prêt sans intérêt à court
Mourabaha terme avec marge bancaire Micro-crédit
préétablie (intermédiation).
Achat d’un actif par la
Salam banque puis sa revente à Vente à terme ou
terme à son client forward
(paiement différé).
Achat d’un actif par la
Ijara banque puis location à son Crédit-bail
client avec promesse de
vente à terme.
Sukuk Emprunt obligataire adossé Emprunt Obligataire
à un contrat de crédit-bail.
Source : Errico & Farahbaksh, 1998, adapté par les auteurs de la recherche.
Page
39
3-3 D’autres points de différence22 :
22
KARIM cherif "la finance islamique : analyse des produits financiers islamiques " mémoire de BACHELOR e finance
d'entreprise , GENEVE 2008 P22-28
Page
40
islamique prête de
l’argent à ses clients
en vue de
l’acquisition d’un
bien, elle ne passe
pas par le compte
courant du client
mais directement
par le vendeur. La
banque se rémunère
avec une marge sur
la vente du bien.
Dans le cas où le
client de la banque
souhaite un prêt pour
une cause urgente
(mariage, décès), la
banque passe par un
compte spécial ne
prélevant pas
d’intérêt. En arabe,
ces prêts se nomment
Qard Hassan.
Page
41
banque. Avec une partie du capital
l’ensemble des de tous ses déposants
Page
42
réglementaires des
comptes PSIA. Il
est donc préférable
pour les IFI
d’utiliser des
techniques de rating
interne préconisées
par les directives de
Bale II.
La durée des dépôts
varie entre 1 mois et
5 ans. Si le
détenteur du
compte se retire
avant la fin de
l’échéance il partage
les pertes, mais pas
les profits que le
fond aura pu
générer (Standards
& Poors, 2006,
p.13).
Page
43
est partenaire et non avec leurs clients, des
créancier. Il pourra s’agir relations de créanciers
d’un partage des risques / débiteurs.
pour le déposant sur un
compte PPP ou d’un
partenariat de la banque
pour un prêt non
rémunère Qard Hassan.
La banque islamique a La banque
une fonction traditionnelle a un rôle
d’intermédiaire d’intermédiaire
commercial car financier. Elle collecte
l’ensemble des des fonds et les utilise
transactions dans des opérations de
financières sous-tend prêts.
un actif tangible et lie
acheteur et vendeur.
Sur le marché
Si le système financier traditionnel les
islamique veut être banques centrales ont
complet il doit se plusieurs fonctions :
munir de banques émission de billets,
centrales islamiques. régulation du marché
L’instrument majeur monétaire, banque des
de la politique banques.
monétaire est le taux Le marché
d’intérêt, outil qui interbancaire permet
n’est pas conforme à la aux banques de placer
Chariaa. Il resterait ou de refinancer
cependant aux respectivement leurs
banques centrales excédents ou leurs
islamiques les déficits de liquidités
instruments du taux de
réserve, la persuasion
morale et les
techniques d’Open
Market.
De plus, le rôle de
préteur de dernier
recours attribue aux
Page
44
banques centrales est
difficilement
applicable dans un
contexte islamique,
toujours pour des
questions de
rémunération illicite
de l’argent prêté.
Il n’existe par ailleurs
pas de marche
interbancaire
islamique.
En cas d’excédent de
liquidité a court terme
les banques islamiques
ne peuvent ni recevoir
ni payer d’intérêts.
Pour l’instant, il
n’existe que peu
d’instruments
monétaires liquides
islamiques.
Page
45
yeux, il n'est pas question de privilégier un pays du Golfe par rapport à un autre, puisque
généralement ce sont eux qui ont manifesté le plus d'intérêt ces dernières années. Zoubeir
Ben Terdeyet, fondateur d‟Isla-Invest Consulting (premier cabinet de la Finance Islamique
en France), a signalé : « Les banques commerciales marocaines veulent conserver leur part
de marché. Surtout que les banques islamiques fondent leur stratégie marketing sur le volet
religieux. Et cela risque de leur coûter cher ».
Les produits alternatifs ont été lancés en 2007 sur le marché sans préparation. Mais il
s’agirait avant tout d’un problème de forme et de fonds :
o Problème de fonds également, car, très vite, le cadre fiscal est apparu inadapté.
Problèmes de droits d’enregistrement, de TVA avec double imposition. Avec une
conséquence fâcheuse. Des produits sensiblement plus chers, le surcoût constaté est
de l’ordre de 20 à 30%. Ces problèmes ont été partiellement résolus avec les lois de
23
IKRAM ZOUITENE " les produits financiers alternatifs au Maroc : cas DAR ASSAFAA " P33-35
Page
46
Finances de 2009 et 2010. Dans ce contexte, le manque d’explication et de
sensibilisation de la clientèle a pénalisé la commercialisation de ces produits.
Comme beaucoup de pays du tiers monde le Maroc connaît une grande crise d'habitat,
que les crédits traditionnels, n'ont pas pu résoudre, et encore plus, les banques sont même
soupçonnés de l'accentuer notamment par la spéculation , et par des crédits qui ne
répondent pas aux demandes d'un grand nombre de clients, qui ont des convictions
religieuses contraires aux principes sur lesquelles ces crédit sont basées, surtout les taux
d'intérêts prohibés par les préceptes de la charia ( 42% de ceux qui refusent les crédits
bancaires au Maroc c'est pour des motifs religieux) selon une étude faite par une association
spécialisé dans la matière.
24
IKRAM ZOUITENE " les produits financiers alternatifs au Maroc : cas DAR ASSAFAA " P35
Page
47
Donc l'introduction de ces produits va certainement encourager cette catégorie de
citoyens, pour acheter leurs propres maisons, par des produits bancaires conforme à la
chariaa, qui répondent à leurs attentes, et de cette façon on va remédier au moins
partiellement à ce fléau qui peut engendrer des problèmes sociaux, qui menace la stabilité
sociale du pays, notamment les bidonvilles que le Maroc combatte avec voracité, Il y' a aussi
un autre intérêt de plus grande importance, qui est l'épanouissement du secteur de
l'immobilier, car en donnant plus de crédits conformes aux préceptes de l'islam, en va
encourager beaucoup de gens à acheter des logements ce qui va se répercuter sur ce secteur
qui est liée avec plusieurs secteurs économiques majores.
Il y a aussi l'intérêt financier du fait que ces produits ; vont certainement contribuer dans
le processus de bancarisation que le Maroc poursuit ces dernières années, car d'une part les
banques auront plus de produits à présenter, et d'autre part elles cibleront une nouvelle
catégorie de clients, qui' ont été négligé auparavant.
Il faut aussi signaler que les produits islamiques, vont aider beaucoup ceux qui
pratiquent des métiers libéraux, comme les médecins, les avocats, les notaires pour équipier
leurs bureaux, par Ijara ou Mourabaha, notamment ceux qui ont des convictions religieuses.
Enfin l'intérêt économique de ces produits réside aussi dans le fait, que c'est une manière
qui va attirer plus d'investisseurs des pays de golf, qui vont amener avec eux plus de devises
et créeront de ce fait plus d'emplois. Mais toutefois il reste de savoir si tous ces apports sont
palpables sur la pratique, ou seulement de simples spéculations théoriques.
25
IKRAM ZOUITENE " les produits financiers alternatifs au Maroc : cas DAR ASSAFAA " p36
Page
48
Le système bancaire marocain a doté une panoplie de produits alternatifs adaptés aux
règles de la Chariaâ. Ces produits qui sont mis à la disposition de la clientèle aux côtés des
produits bancaires classiques, sont assujettis aux règles prudentielles et comptables définies
par Bank Al-Maghrib – qui souligne que le système bancaire national est apte à gérer en
même temps des produits classiques et des produits alternatifs – et le Groupement
Professionnel des Banques du Maroc (GPBM). Ainsi que l'adoption par le comité des
établissements de crédit des textes qui les régissent.
Alors quels sont les intervenants sur ce marché ? Et dans quelles mesures peuvent intervenir
?
26
IKRAM ZOUITENE " les produits financiers alternatifs au Maroc : cas DAR ASSAFAA " 37-40
Page
49
Veiller à la surveillance et à la sécurité des systèmes et moyens de paiement et à la
pertinence des normes qui leur sont applicables.
En outre, Bank Al-Maghrib occupe une place tout à fait particulière dans l’appareil
bancaire marocain. Elle est, en effet, présente dans toutes les instances collégiales créée par
la loi à travers son Gouverneur qui est vice-président du Conseil National de la Monnaie et
de l’Epargne et président du Conseil des Etablissement de Crédit.
En application de l’article 101 de la loi bancaire de 1993, tout établissement de crédit est
tenu d’adhérer à une association professionnelle. Les banques doivent d’adhérer au
groupement professionnel des banques du Maroc et les sociétés de financement à
l’Association Professionnelle des Sociétés de Financement.
Les statuts de ces associations doivent être approuvés par le ministre de l’Économie et de
Finances, après avis conforme du Comité des Établissements de Crédit.
Jouer un rôle d’intermédiaire entre leurs membres d’une part, et les pouvoirs publics
ou tout autre organisme national ou étranger d’autre part.
Veiller à l’observation, par leurs membres, des dispositions de la loi bancaire et des
textes pris pour son application. Elles doivent porter à la connaissance des autorités
de tutelle tout manquement relevé dans ce domaine et proposer éventuellement à la
commission de discipline les sanctions qui s’imposent à l’encontre de l’un ou
plusieurs de leurs membres.
Page
50
Enfin, étudier les questions intéressant l’exercice de la profession, notamment
l’amélioration des techniques de banque et de crédit, la stimulation de la
concurrence, la création de services communs, l’introduction de nouvelles
technologies, la formation du personnel. Dans le même ordre d’idées, les associations
professionnelles peuvent être consultées par les autorités monétaires sur toute
question intéressant la profession, comme elles peuvent leur soumettre des
propositions dans ce domaine.
En effet, concernant son organisation l’article 16 de la loi 1993 stipule qu’il est institué un
conseil consultatif dénommé « Conseil National de la Monnaie et de l’Épargne » dont la
composition et le fonctionnement sont fixés par décret.
Présidé par le Ministre de l’Économie et des Finances ou, en son absence, par le
Gouverneur de Bank Al-Maghrib, ce conseil comprend 29 membres permanents prévus par
le décret d’application du 21 juillet 1993 :
Page
51
Treize représentants des établissements de crédit.
Par ailleurs, le CNME est un véritable organe de concertation. Il est consulté sur toute
question intéressante, les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens
de sa mise en œuvre. Il donne également son avis sur les conditions générales de
fonctionnement des établissements de crédit. Il peut constituer, en son sein, des groupes de
travail pour mener toutes études qui lui sont confiés par le Ministre de l’économie et de
finances ou qu’il juge utile, portant notamment sur l’examen des implications des
orientations de la politique monétaire et du crédit sur le développement régional. Selon
l’article 17 de la loi bancaire un de ces groupes dénommés, groupe de conjoncture
économique et sociale aura obligatoirement à se pencher sur les rapports entre les
établissements de crédit et la clientèle et sur l’information du public.
Enfin, le CNME peut formuler des propositions ou suggestions dans les domaines qui
entrent dans sa compétence et peut, à ce titre, demander à Bank Al-Maghrib et aux
administrations compétentes de lui fournir toute information dont il a besoin pour
l’accomplissement de sa mission.
Dès la deuxième semaine du mois d’Octobre 2007, les premiers produits de financement
alternatifs existaient déjà sur le marché Marocain. C’était Attijariwafa Bank, le leader du
pays, qui avait ouvert ce marché. Le reste des établissements s’est montré, au début, un peu
hésitant et discret en ce qui concerne ses réalisations dans ce domaine, peut-être qu’ils
avaient attendu la réaction de la clientèle à ces produits tant attendus.
27
IKRAM ZOUITENE " les produits financiers alternatifs au Maroc : cas DAR ASSAFAA " P40
Page
52
d’opportunités28. Les capacités d’intervention de ces fonds sont évaluées à 176 milliards. Ce
sont des marchés potentiellement importants pour les financements de projets. Ainsi, les
banques pourraient se procurer de nouveaux apports de liquidités provenant de la finance
islamique.
Le lancement de produits bancaires différents conçus pour être halal sous leur
appellation officielle « produits alternatifs » a suscité l'intérêt au Maroc. Le nombre de
Musulmans marocains refusent d'utiliser les produits bancaires habituels qu’en cas de
besoin extrême et se trouvent en dehors des circuits formels. Ce lancement vise aussi à
éviter les transferts massifs des résidents à l’étranger (trois millions opérateurs) vers les
banques islamiques.
Le délai que s’est accordé BAM pour le lancement officiel de ces produits se justifiait par
: les vacances, le retour des MRE, etc. Il fallait aussi pour les banques et sociétés de
financements, se mettre d’accords sur les règles de base de l’offre (appellations, règles
juridiques, …etc.).
Il faut noter que La motivation de Bank Al Maghrib est de rechercher, dans un souci
d’améliorer le taux de bancarisation d’une portion importante de la population marocaine
qui refuse de recourir aux crédits usuraires, pour amener ce taux qui a stagné de 25% à 30%.
Accessoirement cette décision s’explique aussi par une volonté d’adapter l’environnement
financier marocain aux attentes de gros investisseurs du Golfe et à la forte demande des
clients.
Attijariwafa Bank a eu une longueur d’avance sur le reste des établissements de la place,
peut-être, parce qu’il a épuisé de son expérience, avortée, de commercialisation des produits
islamiques. Ce dernier, rappelons-le avant sa fusion avec la BCM, avait fait, sans succès, une
tentative de commercialisation de produits islamiques au Maroc.
28
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc de la logique conventionnelle vers la vision participative " P47
29
HSSAIN NOUREDDINE " la finance islamique au Maroc de la logique conventionnelle vers la vision participative " p 48
Page
53
Ainsi, Attijariwafa Bank, par sa lettre du 09/10/2007, adressée aux différents
responsables,15 était le premier à avoir mis sur le marché deux formules bien ficelées, qui
sont « Miftah Al Kheir », dérivée de "Mourabaha" pour l’acquisition de biens immobiliers et
« Miftah Al Fath », dérivée de "Ijara Wa Iqtinaa", pour la location d’immeubles avec option
d’achat. A la suite de la loi de finance de 2010 alignant les traitements fiscaux des produits
alternatifs sur les taux conventionnels, l'offre bancaire islamique marocaine s’est enrichie
d’un canal de distribution dédié. En effet, la décision du gouverneur de Bank Al Maghrib n°
27 du 13 mai 2010 portant agrément de « Dar Assafaa Litamwil » en qualité de société de
financement spécialisée dans la commercialisation des produits alternatifs fut publiée au
bulletin officiel le premier juillet 2010.
Cette filiale du premier groupe bancaire marocain, Attijariwafa Bank, est considérée
comme la première banque islamique marocaine et contribuera à donner de la cohérence à
la voie médiane marocaine dont l’intérêt fut peut-être finalement, plus politique
qu’économique.
Miftah Al Khair :
Dans le package d’Attijariwafa bank, que nous détaillerons pour avoir une idée sur les
nouveau produits alternatifs, « Miftah Al Kheïr » est un contrat par lequel l’établissement
acquiert, à la demande d’un client, un bien immobilier construit à usage d’habitation ou
professionnel en vue de le lui revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue
d’avance.
Le règlement par le client se faisant par mensualité constante. Ce produit présente les
caractéristiques suivantes :
Page
54
Raccourcissement de la durée du prêt sans aucun effet sur le montant des échéances
restantes. Pour l’assurance décès invalidité, la prime d’assurance est mensualisée et
intégrée à l’échéance. Si le prix du bien < ou = à 200 kdh : souscription à l’assurance
Incendie qui est contractée et payée séparément par le client. Il s’agit d’une assurance
perte financière suite à incendie total.
Si le prix du bien > à 200 kdh : souscription à l’assurance (par le paiement d’une
prime annuelle).
Pénalité de retard : Commission forfaitaire unique pour chaque impayé de 300 DH.
Tarification pour avoir la conscience tranquille étant donné que le client paye une
marge bénéficiaire et non pas des intérêts : Prix de vente = prix d’acquisition + frais
de la 1 ère transaction + prime d’assurance + marge de l’établissement de crédit :
Miftah Al Fath :
Pour « Miftah Al Fath », il s’agit d’un contrat selon lequel l’établissement de crédit met à la
disposition du client, à titre locatif, un bien immobilier, assorti de l’engagement ferme du
client (locataire) d’acquérir le bien au terme du contrat. Ce produit présente les
caractéristiques suivantes :
Financement :
Page
55
Possibilité de versement d’un premier loyer majoré en cas d’apport personnel (ne
doit pas être supérieur à 20% de la valeur totale du bien).
RPAT : possible en payant la totalité des loyers restant dus sans aucune ristourne.
Tarification :
Frais de dossier : 0.3% du capital avec min 1000 DH et max 5000 DH.
Ces deux produits sont un peu plus chers que les produits classiques. Le principe de calcul
du coût supporté par le client n’étant pas le même puisque la rémunération n’est pas basée
sur un taux d’intérêt. Toutefois, la rentabilité générée par l’établissement sur ces produits
est équivalente à celle des produits classiques. L’objectif étant que le client bénéficie d’une
formule de financement qui répond à son éthique. Ainsi, pour « Miftah Al Kheir » issus de la
"Mourabaha", le prix de vente au client est calculé en fonction du prix d’acquisition du bien,
des frais de transaction relatifs à cette acquisition et de la marge de l’établissement de
crédit. Pour « Miftah Al Fath », issus de "Ijara Wa Iqtinaa", le loyer à verser par le client
sera calculé en fonction de la valeur du bien, des frais de transaction relatifs à cette
acquisition ainsi que de la durée de financement.
Page
56
En effet, un appartement d’une valeur de 1 million de DH, financé à 100%, coûtera 8433
DH par mois sur 25 ans au « locataire » alternatif. Tandis qu’avec un taux d’intérêt à 5,07%,
la traite mensuelle de l’emprunteur se fixera à 6 187 DH. Dans le premier cas, le revenu
mensuel net devra être d’au moins 19 000 DH, pour un taux d’endettement de 44,4%.
Du côté de la filiale Wafasalaf, qui a visé le segment du crédit auto en lançant « Ijar Al
Wafaa », il s’agit, comme son nom l’indique, d’une location avec option d’achat qui suit les
recommandations de la banque centrale relatives aux produits « alternatifs ». Pour le
principe, le client désigne un véhicule de son choix que Wafasalaf se charge d’acheter pour
lui.
L’opération se fait moyennant un contrat de location entre les deux parties. Le client a la
possibilité de choisir le montant et la durée de location qui doit être comprise entre 48 et 60
mois. Le contrat, donne la possibilité, au client, d’acheter son véhicule à tout moment sans
être forcé d’aller au terme de la durée du contrat. Autre spécificité, de ce produit, le client
qui opte pour ce type de financement n’est pas obligé d’apporter une avance. Quant au
produit « Taksit auto », la déclinaison de Mourabaha, il a été retiré, temporairement pour
des raisons techniques, des agences de wafasalaf.
Pour « DAR ASSAFA », il s’agit d’une société de financement marocaine et une filiale à
100 % du groupe Attijari wafa Bank. Elle est la première société de financement marocaine,
et pour le moment la seule strictement conforme aux pratiques internationales en matière
de finance alternative ayant obtenu l’agrément de Bank Al-Maghrib le 13 mai 2010.
Ainsi qu’elle a mis en place un modèle de financement novateur et unique lui permettant
de se financer exclusivement au moyen d’instruments de capital et de dette alternatifs. Ce
modèle est qualifié d’équitable entre les parties du fait du partage des risques. Le
financement de Dar Assafaa se fera dans un premier temps à travers des fonds propres
institutionnels et un financement à travers plusieurs instruments de dettes alternatives.
Elle offre à ses clients la possibilité de réaliser leurs projets d’acquisition de biens meubles
ou immeubles au moyen d’un produit alternatif parmi ceux définis et autorisés par Bank Al-
Maghrib. Ces produits ont en plus la particularité d’être eux-mêmes conçus et financés selon
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un schéma particulier où le financement est assuré au moyen d’instruments de dette
alternatifs.
Grâce à son modèle, Dar Assafaa ne facture pas d’intérêts à ses clients et ne paye pas non
plus d’intérêts aux bailleurs de fonds. Par ailleurs, elle dispose d’un réseau d’agences propre
pour la distribution de ses produits. A son lancement, elle dispose d’un réseau de neuf
agences situées dans les plus grandes villes du Royaume : Casablanca, Rabat, Marrakech,
Agadir, Tanger, Oujda, Fès et Meknès. Par la suite, Dar Assafaa projette d’étendre
progressivement son réseau d’agences, actuellement au nombre de onze pour couvrir les
principales localités du Maroc.
Aujourd’hui, Dar Assafaa présente quatre produits alternatifs dans ses brochures
commerciales, mais ne maîtrise techniquement et ne commercialise que le produit Safaa
Immo qui correspond au produit Mourabaha.
Les quatre types de service mis sur le marché marocain par Dar Assafaa sont :
o Safaa Immo pour financer les projets immobiliers (logement, terrain, local
commercial).
Pour le groupe Banques populaires, l’entrée dans ce créneau est faite par une offre
comprend deux formules. Ces deux formules dont les intitulés reprennent les mêmes
appellations de la banque centrale sont :
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revente matérialisée par un contrat tripartite liant l’établissement financier (premier
acheteur), le client (acheteur final) et le fournisseur (vendeur).
On remarque que les principes sont les mêmes sauf en ce qui concerne les points suivants :
Charge de remboursement globale ≤ à 45% du salaire net, s’il est < 20 000,00 DH, et
à 50% s’il est supérieur à 20 000,00 DH.
La Banque de par son rôle d’acheteur intermédiaire, s’approprie le bien choisi par le
client (acheteur final) sans pour autant avoir à en disposer et/ou le stocker. En plus le
bien est mis à la disposition du client, acheteur final, directement par le fournisseur
(premier vendeur) ; la livraison étant matérialisée par la signature d’un procès-verbal
de réception dressé à cet effet.
Le prix de vente à supporter par le client, est réglé à la banque en une seule ou
plusieurs mensualités fixes, selon un échéancier convenu.
La Banque Populaire s’est investie dans cette nouvelle niche alors que des doutes planent
encore sur la rentabilité de ces produits.
La BMCE Bank n’a toujours pas finalisé ses offres alternatives. Un seul produit est
encore disponible, jusqu’à aujourd’hui, sur le marché. Il s’agit de « Ijara » qui concerne un
contrat selon lequel l’établissement achète un bien immobilier désigné par le client. Le client
exploite le bien immobilier pendant 25 ans (âge limite 65 ans) contre un loyer périodique
prédéfini assorti d’un engagement ferme de l’acquérir au terme du contrat. Pour ce produit
« Ijara », la banque ne prête pas une somme d’argent au client, mais elle achète le bien,
choisi par lui-même, pour son compte.
En ce concerne les tarifs du produit, ils sont presque identiques à ceux des autres banques
et c’est le client qui supporte toutes les charges.
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La BMCI, elle aussi, a calqué ses produits sur Attijariwafa bank en lançant, dès le mois
d’octobre 2007, les produits « Ijara wa Iqtinaa », pour le financement d’un bien immobilier
et « Mourabaha », pour le financement d’achat d’équipements ou d’un véhicule. Ce sont ces
deux produits-là qui ont attiré l’attention des équipes de cette banque, en mettant en
exergue les avantages de la Mourabaha et l’Ijara, ils se sont penchés particulièrement sur
leur coût. Le coût de revient dépend de nombreux critères : l’apport personnel, la durée et le
montant varient d’un client à l’autre. En dehors de l’impact de la fiscalité, le coût de revient
de ces produits est assez proche des financements classiques déjà proposés par le groupe
BMCI.
Une formation spécifique a été réalisée auprès de la force de vente, afin d’en assurer une
bonne commercialisation, avec un double objectif ; s’assurer que les clients comprennent
bien ces nouveaux produits et suivre les recommandations délivrées par Bank Al-Maghrib.
Une attention particulière a été portée, par cette banque, à l’entretien avec le client,
notamment au niveau des simulations proposées, afin de lui soumettre le produit le plus adapté
à ses besoins.
Les autres établissements mijotent encore leurs propositions sans rien proposer dans les
guichets de leurs agences. C’est le cas de la SGMB dont la problématique fiscale bloque sa
proposition, le CIH qui affirme son intention de puiser dans le panier de ces nouveaux
produits mais sans entrer en action, le CA et tout le reste.
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Dans le cas d’un contrat Mourabaha, la banque court ce risque lorsqu’elle délivre le bien,
acheté au nom du client, avant de recevoir une contrepartie et que ce dernier n’arrive pas à
payer le prix convenu d’avance avec la banque. La spécificité de la finance islamique est la
prohibition du taux d’intérêt. Ceci rend impossible le rééchelonnement de la dette sur la
base d’une marge négociée plus élevée. Ceci ajoute un risque de crédit supplémentaire par
rapport aux autres institutions conventionnelles. En fait, le client pourrait se présenter
défaillant pour se libérer de la contrepartie à payer tout en sachant que la marge de profit de
la banque est constante et ne peut pas faire l’objet d’augmentation.
Dans le cas des contrats participatifs tels que Moudaraba et Mousharaka la nature du
risque est différente. La banque risque de ne pas être remboursée du montant et à la date
convenue.
Ce risque est de plus en plus présent surtout dans un contexte d’asymétrie d’information.
En fait la source de remboursement de la banque est le profit réalisé du projet. La banque
doit veiller à connaître les profits réels réalisés pour ne pas être lésée au moment du
remboursement.
Pour déterminer les prix de leurs instruments financiers, les banques islamiques utilisent
un taux de référence. Par exemple, dans le cadre d’un contrat Mourabaha, la marge de profit
est obtenue en ajoutant une prime de risque au taux de référence (généralement le LIBOR).
Cette marge est fixe tout au long du contrat. Ainsi la banque ne peut pas l’ajuster pour
une variation du taux de marché. Du coté des déposants ils ont droit de partage de profits
avec la banque. En cas de variation du taux de référence, les nouveaux contrats se feront à ce
nouveau taux.
Par conséquent, les nouveaux déposants auront droit à une rémunération proportionnelle
à la marge de profit réalisée par la banque. Selon le principe de l’équité, les anciens
déposants ont droit à un taux de profit similaire à celui donné aux nouveaux déposants.
Ainsi les déposants vont voir leurs rémunérations affectées par les variations du taux de
référence du marché. Le risque est évident en cas de hausse du taux de référence. La
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rémunération de la banque pour les anciens contrats se trouve inchangée alors que le taux
de profit pour les anciens déposants augmente. La conséquence est une diminution dans les
gains nets de la banque provenant des contrats Murabaha. Pour éviter ce genre de risque et
d’autres risques semblables tels que le risque de change, les institutions financières
classiques utilisent les produits dérivés. Ces instruments sont considérés par la plupart des
fuqaha prohibés. L’utilisation des produits dérivés par les banques islamiques sera analysée
dans une section ultérieure.
Ceci dit l’institution islamique coure un risque dû aux variations du taux d’intérêt.
C) Le risque opérationnel37 :
Ce risque est défini par le Comité de Bâle comme étant « le risque de pertes directes ou
indirectes d’une défaillance attribuable à des procédures, personnels, systèmes internes ou
événements extérieurs ». Ce risque peut avoir plusieurs sources :
La première liée à un ordre juridique, sachant que les contrats financiers consacrés
par les banques islamiques ont un caractère spécifique. Celles-ci encourent des
risques liés à leurs documents légaux consacrés aux différents instruments utilisés et
leur mise en application en l’absence de formalisation
Le risque lié aux procédures, existe dès que la continuité de traitement des opérations
et des dossiers est menacée par une défaillance des processus de l’institution.
Le risque lié aux tiers recouvre les conséquences dues à des éléments extérieurs, tels
que la fraude externe, la dégradation des actifs physiques ou encore les changements
de la réglementation.
Les emplois à revenu fixe (Mourabaha, Ijara) présenteraient moins de risque que les
contrats à livraison différée (Salam, Istisna’a) et des modes de financement participatifs
(Moudharaba, Moucharaka). Le niveau élevé des risques liés à ces derniers instruments
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illustre les difficultés des banques à appliquer ces contrats, parfois complexes et difficiles à
manipuler.
D) Le risque de retraits38 :
Les comptes d’épargne ouverts au près des banques islamiques sont rémunérés suivants
les profits réalisés par les projets financés. Donc, c’est une rémunération variable
contrairement à celle chez les banques classiques qui est fixée d’avance. Le risque ici est de
fournir une rémunération inférieure à celle offerte par les autres banques. En plus, les
clients averses au risque vont préférer une rémunération fixe au lieu de participer au risque
pris par la banque dans le financement des projets.
Outre cela, la banque islamique prétend fonctionner selon les règles éditées par la Charia.
Toute doute par les clients sur ce principe peut conduire un retrait massif et engendra ainsi
une perte de ressources pour la banque.
En cas de profits faibles réalisés, ces institutions peuvent augmenter la marge de profit
distribuée aux dépositaires aux dépens des actionnaires.
Une banque se trouve dans une situation de risque de liquidité lorsqu’elle ne dispose de
fonds nécessaire pour faire face aux retraits ou qu’elle n’arrive pas à obtenir des fonds à un
coût raisonnable.
La banque islamique dans de telle situation coure un risque plus grave que celui chez une
banque classique. En fait il est prohibé pour l’institution financière islamique d’emprunter
des fonds puisqu’ils vont être remboursés majorés des intérêts. Les institutions financières
classiques se trouvent avantagées puisqu’elles ont la possibilité d’avoir plus d’instruments
interbancaires. Ainsi, ce risque peut être atténué par la présence d’un marché interbancaire
islamique. Ceci favorise l’échange d’instruments bancaires conformes à la Charia entre les
institutions financières islamiques.
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Outre cela, d’habitude la banque centrale joue le rôle du prêteur en dernier ressort. Elle
permet ainsi à la banque de sortir de cette situation de risque. Le problème qui se pose est
que la banque centrale prête moyennant un taux d’intérêt. Il n’est pas permis alors à la
banque islamique d’emprunter des fonds auprès de la banque centrale.
Les institutions financières islamiques sont ainsi concernées par certains risques
encourus par les autres institutions classiques. Toutefois, le degré d’importance du risque
diffère selon la nature d’activité de la banque. Ainsi on ne peut pas parler du même degré
d’importance du risque du taux d’intérêt pour les deux types d’institutions. Ces risques
seront mieux gérés à travers une meilleure coopération entre les banques islamiques elles-
mêmes et avec la banque centrale du pays ou elles sont implantées.
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Les réserves et provisions :
L’IFSB et l’AAOIFI ont reconnu l’exposition des banques islamiques aux risques de crédit
et recommande d’établir des réserves prudentielles. Deux types de réserves sont retenus : le
premier est le Profit Equalization Reserve (PER), une réserve de péréquation des
rendements retenue à partir du revenu brut de la banque avant l’allocation des profits entre
les actionnaires et les titulaires des comptes d’investissement. Ce mécanisme permet de
garder un certain niveau de profit pour les comptes d’investissement. Le deuxième est
l’Investment Risk Reserve (IRR), une réserve pour risque d’investissement qui permet de
protéger la banque lors des pertes sur les comptes d’investissement calculée à partir des
profits attribués seulement aux titulaires des comptes d’investissement.
Le nantissement :
Cette méthode représente un rempart contre les pertes de crédit. Le nantissement est
utilisé par les banques islamiques pour sécuriser les liquidités en leur possession. Comme
l’exige les principes de la FI, les produits périssables et instruments financiers à base
d’intérêt ainsi que les créances ne sont pas acceptés en tant que garanties.
Certaines clauses contractuelles pourraient être utilisées pour diminuer les incertitudes et
le risque de défaut. Les accords contractuels entre les parties jouent un rôle similaire à celui
des techniques de contrôle des risques. A titre d’exemple, les fluctuations des prix
postérieurs à une vente Salam pourraient inciter à des manquements aux obligations
contractuelles. Le risque pourrait être minimisé en ajoutant une barrière ou une limite dans
le contrat au-dessus de laquelle la partie gagnante doit compenser l’autre partie. Selon la
BID, cette pratique est largement utilisée au Soudan et est connue sous le nom de Band Al
Ihsan.
Le rating interne :
Tous les établissements bancaires procèdent à une évaluation ou un rating de leurs actifs
et de leurs clients pour déterminer les provisions pour pertes sur les prêts. En ce qui
concerne les IFI, elles ont commencé à intégrer ces systèmes de notation récemment.
Cependant, les modèles diffèrent selon la sophistication et la taille de la banque. Selon la
BID, la plupart des IFI sont techniquement capables d’initier un modèle de notation interne
pour chaque emploi. De plus, à moyen et long terme, cela pourrait contribuer à remplir le
déficit existant en termes de gestion des risques et pourrait également contribuer à initier le
rating de ces institutions financières par les autorités monétaires et les agences de notation.
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B) Gestion du risque de liquidité 42:
En effet, elles ont développé des capacités pour le financement et l’investissement ce qui
augmente la maturité moyenne des actifs, mais le refinancement demeure essentiellement à
court terme. Ceci augmente les GAP de maturité ce qui nécessite des solutions efficaces pour
la gestion ALM (gestion actif-passif).
Le but de la stratégie de la CBB est de créer un marché Sukuk plus profond et plus liquide,
ce qui devrait stimuler et promouvoir un marché financier islamique plus actif.
Les banques islamiques ne sont pas à l’abri du risque marché lors des fluctuations du
Libor car elles doivent payer plus de profits aux futurs déposants tout en recevant moins de
gains provenant des utilisateurs de fonds à long terme. Il est indéniable que les restrictions
en termes d’utilisation de produits dérivés, plus particulièrement les swaps de taux et de
change rendent la gestion de ces risques une tâche compliquée. Néanmoins, il est possible à
la date d’aujourd’hui de concevoir des swaps de taux compatible avec la loi islamique.
Le risque opérationnel étant de nature complexe et varié, il n'est pas toujours facile de le
quantifier. Aussi, compte tenu de la variété des sources du risque opérationnel, les méthodes
de sa gestion doivent également être différentes et bien adaptées. Ceci nécessite la mise en
place d'un processus approprié à chaque catégorie de risque avec une séparation claire et
nette des responsabilités des différents intervenants.
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Un autre risque auquel la banque islamique est exposée est celui du taux d’intérêt. Bien
qu’elle ne pratique pas le taux d’intérêt dans ses transactions, elle utilise un taux de
référence pour déterminer sa marge de profit (généralement le LIBOR). Parmi les
techniques de gestion de ce risque chez ces institutions c’est l’analyse différentielle. Elle
permet de mesurer le revenu net et sa sensibilité par rapport au taux de référence. La
banque essayera ainsi d’immuniser son bilan. C'est-à-dire elle fixe un niveau quelconque de
profit qu’elle veut atteindre quel que soit le mouvement du taux de référence. Une analyse
différentielle se base sur la réévaluation des postes de bilan. Les ressources peuvent être
réévaluées puisque le rendement des dépôts d’investissement est variable selon les
conditions de marché. La difficulté rencontrée c’est la réévaluation des emplois à cause de
l’impossibilité de vente des dettes.
Conclusion générale :
Tout au long de ce travail, j’ai essayé de démontré que la finance islamique représente une bonne
alternative à la finance conventionnelle.
Pour cela, j’ai commencé, par établir l’historique de la finance islamique dans le monde
musulman et le monde non musulman. Ainsi, j’ai essayé d’expliquer les fondements de cette finance
par des sources de la Charia. Après j’ai expliqué les principes de l’économie islamique qui sont le
principe de la double propriété, le principe de la liberté économique dans un cadre limité et le
principe de la justice sociale. Et enfin, j’ai défini les principes sur lesquels repose la finance
islamique. Celle-ci est basée sur un ensemble de prohibitions telles que les intérêts (Riba), la
spéculation (Maysir, Gharar), l'investissement dans des secteurs jugés illicites (Haram) par la loi
islamique (Sharia). J’ai par ailleurs expliqué les principes des «3P» (Partage de Profits et de Pertes)
et le rôle de la Sharia Board.
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Après avoir vu les bases sur lesquels repose la finance islamique, on a vu les principales
techniques de financement qu'offre la finance islamique. J’ai évoqué les instruments dits : «
financement » (Murabaha, Ijara, Al Salam et Istisna). Et les instruments de « participatifs » (,
Moudaraba et Mousharaka), et autres instruments. Après, on a fait une comparaison entre le
système financier islamique et conventionnelle.
Bibliographie :
https://www.scribd.com/doc/225412655
https://drive.google.com/file/d/1aEuLFwYvGB8A6hnCR5AynHCrYztyKFJm/view
https://drive.google.com/file/d/1ome0a8rUVGJyuKJvlAkaZULcG7l2-S13/view
https://drive.google.com/file/d/1YdIz5OunKnDnUX6bb0S_Zp0GmYvfIlVZ/view
https://www.ammc.ma/sites/default/files/Etude_finance_islamique_2011_10_19.pdf
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Tableau de matière
Dédicace: ....................................................................................................................................................... 1
Remerciement: .............................................................................................................................................. 3
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69
2-3 Les organes de contrôle de système et des institutions financières islamiques :.............................. 15
Section 2 : Le cadre institutionnel Marocain : les institutions Marocain et les produits alternatives : ..... 52
2-1 Les produits alternatifs lancés sur le marché par les Banques Marocaines : .................................... 53
3-1 Les Principaux risques encourus par les institutions financières islamiques : ................................ 60
Bibliographie : ............................................................................................................................................ 68
Page
70
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71