Vous êtes sur la page 1sur 31

Orthopédie

Dr. GMA

Faculté de médecine d’Alger


Trait de fracture
 Généralité :
• Synarthrose = articulation fixe (immobile)
• Diarthrose = articulation mobile
• Amphiarthrose = articulation semi-mobile (articulation intervertébrale, la symphyse pubienne)
• La syndesmose : est une articulation fibreuse
• La symphyse : est une articulation cartilagineuse
 Fr simple : transversal, oblique court, oblique long, spiroïde
 Fr complexe : bifocal, en aile de papillon, comminutif
 Déplacement des fractures :
• Angulation dans le plan frontal (valgus, varus) ou sagittal (recurvatum, flexum)
• Translation dans le plan frontal (interne, externe) ou sagittal (antérieure, postérieure).
• Chevauchement
• Décalage

Consolidation osseuse
 Consolidation osseuse normale : hématome fracturaire + réaction inflammatoire (de j1 à j21) → Cal conjonctif (de
j21 à j30) → ossification du cal et remodelage osseux (à partir de j30 (cal osseux visible à la Rx), dure plusieurs mois)

 Consolidation osseuse pathologique :


• Cal vicieux : consolidation osseuse non anatomique
✓ Cause : défaut de traitement ou fracture grave
✓ Manifestation : douleur à court terme, arthrose prématurée à long terme
✓ TRT chirurgicale : ostéotomie de réaxation
• Pseudarthrose aseptique : non consolidation après 2 fois le délai normal de cicatrisation : 3 mois au MS et 6
mois au MI
✓ Pseudarthrose atrophique = absence de cal osseux dû à un défaut de vascularisation ou un écart inter-
fragmentaire trop important
❖ Rx → persistance du trait de fracture
✓ Pseudarthrose hypertrophique = organisation du cal de part et d’autre du foyer de Fr sans ossification au
centre, secondaire à la mobilisation trop importante du cal conjonctif
❖ Rx → cal en ‘’patte d’éléphant’’
✓ TRT : excision du foyer de pseudarthrose (fibrosé), greffe osseuse (os spongieux) et ostéosynthèse
• Pseudarthrose septique : absence de consolidation osseuse par infection du foyer de fracture
✓ Rx : foyer de Fr non consolidé, remaniements osseux ostéolytiques (géodes, séquestration osseuses)
✓ TRT : excision du foyer infectieux, ablation du matériel d’ostéosynthèse interne et pose d’un fixateur
externe, bi-antibiothérapie ciblée prolongée (3-6 mois)

Ostéosynthèse
 Ostéosynthèse = TRT chirurgical des Fr, permettant une contention du foyer fracturaire en position anatomique
• Indication : Fr instable (immobilisation plâtrée insuffisante), Fr non réductible, pseudarthrose
 Type :
• Percutané : introduction du matériel par des incisions millimétriques : broches
• Foyer fermé : introduction du matériel par les extrémités du foyer fracturaire : enclouage centromédullaire
• Foyer ouvert : introduction par abord chirurgical après évacuation de l’hématome : plaque vissée
• Fixateur externe : contention à distance de l’os : en cas de risque infectieux (Fr ouverte) ou Fr complexe
 Matériel :
• Clous = Enclouage : introduction d’un clou par l’extrémité du canal médullaire après alésage (élargissement
du canal médullaire)
✓ Indication : Fr diaphysaire du fémur, du tibia et de l’humérus
• Plaques : vissage d’une plaque par ostéosynthèse à foyer ouvert
✓ Indication : Fr métaphysaire des os long ou Fr de certains os courts
• Fixateur externe : en dernier recours lors de fractures trop complexes ou lorsque le risque infectieux et le
pronostic cutané contre-indique une pose de matériel
• Broche et vis : ostéosynthèse percutanée, ablation systématique à 6ème semaines
• Cerclage :
✓ Associé aux broches pour former un hauban
✓ Associé aux clous et plaques : fractures siphoïdes
 Suites :
• Reprise d’appui complet possible à 6 semaines (os court) ou 3 mois (os long) chez l’adulte
• L’ablation :
✓ Après 6-8 semaines pour les broches de poignet
✓ Après 12 à 18 mois pour les autres matériaux

Surveillance d’une malade sous plâtre


 Surveillance :
• Rythme : 1ère consultation à 48-72h (j2), puis 1x/SA pdt 1 mois (j8, j15, j21, j28), puis toutes les 2 à 3 SA (j45)
• Rx standard : avant et après confection du plâtre (j1), et puis 1x/SA pdt 3 SA (j8, j15, j21)
 Complication précoce :
• Sd des loges : nécrose tissulaire, essentiellement musculaire, par ischémie suite à une hyperpression intra-
aponévrotique due à l’œdème post-traumatique et au plâtre
✓ Clinique :
❖ Douleur majeure, morphino-résistante, de survenue aiguë, à type de brûlure, broiement
❖ Déficit neurologique sensitif puis moteur du territoire de l’ischémie
❖ Membre augmenté de volume, turgescent
✓ Urgence fonctionnelle et vitale (nécrose dès 1h) : aucun examen complémentaire
✓ TRT :
❖ Aponévrotomie de décharge au bloc opératoire
❖ Fermeture cutanée après 4-5 jours avec surjet d’attente, sans fermeture de la loge
• Déplacement secondaire : dépistage par radiographie
• Compression : nerveuse (déficit sensitivomoteur), artérielle (pâleur, froideur, abolition du pouls), veineuse
(œdème en aval du plâtre)
• Complication cutanée : douleur, possible écoulement et mauvaise odeur si surinfection
 Complication tardive :
• Cal vicieux
• Retard de consolidation et pseudarthrose aseptique
• Pseudarthrose septique

Sd de Volkmann
 Sd de Volkmann (Sd des loges) : rétraction d’origine ischémique des muscles de la loge antérieure de l’avant-bras
associée à une paralysie des muscles extrinsèques et intrinsèques de la main, suite à un arrêt de la perfusion
cellulaire liée à un phénomène mécanique d’hyperpression vasculaire
 Clinique :
• Période de début :
✓ Triade d’alarme : douleur (impotence douloureuse des doigts), œdème, cyanose
✓ Signes inconstants : troubles moteurs des doigts, troubles sensitifs.
✓ Le pouls est présent
✓ Dégâts irréversibles après 8h
• Période d’état :
✓ Déformation avérée : avant-bras en pronation, flexion du poignet + doigts en griffe (hyperextension des
MCP (P1) + flexion des IPP-IPD (P2, P3))
✓ Sd nerveux : médian (constante et sévère), ulnaire, rarement le nerf radial.

 Dgc de certitude = mesure de pression intracompartimentale (PIM)


• 8- 10mmhg = normale
• 10- 20 mmhg = légèrement augmentée
• 20-30mmhg = surveillance de prêt
• 30mmhg = chirurgie
 TRT :
• Ablation immédiate du plâtre
• Surélévation du membre + anti-œdème (aspirine, AINS, CTC)
• Si pas d’amélioration → chir : aponévrotomie décompressive antérieure + exploration et libération des axes
vasculaires et nerveux (si pression > 30mmHg).
Fractures de la clavicule
 Clinique :
• De face :
✓ Attitude du traumatisé du membre sup
✓ Abaissement du moignon de l’épaule
✓ Diminution de la distance acromio-sternale
✓ Saillie de l’extrémité distale du fragment interne sous la peau
✓ Œdème et ecchymose
• De profil :
✓ Abaissement du moignon de l’épaule
✓ Antépulsion du moignon de l’épaule
 Siège de Fr : tiers moyen le plus frq
 Rx : la radiographie de la clavicule se fait avec une incidence oblique pour dégager la clavicule
 TRT :
• TRT orthopédique : durée d’immobilisation = 3 à 6 SA (jusqu’à obtention d’une cal osseux radiologique)
✓ Fractures non déplacées → immobilisation par écharpe coude au corps
✓ Fractures déplacées → rétropulsion avec bandage par anneaux en 8 de Zimmer
• TRT chirurgical : ostéosynthèse à foyer fermé (embrochage percutané) ou à foyer ouvert (plaque vissée)
✓ En urgence : fracture du ¼ externe de la clavicule, fracture compliquée, fracture bilatérale
✓ Secondaire si pseudarthrose du foyer de fracture
 Complication : cal vicieux, pseudarthrose

Disjonction acromio-claviculaire
 Déf : perte post-traumatique des rapports anatomiques normaux entre la clavicule et l’acromion.
 La clavicule est attachée à :
• L’acromion par le ligament acromio-claviculaire ; (arthrodie)
• L’apophyse coracoïde par les ligaments trapézoïde et conoïde
• La chape musculaire delto-trapézienne participe aussi à la stabilité acromio-claviculaire
 Mécanisme : le plus svt choc direct par chute sur le moignon de l’épaule
 Classification :

 Clinique :
• Une tuméfaction au niveau de l’articulation acromio-claviculaire
• Parfois une déformation avec saillie de l’extrémité distale de la clavicule
• La mobilité en ‘’touche de piano’’ de l’extrémité distale de la clavicule
• Le tiroir antéropostérieur de la clavicule
 La radiographie de l’épaule de face objective la perte de contact entre la clavicule et l’acromion.

 TRT :
• Stade I et II : bandage relevant le coude pour soulever l’acromion associé à un straping sur la clavicule de 30j
• Stade III : réparation chirurgicale des ligaments lésés.
Luxation de l’épaule
 Luxation gléno-humérale : perte des rapports normaux entre la tête humérale et la cavité glénoïde de l’omoplate
• Luxation antérieure (> 95% des cas), postérieure (rare), inférieure ou supérieure (exceptionnelle)
 Anatomie :
• La capsule et le bourrelet glénoïdien (labrum) sont des éléments passifs de stabilité
• Muscle de la coiffe des rotateurs, qui se disposent autour de l’articulation (joue le rôle de stabilisateur
dynamique de l’articulaire gléno-humérale) :
✓ En haut : les supra-épineux
✓ En arrière : l'infra-épineux et le petit rond
✓ En avant : le sub-scapulaire (sous-scapulaire)
• Vascularisation : provient de l'artère axillaire avec ses collatérales.
• Innervation : par les branches du plexus brachial (nerf circonflexe surtout, provenant du nerf axillaire).

 Luxations antérieures :
• Mécanisme lésionnel : chute le bras en abduction, rétropulsion, rotation externe
• Clinique :
✓ Douleur intense de l’épaule avec impotence fonctionnelle totale
✓ Déformation : attitude vicieuse en abduction-rotation externe, signe de l’épaulette (saillie de l’acromion),
coup de hache externe, comblement du sillon delto-pectoral (non pas effacement)
✓ Palpation : vacuité de la glène, palpation de la tête sous le processus coracoïde
✓ Mobilisation : irréductibilité de l’abduction-rotation externe = adduction impossible = signe de Berger
(pathognomonique)
✓ Si lésion du nerf circonflexe = neurapraxie : anesthésie de la face externe du moignon de l’épaule, perte
de contraction isométrique du deltoïde

• Rx : en urgence, cliché de face + profil trans-thoracique et de profil de la scapula (de Lamy) ou axillaire
✓ Topographie : luxation extra-coracoïdienne, luxation sous-coracoïdienne (la plus frq), luxation intra-
coracoïdienne (→ lésions vasculo-nerveuses)
• Complication tardive : instabilité antérieure avec luxation récidivante, épaule pseudo-paralytique (rupture
de coiffe), capsulite rétractile
• TRT : il faut tester la sensibilité du moignon de l’épaule avant la réduction
✓ Réduction : manœuvre de Milch ou manœuvre de Kocher (traction axiale - abduction - rotation externe
puis réduction par adduction rotation interne du bras ramené sur le thorax du patient) + examen neuro-
vasculaire et contrôle radiologique post-réductionnel systématique
✓ Immobilisation : bandage coude au corps type Dujarrier ou Mayo-Clinic, coude fléchi à 90° et main
surélevée pdt 6 SA si < 30 ans et 3 SA si > 30 ans

✓ TRT chir = réduction à ciel ouvert : si luxation gléno-humérale irréductible ou fracture-luxation, luxation
irréductible (Fr Trochiter, rupture ou luxation du tendon du long biceps), luxation invétérée (négligée)
✓ Luxation récidivante : demander Rx face + profil glénoïdien → TRT chir par intervention de Latarjet (si
écoulement de la glène) ou intervention de Bankart
 Luxations postérieures :
• Forme sous-acromiale = subluxation postérieure (majorité), ou sous-épineuse = luxation postéro-interne
• Mécanisme lésionnel : chute le bras en abduction, antépulsion, rotation interne
• Clinique :
✓ Attitude vicieuse en rétropulsion-adduction-rotation interne, disparition du vide sous-acromial postérieur
✓ Attitude irréductible du bras en rotation interne
✓ Perte de la rotation externe passive et active (pathognomonique)
• Rx = incidence de profil de la scapula ou incidence de profil de Bloom-Obata
• TDM (bilan des lésions associées)
• TRT : réduction en urgence + immobilisation coude au corps pdt 3SA
✓ TDM de l’épaule en 2ème temps : évaluation de la surface de l’encoche de MacLaughlin → TRT chir si >25%
 Luxations inférieures : traumatisme violent en abduction forcée
• Luxation sous-glénoïdienne : bord supérieur du col accroche le bord inférieur de la glène
• Luxation érecta : tête humérale glisse le long du bord axillaire de la scapula
• Dgc : attitude irréductible en abduction excessive → réduction en urgence au bloc
 Luxations supérieures : exceptionnelle, systématiquement associée à une Fr de la voute acromio-claviculaire

Fr de l’extrémité sup de l’humérus


 Déf : Fr de l’humérus qui siège au-dessus de l’insertion du grand pectoral, 2ème Fr du MS après Fr de l’EIR
 Clinique : déformation, douleur + impotence fonctionnelle, ecchymose thoraco-brachial de Hennequin
• Si lésion du nerf circonflexe = neurapraxie : anesthésie de la face externe du moignon de l’épaule, perte de
contraction isométrique du deltoïde

 Rx : épaule de face et profil axillaire ou trans-thoracique


 Classification de Duparc :
• Fractures articulaires (20%) :
✓ Fracture céphalique (col anatomique) → nécrose
✓ Fracture céphalo-tubérositaire → nécrose
• Fractures extra-articulaires (80%) :
✓ Fracture sous-tubérositaire isolée (col chirurgical : pas de nécrose de la tête humérale) : engrenées (=
stable = non déplacé : 70%), non engrenées (30%)
✓ Fracture sous-tubérositaire + tubérositaire associée
✓ Fracture tubérositaire : trochiter (tubercule majeur) ou trochin (mineur)
 Classification de NEER : • Stade II = 2 fragments : diaphyse + 1 tubérosité ou col anatomique
• Stade III = 3 fragments : diaphyse + col anatomique + 1 tubérosité
• Stade IV = 4 fragments : diaphyse + col anatomique + 2 tubérosités (céphalo-tubérositaire)
 Complication tardive : raideur d’épaule (séquelle principale), cal vicieux, ostéonécrose aseptique de la tête
humérale (fr céphalique), pseudarthrose exceptionnel, arthrose gléno-humérale post-traumatique (omarthrose)
 TRT :
• TRT orthopédique : si Fr peu déplacée (engrené), surtout chez le sujet âgé, Immobilisation pdt 3 à 6 sem
✓ Bandage coude au corps type Dujarrier ou Mayo-Clinic
✓ Attelle d’abduction type Pouliquen (pour les Fr instables)
• TRT chir : si Fr déplacée, surtout chez le sujet jeune
✓ A foyer fermé : enclouage centromédullaire (Hackethal) → Neer II, col chirurgical
✓ A foyer ouvert : embrochage, vis-plaque → Neer III
✓ Arthroplastie par prothèse humérale simple → Neer IV, ou chez le sujet âgé avec fractures luxations
• Rééducation débutée immédiatement ± immobilisation antalgique quelques jours
Rq ! Fr du col chir, et trochiter : même déplacées ne donnent pas une nécrose de la tête humérale
Fr de l’extrémité inf de l’humérus (Fr de la palette humérale)
 Anatomie :
• Condyle externe : condyle + épicondyle + joue ext de la trochlée
• Condyle interne : épitrochlée + Joue interne de la trochlée

 Epidémio :
• Rare chez l’adulte, fréquente chez l’enfant (5-10 ans)
• Adulte : sus et inter condylienne 55% > supra-condylienne 15-20%
• Enfant : supra-condylienne 60% > épitrochlée 20% > condyle externe 10%
 Clinique : gros coude douloureux, impotence fonctionnelle totale du coude
 Fracture supra condylienne : la + frq chez l’enfant
• Clinique :
✓ Douleur + impotence fonctionnelle + attitude de Dessault
✓ Déformation :
❖ Fragment supérieur saillie en avant + coup de hache postérieur et saillie de l’olécrane en arrière +
l’avant-bras parait court
❖ Triangle (olécrane – condyle externe – condyle interne) normal, basculé en arrière
• Classification Largrange et Rigault : 5 stades selon le déplacement
✓ Stade I : non déplacée, en BOIS VERT
✓ Stade II : déplacement en bascule postérieure uniquement
✓ Stade III : fragments épiphysaire et métaphysaire en contacte
✓ Stade IV : perte de contact des fragments épiphysaire et métaphysaire
✓ Stade V : diaphyso-épiphysaire
• TRT :
✓ Stade I, II, III (Périoste post intact) → orthopédique : réduction sous AG + Contention (méthode de
BLOUNT pdt 4 semaines)

✓ Stade IV → chirurgical : embrochage percutané + BABP 4 semaines


✓ Pas de kiné chez l’enfant, auto-rééducation
 Fracture du condyle externe : mécanisme → compression en valgus ou arrachement en varus
• Complication :
✓ Immédiate : paralysie du nerf radial
✓ Tardive : pseudarthrose du condyle, nécrose du condyle, cubitus en valgus, raideur du coude
 Fracture de l’épitrochlée : mécanisme → arrachement en valgus le plus souvent (risque de paralysie cubitale →
déficit des hypothénariens)
 TRT Fr palette humérale :
• La consolidation se fait habituellement en 45 à 60 jours
• Fr extra-articulaires non déplacées → immobilisation dans un appareillage plâtré BABP à 90° de flexion
• Fractures déplacées et fractures articulaires → TRT chir
Luxation du coude
 Repères anatomiques :
• Les 3 repères du coude : épicondyle + olécrâne + épitrochlée
• Triangle de Nélaton en flexion
• Ligne de Hunter en extension

 Anatomopathologie :
• Luxations convergentes : les 2 os de l’avant-bras gardent des rapports normaux
✓ Luxations postérieures 90% : postéro-latérale (fréquente), postéro-médiale (rare)
✓ Luxations antérieures + fracture de l’ulna
✓ Luxations latérales et médiales
• Luxations divergentes : les 2 os de l’avant-bras sont déplacés dans des directions différentes
 TDD : Luxation du coude postéro-externe (la + frq)
• Mécanisme : chute sur la main membre en rétropulsion, coude proche de l’extension, contrainte en valgus
→ rupture des ligaments internes
• Clinique : douleur + œdème + impotence fonctionnelle + attitude en flexion et pronation
• Rx : incidences de face et de profil
✓ Lésions associées : Fr de l'apophyse coronoïde, Fr de l'épitrochlée, Fr de l'épicondyle, Fr de la tête radiale
ou du col
• TRT :
✓ Réduction sous AG + contention : gouttière plâtrée post en flexion 90° pendant 15j
✓ Lésions associées (Fr de l'épitrochlée) → ostéosynthèse avec une vis
✓ Rééducation sans massages : source de raideur et ostéome brachial antérieur
 Fractures osseuses associées : luxation + Fr de la tête radiale : classification de Masson
• Type 1 : sans déplacement → plâtre BABP 10 à 15 jours
• Type 2 : avec déplacement → Broche, vis
• Type 3 : comminutive → résection de la tête
• Type 4 : Fracture du col → Embrochage
 Fractures de l’olécrâne :
• Clinique : l’extension active du coude est impossible + douleur + fragment mobile
• TRT :
✓ Si pas de déplacement → gouttière plâtrée post en BABP pdt 3 semaines + rééducation
✓ Si déplacement → ostéosynthèse par vis ou plaque (comminutive) ou montage en hauban (permet une
rééducation immédiate)

Fr des deux os de l'avant-bras


 Déf : fractures intéresse l’un ou les 2 os de l’avant-bras et qui siègent à 2 cm au-dessous de la tubérosité bicipitale
et 4 cm au-dessus de l’interligne radio-carpienne
 Rx : 2 clichés face et profil de l’avant-bras prenant le coude et le poignet
 Fr de l’enfant :
• Fr en bois vert au niveau de la diaphyse (Rq ! dans la fracture en bois vert il y a rupture de la corticale dans la
convexité et respect de la corticale dans la concavité)
• Fr en motte de beurre au niveau de la jonction métaphyso-épiphysaire, qui se traduit par une soufflure
périphérique
 Fr de Monteggia : c’est une Fr isolée de l’ulna associée à une luxation de la tête radiale (radio-cubitale supérieure)
• Mécanisme : direct ‘’coup de bâton de Monteggia’’ ou indirect par la chute
• Classification de Bado :
✓ Type I : fracture de l’ulna avec angulation antérieure et luxation antérieure de la tête radiale.
✓ Type II : fracture de l’ulna avec angulation postérieure et luxation postérieure ou postéro- latérale de la
tête radiale.
✓ Type III : fracture métaphysaire de l’ulna et luxation latérale ou antérolatérale de la tête radiale.
✓ Type IV : fracture du 1/3 proximal du radius et de l’ulna et luxation antérieure de la tête radiale
• TRT : dans la majorité des cas l’ostéosynthèse de l’ulna donne la réduction spontanée de la tête radiale, mais
en cas d’irréductibilité → réduction chirurgicale + un brochage condylo-radial
 Fr de Galiazzi : c’est une Fr isolée du radius associée à une luxation de la tête cubitale (radio-cubitale inférieure)
• TRT : ostéosynthése par plaque vissée du radius et une immobilisation platrée en position de réduction, soit
un brochage radio ulnair inférieur temporaire de 45 à 60 jours

 TRT : souvent orthopédique chez l’enfant et toujours chirurgical chez l’adulte


 Complications redoutables : Volkmann, raideur de la prono-supination, pseudarthrose

Fr de l'extrémité inf radius


 Anatomie :

 Fr de l’extrémité distale du radius = fracture métaphyso-épiphysaire : Fr la plus fréquente chez l’adulte, situées
jusqu’à 4 cm au-dessus de l’interligne articulaire
 Repères radiographiques :
• De face :
✓ L’index radio-ulnaire est d’environ 2 mm (radius plus long que l’ulna)
✓ Diastasis radio-ulnaire = nul
✓ Inclinaison frontale de la ligne bi-styloïdienne de 15° par rapport à l'horizontale
✓ Inclinaison frontale épiphysaire radiale en dedans de 25° par rapport à l'horizontale
• De profil : inclinaison épiphysaire radiale sagittale = antéversion de 10-12° par rapport à l'horizontale
 Mécanisme lésionnel :
• Fracture par compression-extension : déplacement postérieure de l’épiphyse radiale
✓ Fracture sus-articulaire (⅔) : fracture de Pouteau-Colles (sans atteinte ulnaire) ou fracture de Gérard-
Marchant (avec atteinte ulnaire)
✓ Fracture articulaire (⅓) :
❖ Simple : Fr cunéenne externe = Fr de Hutchinson (TRT : broche trans-styloïdienne)
❖ Complexe : Fr sus-articulaire à refends articulaires, Fr comminutive, Fr potentielle de Castaing
(fragment postéro-interne)
• Fracture par compression-flexion : déplacement antérieure de l’épiphyse radiale
✓ Fracture sus-articulaire : fracture de Goyrand-Smith
✓ Fracture articulaire :
❖ Fracture-luxation marginale antérieure = fracture de Leteneur
❖ Fracture comminutive
 Rx en 1ère intention : face, profil et ¾
• Fracture de Pouteau- Colles :
✓ Face : bascule avec tassement latéral de l’épiphyse radiale, horizontalisation de la ligne bi-styloïdienne
par ascension de la styloïde radiale (signe de Laugier), et ulna non atteint
✓ Profil : déformation en dos de fourchette ou en baïonnette avec bascule postérieure de l’épiphyse radiale
qui oriente la galène en bas et en arrière, avec engrènement postérieur
✓ Lésions associées : nerveuse (nerf médian ou ulnaire. Aucun risque d’att du nerf radial), vasculaire (artère
radiale), Fr des os du carpe, Sd du canal carpien : nerf médian (picotements, engourdissements,
fourmillements ou décharges électriques : face palmaire des trois premiers doigts ; Amyotrophie de
l'éminence thénar)
✓ Complication : cal vicieux, jamais de pseudarthrose

• Fracture de Gérard marchand : Pouteau-Colles + fracture-arrachement associé de la styloïde ulnaire

• Fr potentielle de Castaing : Pouteau Colles + refond articulaire postéro-interne


• Fr de Goyrand-Smith :
✓ Face : bascule avec tassement antérolatéral de l’épiphyse radiale, horizontalisation de la ligne bi-
styloïdienne
✓ Profil : déformation en ventre de fourchette avec bascule antérieure de l’épiphyse radiale, sans
engrènement (fracture instable)

 TRT :
• Fracture peu déplacée ou engrenée du sujet âgé = TRT orthopédique sans réduction : immobilisation pdt 6
SA : plâtre BABP coude fléchi à 90° pdt 3SA, relai par manchette à 3 SA
• Fracture à déplacement postérieur :
✓ Réduction de Pucher : traction dans l'axe du 2ème et 3ème doigt+ poussée pour flexion palmaire +
inclinaison ulnaire
✓ Fracture sus articulaire : ostéosynthèse à foyer fermé par embrochage percutané intra-focale mini-
invasive (méthode de Kapandji) ou par brochage postérieur et latéral transfocal
❖ En cas d’os ostéoporotique : plaque vissée antérieure d’emblée
✓ Fracture articulaire : toujours instable → ostéosynthèse par plaque antérieure vissée ou brochage, ou
fixateur externe si Fr comminutive
• Fracture à déplacement antérieur : TRT chirurgical systématique → ostéosynthèse à foyer ouvert par plaque
antérieure vissée
• Fracture comminutive ou ouverte Cauchoix III : ostéosynthèse indirecte par fixateur externe, ATB-thérapie
courte (48h) associée en cas de Fr ouverte
 Complication :
• Complication per-opératoire :
✓ Lésion associée : cutanée, vasculaire, nerveuse, osseuse
✓ Section de la branche sensitive du nerf radial
• Complication secondaire :
✓ Déplacement sous plâtre
✓ Enraidissement des doigts
✓ Syndrome du canal carpien
✓ Infection du site opératoire
• Complication Tardive :
✓ Cal vicieux
✓ Pseudarthrose septique ou aseptique
✓ Syndrome algodystrophique
✓ Raideur articulaire
✓ Rupture spontanée du tendon du long extenseur du pouce
✓ Névrome des branches cutanées du nerf radial
✓ Migration de broches

Fr du scaphoïde carpien
 Clinique
• Chute sur le poignet en hyper extension, en inclinaison radiale et pronation
• La mise en inclinaison ulnaire du poignet, scaphoïde réveille la douleur
• Comblement de la tabatière + douleur dans la tabatière anatomique
 Rx :
• Très difficile de voir le trait de fracture, à refaire 10 et 15 jours après
• 04 incidences nécessaires : standard, oblique, pupitre, schneck
 TRT :
• Fr non déplacées → TRT ortho : plâtre anti brachial ou BABP
• Fr déplacées ou associées à une atteinte des os du carpe → ostéosynthèse le + svt par une vis (HERBERT)
 Complications : nécrose avasculaire, pseudarthrose, arthrose, raideur
 Rq ! Maladie de Kienböck : nécrose avasculaire du semi-lunaire (mécanisme : vibrations = maladie professionnel)
Les Panaris
 Déf : est défini par l’infection aigue primitive des parties molles d’un doigt
 Germe : staph aureus (70%), streptocoque A (20%), entérobactérie (E. coli ou autres BGN)
 Clinique :
• Stade d’inoculation ou d’invasion : souvent méconnu et caractérisé par une douleur rapidement calmée
• Stade phlégmasique (catarrhale) : signes inflammatoires locaux (rougeur, chaleur, œdème), douleur
spontanée, mais pas de douleur la nuit, sans fièvre ni ADP
• Stade de collection : inflammation plus marquée, collection de pus palpable, douleur intense, pulsatile,
insomniante et permanente avec signe d’inflammation générale (fièvre, ADP, lymphangite)
• Stade de complication : propagation de la collection en surface (fistule cutanée) ou en profondeur (arthrite,
ostéite, phlegmon des gaines)

 Formes cliniques :
• Panaris péri-unguéaux et sous-unguéaux (les plus fréquents)
• Panaris pulpaire (en bouton de chemise)
• Panaris antracoïde (furoncle d’un poil digital)
• Panaris sous-cutané = Pulpaire, palmaire ou dorsal
 TRT :
• Stade d’invasion : bains antiseptiques pluriquotidiens (bétadine). Parfois ATB anti staph si terrain
prédisposant.
• Stade phlegmasique : antiseptique, antibiotiques à large spectre (oxacilline ou C1G), immobiliser contrôle à
48 heure, si pas d'amélioration franche → excision chirurgicale
• Stade de collection : excision de tous les tissus nécrosés ou purulents (excision pas incision), prélèvements
pour examen bactériologique, lavage abondant, sans fermeture cutanée, ablation de l’ongle en cas
d’atteinte unguéale ou péri-unguéale + ATB
✓ Antibiothérapie probabiliste = non systématique
 Panaris Bouton de chemise (panaris mixte) :
• Une collection cutanée + collection sous-cutanée, avec communication entre les deux
• TRT : excision chirurgicale large
Rq ! Panaris palmaire ou pulpaire ne donnent pas une atteinte des tendons extenseurs mais fléchisseurs

Phlegmons de la main
 Phlegmons des gaines fléchisseurs = Ténosynovite : infection d’une ou plusieurs gaines des tendons des
fléchisseurs des doigts
• Anatomie :
✓ Gaines digitales des 2, 3, 4ème doigts : les culs-de-sac supérieurs se situent au niveau du pli de flexion
palmaire métacarpo-phalangien = pli palmaire distal
✓ Gaines digito-carpiennes du pouce (radiale) et du 5ème doigt (cubitale) : les culs-de-sac supérieurs se
situent au niveau du pli de flexion du poignet
• Germes : diffusion d’un panaris (Staph), contamination hématogène possible (infection génitale (gono), TBK)
• Clinique :
✓ Signes de Kanavel : œdème + doigt en flexion + douleur à la mise en extension passive + douleur à la
palpation du cul de sac proximal (signe pathognomonique (signe de Gosset))
✓ Stade inflammatoire : signes d’inflammation locale (œdème, rougeur, chaleur) + douleur spontanée
réveillée par à la palpation du cul-de-sac proximal de la gaine et à l’extension des doigts
✓ Stade de synovite purulente : douleur vive, pulsatile, insomniante, signes d’inflammation locale et
généraux, attitude en crochet du doigt
✓ Stade de nécrose infectieuse : disparition de l’attitude en crochet (nécrose tendineuse)
• Formes cliniques :
✓ Phlegmon de la gaine digito-carpienne radiale : douleur carpo-métacarpienne radiale + Pouce douloureux
à l’extension, en crochet
✓ Phlegmon des gaines des doigts médians : douleur digitale à prédominance proximale
✓ Phlegmon de la gaine digito-carpienne ulnaire : douleur carpo-métacarpienne ulnaire + 5ème doigt
douloureux à l’extension, en crochet
• TRT : TRT chir systématique, au bloc et en urgence
✓ Antibiothérapie en IV pendant 48h, puis relai oral
✓ Stade 1 : mise à plat de la gaine, prélèvement bactériologique et lavage abondant
✓ Stade 2 (synovite localisé), 3 (synovite étendue) : excision des synoviales hypertrophiques et des tissus
nécrosés, parage de la porte d’entrée laissé en cicatrisation dirigée, fermeture lâche des autres incisions
✓ Stade 4 (nécrose tendineuse) : résection de l’appareil fléchisseur
• Rq ! Phlegmon de la gaine radiale → douleur loge thénar (pas hypothénare)
 Phlegmons de l’espace celluleux de la main :
• Infection aigue à tendance nécrotique, siégeant dans l’espace celluleux de la main
• Dgc facile devant une collection (rougeur, chaleur, douleur, tension) siégeant au dos ou à la face palmaire de
la main
✓ Phlegmon commissural : écartement anormale et permanent des doigts

• TRT : nécrectomie + mise à plat + ATB + rééducation au 3ème jour


Luxation de la hanche
 Déf : elle se définit par l’issue traumatique de la tête fémorale hors de la cavité cotyloïdienne aboutissant à une
perte permanente des rapports articulaires coxo-fémoraux
 Eléments anatomiques :
• Cotyle, tête fémorale, capsule articulaire
• Ligaments : intra-capsulaire (ligament rond), extra-capsulaire (ligament ilio-fémoral de BERTIN, ligament
annulaire de WEBER, ligament ischio-fémoral, ligament pubo-fémoral)
 Type et variation de la luxation :
• Rq ! Ligament ilio-femoral à la face antérieure ou ligament de Bertin, son atteinte ou son intégrité va définir
le type de la luxation
• Les luxations régulières : le ligament de Bertin est intact et limite le déplacement de la tête autour de la
cotyle
✓ Luxation postérieure : membre inférieur en adduction, rotation interne
❖ Mécanisme : impact sur la face ant du genou, le membre inf est en flexion, adduction, rotation interne
(Sd du tableau de bord)
❖ Variété iliaque ou postéro supérieure (50%) : la tête se loge en haut et en arrière de la cotyle
❖ Variété ischiatique ou postéro inférieure (25%) : la tête est en basse et en arrière de la cotyle
✓ Luxation antérieure : membre en abduction, rotation externe
❖ Mécanisme : impact sur la face interne de la cuisse, le membre inf est en abduction, rotation externe
(position de grand écart)
❖ Variété pubienne ou antéro-supérieure (10%) : la tête se loge en avant et en haut de la cotyle
❖ Variété obturatrice ou antéro-inférieure (15%) : la tête se situe en dessous et en avant de la cotyle
• Les luxations irrégulières : le ligament de Bertin est rompu, la tête peut s’autoriser des déplacements
importants
✓ Sus-cotyloïdienne : antérieure oblique, postérieure haute, ou sus pubienne
✓ Sous-cotyloïdienne : périnéale ou sous ischiatique
 Dgc :
• Les luxations postérieures entraînent une rotation interne irréductible, adduction, et la hanche est en
extension dans la variété haute iliaque ou en flexion dans la variété basse ischiatique
• Les luxations antérieures entraînent une rotation externe irréductible, abduction, et la hanche est en
extension dans la variété haute pubienne ou en flexion dans la variété obturatrice
• Rq ! en cas de fracture ESF associée : toujours une rotation externe
• Rx : bassin face (dit de débrouillage) + faux profil + ¾ alaire + ¾ obturateur (luxation postérieure)

 TRT :
• Orthopédique :
✓ Luxation postérieure → manœuvre de Boehler
✓ Luxation interne ou centrale → manœuvre de Duquennoy Decoulx
✓ Traction abduction 21j, traction trans tibiale 21 j et mobilisation
✓ Pas d’appuis avant le 3ème mois
• Chirurgical : réduction anatomique + arthrotomie, indiquée si luxation irréductible, incoercible, fracture
associée, incarcération, lésion vasculaire
 Complication :
• Complication précoce : paralysie nerf sciatique (mais ce n’est pas une indication chir)
• Complication tardive : nécrose de la tête par atteinte de la circonflexe post + coxarthrose
 Rq ! Luxation hanche chez vieux : risque majeure de la nécrose ≠ Fr de l’ESF : risque majeur vital par escarre

Luxation congénitale de la hanche


 Déf :
• Subluxation : la tête fémorale n’est pas au fond de la cotyle, elle est latéralisée et ascensionnée sans être en
dehors de l’acétabulum
• Luxation vraie : la tête fémorale est en dehors de la cavité cotyloïdienne ou acétabulum
• Dysplasie : défaut de développement de la hanche. La hanche est en place mais l’acétabulum est
insuffisamment recouvrant (dysplasie acétabulaire)
 Les luxations postéro-supérieures est la + frq
 Clinique : limitation de l’abduction, hypertonie, enfant bien relâché ; asymétrie de l’abduction ; recherche de
craquement
 Manœuvre d’ORTOLANI (signe de ressaut) : abduction + rotation externe, provoque une luxation puis adduction
+ rotation interne provoque sa réduction
 Signe de BARLOW (signe de piston) : luxation de la hanche par adduction rotation externe
 Examen complémentaire :
• Echographie : à 1er mois si hanche à risque ou hanche douteuse
• Radio bassin (face stricte) : à partir du 3ème - 4ème mois (apparition du noyau de l’épiphyse fémorale)

 TRT :
• Nné :
✓ Hanche luxée réductible : lange en abduction type St Vincent de Paul ou la culotte d’abduction, Harnais
de Pavlick si tension des adducteurs
✓ Hanche luxable ou subluxable : stabilisation spontanée, si instable → Harnais de Pavlick
• NRS :
✓ Luxation irréductible (rare) : traction au Zenith, immobilisation plâtrée PPP 4mois
✓ Luxation réductible : Harnais de Pavlick

Fracture du bassin
 Déf : fracture qui touche l’anneau pelvien, cotyle exclue
 Mécanisme : rotation externe, compression antéro-postérieure ou latérale, cisaillement
 Rx : bassin face et profil, incidence Pennel (oblique descendant = INLET ou bassin ouvert ; oblique ascendant =
OUTLET ou bassin ferme)
 Anatomie :
 Classification de l’AO :
• Groupe A : fracture sans instabilité postérieure, sans rupture de la continuité, parcellaire
✓ A1 : arrachement ✓ A2 : fractures aile iliaque ✓ A3 : fracture du sacrum
• Groupe B : fracture avec rupture de la continuité et rupture incomplète de l’arc postérieur, comporte une
instabilité que sur le plan horizontal
✓ B1 : exorotation “livre ouvert”
✓ B2 : endorotation interne “compression latérale”
✓ B3 : lésion incomplète de l’arc post, bilatérale
• Groupe C : rupture totale de l’arc postérieur avec instabilité majeure sur les trois plans
✓ C1 : rupture complète de l’arc postérieur unilatéral
✓ C2 : rupture complète d’un côté et incomplète de l’autre
✓ C3 : rupture complète bilatérale
 Rx : bassin de face, incidence de pennal
 TRT :
• État de choc ou pronostic vital en jeu : fixateur externe
• Orthopédique pour les groupes A, B non ou peu déplacer : décubitus simple ; hamac en suspension ; hamac
en suspension traction
• Chirurgical pour les fractures irréductibles instables, très déplacées et de type C : ostéosynthèse

Fr de l’extrémité sup du fémur


 2ème urgence traumatologique du sujet âgé (après la fracture de l’extrémité inférieure du radius)
 Anatomie :

• Angle cervico-diaphysaire : 125 à 130°, antéversion : 10-15°


• Vascularisation : artère circonflexe postérieure, de type terminal
 Dgc :
• Douleur intense de l’aine, notion de craquement audible, aspect raccourci, en adduction et rotation externe
(surtout Garden 3 et 4)
• Appui possible : Garden 1 et 2
• Impotence totale : Garden 3 et 4, Fr trochantérienne
• Rx : bassin de face et hanche de face + profil chirurgical d’Arcelin, si Rx normal avec douleur → cliche à 20°
de rotation interne ou scanner
 Classification :
• Classification de Garden : selon le déplacement du col
✓ Garden I : Fr du col impactée en coxa valga (travées verticales + angle > 135°),
✓ Garden II : Fr du col strictement non déplacée
✓ Garden III : Fr du col fémoral déplacée en coxa vara (travées horizontales)
✓ Garden IV : Fr du col fémoral complètement déplacée (perte de contact capsulo-synovial + angle < 135°),
travées de direction normale,
• Classification de Delbet : selon le siège du trait
✓ Fr sous-capitales : à la limite du cartilage articulaire, elles se compliquent fréquemment de nécrose de la
tête fémorale et de pseudarthrose du col
✓ Fr trans-cervicales : à la partie moyenne du col ;
✓ Fr basi-cervicales : à la jonction col-trochanter, elles se compliquent rarement de nécrose ou de
pseudarthrose.

• Classification de Pauwels : selon l’angle du trait de fracture avec l’horizontal


✓ Pauwels I : angle inférieur à 30° avec l’horizontale (compression maximale)
✓ Pauwels II : angle compris entre 30 et 50°.
✓ Pauwels III : angle supérieur à 50° (cisaillement maximal)
• Classification de Ender : selon la position du trait de fracture par rapport au massif trochantérien
✓ Fracture stable :
❖ Fracture basi-cervicale ou cervico-trochantérienne
❖ Fracture per-trochantérienne simple
✓ Fracture instable :
❖ Fracture per-trochantérienne complexe (nombreux refends)
❖ Fracture inter-trochantérienne, sous-trochantérienne
❖ Fracture trochantéro-diaphysaire
 Complication :
• Fracture cervicale vraie : ostéonécrose aseptique de la tête fémorale (dgc : scintigraphie osseuse voire IRM,
TRT : PTH), pseudoarthrose aseptique
• Fracture trochantérienne : cal vicieux
 TRT : toujours chirurgical, < 65 ans ostéosynthèse par vissage, > 65 ans arthroplastie (PTH)
• Cervicale :
✓ Fracture cervical Garden 1 ou 2 → ostéosynthèse (vissage au col) si possible ou arthroplastie si
ostéosynthèse non possible
✓ Fracture cervicale vraie Garden 3 ou 4 :
❖ Reduction : sous AG, sur table orthopédique, sous scopie
❖ Arthroplastie (PTH) ou essai d’ostéosynthèse (vissage au col) possible chez le sujet jeune < 60 ans
• Trochantérienne : ostéosynthèse (vissage au col) si possible ou arthroplastie si ostéosynthèse non possible
✓ Fermée : enclouage centromédullaire par clou gamma
✓ Ouvert : vis-plaque = dynamic hip system (DHS)
• Consolidation : lente, entre 3 mois et 6 mois (absence de périoste)
✓ Consolidation des fractures du col en 4mois
✓ Consolidation des fractures trochantériennes en 40jrs
• Appui : appui précoce chez le sujet âgé, dès le lendemain. Pas immédiat pour le sujet jeune (marche sans
appui)
Fracture de genou
 Fr de l’extrémité inf du fémur (palette fémorale) :
• Rx : Face, profil, et parfois scanner
• Classification : classification de Sofcot

Type 1 Supra-condylienne Simple


Type 2 Comminutive stable
Type 3 Comminutive instable
Type 4 Sus et inter-condylienne Simple
Type 5 Comminution métaphysaire
Type 6 Comminution métaphysaire et
épiphysaire
Type 7 Fracas épiphyso-métaphyso-diaphysaire

• TRT :
✓ TRT chirurgical : TRT de choix, ostéosynthèse évite les complications
✓ TRT orthopédique : si patient inopérable
❖ Plâtre cruro-malléolaire ou pelvi-pédieux pdt 4 à 8 semaines chez l’enfant
❖ Traction trans-tibiale sur attelle fléchie à 40° pdt 8-12 semaines, ce traitement est indiqué chez
l’adulte qu’en cas de CI à la chirurgie
• Complication : cal vicieux, raideur, pseudarthrose, nécrose osseuse (surtout dans les Fr inter-condyliennes)
 Fr des plateaux tibiaux :
• Mécanisme : le plus souvent par compression latérale en valgus forcé, ou indirect par compression axiale
(fracture en V, T ou Y)
• Rx : face, profil, ¾ interne, ¾ externe, et parfois scanner
• Classification de SCHATZKER :
✓ Type I : fracture séparation PTE
✓ Type II : fracture séparation-enfoncement PTE
✓ Type III : fracture enfoncement PTE
✓ Type IV : fracture séparation PTI +/- massif des épines
✓ Type V : fracture bi-tubérositaires
✓ Type VI : fracture tubérositaire + diaphyse haute
• TRT : la chirurgie est le TRT de choix, le TRT orthopédique est abandonné (cause de raideur)
✓ Vissage isolé en cas de séparation simple
✓ Greffe et ostéosynthèse par plaque vissée en cas d’enfoncement
✓ Fixateur externe en cas de fracture ouverte.
• Complication : cal vicieux, raideur, pseudarthrose, nécrose de la tête tibiale (surtout dans les Fr tassement)
Fracture de la rotule
 Déf : solution de continuité osseuse, dont le trait siège sur la rotule avec ou sans lésion de l’appareil extenseur,
c’est une fracture articulaire (sauf Fr de la pointe)
 L’appareil extenseur du genou comporte : la tubérosité tibiale antérieure + les tendons (rotulien et quadricipital)
+ muscle quadriceps + rotule

 Classification : la classification des fractures de la rotule repose sur la continuité ou non de l’appareil extenseur du
genou. On distingue :

✓ Rq ! clinique : extension active impossible, extension passive douloureuse


 Classification de MOULLAY et RICARD
• Type I : fracture transversale simple
• Type II : fracture transversale complexe avec un gros fragment principal et un petit fragment comminutif
• Type III : fracture comminutive à trait multiples

 Rx : radiographies du genou de face et de profil, incidence axial fémoro-patellaires


 Scanner et IRM : dans les lésions ostéochondrales ischémiques
 TRT :
• Fr non déplacées ou fracture respectant la continuité de l’appareil extenseur : TRT orthopédique (plâtre ou
attelle cruro-malléolaire pdt 45 jours)
• Fracture déplacée simple à deux fragments : haubanage (méthode de choix) ou Patellectomie. Une attelle
plâtrée est mise en place pendant 3 semaine
• Fr de la base ou de la pointe : réinsertion tendineuse trans osseuse
• Fractures sagittales : il n'y a pas de forces de distraction, et ces fractures se traitent par un vissage simple
• Fracture comminutive : la reconstitution est impossible, et la patellectomie totale est indiquée
• Fr ouverte : si précoce → parage + ostéosynthèse, si tardif → attendre la cicatrisation puis opéré
 Rq !
• Ecart inter-fragmentaire = diastasis = ailerons rotuliens rompus → indication chir (haubanage)
• Fr rotule = appui précoce qlq soit le TRT
• Rééducation : TRT ortho on attend la consolidation ≠ TRT chir : immédiate
• Signe de rabot : frottement douloureux de la rotule sur la trochlée, recherché sur un malade en décubitus
dorsal, genou relâché. Ce signe s'observe dans l'arthrose fémoro-rotulienne
Lésions ligamentaires du genou
 Anatomie :
• Lig croisé antérieur (LCA) : stabilisation antérieure du genou en extension, action stabilisatrice du genou en
charge
• Lig croisé postérieur (LCP) : stabilisation postérieure du genou en flexion, aucune action stabilisatrice sur le
genou en charge
• Lig collatéral médial (ou latéral interne LLI) : empêche le valgus
• Lig collatéral latéral (ou latéral externe LLE) : empêche le varus
• Lig de Wriberg et Humphrey : empêche la rotation interne du tibia

• Triade antéro-interne = point d’angle postéro-interne (PAPI) + LLI + LCA (entorse grave la + fréq)
• Triade antéro-externe = point d’angle postéro-externe (PAPE) + LLE + LCA + LLE
 Mécanisme :
• Valgus forcé : traumatisme du LLI
• Le valgus-rotation externe- flexion (traumatisme habituel au ski lors de la divergence des spatules) est à
l’origine d’une rupture du LLI puis du LCA et enfin parfois du LCP
• Le varus-rotation interne-flexion est à l’origine d’une rupture du LLE puis du LCA et enfin parfois du LCP.
• L’hyperextension brutale (le classique shoot dans le vide du footballeur) peut être à l’origine d’une rupture
isolée du LCA
• Les accidents de la circulation sont le plus souvent à l’origine des ruptures du LCP.
• Le choc direct sur la face antérieure du genou, en flexion, entraîne une rupture du LCP le plus souvent isolée
(accident du tableau de bord).
 Dgc :
• En flexion à 20° : laxité en varus → rupture du LLE, ou en valgus → rupture du LLI
• En extension complète : laxité en varus → atteinte du PAPE ou en valgus → atteinte du PAPI
• LCA :
✓ Mécanisme : hyperextension du genou (shoot) et rotation interne : ski
✓ Examen : Test de Lachman-Trillat (tiroir antérieur à 10-20° de flexion), Tiroir antérieur à 60-90° (lésion
associée des points d’angle), Pivot shift de Macintosh, Jerk test de Hugston
• LCP :
✓ Mécanisme : Sd du tableau de bord : choc direct antéropostérieur
✓ Examen : Tiroir postérieur à 60/90°
 Bilan Rx :
• Rx standard : face, profil et fémoro-patellaire systématique
• Rx dynamique
• IRM du genou : hyposignal T1 et hypersignal T2
• Artériographie systématique si luxation du genou associée (risque de lésion de l’artère poplitée 40%)
 TRT :
• TRT fonctionnel : si entorse bénigne ou lésions ligamentaires périphériques → immobilisation partielle par
attelle amovible type Zimmer pendant 2 à 3 semaines

• TRT chir : seulement des LCA et LCP, réalisé à froid après 3 à 6 mois de TRT fonctionnel → Ligamentoplastie
à partir d’autogreffe
• Restriction sportive : jusqu’à 6 à 9 mois après la chirurgie si opérée
Lésions méniscales du genou
 Ménisques = fibrocartilages semi-lunaires, en C = ménisque interne (stabilité), en O = ménisque externe (mobilité)
 Rôles : stabilité, congruence, transmission et amortissement des forces, lubrification
• Rq ! les ménisques avancent en extension (grande stabilité), reculent en flexion (grand mouvement)
 Etiologie : la circonstance la plus fréquente est la rotation externe du tibia sur un genou fléchi à 20°
 Classification de Trillat :
• Stade 1 : fente verticale postérieure en arrière du LLI
• Stade 2 : fente étendue vers l’avant, formant une bandelette en anse de seau → épisodes de blocage aigu
• Stade 3 : luxation permanente de l’anse de seau dans l’échancrure inter-condylienne
 Dgc :
• Signes cardinaux de Trillat : douleur, blocage aigu à l’extension du genou + flexion normale et indolore
(stade 2), hydarthrose récidivante, sensation d’instabilité, dérangement articulaire interne
• Examen clinique : manœuvre de McMurray, signe d’Oudard (cri méniscal), Grinding test d’Appley, Test de
Genety
• Rx : en charge des 2 genoux face et profil + incidence fémoro-patellaire à 30° de flexion → pincement
fémoro-tibial interne
• IRM des genoux : plus performant
• Arthroscopie du genou : seulement en cas de geste thérapeutique si blocage aigu
 Dgc différentiel : blocage en flexion → corps étrangers, rupture ancienne du LCA
 TRT :
• TRT fonctionnel : décharge antalgique ± attelle d’immobilisation si gêne fonctionnelle minime ou lésion
méniscale dégénérative sans instabilité ou blocage
• TRT chir : sous arthroscopie en 1ère intention, si gêne fonctionnelle importante, blocage aigu ou lésion
associée (rupture du LCA) (pas d’arthrotomie). Le traitement chirurgical peut comporter :
✓ Réinsertion (suture méniscale)
✓ Résection (méniscectomie) : elle doit être la plus économique possible afin de limiter le risque d’arthrose
secondaire
✓ Allogreffe : elle représente l’avenir du traitement des lésions méniscales.

Fracture de la jambe
 Fr de jambe : fractures extra articulaires situées entre, en haut 4 cm sous l'interligne articulaire du genou et en
bas à 4 cm au-dessus de l'interligne articulaire tibio-talien
 Classification Gustilo :
 Classifications de Cauchoix et Duparc : après parage chirurgical

 Lésions nerveuses :
• Neurapraxie : simple sidération nerveuse, récupération totale en 21 jours.
• Axonotmesis : rupture de la gaine axonale, récupération 1mm par jour.
• Neurotmesis : rupture totale du nerf, aucune récupération
 Bilan Rx : Rx de la jambe face + profil prenant les articulations sus et sous-jacentes
 TRT :
• TRT médicale : triple ATB (contre les aérobies, les anaérobies, la staphylococcie), SAT, anticoagulant,
• Parage, nettoyage, désinfection
• Fr stade 1 : TRT orthopédique ou enclouage centro-médullaire
• Fr stade 2 : fermeture cutanée sur drainage aspiratif sans tension, si besoin incision de décharge
(aponévrotomie)
✓ Cauchoix II < 6h → enclouage centromédullaire
✓ Cauchoix II > 6h ou III → fixateur externe
• Fr stade 3 : utilisation des procédés plastiques de recouvrement par lambeaux fixateur externe, ou
amputation d’emblée (reste le dernier recours)
✓ Pas de fermeture cutanée primitive, les lambeaux se font 48h après chir (type III et IV)
• Consolidation : 4 à 5 mois, toujours retardée
 Complication précoce : Sd des loges
• Clinique : douleur insupportable, jambe turgescente, gonflée, déficit sensitivomoteur
• TRT : ablation du plâtre et aponévrotomie de décharge des 3 loges avec fermeture à j7

Fracture bi-malléolaire
 Fracture fréquente : 3ème rang (1er EIR, 2ème col du fémur)
 Mécanisme lésionnel :
• Eversion : talus + pronation + rotation ext + dorsi-flexion + valgus
• Inversion : équin + supination + rotation int + flexion plantaire + varus
 Classification de Duparc :
• Fracture sous-tuberculaire par adduction (inversion) : trait sous tuberculaire transverse + syndesmose
intacte + tassement de la portion interne, absence de diastasis tibio-fibulaire
• Fracture sus-tuberculaire par abduction (éversion) : trait sus tuberculaire transverse + diastasis vrai +
tassement de la portion externe
• Fracture sus tuberculaire par rotation externe : oblique ou spiroïde + syndesmose : LTP ant toujours rompu
• Fracture inter-tuberculaire par rotation externe : inter tuberculaire + syndesmose : LTP post toujours rompu
 Rx : clichés de cheville de face stricte, de face avec 20° de rotation interne et de profil strict
 Formes clinques :
• Fractures uni-malléolaires : elles touchent plus fréquemment la malléole latérale.
• La fracture de Maisonneuve : palpation systématique du col de la fibula
✓ Mécanisme : fracture par rotation externe sus-ligamentaire
✓ Fracture MI + fracture sur le col du péroné + lésion majeure de la syndesmose étendue à la quasi-totalité
de la membrane interosseuse.
• Les équivalents de fracture bi-malléolaires :
✓ Entorse du LLI et fracture de la malléole externe
✓ Entorse du LLE et fracture de la malléole interne
• Fractures trimalléolaires : elles touchent les deux malléoles médiale et latérale ainsi que la malléole
postérieure de Destöt.
 TRT :
• Fracture non déplacée, Ostéoporose sévère → TRT ortho : plâtre cruropedieux avec genou à 20° de flexion,
cheville à 90° pendant 45j. Libération du genou au 45èmej en botte plâtrée pour un mois de plus sans appui,
puis 15 jours avec appui.
✓ Surveillance radiographique régulière : J+2, J+8, J+15, puis toutes les 2 à 4 semaines
• Fracture déplacée, Fr ouvertes Cauchoix I et II vue tôt < 6h → ostéosynthèse à foyer ouvert : plaque vissée
• Fr ouvertes Cauchoix III ou Cauchoix I-II vue tardivement > 6h, fracture complexe → ostéosynthèse à foyer
fermé : fixateur externe tibio-calcanéo-pédieux

Entorses de la cheville
 Entorse de cheville : lésion ligamentaire à type de distorsion, élongation ou arrachement sans perte des rapports
normaux des surfaces articulaires
 Mécanisme :
• Entorse du lig latéral externe : flexion plantaire (en varus équin forcé), flexion dorsale
• Entorse du lig latéral interne : rarement isolée, généralement associée à une fracture malléolaire interne,
par un traumatisme violent (tacle, chute)
 Rx standard : face + profil + face avec 20° de rotation interne ± cliché de ¾ déroulé latéral
 TRT :
• Entorse bénigne (élongation ligamentaire) : contention semi-rigide par attelle pneumatique ou contention
élastique par strapping
• Entorse grave :
✓ TRT orthopédique : attelle pneumatique pdt 6SA + cannes anglaises, ou botte plâtrée pdt 6SA si
hyperalgique ou indiscipliné
✓ TRT chir : si échec de TRT orthopédique
 Instabilité chronique de la cheville : répétition de plus en plus fréquente et facile d’entorse du LLE
• TRT : ligamentoplastie de substitution ou intervention de Duquenoy
Ostéomyélite aigue
 Infection médullaire primitive, par voie hématogène, touche d’abord la métaphyse. C’est une urgence
thérapeutique
 Localisations : chez l’enfant (genou, hanche, épaule), chez l’adulte (fémur, rachis, pieds)
 Les germes les plus fréquemment en cause sont :
• Staphylococcus aureus : 90% après 3 ans
• Kingella kingae : 80% avant 3 ans.
 Clinique : touche surtout le garçon vers l’âge de 6 ans avec notion de traumatisme mineure
• Le début est brutal, la douleur est violente et intolérable (douleur pseudo-fracturaire), associée à un Sd
septique (fièvre à 39- 40°C, AEG, frissons et sueurs).
• À l’examen : une impotence fonctionnelle majeure, le membre est immobile en position antalgique. La
palpation douce et circonférentielle de la métaphyse provoque une douleur intense et transfixiante. La
mobilité articulaire est conservée
• La recherche de la porte d’entrée doit être systématique.
 Examens en urgence :
✓ FNS : hyperleucocytose à PNN + Hémoculture
✓ CRP : positivation précoce VS : augmentation tardive, normalisation lente
✓ Radio : signes retardés par rapport à la clinique
✓ Echographie : abcès sous-périostés
 Il faut faire une électrophorèse de l’Hb à la recherche de drépanocytose associée
 Ponction métaphysaire → isole le germe dans 90% des cas
 TRT : hospitalisation + immobilisation plâtrée (articulation sus et sous-jacente pendant 45jrs) + bi ou triple ATB
bactéricide probabiliste puis adaptée, en IV pdt 10j puis relais per os pdt 4 à 6SA
 Rq ! Certaines tumeurs malignes peuvent simuler une OMA : Erwing en cas d’évolution torpide ou atypique le
diagnostic doit être confirmé par la biopsie chirurgicale

Tumeurs osseuses
 L’ostéome ostéoïde et l’ostéoblastome, où la douleur est souvent nocturne et calmée par l’aspirine.
 Les tumeurs glomiques ont un Sd douloureux augmenté par le froid
 Radio :
• Lésion bénigne : limite nette,finement cerclée, corticale continue, pas d’atteinte des parties molles,
ostéolyse géographique
• Lésion maligne : limite flou, zone lytique, réaction périostée lamellaire, rupture de la corticale, Image en feu
d'herbe et extension dans les parties molles, ostéolyse mitée
 Tumeurs bénignes :
• Tm d’origine ostéoblastique :
✓ Ostéome ostéoïde : adulte jeune + douleurs nocturnes cédant à l’aspirine + nidus au niveau des os longs
à la radio + test à l’acétyle salicylique positif

✓ Ostéoblastome : nidus plus grand, siégeant de préférence au niveau du rachis


• Tm d’origine cartilagineuse :
✓ Exostose (Ostéochondrome) : siège au niveau des métaphyses des os long + risque de dégénérescence
maligne
✓ Chondrome : est une tumeur bénigne composée de cartilage hyalin mature, siège préférentiellement à
la main ou au pied

• Autres :
✓ Tumeurs à cellules géantes ou Tm à myéloplaxe : tissu conjonctif histiocytaire ; radio → image lytique
cloisonnée en nid d’abeille
✓ Kyste anévrysmale : radio → lacune métaphysaire excentrée soufflant la corticale (aspect en bulle de
savon)
 Tumeurs malignes :
• Ostéosarcome : Tm la + frq, chimio-sensible, avec prédilection pour la région des métaphyses des os longs
✓ Radio : image métaphysaire lytique mal limité + réaction périosté anarchique

• Chondrosarcome : radio → image en chou-fleur


✓ TRT : résection chirurgicale locale

• Sarcome d’Ewing : tumeur maligne la plus frq chez l’enfant


✓ Radio : aspect typique en bulbe d’oignon, aspect d’ostéomyélite subaiguë
✓ Métastase : 40 % aux poumons, 30 % aux os, notamment la colonne vertébrale, 10 % dans la MO
✓ Bilan pré-thérapeutique : biopsie chirurgicale ; 2 biopsies ostéo-médullaires et 10 myélogrammes,
radiographie et IRM de la lésion primitive, scintigraphie osseuse ou TEP scan ; TDM TAP (à la recherche
de métastases pulmonaires)

• Fibrosarcome : ostéolyse uni ou pluri-géodique


Fracture du cartilage de croissance
Les traumatismes du cartilage de croissance est une entité propre à l'enfant et l'adolescent en période pré-pubertaire
Le pronostic fonctionnel est lié à l’étendue de la destruction et la rupture de la plaque sous chondrale, ou la complication
majeure est l’épiphysiodèse
 Cartilage de conjugaison :
• Se situe entre la métaphyse et l’épiphyse
• Rôle : croissance en longueur
• Radio-transparente : zone claire
 Vascularisation : 2 réseaux artériels indépendants, de type terminal
• Métaphysaire : l’artère centro-médullaire
• Epiphysaire : la vascularisation provient du périoste, la synoviale et la capsule
 Classification de Salter Haris : selon le siège et la direction du trait
Type 1 décollement épiphysaire pure (sans fracture) • trait horizontal
Type 2 décollement épiphysaire + fracture métaphysaire • bon pronostic
(la + fréq) • extra-articulaire
Type 3 décollement + fracture épiphysaire • trait vertical
Type 4 décollement + fracture métaphyso-épiphysaire • fractures articulaires
• épiphysiodèse partielle
Type 5 compression (écrasement de la plaque) non visible à la Rx • épiphysiodèse totale

 Complication : l’épiphysiodèse est la complication essentielle, elle se définit par un arrêt précoce de l’activité des
zones de croissance en partie ou en totalité par ischémie puis désorganisation du schéma cellulaire avec
interpénétration des systèmes vasculaires épiphyso-métaphysaires d’où l’établissement d’un pont osseux cortical.
Elle est responsable :
• D’inégalité de longueur (raccourcissement du membre) par épiphysiodèse totale.
• De déviation axiale par épiphysiodèse partielle
 TRT :
• Type I et II : réduction orthopédique + contention par appareil plâtré pendant 3 à 6 semaines.
• Type III : réduction orthopédique ; sinon chirurgical + contention par appareil plâtré pendant 4 à 6 semaines.
• Type IV : réduction chirurgicale + contention par broches et appareil plâtré pendant 4 à 6 semaines
• Type V : simple immobilisation par plâtre pendant 3 semaines
 Rq : Type 1 et 5 : dgc difficile à la radio standard (dgc à l’IRM pour 5)

Tuberculose ostéo-articulaire
 Déf : c'est l’ensemble des manifestations pathologiques secondaire aux atteintes des structures de l’appareil
locomoteur par le bacille tuberculeux
 Fréquence : les TOA représentent 20% des tuberculoses extra pulmonaires. L'ostéoarthrite tuberculeuse
représente 3 à 5% des tuberculoses.
 Les sièges par ordre de fréquence en Algérie sont : (1) Mal de Pott (rachis), (2) tumeur blanche (genou), (3)
coxalgie (hanche), (4) cheville, (5) autres
 Évolution naturelle :
• Phase de début ou d’attaque : atteinte synoviale inaugurale (discale) et d’évolution lente. Longtemps après
passage à l’ostéoarthrite. Le TRT à ce stade reste de bon pronostic (pas de destruction)
• Phase d’état ou de destruction : toutes les structures articulaires sont atteintes. L'os est détruit (géodes et
cavernes), effondrement du cartilage et pus. C'est la phase la plus longue. Complications : abcès, fistules,
désaxation articulaire
• Phase de recul ou de réparation : phase tardive 1 à 2 ans. Résorption des abcès et tarissement des fistules.
Ankylose par fusion osseuse = guérison (enfant). Une cicatrisation fbreuse circonscrit le foyer sans véritable
guérison. Le foyer est toujours susceptible de se réveiller
 Formes cliniques :
• Mal de Pott (Spondylodiscite tuberculeuse) :
• Coxalgie (tuberculose de la hanche)
• Tumeur blanche (tuberculose du genou)
• Cheville et pied : ostéite astragalienne puis ostéoarthrite.
• Membre supérieur : épaule (tableau de périarthrite), coude
• Main : la + fréq des atteintes du membre supérieur, surtout le carpe et le poignet.
• Autres : sacro-iliaques, pubiennes, sternales et acromio-claviculaires...etc.
 TRT :
• Chimiothérapie : 2RHZ/4RH
• Orthopédique : repos et immobilisation, chirurgie, rééducation, traitement.
MPR et rhumatologie
 Moyens : rééducation des fonctions motrices :
• Kinésithérapie : mobilisation articulaire active ou passive, manuelle ou instrumentale
• Ergothérapie : réadaptation par l’apprentissage de travaux manuels
• Appareillage : par le biais d’attèles (orthèses) ou de prothèses
 Buts : indolence, mobilité, stabilité
 Principes : progressive, indolore, prudente et précoce

Cyphoses
 Déf : courbure rachidienne à concavité antérieure anormale

 Cyphose régulière :
• Impliquant un grand nombre de vertèbres (≥ 4)
• Cyphose par maladie de Scheueurmann (dystrophie rachidienne de croissance) : trouble de l’ossification
vertébrale en période pubertaire
 Cyphose angulaire :
• Causées par un petit nombre de vertèbres (≤ 3),
• Toujours pathologiques
 Etiologie la + fréq : dystrophie de croissance ou maladie de Scheuermann
 TRT :
• Orthopédique : rééducation + plâtre + corset
• Chirurgie : ostéotomie de résection + correction fusion
 Attitude cyphotique :
• Terrain : adolescent peu sportif
• Dos voute, épaules tombantes, courbure réductible, sans douleur, ni raideur, ni déficit moteur,
• Radiographie du rachis : normale

Scoliose
 Déf : désordre anatomo-clinique du rachis inclus 5 à 7 vertèbres dans les 3 plans : frontal, sagittal et transversal
• Rotation vertébrale (horizontale), inclinaison latéral (frontal), cyphoscoliose (sagittale)
 Les symptômes qui traduisent la rotation vertébrale : gibbosité (proéminence costale), voussure (proéminence des
muscles para vertébraux)

 Attitude scoliotique :
• Déviation latérales occasionnelles sans rotation vertébrale
• Il n’y a pas de gibbosité
• Elle disparait en apesanteur
• Il n’y a pas de passage entre attitude scoliotique et scoliose vraie
 TRT : en fonctions de l’angle de Cobb :
• Courbure < 15° : surveillance
• Courbure entre 15° et 45° : scoliose évolutive = TRT orthopédique : plâtre ou corset (corset de Milwaukee
(corset actif), corset Lyonnais (corset passif))
✓ Corset Actifs de Milwaukee : constitué de 1 mat antérieur et 2 mats postérieurs et une têtière
• Courbure > 45° : TRT chirurgical (arthrodèse vertébrale)

Les amputations
 Moignon idéal : obtenu par ostéomyoplastie
• Niveau d’amputation ⅓ moyen
• Forme cylindro-conique
• Cicatrice frontale légèrement postérieure
• Couleur et chaleur normales
• Bonne force musculaire
• Pas d’exostose, ni de névrome, ni de troubles orthopédiques (ni flessum ni abduction)
• Osseux : la résection osseuse se fait plus haut que la section musculaire de 4 à 5 cm.
• Vasculo-nerveux : les vaisseaux sont ligaturés séparément, doit être coupés le plus bas possible (distale),
contrairement à la section nerveuse
 Phase d’appareillage : 15 à 21 j après l’opération

Les escarres
 Les escarres passent par plusieurs stades :
• Stade 0 = Menace d’escarre : érythème sur une peau intacte, disparaissant à la vitro-pression et durant
moins de 24h
• Stade 1 = Erythème permanent : érythème sur une peau intacte, ne disparaissant pas à la vitro-pression
et persistant plus de 24h
• Stade 2 = Désépidermisation = perte cutanée superficielle, concernant l’épiderme et pouvant s’étendre au
derme : abrasion, phlyctène (pathognomonique d’une atteinte dermique), collection séro-hématique
• Stade 3 = Escarre = perte cutanée profonde incluant l’épiderme, le derme et l’hypoderme = plaque de
nécrose ne dépassant pas les fascias musculaires avec réaction inflammatoire et surinfection associée
• Stade 4 = Ulcère profond avec perte cutanée profonde touchant les 3 couches de la peau et s’étendant à
l’os, aux tendons et aux articulations sous-jacentes
 Moyen de prévention des escarres :
• Diminution de la pression (privilégient le décubitus latérale oblique à 30° / retournements chaque 2H -3H)
• Surveillance des zones à risque.
• Maintien de l’hygiène corporelle (éviter la macération) et de la literie.
• Assurer un bon équilibre nutritionnel avec un régime hypercalorique et hyperprotidique, et une bonne
hydratation.
• Utilisation d’aides techniques : Matelas et coussins de prévention d’escarres adaptés au risque.
• Prévention des complications associées : thromboembolique (HBPM) ...
• A proscrire : Glaçage ou air chaud, Massages ou frictions des points d’appuis, Antiseptiques ou Antibiotiques
locaux, Prélèvements bactériologiques sans signes d'infection.

Rq !
• Signe de Oudard = cri méniscal : douleur à la palpation de l’interligne auriculaire lors de l’extension
progressive
• Polytraumatisme : c’est l’association de plusieurs traumatismes d’appareils différents, dont au moins l’un
menace le pronostic vital
• Seule la fracture transversale est stable après réduction
• Fracture de Segond : fracture-arrachement du condyle fémoral externe
• Fr de Bennett → est une Fr articulaire de la base du 1er métacarpien
• Maladie de Kienbôek → maladie professionnelle, fracture de la semi-lunaire → limitation des mouvements
du poignet
• L’amyotrophie de l’éminence thénar est signe d’atteinte du nerf médian par atrophie de l’opposant du
pouce
• L’anesthésie du bord cubital du 5ème doigt est signe de lésion du nerf ulnaire
• Le syndrome de fragilité : est définit par la société américaine de gériatrie 3 symptômes parmi les suivants :
✓ Perte (et non pas prise) involontaire de poids (4 à 5 kg par an).
✓ Epuisement.
✓ Faiblesse (force de préhension < 20 % au niveau de la main dominante).
✓ Diminution de la vitesse de marche (< 20 % au test de marche des 5 mètres).
✓ Activité physique réduite (< 20 % de consommation calorique).
• Déficience : perte de substance ou altération d’une structure ou d’une fonction psychologique,
physiologique ou anatomique
• Incapacité : réduction (résultant d’une déficience), partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité
dans les limites considérées comme normales pour un être humain
• Handicap/ désavantage : la perte ou la restriction pour un individu de participer à la vie de la collectivité à
égalité avec les autres

Vous aimerez peut-être aussi