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GESTION FINANCIERE

HECF3

Cours animé par Dr. SOSSOU, Enseignant

– Chercheur à l’UCAO-ISG

Année scolaire 2021-2022

1
Programme
Chapitre I : L’analyse comptable et financière des bilans

Chapitre II : L’analyse financière par la méthode des ratios

Chapitre III : Décisions d’investissement et de financement

OBJECTIFS DU COURS

La gestion financière revêt deux dimensions fondamentales :

 Une dimension « ex-post », l’analyse financière en tant qu’outil de la gestion


financière fondée sur une vision purement technique basée sur l’analyse et
l’interprétation des résultats portant sur la lecture des documents comptables et
financiers afin d’étudier la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise.
 Une dimension « ex-ante », la prévision, qui est établie à des horizons différents:
 Le long et le moyen terme, il s’agit de la prévision des emplois stables et des
ressources durables qui les financent ;
 Le court terme qui concerne la prévision des besoins du cycle d’exploitation.

De ce point de vue, à la fin du module, l’étudiant sera capable :

 D’établir un bilan financier et fonctionnel et d’analyser la rentabilité et la solvabilité


de l’entreprise dans une approche statique d’équilibre financier;
 D’analyser la situation financière de l’entreprise à travers les ratios ;
 De comprendre les principaux outils permettant de déterminer la rentabilité d'un
investissement en fonction des différents critères.

BIBLIOGRAPHIE

 Jean Barreau, Jacqueline Delahaye, Gestion financière- Manuel et applications,


12ème édition
 Ogien, Dov, (2015), Maxi fiches- Gestion financière de l’entreprise, 3ème édition
 Chambost, Isabelle, Cuyaubère, Thierry(2011), Gestion financière : Corrigés, 5ème
édition, Editeur: Dunod

2
 Lozato, Michel, Nicolle, Pascal, (2013), Gestion des investissements et de
l’information financière : Manuel Ed. 8, Editeur : Dunod
 BEKAHIA et OUDAD (1997), Finance d’entreprise tome 1 Analyse et diagnostic
financiers, Gaëtan Morin éditeur Maghreb
 CHARREAUX .G, Gestion financière, Litec, Paris, 1996.
 MOLLET .A, Gestion financière épreuve n° 4 DECF, Foucher, 2003-2004.
 RIVERT .A, Gestion financière analyse et politiques financières de l’entreprise,
Tecno sup, 2003.
 EMMANUEL T (2010), L’évaluation des entreprises, Paris, Edition Economica,
4ème édition.
 J-C TOURNIER, JB TOURNIER, Evaluation d’entreprise, Paris, Edition Eyrolles,
4eme édition.

3
CHAPITRE I : L’ANALYSE COMPTABLE ET FINANCIERE DES BILANS

Le bilan est le premier document de synthèse juridique et financier de l’entreprise. Son

importance réside dans sa capacité à résumer la situation patrimoniale d’une entreprise à un

moment donné. On distingue à cet effet le bilan comptable, le bilan financier et le bilan

fonctionnel

SECTION 1 : LE BILAN COMPTABLE


Il résume la situation patrimoniale d’une entreprise à un moment donné suivant les principes

fondamentaux du système de base. Il comprend deux parties à savoir l’actif et le passif.

1- L’actif ou l’emploi

L’actif de l’entreprise est divisé en trois grandes parties : les immobilisations, l’actif circulant

et les disponibilités.

Les immobilisations sont aussi appelées l’actif immobilisé qui représente toute somme

d’argent engagée sur plusieurs périodes dans le but de dégager une rentabilité. Elles

concernent essentiellement les immobilisations incorporelles (fonds commercial, frais de

recherche développement, brevets, licences, marques déposées, logiciels etc.), les

immobilisations corporelles (terrains, bâtiments, installations techniques, matériels, etc.), et

les immobilisations financières (prêts, dépôts et cautionnements, avances et acomptes sur

commande d’immobilisations, titres de participation1, autres titres immobilisés2).

Ces immobilisations sont des emplois permanents car destinées à servir durablement l’activité

de l’entreprise. A côté de ces immobilisations, nous avons les emplois temporaires ou l’actif

circulant. Il est constitué des stocks et créances qui se renouvellent au cours de l’exercice

comptable (stocks de marchandises, de matières premières et de produits finis, des créances

clients, effets à recevoir etc.)

1
Participations détenues dans d’autres sociétés
2
Prêts et créances non commerciales, créances sur l’Etat
4
Enfin, il y a la trésorerie actif qui comprend les titres de placement3, les avoirs en banque, en

caisse et aux chèques postaux).

Ces deux dernières rubriques sont appelées des emplois temporaires ou l’actif cyclique qui

représente l’ensemble des éléments du patrimoine qui n’ont pas vocation à rester durablement

dans l’entreprise.

2- Le passif ou ressources

Le passif du bilan met en évidence les ressources ou les moyens qui ont permis l’acquisition

des biens. Il comprend les capitaux propres (capital social, résultat, réserves, report à

nouveau, subvention d’investissement, provisions réglementées), les dettes financières

(emprunt, dette crédit-bail, provisions pour risque et charge), le passif circulant (dettes

fournisseurs, dettes fiscales tels que les impôts et taxes à payer, les dettes sociales dues au

personnel et aux organismes sociaux) et la trésorerie- passif (crédit bancaire de trésorerie et

découverts bancaires). Le passif circulant et la trésorerie- passif représentent le passif

cyclique de l’entreprise.

3
Titres cessibles, acquis en vue d’en retirer un revenu direct ou une plus-value à brève échéance (bon du
trésor, action et obligation)
5
Actif Passif
21 Immobilisations incorporelle 10 Capital
Immobilisations corporelles 11 Réserves
22 Terrains 12 Report à nouveau
23 Bâtiments 13 Résultat net
24 Matériel 15 Provisions réglementées
25-27 Immobilisations financières Subvention d’investissement
Immobilisation en Crédit bail4 Total capitaux propres
31 Total immobilisation 14 Emprunt
32 Marchandises 16 Crédit- bail
36 Matières premières 17 Provision pour risques
3… Produits finis 19 Total dettes financières
Stocks Fournisseurs d’exploitation
409 Total exploitation 401 Fournisseurs, effet à payer
411 Fournisseurs, avances versées 402 Clients, avances reçues
412 Clients 419 Dettes sociales
415 Clients, effets à recevoir 42-43 Dettes fiscales
416 Effets escomptés non échus 44 Total dettes d’exploitation
47 Clients douteux 481 Fournisseur d’invest HAO
48 Autres débiteurs 48 Dettes diverses HAO
Créances diverses HAO Total dettes HAO
Total réalisable 521
50 Titres de placement 561 Découvert bancaire
521 Compte Banque 565 Crédit de trésorerie
571 Caisse Escompte des effets
531 Compte courant postal Trésorerie passif
Total disponibilité

Ecart de conversion actif Ecart de conversion passif

SECTION 2 : LE BILAN FINANCIER

A la différence du bilan comptable qui privilégie une approche juridique ne prenant pas en

compte les attentes des financiers, le bilan patrimonial ou financier permet de combler ce gap

par sa capacité à mesurer les risques encourus par l’entreprise eu égard aux dettes et aux

créances à leurs échéances.

4
Location acquisition sous de contrat de crédit-bail

6
Le bilan financier doit permettre de renseigner les actionnaires et les différentes parties

prenantes quant à la solvabilité de l’entreprise et surtout quant à sa liquidité financière. Ainsi

sa conception s’appuie sur la valeur patrimoniale de l’entreprise.

Dans le bilan financier, les actifs sont classés selon leur degré liquidité croissant et les

éléments de passif selon leur degré d’exigibilité croissante. L’établissement de la structure

financière à partir du bilan comptable requiert deux catégories de retraitement : un ajustement

des éléments de l’actif et un redressement des éléments du passif en vue de déterminer les

engagements réels de l’entreprise d’une part, et d’autre part un reclassement de l’actif et du

passif en fonction des critères de liquidité et d’exigibilité.

1- Le retraitement de l’actif

Le retraitement se fait poste par poste suivant les données du problème.

 Écarts de conversion ACTIF (cas de diminution de créances) :

 à faire disparaître dans les comptes de régularisation,

 à ajouter à l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur

créances et de revenir à la situation initiale).

 Écarts de conversion ACTIF (cas d’augmentation de dettes) :

 à faire disparaitre dans les comptes de régularisation,

 à déduire des dettes d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur

dettes et de revenir à la situation initiale).

 Titres de placement

La trésorerie-actif inclut le poste « Titres de placement ».

 Il importe, en conséquence, que les titres qui y sont inscrits soient réellement

rapidement négociables dans l’intention des dirigeants et au regard des possibilités

boursières ;

7
 Dans le cas contraire, ils doivent être classés en «Autres immobilisations financières

».

 Prêt

 La fraction à moins d’un an du prêt ainsi que les intérêts courus sont à transférer dans

l’actif-circulant.

2- Le retraitement du passif
Le redressement concerne les éléments des trois masses du passif :
 Écarts de conversion PASSIF (cas d’augmentation de créances) :

 à faire disparaître dans les comptes de régularisation,

 à déduire de l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur

créances et de revenir à la situation initiale).

 Écarts de conversion PASSIF (cas de diminution de dettes) :

 à faire disparaître dans les comptes de régularisation ;

 à ajouter aux dettes d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur

les dettes et de revenir à la situation initiale).

 Provisions pour Risques et Charges :

 si elles sont supérieures à 1an : à transférer dans les ressources stables car elles sont

considérées comme des réserves occultes,

 si elles sont inférieures à 1an: à transférer selon leur nature soit dans les dettes

d'exploitation, soit dans les dettes hors exploitation.

 Emprunts

 La fraction à moins d’un an de ces dettes ainsi que les intérêts courus sont à transférer

dans le passif-circulant.

 Comptes courants d’associés : Ils doivent être placés selon leur degré d’exigibilité :

 soit dans les Dettes financières (ressources stables), sous forme de comptes bloqués

 soit dans les dettes hors exploitation, dans le sens contraire

8
En général, le bilan financier classe les postes comptables en masses homogènes d’après leur

degré de liquidité ou d’exigibilité.

L’affectation du résultat est nécessaire avant toute analyse. Enfin le bilan financier à l’image

du bilan comptable se présente avec les valeurs nettes.

Actif net Passif


Emplois stables Ressources stables
Actif immobilisé net Capitaux propres
Actif à moins d’un an Dettes financières à plus d’un an
Stock en cours dettes à moins d’un an
Créances Dettes financières à moins d’un an
Disponibilités Dettes frs
Dettes sociales et fiscales
Découverts bancaires

SECTION 3 : L’APPROCHE FONCTIONNELLE DU BILAN

Elle a pour but d’évaluer les stocks d’emplois et de ressources à leur valeur d’origine et de

montrer comment les emplois sont financés par les ressources. Le bilan dans cette approche

voit sa structure conçue en fonction des besoins des diverses parties prenantes à l’information

comptable. L’optique économie / gestion a été privilégiée par rapport à l’optique juridico-

financière.

Le découpage est opéré dans une approche de gestion à la fois économique et financière. Ceci

relève de la conception fonctionnelle plutôt que de la conception de liquidité.

Le bilan fonctionnel a pour objectif de mesurer la rentabilité économique de l’entreprise dans

une optique de continuité de l’exploitation.

Les critères de liquidité de l’actif et d’exigibilité du passif sont abandonnés. Les postes de

l’actif et du passif sont classés selon leur nature ou leur destination. L’approche fonctionnelle

est celle que l’on utilise lorsqu’on veut procéder à un diagnostic économique.

9
L’approche fonctionnelle procède donc à une analyse en termes d’emplois- ressources du

bilan et découpe ceux- ci en fonction des cycles (investissement, financement et exploitation)

d’où l’expression de bilan fonctionnelle.

Cette manière d’analyser le bilan permet d’appréhender le fonctionnement de l’entreprise en

termes d’emplois (utilisation des capitaux investis) et de ressources (origine des capitaux

investis).

NB : le bilan fonctionnel se fait à partir du bilan avant répartition du résultat et le fonds de

roulement calculé est un fonds de roulement net global (FRNG).

Un certain nombre de retraitements sont à effectuer pour construire le bilan fonctionnel. Leur

objectif est de reconstruire la valeur d’origine des différents stocks d’emplois et de ressources

pour analyser la politique de financement de l’entreprise.

Rappel sur les retraitements à faire :


 les actifs sont pris en considération à leur valeur d’origine pour mettre en évidence la
décision initiale ;
 Les amortissements et les provisions figurent dans les ressources et permettent de

reconstituer avec les résultats mis en réserves, les fonds propres d’origine interne.

 La fraction à moins d’un an de l’emprunt ainsi que les intérêts courus restent inclus dans le

poste ;

 La fraction à moins d’un an des prêts ainsi que les intérêts courus restent inclus dans les

immobilisations financières ;

 Les autres retraitements restent inchangés

Actif Montant Passif Montant


s
IMMOBILISATIONS BRUTES Capitaux propres
+Immobilisations corporelles capital social
+Immobilisations incorporelles Réserves
+Immobilisations financières y compris titres de report à nouveau
placement difficilement négociables Résultat
ACTIF CIRCULANT EXPLOITATION Subvention d’équipement
Stocks Provisions réglementées
Avances et acomptes versés Amortissement et provision
Créances clients… de l’actif
Effets escomptés non échus DETTES FINANCIERES

10
charge constatée d’avance d’exploitation Emprunt net
ACTIF CIRCULANT HORS EXPLOITATION Dettes de crédit-bail
Créances hors exploitation Provisions pour risque et
Créances sur ventes d’actif charges
Charges constatées d’avance hors exploitation DETTES
TRESORERIE ACTIF D’EXPLOITATION
Titres de placement (facilement négociables) Avances et acomptes reçus
Disponibilités en caisse, banque et chèque postal Dettes fournisseurs…
Dettes fiscales
Dettes sociales
Produit constatée d’avance
DETTES HORS
EXPLOITATION
Dettes hors exploitation (IS)
Produit constatés d’avance hors
exploitation
-TRESORERIE PASSIF
Concours bancaires courant
Découverts bancaires
Effets escomptés non échus
Total actif Total passif

Application : Présentation du bilan financier et du bilan fonctionnel

Bilan de l’entreprise Béta arrêté au 31/12/2016

Actif Brut Amort-prov Net Passif net


Bâtiments 1570 300 1270 Capital 600
Matériel et outillage 500 300 200 Réserves 300
Prêts 250 - 250 Résultat 100
Stocks 800 150 650 Subvention 210
Créances clients 500 100 400 Provision pour R/C 500
Charges constatées Emprunt et dettes 800
d’avance 90 - 90 Dettes fournisseurs 300
Disponibilités 100 - 100 Produits const.d’avance 70
Ecart de conversion actif 120 - 120 Ecart de conversion passif 200

Total actif 393 850 3080 Total passif 3080


0
Informations générales

Une étude des postes du bilan au 31/12/2016 fait apparaitre les informations suivantes :
- Une partie des prêts d’un montant de 150 dont 50 d’intérêts courus, arrive à échéance le
30 avril 2017;
- Le résultat est réparti comme suit : 60% en réserves et le reste distribué sous forme de
dividendes ;
- Sur les 800 empruntés auprès des établissements de crédit, 200 arrivent à échéance dans
moins d’un an dont 80 d’intérêts courus ;

11
- Les provisions pour risques et charges d’un montant de 250, concerne un litige dont le

paiement est prévu en Novembre 2017 ;

- Dans les disponibilités figurent les titres de placement d’un montant de 50 difficilement

négociables ;

- Les écarts de conversion actif concernent une augmentation des dettes fournisseurs ;

- Les écarts de conversion- passif concernent une augmentation des créances clients

TAF :

1) Effectuer les retraitements des deux bilans

2) Calculer les grandes masses des bilans financier et fonctionnel

3) Présenter le bilan financier et le bilan fonctionnel

SECTION 4 : LA STRUCTURE FINANCIERE

L’analyse de la structure financière de l’entreprise se fera ici à travers deux approches : une

approche statique qui prend en charge l’analyse de l’équilibre financier et de la solvabilité de

l’entreprise faite à partir de trois instruments comme le fonds de roulement, le besoin en fonds

de roulement et la trésorerie nette d’une part et d’autre part une approche dynamique prenant

en compte le calcul de la CAF et de l’Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE).

1. Approche statique de l’équilibre

1.1. Le fonds de roulement (FR)

Le fonds de roulement représente l’excédent des capitaux permanent sur les immobilisations

nettes. Il représente la part des capitaux à terme avancés pour financer le besoin d’exploitation

de l’entreprise. En effet pour fonctionner normalement une entreprise doit financer non

seulement des immobilisations mais également ses actifs circulants. Autrement dit, le fonds

de roulement est défini comme le montant de ressources permanentes restant à la disposition

de l’entreprise après le financement de ses emplois stables.

 Calcul par le haut du bilan

12
FR= ressources stables – emplois stables

FR= capitaux permanents- actif immobilisé net

Ce mode de calcul met l’accent sur l’origine du fonds de roulement, c’est pourquoi on peut

calculer un fonds de roulement propre ou étranger

F.R PROPRES= CAPITAUX PROPRES- ACTIF IMMOBILISE NET

F.R ETRANGER= DETTES FINANCIERES

 Calcul par le bas du bilan

Si on considère que le bilan est équilibré, l’écart constaté en haut se répercute en bas. Ainsi le

fonds de roulement sera la différence entre l’actif cyclique et le passif cyclique. Ce calcul met

l’accent sur la finalité du fonds de roulement qui est le financement de l’actif circulant

FR= ACTIF CYCLIQUE – PASSIF CYCLIQUE

Actif cyclique = actif circulant + trésorerie actif

Passif cyclique = passif circulant + trésorerie passif

1.2. Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

Le besoin en fonds de roulement est le besoin de financement généré par le cycle

d’exploitation. Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations d’exploitation

c’est-à-dire l’achat de matières premières, leur stockage, le processus de fabrication, le

stockage de produits finis et enfin la vente.

Le BFR est donc la différence entre l’actif circulant et le passif circulant.

Il est intéressant de distinguer à ce niveau le BFR lié à l’exploitation et le BFR non lié à

l’exploitation.

Le BFR lié à l’exploitation (BFRE) correspond aux besoins d’exploitation non couverts par

les ressources d’exploitation. On y retrouve ainsi les stocks, les avances et acomptes versées

aux fournisseurs, les clients et comptes rattachés (effet à recevoir + effets escomptés), et les

charges constatées d’avance d’exploitation.

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Les ressources d’exploitation comprennent les avances clients, les dettes fournisseurs, les

dettes fiscales et sociales, les autres dettes à court terme et les produits constatés d’avance

d’exploitation.

Le BFR hors exploitation (BFRHE) correspond à la différence entre les actifs et passifs hors

exploitation. Ce sont des éléments généralement marginaux et qui n’ont pas de signification

économique particulière tels que les créances et dettes liées à des cessions ou achat

d’immobilisation, des dettes afférentes à l’impôt sur le résultat, les taxes professionnelles, les

autres dettes diverses HAO.

BFRG= BFRE + BFRHE

1.3. La trésorerie nette (TN)

Toutes les opérations réalisées par l’entreprise se traduisent par une entrée ou une sortie de

trésorerie. Son rôle est donc fondamental, car elle réalise l’équilibre financier à court terme

entre le fonds de roulement qui est constant et le besoin en fonds de roulement global qui

fluctue dans le temps à cause des opérations quotidiennes.

Dans l’approche fonctionnelle la trésorerie nette (TN) apparait comme la résultante de

l’équilibre entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.

Comme l’actif et le passif sont équilibrés, on obtient ainsi :

TN= Fonds de roulement – Besoin en fonds de roulement (1er méthode)

La trésorerie nette apparait comme le solde net de trésorerie, la position globale de

l’entreprise sur ses opérations financières à court terme.

Trésorerie nette (TN) = Trésorerie actif – Trésorerie passif (2ème méthode)

2. Approche dynamique de l’équilibre financier

2.1. La capacité d’autofinancement (CAF)

La capacité d’autofinancement représente la ressource, dégagée au cours de l’exercice, par

l’ensemble des opérations de gestion.

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On distingue deux méthodes : La méthode additive et la méthode soustractive.

La méthode additive permet de déterminer la CAF par la somme des éléments qui résultent de

toutes les opérations réalisées par l’entreprise.

Partant du résultat net de l’exercice, la CAF est égale à:

CAF= R. net + Charges non décaissables –Produits non encaissables- Produits des

cessions

Ce qui donne :

CAF= Résultat net + D/AP+VCCI - R/AP - quote –part virée au résultat(865)-Produits

des cessions.

Concernant l’approche soustractive, la CAF est égale à la différence entre les produits et

charges qui ont un dénouement monétaire c'est-à-dire les charges qui entrainent un

décaissement, une sortie de monnaie, et les produits qui entrainent un encaissement. Les

reprises sur provisions, par exemple, sont des produits non encaissables qui ne s’ajoutent pas

à l’EBE, de même que les amortissements sont des charges non décaissables.

Partant de cette méthode, nous avons :

CAF= EBE –Charges décaissables restants+ Produits encaissables restants à l’exception

des éléments sur cession

La totalité de la CAF ne reste pas à la disposition de l’entreprise qui distribue une partie du

bénéfice aux actionnaires sous-forme de dividendes.

Autofinancement= CAF (exo N) - Dividendes effectivement distribués en N

NB : Dividendes effectivement distribués = dividendes + Acompte de dividendes

15
2.2. . L’Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE)

Dans l’ensemble des opérations d’exploitation, il se dégage au cours de l’exercice un

excédent (ou un déficit) de trésorerie dénommé Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE).

Il représente la trésorerie générée (ou consommée) au cours de l’exercice par les seules

opérations d’exploitations.

A partir de l’EBE, il est donné par l’équation :

ETE = EBE – Variation du BFR


Ou
ETE = EBE –Variation du BFR – Production immobilisée.

En dehors des opérations liées au cycle d’exploitation, il existe des opérations

d’investissement et de financement qui entrainent un excédent de trésorerie sur opérations

d’investissement et de financement. Ce dernier est donné par la formule :

Excédent de trésorerie sur opérations


d’investissement et de financement = Variation du FR- CAF

16
CHAPITRE II : ANALYSE FINANCIERE PAR LA METHODE DES RATIOS

Un ratio est un rapport entre deux grandeurs. L’étude de l’équilibre financier peut se faire à
travers la trésorerie nette de l’entreprise c’est-à-dire la différence entre le FR et le BFR.

Nous allons distinguer les ratios de structure financière, les ratios d’activité de gestion et les
ratios de rentabilité.

SECTION 1 : LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIERE


Il s’agit des ratios d’endettement et des ratios d’équilibre financier et de trésorerie.

1- Les ratios d’endettement


Pour saisir la mesure de la dette globale par rapport aux ressources totales de l’entreprise, on

peut utiliser la formule :


∑ dettes
total passif

De ce fait, on peut éclater ce ratio en groupe plus homogène pour déterminer le poids des
dettes à LMT
seuls emprunts à long et moyen terme :
total passif

La capacité d’endettement de l’entreprise ou l’autonomie financière est mesurée par les


ratios :

DLMT capitaux propres


¿1 Ou >1
capitaux propres DLMT

Ces ratios sont des ratios d’indépendance ou d’autonomie financière. En même temps, on les
appelle des ratios d’endettement puisse qu’ils donnent la mesure de la capacité de l’entreprise
à s’endetter exprimée par : 1- ratio ou ratio-1.

Si ce ratio est égal à 1, on dit que la capacité financière de l’entreprise est saturée.

2- Ratio d’équilibre financier et de trésorerie


2-1- les ratios d’équilibre financier

Ils concernent les ratios relatifs au FR et au BFR.

K permanent actif à court terme


Ref= ≥1 ou Ref= ≥1
immobilisations nette passif à court terme

17
Lorsque le ratio est supérieur à 1, le fonds de roulement est positif. Plus ce ratio est proche de
1, plus le fonds de roulement est faible.

2-2- les ratios de trésorerie

La trésorerie de l’entreprise est ici la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements
financiers c’est-à-dire à payer ses dettes exigibles à court terme.

La mesure de performance de remboursement peut se faire à trois niveaux : le ratio de


liquidité générale, le ratio de liquidité réduite et le ratio de liquidité immédiate.

'
Valeur d exploitation+ valeur r é alisable+valeur disponible
RLG= ≥1
DCT

Ce ratio supérieur à 1 exprime la capacité de l’entreprise à régler ses dettes à court terme avec
l’ensemble de ses actifs à court terme. Cependant, puisque la transformation des stocks en
monnaie n’est pas toujours facile on préfère le ratio de liquidité réduite :

valeur r é alisable+ valeur disponible


RLR= ≥1
DCT

Le résultat de ratio tourne autour de 1, mais il peut se situer à un palier inférieur à 1. Ce ratio
peut avoir l’inconvénient de contenir des créances souvent douteuses et irrécouvrable. C’est
disponibilité
ainsi qu’on passe au ratio de liquidité immédiate. RLI= ≥1
DCT

Ce ratio est le plus efficace pour analyser la solvabilité de l’entreprise à court terme. Ce ratio
inférieur à 1, décrit la faillite de l’entreprise appelée la cessation de paiement.

SECTION 2 : LES RATIOS D’ACTIVITE OU DE GESTION


Exprimés en fonction du CA, ces ratios définis la rotation des certains postes du bilan. Il
donne de façon précise les prévisions du FR et BFR.

1-1- La rotation des stocks


Elle est exprimée sur la base de la durée moyenne de stockage (DMS). Il s’agit de calculer le
nombre de fois par que l’entreprise doit renouveler son stock.

SM × 360
Pour les entreprises commerciales, la DMS = ' = x jours
cout d achatdes marchandises vendus

18
SI + SF
SM= (SI= SF - DS)
2

CAMV
A l’inverse = y fois/an
SM

Pour les entreprises industrielles

SM matière première
La DMS des MP= × 360
CAMC

SM de PF
La DMS des produits finis = ×360
CPPV

C PPV = Coùt de production – Production stockée

Production stockée= SF- SI

1-2- Le ratio des crédits clients


Elle indique la durée des créances que l’entreprise accorde aux clients.

crénces clients brutes et comptes rattachés


Ratio des crédits clients= × 360=x jours
CA TTC

Ce ratio est influencé par les facteurs comme le portefeuille client, les conditions de marché,
l’inflation, la nature des produits.

1-3- Le ratio des crédits fournisseurs


Il donne le délai de règlement des fournisseurs. C’est un indicateur important car le non-
respect du délai de règlement est un indicateur d’insolvabilité qui peut déboucher sur la
cession de paiement.

fournissseurs et comptes rattachés


Durée crédit fournisseur= ×360
achat TTC

1.4 L’évaluation du besoin en fonds de roulement Normatif

Pour évaluer le BFR normatif d’un exercice donné, il suffit de connaitre le CAHT de cet
exercice et les coefficients de proportionnalité (BFRE moyen/CAHT).

Le besoin en fonds de roulement prévisionnel= BFRE moyen/CAHT* CAHT prévu

1.4.1 Evaluation directe du besoin en fonds de roulement normatif

19
Par exemple, au cours de l’exercice N, le BFRE moyen a été de 490.000Fet le CAHT de
1.400.000F. Quel sera le besoin en fonds de roulement normatif de l’exercice (N+1) si le
CAHT prévu est de 1.680.000F.

1.4.2 Evaluation du besoin en fonds de roulement normatif par la méthode dite « des
experts-comptables »

Dans cette méthode, le montant moyen de chaque poste du BFRE est exprimé en nombre de
jours du CAHT. A cet effet on calcul un temps d’écoulement (TE) et un coefficient de
structure (CS).

 Le temps d’écoulement(TE)

Le temps d’écoulement ou durée d’écoulement d’un poste s’obtient en divisant le montant


moyen du poste(Mt) par le flux journalier de ce poste.

montant poste montant∗360


TE= =
flux journalier flux annuel du poste

Ou Flux journalier = flux annuel/360

 Le coefficient de structure (CS)

Le coefficient de structure d’un poste ou coefficient de proportionnalité mesure l’importance


de ce poste par rapport au CAHT.

flux annuel du poste


CS =
CAHT

Exemple :

Considérons le poste clients sachant que le Chiffre d’Affaires HT est de 12.000.000F, que le
montant moyen est de 1.608.000F et la TVA est de 18%.

Calculer le TE et le CS.

Solution

TE= 1.608.000*360 /(12.000.000*1.18)= 40.88 jrs

CS= 12.000.000*1.18/12.000.000= 1.18

Créances clients en jours du CA= TE*CS = 40,88*1,18= 48.23jrs.


20
 Analyse des principaux postes
 Les stocks

Il s’agit des stocks de marchandises, de matières premières et de produits finis

Pour les stocks de marchandises

SM ×360
TE= '
cout d achatdes marchandises vendues

'
cout d achatdes marchandises vendues
CS=
CAHT

Pour les stocks de Matières premières

SM ×360
TE= '
cout d achat des matières consommées

'
cout d achatdes marchandises vendues
CS=
CAHT

Pour les stocks de produits-finis

SM ×360
TE=
cout de production des produits vendus

cout de production des produits vendus


CS=
CAHT

 Les Clients

Le temps d’écoulement dépend des informations dont on dispose.

Durée du crédit= n jours, dans ce cas tous les clients ont le même crédit qui est aussi le crédit
moyen : TE= n

Durée de crédit = n jours fin de mois, tous les clients ne bénéficient pas de la même durée, il
faut donc calculer la durée moyenne du crédit accordé.

Exemple : Crédit de 30 jours fin de mois, le 10 du mois suivant.

TE = (70+40)/2+10= 55 jours

Durée du crédit client à déterminer

21
Clients+ Effets à recevoir+ Effets escomptés non échus
TE= ×360
CA TTC

CATTC
CS=
CAHT

 Les fournisseurs

Le problème se pose dans le même terme que pour les clients.

fournissseurs et comptes rattachés


TE= ×360
achat TTC

Achat TTC
CS =
CAHT

 La TVA
- TVA déductible

Le poste de TVA déductible varie entre 0 et 30 jours de TVA déductible, soit en moyenne (0
+30)/2= 15 jours d’où TE = 15 jours

'
TVA déductible de l exercice
CS= =
CA HT

- TVA collectée

Les ventes étant réparties uniformément dans le mois, la TVA collectée varie (comme la
TVA déductible) entre un minimum de 0 et un maximum de 30 jours soit en moyenne :

TE= (0 +30)/2 = 15 jours

'
TVA Collectée de l exercice
CS =
CA HT

- TVA DUE

Une fois calculée à la fin de chaque mois, la TVA due reste dans le compte correspondant
jusqu’à la date de règlement qui est en règle générale le 15 du mois suivant.

Donc TE= (45 + 15)/2 = 30 jours

TVA Collectée de−TVA Récupérable


CS =
CA HT
22
 Les Salaires

Si les salaires sont payés en fin de mois, alors TE= (0 +30)/2 = 15 jours

Salaires nets Salaires brutes−charges sociales sur salaires


CS= =
CA HT CA HT

 Les charges sociales

Les charges sociales (salariales + patronales) calculés sur le montant brut des salaires d’un
mois sont réglées au mois suivant. Si les charges sociales sont réglées le 10 du mois suivant,
alors TE= (40 +10)/ 2= 25 jours

Salaires sociales salariales+charges sociales patronales


CS=
CA HT

Toutes ces informations sont récapitulées dans un tableau selon le modèle ci-après :

Postes TE CS Postes en jours du chiffre d’affaires


Actif Passif
stock de matières premières a h a *h
stock de produits finis b i b* i
clients c j c* j
fournisseurs d k d *k
Salaires e l e* l
charges sociales f m f* m
TVA à décaisser g n g* n
Totaux X Y

BFR normatif = (X-Y) jours du chiffres d’affaires


CA HT ∗BFR normatif
BFR prévisionnel =
360
BFR prévisionnel∗100
BFR en % du CA =
CA HT
Application

La société industrielle DIOUBO ELECTRIQUE désire connaitre le montant de besoin en


fonds de roulement normatif et vous communique les informations suivantes :
- CA HT de l’exercice : 24 000 000 F
23
- Crédit accordé aux clients : 30 jours fin de mois
Durée d’écoulement des stocks :
 Matières premières 25 jours
 Produits finis 48 jours
- Cout d’achat des matières premières consommées : 10 080 000 F
- Achats HT : 9 600 000 F
- Crédits obtenus des fournisseurs : 30 jours fin de mois, le 10 du mois suivant
- Frais de personnel : 8 640 000 F
Charges sociales salariales : 15 % des salaires bruts
Charges sociales patronales : 30% des salaires bruts
Les salaires sont réglés en fin de mois, les charges sociales le 10 du mois suivant.
- Cout de production des produits finis vendus : 15 400 000 F
- Le Taux de TVA sur les achats de matières et les ventes est de 18%.
La TVA due est réglée le 15 de chaque mois.
TAF : Calculer le BFR normatif en jour du CA, le BFR normatif en valeur et le BFR
normatif en %.
SECTION 5 : LES RATIOS DE RENTABILITE ET LE COUT DU FINANCEMENT
1. Les ratios de rentabilité

Il existe plusieurs niveaux de rentabilité comme la rentabilité commerciale, la rentabilité


économique et la rentabilité financière.

1.1. La rentabilité commerciale

L’analyse globale se fait par le résultat, mais une analyse plus élaboré est établie à travers les
marges.

MB/marchandises Résultat Net


RC= ou RC=
C A HT CA HT

Le ratio global n’indique pas réellement la vraie rentabilité de l’entreprise car le numérateur
de ce ratio est la conséquence d’une part de toutes les politiques engagées par l’entreprise et
d’autre part de l’impôt sur les sociétés.

Par contre, le second ratio exprimé à partir de la marge brute renseigne mieux sur la
rentabilité commerciale puisse qu’il exprime seulement et entièrement la politique
commerciale de l’entreprise.

24
1.2. La rentabilité économique et risque d’exploitation (ou économique)
1.2.1. La rentabilité économique

La rentabilité économique exprime le rendement des actifs de l’entreprise c’est-à-dire sa


capacité à rémunérer les parties prenantes comme les associés qui apportent les capitaux
propres et les créanciers qui la financent à travers leurs prêts.

Résultat d ' expoitation


Elle est exprimée par le ratio : RE=
Actif économique

Actif économique = Immobilisation nette + BFRE + Trésorerie actif

Ou Actif économique = Capitaux propres + Dettes financières

'
Chiffre d affaires Résultat d ' expoitation
RE= (a) × ' (b)
Actif économique Chiffre d affaires

(a) Représente le ratio de rotation du capital : chiffre d’affaires dégagé par l’ensemble des
moyens d’exploitation mis en œuvre.
(b) Représente le ratio de rentabilité d’exploitation
1.2.2. Le risque d’exploitation ou économique

Le risque d’exploitation ou risque économique est défini comme les variations aléatoires du
chiffre d’affaires HT qui affectent les prévisions relatives aux différents critères de gestion
(résultat d’exploitation, rentabilité économique, rentabilité financière, etc.)

Le risque d’exploitation peut être évalué par le levier d’exploitation (LE) ou levier
opérationnel.

Le levier d’exploitation mesure la sensibilité du résultat d’exploitation (RE) aux variations du


chiffre d’affaires.

ΔRE / ℜ ΔRE / ℜ M /CV CA


LE= = donc LE= ou LE=
ΔCA / CA ΔPQ/ PQ M /CV −CF CA−SRv

On en déduit que le risque d’exploitation est d’autant plus grand que le CA HT est voisin du
seuil de rentabilité.

1.3. La rentabilité financière et risque financier


1.3.1. La rentabilité financière

25
C’est un indicateur qui permet, au premier niveau l’appréciation de l’utilisation des apports
des actionnaires, apports enrichis au fil du temps par l’activité de production et/ou de
commercialisation, et les résultats nets qu’elles ont dégagés et qui ont été mis en réserves.

Ce ratio connu sous le nom de « taux de rentabilité des capitaux propres » ou « taux de
Résultat net
rentabilité financière » s’exprime ainsi : RF=
Capitaux Propres

La rentabilité financière est fonction :

- De la rentabilité économique ;
- De l’incidence de l’endettement sur le résultat ;
- Du poids du passif total par rapport aux capitaux propres (Levier financier). Moins les
capitaux propres sont élevés par rapport au passif total, meilleure est la rentabilité
financière.

'
R é sultat d exploitation R é sultat net Passif total
RF= (a) × (b)× (c )
Total actif R é sultat d ' exploitation Capitaux propres

(a) Constitue la rentabilité économique


(b) Représente l’incidence financière
(c) Le levier financier

Les deux derniers (a+b) représente l’impact de l’endettement sur la rentabilité financière.

L’analyste peut juger l’impact de la structure de financement de l’entreprise sur la rentabilité


des capitaux propres par l’étude de l’effet de levier financier.

Pour la démonstration, nous admettons que l’actif économique (AE) dégage une rentabilité
économique (RE). Il faut aussi faire une abstraction des produits financiers, des produits et
des charges exceptionnelles.

RE
Comme on a R éco= ¿> ¿RE= Réco ×AE
AE

On a d’autre part : RN= (RE- FFi) × (1-t)

Avec t= taux d’imposition sur les bénéfices

RN= résultat net de l’exercice

26
RE= résultat d’exploitation

FFi= frais financiers

On a alors : RN= (RE-FFi) × (1-t) soit encore RN= ((Réco×AE - FFi) × (1-t)

Mais AE= au passif (PE) qui contient deux grandes masses : les dettes financières (DF) et les
capitaux propres (CP).

On a donc : RN= ((R éco× (CP+ DF))- FFi) (1-t)

Si on pose i = taux d’intérêt sur les dettes financières, FFi = i DF

On a donc : RN= ((Réco×CP) + (Réco×DF)- (DF×i)) (1-t)

En divisant par les capitaux propres (CP), on obtient :

RN
CP
= (
Réco × CP Réco × DF i× DF
CP
+
CP

CP
(1−t ) )
En simplifiant, on a :

DF
RF= [Réco + (Réco-i) × ¿(1-t)
CP

DF
Avec i= cout de la dette et [(Réco-i) × ] * (1-t) = effet de levier financier
CP

DF
Et = levier ou structure financière de l’entreprise
CP

En somme, la rentabilité financière d’une entreprise est influencée par :

-la rentabilité économique de ses actifs ;

-la structure financière de l’entreprise ;

-le cout de la dette ;

-le différentiel entre la rentabilité économique et le cout de la dette

DF
Si Re¿ i, RF est d’autant plus élevée que est grand : l’effet de levier joue positivement.
CP
Par conséquent, l’entreprise qui souhaite maximiser sa rentabilité financière devra, dans le

27
cadre des contraintes précédemment définies, choisir de s’endetter plutôt que d’augmenter ses
fonds propres.

DF
Si Re¿ i, RF est d’autant plus faible que est grand : l’effet de levier joue négativement.
CP
Dans ce cas, l’entreprise devra s’abstenir d’emprunter.

1.3.2. Le risque financier

On appelle risque financier l’accroissement du risque d’exploitation dû à l’endettement de


l’entreprise.

Ce risque est essentiellement évalué au niveau de la rentabilité des capitaux propres


(rentabilité financière).

D D D
On a: RF = (1-t) [Re + (Re –i) ] = (1-t) Re + (1-t) (Re –i) = (1-t) Re +(1-t) Re- (1-t)*
K K K
D
i*
K

D
Δ RF = (1-t) ΔRe + (1-t) ΔRe
K

Δ RF= variation globale de la rentabilité financière

(1-t) ΔRe = variation de la rentabilité financière indépendamment de l’endettement (risque


d’exploitation

D
(1-t) ΔRe= variation de la rentabilité financière liée à l’endettement (risque financier)
K

Ainsi l’effet de l’endettement sur la variation de la rentabilité financière a été isolé et l’on
voit que cet effet est d’autant plus grand que l’endettement est plus important.

2. Le cout du financement

Il existe deux types de sources de financement pour une entreprise : les capitaux propres et
les dettes financières. Chacune de ces sources de financement engendre un cout pour
l’entreprise.

2.1. Le cout des capitaux propres

28
Lorsqu’un associé décide d’acquérir ou de conserver des actions d’une entreprise X, il
renonce par la même occasion l’acquisition d’actions d’une entreprise Y par conséquent les
dividendes et les plus-values que lui auraient procurées la société Y. A cet effet, il subit un
manque à gagner suite à cette renonciation.

Ce manque à gagner subit par l’actionnaire constitue le cout des capitaux propres. Ce cout est
en général beaucoup plus élevé que le cout de la dette car il est d’autant plus élevé que
l’activité de l’entreprise est risqué.

2.2. Le cout de la dette

Le cout avant impôt d’un emprunt ou d’un crédit bail représente son taux effectif. Le cout
avant impôt des dettes financières constitue la moyenne pondérée des taux effectifs des
différents emprunts contractés. Les charges d’intérêt étant fiscalement déductible, le cout des
dettes est diminué de l’économie d’impôt.

Application :

La société Béta a contracté un emprunt bancaire de 4 000 000F au taux de 8% et un emprunt


obligataire de 6 000 000 F au taux de 6,5%.

Calculer le taux d’intérêt effectif de la société Béta et le cout des dettes en tenant compte d’un
taux d’imposition de 30%

Solution

Dettes financières = 4 000 000 + 6 000 000 = 10 000 000

Poids de l’emprunt bancaire dans les dettes financières= 4 000 000/ 10 000 000= 40%

Poids de l’emprunt obligataire dans les dettes financières= 6 000 000/10 000 000= 60%

Le taux d’intérêt effectif =(TEF)= cout des dettes avant impôt

TEF= 40%× 8% + 60% × 6,5%=7,1%

Le cout des dettes financières = 7,1%(1-0,3)= 4,97%

2.3. Le cout du capital

29
Le cout du capital représente le cout combiné des dettes financières et du cout des capitaux
propres. Il est la moyenne pondérée du cout des dettes financières nettes d’impôt et du cout
des capitaux propres.

Ce cout du capital est le taux d’actualisation pertinent permettant de calculer la valeur actuelle
nette des projets d’investissement au sein de l’entreprise.

Application :

En reprenant l’exemple précédent, on considère que les actifs économiques (capitaux propres
+ dettes financières) de la société Béta sont de 50 000 000 F et le cout des capitaux propres
est 15%.

Calculer le cout du capital

Solution

CP + DF= 50 000 000 ¿> ¿ CP = 50 000 000 – 10 000 000= 40 000 000

10 000 000 40 000 000


Cout du capital= × 4,97 % + × 15% = 12,994%
50 000 000 50 000 000

CHAPITRE III : DECISIONS D’INVESTISSEMENT ET DE FINANCEMENT

Au sens comptable du terme, l’investissement consiste en l’acquisition d’actifs immobilisés,

mais au sens économique, l’investissement peut englober d’autres dépenses qui n’ont pas le

caractère comptable d’immobilisations telles que la recherche, la formation, la publicité, etc.

Considérées comme des charges d’exploitation, ces dépenses ont des effets qui vont au delà

de l’exercice en cours et elles constituent à ce titre de véritables investissements.

Contrairement aux aspects de la gestion prévisionnelle, la gestion des investissements se situe

dans le long terme. Elle est l’expression principale de la stratégie de l’entreprise et doit en

conséquence faire l’objet de plans pluriannuels.

Par ailleurs, les charges envisagées dans le cadre de la gestion budgétaire (approvisionnement,

production, etc.) ont vocation à être couvertes par les ressources courantes de l’entreprise.

30
Pour les dépenses d’investissement, ce financement interne à l’entreprise peut être insuffisant

et des ressources externes devront être recherchées : augmentation du capital, emprunt, crédit

bail etc.

Parallèlement au budget des investissements, il conviendra d’établir un budget de financement

faisant apparaitre les parts respectives du financement interne (autofinancement) et du

financement externe.

SECTION 1 : ELEMENTS DE DECISIONS D’INVESTISSEMENT

Selon les objectifs poursuivis, on distingue trois catégories d’investissement :

-les investissements de renouvellement consistant à remplacer les équipements anciens,

-les investissements de croissance dont l’objectif est alors soit le développement d’une

activité nouvelle, soit d’accroitre le potentiel de production d’une activité déjà existante.

-les investissements de productivité qui ont pour but d’obtenir une même productivité en

réduisant l’ensemble des couts.

Dans tous les cas, on s’attend à ce que les dépenses immédiates liées à l’investissement (cout

d’acquisition) soient compensées par des suppléments de recettes ou des diminutions de

dépenses réparties sur l’ensemble de la durée de vie de l’investissement.

1. Les dépenses d’investissement

Elles se composent :

-du cout d’acquisition des biens,

-des charges connexes (transport, cout d’installation, couts d’essai, cout de la formation du

personnel éventuellement, etc.),

- de la variation du BFR lorsque l’investissement se traduit par un surcroit d’activité, les

stocks, créances et dettes d’exploitation sont modifiées en conséquence. Cette augmentation

du BFR, sorte d’investissement dans le cycle d’exploitation, devra être financé et donc prise

en compte dans le budget de financement ;

31
-des charges d’exploitation générés par l’investissement pendant toute sa durée de vie

(consommation de matières, charges de personnel, etc.)

2. Les recettes d’investissement

Sur ce point, on attend de l’investissement :

-un supplément de chiffre d’affaires (investissements de croissance) ou des économies de

charges d’exploitation (investissement de productivité). Ces économies pourront porter en

particulier sur des postes de charges de personnel, des charges externes (entretien, énergie,

etc.) ;

-la récupération, en fin de vie du projet, de la valeur résiduelle nette d’impôt des

immobilisations ainsi que du BFR qui redevient disponible et se traduit par des

encaissements de créances sans nouveaux achats.

Ainsi, un regroupement de ces éléments doit être fait année par année, sous forme de flux net

de trésorerie, afin de mesurer l’impact exact (impôt compris) de l’opération d’investissement

sur la trésorerie de l’entreprise.

Application : (les données sont en milliers)

Considérons un investissement dont la durée de vie est de 5ans, pour lequel on a les éléments

prévisionnels suivants : cout d’acquisition : 5000 F amortissable selon le système linéaire sur

5ans.

Le supplément de chiffre d’affaires et de charges d’exploitation (hors amortissement) attendus

sur les 5ans, sont mis en évidence dans le tableau ci-après :

Années 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000

Charges d’exploitation (hors 1100 1250 1400 1400 1400

amortissement)

32
NB : le BFR représente un mois de chiffre d’affaires. La valeur résiduelle de l’investissement

est nulle en fin de projet. On suppose que l’entreprise applique un taux d’imposition de 30%.

Calculons la CAF de deux manières différentes.

- Méthode additive

CAF= Résultat après impôt + DAP- R/C – Reprise sur Amortissements et provisions

R/C= PC net des frais – VNC

Pour l’exemple suivant, on retient compte tenu des informations fournies :

CAF= Résultat après impôt + DAP

Le calcul est le suivant :

Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000
Charges d’exploitation (hors 1100 1250 1400 1400 1400
amortissement)
Dotations aux amortissements (1) 1000 1000 1000 1000 1000
Résultat avant impôt 300 450 600 600 600
Impôt 90 135 180 180 180

Résultat après impôt 210 315 420 420 420


CAF 1210 1315 1420 1420 1420
(1) Amortissement = 5000/5= 1000

-Méthode soustractive

CAF= Excédent brut d’exploitation (EBE) + produit encaissables – charges décaissables (à

l’exception des éléments sur cession)

Pour la mise en œuvre du tableau, la CAF= EBE- Impôt

Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000
Charges d’exploitation (hors 1100 1250 1400 1400 1400
33
amortissement)
EBE 1300 1450 1600 1600 1600
Impôt 90 135 180 180 180
CAF 1210 1315 1420 1420 1420
La prise en compte de la variation du BFR dans les dépenses d’investissement nous redonne

les flux de liquidité selon la relation suivante :

Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE) =EBE net d’IS- Variation BFRE

La variation du BFR se calcule comme suit :

Année 0 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000

BFR (CA/12) 200 225 250 250 250

variation du BFR 20 25 25 0 0 -250

NB : l’augmentation du BFR est supposée créer un besoin de financement dès le début de

l’année et anticipe donc d’une année l’augmentation du chiffre d’affaires.

A la fin du projet, on peut considérer que ce besoin redevient disponible pour l’entreprise

(-250 à la fin de la cinquième année).

On complète le tableau de calcul des flux nets de liquidités en prenant en considération la

convention suivante :

-les rentrées de trésorerie portent des signes plus (+),

-les sorties de trésorerie portent des signes (-)

Les dépenses d’investissement qui sont immédiates sont positionnées au début de l’année 1,

notée 0. Les CAF sont prises en compte à la fin de l’exercice.

0 1 2 3 4 5
Année Début année 1 Fin année 1
CAF 1210 1315 1420 1420 1420
Variation du BFR -200 -25 -25 0 0 +250

34
Investissement -5000
Flux nets de trésorerie ou -5200 1185 1290 1420 1420 1670
flux de trésorerie

SECTION 2 : LES CRITERES DE CHOIX D’INVESTISSEMENT

Les décisions d’investissements sont des décisions qui engagent l’entreprise sur la longue

période. C’est la raison pour laquelle, il convient de disposer des critères pertinents en la

matière.

A chaque choix d’investissement doit correspondre un mode de financement approprié. Il

convient alors dans un premier temps d’analyser la rentabilité économique du projet en

dehors de mode de financement.

On regarde dans un second temps quel modèle de financement le plus approprié et quelle est

l’impact de ce mode de financement sur la rentabilité financière de l’investissement.

1. La rentabilité économique d’un projet

1.1. Délai de récupération du capital investi (DRCI)

Cette méthode repose sur le temps nécessaire permettant de récupérer le capital investi. Elle

consiste à déterminer le moment où la somme des cash flow nets est égale au capital investi.

Si les cash flow sont constants, le délai en années est

Capital investi
DRCI=
cash flow annuel

Si les cash flow nets ne sont pas annuels, on procède par amortissement de l’investissement

sur la base des cash flow annuels jusqu’à obtenir un moment net inférieur au cash flow de

l’année suivante puis, on résonne par interpolation linéaire.

Application :

35
En se référent à l’application précédente, déterminer le DRCI

Le tableau suivant permet de faire les calculs :

Année 1 2 3 4 5

Invest. à amortir 5200 4015 2725 1305 -

Amortissement 1185 1290 1420 1420 1670

invest. Net 4015 2725 1305 - -

L’investissement restant à amortir à la fin de la troisième année est de 1305 alors que le

cash flow de la quatrième année est de 1420.

On pose donc :

1420 12 mois
1305 x mois
Ainsi x= (1305 × 12)/ 1420= 11 mois

Le délai de récupération se situe à la date du 01 Décembre de la quatrième année.

Suivant ce critère, le projet ayant le DRCI le plus faible sera retenu.

1.2. Les critères fondés sur l’actualisation

1.2.1. Taux d’actualisation

C’est un taux choisi représentant le taux de rentabilité minimale exigée par l’entreprise pour

le projet envisagé. Pour le fixer, on peut se référer à des critères internes (cout du capital par

exemple) ou à des informations externes (rentabilité d’un investissement similaire, taux du

marché financier). Pour le calcul du cout du capital, il est égal au cout des capitaux propres et

capitaux empruntés).

Une entreprise X dispose de 100 000 F de capitaux propres et de 50 000 F d’emprunt à long

terme au taux de 9%.

Le cout des capitaux propres est 10,5% : il s’agit en fait d’un taux de rentabilité attendu par

les actionnaires et il peut être évalué à partir des dividendes distribués.

36
Pour déterminer le cout du capital, il convient de calculer une moyenne pondérée entre le cout

des capitaux propres et le cout net des capitaux empruntés.

100 000 50 000


Cout du capital= ×10 , 5+ × 9 ( 1−30 % )=9 , 1 %
150 000 150 000

1.2.2. Valeur actuelle nette (VAN)

Soit CFi le cash flow ou flux de liquidité de l’année i, la valeur actuelle nette (VAN) s’écrit :
n
VAN = ∑ CFi ¿ ¿ – I0, il s’agit d’une VAN économique puisque les flux de financement ne
0

sont pas pris en compte.

Suivant ce critère, un projet d’investissement sera retenu si la VAN est positive. S’il s’agit de

plusieurs investissements, on choisira celui dont la VAN est la plus élevée.

L’indice de profitabilité (IP) est calculé à partir de la VAN, ainsi on a :

VAN + I
Indice de profitabilité=
I

L’indice de profitabilité indique la VAN pour 1F investi. Pour qu’on projet soit

rentable, il faut que indice de profitabilité soit supérieur à 1.

Exemple : en reprenant l’exemple précédent, calculons la VAN du projet

Année 0 1 2 3 4 5 Total

flux nets de liquidités - 1185 1290 1420 1420 1670

5200
n
1086,15 1083,7 1093,48 1002,28 1080,4 5346,1
∑ CFi ¿ ¿
0
7 2

VAN= 5346,1 - 5200= 146,1, la VAN est positive, donc le projet peut être retenu.

1.2.3. Le taux interne de rendement (TIR)

37
C’est le taux d’actualisation qui annule la VAN. En d’autres termes, c’est une méthode

consistant à rechercher un taux d’actualisation des flux nets tel que leur somme corresponde

au capital investi (I0)

Le TIR est le taux pour lequel la somme des flux nets actualisés est nulle. Donc, c’est le taux
n
t tel que : ∑ CFi ¿ ¿ =0.
0

Selon ce critère, on retiendra l’investissement dont le TIR est le plus élevé parmi tous les taux

internes de rendement des différents projets.

Pour trouver le taux, on procède par interpolation linéaire selon le calcul ci-après en se

référant à l’application précédente.

9,1% t 10%

146,1 0 -45, 5

t−9 , 1 0−146 , 1 t−9 ,1


On a donc = ¿> ¿ =0,763
10−9 , 1 −45 , 5−146 ,1 0,9

¿> ¿t= 0,763 ×0,9 +9,1= 9,79

¿>t=¿9,79%

2. La prise en compte du mode de financement de l’investissement

La rentabilité économique du projet permet de conclure sur l’opportunité de sa réalisation,

mais il reste à choisir son mode de financement consistant à faire un arbitrage entre :

-un financement intégral par fonds propres,

-un financement partiel par emprunt,

-un financement par crédit bail.

38
Sur ce point, deux démarches sont envisageables :

- Comparer les flux de financement actualisés correspondant aux différentes hypothèses en

calculant les VAN des modes de financement ;

- Calculer la VAN de l’investissement corrigé par les flux de financement (VAN totale ou

corrigée de l’investissement).

Application :

En considérant, l’application précédente, on suppose que pour l’investissement, deux

possibilités sont envisagées en sus du financement par fonds propres :

- Un emprunt pour la moitié du montant investi soit 2500 F remboursé en cinq

amortissements constants de 500 F au taux de 8%,

- Un crédit-bail sur la totalité de l’investissement soit 5000 F donnant lieu au versement de

5 annuités de 1200 F payables en début d’année et un paiement d’une option d’achat de

1000 au terme des cinq années.

2.1. Calcul de la VAN nette des flux de financement

Cette VAN nette constitue la différence entre le montant reçu et les annuités décaissées. Le

mode de financement par fonds propres est modèle de financement implicite. La VAN nette

d’un autre financement prend en compte tout ce qui change par rapport au calcul de la VAN

économique. Il s’agit en effet d’une approche additionnelle en termes de trésorerie.

2.1.1. Financement partiel par emprunt

Les flux de financement comprennent :

- Le financement reçu en l’occurrence le montant de l’emprunt, noté avec un signe plus

(+) ;

- Le paiement des annuités de remboursement de l’emprunt ;

- L’économie d’impôt sur les intérêts versés chaque année égale à 30% des ces intérêts.

39
La différence entre l’annuité et l’économie d’impôt donne l’annuité nette, notée par un signe

moins (-).

Quelques formules importantes à retenir

Soit A= annuité constante, E= emprunt, t= taux d’intérêt

t
n

( 1+t )−¿
E= A 1− ¿ ¿> ¿ A= E −¿
n

t 1−( 1+t ) ¿

Application : exemple précédent

Année 1 2 3 4 5
Capital restant du 250 2000 1500 100 500
0 0
Intérêt 200 160 120 80 40
Amortissement 500 500 500 500 500
Annuité 700 660 620 580 540
Economie d’impôt 60 48 36 24 12
Annuité nette 640 612 584 556 528

Intérêt = capital restant du × taux


Annuité = intérêt + amortissement
Economie d’impôt = intérêt × taux d’IS
Annuité nette = annuité – économie d’impôt

Les flux sont actualisés au taux de 9,1% (cout des capitaux propres)

Année 0 1 2 3 4 5 Total
Annuité nette -640 -612 -584 -556 -528
Emprunt reçu +2500
flux actualisés +2500 -586,62 -514,16 -449,72 -392,44 -341,59 215,47
n

∑ CFi ¿ ¿
0

40
VAN du financement = 215,47, signifie que la somme des flux décaissés est inférieure au
montant reçu, donc ce modèle de financement est favorable au taux choisi.
Le taux qui annule la VAN du financement, appelé « taux actuariel », donne le cout du
financement. Dans l’exemple il correspond au taux d’emprunt après IS.
Donc taux actuariel = 8% (1-0,3)= 5,6%
2.1.2. Financement par crédit bail
Cette modèle de financement prend en compte les flux suivants :

- Le montant financé, noté par un signe plus (+) ;

- Les annuités de crédit-bail et les économies d’impôt qu’elles induisent. Ces économies

sont placées en fin d’exercice ;

- Le paiement de l’option d’achat en fin de contrat.

Contrairement aux deux solutions précédentes, le crédit bail ne permet pas l’amortissement

comptable des immobilisations acquises puisque l’entreprise n’en est pas propriétaire.

Il convient alors de prendre en compte l’abandon de l’économie d’impôt correspondante qui

est ici de : 1000 × 0,3= 300

Année 0 1 2 3 4 5 VAN
Montant financé +5000
Annuité de crédit bail -1200 -1200 -1200 -1200 -1200
Economie d’impôt +360 +360 +360 +360 +360
Option d’achat -1000
Abandon de l’économie -300 -300 -300 -300 -300
d’impôt sur amortissement
Flux de financement 3800 -1140 -1140 -1140 -1140 -940
Flux actualisés 3800 -1045 -958 -878 -805 -608 -494
Les flux sont actualisés au taux de 9,1%

Le financement par crédit-bail a une VAN de financement négatif, donc c’est un modèle de

financement rejeté au taux considéré.

Le taux qui annule la VAN du financement par crédit-bail est appelé « taux actuariel »

du financement par crédit-bail.

2.2. Valeur actuelle nette totale ou corrigée de l’investissement

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Une étude de la rentabilité économique d’un investissement conduit à calculer une VAN

économique. La prise en compte du financement du projet modifie en quelque sorte cette

valeur.

VAN totale = VAN économique + VAN du financement

Ainsi, à chaque modèle de financement correspond une VAN totale.

- Financement intégral par fonds propres : VAN totale est égale à la VAN économique

- Financement partiel par emprunt :

VAN totale = 146,1 + 215,47 = 361,57

Le fait de financer une partie du projet dont le cout après impôt est inférieur au taux

d’actualisation augmente la rentabilité du projet.

- Financement par crédit-bail :

VAN totale = 146,1- 494= -347,9

La rentabilité du projet est diminuée par le recours à un financement dont le taux réel après

impôt est supérieur au taux d’actualisation retenu.

2.3. Effet de levier

Le financement par emprunt permet d’augmenter la rentabilité financière de l’investissement

lorsque le taux de l’emprunt après impôt est inférieur au taux interne de rentabilité du projet.

Cet effet est connu par les financiers sous l’acronyme « effet de levier ».

Application : exemple précédent

Année 0 1 2 3 4 5

flux nets avant financement -5200 1185 1290 1420 1420 1670

flux de financement 2500 -586,62 - -449,72 -392,44 -341,59


514,16
flux global -2700 598,38 775,84 970,28 1027,56 1328,41

42
Le taux interne de rentabilité peut être calculé par le modèle suivant :

-2700 + 598,38(1+t)-1 + 775,84 (1+t)-2 + 970,28 (1 + t)-3 + 1027,56 (1+t)-4 + 1328,41(1+t)-5= 0

Pour t=18% ¿> ¿ VAN=65,5

Pour t=19%¿> ¿ VAN= -4,43

Ainsi 18%¿ t< 19 %

-54¿ 0<15

t−18 0−65 , 5 t−18 −15


= ¿> ¿ = ¿> ¿ t= 18 + 0,94= 18,94%
19−18 −4 , 43−65 ,5 1 −69 ,93

Ici, on trouve 18, 94% au lieu de 9,79% avant prise en compte du financement. Donc

18, 94% est le taux de rentabilité financière des capitaux investis.

Cette situation donne un effet de levier puisque le taux de l’emprunt (8%) est inférieur au taux

de rentabilité interne du projet (18,94%).

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