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Cours de gestion financière 2021-2022
Cours de gestion financière 2021-2022
HECF3
– Chercheur à l’UCAO-ISG
1
Programme
Chapitre I : L’analyse comptable et financière des bilans
OBJECTIFS DU COURS
BIBLIOGRAPHIE
2
Lozato, Michel, Nicolle, Pascal, (2013), Gestion des investissements et de
l’information financière : Manuel Ed. 8, Editeur : Dunod
BEKAHIA et OUDAD (1997), Finance d’entreprise tome 1 Analyse et diagnostic
financiers, Gaëtan Morin éditeur Maghreb
CHARREAUX .G, Gestion financière, Litec, Paris, 1996.
MOLLET .A, Gestion financière épreuve n° 4 DECF, Foucher, 2003-2004.
RIVERT .A, Gestion financière analyse et politiques financières de l’entreprise,
Tecno sup, 2003.
EMMANUEL T (2010), L’évaluation des entreprises, Paris, Edition Economica,
4ème édition.
J-C TOURNIER, JB TOURNIER, Evaluation d’entreprise, Paris, Edition Eyrolles,
4eme édition.
3
CHAPITRE I : L’ANALYSE COMPTABLE ET FINANCIERE DES BILANS
moment donné. On distingue à cet effet le bilan comptable, le bilan financier et le bilan
fonctionnel
1- L’actif ou l’emploi
L’actif de l’entreprise est divisé en trois grandes parties : les immobilisations, l’actif circulant
et les disponibilités.
Les immobilisations sont aussi appelées l’actif immobilisé qui représente toute somme
d’argent engagée sur plusieurs périodes dans le but de dégager une rentabilité. Elles
Ces immobilisations sont des emplois permanents car destinées à servir durablement l’activité
de l’entreprise. A côté de ces immobilisations, nous avons les emplois temporaires ou l’actif
circulant. Il est constitué des stocks et créances qui se renouvellent au cours de l’exercice
1
Participations détenues dans d’autres sociétés
2
Prêts et créances non commerciales, créances sur l’Etat
4
Enfin, il y a la trésorerie actif qui comprend les titres de placement3, les avoirs en banque, en
Ces deux dernières rubriques sont appelées des emplois temporaires ou l’actif cyclique qui
représente l’ensemble des éléments du patrimoine qui n’ont pas vocation à rester durablement
dans l’entreprise.
2- Le passif ou ressources
Le passif du bilan met en évidence les ressources ou les moyens qui ont permis l’acquisition
des biens. Il comprend les capitaux propres (capital social, résultat, réserves, report à
(emprunt, dette crédit-bail, provisions pour risque et charge), le passif circulant (dettes
fournisseurs, dettes fiscales tels que les impôts et taxes à payer, les dettes sociales dues au
cyclique de l’entreprise.
3
Titres cessibles, acquis en vue d’en retirer un revenu direct ou une plus-value à brève échéance (bon du
trésor, action et obligation)
5
Actif Passif
21 Immobilisations incorporelle 10 Capital
Immobilisations corporelles 11 Réserves
22 Terrains 12 Report à nouveau
23 Bâtiments 13 Résultat net
24 Matériel 15 Provisions réglementées
25-27 Immobilisations financières Subvention d’investissement
Immobilisation en Crédit bail4 Total capitaux propres
31 Total immobilisation 14 Emprunt
32 Marchandises 16 Crédit- bail
36 Matières premières 17 Provision pour risques
3… Produits finis 19 Total dettes financières
Stocks Fournisseurs d’exploitation
409 Total exploitation 401 Fournisseurs, effet à payer
411 Fournisseurs, avances versées 402 Clients, avances reçues
412 Clients 419 Dettes sociales
415 Clients, effets à recevoir 42-43 Dettes fiscales
416 Effets escomptés non échus 44 Total dettes d’exploitation
47 Clients douteux 481 Fournisseur d’invest HAO
48 Autres débiteurs 48 Dettes diverses HAO
Créances diverses HAO Total dettes HAO
Total réalisable 521
50 Titres de placement 561 Découvert bancaire
521 Compte Banque 565 Crédit de trésorerie
571 Caisse Escompte des effets
531 Compte courant postal Trésorerie passif
Total disponibilité
A la différence du bilan comptable qui privilégie une approche juridique ne prenant pas en
compte les attentes des financiers, le bilan patrimonial ou financier permet de combler ce gap
par sa capacité à mesurer les risques encourus par l’entreprise eu égard aux dettes et aux
4
Location acquisition sous de contrat de crédit-bail
6
Le bilan financier doit permettre de renseigner les actionnaires et les différentes parties
Dans le bilan financier, les actifs sont classés selon leur degré liquidité croissant et les
des éléments de l’actif et un redressement des éléments du passif en vue de déterminer les
1- Le retraitement de l’actif
à ajouter à l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur
à déduire des dettes d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur
Titres de placement
Il importe, en conséquence, que les titres qui y sont inscrits soient réellement
boursières ;
7
Dans le cas contraire, ils doivent être classés en «Autres immobilisations financières
».
Prêt
La fraction à moins d’un an du prêt ainsi que les intérêts courus sont à transférer dans
l’actif-circulant.
2- Le retraitement du passif
Le redressement concerne les éléments des trois masses du passif :
Écarts de conversion PASSIF (cas d’augmentation de créances) :
à déduire de l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur
à ajouter aux dettes d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur
si elles sont supérieures à 1an : à transférer dans les ressources stables car elles sont
si elles sont inférieures à 1an: à transférer selon leur nature soit dans les dettes
Emprunts
La fraction à moins d’un an de ces dettes ainsi que les intérêts courus sont à transférer
dans le passif-circulant.
Comptes courants d’associés : Ils doivent être placés selon leur degré d’exigibilité :
soit dans les Dettes financières (ressources stables), sous forme de comptes bloqués
8
En général, le bilan financier classe les postes comptables en masses homogènes d’après leur
L’affectation du résultat est nécessaire avant toute analyse. Enfin le bilan financier à l’image
Elle a pour but d’évaluer les stocks d’emplois et de ressources à leur valeur d’origine et de
montrer comment les emplois sont financés par les ressources. Le bilan dans cette approche
voit sa structure conçue en fonction des besoins des diverses parties prenantes à l’information
comptable. L’optique économie / gestion a été privilégiée par rapport à l’optique juridico-
financière.
Le découpage est opéré dans une approche de gestion à la fois économique et financière. Ceci
Les critères de liquidité de l’actif et d’exigibilité du passif sont abandonnés. Les postes de
l’actif et du passif sont classés selon leur nature ou leur destination. L’approche fonctionnelle
est celle que l’on utilise lorsqu’on veut procéder à un diagnostic économique.
9
L’approche fonctionnelle procède donc à une analyse en termes d’emplois- ressources du
termes d’emplois (utilisation des capitaux investis) et de ressources (origine des capitaux
investis).
Un certain nombre de retraitements sont à effectuer pour construire le bilan fonctionnel. Leur
objectif est de reconstruire la valeur d’origine des différents stocks d’emplois et de ressources
reconstituer avec les résultats mis en réserves, les fonds propres d’origine interne.
La fraction à moins d’un an de l’emprunt ainsi que les intérêts courus restent inclus dans le
poste ;
La fraction à moins d’un an des prêts ainsi que les intérêts courus restent inclus dans les
immobilisations financières ;
10
charge constatée d’avance d’exploitation Emprunt net
ACTIF CIRCULANT HORS EXPLOITATION Dettes de crédit-bail
Créances hors exploitation Provisions pour risque et
Créances sur ventes d’actif charges
Charges constatées d’avance hors exploitation DETTES
TRESORERIE ACTIF D’EXPLOITATION
Titres de placement (facilement négociables) Avances et acomptes reçus
Disponibilités en caisse, banque et chèque postal Dettes fournisseurs…
Dettes fiscales
Dettes sociales
Produit constatée d’avance
DETTES HORS
EXPLOITATION
Dettes hors exploitation (IS)
Produit constatés d’avance hors
exploitation
-TRESORERIE PASSIF
Concours bancaires courant
Découverts bancaires
Effets escomptés non échus
Total actif Total passif
Une étude des postes du bilan au 31/12/2016 fait apparaitre les informations suivantes :
- Une partie des prêts d’un montant de 150 dont 50 d’intérêts courus, arrive à échéance le
30 avril 2017;
- Le résultat est réparti comme suit : 60% en réserves et le reste distribué sous forme de
dividendes ;
- Sur les 800 empruntés auprès des établissements de crédit, 200 arrivent à échéance dans
moins d’un an dont 80 d’intérêts courus ;
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- Les provisions pour risques et charges d’un montant de 250, concerne un litige dont le
- Dans les disponibilités figurent les titres de placement d’un montant de 50 difficilement
négociables ;
- Les écarts de conversion actif concernent une augmentation des dettes fournisseurs ;
- Les écarts de conversion- passif concernent une augmentation des créances clients
TAF :
L’analyse de la structure financière de l’entreprise se fera ici à travers deux approches : une
l’entreprise faite à partir de trois instruments comme le fonds de roulement, le besoin en fonds
de roulement et la trésorerie nette d’une part et d’autre part une approche dynamique prenant
Le fonds de roulement représente l’excédent des capitaux permanent sur les immobilisations
nettes. Il représente la part des capitaux à terme avancés pour financer le besoin d’exploitation
de l’entreprise. En effet pour fonctionner normalement une entreprise doit financer non
seulement des immobilisations mais également ses actifs circulants. Autrement dit, le fonds
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FR= ressources stables – emplois stables
Ce mode de calcul met l’accent sur l’origine du fonds de roulement, c’est pourquoi on peut
Si on considère que le bilan est équilibré, l’écart constaté en haut se répercute en bas. Ainsi le
fonds de roulement sera la différence entre l’actif cyclique et le passif cyclique. Ce calcul met
l’accent sur la finalité du fonds de roulement qui est le financement de l’actif circulant
Il est intéressant de distinguer à ce niveau le BFR lié à l’exploitation et le BFR non lié à
l’exploitation.
Le BFR lié à l’exploitation (BFRE) correspond aux besoins d’exploitation non couverts par
les ressources d’exploitation. On y retrouve ainsi les stocks, les avances et acomptes versées
aux fournisseurs, les clients et comptes rattachés (effet à recevoir + effets escomptés), et les
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Les ressources d’exploitation comprennent les avances clients, les dettes fournisseurs, les
dettes fiscales et sociales, les autres dettes à court terme et les produits constatés d’avance
d’exploitation.
Le BFR hors exploitation (BFRHE) correspond à la différence entre les actifs et passifs hors
exploitation. Ce sont des éléments généralement marginaux et qui n’ont pas de signification
économique particulière tels que les créances et dettes liées à des cessions ou achat
d’immobilisation, des dettes afférentes à l’impôt sur le résultat, les taxes professionnelles, les
Toutes les opérations réalisées par l’entreprise se traduisent par une entrée ou une sortie de
trésorerie. Son rôle est donc fondamental, car elle réalise l’équilibre financier à court terme
entre le fonds de roulement qui est constant et le besoin en fonds de roulement global qui
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On distingue deux méthodes : La méthode additive et la méthode soustractive.
La méthode additive permet de déterminer la CAF par la somme des éléments qui résultent de
CAF= R. net + Charges non décaissables –Produits non encaissables- Produits des
cessions
Ce qui donne :
des cessions.
Concernant l’approche soustractive, la CAF est égale à la différence entre les produits et
charges qui ont un dénouement monétaire c'est-à-dire les charges qui entrainent un
décaissement, une sortie de monnaie, et les produits qui entrainent un encaissement. Les
reprises sur provisions, par exemple, sont des produits non encaissables qui ne s’ajoutent pas
à l’EBE, de même que les amortissements sont des charges non décaissables.
La totalité de la CAF ne reste pas à la disposition de l’entreprise qui distribue une partie du
15
2.2. . L’Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE)
Il représente la trésorerie générée (ou consommée) au cours de l’exercice par les seules
opérations d’exploitations.
16
CHAPITRE II : ANALYSE FINANCIERE PAR LA METHODE DES RATIOS
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs. L’étude de l’équilibre financier peut se faire à
travers la trésorerie nette de l’entreprise c’est-à-dire la différence entre le FR et le BFR.
Nous allons distinguer les ratios de structure financière, les ratios d’activité de gestion et les
ratios de rentabilité.
De ce fait, on peut éclater ce ratio en groupe plus homogène pour déterminer le poids des
dettes à LMT
seuls emprunts à long et moyen terme :
total passif
Ces ratios sont des ratios d’indépendance ou d’autonomie financière. En même temps, on les
appelle des ratios d’endettement puisse qu’ils donnent la mesure de la capacité de l’entreprise
à s’endetter exprimée par : 1- ratio ou ratio-1.
Si ce ratio est égal à 1, on dit que la capacité financière de l’entreprise est saturée.
17
Lorsque le ratio est supérieur à 1, le fonds de roulement est positif. Plus ce ratio est proche de
1, plus le fonds de roulement est faible.
La trésorerie de l’entreprise est ici la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements
financiers c’est-à-dire à payer ses dettes exigibles à court terme.
'
Valeur d exploitation+ valeur r é alisable+valeur disponible
RLG= ≥1
DCT
Ce ratio supérieur à 1 exprime la capacité de l’entreprise à régler ses dettes à court terme avec
l’ensemble de ses actifs à court terme. Cependant, puisque la transformation des stocks en
monnaie n’est pas toujours facile on préfère le ratio de liquidité réduite :
Le résultat de ratio tourne autour de 1, mais il peut se situer à un palier inférieur à 1. Ce ratio
peut avoir l’inconvénient de contenir des créances souvent douteuses et irrécouvrable. C’est
disponibilité
ainsi qu’on passe au ratio de liquidité immédiate. RLI= ≥1
DCT
Ce ratio est le plus efficace pour analyser la solvabilité de l’entreprise à court terme. Ce ratio
inférieur à 1, décrit la faillite de l’entreprise appelée la cessation de paiement.
SM × 360
Pour les entreprises commerciales, la DMS = ' = x jours
cout d achatdes marchandises vendus
18
SI + SF
SM= (SI= SF - DS)
2
CAMV
A l’inverse = y fois/an
SM
SM matière première
La DMS des MP= × 360
CAMC
SM de PF
La DMS des produits finis = ×360
CPPV
Ce ratio est influencé par les facteurs comme le portefeuille client, les conditions de marché,
l’inflation, la nature des produits.
Pour évaluer le BFR normatif d’un exercice donné, il suffit de connaitre le CAHT de cet
exercice et les coefficients de proportionnalité (BFRE moyen/CAHT).
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Par exemple, au cours de l’exercice N, le BFRE moyen a été de 490.000Fet le CAHT de
1.400.000F. Quel sera le besoin en fonds de roulement normatif de l’exercice (N+1) si le
CAHT prévu est de 1.680.000F.
1.4.2 Evaluation du besoin en fonds de roulement normatif par la méthode dite « des
experts-comptables »
Dans cette méthode, le montant moyen de chaque poste du BFRE est exprimé en nombre de
jours du CAHT. A cet effet on calcul un temps d’écoulement (TE) et un coefficient de
structure (CS).
Le temps d’écoulement(TE)
Exemple :
Considérons le poste clients sachant que le Chiffre d’Affaires HT est de 12.000.000F, que le
montant moyen est de 1.608.000F et la TVA est de 18%.
Calculer le TE et le CS.
Solution
SM ×360
TE= '
cout d achatdes marchandises vendues
'
cout d achatdes marchandises vendues
CS=
CAHT
SM ×360
TE= '
cout d achat des matières consommées
'
cout d achatdes marchandises vendues
CS=
CAHT
SM ×360
TE=
cout de production des produits vendus
Les Clients
Durée du crédit= n jours, dans ce cas tous les clients ont le même crédit qui est aussi le crédit
moyen : TE= n
Durée de crédit = n jours fin de mois, tous les clients ne bénéficient pas de la même durée, il
faut donc calculer la durée moyenne du crédit accordé.
TE = (70+40)/2+10= 55 jours
21
Clients+ Effets à recevoir+ Effets escomptés non échus
TE= ×360
CA TTC
CATTC
CS=
CAHT
Les fournisseurs
Achat TTC
CS =
CAHT
La TVA
- TVA déductible
Le poste de TVA déductible varie entre 0 et 30 jours de TVA déductible, soit en moyenne (0
+30)/2= 15 jours d’où TE = 15 jours
'
TVA déductible de l exercice
CS= =
CA HT
- TVA collectée
Les ventes étant réparties uniformément dans le mois, la TVA collectée varie (comme la
TVA déductible) entre un minimum de 0 et un maximum de 30 jours soit en moyenne :
'
TVA Collectée de l exercice
CS =
CA HT
- TVA DUE
Une fois calculée à la fin de chaque mois, la TVA due reste dans le compte correspondant
jusqu’à la date de règlement qui est en règle générale le 15 du mois suivant.
Si les salaires sont payés en fin de mois, alors TE= (0 +30)/2 = 15 jours
Les charges sociales (salariales + patronales) calculés sur le montant brut des salaires d’un
mois sont réglées au mois suivant. Si les charges sociales sont réglées le 10 du mois suivant,
alors TE= (40 +10)/ 2= 25 jours
Toutes ces informations sont récapitulées dans un tableau selon le modèle ci-après :
L’analyse globale se fait par le résultat, mais une analyse plus élaboré est établie à travers les
marges.
Le ratio global n’indique pas réellement la vraie rentabilité de l’entreprise car le numérateur
de ce ratio est la conséquence d’une part de toutes les politiques engagées par l’entreprise et
d’autre part de l’impôt sur les sociétés.
Par contre, le second ratio exprimé à partir de la marge brute renseigne mieux sur la
rentabilité commerciale puisse qu’il exprime seulement et entièrement la politique
commerciale de l’entreprise.
24
1.2. La rentabilité économique et risque d’exploitation (ou économique)
1.2.1. La rentabilité économique
'
Chiffre d affaires Résultat d ' expoitation
RE= (a) × ' (b)
Actif économique Chiffre d affaires
(a) Représente le ratio de rotation du capital : chiffre d’affaires dégagé par l’ensemble des
moyens d’exploitation mis en œuvre.
(b) Représente le ratio de rentabilité d’exploitation
1.2.2. Le risque d’exploitation ou économique
Le risque d’exploitation ou risque économique est défini comme les variations aléatoires du
chiffre d’affaires HT qui affectent les prévisions relatives aux différents critères de gestion
(résultat d’exploitation, rentabilité économique, rentabilité financière, etc.)
Le risque d’exploitation peut être évalué par le levier d’exploitation (LE) ou levier
opérationnel.
On en déduit que le risque d’exploitation est d’autant plus grand que le CA HT est voisin du
seuil de rentabilité.
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C’est un indicateur qui permet, au premier niveau l’appréciation de l’utilisation des apports
des actionnaires, apports enrichis au fil du temps par l’activité de production et/ou de
commercialisation, et les résultats nets qu’elles ont dégagés et qui ont été mis en réserves.
Ce ratio connu sous le nom de « taux de rentabilité des capitaux propres » ou « taux de
Résultat net
rentabilité financière » s’exprime ainsi : RF=
Capitaux Propres
- De la rentabilité économique ;
- De l’incidence de l’endettement sur le résultat ;
- Du poids du passif total par rapport aux capitaux propres (Levier financier). Moins les
capitaux propres sont élevés par rapport au passif total, meilleure est la rentabilité
financière.
'
R é sultat d exploitation R é sultat net Passif total
RF= (a) × (b)× (c )
Total actif R é sultat d ' exploitation Capitaux propres
Les deux derniers (a+b) représente l’impact de l’endettement sur la rentabilité financière.
Pour la démonstration, nous admettons que l’actif économique (AE) dégage une rentabilité
économique (RE). Il faut aussi faire une abstraction des produits financiers, des produits et
des charges exceptionnelles.
RE
Comme on a R éco= ¿> ¿RE= Réco ×AE
AE
26
RE= résultat d’exploitation
On a alors : RN= (RE-FFi) × (1-t) soit encore RN= ((Réco×AE - FFi) × (1-t)
Mais AE= au passif (PE) qui contient deux grandes masses : les dettes financières (DF) et les
capitaux propres (CP).
RN
CP
= (
Réco × CP Réco × DF i× DF
CP
+
CP
−
CP
(1−t ) )
En simplifiant, on a :
DF
RF= [Réco + (Réco-i) × ¿(1-t)
CP
DF
Avec i= cout de la dette et [(Réco-i) × ] * (1-t) = effet de levier financier
CP
DF
Et = levier ou structure financière de l’entreprise
CP
DF
Si Re¿ i, RF est d’autant plus élevée que est grand : l’effet de levier joue positivement.
CP
Par conséquent, l’entreprise qui souhaite maximiser sa rentabilité financière devra, dans le
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cadre des contraintes précédemment définies, choisir de s’endetter plutôt que d’augmenter ses
fonds propres.
DF
Si Re¿ i, RF est d’autant plus faible que est grand : l’effet de levier joue négativement.
CP
Dans ce cas, l’entreprise devra s’abstenir d’emprunter.
D D D
On a: RF = (1-t) [Re + (Re –i) ] = (1-t) Re + (1-t) (Re –i) = (1-t) Re +(1-t) Re- (1-t)*
K K K
D
i*
K
D
Δ RF = (1-t) ΔRe + (1-t) ΔRe
K
D
(1-t) ΔRe= variation de la rentabilité financière liée à l’endettement (risque financier)
K
Ainsi l’effet de l’endettement sur la variation de la rentabilité financière a été isolé et l’on
voit que cet effet est d’autant plus grand que l’endettement est plus important.
2. Le cout du financement
Il existe deux types de sources de financement pour une entreprise : les capitaux propres et
les dettes financières. Chacune de ces sources de financement engendre un cout pour
l’entreprise.
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Lorsqu’un associé décide d’acquérir ou de conserver des actions d’une entreprise X, il
renonce par la même occasion l’acquisition d’actions d’une entreprise Y par conséquent les
dividendes et les plus-values que lui auraient procurées la société Y. A cet effet, il subit un
manque à gagner suite à cette renonciation.
Ce manque à gagner subit par l’actionnaire constitue le cout des capitaux propres. Ce cout est
en général beaucoup plus élevé que le cout de la dette car il est d’autant plus élevé que
l’activité de l’entreprise est risqué.
Le cout avant impôt d’un emprunt ou d’un crédit bail représente son taux effectif. Le cout
avant impôt des dettes financières constitue la moyenne pondérée des taux effectifs des
différents emprunts contractés. Les charges d’intérêt étant fiscalement déductible, le cout des
dettes est diminué de l’économie d’impôt.
Application :
Calculer le taux d’intérêt effectif de la société Béta et le cout des dettes en tenant compte d’un
taux d’imposition de 30%
Solution
Poids de l’emprunt bancaire dans les dettes financières= 4 000 000/ 10 000 000= 40%
Poids de l’emprunt obligataire dans les dettes financières= 6 000 000/10 000 000= 60%
29
Le cout du capital représente le cout combiné des dettes financières et du cout des capitaux
propres. Il est la moyenne pondérée du cout des dettes financières nettes d’impôt et du cout
des capitaux propres.
Ce cout du capital est le taux d’actualisation pertinent permettant de calculer la valeur actuelle
nette des projets d’investissement au sein de l’entreprise.
Application :
En reprenant l’exemple précédent, on considère que les actifs économiques (capitaux propres
+ dettes financières) de la société Béta sont de 50 000 000 F et le cout des capitaux propres
est 15%.
Solution
CP + DF= 50 000 000 ¿> ¿ CP = 50 000 000 – 10 000 000= 40 000 000
mais au sens économique, l’investissement peut englober d’autres dépenses qui n’ont pas le
Considérées comme des charges d’exploitation, ces dépenses ont des effets qui vont au delà
dans le long terme. Elle est l’expression principale de la stratégie de l’entreprise et doit en
Par ailleurs, les charges envisagées dans le cadre de la gestion budgétaire (approvisionnement,
production, etc.) ont vocation à être couvertes par les ressources courantes de l’entreprise.
30
Pour les dépenses d’investissement, ce financement interne à l’entreprise peut être insuffisant
et des ressources externes devront être recherchées : augmentation du capital, emprunt, crédit
bail etc.
financement externe.
-les investissements de croissance dont l’objectif est alors soit le développement d’une
activité nouvelle, soit d’accroitre le potentiel de production d’une activité déjà existante.
-les investissements de productivité qui ont pour but d’obtenir une même productivité en
Dans tous les cas, on s’attend à ce que les dépenses immédiates liées à l’investissement (cout
Elles se composent :
-des charges connexes (transport, cout d’installation, couts d’essai, cout de la formation du
du BFR, sorte d’investissement dans le cycle d’exploitation, devra être financé et donc prise
31
-des charges d’exploitation générés par l’investissement pendant toute sa durée de vie
particulier sur des postes de charges de personnel, des charges externes (entretien, énergie,
etc.) ;
-la récupération, en fin de vie du projet, de la valeur résiduelle nette d’impôt des
immobilisations ainsi que du BFR qui redevient disponible et se traduit par des
Ainsi, un regroupement de ces éléments doit être fait année par année, sous forme de flux net
Considérons un investissement dont la durée de vie est de 5ans, pour lequel on a les éléments
prévisionnels suivants : cout d’acquisition : 5000 F amortissable selon le système linéaire sur
5ans.
Années 1 2 3 4 5
amortissement)
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NB : le BFR représente un mois de chiffre d’affaires. La valeur résiduelle de l’investissement
est nulle en fin de projet. On suppose que l’entreprise applique un taux d’imposition de 30%.
- Méthode additive
CAF= Résultat après impôt + DAP- R/C – Reprise sur Amortissements et provisions
Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000
Charges d’exploitation (hors 1100 1250 1400 1400 1400
amortissement)
Dotations aux amortissements (1) 1000 1000 1000 1000 1000
Résultat avant impôt 300 450 600 600 600
Impôt 90 135 180 180 180
-Méthode soustractive
Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 2400 2700 3000 3000 3000
Charges d’exploitation (hors 1100 1250 1400 1400 1400
33
amortissement)
EBE 1300 1450 1600 1600 1600
Impôt 90 135 180 180 180
CAF 1210 1315 1420 1420 1420
La prise en compte de la variation du BFR dans les dépenses d’investissement nous redonne
Année 0 1 2 3 4 5
A la fin du projet, on peut considérer que ce besoin redevient disponible pour l’entreprise
convention suivante :
Les dépenses d’investissement qui sont immédiates sont positionnées au début de l’année 1,
0 1 2 3 4 5
Année Début année 1 Fin année 1
CAF 1210 1315 1420 1420 1420
Variation du BFR -200 -25 -25 0 0 +250
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Investissement -5000
Flux nets de trésorerie ou -5200 1185 1290 1420 1420 1670
flux de trésorerie
Les décisions d’investissements sont des décisions qui engagent l’entreprise sur la longue
période. C’est la raison pour laquelle, il convient de disposer des critères pertinents en la
matière.
On regarde dans un second temps quel modèle de financement le plus approprié et quelle est
Cette méthode repose sur le temps nécessaire permettant de récupérer le capital investi. Elle
consiste à déterminer le moment où la somme des cash flow nets est égale au capital investi.
Capital investi
DRCI=
cash flow annuel
Si les cash flow nets ne sont pas annuels, on procède par amortissement de l’investissement
sur la base des cash flow annuels jusqu’à obtenir un moment net inférieur au cash flow de
Application :
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En se référent à l’application précédente, déterminer le DRCI
Année 1 2 3 4 5
L’investissement restant à amortir à la fin de la troisième année est de 1305 alors que le
On pose donc :
1420 12 mois
1305 x mois
Ainsi x= (1305 × 12)/ 1420= 11 mois
C’est un taux choisi représentant le taux de rentabilité minimale exigée par l’entreprise pour
le projet envisagé. Pour le fixer, on peut se référer à des critères internes (cout du capital par
marché financier). Pour le calcul du cout du capital, il est égal au cout des capitaux propres et
capitaux empruntés).
Une entreprise X dispose de 100 000 F de capitaux propres et de 50 000 F d’emprunt à long
Le cout des capitaux propres est 10,5% : il s’agit en fait d’un taux de rentabilité attendu par
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Pour déterminer le cout du capital, il convient de calculer une moyenne pondérée entre le cout
Soit CFi le cash flow ou flux de liquidité de l’année i, la valeur actuelle nette (VAN) s’écrit :
n
VAN = ∑ CFi ¿ ¿ – I0, il s’agit d’une VAN économique puisque les flux de financement ne
0
Suivant ce critère, un projet d’investissement sera retenu si la VAN est positive. S’il s’agit de
VAN + I
Indice de profitabilité=
I
L’indice de profitabilité indique la VAN pour 1F investi. Pour qu’on projet soit
Année 0 1 2 3 4 5 Total
5200
n
1086,15 1083,7 1093,48 1002,28 1080,4 5346,1
∑ CFi ¿ ¿
0
7 2
VAN= 5346,1 - 5200= 146,1, la VAN est positive, donc le projet peut être retenu.
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C’est le taux d’actualisation qui annule la VAN. En d’autres termes, c’est une méthode
consistant à rechercher un taux d’actualisation des flux nets tel que leur somme corresponde
Le TIR est le taux pour lequel la somme des flux nets actualisés est nulle. Donc, c’est le taux
n
t tel que : ∑ CFi ¿ ¿ =0.
0
Selon ce critère, on retiendra l’investissement dont le TIR est le plus élevé parmi tous les taux
Pour trouver le taux, on procède par interpolation linéaire selon le calcul ci-après en se
9,1% t 10%
146,1 0 -45, 5
¿>t=¿9,79%
mais il reste à choisir son mode de financement consistant à faire un arbitrage entre :
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Sur ce point, deux démarches sont envisageables :
- Calculer la VAN de l’investissement corrigé par les flux de financement (VAN totale ou
corrigée de l’investissement).
Application :
Cette VAN nette constitue la différence entre le montant reçu et les annuités décaissées. Le
mode de financement par fonds propres est modèle de financement implicite. La VAN nette
d’un autre financement prend en compte tout ce qui change par rapport au calcul de la VAN
(+) ;
- L’économie d’impôt sur les intérêts versés chaque année égale à 30% des ces intérêts.
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La différence entre l’annuité et l’économie d’impôt donne l’annuité nette, notée par un signe
moins (-).
t
n
( 1+t )−¿
E= A 1− ¿ ¿> ¿ A= E −¿
n
t 1−( 1+t ) ¿
Année 1 2 3 4 5
Capital restant du 250 2000 1500 100 500
0 0
Intérêt 200 160 120 80 40
Amortissement 500 500 500 500 500
Annuité 700 660 620 580 540
Economie d’impôt 60 48 36 24 12
Annuité nette 640 612 584 556 528
Les flux sont actualisés au taux de 9,1% (cout des capitaux propres)
Année 0 1 2 3 4 5 Total
Annuité nette -640 -612 -584 -556 -528
Emprunt reçu +2500
flux actualisés +2500 -586,62 -514,16 -449,72 -392,44 -341,59 215,47
n
∑ CFi ¿ ¿
0
40
VAN du financement = 215,47, signifie que la somme des flux décaissés est inférieure au
montant reçu, donc ce modèle de financement est favorable au taux choisi.
Le taux qui annule la VAN du financement, appelé « taux actuariel », donne le cout du
financement. Dans l’exemple il correspond au taux d’emprunt après IS.
Donc taux actuariel = 8% (1-0,3)= 5,6%
2.1.2. Financement par crédit bail
Cette modèle de financement prend en compte les flux suivants :
- Les annuités de crédit-bail et les économies d’impôt qu’elles induisent. Ces économies
Contrairement aux deux solutions précédentes, le crédit bail ne permet pas l’amortissement
comptable des immobilisations acquises puisque l’entreprise n’en est pas propriétaire.
Année 0 1 2 3 4 5 VAN
Montant financé +5000
Annuité de crédit bail -1200 -1200 -1200 -1200 -1200
Economie d’impôt +360 +360 +360 +360 +360
Option d’achat -1000
Abandon de l’économie -300 -300 -300 -300 -300
d’impôt sur amortissement
Flux de financement 3800 -1140 -1140 -1140 -1140 -940
Flux actualisés 3800 -1045 -958 -878 -805 -608 -494
Les flux sont actualisés au taux de 9,1%
Le financement par crédit-bail a une VAN de financement négatif, donc c’est un modèle de
Le taux qui annule la VAN du financement par crédit-bail est appelé « taux actuariel »
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Une étude de la rentabilité économique d’un investissement conduit à calculer une VAN
valeur.
- Financement intégral par fonds propres : VAN totale est égale à la VAN économique
Le fait de financer une partie du projet dont le cout après impôt est inférieur au taux
La rentabilité du projet est diminuée par le recours à un financement dont le taux réel après
lorsque le taux de l’emprunt après impôt est inférieur au taux interne de rentabilité du projet.
Cet effet est connu par les financiers sous l’acronyme « effet de levier ».
Année 0 1 2 3 4 5
flux nets avant financement -5200 1185 1290 1420 1420 1670
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Le taux interne de rentabilité peut être calculé par le modèle suivant :
-54¿ 0<15
Ici, on trouve 18, 94% au lieu de 9,79% avant prise en compte du financement. Donc
Cette situation donne un effet de levier puisque le taux de l’emprunt (8%) est inférieur au taux
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