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Pharmaco G3 Support-1
Pharmaco G3 Support-1
• OBJECTIFS
• INTRODUCTION
• NOMS DES MEDICAMENTS ET SYSTEMES DE CLASSIFICATION
• PHARMACOCINETIQUE ET AUTRES FACTEURS INFLUENÇANT L’ACTION DES
MEDICAMENTS
– Mécanismes généraux de traversée des membranes biologiques
– Voies d’administration des médicaments et Formes galéniques
– Liaisons aux protéines plasmatiques
– Distribution ou diffusion tissulaire
– Biotransformation
– Elimination
• PHARMACODYNAMIE
– Récepteurs et leurs fonctions
– Pharmacologie de quelques systèmes
• FACTEURS DE MODIFICATION DE L’EFFET
• INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
• IATROGENIE MEDICAMENTEUSE ET PHARMACOVIGILANCE
– Médicaments et femmes enceintes
• PRESCRIPTION MEDICALE (PHARMACOGRAPHIE)
1
OBJECTIFS
GENERAL
SPECIFIQUES
2
I. GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS
I.1. Définition
• Pharmacologie
Grec: - farmakon (farmakon) = médicament, poison, remède
- logos (logo) = science
Science qui étudie les médicaments ou un ensemble des connaissances se rapportant
aux médicaments
• Autres disciplines :
- Pharmacognosie : méthodes d’extraction, de purification et d’identification
des substances naturelles (principes actifs) d’origine
végétale.
- Chimie médicale, médicinale : méthodes de synthèse, de purification et
d’évaluation biologique des molécules synthétiques et
conditions de conservation.
- Pharmacie galénique ou pharmacie : science et art de préparer c.à.d.
donner à un médicament une forme appropriée à une
voie d’administration particulière (principe actif + excipient)
et dispenser les médicaments.
-
• Définition (strictu sensus): Science qui étudie les interactions de toute substance avec
n’importe quel système biologique soit dans un but d’application thérapeutique, soit pour
mieux comprendre la physiologie normale ou pathologique.
Doit être neutre vis-à-vis des principes actifs, des matériaux de conditionnement et
de l'organisme.
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Exemples d’excipients :
- l'eau,
- diverses graisses (beurre de cacao, acide stéarique),
- des alcools,
- des sucres (saccharose, lactose, glucose, amidon),
- des celluloses,
- des protéines (caséine),
- divers produits de synthèse (PEG)
- des minéraux (silice, talc, kaolin, etc.)
Subdivisions de la Pharmacologie :
5
I.5. DEVELOPPEMENTS DES MEDICAMENTS
Les substances obtenues sont testées dans différents modèles pour explorer l'activité
pharmacologique ou biologique en général. Ces études pharmacologiques peuvent se faire
in vitro, ex vivo, ou in vivo.
- Les études in vitro se font en dehors de l'organisme ou de la cellule sur les bactéries
ou les parasites (exemple : étude de l'action des antiparasitaires)
- Les études ex vivo caractérisent les cultures cellulaires faites à partir de cellules
extraites d'un organisme vivant, ou expériences sur les organes isolés (vaisseaux,
cœur, etc.)
- Les études in vivo se font sur l'animal vivant sain ou malade.
Les petits animaux sont le plus souvent employés (parce que le prix est peu élevé et ils sont
facilement maniables : rats, souris, cobayes, lapins, chats). Mais on peut utiliser le chien et
en dernier ressort le singe qui paraît biologiquement plus proche de l'homme.
Ces tests préliminaires permettent de sélectionner parmi des milliers des produits ceux qui
sont prometteurs.
La phase préclinique se clôture avec une forme galénique (essais galéniques préliminaires)
utilisable et avec cette forme, en vue de leur essai clinique.
Phase I
- But: déterminer la plage des doses tolérées par l’homme (essais de tolérance)
- Déterminer la cinétique chez l’homme
- Sujet enrôlés:
Souvent sujets sains volontaires, quelques dizaines, informés et consentants
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Exceptionnellement des malades (médicaments très toxiques pour maladies
graves orphelines)
- Commencer par exemple par le 1/100 de la DE50 chez l’animal le plus sensible puis
augmenter progressivement…
7
Mais toutes ces étapes sont incapables de fournir toutes les données sur un médicament.
Phase IV
- Surveillance post-marketing
- Pharmacovigilance
II. PRÉ-REQUIS
III.1. Origine
– non connue exactement, se perd dans la nuit de temps
– C’est par essais et erreur qu’on a eu à découvrir la nourriture et les médicaments
par l’homme mais aussi par les animaux d’où intérêt de les observer
– la pratique de l’art de guérir était souvent confondue avec la religion et la magie :
(Caducée d'Hermès, Caducée d'Hygie)
– Recueil de prescriptions pharmacologiques sur une tablette (la première
ordonnance), trouvée en 1948 dans les ruines de Nippur (Mésopotamie/Irak), et
datant de la fin du IIIème millénaire AV.JC). Premier document contenant la
préparation de médicaments sans aucune invocation magique.
– Le papyrus Ebers (16è S BC) un des plus anciens traités médicaux qui nous soit
parvenu:
"Si tu examines un malade qui souffre de l'estomac tandis qu'il a des douleurs
dans son bras, dans sa poitrine, dans un côté de son estomac, et qu'on dit de lui : c'est
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ouadj [la maladie], tu diras à son sujet : c'est [quelque chose) qui [lui] est entré dans la
bouche, c'est la mort qui le menace
Tu prépareras pour lui la médication bienfaisante des plantes : graines de
pois, 1 ; bryone, 1 ; niounion, 1 ; innek, 1 ; grains rouges de sékhet, 1 ; à cuire dans de
l'huile, et [ce] sera bu par le malade.
Tu mettras la main sur lui, étendue jusqu'à ce que [son bras] aille bien, étant
débarrassé de la souffrance, et tu diras : cette souffrance est descendue dans le rectum, à
l'anus, je n'ai nullement à répéter le médicament."
- Les premiers essais connus remontent à l’an 3000 avant Jésus Christ en Chine où
l’empereur Shen Nung s’amusait à expérimenter certaines plantes médicinales sur
lui-même (Ephedra). (Father of Chinese medicine noted for tasting 365 herbs and
dying from a toxic overdose also wrote the treatise On Herbal Medical Experiment
Poisons.
- Hippocrate
– Célèbre médecin grec vécu vers l’an 436 avant Jésus-Christ.
– rationnalise la médecine, établit que pour chaque maladie il ya une cause
naturelle
– a mis au point de son temps quelques 300 recettes médicamenteuses
a. Le règne végétal
On peut tirer les médicaments du règne végétal qui constitue la principale source
(Tableau 1). Plus de 50 % y proviennent directement ou indirectement. Toutes les
parties des plantes vont être concernées.
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Principes actifs obtenus à partir du pavot (Papaverum somniferum)
b. Le règne animal
Il fournit des médicaments actifs : du lait, du miel, de l’huile de foie de morue très
riche en vitamines, les ferments digestifs comme la pepsine et la trypsine, les
hormones et les vitamines, le sérum et le vaccin.
c. Le règne minéral
C’est la source de métalloïdes (O2), les halogènes et dérivés halogénés (Cl, I, S, P,
N), les métaux (Na, K, Ca, Fe, Cu, Zn, H), des combinaisons (NaCl, KCl, NaHCO 3,
…CaCO3, MgCO3, Al2O3).
d. Origine génétique
Remplacer ou complémenter un allèle mutant défectif par un allèle fonctionnel dans
les cellules ou les tissus.
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IV.2. Source semi-synthétique
Il s’agit de la fixation d’un ou de plusieurs radicaux sur une substance d’origine naturelle en
vue d’améliorer sa stabilité, son efficacité et sa tolérance (atténuer les effets indésirables).
Il existe des molécules naturelles dont l’obtention coûte chère en temps et en argent. D’où
on les a purifiées et identifiées leurs structures chimiques et recopiées au laboratoire
(Naturel).
Exemple : Chloramphénicol
Par contre il existe des molécules purement synthétiques (artificielles) telles que :
Chloroquine, INH, Mébendazole.
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V. LA NOMENCLATURE DES MEDICAMENTS
Les médicaments d’un même groupe ont souvent une même terminaison : « zépam » pour
les benzodiazépines (diazépam, lorazépam… ) ; « mycine ou micine» pour les
antibiotiques du groupe des aminosides (gentamicine, kanamycine…)
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Dénomination commerciale ou marque déposée.
C'est le nom donné par le fabriquant et qui est enregistrée et protégée par la loi. Le
médicament portera un nom de marque et une mention ®.
Exemple : Vermox®
Un même médicament peut avoir plusieurs noms commerciaux, mais un seul nom de
marque.
Exemple : Mébendazole : Vermox®, Mebox®, Wormex®
Ibuprofène : Nurofen®, Brufen®, Mafalen®
Médicaments génériques
C’est une copie d’un médicament original dont la production et commercialisation est
rendue possible par la chute des brevets dans le domaine public une fois que la période
légale de protection est écoulée.
Il est enregistré sur base d'un dossier abrégé comprenant une partie administrative,
chimico-pharmaceutique (test de dissolution in vitro, toujours obligatoires) et des données
cliniques sous forme d’étude de bioéquivalence.
VI. CLASSIFICATION
• Pharmacologique
– Classes (super-groupes): systèmes ou organes
- du système nerveux autonome (SNA)
- du système cardiovasculaire (SCV)
- du système nerveux central (SNC)
- du système gastro-intestinal (SGI),…
– Groupes: pharmacodynamie prédominante
- SNC: Neuroleptiques, antidépresseurs, anesthésiques généraux, etc.
– Sous-groupes: Structure chimique
- Neuroleptiques: dérivés des phénothiazines (lévomepromazine), butyrophénones etc.)
• Clinique ou thérapeutique
- préventifs (vaccin qui modifie temporairement le système physiologique).
- diagnostic (mannitol, BSP).
- réaction substitutive pour corriger une carence exogène ou endogène
(vitamines).
- curatifs qui s’attaquent à la cause et apportent la guérison (antimicrobiens,
antiparasitaires, antimycosiques).
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- symptomatiques : suppriment les symptômes sans s’attaquer à la cause de la
maladie (analgésiques, antipyrétiques, anti inflammatoire, hypnotique, les
sédatifs, antihypertenseurs).
• Fonctionnelles
– Selon les actions pharmaco-thérapeutiques (antiviraux, AB, …)
– Classification sur base des actions pharmacologiques (inhibiteurs, …)
– Classification sur base des actions sur des cibles moléculaires
(Propranolol avec comme cible les adrénorécepteurs β, …)
Les données sur les médicaments évoluent rapidement et les nouvelles classes voient le
jour chaque année Parmi les sources d’informations, on cite :
Les délégués médicaux
Les laboratoires pharmaceutiques (prospectus)
Les colloques et autres conférences
Les ouvrages (les bibliothèques, les livres de pharmacologie)
les dictionnaires médicaux : Vidal, compendium, répertoire commenté des
médicaments
Les articles de mise au point dans la revue et périodiques médicaux
L’internet
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CHAP I. LE DEVENIR DU MEDICAMENT DANS L’ORGANISME
• La phase galénique
• La phase pharmacocinétique
• La phase pharmacodynamique
•
•
•
•
•
•
Une fois le principe actif libéré, il peut passer à travers le capillaire sanguin et arriver dans
la circulation sanguine. Cette phase détermine :
La concentration plasmatique
La vitesse à la quelle on atteint cette concentration c’est-à-dire la notion de
biodisponibilité.
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I.1.2. La phase pharmacocinétique (ADME)
• La résorption
• La liaison aux protéines (albumines)
• La distribution tissulaire et le stockage
• La biotransformation (métabolisation)
• L’élimination
I.2.1. La dose
• Définition : La dose est la quantité d’une substance administrée par rapport au poids
du sujet. Exemple : 20mg/Kg
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• Relation dose-effet :
- Linéaire
- Hyperbolique
- sigmoïdale
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- avec optimum
IT = ≥2
IT = ≥2
• Importance
- idée sur la maniabilité du médicament et sur la marge de sécurité lors de
l’emploi d’un médicament
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- si < 2, médicament non utilisable car toxique ; exception pour les
digitaliques, des antiarythmiques et des antiasthmatiques utilisés malgré
un IT bas
I.2.3. La posologie
• Elle varie avec l’âge, le poids et la pathologie associée, donc elle est en principe
individuelle.
• Celle du prospectus est une dose moyenne pour un adulte de 70Kg avec une fonction
hépatique et rénale normale, calculée sur la moyenne des individus d’une population
donnée.
• Répartition gaussienne
Exemple : administration de l’ouabaïne à 40 chats en IV pour constater l’arrêt cardiaque
l’ECG.
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- La posologie infantile
• La règle de Clarck
DE =
- Règle de YOUNG: DE =
- Règle du 20ème : DE =
Règle de Catzels: DE
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CHAP II. LA PHARMACOCINETIQUE (PK)
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Les cavités naturelles sont considérées comme extérieures à l’organisme, y
compris l’intérieur du tube digestif.
Une fraction de la quantité déposée peut éventuellement pénétrer dans
l’organisme et provoquer des effets non recherchés.
A part la voie IV et IA, pour atteindre la circulation sanguine, les médicaments administrés
par les autres voies doivent subir le processus de résorption au niveau des capillaires.
Ceux appliqués au niveau de la peau et des muqueuses doivent en plus subir le processus
de pénétration.
Ces processus supposent un passage à travers une série des membranes cellulaires, de
nature lipoprotéique et percées les pores pour atteindre la circulation sanguine.
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II.2.1. Diffusion passive
- Gradient de concentrations
- Influence de la liposolubilité
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- Les molécules de grosse taille ne pouvant diffuser librement à travers la membrane
plasmique, le coefficient de diffusion (D) est fonction de la liposolubilité (ou
hydrophobicité): le coefficient de partition lipide/eau: diffusion simple
- Pka du principe actif : plus il est élevé plus la substance est acide faible
- PH du milieu environnant
- Non saturable
PH
Médicament
Acide Basique
Acide faible
Non ionisé Ionisé
Ex: aspirine
Base faible
Ionisé Non ionisé
Ex: chloroquine
Electrolytes forts Ionisée ionisés
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Ceci est important pour l’absorption stomacale et l’élimination rénale de certaines
molécules
Filtration
27
II.2.3. Transport actif
Phagocytose
Mécanisme permettant à une cellule d’« ingérer » des microorganismes, des cellules ou des
particules dont la taille est de l’ordre du micron. Les cellules phagocytaires sont des cellules
spécialisées du système immunitaire (macrophages et neutrophiles).
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All cells take up fluid by endocytosis
(pinocytosis); only some use phagocytosis
II.3. BIODISPONIBILITE
La biodisponibilité qualifie la quantité du PA qui est absorbée à partir de la
forme pharmaceutique et la vitesse avec laquelle le principe actif est absorbé dans la
circulation générale.
30 30
Cp (ng/ml)
Cp (ng/ml)
20 20
10 10
0 0
0 4 8 12 16 20 24 28 32 0 4 8 12 16 20 24 28 32
time (h) time (h)
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fraction (pourcentage) de la dose administrée qui atteint la circulation générale sous
forme inchangée
La référence (100%) est donc la quantité se trouvant dans la circulation après
administration intraveineuse.
Elle est estimée en comparant les courbes de concentration plasmatique (plus
exactement, les « surfaces sous les courbes ») obtenues après administration.
• La biodisponibilité relative
Est actuellement utilisée, en cas de défaut d’administration par voie intra-
vasculaire, pour comparer entre elles la performance des formes galéniques identiques ou
différentes et administrées soit par la même voie, soit par une autre voie.
AUC forme1
F 100
AUC forme2
30
• Intérêts de la biodisponibilité
Biodisponibilité absolue, déterminée pendant le développement du médicament
aide à déterminer la dose qu’il faut administrer, parfois la raison de la différence
de posologie entre l’administration IV d’un médicament et son administration par
d’autres voies (PK)
Biodisponibilité relative: réalisée pour toutes les autres formulations ultérieures
et « génériques » (notion bioéquivalence) avant AMM!!
• Ex: 1972 en Angleterre, lanoxine (digoxine) avec procédé différent
de fabrication → concentration doublée!!! → Intoxication
Faible biodisponibilité mais pas faible efficacité, cas de la production de
métabolites actifs
– Ex: propranolol 30% mais métabolisé en 4 OH-propranolol aussi actif que lui!!
– Exemple des pro-médicaments (biodisponibilité théoriquement nulle) Ex.
bacampicilline, enalapril→acide enalaprilique
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Substitution pharmaceutique : Délivrer une alternative pharmaceutique à la place
du produit prescrit (un autre sel, une autre forme pharmaceutique).
• Voies locales
• Voies systémiques:
– Voies entérales (orale, anale ou rectale, perlinguale)
– Voies parentérales
1. VOIES ENTERALES
- Per os (P.O.)
- nécessite un mécanisme de déglutition (mécanisme reflexe avec un temps
volontaire)
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- résorption se fait à 2 niveaux :
La muqueuse gastrique
La muqueuse intestinale
Estomac Intestin
Grande surface et fort débit sanguin de l’intestin grêle en font le site d’absorption
privilégié de nombreux PA après administration orale.
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• Avantages de la voie orale
- facile
- Économique
- aisément répétable
- Bien accepté (physiologique, indolore)
- Pas de risque de contamination infectieuse ou virale
- Récupération facile en cas de surdosage (vomissement, lavage gastrique)
En effet, le médicament une fois résorbé par l’estomac ou l’intestin grêle, colon
ascendant, transversal ou descendant, ou par la partie supérieure de l’ampoule
rectale arrive au niveau du foie par la veine porte en passant par les veines
mésentériques ; certains médicaments sont de ce fait, métabolisés par les hépatocytes
lors de ce passage avec comme conséquence le taux sanguin faible au niveau de la veine
sus-hépatique: effet de premier passage hépatique.
Formes solides
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• Capsule à enveloppe molle: forme ovoïde constituée d’une enveloppe épaisse,
flexible et contenant à l’intérieur un liquide ou un produit pâteux.
• les sachets sont des petits sacs, en aluminium ou en plastique, contenant une dose
unitaire de poudre (hygroscopique), de 100 mg à quelques grammes, que l’on
disperse dans un verre d’eau
• les granulés, les perles (petites capsules) les pilules, les cachets (2 cupules qui
s’emboitent), les bols, les pâtes sucrées, les poudres, etc.
- Poudres agglomérées
• Lyotabs
• Comprimés à croquer
• Forme à libération ralentie: permet une durée d’absorption plus longue, donc une
durée d’action du PA prolongée, d’où une diminution du nombre de prises.
– Forme à libération répétée : comprimé à double noyau;
– Forme à libération prolongée (LP): libération contrôlée du PA- comprimé à
matrice ou gélule contenant des microgranulés.
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Formes liquides
Les formes liquides sont d’une utilisation aisée (fractionnement des doses, édulcorées) et
particulièrement utiles chez le nourrisson et l’enfant.
On distingue d’une part celles qui sont délivrées préparées à l’avance et celles qui sont
préparées au moment de l’emploi, d’autre part celles qui sont délivrées en doses
unitaires (formes divisées d’avances) et celles qui le sont en récipients multidoses
(formes à diviser, en gouttes ou cuillères) :
- Ampoules buvables : 5 à 10 ml
- Cuillerées à café (5ml),
- C à dessert (10 ml)
- C à souple (15 ml)
- Gouttes orales : solution aqueuse (20 gouttes=1 ml) et solution alcoolique (56
gouttes=1ml)
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1.2. VOIE RECTALE
• Inconvénients : la muqueuse colique a une faible surface, est facilement irritée par
les médicaments (rectite), résorption incomplète et irrégulière, obstacles culturels ou
psychologiques, risque de rejet
• Formes pharmaceutiques
- Les suppositoires constituent la forme solide (ovoïde ou conique) faite du
principe actif et d’un excipient fusible à la température du corps ou soluble
dans les sécrétions de l’ampoule rectale (polyéthylène-glycols, glycérides,
beurre de cacao)
Les principes actifs traversant les muqueuses rejoignent via un réseau capillaire la veine
jugulaire externe et la veine cave supérieure, évitant ainsi les sucs digestifs.
- Formes pharmaceutiques
2. VOIES PARENTERALES
C’est l'ensemble des voies d'administration qui s'accompagnent d'une effraction de la peau
(besoin de seringue et aiguille (cathéter))
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pH physiologique (7,3) pour IM, SC et gd volume IV
Isotonicité/plasma pour solutions IM et SC et gd volume IV
Apyrogenicité
dQ D Kp.S C
dt
D=
- La vitesse de résorption peut être diminuée pour avoir une action prolongée ; on utilise:
- les vasoconstricteurs (adrénaline, phényléphrine…)
- le froid (sac de plastic contenant le glaçon)
- s’observe à l’état de choc (choc froid) d’où préférer la voie IV par rapport à la voie SC
- En exploitant le rayon et la viscosité pour mettre au point des « formes retard», qui
diffusent lentement:
solution huileuses, colloïdales et suspension (insuline retard, suspension ou
solution colloïdale).
emploi des excipients tels que la gélatine, le methylcellulose, polyvinyle
pyrolidone)
fixation d’une grosse molécule (pénicilline +procaïne (Péniprocaïne) en IM ;
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comprimés spéciaux, « pellets » ou « implants ». Ce sont des comprimés de 2 à 3
mm placés dans le tissu sous-cutané, néo-vascularisation au bout de 15 à 20
jours puis résorption qui peut durer entre 3 à 6 mois (administrer les hormones
sexuelles chez les personnes castrées pour maintenir les caractères sexuels
secondaires ou femmes ayant subit l’ovariectomie).
intéressante pour des PA qui ne sont pas ou peu absorbés par voie orale à cause
d’une dégradation dans le TGI ou qui subissent un effet de premier passage
important
injection d’un médicament dans un muscle strié caractérisé par sa pauvreté en filets
nerveux sensitifs (moins douloureuse) et par son importante vascularisation
(résorption est rapide)
sites d’injections: tous les gros muscles striés, le lieu classique est le quadrant
supéro-externe du muscle fessier.
Règle d’or : toujours aspirer avant d’injecter, éviter les fausses administrations IM par
la voie sous-cutanée et de fausses administrations IV par la voie IM.
30
40 mg p.o.
40 mg i.m.
Cp (ng/ml)
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
time (h)
40
secondes), d’où piqure IV pas dans moins de 1minute (sauf exception, le thiopental
ou diazoxide par exemple)
• Un grand nombre de veines peuvent être utilisées (pli du coude, fémorale, sous-clavière,
saphène).
• On utilise des solutions aqueuses, isotoniques parfois hypo ou hypertoniques, très
exceptionnellement de l'alcool dilué.
• Avantages :
- rapidité : c'est la voie de l'urgence
- Dosage exact
- faible sensibilité de l'intima
- contrôle : l'administration peut être accélérée ou ralentie à volonté, continue voire
prolongée, instantanément arrêtée
- Seule voie pour transfusion
- taux plasmatique élevé pdt des heures, jours voire semaines
• Dangers :
- risques de contamination microbienne (septicémies)
- risque d’embolie graisseuse (solutions huileuses ou suspensions) ou gazeuse
(redoutable s‘elle est massive)
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- Risque de nécrose en cas d’extravasation pour les produits irritants et des
thrombophlébites pour les produits irritants
- Risques majeurs de choc anaphylactique
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3. ADMINISTRATION TRANSCUTANEE
Elles sont utilisées le plus souvent pour obtenir un effet locale, mais elles permettent aussi
des traitements généraux. Dans ce dernier cas, la formulation du médicament permet ai
principe actif de diffuser à travers la barrière cutanée jusqu’à la circulation systémique.
• Pouvoir de résorption
La peau ne résorbe pas normalement, elle est utilisée comme une voie locale (AB,
AS, analgésiques, AI, antifongiques, cosmétiques).
Elle peut résorber accidentellement:
- lésions (infections étendues, irritations étendues, brûlures, destruction de la
couche cornée) : les produits contre indiqués / voie systémique ne peuvent plus
être administrés sur la peau (mercurochrome sur une brûlure, aminosides,
corticoïdes).
A B C D
Substance lipophile lipophile hydrophile hydrophile
Excipient lipophile hydrophile lipophile hydrophile
Passage faible Bonne résorption Pas de Substance
transcutané (oestrogels) traversée reste dans
l’excipient
Nous en distinguons quatre pour obtenir une meilleure pénétration ou une meilleure
tolérance:
les poudres dermatologiques appliquées directement à l’aide d’un tampon de
coton ou mieux d’un flacon pulvérisateur multidose.
- Effet superficiel, adhérence mauvaise, muqueuses et les plaies facilement
irritées par des poudres non résorbables
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les dispositifs ou systèmes transdermiques « patches », sortes de pansements
adhésifs collés sur la peau, contiennent un principe actif imprégnant une membrane
absorbante au contact de l’épiderme ou séparé de celui-ci par une membrane
dialysante. Le principe actif (nitroglycerine, la scopolamine, l’œstradiol, le fentanyl,
etc.) diffuse à travers la peau et a une action générale. Les avantages sont d’éviter
l’effet de premier passage hépatique et en raison de la lenteur du passage,
d’entraîner une imprégnation prolongée de l’organisme.
Les voies buccales et rectales sont les voies transmuqueuses associées au tube
digestif. Elles se distinguent de la voie entérale par le fait que la localisation de la
résorption des substances actives permet d’éviter l’effet de premier passage
hépatique.
• Muqueuse nasale
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• Administration pulmonaire (trachéo-broncho-alvéolaire)
Formes pharmaceutiques :
- Pour avoir une action générale: des gaz (N2, O2, CO2), produits volatils
(anesthésiques généraux) et des aérosols: suspensions de fines gouttelettes
ou de poudres entraînées par un gaz propulseur.
- Pour avoir une action locale au niveau de la partie haute de l’appareil
respiratoire: des sprays propulseurs d’aérosols qui pénètrent plus ou moins
profondément selon la taille des gouttelettes.
- Les inhalations et fumigations sont désuètes.
- La conjonctive résorbe mal, les médicaments y instillés visent une action locale en
surface ou locorégionale (action AB, AS, AI, Anesthésiques etc. sur la musculature
de l‘ œil, de la pupille, ...)
- De graves accidents sont cependant possibles, car :
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- par le canal lacrymal, grand pouvoir de résorption ou encore les médicaments
peuvent gagner le tube digestif et y être absorbés (atropine, chloramphénicol).
- la conjonctive elle-même est capable de résorber rapidement et massivement
certaines substances.
On ne recherche qu'une action locale. L'absorption est inégale : forte au niveau de l'urètre
(cas des anesthésiques locaux induits par sonde vésicale), faible pour le vagin (action AB,
AS, antifongique, contraceptive locale), nulle dans la vessie mais en cas de lésions ou
d'inflammation, la perméabilité peut être considérablement accrue et des accidents
généraux peuvent survenir (éviter AS à base de Hg, néomycine, corticoïdes).
4.4. L’OREILLE
- Le CAE ne résorbe pas les médicaments: action anesthésique, AI, AB, AS,
analgésique locale
- Formes d’administration: gouttes otiques, pommades
- Il est conseillé de réchauffer le produit à la t° ambiante avant l’instillation car le froid
conduit au déséquilibre de l’appareil labyrinthique avec vertiges
- Produits aseptiques si perforation du tympan.
Après l’absorption, les médicaments gagnent la circulation sanguine. Ils tendent à diffuser
dans les différents tissus.
Introduction
• Dans le sang, le médicament peut circuler sous forme libre, facilement diffusible dans
les tissus ou liée aux protéines plasmatiques ou encore aux cellules sanguines.
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• Seule la fraction libre peut subir la distribution c’est-à-dire elle quitte le torrent sanguin
et pénètre dans le liquide interstitiel jusqu’au niveau des tissus.
• La forme libre est la seule pharmacologiquement active et la seule qui subit la
biotransformation ou l’excrétion (sauf la sécrétion tubulaire).
1. Nature de Liaison
Liaison réversible :
- Liaison par force de Vander Wall
- Liaison ionique
- Liaison par pont d’hydrogène
- Ce sont des liaisons de faible énergie
- Les médicaments qui se lient aux protéines plasmatiques ont tendance à agir très
longtemps (T1/2) élevé
48
Cette liaison concerne les principes actifs ainsi que des substances endogènes (hormones,
bilirubine, acides gras, …)
concentration normale
protéine liante poids moléculaire
g/L µM
5 6
lipoprotéines 2x10 -2,4x10 variable variable
- Albumine: se lie aux medicaments acides faibles (Pka: 3.5-6) elle a peu de sites de
fixation et forte affinité ; sites saturables)
- 1-glycoprotéine acide (orosomucoïde): se lie aux mdcts bases faibles (nbreux sites
de fixation, faible affinité, liaison peu saturable), il peut également fixer
les acides faibles
- lipoprotéines: mdcts de nature lipohile
- Cellules sanguines: érythrocytes (cyclosporine), PMN, Plaquettes
- Protéines spécifiques: surtout les substances endogènes (transcortine: corticoïdes;
transferrine: fer)
Tous les médicaments ne sont pas liés aux protéines plasmatiques. En général, les PA
hydrophiles ou peu lipophiles sont peu liés.
• Fraction liée
β = fraction liée
K= constante de dissociation du complexe
P = concentration de protéines plasmatiques
ɳ= nombre de sites de liaison
M = molécule médicamenteuse
Nature du médicament:
- Médicaments fortement liés: digitoxine, phenylbutazone
- Moyennement lié : Thiopenthal
- faiblement lié: Salicylates, Digoxine
- non liés ou nullement liés: Ouabaïne
49
Pourcentage de fixation protéique
50
– Chez les sujets avec la maladie de Kahler ou de Waldenströn (augmentation
anormale des protéines)
Exemples
4. Conséquences de la liaison
51
II.5.2. DIFFUSION TISSULAIRE (DISTRIBUTION)
Une fois absorbée dans le sang, la substance se distribue dans les différents
compartiments intra- et extracellulaire de l’organisme
52
1. Principes
Diffusion simple
Les petites molécules hydrosolubles diffusent dans l’eau interstitielle (LI) et se fixent
aux protéines (collagènes, muccopolysaccharides) par les interstices et pores.
Les molécules liposolubles qu’elles soient grosses ou petites, diffusent aussi bien
dans le liquide interstitiel que dans l’eau intracellulaire (fixation aux protéines du LI,
membranaires, intracellulaires)
Les macromolécules hydrosolubles (Macrodex) ou fortement ionisées (héparine)
restent confiner dans le compartiment plasmatique.→ PO↑ → VP →: (Choc,
Hypotension)
Quelques particularités:
- Certains organes (foie): capillaires discontinus donc diffusion facile du médicament.
- Ailleurs: (cerveau et barrière hémato-encéphalique…) capillaires continus
difficilement franchissable.
53
4. Accumulations physiologiques/Préférentielles
5. Phénomène de Redistribution
Dans certains cas, la distribution relative dans les différents tissus peut se modifier avec le
temps. Il en est ainsi entre deux tissus, l’un de forte vascularisation et de faible affinité,
l’autre de faible vascularisation et de forte affinité. Le premier est favorisé au début, le
second ensuite. Tout se passe comme si le médicament quittait le premier pour gagner le
second.
Exemple:
• Thiopental IVD: anesthésie générale d’action rapide (30 s le malade s’endort)
• Action de courte durée: 15-20 minutes après, le patient se réveille alors qu’il n’y a eu ni
élimination, ni transformation du produit. Quid?
- Distribution (équilibre) rapide dans le cerveau (liposoluble malgré BHE, fortement
vascularisé, présence des récepteurs spécifiques)
- Redistribution vers le tissus adipeux (importante quantité mais peu vascularisé et
pas recepteurs: diffusion lente mais sure via le sang)
- Plus on est obèse, plus vite on se réveille.
54
II.5. 3. BARRIERES BIOLOGIQUES
• Le SNC est une structure supérieure dont l’homéostasie et l’intégrité sont préservées par
la BHE:
- gouverne les échanges physiologiques et protège le cerveau des agressions
extérieures et limite le transfert de molécules exogènes comme les médicaments
- organe richement vascularisé avec un débit important
• Composée de 3 parties:
- BHL: le sang et le LCR (localisé au niveau de plexus choroïdes et de l’arachnoïde)
- BL: LCR et parenchyme nerveux (constituée de l’épendyme et la pie-mère) son
interface perméable limite peu le transfert cérébral des médicaments
- BHT: présentée par les capillaires cérébraux, avec une grande surface vasculaire
(sang et cerveau):
Les capillaires constitués d’une monocouche des cellules endothéliales
jointives reposant sur une membrane basale continue
Une couche de cellules péricytaires: les astrocytes
Une grande richesse en mitochondries, responsable d’une activité
métabolique intense
Une pauvreté en vésicules de pinocytose
Les médicaments passant par l’endothélium sont métabolisés par les
enzymes intra-endothéliales (seconde barrière)
• Mode de transfert :
- Par diffusion passive
- La quantité transférée est proportionnelle à la lipophilie
- Limitée par la capacité de former de liaisons hydrogène dans les cellules
endothéliales
- Les molécules de haut poids moléculaires et de faible lipophile sont prises en charge
par les transporteurs endogènes
55
- 3 autres phénomènes s’opposent au passage des médicaments à ce niveau :
– Présence d’enzymes qui dégradent certaines substances (MAO, COMT, GABA-
transaminases)
– la P-glycoprotéine qui rejette dans les capillaires (efflux) certaines substances
(anticancéreux) ayant pénétré dans la cellule
– la forte affinité d'une substance pour les protéines ; le LCR en contient peu par
rapport au plasma
2. Barrière hémato-placentaire
56
– Même les médicaments chargés passent si la concentration est suffisante
– Avec l’âge de la grossesse, le placenta devient de plus en plus perméable
(maturation: l’épaisseur diminue mais la surface d’échange augmente en cours
de grossesse rendant ainsi les transferts de plus en plus aisés)
Exemple :
- On administre 28 mg d’un médicament à un patient de 70 kg (0,4 mg/kg ou 400
μg/kg)
- On mesure une Cp à un temps t: 10 μg/l.
- Vd = 40 l/kg
- La concentration du PA est déterminée dans le plasma mais le PA n’est pas distribué
d’une façon homogène dans le plasma et les autres organes/tissus du corps.
57
- Le volume apparent de distribution ne correspond pas à un volume réel
- C’est le volume qui, multiplié par la concentration plasmatique du PA, donne la
quantité totale du principe actif dans le corps à un temps donné.
- C’est le volume qu’aurait l’organisme si la substance y était distribuée de façon
homogène, à la même concentration que dans le plasma.
Importance clinique:
En cas d’intoxication il est inutile d’essayer d’extraire les médicaments à grand
Vd par épuration extra rénale (qui n’a accès qu’au compartiment sanguin!!!)
II.6.1. INTRODUCTION
58
l’organisme que des substances physiologiques, les substances exogènes sont toutes
éliminées.
2 types de réactions:
Réactions de phase I: réaction non synthétique
Réactions de phase 2: réaction synthétique.
Biotransformation
Phase I Phase II
Rx non synthétiques Rx synthétiques
Rx aspécifiques Rx spécifiques
Métabolites actifs ou inactifs, souvent Métabolites inactifs et hydrosolubles
liposolubles parfois hydrosolubles - Conjugaison
- Hydrolyse - Acétylation
- Réduction - Méthylation…
- Oxydation
- Hydroxylation
- Décarboxylation
Lieu: microsomes hépatiques riches en
Cytochromes P450
59
1. Phase I
2. Phase II
Agents conjuguants
- Ac Glycuronique: glucuroconjugaison (glycuronyl transférase, microsomes (REH);
déficit (nn, prématuré), partiel (Gilbert) ou total (Criggler Najar)
60
Ex. Médicaments: Alcools, Phénols, Acides organiques, Amines, Amides, Thiols,
très nombreux médicaments et substances physiologiques
- Acétyl: acétylation (amines secondaires), acétyl transférase
- Glycine: matrice mitochondriale (glycilation)
- Glutathion: (N–acétylcystéine) qui dérive du glutathion. Le conjugué est un acide fort,
hydrosoluble (acide mercapturique). Cette conjugaison a un siège essentiellement
hépatique. Le glutathion a une capacité limité et peut être débordé en cas d'afflux massif
de métabolites à conjuguer. Ex: Paracétamol
- Acide sulfurique (Sulfate, sulfoconjugaison): Phénols, Alcools,
- Méthyl: (méthyltransférases): Catécholamines
II.6.3. CONSEQUENCES
61
II.6.4. IMPLICATIONS THERAPEUTIQUES
Facteurs Physiologiques
- Grossesse (diminution de la glycuronyl-transférase)
- Age (immaturité de l’équipement enzymatique, NN, prématurés)
Acétylation faible, glycurono-conjugaison imparfaite (bilirubine,
chloramphénicol)
Hydroxylation inexistante chez les Prématurés, très limitée chez les N-N
Les vieillards: activité réduite (maladies cardiovasculaires, flux sanguin
hépatique etc…)
- Sexe
• Etats pathologiques
- Insuffisance hépatique, cirrhose
- Maladies cardio-vasculaire: ins. cardiaque, artériosclérose
- Insuffisance rénale
- Troubles hormonaux (hypo ou hyperthyroïdie: diminution ou augmentation de la
vitesse de métabolisation…)
• Constitution génétique
- Au niveau familial
- Au niveau des races.
Ex: N-acétyl transferase: enzyme de métabolisation de l’INH qui subit une acétylation.
62
La population mondiale est repartie en 2 groupes : ceux qui acétylent rapidement et
lentement l’INH.
Notion de Pharmacogénétique
- Définition:
Etude de l’influence du profil génétique d’un individu sur la variabilité de sa réponse à
un traitement médicamenteux.
Etude de la variabilité de la réponse à un médicament entre plusieurs individus à
travers les variations de gènes codants pour des protéines impliquées dans la
pharmacocinétique et la pharmacodynamie du médicament.
63
- Buts :
individualiser les traitements
guider le choix de la posologie
intégrer la diversité génétique entre les populations
optimiser les traitements médicamenteux en termes d’efficacité et de sécurité
d’emploi
Le bon médicament, au bon moment, au bon patient et à la bonne dose = usage
rationnel du médicament
Dose
Ex: PAS = acide para aminosalicylique, 2 voies métaboliques :
- Acétyle-PAS(1) acétylation
- Glycyl-PAS(2) glycylation
- Dose: 2x4 g/j → 54% (1), 46% (2)
8g/j en une fois (en une prise) →22% (1), 88% (2)
- Compétition
- INH et PAS entrent en compétition pour la fixation du radical acétyl (substrats
d’acetyltransferase).
- Plus de PAS acétylé que INH acétylé.
- En les associant, on a plus la forme libre de l’INH (active) que la forme acétylé.
- Inhibition enzymatique
E
N+ M X
Conséquences :
- la vitesse de biotransformation de M diminue
- La vitesse d’élimination de M diminue
- La Cp de M augmente
- La t1/2 de M augmente
- Le risque d’intoxication
- il faut diminuer la dose de M.
64
Médicaments inhibiteurs enzymatiques
Médicaments CYP
Allopurinol CYP3A
Cimétidine CYP3A
Erythromycine CYP3A
Kétoconazole CYP3A
Fluoxétine CYP2D6
Fluvoxamine CYP1A2
Ciprofloxacine CYP3A, CYP1A2
Exemples:
Médicament Inhibiteur enzymatique Conséquences
Catécholamines IMAO Risque d’HTA
Théophylline Macrolides convulsions
(érythromycine)
Ergotisme: ischémie des extrémités
risque de gangrène
Alcaloïdes de l’ergot de
seigle (méthergine…)
Diazépam cimétidine Somnolence accrue
Alcool imidazoles Rx antabuse
- Induction enzymatique
EEE
N+ M X
65
Exemples
Médicament Inducteur enzymatique Conséquences
Conséquences
- Auto-induction enzymatique: cas des médicaments qui augmente leur propre
métabolisation (surtout les médicaments du SNC) entrainant tolérance et
d’accoutumance (Phénobarbital, alcool qui augmente la métabolisation des
anesthésiques )
- Possibilité d’intoxication par des métabolites toxiques (INH+Rifampicine,
Paracétamol+inducteur)
- Inducteur dans les aliments: viandes grillées au barbecue, végétaux crucifères;
boissons: éthanol, jus de pamplemousse; l’air, fumée du tabac, pesticides
- Exploitée en thérapeutique pour prévenir l’ictère nucléaire
66
- L’action du médicament peut entrainer l’hémolyse.
- Déplacement de la fraction liée par des médicaments entraine : l’augmentation de la
fraction libre (N-N, Nourrissons, prématurés)
- Les médicaments peuvent bloquer la captation par les hépatocytes (Félicine)
- Les médicaments peuvent bloquer la conjugaison (Novobiocine)
- Les médicaments peuvent bloquer l’excrétion (Rifampicine + l’ictère immuno
allergique (cholangiole).
II.7. ELIMINATION
INTRODUCTION
Les mécanismes qui ont permis la pénétration du médicament interviennent également pour
son élimination (liposolubilité, ionisation, diffusion passive, diffusion facilité, transport actif)
67
- L’élimination est liée à la structure particulière de l’endothélium des capillaires au
niveau glomérulaire
- La forme libre et non liée
- La concentration de médicaments dans l’urine glomérulaire est souvent très
inférieure à la concentration plasmatique
- Excrétion rénale = filtration glomérulaire + sécrétion tubulaire – réabsorption
tubulaire
1. Filtration glomérulaire
68
Fu= fraction libre de la forme circulaire
Par extension la clairance est le volume virtuel de plasma sanguin qui peut être
complètement débarrassé , par voie extrarénale (hépatique, intestinale, etc.) aussi bien que
par voie rénale, de la substance considérée en une minute.
69
- saturable
- Limité par l’énergie et les transporteurs disponibles ainsi par l’affinité et non par la
liaison aux protéines (Furosémide, liaison 96%, mais t 1/2 0.8h soit 48 min).
- Il y a deux types des transporteurs (acides et bases faibles)
Acides faibles: salicylés, pénicilline, ampicilline, sulfamides antibactériens,
phénylbutazone, furosémide, chlorothiazide
Les bases faibles: amiloride, morphine, néostigmine, procaïne, quinine,
triamtérène, thiamine
- Il existe des médicaments qui s’éliminent par filtration et/ou par sécrétion
(pénicilline).
3. Réabsorption tubulaire
70
4. Facteurs modifiant l’élimination rénale des médicaments
Facteurs physiologiques
Age
- Vieillards: diminution du flux sanguin rénal, de la filtration glomérulaire et faibles
capacités de sécrétion tubulaire
- N-N, prématurés : immaturité de la fonction rénale : 20-30% par rapport à l’adulte
- Faire attention aux produits éliminés essentiellement par voie rénale
- Les posologies sont adaptées par rapport à la clairance à la créatinine (varie en
fonction de l’âge, du sexe, du poids et de la créatinémie)
Grossesse
- Augmentation de la filtration glomérulaire
- Augmentation du volume plasmatique
- Augmentation du débit sanguin
Insuffisance rénale
Répercussion sur les médicaments éliminés essentiellement par voie rénale (adaptation de
la posologie)
Médicaments T1/2 / h
Normale Insuffisance rénale
Péni-G 0.5 23
gentamicine 2.3 46
Tétracyclines 8.7 87
Digoxine 36 116
Digitoxine 198 224
Ampicilline 1.2 6
Interactions médicamenteuses
71
II.7.2. ELIMINATION HEPATIQUE
1. Caractéristiques
72
L’élimination de beaucoup de PA se fait par métabolisme hépatique (Elimination
pré-systémique)
- Certains PA et/ou leurs métabolites sont excrétés dans la bile.
- Le métabolisme est la principale voie d’élimination pour la plupart des
PA.
2. Élimination biliaire
3. Le cycle entero-hépatique
- Un PA peut être excrété dans la bile, après un séjour plus ou moins long dans la
vésicule, se retrouver dans la lumière intestinale où il peut être réabsorbé.
- Ce cycle porte le nom de CYCLE ENTERO-HEPATIQUE.
- Les substances éliminées par la bile gagnent l'intestin. Elles peuvent ensuite :
soit être éliminées dans les selles directement ; c'est le cas des substances
les plus fortement polaires
soit être réabsorbées lorsqu’elles remplissent les conditions de l’absorption
intestinale
Par exemple, les sels biliaires subissent ce cycle entéro-hépatique et sont
nécessaires pour la digestion des graisses dans l’intestin grêle
- un cycle entéro-hépatique qui prolonge la présence du médicament dans l'organisme
73
la digitoxine est un PA qui excrété dans la bile et qui subit un tel cycle:
T1/2 digitoxine = 136 h vs T1/2 digoxine = 36 h
74
certains antibiotiques (macrolides: spyramycine), les alcaloïdes (morphine), les
sulfamidés.
- Certaines substances subissent le cycle entéro-salivaire) ils peuvent être ensuite
avalées.
7. Les phanères
- Concentrent certains métaux et métalloïdes (Arsenic) ainsi qu'un antifongique:
Griséofulvine).
8. L'estomac
- Rejette les bromures et certains alcaloïdes (morphine).
9. Le gros intestin
- élimine certains métaux lourds, ce qui peut entraîner des rectites.
- On trouve en outre dans les selles des substances administrées par voie orale et non
absorbées ainsi que des métabolites éliminés par la bile
II.7.3. EN RESUME
75
II.8. ANALYSE COMPARTIMENTALE
Une étude pharmacocinétique consiste à recueillir des échantillons biologiques (sang, urine,
salive, bile, fèces…) à divers intervalles du temps après administration dans le but de doser
les médicaments et éventuellement ses métabolites.
Quelle que soit la voie d’administration (à visé systémique) du médicament, ce dernier fini
par se distribuer dans un ou plusieurs secteurs de l’organisme (Sang, Eau extracellulaire,
Lymphe et Tissus).
76
1. ADMINISTRATION IV DIRECTE (en bolus)
Modèle à un compartiment
Il est caractérisé par :
- Une distribution très rapide instantanée entre le sang et les tissus
- l’Equilibre en moins d’une seconde puis commence l’élimination
- L’étude du comportement du principe actif correspond à l’évolution de la
courbe de concentration qui revient à celle de son élimination.
- Ce modèle est appelé modèle ouvert à un compartiment.
77
78
79
80
81
CHAP III. PHARMACODYNAMIE
III.1. INTRODUCTION
82
2. Action sur des (micro)organismes pathogènes
- les anti-infectieux visent à inhiber la croissance ou à tuer un microorganisme
responsable d'une infection (bactéries, virus, champignons microscopiques,
parasites). Ils s'attaquent donc à l'organisme pathogène sans interaction spécifique
sur l’organisme de l'individu malade.
- Plusieurs anti-infectieux agissent au niveau de la synthèse des acides nucléiques ou
des protéines des agents pathogènes
- Certains agents anti-tumoraux agissent aussi au niveau de la synthèse des acides
nucléiques des cellules cancéreuses
83
3.1. Action par fixation spécifique sur une enzyme
• Compétitive (réversible)
84
• Non compétitive (irréversible)
- Ex.: l’aspirine est un inhibiteur irréversible de la cyclooxygénase, enzyme
impliquée dans la production endogène de médiateurs de l’inflammation.
- Ex.: Anticholinesterasiques irréversibles (organophosphorés)
Ces substances sont modifiées par l’enzyme en un produit de réaction qui lui-même
interfère dans une fonction de la cellule.
Ex.: 5-fluorouracil, analogue de l’uracile dans la synthèse des purines (ADN), la
mitose est ainsi bloquée (antimitotique dans le traitement des cancers)
85
3.2. Action par fixation spécifique sur un transporteur de médiateurs/d’ions
Le transport des ions (Na+, H+, Ca2+, K+) et de certaines molécules très polaires à travers
les membranes cellulaires nécessite généralement une protéine de transport. Il est de
même pour certaines molécules endogènes comme les médiateurs chimiques:
catécholamines (noradrénaline, adrénaline, dopamine), glutamate, sérotonine,…
Ex. 1: Les inhibiteurs de la pompe à proton (oméprazole) : utilisés comme antiulcéreux car
ils diminuent la sécrétion d’HCl dans la cavité de l’estomac en bloquant la pompe à proton
(H+/K+ ATPase)
Le bilan de l'action des digitaliques se traduira donc par une élévation de la concentration
basale de Ca2+ cytosolique. Cet accroissement de la quantité basale de Ca 2+ va
secondairement majorer le pool calcique de réticulum sarcoplasmique. L'augmentation de
Ca2+ disponible pour les protéines contractiles va en retour améliorer la force de contraction
myocardique.
Lorsque le niveau d’inhibition de l’ATPase est important, les capacités de stockage en
calcium du réticulum sarcoplasmique sont débordées, le calcium s’accumule dans le
cytosol.
Le seuil de toxicité est alors atteint avec induction d’arythmies cardiaques par surcharge
calcique intracellulaire.
86
Les concentrations purement inotropes sont ainsi très proches des concentrations toxiques.
Les digitaliques font partie des médicaments à marge thérapeutique étroite.
Ex. 3 : Certains diurétiques sont des inhibiteurs de transporteurs d’ions présents dans les
tubules rénaux, l’élimination accrue de ces ions dans les urines entraîne une élimination
accrue d’eau (furosémide, chlortalidone, spironolactone).
Les diurétiques sont des médicaments capables d'augmenter la diurèse en provoquant une
élimination rénale accrue des électrolytes et de l'eau provenant du liquide extracellulaire en
agissant à différents niveaux de la surface luminale des cellules du tubule rénal. Cet effet a
pour conséquence la diminution de la volémie et de la surcharge sodique de l’organisme ;
propriété est mise à profit dans le traitement de l’hypertension artérielle et de l’insuffisance
cardiaque.
87
3.3. Action par fixation spécifique sur des canaux ioniques
Les canaux ioniques sont constitués des protéines intégrées dans la membrane plasmique
laissant des pores dans lesquels passent les ions. Chaque ion a son canal et on parle de la
spécificité des canaux ioniques.
Certaines substances bloquent l’ouverture des canaux et empêchent le passage des ions.
D’autres se fixent sur les canaux ioniques et modulent leur ouverture et fermeture, modifiant
ainsi la perméabilité membranaire.
3.4. Action par fixation spécifique sur des récepteurs aux médiateurs
Les récepteurs sont des éléments sensibles dans le système de communication chimique
qui coordonne les fonctions des différentes cellules de l’organisme.
88
Les médiateurs de l’organisme assurent les interactions entre les divers types cellulaires
pour une bonne harmonie de ses diverses fonctions.
Se liant à leurs récepteurs spécifiques, les médiateurs entraînent une réponse cellulaire par
l’intermédiaire d’une voie de signalisation (transduction), ensemble de processus
biochimiques intracellulaires.
Liste non-exhaustive des médiateurs classiques dont les récepteurs sont des cibles en
pharmacologie
C’est en interférant avec ces récepteurs des médiateurs ou leurs voies de signalisation
qu’agissent la plupart des médicaments.
89
Ex.: Cas des anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) qui conduisent à la formation de la
protéine “lipocortine”. La lipocortine est un inhibiteur de la phospholipase A2, enzyme qui
catalyse la transformation des phospholipides membranaires en acide arachidonique.
b. Récepteurs d’endocytose
90
c. Récepteurs membranaires
La liaison aux récepteurs est une liaison réversible (non covalente) qui peut être
considérée comme une réaction chimique.
Cette réaction peut être théorisée par l’équation de Langmuir dans laquelle l’interaction
entre la substance et le récepteur est considérée comme équimolaire.
M : médicament
R: récepteur
91
RM : complexe récepteur-médicament
k2 [ R][ M ] [ R][ M ]
KD ou [ RM ]
k1 [ RM ] KD
On définit le pD2 qui est le logarithme négatif de la concentration de l'agoniste pour obtenir
50 % de l'effet maximal.
pD2 = - log KD
Théorie de Clark
Selon Clark, l’effet est proportionnel au nombre de récepteurs occupés, on peut à priori
déduire que l’effet maximal est obtenu lorsque tous les récepteurs sont occupés.
EM RM E [M ]
M Relation de Clark (et CE50 = KD)
Emax RT Emax [ M ] K D
Il s'est avéré cependant que cette relation n'est pas toujours vérifiable. En effet, tous les
médicaments n’engendrent pas une réponse maximale même si on augmente leur
concentration indéfiniment.
Parfois même, le médicament s'unit à certains lieux moléculaires sans participer à l'action,
on parle dans ce cas d'accepteurs à la place de récepteurs.
Des ligands peuvent également engendrer une réponse maximale sans occuper tous les
récepteurs. Les récepteurs non occupés sont appelés récepteurs de réserve.
En plus de l'affinité, on a introduit la notion d'efficacité. Il ne suffit donc pas que le ligand se
lie aux récepteurs pour qu'il déclenche la réaction de la cellule effectrice; il doit en outre
posséder une activité intrinsèque propre.
Le terme « ligand » regroupe tous les composés capables de se lier au récepteur d’un
médiateur sans préjuger des conséquences de cette liaison. Les agonistes et les
antagonistes sont les deux types de ligands de récepteur.
93
La transduction est l'ensemble des processus biochimiques qui aboutissent à l’effet
(formation du second messager…)
L'activité intrinsèque (α) est la capacité d’un ligand d’induire un effet après occupation de
récepteurs.
Emax= α [RM]
L’agoniste se fixe sur les mêmes récepteurs cellulaires qu'une substance de référence et
qui produit les mêmes effets. Il peut être une substance naturelle du corps humain ou un
médicament.
- Ex: salbutamol: agoniste adrénergique
L’antagoniste se fixe sur les mêmes récepteurs cellulaires qu'une substance de référence et
qui les empêche de produire leurs effets.
- Ex: Propranolol: antagoniste adrenolytique
94
Notion d’efficacité
L’efficacité (e) d’une substance est quantifiée sur base de la courbe log dose-action.
Elle dépend de la réponse maximale induite par la substance.
Un agoniste partiel provoque une réponse maximale dans un système quand tous les
récepteurs sont occupés. Son efficacité est toujours inférieure à celle d’un agoniste
complet.
Un agoniste complet provoque une réponse maximale dans un système en occupant une
faible proportion des récepteurs. Son efficacité est toujours élevée.
Clé et serrure
Une même substance peut agir sur plusieurs espèces de récepteurs répartis dans le même
tissu ou dans différents tissus
96
3.4.5.1. Récepteurs-canaux ioniques (ionotropes)
97
Exemple :
Récepteur Agoniste Ion Antagoniste
+
Nicotiniques (N1, N2) Acétylcholine Na Ganglioplégiques
Curares
+
5-HT3 Sérotonine Na
-
GABAA GABA Cl Bicuculline
+ ++
NMDA Glutamate (Na , Ca )
+
Muscariniques (M2) Acétylcholine K Atropine
++
à IP3 IP3 Ca
à glycine Glycine Cl-
Les récepteurs sont couplés soit à une enzyme soit à un canal ionique par l’intermédiaire
d’une protéine G qui est une protéine transductrice. Ils sont dits métabotropes.
98
1. Protéines G: fonctionnement (transduction du signal)
La protéine G est un trimère formé d’un dimère βγ et d’un monomère α (αi et αs).
Au repos, le site catalytique de la sous-unité α est occupé par le GDP et est lié aux sous-
unités ßɣ. Dans cette configuration, la protéine G est séparée du récepteur.
Le ligand ou l'agoniste ne pénètre pas dans la cellule pour y provoquer la réponse de celle-
ci. Il se fixe au récepteur; il est le premier messager et entraine la formation du second
messager dans le cytosol.
L'action pharmacologique produite par cette transduction est de courte durée:
- activité GTPasique du monomère α
- hydrolyse du 1er messager par les enzymes spécifiques (Acétylcholinestérase,
MAO, COMT)
- hydrolyse du second messager (Phosphodiesterase)
99
2. Récepteurs métabotropes et systèmes effecteurs
2. 1. Effecteurs enzymes
L'AMPc ne reste pas actif tout le temps, il est transformé en AMP non cyclique inactif
par la phosphodiestérase III.
100
Les récepteurs couplés à l’adenylate cyclase
101
Phospholipase C/IP3 et DAG
102
Guanylate cyclase / GMPc
La guanylate cyclase soluble (sGC) est activée par le monoxyde d’azote (NO).
Le NO (jadis EDRF) libéré par l'endothélium vasculaire, pénètre dans les fibres vasculaires
lisses. Il active la guanylate cyclase, cette activation provoque la transformation du
guanosine 5’-triphosphate (GTP) en guanosine 3', 5'-monophosphate cyclique (GMP
cyclique). L'augmentation de GMP cyclique est responsable de la modulation de l'activité
de diverses protéines kinases qui, en favorisant la sortie de K + et Ca2+ hors de la cellule,
provoquent une hyperpolarisation ayant pour conséquence :
103
Canaux Na+/Ca++ et K+
3. Récepteurs-Enzymes
104
Cas des facteurs de croissance
105
4. Phospholipase C / Acide arachidonique
1. L’observance
C’est l’adhésion du patient à son traitement et la régularité avec laquelle il le suit.
2. L’âge (extrémités)
• Le nouveau né:
– Absorption: en période néonatale, il existe une immaturité des cellules de la
muqueuse gastrique et la sécrétion acide débute vraiment aux environs du
10ème jour de vie. L’absorption cutanée est importante.
– Distribution: chez le nouveau-né et le nourrisson, l’eau extracellulaire est
augmentée, en conséquence les médicaments hydrosolubles ont un volume de
distribution beaucoup plus important que chez l’adulte, et inversement pour les
médicaments liposolubles. De plus, la concentration plasmatique de l’albumine est
plus faible que chez l’adulte; autrement dit, les médicaments qui se lient aux
protéines plasmatiques ont une fraction plus élevée que chez l’adulte.
–
– Métabolisation: immaturité hépatique
– Elimination: considérer comme insuffisant rénal. Filtration glomérulaire
insuffisante jusqu’au 15ème jour, sécrétion tubulaire (2-3ème mois)
• Vieillard:
– Absorption : Avec l’âge, on peut observer une diminution des sécrétions gastriques
acides, et donc une augmentation du pH gastrique. Il peut en résulter une réduction
106
de la résorption des médicaments acides (aspirine, furosémide) et une augmentation
des médicaments basiques (phénytoïne, morphine).
– Distribution : une hypoalbuminémie favorisée par la dénutrition, et une diminution de
son affinité pour de nombreux médicaments, entraînant une baisse de la fraction liée
des médicaments au niveau sanguin, ce qui favorise leur diffusion tissulaire, et peut
potentialiser leur action, voire leur toxicité; H2O totale; débit cardiaque↓
– Métabolisation : L’intensité du métabolisme oxydatif et de l’hydroxylation dépendants
des cytochomes P450 diminuent avec l’âge.
– Elimination : Baisse de la fonction rénale (un ajustement posologique de nombreux
médicaments éliminés par voie rénale est nécessaire, sans lequel il y a risque de
surdosage), les urines ont tendance alcaline
4. La grossesse
– Vidange et sécrétion acide↓
– Tendance à l’hyperventilation: résorption alvéolaire↑
– Augmentation de l’eau (plasmatique, interstitielle)
– Passage des médicaments vers le fœtus par le placenta
5. Le cycle sexuel
L’ocytocine ne possède une action stimulante sur l’utérus qu’à la fin de la gestation
(imprégnation oestrogénique); son action sur l’éjection du lait ne se manifeste qu’après
l’action de différentes hormones sur les glandes mammaires.
6. Les maladies
• Absorption:
– orale affectée par les maladies digestives
– Toute lésion de l’épiderme et la présence de plaies au niveau de la peau favorise
l’action des toxiques sur la peau.
– IM peu utile pour les diabétiques
• Distribution: insuffisance cardiaque: faible débit, retentissement hépatique→
faible métabolisation
• Métabolisation:
– surtout maladies hépatiques
– Déficiences enzymatiques (G6PD)
– Élimination: maladies rénales le risque de toxicité est accrue dans l’insuffisance
rénale chronique ou aiguë avec ou sans anurie.
107
7. La constitution génétique
Les globules rouges utilisent la voie des pentoses phosphates pour créer du NADPH
nécessaire à la formation du glutathion (GSH). Le GSH est impliqué dans la diminution
du stress oxydatif du globule rouge. En cas de déficit en G6PD, la membrane
cellulaire du globule rouge est fragilisée, et sera détruite avec comme conséquence une
anémie par hémolyse et ictère.
8. La race
L’activité des médicaments peut varier avec la race. Les substances
sympathomimétiques sont peu mydriatiques chez les sujets à iris coloré, mais leur
action est très maquée chez les individus à iris bleu.
11. Espèce
- la peau des animaux résorbe mieux les médicaments que celle des hommes
108
IV.2. Facteurs extrinsèques (médicaments: P)
• Formes pharmaceutiques
Un médicament sous forme de comprimé doit d’abord subir la phase
galénique avant d’entrer dans le torrent sanguin tandis que les sirops
subissent directement la phase pharmacocinétique
• Mode d’administration:
L’administration d’un médicament par la voie iv ne doit être ni trop rapide car il
existe un risque de choc ; ni trop lente, car si la vitesse d’élimination est
rapide, la concentration thérapeutique efficace ne sera jamais atteinte.
Lorsque que les actions sont accrues, il y a synergisme; lorsque l’effet est
diminué, il y a antagonisme. Parfois on assiste au phénomène de l’inversion
des effets de l’une des substances.
• Dose:
aspirine:
– 80-100mg: antiagrégant plaquettaire,
– 500mg-1gr: antalgique antipyrétique
– 3gr: anti inflammatoire
Bleu de méthylène:
– Faibles doses: traite la méthémoglobinémie
– Fortes doses entraine la méthémoglobinémie
• Température ambiante:
Surtout chez les animaux dont la température interne varie avec la température
extérieure.
La dose létale (LD50) de la colchicine chez le crapaud est de 400 mg à 18 °C et de 1
mg à 38°C.
109
A haute altitude, il y a moins d’oxygène qu’à basse altitude. Les médicaments qui
conduisent à l’hypoxie comme les anesthésiques généraux seront plus toxiques à
haute altitude qu’à basse altitude.
• Chronopharmacologie:
L’influence du nycthémère (chronopharmacologie) : la cortisolémie est plus faible le
matin que le soir, les corticoïdes sont donnés les 2/3 le matin et le 1/3 le soir. Les
effets secondaires varient suivant la prise dans la journée
• Promiscuité:
Un grand nombre d’animaux en cage diminue la LD50!!
La mise en groupe des animaux les rend plus sensibles au diagnostic.
• Facteurs météorologiques:
– hygrométrie,
– conductibilité de l’air,
– intensité des rayonnements cosmiques,
– pollution de l’air, de l’eau…
• La nourriture:
– Interactions
- chimiques: produits laitiers (Ca2+) et aliments riches en Fe2+ et Al3+ +
cyclines = inefficacité
- métaboliques: jus de pamplemousse = inhibiteur enzymatique
– Effet sur la vidange gastrique:
- ↓par les repas chauds, émotions, douleur
- ↑Par les repas froids, faim, exercice physique,
– Sécrétion biliaire: ↑avec les aliments gras donc facilité d’absorption des
médicaments lipophiles (vitamines ADEK, griséofulvine, carbamazépine…)
– Débit sanguin splanchnique: ↑donc entretien du gradient intestin/sang
– Modification du pH urinaire: aliments acides, basiques…
V.1. Définition
Les Interactions médicamenteuses sont des réactions qui interviennent lorsqu’on administre
deux ou plusieurs médicaments à la fois.
Trois groupes:
- En dehors de l’organisme:
• Pharmaceutiques: réaction chimique entre médicaments
- Dans l’organisme:
• Pharmacocinétiques: modification de l’ADME
• Pharmacodynamiques: sur le site d’action ou la fonction
physiologique
110
V.2. Interactions pharmaceutiques
On peut avoir des interactions physicochimiques lors du mélange dans une même seringue
ou baxter qui se manifestent par des modifications visibles (précipitation, coloration) ou
invisibles (modification du pH).
– Ampicilline: garde son activité
- 8heures en solution NaCl 0,9%
- 4heures en solution glucosé 5%
– Ceftriaxone+ solution contenant du calcium: formation de précipités
En règle générale il faut éviter de mélanger deux médicaments dans une même seringue.
3. Antagonisme
- Antagonisme chimique : interaction chimique agoniste-antagoniste ou avec
autre substance où pourrait se fixer l’agoniste (p.ex. protéines plasmatiques).
111
3.1. L’antagonisme compétitif réversible
Antagonisme compétitif : liaison sur le même site moléculaire du récepteur que celui où se
fixe l’agoniste.
- Ex. : acétylcholine + atropine ou adrénaline + propranolol
112
3.3. Antagonisme fonctionnel ou antagonisme physiologique
Se dit des substances (physiologiques ou pharmacologiques) qui ont des effets opposés
sur un effecteur, en agissant sur deux populations différentes de récepteurs (ou selon deux
mécanismes différents).
- Ex.: atropine (tachycardisant) et propranolol (bradycardisant), Vit B6 et INH
113
CHAP VI. IATROGÉNIE MÉDICAMENTEUSE ET PHARMACOVIGILANCE
VI.1. Introduction
Un médicament est un principe actif dont les propriétés pharmacologiques sont à l’origine
d’un effet thérapeutique (bénéfique et recherché) mais qui peut s’accompagner parfois
d’effet(s) iatrogène(s), délétère(s), plus ou moins prévisible(s)
Ex. Thalidomide
- Hypnotique non barbiturique
- utilisé chez la femme enceinte
- mis sur le marché en 1956
- 12 000 cas de phocomélie
- Retrait du marché en 1960
Inclut tous les effets néfastes et non recherchés associés à la prise d’un médicament mais
pour lesquels la relation de cause à effet entre eux et le médicament incriminé n’est pas
encore prouvée.
Imputabilité
Processus logique par lequel est déterminée la relation de cause à effet entre un
événement indésirable et un médicament (=passage de AE à ADR)
114
- Effet indésirable grave (SADR): celui ayant entrainé chez un patient :
– une hospitalisation ou une prolongation de l’hospitalisation ;
– Effet néfaste sur le produit de conception;
– une incapacité ou une invalidité permanente ;
– la mise en jeu du pronostic vital ou
– le décès
- Effet indésirable évitable (AADR): celui qui ne serait pas survenu si les soins avaient
été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante sur le moment.
VI.4. Classification
selon la fréquence
selon le mécanisme
• Prévisibles
• Dose dépendants, minimisables
• Inévitables
• Prononcés chez les hypersensibles
• Prise antérieure pas nécessaire
116
Exemples de réactions immuno-allergiques
3. type C (Continuous)
117
• Grande-Bretagne et Irlande du Nord:
- £2 milliards/an: prolongation d’hospitalisation
- £400 millions/année: indemnités de compensation
- £2,4 milliards: indemnités potentielles (Prof Soulaymani, cours
francophone inter-pays de pharmacovigilance, Août 2008)
– «Equivalent au crash de 2 Boeing 747 tous les 3 jours» (The Boston Globe)
– En Afrique?
- Politique de l’autruche
- Dans un document intitulé « la Sécurité des médicaments », l’OMS, estime
que L’ampleur des EIM en Afrique serait proportionnellement plus importante
que dans les pays développés.
118
- Problèmes de l’Afrique :
– Médicaments contrefaits
– Conservation, prescription et dispensation des médicaments pas
toujours rationnelle
– Médicaments traditionnels (composition, effets à court moyen et long
terme peu ou non connus)
– Automédication et mésusage
VI.6. Pharmacovigilance
119
VI.7. Prise en charge des IEM
120
Exemple : un traitement antidiabétique par insuline est adapté quotidiennement à la
glycémie par le patient lui-même pour éviter un excès d’insuline qui pourrait conduire à
une hypoglycémie sévère.
La correction des effets iatrogènes peut également faire appel à l’utilisation d’autres
traitements spécifiques.
Exemples :
Les effets indésirables gastro-intestinaux des anti-inflammatoires non
stéroïdiens peuvent être prévenus ou limités par la prescription conjointe d’un
protecteur gastrique (misoprostol = cytotec®)
L’intoxication par un antalgique morphinique, à l’origine, entre autres, d’une
détresse respiratoire, peut être corrigée par l’administration d’un antidote, la
naltrexone, dont les effets pharmacologiques s’opposent à ceux de l’antalgique
morphinique.
Plusieurs facteurs peuvent être pris en compte pour limiter le risque iatrogène :
une bonne connaissance des propriétés pharmacodynamiques et
pharmacocinétiques du médicament;
une bonne connaissance du patient et de ces particularités (âge, pathologie
associée, état rénal, hépatique, et cardiaque, grossesse, etc.);
une recherche systématique en cas de polymédication, des potentielles interactions
médicamenteuses présentes au sein de la prescription;
une bonne information apportée au patient sur les bénéfices et risques attendus et la
prescription
le prescripteur doit systématiquement se poser la question de l’intérêt du
médicament
121
Ce surdosage peut conduire à une majoration de l’ensemble des effets du médicament
(effets bénéfiques et effets iatrogènes) ou à un tableau spécifique d’intoxication.
1. Effets tératogènes
Dans le cas d’effets tératogènes, l’EIM résulte de l’exposition in utero à un médicament pris
par la mère pendant la grossesse tout ou partie de la grossesse, avec des répercussions
indésirables pour l’embryon, lorsque l’exposition a lieu pendant les deux premiers mois de
grossesse (risque malformatif), ou pour le fœtus, lorsque l’exposition a lieu au cours des
2ème et 3ème trimestres (risque foetotoxique).
122
L’intérêt des vitamines et minéraux pendant la grossesse
Leur carence au cours du 2ème et du 3ème trimestre de grossesse entraîne une anémie
macrocytaire (anémie caractérisée par l’augmentation du volume des érythrocytes).
L’acide folique est déficient chez 3 à 5 % des femmes enceintes. Cette déficience provoque
des malformations du tube neural.
Il est conseillé d’administrer :
- 0,4 à 0,8 mg d’acide folique chez toute femme désireuse de devenir enceinte
- 4 mg d’acide folique si la mère a déjà eu un enfant malformé ou si la mère est
épileptique et traitée.
- de faire attention aux médicaments antifoliques : phénobarbital, primidone,
phénytoïne; trimethoprim, pyriméthamine, proguanil et à l’alcool.
L’Ethanol et grossesse
L’alcool est à éviter durant la grossesse. Il provoque le Syndrome alcoolique fœtal « FAS ».
Ce syndrome se caractérise par :
• Retard de croissance dose-dépendant
• Malformations crânio-faciales
• Retard mental, microcéphalie
• Malformations cardiaques, des membres,…
123
Tableau 4 : Tableau 4 : Médicaments à éviter au cours de 1er et 3ème trimestres
Médicaments à éviter au cours du 1er Médicaments à éviter au cours
trimestre de la grossesse du 3ème
trimestre de la grossesse
Co-trimoxazole Acide acétylsalicylique (doses
Métronidazole élevées)
Antidépresseurs tricycliques Co-trimoxazole (si déficience en
Acide nalidixique G6D)
Nitrofurantoïne
Sulfamidés antibactériens
A utiliser avec précaution A utiliser avec précaution
Antiépileptiques (phénytoïne, Benzodiazépines
primidone, Sulfamidés hypoglycémiants
acide valproïque) Antidépresseurs tricycliques
Acide salicylique
Aminosides
Isoniazide
1. Pharmacodépendance
Cette pharmacodépendance peut être volontaire (toxicomanie) mais elle peut également
s’instaurer de façon insidieuse, à la suite de la prescription par un médecin traitant d’un
traitement à potentiel addictogène.
124
2. Toxicomanie
Selon l’OMS : C’est un état psychique, quelquefois aussi physique, résultant de l’interaction
entre un organisme vivant et une substance, se caractérisant par des modifications du
comportement et d’autres réactions qui comprennent toujours une compulsion à prendre le
produit de façon continue ou périodique afin de retrouver les effets psychiques et quelques
fois d’éviter le malaise de la privation.
Cet état peut ou non s’accompagner de tolérance (diminution des effets sur l’organisme
d’une dose fixe d’une substance au fur et à mesure de son administration).
La dépendance psychique est un désir irrépressible de répéter les prises pour revivre les
sensations agréables ou extraordinaires procurées par la drogue (détachement, sérénité,
puissance, activité brillante…)
3. Phénomène rebond
A l’arrêt brutal du traitement, l’organisme réagit par une exacerbation des symptômes pour
lesquels le traitement avait été prescrit.
125
Exemple : l’arrêt brutal d’un bêtabloquant utilisé dans le traitement de l’hypertension
artérielle peut conduire à une crise hypertensive mal tolérée.
Dans ce phénomène de rebond, il n’y a pas de désir irrépressible de répéter les prises.
• Mentions obligatoires
– Nom, adresse et signature du médecin,
– nom du malade, son poids s’il s’agit d’un enfant ou d’une personne âgée;
– Date
– Nature (nom) des médicaments avec le forme, le dosage, la quantité, la
posologie, mode d'administration
– L’âge pour les moins de 15 ans
• Mentions facultatives
– Sexe
– âge pour les adultes
• Présentée correctement
• Rédigée clairement
• Écrite lisiblement
• Il est conseillé de la saisir (dactylographier) au besoin.
• En temps normal l’original est remise au patient et la copie reste avec mention
« copie ».
La durée du traitement : si cela n’est pas fait mention, le pharmacien délivrera une seule
boîte;
126
Le dosage de la forme galénique choisie : en cas d’oubli, le pharmacien délivrera la forme
de plus faible dosage.
VII.3. Destinataires
• Directs :
– Le patient ou son entourage: partie commençant par S/
• Posologie, voie d’administration et durée de la cure
– Le pharmacien: R/, DT (R pour « recipe »; dt pour « da tales »)
• Nature, nom des médicaments, quantité unitaire (en chiffres arabes) et
quantité globale (dt, en chiffres romains)
• Indirects :
– Législateur
– Organismes de sécurité sociale
– Laboratoires de biologie clinique
– Collègues médecins
Une pharmacopée est un livre rédigé par une commission d’experts refermant les
médicaments et matières premières médicamenteuses autorisées par le ministère de la
santé d’un pays,
127
- leurs propriétés physico-chimiques,
- méthodes de préparation,
- méthodes d’analyse,
- posologies ordinaires (par prise et par 24 heures).
• Exemple :
128
VII. 6. Unités de mesure et posologies
1. Unités de mesure
Lors de ses prescriptions, le médecin est amené à utiliser les unités suivantes :
• Unités de poids : grammes = g, centigrammes = cg, milligrammes = mg,
microgrammes = µg
• Unités de volume :
- 1 cuillère à soupe correspond à 15 mL;
- 1 cuillère à café correspond à 5 ml (souvent le fabricant fournit une cuillérée
mesure étalonnée.
- Gouttes : le nombre de gouttes doit être indiqué en chiffres romains
Pour s’assurer de la posologie, il faut connaître le nombre de gouttes au
gramme:
Solutés aqueux : XX gouttes au ml
Solutés alcoolique : LX gouttes au ml
2. Posologie
Pour les enfants (les posologies sont obtenues à partir de l’expérience clinique : on les a
groupées en 2 séries) :
- de 0 à 30 mois
- de 30 mois à 15 ans
Il s’agit toujours de valeurs moyennes mais au-delà desquelles, on peut observer des
signes d’intolérance chez la majorité des malades.
Dans une ordonnance, lorsque le médecin veut utiliser des doses importantes, proches ou
égales des doses maximales, il doit répéter cette dose en la faisant précéder de la mention
: « je dis… »
VII.7. Classification
Liste I
- substances actives à très faibles doses (vénéneuses).
- Médicaments à utiliser sous surveillance médicale.
- Emballage: étiquette espace blanc entouré d’un filet rouge
- Détention: armoire ou locaux fermés à clé ne contenant rien d’autre que ces
substances classés toxiques
- Ordonnance: papier ordinaire, quantités en toutes lettres « trente milligrammes »
- Durée de validité: max 1 mois Pas de renouvellement de l’ordonnance sauf
exception (substances dermatologiques) : 1 seule fois.
129
Liste II
• substances dangereuses mais avec moins de risque
• Renouvellement de l’ordonnance possible mais validité maximale 12 mois
• Ordonnance sur papier ordinaire
• Quantités en chiffres
Les stupéfiants
• Substance médicamenteuse ou non, dont l'action sédative, analgésique, narcotique
et/ou euphorisante provoque à la longue une accoutumance et une
pharmacodépendance (toxicomanie).
• La boîte comporte un double encadrement rouge
• Jamais de substances naturelles (ne jamais importer de la poudre d’opium)
• Prescription à l’unité (ampoule, cé) et non boîte
• Quantités en toutes lettres
• Prescription sur feuille tirés d’un carnet à souches (papier ordinaire si pommades…);
souche gardée par le médecin pendant 3ans au minimum
• Nom et adresse du malade sur l’ordonnance et la souche
• Le pharmacien: inscrit le produit sur l’ordonnancier, prend le nom et adresse du
patient et confisque l’ordonnance qu’il garde 3 ans au moins
• Durée maximale de l’ordonnance: 7 jours, exceptions:
- 7 jours pour les stupéfiants par voie parentérale (Fortal, Morphine
chlorhydrate, palfium…)
- 14 jours sels de morphine autre que les sulfates administrables per os
- 28 jours pour les sulfates de morphine per os, chlorhydrates de morphine par
systèmes actifs de perfusion, médicaments à base de méthylphénidate
• Règle du chevauchement si modification de la posologie nécessaire: nouvelle
prescription avec mention « en complément à la prescription du … qui
comptait… »
Cas particuliers
• Médicaments à usage hospitalier
• Médicaments à surveillance particulière, l’AMM peut en réserver la prescription aux
praticiens auxquels ont été reconnues certaines qualifications (méthadone) ;
• Médicaments à prescription initiale hospitalière
• Médicaments d’exception
• Médicaments bénéficiant d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) : concerne
les médicaments en cours d’évaluation destinés aux pathologies graves pour
lesquelles il n’y a pas encore de traitement efficace.
130