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Arch Orthop Trauma Surg (2003) 123 : 242–244
DOI 10.1007/s00402-003-0516-x
ARTICLE ORIGINAL
Bulent A. Tasbas · M. Firat Yagmurlu · Kenan Bayrakci·
Ahmet Ucaner · Memduh Heybeli
Lequel est à risque en fluoroscopie peropératoire ?
Chirurgien assistant ou chirurgien orthopédiste ?
Reçu : 23 juillet 2001 / Publié en ligne : 10 mai 2003 ©
Springer-Verlag 2003
AbstraitArrière-plan:Les chirurgiens orthopédistes utilisent la
fluoroscopie portable et la radiographie peropératoires. La présente
étude visait à déterminer s'il existe une différence entre l'exposition
professionnelle aux rayonnements du chirurgien orthopédiste et du
chirurgien assistant en salle d'opération lors de l'utilisation d'une
fluoroscopie peropératoire ou d'un contrôle radiographique et de la
mesurer.Méthodes :Au cours d'une période de 3 mois, 107
opérations consécutives ont été surveillées pour déterminer
l'exposition aux rayonnements. Tous les mois, les doses de
rayonnement ont été mesurées en millirem et enregistrées. La
distance du chirurgien orthopédiste et du chirurgien assistant par
rapport à la source de rayons X a été notée lors de chaque contrôle
fluoroscopique. Le chirurgien orthopédiste se tenait toujours à une
distance de sécurité (plus de 90 cm), mais l'assistant chirurgien se
tenait toujours à proximité (10 cm) de la source de rayons X pour le
positionnement du patient. Résultats:L'exposition aux radiations
selon le badge sur l'épaule était consécutivement de 3, 4, 3 mrem
pour le chirurgien orthopédiste et de 20, 19, 22 mrem pour le
chirurgien assistant. L'exposition aux radiations selon les badges sur
l'appareil d'anesthésie, dans la chambre et sous le tablier du
chirurgien orthopédiste était toutes nulle, tandis que les lectures du
badge sous le tablier de l'assistant chirurgien étaient de 7, 6, 5 mrem
consécutivement.Conclusion:Nos résultats montrent que bien que
l'exposition aux radiations lors des opérations orthopédiques soit
inférieure aux recommandations du Comité européen de
radioprotection, il existe un risque d'exposition plus élevé pour
l'assistant chirurgien. Il faut garder à l’esprit qu’il pourrait y avoir des
dommages morphologiques et fonctionnels dans les cellules
exposées aux radiations. Par conséquent, nous devons continuer à
utiliser des précautions de protection appropriées compte tenu des
risques inconnus à long terme.
BA Tasbas · MF Yagmurlu · K. Bayrakci · A. Ucaner·
M. Heybeli
Clinique d'orthopédie et de traumatologie,
Hôpital de formation et de recherche Ankara Numune, Ankara, Turquie
BA Tasbas (-)
Alacam Sokak 30–4 06690, Ankara, Turquie Tél. :
+90-312-4681499, Fax : +90-312-3124369, e-mail :
btasbas@hotmail.com
Mots clésExposition professionnelle · Dosage des rayonnements ·
Évaluation des risques · Orthopédie
Introduction
La pratique moderne de l'orthopédie et de la traumatologie implique
une exposition accrue du chirurgien aux rayonnements ionisants.
Cependant, le risque d’exposition peropératoire aux radiations pour
les chirurgiens orthopédistes n’a pas été bien documenté. Les
intensificateurs d'images sont désormais couramment utilisés en
chirurgie orthopédique pour l'évaluation peropératoire de la
réduction des fractures et de la pose d'implants. De plus, les
contrôles radiographiques peropératoires avec des rayons X
portables sont encore utilisés pour vérifier l'exactitude en orthopédie.
Dans cette étude, nous avons évalué prospectivement l'exposition
réelle du chirurgien orthopédiste et de l'assistant chirurgien en salle
d'opération, en nous concentrant principalement sur la distance et le port
du tablier en plomb pendant une période de 3 mois.
Patients et méthodes
Au cours d'une période de trois mois (du 1er septembre au 30 décembre 2000), 107
opérations consécutives ont été surveillées pour déterminer l'exposition aux radiations
à la clinique d'orthopédie et de traumatologie de l'hôpital de formation et de
recherche Numune d'Ankara. Des badges dosimétriques (SiemensGammasonics,
Allemagne), qui ont une plage de sensibilité établie de 1 mrem à 400 rem, ont été
utilisés pour mesurer l'exposition professionnelle aux rayonnements en salle
d'opération. Tous les mois, les doses de rayonnement ont été mesurées en millirem et
enregistrées. Le nombre et les types d'interventions chirurgicales au cours desquelles
l'unité de fluoroscopie portable à arceau a été utilisée ont été enregistrés, ainsi que les
interventions chirurgicales au cours desquelles des radiographies portables
peropératoires ont été obtenues. Le temps écoulé pendant l'utilisation de la
fluoroscopie a été lu directement à partir du minuteur de l'appareil et noté. La distance
entre le chirurgien orthopédiste et l'assistant chirurgien par rapport à la source de
rayons X a été notée. Le chirurgien orthopédiste se tenait toujours à une distance de
sécurité (plus de 90 cm), mais l'assistant chirurgien se tenait toujours à proximité (10
cm) de la source de rayons X pour positionner le patient.
Les techniques fluoroscopiques standard ont été suivies. Nous avons
utilisé un appareil de fluoroscopie à arceau (SM7-HF, Sias, Spa, Bologne,
Italie) et un appareil de radiographie portable standard (Mobigraf 2, type
5628, Elektronska Industrija, Yougoslavie), tous deux entretenus et
calibrés avant la étude. La technique fluoroscopique a été ajustée par le
technicien en radiographie et variait entre 55 et 68 kV en crête et entre

1,7 à 3,3 mA/s, selon la taille des extrémités et les exigences de
visualisation. De même, la technique radiographique a été ajustée
par le même technicien et variait entre 53 et 70 kV en crête et entre
1,3 et 3,7 mA/s, en fonction de la taille des extrémités et des
exigences de visualisation.
Les chirurgiens portaient toujours un tablier en plomb de 0,3 mm sur
la face antérieure du tronc lors des opérations. Le chirurgien faisait
toujours face à la machine lors de l'imagerie, de sorte que le tablier en
plomb le protégeait toujours de la source de rayonnement. Chaque
opérateur a reçu deux badges filmés, l'un porté sous le tablier pour
mesurer l'exposition du corps entier et l'autre sur l'épaule pour mesurer
l'exposition non protégée des yeux, du cou et des extrémités. Un badge
film a été placé sur le moniteur d'anesthésie situé à 150 cm pour mesurer
l'exposition aux radiations des anesthésistes, et un autre a été laissé en
permanence à 4 m du patient dans la salle d'opération, qui a été utilisé
pour mesurer le rayonnement de fond tout au long du mois. .
Résultats
Les badges de film universels ont été évalués tous les mois par
l'Autorité turque de l'énergie atomique. Le nombre total de
contrôles radiographiques était de 234 dans 107 cas, et le
nombre total de contrôles fluoroscopiques était de 316 dans 44
cas. La durée totale du contrôle fluoroscopique était de 70,05
minutes avec une moyenne de 1,6 minute par cas. L'exposition
professionnelle mensuelle du chirurgien orthopédiste s'est
avérée inférieure à celle de l'assistant chirurgien, et l'exposition
aux radiations relevée par le badge à l'intérieur du tablier était
inférieure à celle de l'extérieur. La quantité de rayonnement
enregistrée par le badge sur l'appareil d'anesthésie (à 150 cm)
pendant une période cumulée de 3 mois était de 0,0 millirem. La
lecture du badge placé à 4 m de la source de rayonnement pour
obtenir l'exposition de fond était négative (Tableau 1).
Discussion
Plusieurs chercheurs ont examiné l'exposition aux rayonnements des
chirurgiens orthopédistes utilisant des rayons X lors d'interventions
chirurgicales traumatologiques et ont constaté que les doses reçues se
situent dans des limites acceptables [3, 6, 8]. Ces études ont toutefois été
réalisées sur une courte période ou se sont limitées à des procédures
uniques. Dans cette étude, nous rapportons les résultats de la surveillance
de l'exposition totale dans toutes les procédures effectuées par un
Tableau 1Exposition aux rayons X (en mrem) en salle d'opération pendant
3 mois
1er mois 2ème mois 3ème mois
exposition exposition exposition
Chirurgien orthopédique 0 0 0
(sous le tablier)
Chirurgien orthopédique 3 4 3 européen de protection contre les radiations
(épaule)
Chirurgien adjoint 7 6 5 Type d'exposition
(sous le tablier)
Chirurgien adjoint 20 19 22
(épaule)
Appareil d'anesthésie 0 0 0 Corps entier à vie
(à 150 cm)
Chambre (à 4 m) 0 0 0 Mains et avant-bras
243
chirurgien orthopédiste et chirurgien assistant sur une période de 3
mois.
Les chirurgiens orthopédistes sont de grands utilisateurs de l’imagerie
radiographique, mais ils ignorent parfois les risques liés à l’exposition
professionnelle aux rayonnements. Actuellement, il existe relativement
peu d’informations publiées concernant les risques professionnels
encourus par le chirurgien orthopédiste utilisant des rayonnements
ionisants.
Les rayons X sont des formes de rayonnement électromagnétique à
haute énergie qui peuvent nuire à la matière vivante en raison du
transfert d'énergie aux molécules situées sur le trajet du rayonnement.
Tous les types de rayonnements ionisants sont dangereux et leurs effets
les plus importants sur le corps humain sont la cancérogenèse et les
dommages génétiques. Il a été suggéré que le risque de développer une
leucémie augmente après une exposition à de faibles doses de
rayonnement obtenue lors d'examens radiologiques diagnostiques [2, 7,
10].
La distance minimale de sécurité varie de 46 à 90 cm selon les
différentes études [4]. Dans notre étude, il a été démontré que ceux
qui travaillent à 90 cm du faisceau reçoivent une quantité de
rayonnement extrêmement faible et que ceux qui travaillent à 150
cm ne reçoivent presque rien. Les anesthésistes et les techniciens en
radiologie ne courent donc aucun risque de rayonnement ionisant
cumulatif.
Dans notre étude, il a également été démontré que l'utilisation de
tabliers en plomb pouvait réduire les doses de rayonnement à des niveaux
négligeables, même lors de travaux à proximité de la source de rayons X.
Cette conclusion a également été soutenue par Miller et al. [5]. Comme la
tête, le cou et les extrémités ne sont pas protégés, ils sont plus
susceptibles d’être directement exposés aux rayonnements ionisants. Les
principaux inconvénients du port d’un tablier en plomb sont la
transpiration excessive et la restriction des mouvements en raison de son
poids. Néanmoins, comme dans l’étude mentionnée ci-dessus, elle a un
effet important sur la diminution de la dose exposée aux rayonnements
ionisants. Dans notre étude, l'exposition non protégée des yeux, du cou et
des extrémités était de près de 20 mrem par mois pour l'assistant
chirurgien, soit environ sept fois plus que pour le chirurgien orthopédiste,
qui se trouvait à 90 cm de la source. La durée de la fluoroscopie est liée à
l'exposition aux rayonnements. Dans notre étude, la durée moyenne
d'exposition aux rayonnements par mois était de 23 minutes et
l'exposition totale (fluoroscopie + rayons X) était de 20 mrem pour le
premier chirurgien assistant qui se trouve à proximité de la source de
rayons X et de 3 mrem pour le chirurgien. Par conséquent, un total de
70,05 minutes de fluoroscopie et 234 radiographies représentaient un
maximum de 61 mrem d'exposition aux rayonnements dans les régions
non protégées, ce qui est négligeable.
Dans la présente étude, l’exposition aux rayonnements de la surface
geon était bien en dessous des lignes directrices recommandées pour ra-
Tableau 2Limites d'exposition de base aux rayonnements selon le Comité
Limite
Tout le corps 5000 mrem/an
Peau 30 000 mrem/an
5000 mrems
Femmes enceintes 500 mrem pendant la période de gestation
75 000 mrem/an
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exposition aux radiations du Comité européen de protection contre
les radiations. La dose maximale admissible est de 5 000 mrem pour
le corps entier pour une exposition professionnelle au cours d'une
année quelconque (tableau 2) [4]. Cependant, il faut garder à l’esprit
qu’il pourrait y avoir des dommages morphologiques et fonctionnels
dans certaines cellules exposées aux rayonnements, comme l’ont
montré Tomei et al. [9] dans la microcirculation même avec des doses
inférieures à 5 mrem/an. Il faut donc veiller à réduire les effets des
rayonnements ionisants. Le port d’un tablier en plomb est l’une des
meilleures méthodes pour réduire l’exposition du corps entier. Dans
notre étude, il a été démontré que le port d'un tablier en plomb
diminue de trois fois l'exposition aux radiations si le médecin est
proche de la source de rayons X, et s'il se trouve à 90 cm, les lectures
du badge deviennent négatives. Un autre point important est
l'expérience du technicien en radiographie. Giannoudis et al. [1] ont
montré qu'il existait une différence statistiquement significative entre
la dose de rayonnement administrée en salle d'opération et le niveau
d'expérience du technicien.
L'utilisation de la fluoroscopie portable et de la radiographie est un élément
essentiel de la chirurgie orthopédique. D'après les informations présentées ici,
bien que l'assistant chirurgien ait reçu une exposition minime lors de
l'utilisation de la fluoroscopie et de la radiographie en salle d'opération, celle-ci
est néanmoins cinq fois plus élevée que pour le chirurgien orthopédiste. Le
moyen le plus important pour réduire l’exposition est de se maintenir à une
distance de sécurité de la source de rayons X. Certains dispositifs permettant de
positionner l'extrémité lors de l'utilisation de la fluoroscopie sont nécessaires
pour permettre au chirurgien assistant de rester à une distance de sécurité. Le
chirurgien et le technicien en radiologie doivent travailler ensemble pour
minimiser la durée d'exposition aux radiations, car la réduction de la durée
totale d'exposition est également importante pour prévenir les complications
induites par les radiations. Un autre point important est le port de tabliers en
plomb pendant l'intervention chirurgicale, ce qui peut réduire l'exposition
jusqu'à 30 % si le chirurgien est à proximité du patient et peut éliminer
l'exposition si le chirurgien est à une distance de sécurité. La surveillance
de l'exposition aux radiations du personnel de la salle d'opération est
également importante et permet de documenter l'exposition cumulée.
Ainsi, toute personne présente dans la salle d'opération doit porter un
badge sur son tablier.
Les références
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lors de la fixation interne des fractures extracapsulaires du col du
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