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CFU 2018
ITEM 48 : PATHOLOGIE GENITO‐SCROTALE
TORSION DU CORDON SPERMATIQUE
Torsion du cordon spermatique = généralement dans sa portion intra‐vaginale, par insertion anormalement haute de la
vaginale (torsion du cordon spermatique autour de son axe), fréquemment bilatérale, plus rarement supra‐vaginale (néonatal)
‐ Préférentiellement aux pics d’activité hormonale (nourrisson et adolescent de 12‐18 ans), rare > 40 ans
‐ Ischémie artérielle du testicule irréversible après 6h + œdème testiculaire urgence chirurgicale
Toute douleur testiculaire unilatérale brutale est une torsion testiculaire jusqu’à preuve du contraire chez un enfant,
adolescent ou adulte jeune
‐ FdR : ‐ Traumatisme testiculaire
‐ Antécédent de torsion controlatérale
‐ Circonstance déclenchant : période du réveil, après la douche
‐ Douleur testiculaire aiguë : intense, continue, unilatérale, avec irradiation inguinale, sans position antalgique,
possiblement accompagnée de nausées/vomissements
‐ Examen bilatéral comparatif : ‐ Bourse douloureuse
‐ Testicule ascensionné, rétracté à l’anneau inguinal, horizontalisé
‐ Abolition du réflexe crémasterien
‐ Palpation possible du tour de spire
‐ œdème scrotal unilatéral (très inconstant)
‐ Signe de Prehn négatif (douleur non soulagée au soutènement du testicule)
Diagnostic
‐ Infection urinaire : fièvre (fébricule possible en cas de nécrose) BU, écoulement urétral, TR
Eliminer les
‐ Orifices herniaires libres, abdomen souple et non douloureux
diagnostics
‐ Testicule controlatéral normal
différentiels
Echographie indispensable au moindre doute
‐ La Chirurgie ne doit être retardée par aucun examen complémentaire dès lors qu’il existe une
suspicion de torsion spermatique
‐ En cas de doute il faut réaliser une exploration chirurgicale
‐ Echographie doppler peut être faussement rassurante (faible sensibilité et spécificité)
Echographie‐ ‐ Elle est principalement prescrite pour éliminer les diagnostics différentiels en cas de douleur
Doppler scrotale évoluant > 24h
testiculaire ‐ En urgence, elle ne doit jamais retarder la prise en charge chirurgicale
‐ Spire de torsion en région inguinale (signe du tourbillon)
‐ Hyper‐vascularisation du cordon
‐ Testicule : ascensionné, hétérogène, hypoéchogène, diminution de la vascularisation en Doppler,
voire absence de vascularisation si forme très serrée
Torsion vue ‐ Atténuation des douleurs après nécrose : signes inflammatoires locaux ± fébricule
tardivement ‐ Evolution : nécrose aseptique avec atrophie progressive ou fonte purulente du testicule
Forme atypique
‐ Douleur testiculaire unilatérale, spontanément résolutive, récidivante
Episode de
‐ Testicule hypermobile en dehors des douleurs
subtorsion Risque de vraie torsion : orchidopexie préventive
Torsion sur testicule ‐ Douleurs inguinales ou abdominales, pouvant faire évoquer une appendicite aiguë
cryptorchidique ‐ Bourse homolatérale vide ++
‐ Douleur moins vive
‐ Palpation d’une boule douloureuse au pôle supérieur du testicule
Torsion de l’hydatide
‐ Mise en évidence par transillumination
sessile de Morgani ‐ Préservation du réflexe crémasterien
‐ Traitement : AINS
DD
‐ Hernie inguino‐scrotale étranglée : signes digestifs associés (syndrome occlusif) urgence chirurgicale
‐ Cancer du testicule : nécrose ou hémorragie intra‐tumorale exploration par voie inguinale au moindre doute
‐ Traumatisme testiculaire : contexte évident
‐ Orchi‐épididymite aiguë : FdR (rapport sexuel à risque, IST), fièvre, SFU, écoulement urétral, urines troubles, BU +
‐ Orchite isolée : orchite ourlienne (contage ourlien, parotidite), orchite sur purpura rhumatoïde
Ref. CFU 2018
Urgence chirurgicale : prise en charge nécessaire dans les 6h suivant le début de la douleur
‐ Tentative de détorsion manuelle : à visée antalgique exclusivement, systématiquement associée à une chirurgie
‐ Mise en condition : à jeun, VVP, bilan pré‐op, autorisation parentale, info sur les risques (orchidectomie, hypofertilité)
TTT
‐ Voie d’abord scrotale (sauf en cas de doute avec une nécrose intra‐tumorale : voie inguinale)
‐ Détorsion : ‐ Bonne recoloration : ‐ Orchidopexie
Chirurgie ‐ Mauvaise recoloration : ‐ Orchidectomie avec histologie systématique
‐ Pose de prothèse testiculaire dans un 2nd temps
‐ Orchidopexie controlatérale systématique (dans le même temps ou 2nd intervention)
PHIMOSIS
= Sténose fibreuse de l’orifice préputial : physiologique jusqu’à 4 ans
‐ Chez l’adulte : lichen scléro‐atrophique (diabétique, sujet âgé)
‐ Balanoposthite : inflammation du gland et du prépuce soins locaux (bains d’antiseptique)
‐ Poche préputiale gonflée d’urine les des mictions, déviation du jet mictionnelle
= Striction de l’anneau préputial au niveau du sillon balano‐préputial, avec formation d’un œdème du
Complication
prépuce et du gland risque d’ischémie artérielle avec nécrose du gland
‐ FdR : ‐ Sur phimosis : décalottage forcé
Para‐ ‐ Sans phimosis : 1er rapport sexuel avec oubli de décalottage, absence de recalottage après SAD
phimosis ‐ Réduction manuelle (possible dans la majorité des cas) : après prémédication, compression du
gland et du prépuce ( œdème) pression continue sur le gland avec les 2 pouces bascule
TTT
de l’anneau préputial vers l’avant
‐ Si échec : posthectomie en urgence
‐ Aucun traitement avant 2‐3 ans
Chez l’enfant ‐ En 1ère intention : libération des adhérences sous AL ou par application de dermocorticoïdes
TTT
‐ TTT chirurgical > 5‐6 ans si échec du traitement local : plastie de prépuce ou posthectomie
Chez l’adulte ‐ TTT d’emblée chirurgical (plastie ou posthectomie) si infections à répétition ou gêne importante
CRYPTORCHIDIE
= Anomalie de migration embryologique du testicule : arrêt de migration sur le trajet normal, généralement unilatérale (90%)
‐ La présence des 2 testicules en position normale est recherchée à la naissance, surtout chez les prématurés
La majorité des testicules cryptorchides descendent dans la 1ère année de vie
‐ A différencier de l’ectopie : testicule en dehors du trajet physiologique de migration
‐ Palpation impossible du testicule dans le scrotum, parfois palpable à l’orifice inguinal
‐ Evaluer le volume du testicule et rechercher une hypertrophie controlatérale compensatrice
Diagnostic
‐ Si bilatérale : rechercher un hypospadias ou un micropénis (ambiguïté sexuelle) bilan hormonal en urgence : 17‐
OH‐progestérone, testostérone, INSL3 (cellules de Leydig), AMH, inhibine B (cellules de Sertoli), FSH, LH
‐ Localisation du testicule : ‐ Echographie ou TDM abdomino‐pelvienne si testicule non palpable
‐ Laparoscopie abdominale exploratrice si explorations radiologiques négatives
DD ‐ Testicule oscillant (chez l’enfant) : testicule très mobile, abaissement manuel facile et sans tension
‐ Cancer du testicule (RR = 30‐40, non diminué par l’abaissement testiculaire) : surveillance et diagnostic difficile
Risques
‐ Torsion du cordon spermatique méconnue
‐ Infertilité (température abdominale non adaptée) si cryptorchidie bilatérale et abaissée tardivement
‐ Hernie inguinale souvent associée (persistance du canal péritonéovaginal)
A partir de 1 an seulement
Chirurgie (= référence) : information sur le risque de récidive, de lésion du canal déférent et d’atrophie testiculaire
‐ Testicule cryptorchide palpable : abaissement testiculaire par voie inguinale avec fixation par voie scrotale
TTT
‐ Testicule non palpable : laparoscopie exploratrice : ‐ Orchidectomie si testicule atrophique
‐ Abaissement en 1 temps (si bas situé) ou 2 temps sinon
Le traitement hormonal par injection intramusculaire d’hCG n’est plus recommandé chez l’enfant < 4 ans
Ref. CFU 2018
VARICOCELE
= Dilatation variqueuse des veines spermatiques : atteinte le testicule gauche dans 90% des cas
Incidence de 20 à 40% dans la population hypofertile (hyperthermie testiculaire par stase veineuse)
‐ Pesanteur vespérale, hypotrophie testiculaire, infertilité, gêne esthétique
Diagnostic
‐ Examen physique en position debout puis couché : tuméfaction molle en « vers », diminuée en position couchée,
augmentée après épreuve de Vasalva (expiration forcée à glotte fermée)
‐ Echographie‐doppler testiculaire : dilatation variqueuse, reflux veineux lors de la manœuvre de Vasalva
Toute varicocèle gauche récente doit faire rechercher une tumeur rénale avec thrombose de la veine rénale gauche
‐ Symptomatique : antalgique si douloureux
TTT
‐ TTT radiologique interventionnel (embolisation) ou chirurgical (ligature de la veine spermatique) si douleur, gêne
esthétique importante, hypofertilité ou hypotrophie testiculaire
HYDROCÈLE VAGINALE
= Accumulation de liquide dans une poche cloisonnée, intra‐vaginale et à l’extérieur du testicule
‐ Chez l’enfant : hydrocèle communicante due à la persistance du canal péritonéovaginal
‐ Chez l’adulte : ‐ Idiopathique (majorité) : sécrétion excessive de liquide par la vaginale
‐ Réactionnelle : ‐ Orchi‐épididymite
‐ Torsion du cordon spermatique
‐ Traumatisme testiculaire
‐ Cancer du testicule
‐ Gêne à type de pesanteur (et esthétique)
Diagnostic
‐ Augmentation de volume de la bourse, indolore, transilluminable
‐ Caractère communicant chez l’enfant : majoré par la position debout, possibilité de chasser le liquide par pression
‐ Echographie scrotale = examen de référence si doute diagnostique : lame d’épanchement dans la vaginale et extra‐
testiculaire, échogène ± cloisons si chronique (cristaux de cholestérol), recherche de pathologie sous‐jacente
‐ Fermeture spontanée possible jusqu’à 12‐18 mois
Enfant
‐ Traitement chirurgicale par voie inguinale après 12‐18 mois : ligature du canal péritonéovaginal
TTT
‐ Traitement chirurgical si hydrocèle idiopathique gênant : incision scrotale, évacuation de l’hydrocèle,
Adulte résection ou plicature de la vaginale (technique de Lord)
‐ Traitement étiologique si hydrocèle réactionnel
TUMEUR DU PENIS
‐ Tumeur maligne rare : carcinome épidermoïde
‐ Néoplasie intra‐épithéliale est la lésion pré‐cancéreuse la plus fréquente : érythroplasie de Queyrat si elle est localisée sur le
gland ou prépuce
‐ Facteurs de risque : infection HPV, inflammation chronique, phimosis, tabagisme
‐ Signe d’appel : lésion indurée, bourgeonnante ou ulcéronécrotique de la portion distale du pénis
Diagn
ostic
‐ Diagnostic : biopsie – exérèse chirurgicale
‐ Cancer lymphophile : évaluation des aires ganglionnaires inguinales indispensable
‐ Chirurgie conservatrice autant que possible mais adaptée au degré d’infiltration
‐ Posthectomie systématique si traitement conservateur
TTT
‐ Surveillance dépend du risque oncologique déterminé par l’examen de la pièce d’exérèse : simple surveillance ou
exploration ganglionnaire invasive par technique du ganglion sentinelle voire curage
Ref. CFU 2018
GANGRENE DE FOURNIER
= Cellulite nécrosante des OGE et du périnée : germe = anaérobie, E. Coli, Pseudomonas aeruginosa, streptocoque
‐ Généralement 2ndr à une infection locale sur un terrain fragilisé (diabète, éthylisme chronique, immunodépression…) :
fistule anale, abcès périnéal, lésion cutanée…
‐ Facteurs aggravants : retard de prise en charge initiale, anti‐inflammatoires
‐ Gêne scrotale, fébricule, œdème/inflammation du périnée ± crépitements sous‐cutanés (si germe anaérobie)
Dg
‐ Evolution brutale : apparition et extension des zones de nécrose, fièvre, frissons, AEG
= Urgence médico‐chirurgicale : pronostic mauvais = 30% mortalité
‐ Bilan bactériologique : hémoculture, ECBU, prélèvements locaux
‐ Triple antibiothérapie IV : pénicilline + métronidazole + aminoside
PEC
‐ TTT chirurgicale : ‐ Excision/parage des tissus nécrotiques (à renouveler si besoin)
± Colostomie et/ou cystostomie de décharge
‐ Pansements réguliers (toutes les 48‐72h) sous AG itératives
‐ Reconstruction du périnée et greffe de peau à distance