Vous êtes sur la page 1sur 17

LES NORMES INTERNATIONALES D’INFORMATION FINANCIERE 1

1ère année Master professionnel en comptabilité (1ER SEMESTRE)


 

Objectifs du cours
Permettre :

‐ de cerner le référentiel international dans sa version la plus récente ;


‐ de comprendre les principales divergences entre les IFRS et les normes comptables
tunisiennes ;
‐ d’être apte à effectuer une lecture utile des états financiers établis selon les normes IFRS ;
‐ d'avoir une bonne maîtrise du cadre de préparation et de présentation des états financiers
établis selon le référentiel IFRS et d’être outillés pour comprendre les concepts de base et les
fondements sous-jacents ; et
‐ d'être en mesure d’élaborer des états financiers conformes aux normes IFRS.

Ce cours porte sur les actifs non courants et non financiers.

Pré-requis
Connaissances de base en matière de comptabilité (intermédiaire et avancée) et de ses principes
généralement admis (principes et normalisation comptables)

Plan du cours
Introduction : Présentation du référentiel international

1- Evaluation à la juste valeur IFRS 13


2- Impôts sur le résultat IAS 12
3- Actifs corporels IAS 16
4- Actifs incorporels IAS 38
5- Immeubles de placement IAS 40
6- Dépréciation d’actifs IAS 36
7- Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées IFRS 05
8- Agriculture IAS 41

Bibliographie
Les Normes Internationales d’Information Financière et les interprétations publiées par l’IASB

Mémento IFRS, 2021, PWC, éditions Francis Lefebvre

Gabsi Abderrazek, cours d’IFRS pour la révision comptable, IHEC Carthage

Raffournier B, 2019, Les normes comptables internationales, édition Economica

Zarrouk Ridha, 2021, Comptabilité financière internationale IFRS 2021, édition 2021


 
INTRODUCTION :
Présentation du référentiel international

Les normes internationales d’information financière (IFRS/IAS) sont produites par un


organisme de normalisation comptable international privé et indépendant : L’International
Accounting Standards Board (IASB, qui succède à l’International Accounting Standards
Committee IASC depuis le 1er avril 2001). Son siège est établi à Londres. L’IASB est placé
sous la supervision de l'International Financial Reporting Standards Foundation ( IFRS
Foundation nommée, avant 2010, IASCF) chargée notamment, d'assurer son financement et la
désignation de ses membres (14 membres).

Ayant pour objectif de faire des IFRS un langage comptable universel, l’IASB a, depuis sa
création, gagné du terrain grâce, entre autres à deux décisions règlementaires majeures :

‐ la première, datant de l’année 2002, étant celle de l’union européenne ayant imposé à
ses entreprises cotées de présenter les états financiers consolidés selon les IFRS partir
du 01/01/2015 ;
‐ la deuxième, datant de l’année 2007, est celle de la SEC (Securities exchange
committee), le régulateur américain du marché financier ayant autorisé les émetteurs
privés étrangers à présenter leurs états financiers en IFRS sans obligation de
réconciliation avec les USGAAP.

Le 29 mars 2018, l’IASB a publié son Cadre conceptuel de l'information financière révisé ainsi
que le document « Amendements aux références au Cadre Conceptuel dans les normes IFRS ».
Le 29 novembre 2019, la CE a publié au JO le règlement CE n°2019/2075 portant adoption
des Amendements aux références au Cadre Conceptuel dans les normes IFRS (IAS 1, IAS 8,
IAS 34, IAS 37, IAS 38, IFRS 2, IFRS 3, IFRS 6, IFRIC 12, IFRC 19, IFRIC 20, IFRIC 22 et
SIC 32).
Aujourd’hui, environ 150 pays appliquent le référentiel international.

Le référentiel international se compose d’un cadre conceptuel, de normes IAS/IFRS et


d’interprétations SIC/IFRIC ayant reçu plusieurs améliorations et amendements et quelques
suppressions.


 
1/ le cadre conceptuel :
Le premier cadre de préparation et de de présentation des états financiers a été approuvé et
publié en 1989 pour être adopté en 2001.

Le cadre conceptuel sous-tend les normes IFRS, qu'il aide à interpréter et fournit de grands
principes à appliquer par les entreprises lorsqu'aucune norme ne régit une situation particulière.
Il n’est pas une IFRS et ne comporte pas de dispositions normatives d’évaluation, de
présentation ou de divulgation d’information relative aux éléments des états financiers.

En cas de conflit entre une IFRS et ce cadre, les dispositions de l’IFRS l’emportent sur celles
du cadre.

Le cadre conceptuel de I'IASB a fait l'objet, à partir de 2004, d'un projet de révision. Ce projet
est mené conjointement avec le normalisateur comptable américain, le Financial Accounting
Standards Board (FASB), dans une logique de convergence des normes. En 2010, les deux
normalisateurs vont publier, en même temps, deux textes semblables correspondant à
l'achèvement de la première phase.
Il s'agit pour I'IASB du cadre conceptuel de l'information financière (Conceptual Framework
for Financial Reporting) qui remplace donc celui de 1989. Les deux nouveaux chapitres
intégrés portent sur l'objectif de l'information financière à usage général (chapitre 1) et les
caractéristiques qualitatives d'une information financière utile (chapitre 3).

Entre 2010 et 2012, le processus de révision est ralenti voire arrêté. Il reprend en 2012 avec
deux modifications importantes. La première est que le projet d'une révision commune avec le
FASB est abandonné. La seconde est la volonté d'une révision globale et non plus point par
point.

Depuis 2013, I'IASB a lancé une nouvelle procédure de révision qui vient de se dénouer par la
publication le 29 mars 2018, de la nouvelle version de son cadre conceptuel. Prévu pour
remplacer la dernière version de 2010, il contient notamment de nouvelles définitions des actifs
et passifs, résolument tournées vers les droits et les obligations des entités. Il contient également
des dispositions relatives à l'évaluation et guide les entités dans le choix de la juste valeur ou
du coût historique. Cette refonte de grande ampleur n'a pas pour effet de consacrer la juste
valeur en toutes circonstances (full fair-value). Juste valeur et coût historique continueront
de coexister dans les normes IFRS.

C'est aussi le retour du mot « prudence » dans le cadre conceptuel avec une définition claire du
terme. Aux yeux de l'IASB, sa suppression du cadre conceptuel de 2010 avait provoqué des
confusions.

Le cadre conceptuel 2018 doit s'appliquer aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2020.

Objectif du cadre conceptuel


Le cadre conceptuel définit les concepts qui sont la base de la préparation et de la présentation
des états financiers à l'usage des utilisateurs externes. L'objectif de ce cadre est notamment :


 
 d'aider l'IASB à développer les futures normes comptables internationales en se basant
sur des concepts cohérents afin d’aboutir à une information financière utile aux
investisseurs, prêteurs et autres créanciers ;
 d'aider les préparateurs des états financiers à développer des méthodes comptables
cohérentes pour les transactions ou autres évènements pour lesquels aucune norme ne
s’applique ou pour lesquels une norme offre un choix de méthodes comptables ;
 d'aider toutes les parties prenantes à comprendre et à interpréter les normes.

Champ d'application
Le cadre conceptuel traite des questions suivantes :
 Objectif de l’information financière à usage général ;
 Caractéristiques qualitatives de l’information financière utile ;
 Etats financiers et entité comptable ;
 Eléments des états financiers ;
 Comptabilisation et dé-comptabilisation ;
 Evaluation ;
 Présentation et informations fournies ;
 Concepts de capital et de maintien du capital.

Objectif de l’information financière à usage général


L'objectif de l'information financière à usage général est de fournir des informations financières
sur l'entité en présentant des états financiers qui sont utiles aux investisseurs, prêteurs et autres
créanciers existants et potentiels pour prendre des décisions concernant :
 L’achat, la vente ou la détention d’instruments de dettes ou de capitaux propres ;
 La fourniture ou le règlement de prêts ou d’autres formes de crédit ;
 L’utilisation de droits de vote ou d’autres moyens d’influence sur les actions de la
direction de l’entité qui ont un impact sur ses ressources économiques.
Afin de prendre ces décisions, les utilisateurs des états financiers évaluent :
 Les perspectives de flux de trésorerie futurs nets de l’entité (montant, calendrier et
incertitude liée) ;
 La gestion par la direction (« management stewardship » ) des ressources économiques
de l’entité.

Caractéristiques qualitatives de l’information financière utile


Les caractéristiques fondamentales d’une information financière utile sont la pertinence (dont
l’importance relative) et l’image fidèle (exhaustivité, neutralité (dont la prudence), exempte
d’erreur, substance économique).


 
Les caractéristiques auxiliaires permettant d’améliorer l’utilité de l’information sont : la
comparabilité, la vérifiabilité, la rapidité (« timeliness » ) et la compréhensibilité.
Le respect de ces caractéristiques a un coût. Le rapport coût/avantage est une contrainte
générale plutôt qu'une caractéristique qualitative. Les avantages obtenus de l'information
doivent être supérieurs au coût qu'il a fallu consentir pour la produire.
La pertinence est la capacité d’une information à influencer les décisions prises par les
utilisateurs. C’est le cas lorsque qu’elle a une valeur prédictive, ou une valeur de confirmation,
ou les deux. L’importance relative (significativité) constitue un aspect de la pertinence propre
à une entité : Une information est significative si on peut raisonnablement s’attendre à ce que
son omission, son inexactitude ou son obscurcissement influence les décisions que les
principaux utilisateurs des rapports financiers à usage général prennent en se fondant sur
l’information financière que fournissent ces rapports au sujet d’une entité comptable donnée.
L’image fidèle est le fait que l’information représente la substance du phénomène qu’elle
prétend représenter. La plupart du temps, la forme et la substance d’une transaction sont
identiques. Si ce n’est pas le cas, fournir de l’information uniquement sur la base de la forme
juridique de la transaction ne conduit pas à une représentation fidèle. L’information doit être le
plus que possible exhaustive, neutre et exempte d’erreur.
La représentation fidèle est forcément affectée par un certain niveau d’incertitude d’évaluation.
Le fait qu’il existe une incertitude d’évaluation n’empêche pas l’information d’être utile.
Cependant, dans certains cas, les informations les plus pertinentes peuvent avoir un degré
d'incertitude d’évaluation si élevé que les informations les plus utiles sont celles qui sont
légèrement moins pertinentes mais qui comportent une incertitude d’évaluation plus faible.
Le principe de prudence est un soutien au principe de neutralité. La prudence s’entend par les
précautions à prendre lors de l’exercice du jugement dans un contexte incertain. La prudence
ne permet pas de surévaluer des actifs et des produits ou de sous-évaluer des passifs et des
charges.

Etats financiers et entité comptable


Une entité comptable est une entité qui doit ou qui choisit de préparer des états financiers.
Les états financiers sont préparés pour une période spécifique et fournissent une information
comparative pour au moins une période précédente.
Les informations sont fournies :
1. Dans l'état de la situation financière (actifs, passifs et capitaux propres) ;
2. Dans l’état ou les états de performance financière (produits et charges) ; et
3. Dans d'autres états financiers et notes, en présentant et en fournissant des informations
sur :
1. Les actifs, passifs, capitaux propres, produits et charges comptabilisés, y compris les
informations sur leur nature et sur les risques découlant de ces actifs et passifs
comptabilisés ;


 
2. Les actifs et les passifs qui n'ont pas été comptabilisés, y compris les informations
sur leur nature et sur les risques qui en découlent ;
3. Les flux de trésorerie ;
4. Les contributions des titulaires de droits sur les capitaux propres et les distributions
qui leur sont faites ; et
5. Les méthodes, hypothèses et jugements utilisés pour estimer les montants présentés
ou fournis, ainsi que les changements apportés à ces méthodes, hypothèses et
jugements.
Les états financiers incluent des informations concernant les transactions ou évènements post-
clôture si celles-ci sont nécessaires pour atteindre l’objectif des états financiers.
Ils sont préparés dans la perspective de l’entité comptable dans son ensemble et non celle des
investisseurs ou autres utilisateurs actuels ou potentiels et doivent être préparés selon
l’hypothèse que la continuité d’exploitation est assurée.
Les états financiers peuvent être :
 Des états financiers consolidés : la mère et les filiales constituent l’entité comptable ;
 Des états financiers non consolidés : l’entité comptable est constituée d’une seule entité ;
 Des états financiers combinés : deux ou plusieurs entités non rattachées par un lien mère-
fille constituent l’entité comptable.
La détermination du périmètre de l’entité comptable doit être axée sur le besoin d’information
des utilisateurs des états financiers et notamment une image fidèle de l’activité économique.
Des états financiers individuels ont une utilité pour les utilisateurs mais ils ne peuvent pas être
suffisants et donc se substituer aux états financiers consolidés.

Eléments des états financiers


Le cadre conceptuel a révisé les définitions des éléments des états financiers.
Actif : un actif est une ressource économique actuelle contrôlée par l’entité du fait
d’évènements passés. Une ressource économique est un droit qui a le potentiel de produire des
avantages économiques. L'avantage économique futur représentatif d'un actif est le potentiel
qu'a cet actif de contribuer, directement ou indirectement, à des flux de trésorerie et
d'équivalents de trésorerie au bénéfice de l'entreprise.
 La définition révisée permet de clarifier qu’un actif est une ressource économique et non
le flux futur d’avantages économiques en résultant. La notion de « flux attendus » ayant
été abandonnée, il n’est plus nécessaire que les avantages économiques soient certains
(ni même probables) pour reconnaître un actif. Une faible probabilité d’avantages
économiques pourrait néanmoins influer sur les décisions de reconnaissance d’un actif et
l’évaluation de celui-ci.
 Le contrôle d’un actif par une entité résulte de la possibilité de diriger les ressources
économiques et d’en obtenir les avantages économiques.


 
Passif : un passif est une obligation actuelle de l'entité résultant d'évènements passés et dont
l'extinction devrait se traduire par un transfert de ressources représentatives d'avantages
économiques. Une obligation est un devoir ou une responsabilité auquel l’entité n’a pas la
possibilité pratique de se soustraire.
 De façon symétrique, la définition révisée d’un passif permet de clarifier qu’un passif est
constitué par l’obligation de transférer des ressources économiques et non par le flux
futur en résultant. La suppression de la notion de « flux attendus » a les mêmes
implications que pour un actif.
 Une obligation résulte la plupart du temps d’une obligation légale mais elle peut
également provenir des pratiques habituelles de la société, de ses politiques publiées ou
de ses déclarations spécifiques quand elle n’est pas en capacité d’agir de façon
contradictoire avec celles-ci. Une obligation peut également être conditionnée à la
réalisation d’une action dépendant de l’entité si celle-ci n’a pas de possibilité pratique de
ne pas réaliser cette action.
Actifs et passifs :
 Unité de comptabilisation : l’unité de comptabilisation est l’ensemble des droits ou
obligations auxquels les critères de comptabilisation et concepts d’évaluation
s’appliquent. Dans certaines circonstances, il peut être approprié de sélectionner une
unité de comptabilisation pour la reconnaissance d’un actif ou d’un passif et d’en
sélectionner une différente pour leur évaluation. Une unité de compte doit être choisie
en appliquant les concepts de pertinence et d’image fidèle.
 Contrat exécutoire : un contrat exécutoire est un contrat qui est équitablement
inexécuté par les parties. Ce contrat créé un actif ou passif unique résultant de la
combinaison des droits et obligations d’échanger des ressources économiques. Si
l’échange de ressources est favorable à l’entité, il en résulte un actif ; à l’inverse, si
l’échange est défavorable, il en résulte un passif.

 Substance des droits et obligations contractuels : Pour représenter fidèlement les


droits et obligations contractuels, les états financiers doivent rendre compte de leur
substance. Dans certains cas, la substance ressort clairement de la forme légale du
contrat mais dans d’autres cas, il peut être nécessaire de conduire une analyse visant à
déterminer la substance des droits et obligations qui y sont rattachés.
Capitaux propres : les capitaux propres sont l'intérêt résiduel dans les actifs de l'entité après
déduction de tous ses passifs. Cette définition s’applique à toutes les entités comptables, quel
que soit le cadre juridique ou règlementaire s’y appliquant.
Produits : les produits sont les accroissements d'avantages économiques au cours de l'exercice,
sous forme d'entrées ou d'accroissements d'actifs, ou de diminutions de passifs qui ont pour
résultat l'augmentation des capitaux propres autres que les augmentations provenant des apports
des titulaires de droits sur les capitaux propres (« droits patrimoniaux »).
Charges : les charges sont des diminutions d'avantages économiques au cours de l'exercice
sous forme de sorties ou de diminutions d'actifs, ou de survenance de passifs qui ont pour


 
résultat de diminuer les capitaux propres autrement que par des distributions aux titulaires de
droits patrimoniaux.
Bien que les produits et les charges soient définis par rapport aux actifs et aux passifs,
l’information relative aux produits et aux charges est aussi importante pour les utilisateurs des
états financiers que celle relative aux actifs et aux passifs.

Comptabilisation et dé-comptabilisation des éléments des états financiers


Il est approprié de comptabiliser un élément des états financiers s’il résulte de cette
comptabilisation à la fois une information pertinente et une image fidèle de cet élément,
l’objectif étant de fournir une information utile aux investisseurs, prêteurs et autres créanciers.
Les éléments affectant la pertinence de l’information sont une faible probabilité de flux
d’économiques futurs et une incertitude sur l’existence de l’actif ou du passif.
Les éléments affectant l’image fidèle sont une incertitude liée à l’évaluation, une discordance
comptable (« accounting mismatch »), la présentation et les informations à fournir. Les cas où
une incertitude liée à l’évaluation mènerait à ne pas comptabiliser un actif ou un passif sont
limités. Dans la plupart des cas, l’utilisation d’estimations raisonnables fait partie intégrante de
la préparation des états financiers et ne minore par l’utilité de l’information donnée si les
estimations sont décrites et expliquées avec précision.
Le cadre conceptuel révisé a abandonné deux critères qui sous-tendaient la comptabilisation
d’un élément des états financiers et qui étaient : la probabilité que tout avantage économique
futur qui y est lié ira à l'entreprise ou en proviendra et la possibilité d’évaluer le coût ou la valeur
de cet élément de façon fiable.
Un élément des états financiers qui répond aux définitions précédentes (actif, passif, capitaux
propres, produit ou charge) mais qui ne satisfait pas aux critères de comptabilisation peut
néanmoins mériter une information dans les notes annexes, textes explicatifs ou tableaux
supplémentaires.
La décision de comptabilisation d’un élément requiert l’exercice du jugement. C’est pourquoi,
les critères de comptabilisation peuvent varier d’une norme à l’autre et au sein d’une même
norme.
La dé-comptabilisation d’un actif advient normalement lorsque l’entité en perd le contrôle en
partie ou en totalité.
La dé-comptabilisation d’un passif advient normalement lorsque l’entité n’a plus d’obligation
actuelle au titre d’une partie ou de la totalité de celui-ci. Les exigences comptables en matière
de dé-comptabilisation ont pour objectif de représenter fidèlement à la fois les actifs et passifs
résiduels à l’issue de l’évènement ayant entraîné la dé-comptabilisation et la variation des actifs
et passifs de l’entité résultant de cet évènement. Pour cela, la partie de l’actif ou du passif dé-
comptabilisé (appelé composant transféré) donne lieu à la comptabilisation des produits ou
charges résultant de sa dé-comptabilisation et la partie de l’actif ou du passif résiduel (appelé
composant conservé) ne doit donner lieu à la reconnaissance d’aucun produit ou charge. Dans
certains cas, une entité peut sembler avoir transféré le contrôle d’un actif (à un agent par


 
exemple) ou l’obligation liée à un passif sans qu’en substance le transfert ait eu lieu. Avant
toute dé-comptabilisation, l’entité doit examiner si elle ne devrait pas continuer à comptabiliser
l’actif ou le passif.

Evaluation des éléments des états financiers


L'évaluation est le processus consistant à déterminer les montants monétaires auxquels les
éléments des états financiers vont être comptabilisés. Ceci implique le choix de la convention
appropriée d'évaluation, qui peut être le coût historique ou la valeur actuelle.
Le coût historique fournit une information en partie dérivée du prix de la transaction (ou autre
évènement) ayant donné lieu à la comptabilisation initiale de l’élément des états financiers.
Pour un actif cela correspond à la contrepartie payée et aux coûts de transaction. Pour un passif
cela correspond à la contrepartie reçue diminuée des coûts de transaction. Le coût historique
d’un actif est mis à jour pour refléter la consommation des ressources économiques
constitutives de l’actif (amortissement), les paiements reçus qui éteignent en partie ou
totalement l’actif, l’effet des évènements qui entrainent une dépréciation de l’actif et la
capitalisation des intérêts liés à son financement.
Le coût historique d’un passif est mis à jour pour refléter l’accomplissement des obligations
que représente le passif, l’effet des évènements qui augmentent la valeur de l’obligation de
transfert de ressources économiques (le passif devient déficitaire (« onerous »)) et la
capitalisation des intérêts liés à sa composante financement.
L’une des manières d’évaluer un élément au coût historique est d’appliquer la méthode du coût
amorti.
La valeur actuelle comprend les trois méthodes d’évaluation suivantes :
 La juste valeur ;
 La valeur d’utilité pour les actifs ou de remboursement pour les passifs ;
 Le coût actuel.
La valeur actuelle fournit une information reflétant les conditions à la date d’évaluation.
Contrairement au coût historique, elle ne se base pas, même en partie, sur le prix de la
transaction.
La juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert d’un
passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date d’évaluation.
Elle reflète les prévisions actuelles des intervenants du marché concernant le montant, le
calendrier et les incertitudes liées aux flux de trésorerie futurs. Cette valeur ne prend pas en
compte les frais de transaction ni à l’entrée ni à la sortie.
La valeur d’utilité pour les actifs (ou de remboursement pour les passifs) correspond à la
valeur actualisée des flux de trésorerie futurs que l’entité s’attend à retirer de l’utilisation de
l’actif (ou qu’elle devra transférer pour éteindre le passif). Cette valeur reflète les prévisions de
l’entité et non des intervenants du marché. Elle ne peut être observée directement et doit être
déterminée à partir d’une des techniques d’évaluation basée sur les flux de trésorerie futurs.


 
Cette valeur ne prend pas en compte les frais de transaction à l’entrée mais intègre les frais de
transaction à la sortie.
Le coût actuel reflète la contrepartie qui devrait être payée pour acquérir un actif équivalent
(augmentée des coûts de transaction) ou reçue pour assumer un passif équivalent (diminuée des
coûts de transaction) à la date d’évaluation.
La prise en compte des caractéristiques qualitatives de l’utilité de l’information financière
(pertinence et image fidèle) ainsi que des contraintes relatives au coût de production de cette
information sont susceptibles d’aboutir au choix de méthodes d’évaluation différentes pour des
actifs, passifs, produits ou charges différents.
La pertinence de l’information dépend des caractéristiques de l’actif ou du passif (nature et
variabilité des flux, sensibilité au marché) et de sa contribution au flux de trésorerie futurs.
Le choix d’une méthode d’évaluation pour un actif ou un passif induit la méthode d’évaluation
des produits et charges qui leurs sont liés. De façon générale, il convient de retenir une même
méthode pour l’évaluation initiale d’un élément et ses évaluations subséquentes ainsi que des
méthodes d’évaluation cohérentes pour des éléments de même nature.
Dans certains cas, plus d’une méthode d’évaluation est nécessaire afin de fournir une
information financière de qualité. Dans la plupart des cas, la façon la plus compréhensible de
fournir cette information sera d’utiliser une méthode pour la comptabilisation de l’élément des
états financiers et de donner une information complémentaire dans les annexes aux états
financiers. Dans certains cas, une méthode d’évaluation est utilisée dans l’état de la situation
financière et une autre dans l’état du résultat net, la différence étant comptabilisée dans les
autres éléments du résultat global.

Présentation et informations fournies


Une communication efficace de l’information dans les états financiers la rend plus pertinente
et contribue à donner une image fidèle des éléments des états financiers. Elle améliore
également la compréhension et la comparabilité de l’information. Une communication efficace
requiert de :
 Se concentrer sur des objectifs et des principes de présentation et d’informations à fournir
plutôt que sur des règles ;
 Catégoriser l’information d’une manière qui regroupe les éléments similaires et sépare
les éléments différents ;
 Regrouper l’information à un niveau qui ne l’obscurcisse pas, soit en raison de détails
inutiles soit en raison d’une agrégation excessive.
Les exigences en termes de présentation et d’informations à fournir des normes doivent trouver
l’équilibre entre le besoin de flexibilité nécessaire à la production d’une information pertinente
et le besoin de comparabilité entre différentes entités pour une même période et entre deux
périodes pour une même entité.

10 
 
Une communication optimale doit également prendre en compte que des informations
spécifiques à l’entité sont plus utiles que des informations standardisées et que la duplication
de l’information à différents endroits des états financiers peut les rendre moins
compréhensibles.
L’état du résultat net est la principale source d’information concernant la performance
financière de l’entité. En principe, tous les produits et charges sont inclus dans l’état du résultat
net. Dans des circonstances exceptionnelles, le Board peut décider d’exclure de l’état du résultat
net certains produits ou charges découlant du changement de la valeur actuelle d’un actif ou
d’un passif et de les inclure dans l’état des autres éléments du résultat global. En principe, ces
produits et charges sont recyclés dans l’état du résultat net lors d’une période subséquente.
Néanmoins, le Board peut décider qu’il n’y aura pas de recyclage de ces éléments car il n’en
résulterait pas une information pertinente ni une image fidèle (par exemple lorsqu’il n’est pas
possible d’identifier la période ou le montant pertinent à recycler).

Concepts de capital et de maintien du capital


Un concept de capital financier est adopté par la plupart des entreprises pour préparer leurs
états financiers. Selon un concept de capital financier, tel que celui de l'argent investi ou du
pouvoir d'achat investi, le capital est synonyme d'actif net ou de capitaux propres de l'entité.
Selon un concept de capital physique, tel que la capacité opérationnelle, le capital est
considéré comme la capacité productive de l'entité, fondée, par exemple, sur les unités produites
par jour.
Le choix du concept de capital approprié pour une entité doit être fondé sur les besoins des
utilisateurs de ses états financiers.
En termes généraux, une entité a maintenu son capital si elle a autant de capital à la clôture de
l'exercice qu'elle en avait à l'ouverture de l'exercice. Tout montant excédentaire est qualifié de
bénéfice.
Le choix des méthodes d'évaluation et du concept de maintien de capital détermine le modèle
comptable utilisé pour la préparation des états financiers.

11 
 
2/ Les normes IAS/IFRS
Les normes IAS et IFRS publiées depuis la création de l’IASC/IASB jusqu’à nos jours sont
présentées, sommairement, dans le tableau suivant. Ces normes ont fait l’objet de plusieurs
amendements voire quelques suppressions.

N° Norme Libellé

IFRS pour les PME IFRS pour les PME

IAS 1 Présentation des états financiers

IAS 2 Stocks

IAS 7 Etat des flux de trésorerie

IAS 8 Méthodes comptables, changements d'estimations


comptables et erreurs

IAS 10 Evènements postérieurs à la période de reporting

IAS 11 remplacée par l’IFRS Contrats de construction (version applicable avant le 1er
15 janvier 2018)

IAS 12 Impôts sur le résultat

IAS 14 remplacée par IFRS Information sectorielle remplacée par IFRS 8 "Segments
8 opérationnels".

IAS 16 Immobilisations corporelles

IAS 17 (version applicable Contrats de location à remplacer à partir du 01/01/2019 par


avant le 1er janvier 2019) l’IFRS 16 contrats de location

IAS 18 remplacée par l’IFRS Produits des activités ordinaires (version applicable avant le
15 1er janvier 2018) remplacée par l’IFRS 15

IAS 19 Avantages du personnel (version 2013)

IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et


informations à fournir sur l'aide publique

12 
 
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères

IAS 23 Coûts d'emprunt

IAS 24 Information relative aux parties liées

IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite

IAS 27 (modifiée en 2011) Etats financiers individuels (version applicable à compter


du 1er janvier 2013)

IAS 28 (modifiée en 2011) Participations dans des entreprises associées et des


coentreprises (version applicable à compter du 1er janvier
2013)

IAS 29 Information financière dans les économies


hyperinflationnistes

IAS 31 supprimée Participations dans des coentreprises

Supprimé par IFRS 11 "Partenariats"

IAS 32 Instruments financiers : Présentation

IAS 33 Résultat par action

IAS 34 Information financière intermédiaire

IAS 36 Dépréciation d’actifs

IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels

IAS 38 Immobilisations incorporelles

IAS 39 remplacée par Instruments financiers : comptabilisation et évaluation


l’IFRS 9 (version applicable avant le 1er janvier 2018) remplacée par
l’IFRS 9 Instruments financiers

IAS 40 Immeubles de placement

IAS 41 Agriculture

IFRS 1 Première adoption des IFRS

13 
 
IFRS 2 Paiement fondé sur des actions

IFRS 3 Regroupements d'entreprises

IFRS 4 (version applicable Contrats d'assurance à remplacer à partir du 01/01/2021 par


avant le 1er janvier 2021) l’IFRS 17 contrats d’assurance

IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités


abandonnées

IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales

IFRS 7 Instruments financiers: informations à fournir

IFRS 8 Secteurs opérationnels

IFRS 9 (applicable à compter Instruments financiers (version finale et complète de juillet


du 1er janvier 2018) 2014 applicable à compter du 1er janvier 2018)

IFRS 10 Etats financiers consolidés

IFRS 11 Partenariats

IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans


d'autres entités

IFRS 13 Evaluation de la juste valeur

IFRS 14 Comptes de report réglementaires

IFRS 15 (version applicable à Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus
compter du 1er janvier 2018) avec des clients

IFRS 16 (version applicable Contrats de location


à compter du 1er janvier 2019)

IFRS 17 (version applicable à Contrats d'assurance


compter du 1er janvier 2021)

14 
 
3/ Les interprétations des normes internationales
Certaines normes internationales font l’objet de la publication d’interprétations SIC/IFRIC
chaque fois qu’il s’avère nécessaire d’expliquer d’une façon plus approfondie le traitement
comptable d’une opération particulière ou un événement particulier. La liste des interprétations
publiées est fournie dans le tableau suivant.

N° Interprétation Libellé

SIC 7 Introduction de l’euro

SIC 10 Aide publique – Absence de relation spécifique avec des activités


opérationnelles

SIC 12 supprimée Consolidation – Entités ad hoc


Supprimée par IFRS 10 "Etats financiers consolidés"

SIC 13 supprimée Entités contrôlées conjointement – Apports non monétaires par des
coentrepreneurs Supprimée par IFRS 11 "Partenariats"

SIC 15 supprimée Avantages dans les contrats de location simple


Supprimée par IFRS 16 Contrats de location

SIC 21 supprimée Impôt sur le résultat – Recouvrement des actifs non amortissables
réévalués Supprimée par les amendements d'IAS 12 « Impôts différés
: recouvrement des actifs sous-jacents »

SIC 25 Impôt sur le résultat – Changements de statut fiscal d’une entité ou


de ses actionnaires

SIC 27 supprimée Evaluation de la substance des transactions prenant la forme


juridique d’un contrat de location
Supprimée par IFRS 16 Contrats de location

SIC 29 Informations à fournir – Accords de concession de services

SIC 31 supprimée Produits des activités ordinaires – Opérations de troc portant sur des
services de publicité (version applicable avant le 1er janvier 2018)
Supprimée par IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés de
contrats conclus avec des clients

SIC 32 Immobilisations incorporelles – Coûts liés aux sites web

15 
 
IFRIC 1 Variation des passifs existants relatifs au démantèlement, à la remise
en état et similaires

IFRIC 2 Parts sociales des entités coopératives et instruments similaires

IFRIC 4 supprimée Déterminer si un accord contient un contrat de location


Supprimée par IFRS 16 Contrats de location

IFRIC 5 Droits aux intérêts émanant de fonds de gestion dédiés au


démantèlement, à la remise en état et à la réhabilitation de
l'environnement

IFRIC 6 Passifs découlant de la participation à un marché déterminé - Déchets


d'équipements électriques et électroniques

IFRIC 7 Application de l'approche du retraitement dans le cadre d'IAS 29


Information financière dans les économies hyperinflationnistes

IFRIC 8 supprimée Champ d'application d'IFRS 2 "Paiement fondé sur des actions"
supprimée par un amendement de l’IFRS 2

IFRIC 9 Réévaluation de dérivés incorporés

IFRIC 10 Information financière intermédiaire et pertes de valeur


(dépréciation)

IFRIC IFRS 2 - Actions propres et transactions intra-groupe


11 supprimée
supprimée par un amendement de l’IFRS 2

IFRIC 12 Accords de concession de services

IFRIC Programmes de fidélisation de la clientèle (version applicable avant


13 supprimée le 1er janvier 2018) Supprimée par IFRS 15 Produits des activités
ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients

IFRIC 14 IAS 19 - Le plafonnement de l'actif au titre des régimes à prestations


définies, les exigences de financement minimal et leur interaction

IFRIC Accords pour la construction d'un bien immobilier (version


15 supprimée applicable avant le 1er janvier 2018) Supprimée par IFRS 15
Produits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des
clients

16 
 
IFRIC 16 Couvertures d'un investissement net dans une activité à l'étranger

IFRIC 17 Distributions d'actifs non monétaires aux propriétaires

IFRIC Transferts d'actifs provenant de clients (version applicable avant le


18 supprimée 1er janvier 2018) Supprimée par IFRS 15 Produits des activités
ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients

IFRIC 19 Extinction de passifs financiers avec des instruments de capitaux


propres

IFRIC 20 Frais de découverture engagés pendant la phase de production d'une


mine à ciel ouvert

IFRIC 21 Droits ou taxes

IFRIC 22 Transactions en monnaies étrangères et contrepartie anticipée

IFRIC 23 Incertitude relative aux traitements fiscaux

17 
 

Vous aimerez peut-être aussi